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Le Soir célèbre Michel.

On pourrait se demander pourquoi le journal Le Soir après s’être désintéressé complètement de la crise malienne dès la fin de l’offensive victorieuse de l’Armée française contre les milices musulmanes extrémistes, s’est brusquement souvenu de l’existence du Mali ?
On trouve la réponse en première page de ce journal qui nous montre Louis Michel chef de la mission parlementaire européenne chargée de superviser les élections du prochain président du Mali.
Ainsi, le lecteur est prévenu : le grand homme du Soir a une mission internationale, mandaté par l’U.E.
Auparavant, le lecteur aura été laissé dans l’ignorance de la situation de ce pays, toujours coupé en deux. Le Nord est sous l’autorité des Touaregs. La présence des derniers extrémistes musulmans nécessite le maintien d’un contingent africain soutenu par quelques éléments français restés sur place. Les salafistes font la navette entre le Mali et les confins algériens où ils se ravitaillent et prennent leur quartier.
Le lecteur restera aussi sans connaître les conditions de ces élections bâclées et à risques, préparées – si ce terme est approprié ? – dans la plus grande confusion et l’incompétence des dirigeants maliens.
Contrairement à l’information répandue par le Soir sur le rôle de l’UE et de son illustre représentant et malgré la suffisance de ce dernier, la moitié du corps électoral de ce pays ne pourra pas voter par manque de diligence dans la distribution de la carte d’électeur et aussi par l’absence de bureau de vote dans certaines régions !
Comme les votes pourront être plus facilement recueilli du côté de Bamako et qu’il sera difficile de faire voter tout le monde à Tombouctou et à Kidal, on se demande qui va pouvoir voter ? Les Touaregs ne seront pas vraisemblablement heureux du président qui va sortir des urnes et qui ne peut être qu’un politicien de Bamako, ville de plus d’un million d’habitants.
Evidemment, la semaine prochaine, Louis Michel pourra toujours nous raconter que tout s’est passé selon les règles et qu’il n’est pas responsable de la suite des événements.
A vrai dire, malgré le nombre de missions d’observations, l’Union africaine, la Cédéao, etc. c’est encore celle de Bruxelles qui tient le haut du pavé, parce que c’est elle qui distribue le fric d’une Europe qui n’est pas à ça près quand il s’agit de son prestige à l’étranger.
Qu’il faille aider des pays aussi pauvres que le Mali, cela va de soi. Mais qu’entre des millions d’euros versés et l’aide effective aux populations, une bonne partie disparaisse dans les sables chauds du désert, c’est-à-dire dans les poches des caïds locaux, c’est une autre paire de manche.

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On aurait mieux aimé voir Louis Michel suivre la trace des millions offerts au Mali par l’Union plutôt que plastronner devant des encriers des rares bureaux de vote ouverts à temps et actifs.
Comme on aurait souhaité du journal Le Soir autre chose qu’une génuflexion devant le MR et de son prestigieux représentant.

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