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Rien à partager ?

Comme après toutes les crises du système capitaliste (1) des économistes – pas seulement puisque des sociologues et des philosophes s’y sont joints – ont critiqué sévèrement les dérives et ont réfléchi à des perspectives nouvelles.
Malheureusement ces voix trop alarmistes n’ont pas trouvé de relais auprès des médias et des pouvoirs politiques. On n’attente pas impunément aux idées reçues du libéralisme.
Malgré le boycott, une nouvelle forme d’opposition s’affermit en-dehors du monde socialo-libéral, avec toute une littérature et des prises de paroles que les médias aux ordres du pouvoir ne pourront plus ignorer si facilement à l’avenir.
Ces travaux témoignent de la nécessité de trouver une solution réparatrice du système. Et si la crise du capitalisme perdurait au-delà de toute raison, de le supprimer.
C’était déjà ce à quoi Keynes réfléchissait, à la suite de la crise de 1929.
Apprendre à se libérer de la pensée dominante, afin de protéger l’ensemble des citoyens d’une régression sociale, suite à des choix discutables, est une tâche appropriée aux défis d’aujourd’hui.
Un seul exemple, anodin, passé sous silence et qui pourtant a toute son importance dans sa généralisation : la disparition d’un progrès social, celui de la gratuité des transports pour les personnes de plus de 65 ans.
De la gratuité générale, les personnes âgées passent à 3 cartes permanentes payantes pour une libre circulation dans le royaume. L’ensemble constitue une dépense de près de 200 euros renouvelable chaque année, sans compter les démarches à entreprendre, etc. C’est donc un avantage social qui disparaît.
Or, personne n’en parle et, ce qui est plus grave, cette mesure rétrograde socialement, semble ne pas être contestée par les intéressés eux-mêmes. On dirait que cette partie du corps électoral, de plus en plus importante, s’est ralliée aux solutions libérales selon lesquelles l’Etat doit réduire ses dépenses, en se montrant de la plus grande rigueur dans le domaine social.
Ce petit exemple est symptomatique de l’état des lieux d’une société qui a perdu ses repères et ses objectifs.
La nouvelle forme d’opposition s’inscrit en faux contre cette vision désastreuse de la société. On aurait dû procéder à la révision méticuleuse des moyens et des buts des transports en commun. Voir si la perte d’un droit des citoyens âgés ne pouvait pas être annulée par une autre contribution. Une pression de l’opinion aurait dû appuyer cette révision. Hélas ! ni les syndicats (les vieux ne paient plus de cotisation), les médias et les partis n’ont élevé aucune protestation et cherché des solutions capables de maintenir ce droit.
C’est un petit exemple. Il a le mérite d’être simple. Il dénonce un laxisme fataliste des citoyens. Une erreur qu’ils ne tarderont pas de payer chèrement, par un manque généralisé de solidarité.
Pourquoi, penserait la personne âgée dépouillée de ce droit de gratuité des transports, irais-je soutenir des corporations comme celle des métallurgistes ? des enseignants ? des chômeurs ? et ainsi de suite, étant entendu que les autres types de métiers ou d’organisation pensent exactement de la même manière.
Le collectif informel et non structuré s’inscrit à contrepied des idées reçues du libéralisme. Il a compris les transformations qui s’opèrent chez l’être humain, depuis la vision globale du système capitaliste.

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On a cru longtemps que les caractères de respect et de bonté inhérents à l’espèce, étaient plus forts que tout ; qu’ils imprimeraient leur marque dans l’économie. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien et qu’une tendance à l’égoïsme est en train d’étouffer l’altruisme et le don de soi, sous l’influence du système dominant.
Une des résultantes est la criminalité et la violence.
D’autres, aussi redoutables, est l’absence d’intérêt pour ce qui n’affecte pas – ou semble ne pas affecter – les avantages que l’individu est supposé retirer de la société de consommation.
Cette grave erreur d’appréciation pourrait aller jusqu’à la perte même de l’espèce.
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1. Celle de 1930 a développé une vague de critiques qui faisait encore effet de référence à la crise de 2008

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