« Rien à partager ? | Accueil | Dotation, cash et escroquerie. »

Le rapport de l’OCDE.

Dans les perspectives économiques du rapport de l’OCDE, les analyses et projections pour la Belgique voient une amélioration de la conjoncture. La reprise s’accélèrerait grâce à l’intensification des échanges mondiaux et à des conditions monétaires favorables. Mais, ne vous emballez pas, ce n’est pas pour tout de suite. Peut-être pour la fin de l’année… prochaine !
La demande intérieure stagnera du fait de la faible croissance des revenus réels, de la sous utilisation des capacités, des nécessaires mesures d’assainissement budgétaire et du manque de dynamisme du marché immobilier.
On a compris. Pour la Belgique, le fric qui se ramène, restera au niveau du bel étage. Les autres devront poursuivre « les efforts nécessaires ». Et ce ne sera pas une mince affaire. D’ici le second semestre de 2014 pour que la croissance renoue avec son potentiel et que le chômage cesse d’augmenter, on aura trimé dur, perdu pas mal de garanties d’emploi, subi des diminutions de salaires, les chômeurs et les pensionnés auront perdu toutes leurs illusions. Au prochain discours de Di Rupo on sera fixé. Les futurs retraités replongeront vers les 65 ans bien tassés, avant qu’on ne leur foute la paix.
Par contre ô bonheur, ô joie inestimable, les flèches du pouvoir démocratique poursuivront leur confortable existence en nous cornaquant depuis leurs ministères.
Lot de consolation, pour ceux qui voyaient des augmentations partout, l’inflation, continuera de s’atténuer tout au long de la période.
L’avenir immédiat est donc peu exaltant pour aimer le système économique. La Belgique comptera bientôt dix millions cinq cent mille déçus pour cinq cent mille passionnés de la mondialisation et du libéralisme triomphant.
C’est peu. En bonne démocratie, cela devrait se traduire par un sacré coup de balai et un renouvellement total des personnels politiques. Hélas ! les partis promoteurs de ce désastre, sont comme les bois de lit envahis par les punaises, il faut brûler le matelas si l’on veut s’en débarrasser.
Les électeurs sont adorables, ils se sentent doucement sucés la nuit (sur tout le corps, sauf où vous pensez, gros vicieux), ils ont de petites rougeurs le matin et paraissent moins sanguin le soir, quand ils visionnent les matchs, le verre de bière à la main.
Les Cimex lectularius electoralis sont passés par là. Les victimes ne disent rien. Elles seront heureuses de mourir exsangues.
Ou alors, la Belgique est peuplée de dix millions cinq cent mille crétins, ce n’est pas moi qui le dis, mais l’OCDE qui le laisse entendre entre les lignes ! Ces veaux se grattent sans savoir pourquoi. C’est possible après tout.

23er.jpg

Ces gens de l’OCDE ne raisonnent pas comme nous. Ils ne voient dans le peuple que les prolongements de la machine, des capteurs à l’ordinateur en surnombre, dont il est impératif de réduire les coûts. Et nos Cimex lectularius electoralis aussi, dès qu’ils nous ont pompé le sang. Ils se cachent à Uccle, Mons, Lasnes, Jodoigne et même au Diable-Vauvert pendant trois ou quatre jours, question de digérer. Ils ont les mêmes idées que l’OCDE, puisqu’ils s’efforcent de respecter ce qu’on leur dit.
Ils prennent donc pour argent comptant les satisfécits ou les remontrances de l’organisation internationale qui s’escrime depuis pas mal d’années à concilier capitalisme et démocratie, sans y parvenir.. Et c’est presque un compliment pour nos chefs quand l’OCDE les encourage sur les récentes réformes des régimes d’indemnisation du chômage et de retraite anticipée. Ils estiment que cela va stimuler l’offre de travail, mais que celle-ci devrait être complétée par un renforcement des incitations à l’embauche de travailleurs peu qualifiés et par un processus de formation des salaires qui reflète mieux l’évolution de la productivité.
Ah ! les braves gens, comme cela est dit. Et comme un amoureux des mots comme Didier Reynders doit goûter la prose qui traite de la chose économique, tel Ronsard troussant l’hémistiche.

Poster un commentaire