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30 juin 2013

Les Vieux à la ca(i)sse.

Pour une fois le slogan des bus « Le TEC ça nous rapproche » est exact. Ils étaient tellement rapprochés les vieux place Saint-Lambert au guichet de ladite société, qu’on aurait dit un amoncellement de corps après un exode.
Dans l’étouffoir de la salle en contrebas du niveau de la place, pas une plainte, pas un râle contre l’administration et ce monde absurde qui après avoir offert la gratuité de transport aux plus de 65 ans, revient sur sa décision et réclame 36 euros à chacun d’entre eux. Au contraire, la ruche, à croire qu’à force de monter et descendre des brinquebalantes machines, tout le monde se connaît !
Comme les autres sociétés de transport régionales en font autant, il en coûtera plus de 150 € à celles et ceux qui souhaiteraient circuler comme avant sur l’ensemble des réseaux du pays, sans oublier les démarches à Bruxelles et en Flandre.
Pour les VIPO, c’est gratuit tiendront à dire les quelques rares socialistes que les personnes âgées intéressent encore hors des périodes électorales.
C’est oublier qu’un pensionné peut n’être pas VIPO à vingt euros près de pension perçue. Et comme le gros des pensionnés n’est pas très éloigné de la limite, ce n’est pas rien de payer à Liège, à Bruxelles et en Flandre pour un service qui était gratuit et qui ne l’est plus d’une année à l’autre.
Je suppose que la pagaille, le tumulte et l’attente d’au moins une bonne heure dans les bureaux du TEC vont encore durer un moment, que les photomatons cracheront jusqu’à l’heure de fermeture de chaque jour ouvrable des photos sur lesquelles personne ne se reconnaît et que nul ne se souciera des anciens qui entrent et qui sortent à jets ininterrompus, la photo à la main, la carte d’identité à portée et une certaine angoisse qu’on a, à partir d’un âge où tout se brouille et se complique.
Comme je parie, qu’il n’y aura aucune signature de journaliste au bas d’un article sur cette affaire d’abonnement et qu’elle passera complètement inaperçue, comme une chose sans importance. En effet, pas une ligne nulle part, d’une presse qui a autre chose à faire…
Probablement, il se trouvera quelques cyniques à la direction des TEC pour regretter qu’on n’ait pas mis l’abonnement à cent euros, compte tenu du succès et du panurgisme des vieux. Nul doute que l’année prochaine on y songera.
Les autorités doivent se dire, c’est facile de supprimer un droit. Il y a plein de pognons à se faire chez ces gens là. Ils sont de la génération qui a chômé modérément, ils ont des bas de laine. La preuve, ce sont les principaux clients des agences de voyage.

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N’y a-t-il pas plus grave que ce modeste droit perdu ? Par exemple, perdre un emploi, être expulsé d’un logement, etc.
C’est certain, il y a toujours pire, plus désastreux. Mais quoi, de ministre à SDF, il y a toute une série de toboggan pour mener de la gloire à la déchéance, est-ce une raison pour tourner le dos à un malheur intermédiaire, qu’est la perte d’un droit acquis ?
Personne ne se demande la raison pour laquelle ce droit est perdu. Pourtant, c’est bien simple : la société régresse. Elle va régresser encore quelques temps, jusqu’à ce qu’elle bascule dans le pire. Syndicats et partis dits de gauche, en sont-ils conscients ?
Il est vrai que vue sous cet angle, la démocratie est une bonne mère facile à satisfaire, tant qu’on enlève du beurre des tartines des plus vulnérables, sans qu’ils ne disent rien.
La grande passivité et la relative fatalité des vieux proviennent aussi bien du relâchement des corps, que des esprits, même si des affiches disent le contraire.
Mais ce qui est surtout le signe d’une dégénérescence de toute la pyramide des âges, c’est surtout l’indifférence profonde des générations entre elles.
C’est une société qui se disloque par manque d’affect.
Ce n’est même plus tellement par tranche d’âge qu’on se fait la gueule, c’est l’antagonisme croissant des individus entre eux, tout âge confondu.
La confrontation d’individu à individu est quasiment générale, dans les entreprises, dans la rue, dans la famille. C’est que dès l’école, on apprend aux jeunes la bataille personnelle pour un arrivisme « fécondant ». Elle sacre l’homme qui a remporté la victoire de l’emploi et méprise celui qui a perdu la bataille.
La génération qui vient sera peut-être celle qui tempérera la dureté du système économique et en terminera avec des absurdités et des gâchis. En attendant l’âge d’or, tant qu’elle n’aura pas réconcilié les hommes avec la solidarité, tous ses efforts seront vains.
Et l’entassement des vieux dans un sous-sol place Saint-Lambert en 2014, 2015, 2016, etc. se fera dans l’indifférence générale des guichetiers, de l’administration et des passants. Tout au plus relèvera-t-on que c’était nécessaire.
Il s’en trouvera même parmi les vieux qui trouveront cela très bien, se persuaderont qu’ils contribuent au redressement économique du pays. Certains se seront divertis lors de ces heures d’attente. Ils n’avaient plus parlé à personne depuis six mois.
On ne sera pas loin du complexe de Stockholm.

29 juin 2013

Le Club des Cinq !...

Les Loges de ces Messieurs en ont trois. Namur fait plus fort, elle en aura cinq...

Qui, mieux que Fadila Laanan, incarne l’indifférence au beau et le culte de l’art conventionnel bourgeois ?
Personne !
Les aides en matière de culture vont, comme d’habitude, aux fornications socialo-libérale. Les créateurs sont traités de fainéants scotchés au CPAS, par ces mêmes bourgeois qui n’hésitent pas à engloutir la quasi-totalité des pépettes de Madame Laanan dans le ver à bois des contemporains de Cro-Magnon.
La carrière de Fadila fait des jaloux. Qui t’a fait reine questionnent les croquemitaines de Namur ?
La Région wallonne a ses émules. Rudy Demotte, Marcourt, Nollet, Antoine, ont trouvé une « chouette » idée, aussi coûteuse que les lubies de la ministre, mais beaucoup plus « cucul » !
Selon La Dernière Heure « Les coûts de ce nouveau 'branding' se chiffrent à quelque 60.000 euros, qui viennent s'ajouter au 477.000 euros de l'étude McKinsey que l'opposition MR avait jugés à l'époque fort dispendieux."C'est en moment de crise qu'il faut hisser le pavillon, qu'il faut se démarquer", a justifié jeudi M. Demotte. »
A 100.000 euros le point, il y en a 5, faites le compte vous-même, un habile rigolo du logo a vendu aux quatre demeurés « la marque wallonne » de l’avenir. Ces 5 points qui figureraient le W de Wallonie est à la hauteur de celui qui incarne la Fédération Wallonie-Bruxelles : d’un ridicule achevé et d’une sotte prétention.
Les Internautes ce matin ne tarissaient pas « d’éloges », bref ils étaient furieux, goguenards et parfois complètement écœurés.
C’est rageant de n’avoir jamais qu’un MR monter au créneau pour dénoncer ce gaspillage éhonté. Les socialistes et les écolos étant pétrifiés dans la pose admirative inconditionnelle, on se demande à quoi ça sert un parlementaire inscrit dans un parti au pouvoir ? Le MR de service contre le logo bête est Alain Destexhe. Il tweete de Bruxelles : « le slogan feel inspired, les 4 auras, les 5 continents : NULLITÉ et PRÉTENTION ».
Des gens à qui on vend cinq points pour 500.000 euros et qui doivent gérer nos affaires régionales, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais ils me font peur ! Vous leur confieriez la liste des commissions de votre ménage en les laissant aller seuls chez Carrefour ?
Pas moi !

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Ces nez fins de l’Élysette s’imaginent qu’il faut gaver jusqu’à la gueule les prétentieux des grandes agences, pour toucher au sublime. Résultat : cinq points façon chiure de mouche pour un sacré paquet d’euros. N’aurait-on pas été plus avisé de demander aux écoles des Beaux-arts de la Région wallonne l’organisation d’un concours sur le thème ? Doté du pognon qu’on a jeté par les fenêtres, voilà qui n’aurait été que du bonheur pour une jeunesse qui peint, dessine, écrit, sans espoir jamais de reconnaissance ! Je suis persuadé qu’on aurait eu du présentable et du meilleur.
Evidemment. Mais vous savez avec la brochette d’imbéciles prétentieux qu’on a à Namur…
Inutile d’aller plus loin, on devine d’où vient le déficit financier de la Région Wallonne : de la direction !
Quand on sait ça, franchement, on se dit qu’il n’y a plus rien à faire, qu’on les a sur le dos en plus du déficit et que tout est fichu !
A son habitude, la rédaction du journal « Le Soir » préfère ne pas dire son opinion sur la question. Elle préfère faire parler des sondages. Ainsi, le lecteur peut raisonnablement savoir ce que pense le Soir en recoupant les sondages que le journal publie. « D’après notre sondage, 61 % d’entre vous ne sont pas d’accord du tout avec ce logo et 17 % ne sont pas vraiment d’accord contre 6 % plutôt d’accord et 5 % tout à fait d’accord. ». Vous l’aurez compris, pour le Soir, ce slogan, c’est de la merde !
Et d’enfoncer le clou sur la couleur. En effet les cinq points sont noirs. Peut-être même que le MRAX aurait là, matière à un procès pour racisme !
« La majorité d’entre vous déplore le manque de couleurs du nouveau logo. « Le logo des JO sans les couleurs », peut-on lire dans les commentaires. »
Toujours est-il que furieux ou résignés, ces Messieurs de la Région depuis qu’une sottise collective les a mis en selle, n’arrêtent pas de nous pomper l’air.
Si c’est ça le haut niveau et l’incarnation de l’âme wallonne, je me demande si refaire la Principauté de Liège, avec un Prince, même évêque, ne vaudrait pas mieux. Débarrassés des imbéciles des autres régions de la Wallonie, nous n’aurions plus que les nôtres, en n’ignorant pas que l’ancienne guillotine de la place du Marché, se trouve toujours dans un coin du Musée de la Vie Wallonne.

28 juin 2013

Une arnaque 12 étoiles.

On se souvient de l’acharnement de Didier Reynders en 2009, ministre des finances à sauver les banques de la faillite avec l’argent des contribuables. «Si nous ne le faisons pas, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seront perdus » bonissait le brave homme, ajoutant « du reste, ce n’est qu’un prêt ». Vous en connaissez beaucoup qui prêtent à des faillis, alors que pour la même somme ils peuvent devenir les propriétaires ? Ce ministre des finances nous a bien eus A ce moment, nous n’avions que la réaction épidermique des syndicats « Oui, sauvons l’emploi ! » et tout le monde d’aboyer sur la nécessité pour tous d’avoir le portemonnaie généreux, à commencer par les socialistes. Ah ! le grand cœur du ministre des finances, s’enthousiasmaient les cadors de la FGTB et de la CSC.
Quand les banquiers ont retrouvé les esprits, nous qui les avions sauvés, vous pouviez toujours repasser pour avoir un prêt sans garantie…
Les sociaux-démocrates ont applaudi. La collectivité n’aurait pas la capacité de gérer un patrimoine financier. Evidemment, avec le personnel politique qu’on a, la collection d’incompétents, les profiteurs de toute nature, les pots de vin, etc. Que je sache, le privé avec les parachutes et les salaires, dans le genre, ce n’est pas mal non plus !
Personne n’a vu à l’époque la formidable supercherie du système capitaliste en renonçant à un des principes même qui a fait sa vitalité : la seule responsabilité qui vaille est celle d’entreprendre aux risques et périls de celui qui entreprend. Principe impitoyable pour le faible et l’opprimé certes, mais important intérêt à réussir qui induit un risque : celui de tout perdre en croyant tout gagner. Depuis deux cents ans ça marche ainsi, un arbre mort et c’est un autre qui le remplace. C’est valable pour l’acier, les tissus, les manufactures, pour tout, et de ces personnels là, l’autorité s’en tamponne ! Tonton Reynders et la clique des autres partis ont fait une exception ; mais elle est de taille !
On peut le déplorer que ça marche ainsi, moi le premier, mais c’est un fait.
Avec les banques, on a évité la nationalisation pure et simple, mais au prix d’une incroyable malhonnêteté qui consistait à faire payer aux citoyens, même pas clients des banques en défaut, les erreurs de leurs directions.
Etonnant qu’un système qui énonce des lois économiques de principe, les transgresse quand la nécessité d’aider les piliers du temple se fait sentir.
Cette transgression avec l’argent du contribuable est assez scandaleuse en elle-même. Pourtant, sans vergogne aucune et dans l’intention de poursuivre les sauvetages de l’industrie bancaire en prévision de nouvelles faillites, l’Union Européenne applaudit à l’accroc du sacro-saint principe de la libre entreprise. Comme c’était un peu trop voyant, l’Europe afin d’éviter de faire payer systématiquement et en premier les contribuables, quand une banque doit être restructurée ou liquidée, a trouvé désormais un chic paravent pour cacher son arnaque.

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Elle énonce la chose suivante : « Nous aidons qui bon nous semble, avec l’argent de tous, mais plus si ouvertement ». Et sur cette piraterie d’un nouveau genre, la voilà à élaborer des règles nouvelles, avec son chef de bande portugais !
Payeront dorénavant les conneries des banques, dans l'ordre : les actionnaires, puis les créanciers les moins bien assurés, puis, le cas échéant, les détenteurs d'obligations dits "seniors" et en dernier recours les déposants, au-delà de la somme de 100.000 euros. Bien entendu, une telle éventualité n’est que virtuelle. Comme une faillite d’une grande banque engloutit des milliards d’euros, il est évident que les premiers payeurs ne suffiront pas et que le contribuable sera, en dernier ressort, le dindon de la farce capitaliste.
Déjà des coussins gonflables pour chute lourde ont été trouvés : « …les Etats qui souhaiteront de la flexibilité devront imposer des pertes d'abord aux créanciers et actionnaires à hauteur de 8% minimum du passif des banques. Autrement dit, pour une banque dont le passif est de 100 milliards d'euros, créanciers et actionnaires se verront imposer au moins 8 milliards d'euros de pertes. »
Reste, si je calcule bien 92 milliards pour nos gueules, dans ce qu’on appelle le MES (mécanisme européen de stabilité), financé par notre impôt.
On a compris, truander pour sauver un système économique, cela s’appelle en démocratie, accomplir la volonté du suffrage universel.
Le Conseil des ministres devrait se faire au coin d’un bois, des fois que vous passeriez par là avec quelques euros qu’on aurait oublié de vous prendre, au coin du bois précédent…

27 juin 2013

Du cash comme à Vegas !

L’Allemagne, du haut de sa toute puissance économique, est sur le point de couper l’Europe en deux. Les pays du Sud l’abominent et l’envient à la fois. Ceux du Nord, dont le nôtre, se réduisent à l’état de carpette pour les petits pieds de madame Merkel.
Didier Reynders est à croquer en Chihuahua de compagnie de la chancelière. Il est admirable de sans-gêne dans ses discours libéraux en représentation d’un gouvernement qui est quand même dirigé par un socialiste, même si cela ne se remarque pas trop.
Alors que les Portugais font partie des pays du Sud avec une croissance nulle et une dette exponentielle, le plus illustre d’entre eux, Emmanuel Barroso, joue sa partie d’homme foncièrement de droite et se trouve complètement en-dehors des aspirations des peuples à vanter les bienfaits d’une politique européenne dévastatrice et antisociale.
On a bien vu les clivages sur l’exception européenne en matière de culture, avec un président de la Commission au bord de l’insulte pour la France, parce que celle-ci n’accédait pas au programme de libre échange tout azimut avec les Etats-Unis.
Que veut donc cette droite européenne arrogante et sans complexe, oubliant la crise des banques et l’effarante dérive du capitalisme contemporain ?

