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Figure de proue ou tête de gondole ?

Ah ! que c’est dur d’exister quand on n’est plus président d’un parti et qu’on a déménagé dans la « grande ville » pour y chercher « de l’avancement », alors que d’autres sont là pour un petit bout de temps.
C’est ce que Reynders doit se dire à Uccle.
Heureusement que les médias ne l’oublient pas trop. Il peut compter sur Maroy et Gadisseux et sur Dominique Demoulin pour s’aller montrer dans les chaumières les dimanches vers midi, vieillissant certes, mais portant beau encore, avec sa voix posée, l’air de prendre pour de la merde, tout qui ose la moindre contradiction, et même ceux qui ne l’osent pas, comme ce pauvre Gadisseux, à la dernière interview, qui semblait se tasser, si bien qu’il en paraissait plus petit encore.
Ce n’est pas un scoop, Didier Reynders a toujours été disponible pour tout, sous deux conditions : 1. Que le poste soit en vue et que l’on parle de lui ; 2. Que cet emploi assure largement ses fins de mois.
Donc « l’Incomparable » est disponible pour devenir ministre-président bruxellois.
Comme on ne peut pas s’intituler maître plongeur sans savoir nager, Reynders a donc soigneusement préparé un cahier des charges fondé sur sa grande pratique des podiums et des hommes du premier rang. En trois mois, il sait son Bruxelles à fond.
C’est fou comme certains grands leaders s’invitent ailleurs que chez eux et prennent tout de suite la chaise principale. En venant s’installer à Bruxelles, l’ex amoureux du quartier Saint-Léonard à Liège a voulu passer par une simple formalité, comme un bleu : l’élection communale. Le nouveau ketje d’Uccle ne pouvait qu’y triompher, derrière le bel Armand De Decker, 65 ans aux prunes et donc dégageant un mandat prochain en faveur de qui vous savez. Contrat conclu en main, cela s’est passé comme prévu. Depuis, notre ex-Liégeois est conseiller communal. Les Ucclois ne le verront pas souvent, mais c’est un excellent marchepied pour un homme poussé par le monument local.
Deuxième bivouac : la régionale. Tous les mois, il organise des rencontres publiques. Il faut croire qu’être ministre des Affaires Étrangères est une belle sinécure et que cela lui donne du temps libre. Un mois, un thème. Une sorte de café philo où il est à la fois le philosophe de service et le sujet de la rencontre.
« Mes chers amis, à la demande générale, nous allons parler de la philosophie de Didier Reynders, que je connais très bien » (rires dans la salle).

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Le voilà en train de plancher sur un projet pour Bruxelles. Si c’est le même que celui qu’il avait pour Liège, les Bruxellois ont raison de partir en vacances et de revenir le plus tard possible. Ce ne sera pas pour cette année, ni pour la suivante, etc…
Le grand homme le dit lui-même « Il n’y a pas que des socialistes wallons archaïques et des nationalistes flamands dangereux. Il peut y avoir d’autres formations politiques. ». La sienne c’est autre chose. Quoi ? On ne sait pas. Peut-être que le MR est archaïque et dangereux à la fois ?
On n’est jamais si bien qu’en se les servant soi-même. Dans son interview du Vif-l’Express, voilà ce que Didier pense de son arrivée à Uccle « Certains Bruxellois se sont dit qu’il serait bien qu’une grande personnalité les rejoigne… j’ai un profil qui permet d’aller chercher dans ces communes (périphérie bruxelloise) un soutien aux idées libérales.
Mais il y a un autre candidat ministre-président bruxellois : Vincent De Wolf ! Didier Reynders semble écarter cet homme de son parti d’un revers de main, comme s’il n’était pas aussi, sinon plus légitime que lui.
De Wolf est un MR de longue date, bourgmestre de la Commune d’Etterbeek, Député au Parlement régional bruxellois depuis 1999, avocat (encore un) au Barreau de Bruxelles et assistant à l’ULB. Ce n’est tout de même pas rien !
Reynders a beau se prendre pour l’étoile du MR, De Wolf a pour lui la préséance de l’ancienneté.
Mais quand on est figure de proue, on ne doit pas être importuné par la contingence.
Et peut-être cela marchera-t-il ? Entre avocats, on s’arrange toujours. Il y a des compensations.

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