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Dotation, cash et escroquerie.

Depuis 2008, on ne peut pas dire que l’Europe ait produit beaucoup d’efforts pour venir à bout des énergumènes qui par tous les moyens cherchent à produire du cash et en dispenser le moins possible aux fiscs des États membres.
L’Europe fait tendance, parce que les vieux pays fondateurs se révèlent produire des lois favorables aux escrocs tapis sous l’honnêteté apparente d’une société bourgeoise, composée finalement de plus de fripouilles que d’honnêtes gens. Et quand bien même ces lois attraperaient-elles des gros gibiers, c’est l’Administration trop mal équipée et la justice trop lente qui laisseraient filer la prise.
C’est même devenu un sport dans lequel la Belgique s’est illustrée en offrant des taxations douces au capital rapatrié, par rapport à ses voisins, dans le but d’attirer la clientèle, son modèle étant le Grand Duché de Luxembourg,.
En plus, l’évasion fiscale de ceux qui estiment encore trop payer sous le régime belge est tout aussi florissante qu’avant la prise de « mesures », malgré quelques succès. Une liste des gros fraudeurs circule sans pour autant en gêner beaucoup.
Le public a l’impression qu’on lui jette en pâture quelques comparses qui ont « triché » l’État, pour qu’il se dise satisfait de la volonté du ministre des finances de faire payer tout le monde selon ses revenus.
Ainsi, il n’aurait aucune raison de renâcler quand l’État lui demande de passer à la caisse, puisque tout le monde y passe dans la mesure de ses moyens.
Mais trop de cas troublants finissent par le rendre méfiant.
Au demeurant, il n’a pas tort.
La Belgique est une des plaques tournantes de l’argent sale et les lessiveuses vont bon train.
On se doute bien que les professions libérales ont l’art d’en mettre autant de côté qu’il est possible dans les banques en Suisse et ailleurs, et qu’il doit régner dans les milieux d’affaires une ambiance délétère où il n’est question que de bons tuyaux pour échapper à l’impôt.
L’impression d’une fraude quasiment généralisée, y compris dans les milieux politiques, même si elle est de fait beaucoup moins importante qu’on ne croit, est le résultat de trois ans perdus depuis que la crise a révélé l’âpreté au gain des banques, l’absence de scrupules des gros clients et l’incroyable filouterie des experts toujours un peu en avance sur les lois pour les détourner à la limite de la légalité, en faveur de leurs clients.
Les relations, parfois d’amitié et de complaisance du monde politique à l’égard de celui des affaires est, évidemment, en rapport avec la lenteur des procédures et le manque d’initiative pour muscler les lois réprimant la fraude et l’évasion fiscale.
Cela donne un climat de méfiance exécrable qui n’est pas propice, en ces temps de crise, à réconcilier le personnel politique et les citoyens.

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Ce qui est en jeu tient aux valeurs démocratiques que nous avons l’impression d’avoir été abandonnée par les mandataires.
Faut-il leur rappeler qu’ils vivent des indemnités que la loi leur alloue et comme ce sont eux qui font la loi en notre nom, il est clair qu’ils vivent au-dessus de nos moyens et, qu’au même titre de l’évasion fiscale, cela devient insupportable.
Le temps n’est pas loin où il y aura assimilation entre un fraudeur du fisc et un ministre.
Di Rupo a peut-être commis une erreur en proposant de taxer les dotations de la famille royale. Ainsi, puisqu’il le fait pour les uns, il faudra bien qu’un jour il le fasse pour lui et ses pareils, puisque certaines exonérations du fisc sur les frais et autres bénéfices divers de ces messieurs se poursuivraient, après qu’on ait remis au pas, les heureux destinataires des dotations.

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