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Mais réaliser son idéal : réduire l’Europe à être la copie conforme des Etats-Unis d’Amérique.
Avec l’Angleterre qui pousse depuis longtemps le pion américain dans son coin, l’Allemagne et les pays du Nord qui s’y croient déjà, tout cela au détriment de leur peuple et de leur propre opinion publique, l’Europe est en train de virer au cauchemar du pauvre et au paradis du riche. C’est du pain béni pour des partis du genre de celui de Marine Le Pen qui n’ont plus qu’à cueillir les fruits d’une politique qu’ils n’ont même plus besoin de construire.
Barroso et les autres aspirent à faire des capitales européennes des succursales de Las Vegas.
Le casino apparaît comme l’allégorie d’un monde où toute communauté et toute solidarité ont disparu. S’est-on assez récrié dès 2008 que l’économie de casino était un scandale et qu’il fallait rapidement mettre le holà à cette dérive des banques et du système ?
Non seulement rien n’a été fait, mais encore aucune leçon n’a été tirée. Si bien que l’horrible en 2008 est devenu l’exemple à suivre aujourd’hui sur la liberté d’entreprendre, de jouer sur les monnaies, les hypothèques, toutes les spéculations surfant sur les limites entre la délinquance et la permissivité des lois. Dans ce délire permanent de l’argent qui rapporte, tout est préférable, plutôt que financer les entreprises et promouvoir la recherche.
Rond-point Schumann, Barroso pourrait jouer les croupiers et s’écrier « Les jeux sont faits » sans qu’en écho nul n’oserait compléter par « rien ne va plus ».
Ainsi peu à peu, le monde impersonnel de l’argent dicte la manière de faire ne laissant que des solitudes antagonistes dans les grandes réussites. Aux entrelacs des holdings, les has-been et les losers son captifs de leur désir, sans vraiment une famille sur qui compter, aucun partenaire, rien… que des adversaires qui spéculent sur le hasard et la probabilité à se faire du pognon dans la haine des autres.
On en est presque venu à la rivalité de deux revendeurs de coke qui se disputent un quartier.
Comme à Las Vegas, les pauvres en Europe n’ont jamais été aussi nombreux, là dans la luxuriance des savanes plastiques et le raffinement des plâtres d’un quattrocento en carton pâte, décors derrière lesquels on peut crever sans être vu dans les déjections et les capotes :
ici sur les trottoirs des grandes villes et dans les files des demandeurs d’emploi, béant aux corneilles, c’est tout un passé qui se détricote.
Assez curieusement, des deux côtés de l’Atlantique, les peuples ne sont pas encore vraiment dégoûtés du système. Les Européens en grand nombre jurent qu’ils en profiteront un jour. C’est comme s’il n’y avait d’autre alternative que l’ultralibéralisme des chefs. Ce qui justifie MM. Reynders et Michel d’exploiter un fonds de commerce «classe moyenne », pendant qu’une nouvelle gauche cherche toujours l’antidote.

26 juin 2013

Luc Trullemans et Cie

A force de croire que la prévention peut tout, nous fabriquons une société où même les mots peuvent être interdits sous peine d’amende, surtout ceux qui discriminent par rapport aux origines et aux religions des Hommes.
Parmi les croyances restées vivaces, il en est une particulièrement détestée par les Autorités qui est l’idée que l’humanité soit composée de deux races différentes : l’inférieure et la supérieure. En général, ceux qui y croient se disent de la race supérieure, bien évidemment.
Et s’il leur plaît à eux que c’est le soleil qui tourne autour de la terre et non l’inverse, qui cela perturbe ? Personnellement les imbéciles m’ont toujours fait rire, surtout s’ils sont intellectuels. Qu’ils sortent en plus d’une université, cela devient « hénaurme » !
Mais attention, comme la discrimination est un poison universel, elle est évidemment aussi parmi les individus qui la combattent. Ainsi un personnage en vue, surtout connu des médias, aura droit aux foudres du MRAX, tandis qu’un besogneux anonyme qui étale sa profession de foi sur la Toile passera inaperçu. Les indignés laisseront rugir ce boute-en-train de la dénonciation des genres, sans lui accorder le moindre intérêt. .
Le MRAX a déposé plainte auprès du procureur du roi de Bruxelles contre Luc Trullemans.
En cause le long mail de M. Trullemans sur son mur Facebook, désigné comme « un amalgame simpliste sur les personnes de confession musulmane ».
Le météorologue est surtout poursuivi pour, je cite le plaignant : « …la notoriété de l’intéressé ».
Sa faute ne serait donc pas tant ses propos, mais l’impact qu’ils auraient sur l’esprit du public. Implicitement le MRAX reconnaît ce dernier, immature et imbécile, puisqu’il détermine à l’avance la nuisance des propos de Trullemans sur les esprits.
Finalement, de manière plus subtile, le MRAX est aussi raciste que Luc Trullemans, car il suspecte la plèbe d’immaturité congénitale.
Si j’avais de l’argent à perdre, je porterais plainte, me sentant discriminé.

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Est-ce que tout cela est sérieux ?
Ça l’est plus qu’on ne le pense, puisque le MRAX va demander à Philippe Courard, ministre de tutelle de l’IRM de mettre fin au contrat de Trullemans. Et du coup, voilà Trullemans convoqué le 3 juillet pour être entendu sur ses propos désormais grand-public, puisque diffusés en long et en large par les journaux.
Comme publicité aux propos de Trullemans, on ne fait pas mieux !
Loin de moi l’envie de donner des conseils aux racistes, mais s’ils veulent répandre leurs idées, rien de tel qu’un procès du MRAX à leur encontre.
Tout cela est pitoyable et ne mériterait pas une ligne si la situation actuelle d’une économie dramatiquement dans le rouge ne tendait à dénoncer une chose autrement plus nuisible : l’état actuel de la démocratie et la veulerie des partis politiques qui n’ont pas trouvé mieux que la courbette face à l’argent, dans les affres d’une social-démocratie finissante.
Evidemment, il ne s’agit pas ici de racisme, mais d’une ségrégation de milliards d’individus et qui dépasse largement les propos insignifiants de Trullemans.
Là-dessus, pour en finir avec l’affaire, qu’a-t-il fait sinon être sincère avec lui-même, à l’inverse d’une grande partie des puissants qui nous dictent notre conduite et dont la plupart sont aussi, sinon davantage, racistes, ne serait-ce qu’à l’encontre des pauvres (1), mais qui ont l’intelligence de la fermer, quand ce n’est pas le moment de l’ouvrir !
Que l’humanité soit vouée à la connerie quand il est question de religion, c’est évident. Ce que je reprocherais à Trullemans, c’est de n’avoir parlé que de la confession musulmane, il a oublié toutes les autres. Et là, il y a du monde.
Un beau thème pour Nadia Geerts : la laïcité est-elle misanthrope ?
Que Trullemans n’aime pas les arabes, c’est son droit. Comme c’est le mien de ne pas être d’accord avec lui (2). Lui aurais-je serré la main dans la rue, s’il m’avait proposé la sienne ? Je ne saurais dire, étant trop bien élevé et donc un peu trouillard.
Je ne lui ai jamais demandé autre chose que me dire le temps qu’il fera. J’en conclus que s’il est raciste, comme il s’est souvent trompé dans ses prévisions, il doit bien se tromper aussi dans son concept de races inférieure et supérieure.
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1. Les pauvres sont surtout peu recommandables, parce que peu recommandés.
2. Louis Scutenaire, le surréaliste anarchiste, en a dit une bien bonne à ce propos « Je ne suis pas raciste. Je déteste autant les Blancs que les Noirs ».

25 juin 2013

De Dobbeleer, version X.

Il se devait qu’un Belge, que dis-je un Belge, mieux encore… un Flamand, montrât l’exemple d’une politique plus physique et proche des gens.
En réalité, nos élus se donnent à nous et nous ne savons rien de leur fondement !
Enfin, cette lacune a été comblée ce week-end.
Une remise de prix avait lieu à Dilbeek pour des associations sportives locales. Environ 400 personnes y assistaient, dont de nombreuses associations de jeunes. L’échevin N-VA, Frank De Dobbeleer devait récompenser parmi les clubs cités, un club de pétanque francophone, le SAP 66 Dilbeek. Au moment d’appeler le club, l’échevin s’écria : « une association avec un nom en français à Dilbeek, là, le pantalon m’en tombe ». Et, comme dans les vaudevilles ou dans les films « drôles », le représentant de la N-VA s’exécuta, montrant aux sportifs son charnu et ses emblèmes.
Voilà enfin un représentant d’un grand parti qui ne se réfugie pas derrière les mots d’ordre de son chef naturel, Bart De Wever, pour exprimer le fond de sa pensée.
C’est une manière comme une autre de solliciter l’avis des électeurs.
Il y aurait bien des surprises si cette manière d’être plus près des gens se généralisait.
Par exemple, Louis Michel n’aurait jamais pu être élu sur son imposant postérieur qu’abritent à peine les jambes de son vaste pantalon et Didier Reynders au temps où il était Liégeois aurait sans doute battu à plat de couture du caleçon, le massif Demeyer.
On se serait pressé aux compétitions entre femmes. Je reste dubitatif sur le match qui aurait opposé Laurette Onkelinx à Joëlle Milquet. Sur ce qu’on en peut voir, les paris sont ouverts.
Maggie De Block aurait été hors compétition et réélue au nom du principe que la vraie pudeur est de cacher ce qui n’est pas beau de montrer.
C’est triste à dire, mais les partis traditionnels se font avoir régulièrement par la N-VA dans le sens de la création et de l’innovation.
Le MR et le Ps sont donc à ce point sans idée ?
Pourtant à y regarder dans les ministères, il doit y avoir quelques artistes du coccyx qu’il serait malheureux de cacher plus longtemps.
De Dobbeleer a fait découvrir la puissance de ses arguments anatomiques.
Dans les débats qui tournent en rond sur les chaînes nationales, y montrer son cul aurait un effet d’audience certain. Qu’est-ce que vous pouvez répliquer ? C’est sans appel !
Certains n’hésiteraient pas à envoyer leur épouse accomplir pareille prouesse. A ce compte, Sarkozy aurait été réélu au premier tour.
La chasse aux beaux culs serait ouverte chez les ministres. Une femme aimante peut épauler son grand homme de différentes manières.

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On voit d’ici Delpérée à bout d’arguments constitutionnels pour couvrir le roi, découvrir ses rondeurs et tapant dessus comme sur la croupe d’un cheval de labour, s’écrier devant Maroy effondré, « Mon cul, c’est pas du poulet ! ».
Le lendemain il avait toutes les premières pages des journaux.
Pourquoi pas après tout ?
Il y aurait quand même deux sortes d’handicapés. Il y a des hommes et des femmes politiques qui ne se contentent pas d’être joufflus du bas. Si bien qu’on ne sait par quel côté ils exposent leurs arguments.
Et puis, il reste la cohorte de ceux qui montrent leurs fesses depuis si longtemps que l’effet de surprise n’a pas lieu et d’autres encore qui ont fait de leur cul un ascenseur social, si bien que presque tout le monde en a apprécié l’hospitalité.
Frank Dobbeleer a montré la voie. Elle est étroite. Ce qui ne découragerait pas certains téméraires, au contraire ! L’édile de la N-VA pourrait faire des émules. Dans le gouvernement, il y a des spécialistes qui enlèvent leur froc pour un rien.
Le palais royal devrait s’en inspirer, avec Delphine Boël sur le dos. Un père qui montrerait son cul à tout le monde avant de monter sur le trône, n’est plus un père crédible. Les quartiers de noblesse ne s’inscrivent pas là. On n’y pend pas des décorations non plus, vu qu’elles s’y pendent seules. Vouloir à tout prix d’un père pareil, passerait pour une forme d’hystérie méprisable.
Le trône serait sauvé.

24 juin 2013

Fric, noblesse et sentiment.

Les deux émissions d’actualités de nos deux chaînes plient boutique jusqu’en septembre, d’ici là, les dimanches midis seront occupés par d’autres histrions pour amuser le peuple.
Par quels changements passerons-nous pour oublier nos ineffables ? Nous reviendront-ils en septembre, tels qu’en eux-mêmes… ? Le suspense d’ici-là est insoutenable.
C’est la dernière fois cette saison que nous voyons Maroy, Gadisseux et Demoulin s’efforcer de nous réduire à l’hébétude à l’aide des propos de leurs invités, très peu nombreux et interchangeables, pourtant très à l’aise sur des thèmes aussi divers que la justice, le football et cette dernière histoire d’une fille de riche en mal de père.
Pour ne pas faillir à une tradition de fait, nous aurons donc un seul débat RTLBF. Quoi de mieux que d’avoir choisi un aristocratique sujet : Delphine Boël de Sélys Longchamps pourra-t-elle un jour accroché à son nom déjà passablement long, celui de Saxe Cobourg et d’autres lieux du gotha mondain ?
Pour répondre à ce grave problème national, rien que des gens de la plèbe, si l’on excepte l’attitude toujours noble et haute de Bel Armand De Decker et Francis Delpérée, l’homme aux avant-bras sémaphores. Signe prémonitoire, ces deux héros monarchistes ont des noms précédés d’un « De », doublé pour Armand « De De » et à l’espagnol « Del » pour Francis.
Il suffirait d’une complicité de l’Administration avec l’illustre suprême, pour que le « D » du premier « De » d’Armand passe de la majuscule, à la minuscule et le « Del » de l’autre, d’en faire autant.
Vu que c’est la dernière fois qu’on les verra sur les plateaux cette saison, pour leur faire plaisir si leurs noms apparaissent encore d’ici la fin de cette chronique, j’aurai l’insigne honneur de les dénommer « de Decker » et « del Pérée ».
Très rapidement, la RTBF 1 – RTL 0. Domino n’a pas su introduire une once de républicanisme dans son émission, d’où l’ennui profond qui s’en est dégagé tout de suite.
Ceci dit : bal des vieux cons sur les deux chaînes.
Un géniteur qui met les voiles pour diverses raisons, sa fille est mal dans sa peau, même dans le monde feutré de la particule. Tous les psy s’accordent sur ce point.
Pour autant Armand de Decker a raison, cette affaire relève du problème de l’intime, mais avec Francis del Pérée, ils ont tort, car un roi est un personnage public qui joue un rôle considérable et tout ce qui le concerne, nous concerne, y compris l’intime. Malgré l’article 88, on aimerait mieux, même pour un républicain de Belgique, avoir un chef de l’État qui a toujours su conserver sa dignité à travers toutes les péripéties de son existence, plutôt qu’un roi à l’ancienne, protégé par les fatras des lois et usages.

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Diable, on sait que les Saxe-Cobourg n’ont jamais dédaigné la main d’œuvre extérieure à la gente dame à domicile.
On aura beau dire, en bas de l’échelle, on ne raisonne pas comme en haut. Et si le bel Armand n’a jamais su reconnaître que lui-même dans sa lutte pour se hisser aux belles places du MR, en bas, on pense que pouvoir se regarder dans un miroir sans rougir est quand même ce qui distingue un honnête homme, d’un autre.
D’autant que si Albert démissionne, il va se retrouver simple particulier. Fabiola en sait quelque chose avec sa manie de fourguer le fric qu’on lui a donné à ses nièces espagnoles, le roi à la retraite n’aura pas fini avec les ennuis de fifille Delphine.
Ainsi MM. del Pérée et de Decker sont à eux deux l’incarnation parfaite de ce qu’il ne faut pas devenir, une machine à principes, dont le premier est d’évacuer l’honneur pour l’intérêt.
Reste que Delphine de Sélys Boël et éventuellement de Saxe Cobourg a peu de chances de réussir. Dans le droit à la recherche en paternité, Marc Uyttendaele en est presque aussi sûr que les deux « de ». Reste le recours à la Cour européenne, pour enquiquiner la cour de Laeken.
Albert n’a pas intérêt à ce que tant de monde remue la merde autour de son nom. Nous non plus, qui voyons dans ce scandale le moyen qu’ont les étagères du dessus de se faire oublier des réalités économiques et de leur manque d’entrain pour les gens sans particules.
Et l’élégance du geste, dans tout cela, celui qui ravit le cœur des bergères ? Les pantoufles restées dix-huit ans au coin du feu de la belle Sibylle et le berceau de Delphine orné de dentelles qu’un père aimant s’attendrissait à faire osciller tendrement, ne comptent pas ?
On en serait resté à cette sécheresse de cœur, si Vrebos n’avait demandé à Gros Loulou (apparu bien émacié pour son qualificatif) d’animer la fin de saison en baissé de rideau, comme seuls lui et Patrick Sébastien savent le faire, par une pénultième interview de l’illustre.
On a été servi. Je m’en tiens encore les côtes, quand celui qui fut six mois instituteur et quarante ans rétribué grassement à placer ses aspirateurs MR, Louis Michel en majesté nous envoie sa meilleure vanne : « Le vrai parti des travailleurs, c’est le mien ».
Sur ces fortes paroles, on peut partir en vacances. Le comble a été atteint.
Joie garantie pour trois mois.

23 juin 2013

La Chine en pole position.

