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Remake.

L’instruction de l’affaire de corruption lors de la construction d’Uvelia (l’incinérateur de l’intercommunale Intradel à Herstal) arrive à son terme et débouchera à la rentrée – enfin on l’espère – sur un procès.
Les acteurs de cette corruption ? Rien que du beau linge.
Certains noms reviennent régulièrement à la Bernard Tapie, sauf que ce dernier à déjà fait de la prison, ce qui n’est pas le cas de ceux qui passent entre les gouttes et du passé à aujourd’hui transmettent le flambeau.
Toujours inquiétés, jamais pris : Tapie pourrait en prendre de la graine.
Le nom le plus célèbre, souvent cité est celui de Mathot. Dans les années 80, une sorte de maillot jaune de l’injustice. L’actuel porteur, Alain, pour le club de supporters, jure qu’il est aussi innocent que le fut son père Guy. L’inaltérabilité de l’innocence à quelque chose de pathétique sur l’acharnement de la justice ou de son incompétence, à inculper la famille Mathot, sans jamais réussir à la condamner.
L’affaire Uvelia n’est pas mince : 13 millions détournés que devront payer tous les citoyens belges. Une paille, à côté des mystifications bancaires de ces cinq dernières années et des complicités patentes du pouvoir socialo-libéral avec les banques.
Que la justice fasse chou blanc, une fois de plus, les 13 millions sont pourtant bien allés dans des poches bienveillantes ?
Depuis combien de temps, les gens de pouvoir se permettent-ils de carotter l’électeur ?
La tentation de s’en mettre plein les poches a toujours été forte à gauche comme à droite. Le pouvoir est grisant et est en lui-même un agent corrupteur. C’est la raison principale qu’évoquent les partisans du non-cumul et de la limitation à deux mandats consécutifs de la « carrière » des politiques
Ces dernières années ont vu plus de socialistes « plonger » que de libéraux. Est-ce à dire que les socialistes sont plus corruptibles que les partis du centre droit ?
C’est tout simplement la différence entre ceux dont les aïeux ont suffisamment pillé les caisses de l’Etat et les autres qui n’en sont qu’à leur début.

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Il est facile de se faire le porte-drapeau de la vertu, quand les prédécesseurs ont fait pour vous la sale besogne. La plupart des socialistes sont issus d’un milieu social dont le seul but est d’atteindre au statut du bourgeois. On y parvient plus vite par la rapine, plutôt qu’en militant pour la justice sociale.
Vous verrez que la génération suivante verra moins de socialistes plonger les mains dans le tiroir-caisse. Leurs parents l’auront pourvue.
Les politiques qui s’investissent dans « la carrière » ne sont pas tous des futurs corrompus. C’est là l’attrape gogos de la démocratie. Les innocents blanchissent les autres de manière involontaire. Ce qui empêche d’y voir une corruption généralisée.
Alors, tous innocents ?
Le demeuré qui m’a gentiment proposé de faire carrière dans la presse people ferait bien de réfléchir à l’actuelle dégradation du système en cours. Plus personne n’oserait appeler « ça » une démocratie !
En remontant seulement à la crise fin 2008, on peut établir un beau palmarès de ce qui s’est fait aux yeux de tous et qui pouvait passer sans dommage par l’ultraviolet de la justice.
Tel ministre place son ex-conjoint pantoufler dans la haute administration, malgré le passé douteux de l’impétrant ; tel autre prévient sa belle-mère d’une dégringolade des taux avant tout le monde (délit d’initié) ; un zigoto du parlement wallon se tire avec une somme rondelette dans une retraite en or, tout à fait légalement grâce à des largesses votées au temps de sa présidence ; un autre baptise « domestiques » des ouvriers communaux et se sert dans la caisse municipale comme si c’était la sienne ; des chefs de famille passent la soupe et le couvert à la génération suivante sans que nul ne vienne contredire la transmissibilité d’un genre de prébende autorisé par la loi ; enfin, tout ce beau monde se fait reluire dans des maisons de campagne en Toscane ou se fait griller sur des transats au soleil de la Côte méditerranéenne, sur les émoluments largement distribués par une population qui trime et est au régime maigre depuis cinq ans.
Et on devrait trouver cela normal ?
Où sont les braves de la constituante de 1789 et les autres : Pétion, Brissot, Buzot, Robespierre, Réal, Carra, Bourdon, Billaud-Varennes, Collot d’Herbois, Desmoulins, Clavière, Saint-Just, Couthon ? Certains morts sur l’échafaud, certes, haïs aujourd’hui parce qu’ils étaient honnêtes et morts avec pour tout bien, leur seule chemise ?
Vous me direz, « qu’est-ce qu’on en à foutre » (écrivons comme Jacques-René Hébert) des Conventionnels français ?
Mais n’ont-ils pas jeté les bases de la démocratie en abattant l’ancien Régime ? Ne sommes-nous pas devenus quelques années plus tard, nous Liégeois, des citoyens français du Département de l’Ourthe ?
Ah ! on est loin d’une époque où faire de la politique n’était pas un travail. Et même si certains s’y sont enrichis, prédisant ainsi notre époque, ils en ont payé la forfaiture, lorsque leur tête tomba dans le panier de la guillotine, avant que cela ne soit le sort des Justes en juillet 94.
En 2013, des jeunes gens qui ont le malheur de passer à proximité d’un fric-frac ont ramassé six mois de taule, sans autre preuve que leur curriculum judiciaire.
C’est à tel point qu’on peut se demander si la majorité de la population n’est pas masochiste et complice de la crapule de haut niveau par simple amour des coups !

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