Depuis que l’Europe des chefs vante le modèle économique chinois, on se dit que notre élite n’est intéressée que par le pognon qu’on tire du travail des gens, sans tenir compte de la manière. Les déclarations succèdent aux déclarations, c’est un concert de louanges qui monte de Reynders à Di Rupo, dans le pays cher à Delphine Boël !
Que cette élite fasse l’impasse sur la morale et le progrès social est d’une évidence éclairante.
Est-ce que l’éthique a jamais eu quelque chose à voir avec le fric qu’on ramasse vite fait, parfois sur des cadavres d’ouvriers qui se jettent par les fenêtres de leur bagne ?
La Chine était le seul pays à se moquer de la récession et se mouvait dans la mondialisation comme un poisson dans l’eau. La classe politique dictatoriale et unique s’en mettait plein les poches et permettait même à certains Chinois d’accéder à la condition hors-catégorie des millionnaires. Cette situation ravissait notre élite libérale et suscitait chez Michet et Reynders un certain prosélytisme, apprécié des socialistes et du Club Lorraine. Pour relever le moral de ses troupes, l’élite a besoin d’avoir des exemples de réussite à sa portée.
Ce ne sera bientôt plus le cas.
Les banques chinoises sont au bord de la faillite. Elles ont tellement encaissé de chèques pourris que si ça continue, il se pourrait bien que le gouvernement lui-même fasse comme en Occident et ravitaille en devises ses propres capitalistes défaillants. Pour un pays encore officiellement communiste, c’est plutôt gratiné.
Le niveau élevé de mauvaises créances détenues par les banques chinoises inquiète les analystes européens, pourtant si unanimement convaincus que la Chine est prête à brandir haut et fort l’étendard du libéralisme le plus exclusif, qui glisserait des mains hésitantes d’un Obama saisi par le doute.
La Banque centrale de Chine (PBOC) accélère sa politique de forte restriction de l'accès au crédit pour les entreprises et les particuliers. Le premier résultat est une sensible diminution de la croissance, si chère aux élites mondiales.
Ce qui n’a pas empêché la Banque centrale d’injecter 40 milliards de yuans (4,88 milliards d'euros) dans plusieurs banques pour soulager leur crise de liquidités. Comme quoi, ces Chinois, qui nous émerveillent, ne sont pas si différents que cela des réflexes du banquier type qui, pour ne pas tout perdre, lâche un peu de son blé. Enfin, quand je dis « son blé » ce serait plutôt le fruit du travail des petites gens. Mais que ce soit l’Europe ou la Chine, les dirigeants n’en ont rien à foutre des petites gens.
Le plus éclairant est encore la terminologie employée des élites « communistes » pour expliquer cette mauvaise passe à leurs compatriotes. On croirait entendre Reynders en 2009 : «Les récentes mesures prises par la PBOC reflètent la détermination du gouvernement à entreprendre des actions énergiques pour contenir les risques financiers… La politique monétaire va demeurer restrictive ».

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Mauvais signe, Christine Lagarde du FMI a abaissé le mois dernier de 8% à "environ 7,75%" sa prévision de croissance pour la Chine pour 2013. En 2012, la croissance a chuté à 7,8%, sa plus faible performance depuis 13 ans. Comme le FMI se trompe régulièrement, la chute pourrait s’accélérer, au point qu’elle friserait les 5 %.
Croissance considérable pour l’Europe, ces 5 % sont nettement insuffisants pour la Chine qui verrait plus du quart de sa population, surtout celle des campagnes, ne plus ressentir les effets de la croissance et donc venir grossir le contingent des mécontents des grandes villes. Il est vrai que la dictature empêche de connaître au juste l’opinion chinoise, comme elle empêche les mouvements de mécontentement de masse de s’exprimer à coups de répressions sanglantes et d’exécutions sommaires.
Mais, nos capitalistes ne sont pas des justiciers, nos politiques non plus qui continuent d’aller prospecter les marchés chinois, la main sur le cœur et prêts à jurer que la Chine est une démocratie selon leur cœur.

22 juin 2013

La planète des dingues.

Je ne suis pas le seul à prendre du plaisir aux films de science-fiction. J’ai voyagé sur l’Enterprise dans les épisodes de Star-Trek et j’en suis toujours revenu avec ce rien de poésie qui colle à toute évasion réussie.
Voilà qu’aujourd’hui je me demande si la fiction précède l’avenir ou la fumisterie ? À mon sens, une science-fiction intelligente est une histoire basée sur des découvertes futures et comme elle les précède, elle concourt à faire bouger les choses.
C’est un booster de progrès. Le premier étage s’allume, à la science de faire le reste.
Trop souvent la science-fiction ressort plus de la fiction que de la science. Et si en philosophie, le possible précède le réel, l’impossible lui ne précède qu’absurdités.
Sans gâter le rêve et le plaisir de côtoyer le fantastique, il ne faut pas de la sorte perdre son sens critique et tomber dans l’admiration bête d’un avenir qui ne sera jamais le nôtre.
Au risque de décevoir les rêveurs, j’ai fait la recension de quelques gamineries hollywoodiennes qu’il ne faut surtout pas prendre pour de l’argent content.
D’abord les vitesses. Warp 10 (facteur de distorsion en français) représente une vitesse infinie. Votre regard porte sur un objet éloigné de plusieurs dizaines de kilomètres, une montagne par exemple, ou mieux une étoile, et au moment où votre œil le perçoit, vous y êtes.
Warp 10 est une vitesse infinie, bien supérieure à celle de la lumière. C’est donc déjà irréalisable à l’entendement humain, mais que des Spationautes imaginent une manière d’aller au-delà de ce qui est infini, ce n’est plus de la science fiction, c’est du foutage de gueule.
Ces voyages même menés à un train d’enfer, exigent quand même du temps. Là-dessus on a brodé toute une panoplie d’effets de lutte contre le temps, avec comme sommet le Téléporteur sorte de machine de jouvence qui copie l’ADN des individus à la conquête de l’espace afin de lutter contre leur propre vieillissement. Ils partent cinquante ans et ils reviennent pareils ! Souvent dans ces épisodes les terriens qu’ils ont quittés n’ont pas vieilli non plus ! On devrait trouver autre chose que l’ADN pour rendre ces sornettes plus crédibles. L’ADN n’est pas un réservoir des apparences que vous aviez à des âges différents de votre vie. L’ADN est une sorte de cahier des charges qui détermine les origines, il est immuable et ne se détériore que bien longtemps après la mort, parfois plus de mille ans.

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Viennent ensuite les procréations intergalactiques. Les différentes races et espèces de l’espace ont cet avantage sur nous qu’elles s’accouplent entre elles, même avec les humains. Voilà bien encore une blague de potache, puisque nous avec nos quasiment 99 % de gènes communs des grands singes, ce n’est pas demain qu’une gorille du zoo d’Anvers tombera enceinte des œuvres du gardien.
Par contre des séries de fiction ont « inventé » les téléphones portables, les propulseurs ioniques, les graveurs et les disquettes, bien avant que ces objets soient vendus sur les marchés.
En astronomie les films ont découvert bien avant les astronomes des planètes gravitant autour de leur soleil dans notre galaxie. Les progrès de la science nous ont permis de savoir que ces planètes sont très nombreuses plus nombreuses que les étoiles. C’est mieux que ce qu’on imaginait !
Alors, tout en regardant ces films avec des yeux d’enfant, nourrissons-en nos rêves, mais ne fantasmons pas trop.
Si vous voulez mon sentiment, je pense que les films de science fiction les meilleurs sont ceux qui partent de la réalité pour s’aventurer dans un futur possible.
Mais, il est vrai que le grand guignol plait à d’autres cinéphiles. Le tout, possible ou impossible, l’essentiel n’est-il pas d’avoir passé une bonne soirée et en être revenu l’esprit aussi peu dérangé qu’en entrant dans la salle ?

21 juin 2013

Tous pour rire…

Ah ! comme c’est difficile d’appliquer à soi-même ce que l’on exige des autres !
C’est une réflexion qui saute à l’esprit quand il s’agit de réformer le système des pensions des parlementaires en France et la lisibilité fiscale de ces messieurs ! Cela n’est pas propre à la France. On est loin du compte, tout pareil en Belgique.
Par exemple au rayon des économies, Di Rupo a cru couper l’herbe sous les pieds des râleurs en écrêtant de 5 % (en réalité 2) les salaires des représentants nationaux. On s’aperçoit que les privilèges n’ont pas disparu. Depuis que cette mesure a été prise, les 2 % ont été noyés dans un océan de surenchère et de cumuls à faire envie à Paul Frère.
Il est vrai que notre système est bien plus dépensier encore que le français toutes proportions gardées. De ce point de vue, puisqu’ils ne parviennent pas à le réformer à l’amiable, on en viendrait à souhaiter que Bart De Wever mette les pieds dans le plat, alors que, franchement, l’avenir avec l’Anversois n’est pas brillant non plus.
De même pour la justice.
On peut jeter un regard sur les affaires françaises en cours, elles ont une grande analogie avec les nôtres. Elles consacrent l’avantage des procéduriers fortunés sur les petits voleurs.
Non seulement, avec de l’argent à gogo, on peut faire traîner les affaires les plus importantes quasiment indéfiniment, mais encore il est loisible de mettre à mal les juges qui ne rentrent pas dans votre jeu.
La victime supplémentaire dans l’affaire Bettencourt qui met en cause Woerth et Sarkozy, n’est-elle pas le juge Gentil de Bordeaux, accusé d’être un intime d’un expert qui s’est prononcé sur l’état de fragilité de la patronne de l’Oréal ?
Vous vous voyez devant un tribunal accuser un juge de partialité ? Vous écoperiez d’une amende supplémentaire pour outrage à magistrat !
Par contre, lorsque les faits sont qualifiés d’association de malfaiteurs à propos des 400 millions versés à Bernard Tapie dans une procédure de conciliation, que les experts et l’avocat de Tapie étaient copains comme cochon, que le même Bernard dédicaçait de manière très appuyée et amicale un bouquin à un des experts, puis jurait ne pas le connaître, on plaide l’inverse de ce qu’on plaidait à propos des relations du juge Gentil. Et vous verrez que ça va marcher ! Que cette affaire n’est pas finie. Et quand bien même, on referait la procédure, vous voyez d’ici Nanard rendre 400 millions à l’État français, lui qui n’a jamais rien rendu à personne ?

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Il se passe quelque chose de nouveau dans nos démocraties.
Celles-ci sont fragilisées par le désastre économique, qui est un puissant décapant. Il révèle que les élites s’accrochent à leurs prérogatives et à leur bien-être, ce qui ne se voyait pas trop au temps de la prospérité, mais qui crève les yeux aujourd’hui.
Petit à petit, la classe dirigeante se détache de la masse générale des Administrés, les gens qui la composent sont très peu au courant de ce qui se passe en-dehors des cercles qu’ils fréquentent, détachés presque des contingences du système. Cette nouvelle bourgeoisie est homogène dans la défense de ses intérêts et la plupart de son contingent de renouvellement provient d’elle-même, du droit des grandes familles de faire succéder le fiston au père et des réservoirs naturels que sont les partis de gouvernement. Elle se justifie par quelques « fils d’ouvrier » qui sitôt adoubés font montre de zèle à la garde des privilèges.
Ceci n’est pas du populisme : c’est un constat.
Toujours en France, du Nouvel Observateur, des jeunes représentants de la Nation issus du PS, de l'UMP et de EELV, réclament l'abolition de leurs "privilèges" parlementaires.
Ils veulent la fin du cumul des mandats, la publication des augmentations de patrimoine, la suppression du régime spécial des retraites parlementaires. La démarche n'a guère été appréciée par leurs aînés. "C'est du poujadisme ignorant", a sèchement répliqué le groupe socialiste.
Le président de l'Assemblée française, Claude Bartolone, adversaire résolu de la "démocratie paparazzi", a lui aussi volé dans les plumes des signataires. "Je commence à en avoir ras le bol de ces députés qui se font une réputation sur le dos des autres!", s'est-il indigné (Le Monde).
On voit comme les tenants des privilèges ont l’art d’esquiver la discussion en réfutant tout d’un bloc sous la dénomination de « populisme » ou de « poujadisme », allant même jusqu’à la critique de ceux qui, parmi eux, veulent faire le ménage.
Qu’ils ne s’étonnent pas que l’opinion les classe un jour définitivement dans le « tous pourris ». Ce qui serait dommage pour les élus honnêtes.

20 juin 2013

Bluffdale… c’est bluffant !

A part les naïfs et les peureux qui aiment les caméras dans les rues, qui adorent qu’on les espionne de toutes les manières « parce qu’ils n’ont rien à cacher » y compris leur vie privée, à part ces Panurge, on ne peut que détester la sophistication des moyens d’espionner son semblable et particulièrement ces temps-ci par la mise en place d’un programme de surveillance aux USA de l’Agence nationale de sécurité (NSA) avec l’aide du Federal Bureau of Investigation (FBI).
Les trois quarts du monde, incluant l’Europe, sont visés.
Que l’Occident prennent des mesures de précaution, c’est son droit. Le tout, c’est de savoir lesquelles ? Les Anglais qui ne font rien comme personne, sauf copier ce qui se fait à Washington, se vantent d’être le pays le plus fliqué électroniquement d’Europe et en conséquence verdissent moins de trouille par la peur qui suintent des murs de Londres, quand ils ont au-dessus de leur tête l’œil de Big Brothers. C’est leur affaire. Encore faudrait-il qu’ils tolèrent que le reste de l’Europe ne soit pas du même avis. Qu’en plus de cette surveillance de rue, on ait trouvé aux States le moyen de fouiller dans les ordinateurs, les courriels et les contacts sur la Toile de tout le monde et de n’importe qui, voilà qui confine au voyeurisme et à l’arbitraire un tantinet fasciste !
On le sait aujourd’hui, les services Internet de Paltalk, Dropbox, AOL, Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo et Skype collaborent avec le renseignement militaire américain, qu’ils le veuillent ou non ! Les gros curieux de Prism ont huilé les gonds des portes dérobées (backdoor). Ils font leurs choux gras des informations à leur convenance (déplacements, conversations, centres d’intérêt, « graphe social » etc.) sous prétexte de sécurité nationale, de qui ils veulent. Il paraît que ça existe depuis 2007, que les serveurs du NET n’en ont touché mot à personne et qu’on le sait seulement maintenant (Info du journal Le Monde).
Bah ! diront les imbéciles heureux, du moment que je ne couche pas avec la femme du type qui est chargé de me surveiller, que voulez-vous qu’il m’arrive ?
On veut bien, mais depuis quand une nation fût-elle la plus puissante du monde, a-t-elle le droit de fourrer son nez dans les affaires privées des citoyens d’une autre nation ? On a fait deux guerres mondiales pour moins que cela.

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Car à cette mirobolante sécurité à l’américaine, il n’y a aucun contre-pouvoir, pas même une brigade de flics surveillant les flics. Même l’ONU s’en est inquiétée. On est dans le flou juridique, et le flou qu’il soit en morale ou en business, ça intéresse les États plus ou moins voyous comme ils le sont tous. Les USA en position dominante dans le domaine de l’électronique est pratiquement le propriétaire mondial d’Internet.
Si on compte les satellites espions qui vous repèrent dans une foule un mec qui est en érection, avec Internet à la pogne de Washington, on n’est plus tranquille nulle part, même pas sous terre avec les détecteurs sismiques et les sonars.
Pour des gens qui ont inventé l’esprit Far West, la liberté, les grands espaces, la justice par soi-même au colt 45, ils sont bien tombés bas, rongés par la trouille des enturbannés !
D’ici à ce que nous nous mettions, nous aussi, à nous enturbanner pour les faire chier en visionnant nos gueules dans leurs images satellisées, il n’y aurait qu’une consigne à passer.
C’est clair, ils n’ont pas encore digéré le 11 septembre 2001 et le vote du Patriot Act par le Congrès des Etats-Unis un mois plus tard, renforçant les pouvoirs du FBI. Depuis l’espionnage des citoyens partout dans le monde n’a cessé de prendre de l’ampleur.
L’officine des grandes oreilles et des yeux de lynx, en un mot la cyber-surveillance universelle se trouve à Bluffdale, dans le désert de l’Utah. Ces espions grandioses (puisqu’ils couvrent le monde) ont appelé leur merde « vent stellaire ».
Que celui qui n’a rien à se reprocher, qui veut montrer son derrière depuis son jardin aux satellites américains, se méfie, quand même. S’il s’appelle Mohammed et que sa citoyenneté européenne soit toute neuve, même s’il est le cousin éloigné de Fadila Laanan, il pourrait très bien aggraver son cas.
Obama est de mèche et finance les voyeurs de ses services. Il objecte les cyber-risques que Bluffdale doit anticiper. Le président faisait référence aux informaticiens iraniens et chinois prêts à prendre le buzz jusqu’en Utah.
Comme quoi, il est aisé pour une démocratie, sous prétexte de la sécurité, de justifier un totalitarisme.
La surveillance globale touche aussi l’ensemble des communications, appels téléphoniques et historiques de recherche, jusqu’aux dispositifs d’écoute placés sur certains câbles sous-marins. Sous ce chaud climat électronique, il ne fait pas bon dénoncer l’arbitraire américain. Des cybernautes sont recherchés, certains sont sous les verrous. Leur méfait ? Ils ont diffusé des informations secrètes, parce qu’ils estimaient la vie privée des citoyens menacée.

19 juin 2013

Une fille au père !

Sans sombrer dans le people, ont peut quand même se faire une opinion sur ce qu’on lit en long et en large dans les gazettes dites « sérieuses », loin des officines du cancan et du blabla.
L’histoire de Delphine Boël, fille présumée du roi, est triste pour elle et gratinée pour le gotha.
Dans son œuvre d’artiste, on sent la souffrance de cette femme. Même si d’autres raisons prévalaient à sa demande de reconnaissance en paternité, on peut la comprendre.
Celui qui part sur la pointe des pieds sans s’occuper de l’être humain qu’il a conçu est un bien piètre personnage.
D’autant que l’histoire est limpide et racontée aujourd’hui partout.
Le couple Paola et Albert part en quenouille. Elle vit sa vie de femme avec quelques amants connus et inconnus, lui s’établit quasiment en ménage avec Sybille de Selys Longchamps. Ils forment un ménage de la main gauche, comme il y en a tant. Ils ont une fille. L’enfant n’a qu’un papa durant des années, c’est Albert.
Quoi de plus terre à terre et sans extravagance que cela ?
La particule n’enlève pas la banalité à cette histoire. Sauf qu’il s’agira trente ans plus tard d’un épisode de la vie du chef de l’État, dont Béatrice Delvaux elle-même concéderait qu’elle doit être exemplaire.
L’aîné des fils de Léopold déjà poussé à la bigoterie par sa nature, épouse une plus bigote que lui. Dès lors, Baudouin et Fabiola n’auront de cesse de requinquer le ménage branlant du petit frère.
Or, ces calotins ne veulent pas entendre parler du collage d’Albert. Ils connaissent l’existence de Delphine, mais c’est plus fort qu’eux, la charité chrétienne et l’amour des enfants adultérins, passent après l’honneur perdu à reconsidérer.
L’honorabilité bourgeoise et celle à particule, c’est du pipo.
La faute d’Albert, c’est d’avoir cédé à cet instant précis où les efforts des deux calotins sont parvenus à réconcilier le couple.
Il aurait dû vaincre la peur du goupillon, mettre les points sur les « i » et revendiquer sa paternité comme un devoir. La baronne n’était pas encore séduite par l’industriel Boël et tout pouvait se terminer dans l’honneur. Albert de Monaco, autre joyeux fêtard, a bien reconnu son gamin avant de convoler avec sa nageuse australienne.
Mais non, le jésuitisme des aînés a eu raison de son homonyme.
Et aujourd’hui, c’est bel et bien de l’honneur perdu d’un père dont il est question, par l’exposition devant la justice de l’obstination de sa fille à le réclamer comme tel.
A défaut d’un geste qui honorerait la fin du règne d’Albert, sa fille cite à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles Albert II, le prince Philippe, et la princesse Astrid, 51 ans, pour des prélèvements de l’ADN de ces deux derniers.
Là-dessus, l’ineffable Delpérée dont on connaît les moulinets des bras dans des interviews, Christian Behrendt de l’ULB et quelques autres, constitutionnalistes en diable, pointilleux extrêmes et coprolithes distingués du palais ne donnent aucune chance à Delphine pour aboutir à un résultat.

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C’est peut être vrai, que l’article 88 rend le tenancier du trône irresponsable durant son règne et que c’est selon l’image de ces messieurs « une porte blindée », mais l’opinion, mes maîtres, n’a pas besoin de clés spéciales pour vous envoyer le Code à la figure et vous délivrer un permis de cuistrerie.
Oui, vous avez tort, Albert a tort, le monde entier aurait tort de ne pas reconnaître un enfant que l’on a fait et qu’on laisse derrière soi.
Avant que nos pointilleux n’envahissent les scènes publiques de leur Droit constitutionnel, brandit comme le préservatif troué qui aurait malheureusement provoqué la grossesse d’une personne et ainsi innocenté le père, tout le monde s’en fichait d’Albert, de ses prouesses avec la baronne. On se disait même que née Habsbourg ou Boël, Delphine n’avait pas à se faire du tracas pour ses vieux jours.
Voilà que la presse joue la sérénade sous les fenêtres de l’enfant triste, qu’elle est sympa et que ses œuvres sont pleines de caractères et de reproches et, qu’à tout prendre, demi-sœur d’Astrid, elle est tout le portrait craché de leur père à elles deux.
Les bureaucrates du Thémis shop s’emparent du Code civil, s’empiffrent jusqu’à l’ivresse du jargon constitutionnaliste. C’est tout bénéfice pour l’opinion qui a horreur de ces gens-là.
Alors, Constitution ou pas, reconnaissance ou pas, c’est gagné pour Delphine. L’Albert ferait bien de s’en souvenir, envoyer se faire mettre son confesseur et clore le bec à Fabiola, battre sa coulpe et reconnaître sa fille.
Sinon, l’opinion ne le ratera pas. Et en ce moment, elle compte plus que les arguments de Delpérée.

18 juin 2013

Transgenre : ni gauche, ni droite.

Les sondages – on sait que leur seul intérêt est interrogatif – donnent une vision de ce que pourrait être les élections de 2014.
En Flandre, une course poursuite perdue du CD&V et gagnée par la NV-A, dans les deux cas de figure probables, la première est catastrophique : la NV-A et le Vlaams Belang seraient majoritaires, la seconde, la Flandre et le Fédéral ne pourraient se passer du concours de la NV-A pour les formations régionales et fédérales d’un gouvernement.
En Wallonie, un autre facteur rétablirait une vraie gauche, encore timide il est vrai, avec quelques députés PTB, MG et l’une ou l’autre formation très localisée, à condition de faire liste commune. Cette représentation inédite ferait perdre des plumes au PS, mais pas toutes puisque certains socialistes centristes voteraient pour une autre formation traditionnelle. On note aussi que le PS, transgenre, c’est-à-dire ni à gauche, ni à droite, ne perdrait pas sa majorité à la Région.
Il n’est pas étonnant que l’électeur de gauche en Wallonie tente d’échapper à la fatalité de voter pour un PS qui joue à ressembler au MR. La grande crise de 2008-2009 est passée par là, et elle est loin d’être terminée.
Elle est l’élément révélateur de la fin d’un mythe celui de la social-démocratie. Le progrès social s’est arrêté, maintenant le PS se charge de mettre en pratique la régression sociale.
On ne peut plus cacher l’évidence : le PS n’est plus qu’un parti du centre, en concurrence directe avec le MR et le CDH.

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Cette gauche de compromission et de collaboration est en déclin partout en Europe dans les pays où la crise est la plus violente.
Le PS français au pouvoir, majoritaire seul, est encore plus comptable de l’échec de la social-démocratie que le PS de Di Rupo, puisque Ayrault pouvait prendre des mesures qui auraient été approuvées même par le parti de Mélenchon, sans compromis avec quiconque. Il ne l’a pas fait gardant une politique du centre très controversée au sein même du parti.
Résultat : élimination du Parti socialiste au premier tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, l'ancien fief de Jérôme Cahuzac.
Et on n’a pas tout vu. C’est la huitième défaite du parti depuis que la cote de popularité de Hollande est au plus bas. Et ce ne sera pas la dernière.
L’interview de Hollande dimanche sur M6 n’a pas rassemblé grand monde devant les écrans. Le film « La chance de ma vie » sur TF1 a fait plus d’audience.
Cependant, il serait présomptueux de voir le PS en Wallonie et en France prendre des claques au seul bénéfice d’une autre gauche. Une partie de l’électorat socialiste s’en va sans la moindre gêne voter pour le MR en Belgique et pour le Front National en France.
En quittant des plateformes lui assurant traditionnellement une bonne fortune électorale, le PS s’aventure vers un centre déjà bien encombré de concurrents aux dents longues.
Pour bien comprendre ce que les partis politiques ont fait de la démocratie, il faut revenir à ce bon vieux Alexis de Tocqueville. Ne pas le laisser aux mains partisanes d’un Reynders qui se l’approprie est quasiment un devoir de salubrité publique.
Alexis de Tocqueville (1) a bien cerné la société de 1830, qui va comme un gant à la société socialo-libérale d’aujourd’hui : «…le triomphe de la classe moyenne avait été définitif et si complet que tous les pouvoirs politiques, toutes les franchises, toutes les prérogatives, le gouvernement tout entier se trouvèrent renfermés et comme entassés dans les limites étroites de cette bourgeoisie, à l’exclusion, en droit de tout ce qui était en-dessous d’elle… Non seulement elle fut ainsi la directrice unique de la société, mais on peut dire qu’elle en devint la fermière. Elle se logea dans toutes les places, augmenta prodigieusement le nombre de celles-ci et s’habitua à vivre presque autant du Trésor public que de sa propre industrie. »

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1. Alexis de Tocqueville « Souvenir », page 30.

17 juin 2013

Marianne : une affaire française !

Le Soir a trouvé la formule. Un article vous intéresse, vous cliquez sur le titre. Après trois phrases, histoire de vous appâter, vous lisez « la suite est réservée aux abonnés ». C’est de bonne guerre. Sauf que vous avez la faculté de remonter aux sources en cliquant sur les mots clés et ainsi de reprendre le brouet initial, sorte de plat de consistance du journaliste et de vous faire une opinion sur Internet.
Le lecteur a aussi une idée du genre d’articles réservés aux abonnés et, chose intéressante, les journalistes qui font tendance et qui reflètent le mieux la pensée des patrons.
Ce dimanche c’est Pascal Delwit, politologue à l’ULB, qui dit poliment aux internautes sans abonnement au Soir « circulez ou payez ». Manque de bol, cet augure de la bourgeoise attitude s’est intéressé à des statistiques qu’en deux clics vous pouvez consulter ailleurs. Qu’il en déduise que le suspense de 2014 sera dans la lutte entre De Wever et Peeters, je ne sais pas combien sa pige lui rapporte, mais n’importe tenancier d’aubette aurait pu en écrire autant et pour moins cher.
Cette formule « censurée » du Soir n’est pas neuve. Mediapart l’a bien en main depuis belle lurette. La différence tient dans un constat peu favorable pour la presse belge. Mediapart ne roule pour personne et surtout pas pour un parti. Ce journal en ligne est conçu par de vrais enquêteurs, à la différence de la presse belge, qui vit sur des infos retransmises depuis les Agences, parfois recopiées sur le Huffington Post, l’édition d’Anne Sinclair.
Il faut malheureusement en venir au ratage du « nouveau » magazine Marianne Belgique. J’ai été un lecteur assidu de l’édition française. J’ignore quels sont les accords qui ont été signés entre la rédaction française et la belge ; mais, à voir avec quelle constance le nom de Pascal Vrebos paraît, on peut se douter que la star de RTL est bel et bien partie prenante de ce deal.
Les Français sont-ils à ce point mal informés de la presse belge ? Les lecteurs belges de Marianne France s’attendaient à autre chose qu’une variante du Soir magazine : une revue pertinente quand elle est parisienne et conformiste, quand elle est bruxelloise.
A force d’admirer les compromis des partis du royaume, de compter pour rien les quelques voix indépendantes qu’on traite avec le dédain farouche de ceux qui savent, le journaliste belge est incapable de sortir de l’ornière dans laquelle les patrons de presse le nourrissent, mal d’ailleurs.

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L’éditorial de cette semaine dans Marianne Belgique résume à lui seul le naufrage de ce qui aurait pu être le pied de nez à l’autosuffisance belge. Monsieur Vrebos, sous le titre « Un imam d’enfer » retrace la carrière d’un modéré l’Imam Hassen Chalghoumi de Drancy, ce qui n’en fait pas une histoire belge mais bien française. Qu’a-t-il fait ce curé musulman ? Il a cosigné un livre avec David Pujadas, sur l’art d’être Arabe et bon bourgeois. Alors on comprend tout ! Vrebos est l’exacte réplique du roitelet d’antenne 2, en Belgique miniature.
Et nous voilà parti pour une tirade éditoriale de la modération et du bon sens, que personne ne pouvait mieux claviériser que Vrebos.
La couverture de Marianne « Indépendance – Intelligence – Irrévérence » est trompeuse. Ce n’est qu’une parade d’histrion. Les anciens lecteurs de Marianne France ont dû le ressentir comme moi : à la lecture, les trois devises n’étaient plus qu’une arnaque. La suite un long pet de jeune fille en fleur réservé aux abonnés.
Vrebos fait de l’Emmanuelle Praet sans le savoir. La presse belge a inventé le stylo interchangeable et la verve pour tous.
C’est dommage ! Rendez nous Marianne France.

16 juin 2013

Fin du jobard ?

C’est de toute évidence plus facilement vérifiable en France qu’en Belgique, les personnels politiques n’ont d’opinion que celle qui leur fait gagner les élections suivantes.
En France, il y a la majorité et l’opposition. Il suffit de lire les déclarations des politiques alors qu’ils étaient dans l’opposition pour s’apercevoir qu’ils ont changé du tout au tout quand ils sont au pouvoir et vice-versa. Jean-François Copé et François Hollande sont des espèces de champions dans ce domaine.
En Belgique, comme tous les partis qui comptent sont toujours d’une façon ou d’une autre au pouvoir, les déclarations de leurs grands hommes sont moins dichotomes. Les Écolos occupent une place particulière, dans l’opposition au Fédéral et dans le gouvernement au Régional, on voit Emily Hoyos et Olivier Deleuze inaugurer un nouveau genre de critique à plans variables selon les interlocuteurs. Il n’y a donc qu’Olivier Maingain qui tombe dans le noir et blanc. Au temps du MR, Olivier Maingain faisait partie de la droite musclée, du libéralisme pur et dur. Dans l’opposition, c’est une sorte de social-démocrate libéral et humaniste.
Tout cela pour constater qu’à l’époque de la communication tout azimut, la conservation de ce qui a été dit sur les antennes et écrit dans les journaux est de longue durée. Il se trouve toujours quelqu’un qui se rappelle une interview, un petit mot lâché ou quelques textes restés obscurs qui, revenus au bon moment, sont autant d’épines pour ceux qui perdent facilement la mémoire.
D’où la langue de bois qui dessert autant qu’elle ne sert l’utilisateur.
Vous ne saurez rien de la bouche d’un Marcourt, même s’il parle pendant un quart d’heure, à la sortie d’une réunion avec Mittal ou à la sortie des bureaux de son ministère.
Moralité, quoiqu’il fasse aujourd’hui, sa réputation est bien assise : c’est un mou que n’importe qui mettra dans sa poche.
Vraie ou fausse, cette information qui se répand atteint la cote de popularité du leader liégeois, déjà assez basse, et n’est pas propice à la confiance des travailleurs qu’il doit défendre, même si les chefs syndicalistes lui tressent des couronnes. Il s’en faut de peu qu’on ne pense, que l’admiration de Demelenne et de Bodson pour Marcourt ne finisse par faire du tort aux deux adorateurs.
Cela signifie plusieurs choses. La première, c’est que les électeurs ont plus de mémoire qu’on suppose et qu’il devient délicat d’avoir une opinion, quand on est amené à en avoir une autre.
La deuxième a trait à la crise économique. Les vedettes des partis sont en passe d’être déboulonnées de leur piédestal, à force de ne voir qu’eux quand il n’y a que de mauvaises nouvelles, ils passent pour les seuls responsables des malheurs.

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Enfin, la troisième tient à l’habitude des bureaux de nommer des chefs qui aussitôt au pouvoir font tout pour empêcher les autres d’accéder à l’estrade où ils pérorent et dominent les assemblées. Ainsi, quand ils déçoivent et qu’ils faiblissent dans l’opinion, ce sont les partis qu’ils représentent directement exposés après eux.
Les partis et avec eux les électeurs souffrent depuis longtemps du caporalisme des chefs. C’est à ce point que tout le monde a découvert que Di Rupo ne supporte que des « adjoints » du Borinage, laissant ainsi se créer un grand vide autour de la fédération du PS de Liège. La montée accélérée d’un Marcourt, après le pétard mouillé de Giet à l’intérim du parti, met le doigt sur l’absence de bons debaters à Liège où la volonté d’occulter ceux qui en ont les possibilités intellectuelles est flagrante. Les exceptions à la règle au profit de Magnette et Onkelinx mériteraient qu’on y revienne. Ne pas être de Liège ne leur conférait pas les places privilégiées qu’ils occupent derrière le raïs. Mais, l’un amorti les ruades d’une USC carolo capricieuse et l’autre est une femme et, de mémoire d’homme, jamais on ne vit une présidente à la tête du PS.
Si c’est en vantant les qualités du collectif et la limitation des mandats que Di Rupo et ses adjoints comptent pour s’en sortir, c’est plutôt raté. Et s’ils sont convaincus qu’ils le font, nous retombons dans le cas pendable de celui qui dit blanc dans l’opposition et noir dans la majorité, sauf qu’eux, ils sont toujours au pouvoir, quoi qu’il arrive.

15 juin 2013

Elio du genou.

(Dans Le Soir paru en mai dernier : Elio Di Rupo se plaignait d’un rhumatisme au genou)

Sursum corda ! Elevez vos cœurs avant de faire un choix. Oui, mais lequel ?
Depuis que la foi ne bouscule plus les montagnes, nos prétendants à devenir ministres se désignent eux-mêmes employés, puisqu’ils considèrent que leur fonction s’appelle un métier.
Il faut donc que nous les choisissions afin qu’ils puissent, en notre nom, exercer leur profession.
Ce n’est pas si simple.
Comment choisir un plombier dans les pages jaunes, quelqu’un qui ne vous escroque pas, qui répare sérieusement votre tuyauterie ?
Eux, c’est pareil. L’ouï-dire et l’usage. On m’a dit qu’un tel faisait beaucoup de biens pour sa commune. Ma fille a toujours voté pour un libéral, ce n’est pas maintenant que je vais voter pour un socialiste, etc.
Le pouvoir des gens se limite à cela.
Le reste, ne nous regarde pas.
Si c’est un métier, leur ministre est Sabine Laruelle, parce qu’ils sont des artisans classe-moyenne, mais « spéciaux ». En effet, nous les élisons, puis ils n’en font qu’à leur tête. Ils conduisent leurs affaires sans plus nous consulter. Ils décident de leur salaire entre eux. C’est du corporatisme !
En cela ce n’est pas un métier ordinaire. Ils s’autogèrent. Tout se passe en-dehors de nous. L’Europe, qu’ils nous la construisent ou nous la détruisent, qu’est-ce que nous en savons ?
Que devrait faire l’électeur – patron informel – pour reprendre les choses en main ?
Choisir, puisque c’est notre seule prérogative, requiert un certain courage, mêlé à un grand embarras. Ne pas choisir, c'est montrer notre faiblesse et admettre le chaos, dont l’issue fatale est plutôt la médiocrité, que l’éclat.

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Par leur comportement nos élus s’ingénient à nous démontrer que notre obsession égalitaire est un leurre dans lequel nous nous perdons. Les hommes naissent égaux, ils sont tous pareils. Voyez l’exemple qu’ils nous donnent, les premiers rangs, les premières places, les égards, les admirations avant qu’ils ouvrent la bouche, les facilités que nous croyons leur accorder, alors qu’ils se les arrogent, bien que nous la leur accorderions bien volontiers, par soumission innée et sotte : c’est de l’égalité, ça ?
Ce n’est pas n’importe qui pour s’aller plaindre d’un genou rhumatisant au journal « Le Soir » à une Béatrice Delvaux énamourée. Tout le monde n’est pas Di Rupo, vous me direz. Justement si, il doit exister quelque part, un homme souffrant du genou, plus brillant que le saltimbanque montois, plus riche en idées et mille fois plus intéressant pour la Nation.
Ce phénix est impossible à trouver, railleriez-vous. Certes ! Et savez-vous pourquoi ? Parce qu’on ne le cherche pas. C’est simple, depuis la principale intéressée, jusqu’au plus infime citoyen, personne ne le cherche, ni ne le cherchera. Le système ne s’y prête pas. C’est tout. Et du coup, lui-même n’a pas envie de se montrer. Pourquoi le ferait-il ? Pour que vous lui riiez au nez ?
Elio reste le seul à se plaindre du genou capable de susciter l’admiration d’une journaliste !
Au secours de cet élitisme affiché par notre démocratie, nos esthètes du droit s’indigne que tout le monde soit logé à la même enseigne. Ils y voient avec la mort de l'art, celle de la différence qui fait l’exhausse du citoyen, et le justificatif de Béatrice Delvaux de s’occuper du genou de Di Rupo en priorité.
Seulement voilà, est-on sûr que l’élite soit l’élite ? Et si des individus peu recommandables usurpaient ce titre et s’en paraient, un peu comme Tapie s’est enorgueilli de ses 400 millions ?

14 juin 2013

Aveu et désaveu.

Les citoyens ont toujours eu un rapport ambigu de crainte et de méfiance à l’égard de la justice. Le mot ayant plusieurs sens, tout le monde est plus ou moins prévenu, une prévention faite de prudence et d’une crainte confuse qu’en s’exposant aux regards des juges et dans une moindre mesure de la police, on court certains risques, ne serait-ce que celui de répondre à une convocation pour un fait anodin, en somme, d’être trop près du bâton pour en être dispensé.
On dirait que ce sont les malfrats les plus aguerris, les moins atteints par cette crainte qui, d’une certaine manière, touche au sacré.
C’était voulu par l’Ancien Régime et à l’aube de celui-ci, lorsqu’on se mit à construire des palais de justice comme des cathédrales ou, comme à Liège, on annexa purement et simplement le palais des Princes-évêques pour l’usage des tribunaux, excluant le droit des citoyens d’être à « tu et à toi » avec ce qui aurait pu être un musée.
Quand, coupables et innocents sont happés par l’appareil judiciaire, il est évident que l’on se retrouve devant des gens qui ont un langage codé, et qu’ils font peu de distinction entre une crapule et un honnête homme, attendu qu’ils considèrent avec un certain mépris ceux qui n’entendent rien à leur jargon parce qu’ils n’ont pas engagé l’avocat-interprète, qui semble être le seul interlocuteur accepté par le système.
Essayez de vous défendre vous-même dans une banale affaire de roulage et vous m’en direz des nouvelles.
La justice à un coût et la défense un autre, le cumul des deux est de toute manière hors de portée d’un travailleur moyen qui n’a pas d’économie.
L’extrême lenteur de la justice est un facteur déterminant pour ceux qui ont les moyens d’attendre et qui paient leurs avocats pour faire traîner les choses. Ainsi, régler une affaire à chaud et devant une opinion publique remontée est de tout autre nature, qu’instrumenter la même, quelques années plus tard, quand l’opinion s’inquiète pour autre chose.

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L’invention des tribunaux d’urgence devant lesquels un prévenu passe au bout de quelques jours, voire de quelques heures, est exclusivement réservée aux populations pauvres à qui il s’agit de montrer que les dominants sont les maîtres du jeu et que tout désordre de la rue est sanctionné.
Lorsqu’un accusé est condamné à un premier procès et innocenté au second, si aucun élément n’est venu modifier les faits, on peut dire que le juge du premier procès s’est trompé. Or, personne n’a jamais entendu un juge présenter des excuses à un condamné relaxé et innocenté par la suite.
On nous dit que la justice est indépendante et chaque fois qu’un politicien le peut, il nous parle du régime de droit et de la séparation des pouvoirs. Depuis, qu’on voit fonctionner la justice grâce aux incursions de la presse dans les prétoires et aux commentaires des témoins, des éléments parfois contradictoires font que la justice n’est pas si indépendante que cela. Il y a d’abord le poids des intrigues, des pressions, des amitiés, des affinités, viennent ensuite les sollicitations et l'influence des familles. Il suffit de se rappeler la mémorable affaire Cools et les affaires adjacentes pour se rendre à l’évidence que c’est parfois à une lutte d’influence contradictoire, que se livrent magistrats et personnages politiques. Et puis, il y a le poids de l’opinion publique, depuis que certains magistrats sont devenus médiatiques et fréquentent les plateaux de télé, on les voit sensibles à leur image par comparaison avec les courants qui traversent l’opinion. Qu’on ne vienne pas dire qu’une fois dans leur cabinet, ils font abstraction de cela !
Bien entendu, il existe de bons et de mauvais juges par rapport à l’éthique de la profession et de la société de classes dans laquelle nous sommes plongés, même si l’opinion pense le contraire.
On peut reprendre l’idée ancienne de justice de classe, tout en la tempérant par le constat d’un certain progrès dans les rapports sociaux... jusqu’à la crise. Depuis, on fait le chemin inverse.
Qu’est-ce que vous voulez… les riches ne changeront jamais. Dès qu’ils peuvent voler davantage, rien ne les retient, même pas la justice.

13 juin 2013

Et c’est en Grèce…

…berceau de la civilisation occidentale que ça se passe !

Cela aurait pu être un gag. Malheureusement, c’est la démocratie et la culture qui se ramassent après s’être laissé jetées par terre par le gouvernement grec.
Les marioles à l’Europe qui contrôlent la crise grecque incontrôlable, la Troïka, en un mot, décident que pour satisfaire aux critères d’épuration des fonctionnaires, il conviendrait de supprimer 2000 postes.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Sans même avoir préparé le terrain ; c’est-à-dire inonder le marché d’informations selon lesquelles les fonctionnaires de la télé sont des fainéants qui gaspillent des budgets énormes, que la désorganisation et le laxisme sont tels que des employés qui ne se sont jamais présentés à leur travail perçoivent des salaires depuis des années… sans même donc prendre ces précautions élémentaires pour avoir l’opinion du côté du manche, en vertu d’un plan de rigueur inimaginable, le gouvernement grec a annoncé mardi soir la fermeture immédiate des télévisions et radios publiques (ERT), en raison de sa mauvaise gestion. "La diffusion de ERT s'arrêtera après la fin des programmes ce soir", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, à la presse, en soulignant que ERT, qui est composée de trois chaînes, constitue "un cas exceptionnel d'absence de transparence et de dépenses incroyables. Et tout ceci prend fin maintenant" a-t-il dit !
Les télés privées qui pullulent chez les Hellènes se frottent les mains. Elles vont rester seules à tresser des couronnes de laurier au pouvoir en place, à l’ordre public et à l’économie mondiale, comme toutes les chaînes privées le font dans le monde, nationalistes et mondialistes à la fois, saluant les bienfaiteurs de l’humanité que sont les holdings qui les abreuvent de dollars pour leurs publicités.
Petit couac, les personnels des dites chaînes privées, les journaux papiers et en général les gens pratiquant des arts relevant de la culture se sont mis en grève par solidarité.
Décidément, on a beau répéter que la culture n’est pas une marchandise, en Belgique en ce moment les frères Dardenne font circuler une pétition pour le cinéma, rien n’y fait la marchandisation du monde de la culture est l’objectif libéral par excellence.

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Les libéraux, assez curieusement, essaient de nous démontrer qu’un fonctionnaire ne vaut rien, mais dès qu’il est happé par le privé voilà qu’il devient un être exceptionnel de vigueur créative et d’intelligence, sauf s’il devient chômeur, alors il reste ce qu’il était.
Puisqu’on en est à la télé, comparons nos deux panouilles nationales. Les programmes de RTL sont-ils plus « culturels », imaginatifs et créatifs que les programmes de la RTBF ?
Les dégoûtés diront que ces deux merdes se valent. Objectivement, on sent davantage le commerce qui pointe son museau à RTL pour le grand plaisir des abrutis qui « se cultivent » aux émissions de jeux, entre deux séries américaines ; même si l’autre qui essaie de l’imiter pour faire de l’audience, n’a pas compris qu’elle doit faire ce que le privé ne sait pas faire.
La télévision publique grecque a les mêmes problèmes de concurrence que la RTBF. Était-ce une raison pour la fermer ? Aussi imparfaite soit-elle, une télévision divertit, mais aussi informe, c’est ce que la télévision d’État faisait dans des conditions difficiles. La télévision grecque n’est jamais descendue aussi bas que la télévision turque qui ne rend pas compte de l’affrontement permanent depuis une semaine des gens place Taksim, contre les flics de Tayyip Erdoğan, dans ses journaux télévisés.
Soulignons le sang-froid des journalistes de la chaîne ERT qui ont continué le travail après que le canal ait été coupé vers 23h15, laissant un écran noir, sachant qu’ils étaient relayés par Euronews qui retransmettait en streaming sur le site de la chaîne défunte.
Merveilleuse civilisation que nous allons transmettre à nos enfants : la librairie fiche le camp, sauf quelques « gloires » assurées par plus de renommée que de talent, les écrivains nouveaux peuvent toujours se brosser pour trouver un éditeur honnête et désintéressé ; dévoiement de l’art par les galeries de peinture qui vendent des signatures, et plus de la peinture proprement dite ; idem pour le théâtre ; enfin, la télé commerciale qui est devenue le refuge des assassins de l’esprit et de la culture, les résistants étant dans le collimateur des "Sylvestre" de la Word-Compagnie qui tirent à vue sur ce qui ne rapporte pas de pognons.
On peut dire que le système adulé par Charles Michel et Elio Di Rupo est en train de se redéfinir en une société duale : d’un côté les élus et de l’autre les esclaves. Merci pour la culture. Même en vedette du X, Fadila Laanan aura beau se tordre le cul en mondovision, il n’y aura bientôt plus que les sombres abrutis pour contempler ses vergetures.

12 juin 2013

Dotation, cash et escroquerie.

Depuis 2008, on ne peut pas dire que l’Europe ait produit beaucoup d’efforts pour venir à bout des énergumènes qui par tous les moyens cherchent à produire du cash et en dispenser le moins possible aux fiscs des États membres.
L’Europe fait tendance, parce que les vieux pays fondateurs se révèlent produire des lois favorables aux escrocs tapis sous l’honnêteté apparente d’une société bourgeoise, composée finalement de plus de fripouilles que d’honnêtes gens. Et quand bien même ces lois attraperaient-elles des gros gibiers, c’est l’Administration trop mal équipée et la justice trop lente qui laisseraient filer la prise.
C’est même devenu un sport dans lequel la Belgique s’est illustrée en offrant des taxations douces au capital rapatrié, par rapport à ses voisins, dans le but d’attirer la clientèle, son modèle étant le Grand Duché de Luxembourg,.
En plus, l’évasion fiscale de ceux qui estiment encore trop payer sous le régime belge est tout aussi florissante qu’avant la prise de « mesures », malgré quelques succès. Une liste des gros fraudeurs circule sans pour autant en gêner beaucoup.
Le public a l’impression qu’on lui jette en pâture quelques comparses qui ont « triché » l’État, pour qu’il se dise satisfait de la volonté du ministre des finances de faire payer tout le monde selon ses revenus.
Ainsi, il n’aurait aucune raison de renâcler quand l’État lui demande de passer à la caisse, puisque tout le monde y passe dans la mesure de ses moyens.
Mais trop de cas troublants finissent par le rendre méfiant.
Au demeurant, il n’a pas tort.
La Belgique est une des plaques tournantes de l’argent sale et les lessiveuses vont bon train.
On se doute bien que les professions libérales ont l’art d’en mettre autant de côté qu’il est possible dans les banques en Suisse et ailleurs, et qu’il doit régner dans les milieux d’affaires une ambiance délétère où il n’est question que de bons tuyaux pour échapper à l’impôt.
L’impression d’une fraude quasiment généralisée, y compris dans les milieux politiques, même si elle est de fait beaucoup moins importante qu’on ne croit, est le résultat de trois ans perdus depuis que la crise a révélé l’âpreté au gain des banques, l’absence de scrupules des gros clients et l’incroyable filouterie des experts toujours un peu en avance sur les lois pour les détourner à la limite de la légalité, en faveur de leurs clients.
Les relations, parfois d’amitié et de complaisance du monde politique à l’égard de celui des affaires est, évidemment, en rapport avec la lenteur des procédures et le manque d’initiative pour muscler les lois réprimant la fraude et l’évasion fiscale.
Cela donne un climat de méfiance exécrable qui n’est pas propice, en ces temps de crise, à réconcilier le personnel politique et les citoyens.

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Ce qui est en jeu tient aux valeurs démocratiques que nous avons l’impression d’avoir été abandonnée par les mandataires.
Faut-il leur rappeler qu’ils vivent des indemnités que la loi leur alloue et comme ce sont eux qui font la loi en notre nom, il est clair qu’ils vivent au-dessus de nos moyens et, qu’au même titre de l’évasion fiscale, cela devient insupportable.
Le temps n’est pas loin où il y aura assimilation entre un fraudeur du fisc et un ministre.
Di Rupo a peut-être commis une erreur en proposant de taxer les dotations de la famille royale. Ainsi, puisqu’il le fait pour les uns, il faudra bien qu’un jour il le fasse pour lui et ses pareils, puisque certaines exonérations du fisc sur les frais et autres bénéfices divers de ces messieurs se poursuivraient, après qu’on ait remis au pas, les heureux destinataires des dotations.

11 juin 2013

Le rapport de l’OCDE.

Dans les perspectives économiques du rapport de l’OCDE, les analyses et projections pour la Belgique voient une amélioration de la conjoncture. La reprise s’accélèrerait grâce à l’intensification des échanges mondiaux et à des conditions monétaires favorables. Mais, ne vous emballez pas, ce n’est pas pour tout de suite. Peut-être pour la fin de l’année… prochaine !
La demande intérieure stagnera du fait de la faible croissance des revenus réels, de la sous utilisation des capacités, des nécessaires mesures d’assainissement budgétaire et du manque de dynamisme du marché immobilier.
On a compris. Pour la Belgique, le fric qui se ramène, restera au niveau du bel étage. Les autres devront poursuivre « les efforts nécessaires ». Et ce ne sera pas une mince affaire. D’ici le second semestre de 2014 pour que la croissance renoue avec son potentiel et que le chômage cesse d’augmenter, on aura trimé dur, perdu pas mal de garanties d’emploi, subi des diminutions de salaires, les chômeurs et les pensionnés auront perdu toutes leurs illusions. Au prochain discours de Di Rupo on sera fixé. Les futurs retraités replongeront vers les 65 ans bien tassés, avant qu’on ne leur foute la paix.
Par contre ô bonheur, ô joie inestimable, les flèches du pouvoir démocratique poursuivront leur confortable existence en nous cornaquant depuis leurs ministères.
Lot de consolation, pour ceux qui voyaient des augmentations partout, l’inflation, continuera de s’atténuer tout au long de la période.
L’avenir immédiat est donc peu exaltant pour aimer le système économique. La Belgique comptera bientôt dix millions cinq cent mille déçus pour cinq cent mille passionnés de la mondialisation et du libéralisme triomphant.
C’est peu. En bonne démocratie, cela devrait se traduire par un sacré coup de balai et un renouvellement total des personnels politiques. Hélas ! les partis promoteurs de ce désastre, sont comme les bois de lit envahis par les punaises, il faut brûler le matelas si l’on veut s’en débarrasser.
Les électeurs sont adorables, ils se sentent doucement sucés la nuit (sur tout le corps, sauf où vous pensez, gros vicieux), ils ont de petites rougeurs le matin et paraissent moins sanguin le soir, quand ils visionnent les matchs, le verre de bière à la main.
Les Cimex lectularius electoralis sont passés par là. Les victimes ne disent rien. Elles seront heureuses de mourir exsangues.
Ou alors, la Belgique est peuplée de dix millions cinq cent mille crétins, ce n’est pas moi qui le dis, mais l’OCDE qui le laisse entendre entre les lignes ! Ces veaux se grattent sans savoir pourquoi. C’est possible après tout.

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Ces gens de l’OCDE ne raisonnent pas comme nous. Ils ne voient dans le peuple que les prolongements de la machine, des capteurs à l’ordinateur en surnombre, dont il est impératif de réduire les coûts. Et nos Cimex lectularius electoralis aussi, dès qu’ils nous ont pompé le sang. Ils se cachent à Uccle, Mons, Lasnes, Jodoigne et même au Diable-Vauvert pendant trois ou quatre jours, question de digérer. Ils ont les mêmes idées que l’OCDE, puisqu’ils s’efforcent de respecter ce qu’on leur dit.
Ils prennent donc pour argent comptant les satisfécits ou les remontrances de l’organisation internationale qui s’escrime depuis pas mal d’années à concilier capitalisme et démocratie, sans y parvenir.. Et c’est presque un compliment pour nos chefs quand l’OCDE les encourage sur les récentes réformes des régimes d’indemnisation du chômage et de retraite anticipée. Ils estiment que cela va stimuler l’offre de travail, mais que celle-ci devrait être complétée par un renforcement des incitations à l’embauche de travailleurs peu qualifiés et par un processus de formation des salaires qui reflète mieux l’évolution de la productivité.
Ah ! les braves gens, comme cela est dit. Et comme un amoureux des mots comme Didier Reynders doit goûter la prose qui traite de la chose économique, tel Ronsard troussant l’hémistiche.

10 juin 2013

Rien à partager ?

Comme après toutes les crises du système capitaliste (1) des économistes – pas seulement puisque des sociologues et des philosophes s’y sont joints – ont critiqué sévèrement les dérives et ont réfléchi à des perspectives nouvelles.
Malheureusement ces voix trop alarmistes n’ont pas trouvé de relais auprès des médias et des pouvoirs politiques. On n’attente pas impunément aux idées reçues du libéralisme.
Malgré le boycott, une nouvelle forme d’opposition s’affermit en-dehors du monde socialo-libéral, avec toute une littérature et des prises de paroles que les médias aux ordres du pouvoir ne pourront plus ignorer si facilement à l’avenir.
Ces travaux témoignent de la nécessité de trouver une solution réparatrice du système. Et si la crise du capitalisme perdurait au-delà de toute raison, de le supprimer.
C’était déjà ce à quoi Keynes réfléchissait, à la suite de la crise de 1929.
Apprendre à se libérer de la pensée dominante, afin de protéger l’ensemble des citoyens d’une régression sociale, suite à des choix discutables, est une tâche appropriée aux défis d’aujourd’hui.
Un seul exemple, anodin, passé sous silence et qui pourtant a toute son importance dans sa généralisation : la disparition d’un progrès social, celui de la gratuité des transports pour les personnes de plus de 65 ans.
De la gratuité générale, les personnes âgées passent à 3 cartes permanentes payantes pour une libre circulation dans le royaume. L’ensemble constitue une dépense de près de 200 euros renouvelable chaque année, sans compter les démarches à entreprendre, etc. C’est donc un avantage social qui disparaît.
Or, personne n’en parle et, ce qui est plus grave, cette mesure rétrograde socialement, semble ne pas être contestée par les intéressés eux-mêmes. On dirait que cette partie du corps électoral, de plus en plus importante, s’est ralliée aux solutions libérales selon lesquelles l’Etat doit réduire ses dépenses, en se montrant de la plus grande rigueur dans le domaine social.
Ce petit exemple est symptomatique de l’état des lieux d’une société qui a perdu ses repères et ses objectifs.
La nouvelle forme d’opposition s’inscrit en faux contre cette vision désastreuse de la société. On aurait dû procéder à la révision méticuleuse des moyens et des buts des transports en commun. Voir si la perte d’un droit des citoyens âgés ne pouvait pas être annulée par une autre contribution. Une pression de l’opinion aurait dû appuyer cette révision. Hélas ! ni les syndicats (les vieux ne paient plus de cotisation), les médias et les partis n’ont élevé aucune protestation et cherché des solutions capables de maintenir ce droit.
C’est un petit exemple. Il a le mérite d’être simple. Il dénonce un laxisme fataliste des citoyens. Une erreur qu’ils ne tarderont pas de payer chèrement, par un manque généralisé de solidarité.
Pourquoi, penserait la personne âgée dépouillée de ce droit de gratuité des transports, irais-je soutenir des corporations comme celle des métallurgistes ? des enseignants ? des chômeurs ? et ainsi de suite, étant entendu que les autres types de métiers ou d’organisation pensent exactement de la même manière.
Le collectif informel et non structuré s’inscrit à contrepied des idées reçues du libéralisme. Il a compris les transformations qui s’opèrent chez l’être humain, depuis la vision globale du système capitaliste.

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On a cru longtemps que les caractères de respect et de bonté inhérents à l’espèce, étaient plus forts que tout ; qu’ils imprimeraient leur marque dans l’économie. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien et qu’une tendance à l’égoïsme est en train d’étouffer l’altruisme et le don de soi, sous l’influence du système dominant.
Une des résultantes est la criminalité et la violence.
D’autres, aussi redoutables, est l’absence d’intérêt pour ce qui n’affecte pas – ou semble ne pas affecter – les avantages que l’individu est supposé retirer de la société de consommation.
Cette grave erreur d’appréciation pourrait aller jusqu’à la perte même de l’espèce.
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1. Celle de 1930 a développé une vague de critiques qui faisait encore effet de référence à la crise de 2008

9 juin 2013

Figure de proue ou tête de gondole ?

Ah ! que c’est dur d’exister quand on n’est plus président d’un parti et qu’on a déménagé dans la « grande ville » pour y chercher « de l’avancement », alors que d’autres sont là pour un petit bout de temps.
C’est ce que Reynders doit se dire à Uccle.
Heureusement que les médias ne l’oublient pas trop. Il peut compter sur Maroy et Gadisseux et sur Dominique Demoulin pour s’aller montrer dans les chaumières les dimanches vers midi, vieillissant certes, mais portant beau encore, avec sa voix posée, l’air de prendre pour de la merde, tout qui ose la moindre contradiction, et même ceux qui ne l’osent pas, comme ce pauvre Gadisseux, à la dernière interview, qui semblait se tasser, si bien qu’il en paraissait plus petit encore.
Ce n’est pas un scoop, Didier Reynders a toujours été disponible pour tout, sous deux conditions : 1. Que le poste soit en vue et que l’on parle de lui ; 2. Que cet emploi assure largement ses fins de mois.
Donc « l’Incomparable » est disponible pour devenir ministre-président bruxellois.
Comme on ne peut pas s’intituler maître plongeur sans savoir nager, Reynders a donc soigneusement préparé un cahier des charges fondé sur sa grande pratique des podiums et des hommes du premier rang. En trois mois, il sait son Bruxelles à fond.
C’est fou comme certains grands leaders s’invitent ailleurs que chez eux et prennent tout de suite la chaise principale. En venant s’installer à Bruxelles, l’ex amoureux du quartier Saint-Léonard à Liège a voulu passer par une simple formalité, comme un bleu : l’élection communale. Le nouveau ketje d’Uccle ne pouvait qu’y triompher, derrière le bel Armand De Decker, 65 ans aux prunes et donc dégageant un mandat prochain en faveur de qui vous savez. Contrat conclu en main, cela s’est passé comme prévu. Depuis, notre ex-Liégeois est conseiller communal. Les Ucclois ne le verront pas souvent, mais c’est un excellent marchepied pour un homme poussé par le monument local.
Deuxième bivouac : la régionale. Tous les mois, il organise des rencontres publiques. Il faut croire qu’être ministre des Affaires Étrangères est une belle sinécure et que cela lui donne du temps libre. Un mois, un thème. Une sorte de café philo où il est à la fois le philosophe de service et le sujet de la rencontre.
« Mes chers amis, à la demande générale, nous allons parler de la philosophie de Didier Reynders, que je connais très bien » (rires dans la salle).

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Le voilà en train de plancher sur un projet pour Bruxelles. Si c’est le même que celui qu’il avait pour Liège, les Bruxellois ont raison de partir en vacances et de revenir le plus tard possible. Ce ne sera pas pour cette année, ni pour la suivante, etc…
Le grand homme le dit lui-même « Il n’y a pas que des socialistes wallons archaïques et des nationalistes flamands dangereux. Il peut y avoir d’autres formations politiques. ». La sienne c’est autre chose. Quoi ? On ne sait pas. Peut-être que le MR est archaïque et dangereux à la fois ?
On n’est jamais si bien qu’en se les servant soi-même. Dans son interview du Vif-l’Express, voilà ce que Didier pense de son arrivée à Uccle « Certains Bruxellois se sont dit qu’il serait bien qu’une grande personnalité les rejoigne… j’ai un profil qui permet d’aller chercher dans ces communes (périphérie bruxelloise) un soutien aux idées libérales.
Mais il y a un autre candidat ministre-président bruxellois : Vincent De Wolf ! Didier Reynders semble écarter cet homme de son parti d’un revers de main, comme s’il n’était pas aussi, sinon plus légitime que lui.
De Wolf est un MR de longue date, bourgmestre de la Commune d’Etterbeek, Député au Parlement régional bruxellois depuis 1999, avocat (encore un) au Barreau de Bruxelles et assistant à l’ULB. Ce n’est tout de même pas rien !
Reynders a beau se prendre pour l’étoile du MR, De Wolf a pour lui la préséance de l’ancienneté.
Mais quand on est figure de proue, on ne doit pas être importuné par la contingence.
Et peut-être cela marchera-t-il ? Entre avocats, on s’arrange toujours. Il y a des compensations.

8 juin 2013

Crise, foot et Hakima.

Ce vendredi, dix minutes de football chez Hakima Darhmouch sur RTL, en début du journal, comme si Belgique - Serbie était l’événement le plus considérable. Dans la situation actuelle, on se demande ce qui passe par la cervelle des patrons d’Hakima (on le devine).
Non pas que se jeter la tête au mur devant le désastre de la Belgique au cœur de l’Europe, avec son chômage, l’avenir bouché et les criantes inégalités, soit un grand moment de télé, mais c’est infantiliser le citoyen, même le sportif qui sera dans les tribunes trépignant et ravi, que de jouer la carte du pain et des jeux, surtout que du pain, il n’y en a pas pour tout le monde.
On prévoit que la famille royale sera quasiment au grand complet à la tribune. Que ne faut-il pas faire pour remonter la cote du prince Philippe !
Tous les politiques interviewés jouent les fins connaisseurs enthousiastes. Ils emboîtent le pas aux princes. La politique sous cet angle a quelque chose d’écœurant.
Il a fallu attendre le quart d’heure pour une première information sur les statuts ouvrier/employé afin de les rapprocher, voire de les fusionner.
Certes, ce n’est pas exaltant, pour beaucoup, même pour ceux qui n’ont pas l’esprit sportif. Pourtant cette information est importante, parce qu’elle nous concerne presque tous ; tandis que vingt-deux lascars qui courent après un ballon, concédons au bon sens que plus d’une bonne moitié des Belges s’en fiche complètement.
Les comptes de Di Rupo, justement montré du doigt par l’Europe, sont inquiétants à plus d’un titre pour l’avenir. Il n’y a pas trente six solutions. Nous suivons les recommandations des Commissions européennes ou nous ne les suivons pas. Que je sache, le gouvernement Di Rupo les suit. Son gouvernement a opté pour l’option socio-libérale. Selon les recommandations, il doit assainir davantage les budgets et couper dans les dotations des ministères, comme sur la sécurité sociale et reculer l’âge d’admission à la retraite.
Il le sait. Mais à un an d’élections importantes, il redoute de se rendre impopulaire.
Evidemment, il y a une autre voie, intermédiaire entre une capitulation devant Barroso ou hisser le drapeau de la révolte et se mettre à dos le reste de l’Europe.
C’est effectivement de faire des coupes sombres dans certains budgets, au point de trouver les milliards qui manquent, sans toucher aux revenus des plus faibles, et même en supprimant certaines taxes qui font du citoyen belge un des plus taxés d’Europe.
1. Réduire de 50 % les indemnités parlementaires, ainsi que les traitements des hauts salaires dans les cabinets et administration, la justice et l’armée. Réduire les revenus des cumuls des mandats en taxant à 90 % tout mandat autre que le principal. Remplacer la cylindrée des voitures de fonction, par des voitures de 1000 cc maximum. Remettre en état les bâtiments publics vides pour en faire des logements pour les familles qui n’en ont pas, moyennant un loyer raisonnable.
2. En terminer avec la médecine libérale en plafonnant les honoraires par rapport au tarif des mutuelles. Remboursement des médicaments génériques de remplacement. Sinon, négocier avec les sociétés pharmaceutiques un prix maximum de ceux qui ne sont pas des génériques et dont on ne peut se passer. Revoir le statut des professions libérales, spécialistes du black.
3. Chercher un juste équilibre des taux de pension, avec le relèvement à au moins mille euros, les pensions les plus basses et plafonner les plus hautes, entre 3.000 et 3.500 € nets.
4. Régler les parachutes dorés et les distorsions des salaires par une taxe de 100 % au-dessus d’un nombre de fois le salaire de base, par exemple entre dix ou quinze fois le salaire minimum, ce qui laisse encore une belle marge au patronat. Idem pour le sport. Combien gagnait un joueur d’Anderlecht dans les années 60 ? Les matchs étaient-ils pour autant mauvais ? Les sommes libérées serviront à relancer l’économie par des travaux publics.

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Ainsi, sans toucher en rien au niveau de vie de dix millions et quelques de citoyens sur onze, sans gêner vraiment les autres, on pourrait tout de suite dégager une pincée de milliards.
D’autres que moi possédant les chiffres pourraient établir des estimations.
Nous resterions dans la zone euro et nous serions un modèle de gestion pour affronter l’avenir qui, dit-on, verra de profonds bouleversements dans le système économique.
C’est le moment d’y aller.
Bien entendu, le sommet de la démocratie étant de demander l’avis du peuple sur des questions aussi importantes, on pourrait agir par voie de référendum.
A propos, Belgique / Bulgarie, 2 – 1, en faveur de la Belgique. On en aura encore pour dix minutes de sport en attaque des JT sur nos chaînes nationales, demain. Pas de veine !

7 juin 2013

Napoléon Reynders, frappadingue.

On ne peut pas dire que les économistes soient rassurants sur l’avenir des peuples, c’est inutile de faire un dessin, on est tout à fait d’accord. Ce 7 juin, il s’agit plutôt de leurs neurones, on n’est pas rassuré non plus !
L’affaire est simple, deux camps en présence. Lequel des deux n’est composé que de malades mentaux à qui il faudrait interdire de pratiquer l’économie ? A moins que les deux camps soient en réalité deux asiles d’aliénés rivaux et en concurrence ?
Première clinique : Le FMI estime notamment que la restructuration de la dette grecque, menée au printemps 2012, aurait dû l'être dès 2010. Le FMI reconnaît que le premier plan de sauvetage de la Grèce en 2010 s'est soldé par des "échecs notables". En cause une projection de croissance trop optimiste et déjà un cafouillage entre la Commission et les créanciers.
Deuxième clinique : directement accusée d’incompétence, la Commission européenne s'est dite ce jeudi en "désaccord fondamental avec le FMI" sur plusieurs aspects de son rapport sur le plan d’aide à la Grèce en 2010. Simon O'Connor, porte-parole de la Commission, en quelque sorte l’économe de service et directeur de clinique, prétend que cela aurait risqué de déstabiliser l'ensemble de la zone euro, etc, etc.
L’économiste-psychiatre du FMI affirme que les 110 milliards d’euros d’aide à Athènes, suivi d’un deuxième plan d’aide en 2012 n’ont servi qu’à maintenir la Grèce dans une sixième année de récession, une misère qui grimpe à l’assaut de l’Acropole et une austérité tueuse d’avenir. La troïka des créanciers, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont créé une source d'"incertitude", alimentée par les hésitations européennes, ajoute le FMI.
Le docteur Maboul O’Connor, sous le choc, refait l’histoire et tente de démontrer que si l’Europe s’est trompée, c’est avec l’aval du FMI et de… la France, puisque le plan de sauvetage avait été proposé par Nicolas Sarkozy, qui passa il y a trois ans pour un grand stratège, pour ce qui est aujourd’hui une catastrophe.
Jean-François Copé se fit l’interprète de la reconnaissance unanime de l’Europe en se fendant d’un communiqué, qui restera dans les annales de l’histoire de la connerie libérale "grâce à l’impulsion décisive de Nicolas Sarkozy, un accord salvateur a été trouvé. Le président a, une nouvelle fois, fait preuve de sa capacité d’entraînement et de détermination pour sauver la Grèce et l’ensemble de la zone euro!".
C’est Sarko le maladroit que Didier Reynders vient de décorer récemment de l’ordre de Léopold pour ses hautes capacités de direction lorsqu’il présida l’Europe pendant les six mois dus à la France et qui furent décisifs.
Un beau con aussi ce Reynders en tant qu’ancien ministre des finances.

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On n’a pas vu ce qui allait se passer et ce qui advint : pour affronter une crise de la dette, on s’endetta ; pour garantir des emprunts, on emprunta.
On a presque envie de mettre les ministres des finances de l’Europe dans la salle réservée à ceux qui se prennent pour Napoléon, notre ex des finances en tête des agités et Sarko à la camisole !
Le Fonds de la stabilité de 450 milliards servait de toile de fond, à un décor de théâtre.
On puise dans le Fonds et le trou est comblé par un autre, et ainsi de suite, une sorte de Madoff-system, sauf que Madoff purge une peine de prison et que les financiers sont encore là, même si nous avons le nôtre, ministre dérangé des affaires étrangères.
Le plus admirable dans l’aberration mentale, c’est que le Fond était virtuel. C’était juste pour rendre la confiance aux créanciers (c’est raté). Voilà le tandem Sarko-Reynders possible artificiers d’une bulle constituée par une accumulation d’obligations et de bons du Trésor, qu’on serait bien incapable de rembourser, s’il prenait la fantaisie aux créanciers de réclamer leurs pépettes.
Toute cette emmanchure pour soulager les banques belgo-françaises les caves pleines d’obligation de leurs consœurs grecques en déficit depuis la mort d’Onassis et encore plus mal en point depuis 2008.
En passant, ce montage de schizophrènes a été salué avec la larme à l’œil par le parti socialiste belge. (On peut relire le Soir et La Libre du temps).
Simon O’Connor est dans les cordes, en plein désarroi métaphysique et sous tranquillisants. Et les autres, nos remarquables et superdoués ministres de la chose financière ?
Vont-ils prendre parti et défendre O’Connor ?
Ils ont de la veine, le problème est complexe et le FMI, alors dirigé par DSK n’est pas bleu/blanc non plus.
Moralité : c’est le peuple qu’on accuse de tout et qui va trinquer sur tout.
Je l’ai toujours dit, il y a actuellement une majorité de fous. Il est donc normal que nous soyons dirigés par les meilleurs d’entre eux. C’est ça la démocratie, nom de Dieu !

6 juin 2013

Révolte ou émeute en Turquie ?

A la lumière des événements, le débat sur l’éventuelle entrée de la Turquie à l’Europe ne se pose plus aux vingt-sept.
On a eu chaud.
Je ne comprends toujours pas l’attitude de la gauche européenne qui y était globalement favorable. Depuis les faits actuels, il devrait y avoir une remise en question sérieuse sur une Europe passoire et acceptant tout ce qui est à sa portée. Géographiquement, il n’y a qu’une faible partie de la Turquie en Europe. Et encore, historiquement, c’est un territoire conquis sur la Grèce, comme d’autres parties du territoire, sans remonter à Byzance, pris sur l’Arménie et le Kurdistan.
La Turquie est d’un autre gabarit pour que des Etats à économie libérale s’immiscent dans ses affaires, au nom de leur pseudo démocratie. Pour d’autres pays, on aurait mieux fait d’y regarder à deux fois avant d’intervenir. C’était une idée parfaitement ridicule de Bush junior d’attaquer l’Irak pour en faire une démocratie. Néanmoins, les USA et leurs alliés y sont allés. Saddam Hussein a été pendu et sa dictature a été anéantie, mais l’Irak est implicitement dans une guerre civile entre ses trois composantes, chiite, sunnite et kurde. La démocratie à l’américaine y est regardée comme une bête curieuse.
La Libye s’est débarrassée de Kadhafi en grande partie grâce à l’exclusion aérienne de l’OTAN avec, notamment, la participation de l’aviation belge. Un Conseil de la Révolution a été reconnu, mais il est noyauté par des islamistes, les guerres tribales ont repris, au point qu’on ne sait plus qui représente quoi. Là-dessus Al-Qaïda se sert du pays pour infiltrer l’Algérie, cet autre pays du Maghreb à dictature militaire. Les armes stockées par le tyran se sont envolées dans la nature, mais elles ne sont pas perdues pour tout le monde. Un trafic intense sous le manteau permet d’équiper des milices extrémistes musulmanes, troupes à la fois de gangsters et de fanatiques religieux.
L’Afghanistan, tout le monde s’en retire. Sans l’oser dire, c’est un fiasco, un échec général. Le pouvoir de Hamid Karzai tient parce qu’il est corrompu et que même les Talibans y trouvent leur compte avec l’exploitation du pavot, tolérée sur de grandes étendues.
Dans les autres Etats où ça chauffe, Tunisie, Egypte, Syrie, l’Europe met son grain de sel, soutient certains clans, mais n’intervient pas de fait.
Même la ligne rouge franchie par l’utilisation du gaz sarin du régime de Bachar al-Assad, on s’en tient à l’ouverture d’une ligne de crédit pour armer les rebelles. Oui, mais lesquels ? Si c’est pour armer Al-Qaïda et des partis salafistes, on ne peut pas parler d’une réussite !
On risque de retrouver cet armement dans des attentats contre des Européens.

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On est échaudé un peu partout par les révolutions dans les pays du Maghreb et en Afrique saharienne. Dans un premier temps les villes se révoltent contre le tyran, un mouvement insurrectionnel laïc et progressif engage le fer avec le régime, quand le tyran est en fuite, voilà l’armée des croyants qui prend le haut du trottoir et avec l’appui du vote des campagnes arriérées monte un système politique qui n’a rien à voir avec la démocratie, même s’il en a les apparences, et est élu légitimement, pour glisser peu à peu dans les formes d’un régime islamique.
Après ce petit tour d’horizon, la Turquie n’a aucune des conditions des pays cités. C’est une grande nation moderne qui a bâti son territoire en rognant sur celui des autres, donc très nationaliste et pointilleuse en diable sur sa souveraineté.
Peut-être ne s’agit-il que d’une sorte de mai 68 de la jeunesse ?
Avec beaucoup de réformes à son actif et élu démocratiquement, Erdogan paie aujourd’hui pour son attitude jugée arrogante. Il cumule les erreurs et manque de respect à ses compatriotes. Il a l’étoffe d’un tyran, mais cela ne suffit pas – enfin pas encore – pour que la Turquie bascule dans le clan des dictatures.
Ce qui est gênant, c’est le manque d’honnêteté de la presse turque qui ne relate pas les manifestations de rue, les violences policières. Une presse à la botte du pouvoir, c’est un mauvais signe. Il y a déjà là une attitude de soumission de la presse qui est un aveu…
Les militaires sont restés dans leurs casernes. C’est un bon point, même si la police s’en est donnée à cœur joie dans la répression musclée.
Le devoir d’ingérence, comme si nous étions des parangons de vertu, quelle bêtise et quelle honte ! L’ONU entend bien régler le sort des petits pays, mais les grands ? Si Kadhafi avait eu la puissance de feu de l’armée Syrienne, jamais l’OTAN ne s’y serait hasardée.
Alors, forcément, la Turquie !

5 juin 2013

Flaubert.


Déjà en 1850, cela ne date pas d’hier, Flaubert tout bourgeois qu’il était, avait compris le système qui rendra, cent ans plus tard, les populations occidentales complètement abruties.
Bien sûr, l’époque de Flaubert (1821-1880) n’était pas avare en prophètes et autres philosophes. Proudhon entretenait des rapports difficiles avec Bakounine. Flaubert a certainement lu un premier brûlot en 1840, avec quelques formules de l’auteur du « Système » édité en 1846, « La propriété, c’est le vol. Qu'est-ce que la propriété ? » etc.... Marx n’avait pas écrit ses œuvres majeures, mais la boulimie de lecture de Flaubert avait certainement conduit « l’ermite de Croisset » à rapporter de Paris par le coche d’eau de Rouen, quelques œuvres inspirées du mouvement anarchiste et de l’aventure socialiste naissante. L’avenir du peuple s’était découvert meilleur, depuis les combats de rue de 1848.
Pourtant, Flaubert n’est pas intéressant pour les historiens. C’est un écrivain qui met l’art au-dessus de tout. Il se moque bien des bourgeois comme des gens du peuple. Il aura droit au mépris des adversaires du Second empire, puisqu’il se frotte au salon de la princesse Mathilde, cousine de Badinguet. Il ne comprend rien à l’insurrection de la Commune de Paris en 1871. Il écrit à son amie Georges Sand, femme de gauche, qu’il n’est pas homme à prendre parti et, en vieil écrivain égoïste, il n’aide pas son ancienne maîtresse Louise Colet, compromise et en grande difficulté financière après la Commune.
Plus tard dans un livre qu’il ne terminera pas, « Bouvard et Pécuchet », il déploie une immense érudition qui prouve qu’il appréhendait la société dans toutes ses composantes. Auparavant, il avait dépeint dans sa Bovary, la petite bourgeoisie louis-philipparde aussi finement que Balzac dans « La Comédie humaine ». .

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Ce qui me fait écrire cette chronique à propos d’un homme qui ne restera pas dans l’histoire par ses prises de position politique, ni par son intérêt pour le peuple et le social, c’est comme je l’ai écrit à la première ligne, il avait compris que l’exaltation du travail et sa glorification par la gauche revendicatrice, comme celle de la droite conservatrice, pour d’autres raisons, à savoir l’intérêt d’avoir des domestiques, étaient l’une et l’autre imbéciles. On se demande même si l’exaltation du travail par la gauche ne l’est pas davantage, puisqu’elle justifie l’esclavage au nom de l’humanité.
Flaubert, bourgeois oisif, certes, mais pas fier pour autant, comptait ceux qui gagnent leur vie à la sueur de leur front, comme une forme d’expression de la bêtise humaine.
Il en avait suffisamment vu dans les premiers ateliers de l’ère industrielle, pour comprendre que le charbon ne s’extrait pas de trente six manières et qu’une machine ne se met pas à fonctionner, que lorsque l’ouvrier en a envie, mais bien parce que le patron l’exige.
Sa formule « La fonction mécanise et idiotifie les êtres qui s’y réduisent » est toujours d’actualité. Il sentait bien que le travail continuerait d’anéantir l’homme au nom du progrès.
C’est au nom du progrès qu’un siècle et demi plus tard, on érigera le travail en récompense et le chômage en déshonneur. Certes, on ne travaille plus douze heures par jour, les enfants ne descendent plus dans les mines, il n’y a même plus de mines. Pourtant, on ne peut pas dire qu’aliéner sa vie à des tâches répétitives soit un progrès, qu’on nous reprend, du reste, au nom de la vérité économique. On ne peut pas se vanter que les « carrières » universitaires soient des réussites, dans la monotonie des jours et en absence de la liberté chère au cœur de tous les hommes.
C’est encore Flaubert qui a raison d’écrire « Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de merde qu’il est temps de ne plus en avoir du tout ».
Et enfin dans une lettre à Louise Colet « Les oiseaux en cage me font tout autant de pitié que les peuples en esclavage ! De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute. Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité ou rien, c’est la même chose. »
Enfin, cet écrivain hors format, ne se faisait des illusions sur rien, même pas sur son art, puisqu’il écrit à Sainte-Beuve « J’aime la littérature plus que tout. Mais, c’est comme la merde, je veux qu’on me la serve à part ».
Enfin, pour bien recadrer le milieu bourgeois dans lequel il vit : « J’appelle bourgeois, quiconque pense bassement ».
J’aurais bien voulu terminer cette chronique en défendant Léon Bloy. Cet écrivain catholique et fanatique, avait une conception pas trop éloignée de celle de Flaubert, mais c’est impossible faute de place et de temps.
Peut-être n’avons-nous plus de motifs d’aller puiser dans le passé, les raisons que nous avons de haïr le présent. C’est dommage. Nous en aurions bien besoin, ne serait-ce que pour mépriser l’argent qui tient lieu de tout en 2013.

4 juin 2013

Théâtre et anaphore.

Ce serait plus agréable de louer nos « élites » politiques qui prôneraient la bonne gestion au moindre frais. On ne le peut pas quand on sait que depuis le début de la législature, les ministres wallons ont jeté par les fenêtres seize millions d’euros en frais de communication !
Et encore si cette communication avait le louable motif d’expliquer les ressorts d’une économie qui influence tellement la politique ! En réalité, elle fait plus qu’empiéter sur les prérogatives politiques, elle les supplante. Enfin, avec cet argent, était-ce le gaspiller que de débattre sur les moyens de repenser une société aussi bancale ?
Jadis, les riches entretenaient des corps de ballet, musardaient chez des actrices de théâtre. Nos riches à nous on les connaît. Nos élites politiques en font désormais partie. Nous, nos danseuses s’appellent Rudy Demotte, Nollet, Antoine, Jean-Claude Marcourt, Fadila Laanan, etc. avec Frère, Mittal, Davignon et quelques Premiers sujets mystérieux des Loges. Vous parlez de coryphées !... La compagnie est au complet. Pas un ne manque, à ce prix là, c’est normal.
Et exigeants avec cela, pas de respect pour les mécènes dans la coulisse, pas de grandes scènes, de lac des cygnes, et un Tchaïkovski aux commandes, pour réjouir le peuple. Demotte au pas de deux est aussi celui qui se fait payer pour Casse-noisettes, alors qu’il nous les brise. Namur n’est pas le Bolchoï ! Le tutu de Marcourt est évalué à un mètre dix de tour de taille ! Ils doivent jouer voilés, pour ne pas effrayer les enfants… Laanan dans Shéhérazade de Diaghilev, à Namur, c’est la représentation à guichet fermé, Demotte achetant toutes les places par crainte de l’émeute. .Et bien payés avec ça… merde ! On est fou ! Nos danseuses sont au-dessus de nos moyens !

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Avec les millions dépensés, on devrait plutôt faire apparaître les distorsions et les erreurs de ce système qui empoisonne les rapports entre le travail, la propriété des biens et les citoyens. Et se poser la question : ce système est-il incontournable ? Ne pourrait-on pas s’en émanciper en trouvant quelque chose d’autre ? Pour cela est-on nécessairement obligé de passer d’un système qui ne vaut rien à un système qui n’a rien valu non plus au siècle précédent ?
Avec les millions dépensés… foin d’anaphore, comme François Hollande avec son « Si j’étais président de la république », ici comme là-bas, on n’aura rien, vu.
Au lieu de quoi, nos élites ont dépensé notre argent en propagande sur la qualité de leur prestation et les "bienfaits" de l'Europe ! Ils nous ont abjuré de croire qu’ils ont suivi le livret des auteurs à la lettre, organiser au mieux le budget, intercédé en notre faveur auprès du système lui-même, pour adoucir les effets de la crise, comme si mendier une indulgence du Grand Tout était le maximum de ce qu’ils pouvaient faire.
Et à qui distribue-t-on aussi généreusement seize millions d’euros ? À une armée de mages, de surnuméraires, de doublons qu’on ne vit jamais ailleurs qu’en Belgique, modeste pays de onze millions d’habitants, qui nous parle d’économie, qui nous balance que le système capitaliste est incontournable et qui pour bien le prouver déploie cinq gouvernements, quatre Chambres et Parlements, neuf provinces, une cour, un roi, des héritiers, des reines et des princes comme du temps de Charles Quint, sans oublier des milliers de parasites et d’inutiles chevauchant des avions sur des millions de kilomètres parcourus en première classe, tout cela en pure perte.
Les seize millions ne nous ont convaincus de rien. Les ministres sont trop nombreux, les parlements hébergent des centaines d’oiseaux rares en trop. Seul intérêt, les seize millions ont un peu desserré l’étreinte qui plane sur la presse, ses pertes de lecteurs, son dépassement par l’électronique et sa diffusion chaotique avec des points de vente qui disparaissent comme les reporters et autres investigateurs. Enfin, pour couronner le tout, les seize millions lui ont donné un second patron sous la forme du gros client à ménager, des courbettes qui n’étaient pas prévues au programme et, forcément, des articles à la gloire de nos gouvernements et de notre démocratie, d’où une perte de crédibilité supplémentaire : le toboggan.

3 juin 2013

À bulles que veux-tu.

On a tort de crier au miracle, les USA ne vont pas si bien que cela du point de vue de l’économie. Leur modèle n’est pas sorti des mauvaises manières du capitalisme anglo-saxon. Nous non plus d’ailleurs, par notre suivisme et notre sainte frousse de faire peur aux grosses pointures des banques, en évoquant la morale. Nos grands alliés ont toujours besoin d’être sous perfusion et nous, à cause de cela, assez curieusement, nous allons même plus mal !
Et plus nous allons mal, plus l’Europe se tourne vers la droite ! Vous me direz, la gauche au parlement de Strasbourg ne vaut guère mieux, mais quand même. Soigner le mal par le mal, c’est en dose homéopathique que ça se guérit, et pas par de l’arsenic au kilo !
La banque centrale US injecte toujours 85 milliards de dollars par mois dans l’économie. C’est facile. Ils n’ont qu’à faire tourner la planche à billets. C’est à se demander comment la parité avec l’euro tourne entre 1,25 et 1,35 $ pour 1 € depuis des années. Malgré l’inflation de la monnaie US, les taux directeurs de la FED sont proches de 0%. L'Etat prête gratuitement aux banques et inonde l'économie avec sa planche à billet. C’est un peu la politique de l’Europe pour les prêts au banque 0,5 %, cadeau incompréhensible puisque celles-ci nous prêtent à des taux supérieurs. Mais pour le reste, nous n’avons pas de planche à billets, si bien que l’inflation ne soulage pas nos dettes.
Cela a joué un grand rôle dans l'essor des indices boursiers de Wall Street. Bien entendu, avec cette politique, la dette US est vertigineuse et croît à une allure folle. Les risques de "bulle" guettent... Les années 2008-2009 n’ont servi à rien. Les mêmes toujours aux postes clés de la finance refont les erreurs passées.
2014 ne sera pas l’année d’une nouvelle crise, mais la continuité de l’ancienne.
Aux USA, les inscriptions au chômage ont connu une hausse de 2,9 % en mai. Les promesses de ventes de logements ont augmenté mois vite. La croissance américaine a été revue en légère baisse pour le premier trimestre, à 2,4% sur un an, contre 2,5% estimé. Ce qui serait un rêve pour nous, ressemble à un fiasco pour eux, puisque cette croissance est soutenue par l’inflation et les promesses d’une exploitation des gaz de schiste, dont on n’a garde de présenter la facture du saccage de l’environnement et des coûts induits, afin de ne pas décourager la spéculation.

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Une bulle financière, c’est l’excès d’optimisme sur des perspectives médiocres, voire carrément nulle. Cette mienne définition n’est pas celle de Paul Krugman, mais c’est à peu près cela. Toutes les start-up ne deviennent pas Microsoft. Idem pour l’immobilier, les salaires des emprunteurs sont aléatoires, les remboursements ne le sont pas. On sait comment cela finit.
C’est pour cela que le seul moteur du capitalisme, c’est la croissance et que cette croissance continue est techniquement et physiquement impossible. Or, l’admettre, c’est sortir du modèle capitaliste. Ce que les capitalistes ne veulent pas convenir et on les comprend. Ce que l’on comprend moins, ce sont les autres, les populations victimes !
Pour preuve, les prévisionnistes, nouvelle version, prétendent que "les injections de liquidités de la Fed ne sont pas génératrices de crédit pour financer l'économie réelle, mais au contraire stimulent l'endettement et la prise de risque sur les marchés financiers".
Encore une fois, tout est fait pour que le grand public ne soit pas réellement au courant de la situation. Les milieux spécialisés ne laissent filer l’information qu’aux économistes et aux personnes capables de dominer leurs sentiments, c’est-à-dire capables de maîtriser leurs nerfs.
Les seuls organes de presse qui publient les nouvelles de ce type ne font pas partie de la presse nationale de ce pays, ni de la presse people. Ils auraient tort de s’alarmer. Le grand public n’est intéressé par ce genre d’information que pour qu’on lui dise que ça va bien, que son sort est entre les mains d’élus et de banquiers compétents, que la politique est là pour régler les problèmes économiques et que la démocratie triomphe toujours de tout.
Même si le grand public est plus difficile à convaincre, ce n’est pas demain que les partis seront rendus responsables du système économique défaillant.
Voyez ce qui se passe en France : un parti de gauche chasse du pouvoir un parti de droite. Un an plus tard, le constat est fait que c’est la même politique. Croyez-vous que cela gêne les gens ? Pas du tout. En représailles, ils remettront en selle le parti de droite qui chassera du pouvoir le parti de gauche, pour faire la même politique évidemment.
Si la crise US redevient une préoccupation mondiale, elle rejaillira sur l’Europe et cela se traduira par de nouvelles saignées et de nouveaux chômages.
A force de reculer le dos à l’abîme, il sera impossible de faire un pas de plus.
Le scénario est simple. Les riches auront des réserves pour tenir le coup, pour les autres ce sera l’émeute.

2 juin 2013

Théâtre à domicile.

Les pays riches ont les moyens de tuer le plus d’adversaires possibles en laissant leurs militaires chez eux devant leurs ordinateurs. Le drone « instrument d’homicide mécanisé » est au point. Il va modifier les comportements guerriers et faire en sorte que les « pays civilisés » n’auront plus à déplorer la perte de soldats sur les théâtres des opérations, comme on dit.
Voilà qui tombe à merveille, puisqu’aujourd’hui la perte d’un seul soldat dans une bataille est une catastrophe médiatique pour les politiques au pouvoir. Si par malheur, un contact avec l’ennemi en provoquait des dizaines, l’effet sur l’opinion en serait désastreux. Les veuves seraient cernées par les psychologues et les orphelins seraient embrassés par le président de la république devant la Nation et les caméras. Cependant, le parti au pouvoir tomberait dans les sondages.
On est de moins en moins surpris quand « un dangereux terroriste » pour Tel-Aviv, un « grand patriote » pour Gaza, barbu parmi des barbus d’une foule en colère, se fait occire par la foudre tombée du ciel, alors que le temps n’est pas à l’orage et qu’il n’a plus plu depuis quinze jours. C’est un drone conduit depuis une base située à 300 kilomètres de là qui a permis d’identifier la cible, anéantie par un projectile d’une extrême précision. Rares sont les victimes collatérales, les dégâts à l’environnement sont nuls et la réussite est à 90 % assurée.
Les "robots léthaux autonomes", rappelle cette expérience faite par des psychologues sur des volontaires qui peuvent sanctionner des « victimes » en poussant seulement sur un bouton, en comparaison à d’autres qui sont obligés d’appliquer la même sanction en payant de leur personne. Evidemment, ces derniers réfléchissent plus, appliquent le règlement moins scrupuleusement, voire se rebiffent et parfois refusent de punir.
Le drone libère de tous ces réflexes et scrupules humains en un seul coup d’aile. Le militaire pousse sur un bouton et c’est tout. Après journée, il ira embrasser ses enfants, parlera de sport avec les voisins et se conduira en tout comme un citoyen honorable et ordinaire et pourtant, il aura tué des gens dans la journée, des gens qu’il ne connaissait pas et qui personnellement ne lui avaient rien fait. Personne ne lui demandera des comptes, la justice vaquera à ses devoirs ordinaires qui consistent à traquer les voleurs et les assassins ordinaires, mieux, le militaire recevra de l’avancement et, en remercîment, l’État lui décernera médailles et pensions.
Grégoire Chamayou a dépeint l’atmosphère d’un QG actionnant des drones. Des gens s’affairent autour d’images floues, comparent des silhouettes de l’écran avec des photos agrandies et en couleur de gens à abattre. Puis ils discutent entre eux des ressemblances et estiment les chances d’élimination. Les plus dangereux « terroristes » ne sont pas nécessairement ciblés. Un violent plus que les autres dans une foule, le détenteur d’un bâton qui pourrait être une kalachnikov, ou celui qui se distingue d’une manière ou d’une autre par un comportement estimé anormal par des militaires, et le voilà mort.
C’est que le vol d’un drone coûte cher et qu’il faut que cela rapporte. Si un renseignement s’avère faux et que l’individu recherché est absent, le drone ne s’en retournera pas bredouille. Il aura tiré son projectile et l’état-major sera satisfait.

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C’est une bataille dans laquelle seule la partie adverse est exposée. C’est très curieux comme effet. C’est comme si l’adversaire était composé d’une colonie de souris de laboratoire et qu’un laborant déterminerait laquelle va servir à une expérience dont la mort au bout semble inévitable, parce que nécessaire pour obtenir un résultat.
Mirage des temps nouveaux, ces militaires tuent en toute impunité, ne s’exposent pas une seconde au tir de l’ennemi et paraissent complètement innocents des crimes journaliers qu’ils commettent.
Les drones nous précipitent dans un monde effrayant où l’argent devient le moteur essentiel de puissance, laissant de côté parmi toutes les horreurs de la guerre, les qualités de courage et d’abnégation du guerrier qui exposait sa vie jadis, pour une bonne ou mauvaise cause, en général il était l’exécutant et pas le décideur. Les souffrances et les dangers qu’il endurait lui faisait respecter « l’ennemi », même si de tout cela, il ressort des clichés comme l’amour de la patrie et le devoir dû à la nation.
Aujourd’hui, c’est l’argent qui choisit la bonne et la mauvaise cause. Ce sont ceux qui le manipulent qui nous manipulent par la même occasion. C’est le choix des plus riches qui décident de la démocratie et de la juste cause.
La boucle est bouclée. Il est désormais loisible à tout le monde d’émettre des doutes sérieux sur le devenir des hommes et surtout sur le sens des grands mots : démocratie, patrie, humanisme, quand ils sont les fils tenus par des mains anonymes, lesquelles nous agitent comme des marionnettes.

1 juin 2013

The Lost Weekend.

On recherche un type d’après les traces laissées par une oreille. Je recherche les traces de mes impôts et qui devraient correspondre aux grandes oreilles qui me les établissent tous les ans, parce que d’autres que moi ont voté pour elles. Sauf qu’elles on les connaît, le type à l’oreille, lui, court toujours. On le rattrapera bien un jour, mes grandes oreilles jamais.
Depuis, j’observe les politiques de profil, il y en a qui ont de fameux lobes, donc qui pourraient y suspendre les plus grosses boucles d’oreille en or du marché. On a raison de se méfier, non ? Lors de leurs prestations télévisuelles, je regarde aussi les montres à leurs poignets, leurs costards, etc. Ils se méfient. Certains viennent se montrer avec le costume du jardinier, surtout les écolos.
Pourquoi je n’ai pas confiance ?
Cahuzac était bien ministre, alors qu’il mettait du fric dans les îles, sans le dire à François !
C’est Elio qui le dit, chacun a droit à une vie privée. Qu’est-ce qu’une vie privée qui est privée de tout ? Rien ! Alors, comment pourrait-on y attenter ? Tandis que la sienne, pardon, avec les relations qu’il a, le fric qui tombe chez lui tous les mois, il doit en avoir une sacrée grosse, de vie privée. Je comprends qu’il souhaite que le piratage de sa boîte mail cesse.
Il paraît que les dialogues, selon les journalistes qui ont auditionné le DVD, ne sont pas intéressants. Si ce sont les mêmes que ceux qu’on entend dans les radios et télévisions plusieurs fois la semaine, les pirates feraient mieux de faire autre chose.
Car, il n’y a pas de secrets d’État, pas d’enfants supplémentaires dans les cabinets secrets fréquentés par les six sires qui ont séjourné à Laeken, pas d’armes absolues bientôt lancées contre le chômage, pas de lois à propos des banques et des salaires de leurs patrons. Non, ce n’est pas vrai, il n’y a rien concernant une aventure qui aurait pu avoir lieu entre Reynders et Di Rupo. Ce sont des bruits que Charles Michel n’a jamais répandus. Enfin, l’État belge n’a jamais été aussi dépourvu de surprises. Il ne se passera rien que de très prévisibles : les riches sont faits pour être riches et les pauvres pour être pauvres. Comme personne ne veut devenir pauvre, vous savez à quoi vous en tenir sur le compte des grandes oreilles.
Tout ça pour écrire que nous n’avons que de petits sujets de mécontentements, mais comme ils sont nombreux, ils valent bien ceux de la France qui n’en ont que des grands.
Il est vrai que nous n’avons pas Christine Boutin. Pourtant, nous avons Laurette Onkelinx, qui est son contraire, ce qui ne serait pas gênant si elle n’exagérait pas dans son contraire. Cette histoire des mariages homos, voilà un siècle qu’on n’en parle plus chez nous, pourtant comme pays rétrograde et bourgeois jusqu’au fond des tripes, on ne fait pas mieux à Paris. Ils en sont encore à se demander en France, si c’est bien raisonnable qu’un homme épouse un homme !
Nous, on réfléchit afin de pouvoir définir philosophiquement si un mariage d’un transsexuel avec une transsexuelle revient à dire que c’est un mariage mixte selon Christine Boutin, tandis que deux transsexuels ne le seraient pas?
Toute la question est dans ce qu’on met dans la corbeille, comme dirait Marcourt à la dernière entrevue avec Mittal, avant de dire « oui ».
Pourtant, c’est visible, ces deux là sont faits l’un pour l’autre. On voit bien dans leurs regards qu’il se passe quelque chose entre eux.
Ce n’est pas comme entre Christine Boutin et Laurette Onkelinx. On ne les voit pas ensemble, même avec la largesse d’esprit qui fait que la socialiste ouvre les bras au monde entier et que l’autre le fait aussi, en les mettant en croix. Pourtant leurs situations sont similaires, stables et à revenus fixes. Elles vivent de la politique, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de métier, mais ils sont stables et rémunérateurs. Ce sont deux militantes, deux battantes, et si elles croient en quelque chose, de toute évidence, ce sont deux choses différentes. On pourrait dire qu’elles sont complémentaires.
Ce n’est pas vrai que « qui se ressemble, s’assemble ». N’y a-t-il pas un comportement plus belge que celui de Fabiola qui veut mettre la villa de Motril au compte des pertes, plutôt qu’à celui du profit de l’État, pour qu’en profitent les neveux espagnols, si peu gâtés par la crise dans leur pays ? Et c’est justement parce que ça nous ressemble tellement, qu’on lui en veut tant !

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