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31 décembre 2013

Déficience…

Méfiez-vous d’accorder l’hospitalité à n’importe qui. La reconnaissance n’étouffe pas le badaud. La semaine dernière, la Meuse a fait vendre quelques portes blindées de plus, en se fendant du fait-divers d’un couple qui aimait beaucoup les SDF et qui finit devant le photomaton de Demetrio Scagliola, comme s’il sortait d’un match avec Wladimir Klitschko.
Moi aussi, si accueillant, je souffre de la violence d’un lecteur.
Me voilà pris entre mon respect de la liberté d’opinion et mon pouvoir de fermer l’accès aux commentaires sous chacune de mes chroniques.
Relativisons quand même !
Ce petit papier quotidien n’a pas l’audience de Nabila. Je cherche en vain une formule aussi puissante que son « Non mais allô, quoi ! ». Jamais, je n’ai été invité au 11 h 2 chez M’ame Delvaux, ou au studio de M’ame Demoulin. Cela m’aurait permis de refuser avec hauteur et assis ma réputation d’exclu volontaire.
Ce lecteur insidieux l’a sans doute relevé : je n’invective résolument que les dames envers lesquelles j’ai un secret désir. Hé oui ! je l’avoue, j’aurais aimé goûter la perversion d’étreindre une femme dont la moindre parole me fait horreur ! A la perspective qu’elle eût pu s’écrier au moment suprême « Oui, ô oui, salaud, tu m’fais jouir », j’en ai la larme à l’œil de désir sauvage et pourtant contenu. (Une bonne école pour mon lecteur névrosé)
Toute autre forme de popularité a été envisagée, par exemple les saluts. Le tout dernier « la Quenelle » a été déposé par un autre râleur qui en a fait un commerce.
Et sincèrement, c’est tant mieux ainsi. Je ne cherche pas d’audience. Lis qui veut ! D’ailleurs, ce blog ne rapporte pas un balle, alors qu’il y en a de bien plus tartouilles, qui se font des ronds en partageant le site avec les sous-merdes des marques.
Et voilà qu’un lecteur assidu se fait du mal rien qu’à ouvrir Richard III ! Il ne se contente plus de se torcher avec mes cogitations électroniques, mais encore me prie instamment de fermer ma boutique et de prendre une année sabbatique, douze mois de désintoxication qui lui feraient le plus grand bien !
Une addiction à un blog est une grande première. Troubler ses neurones à sa lecture, est franchement exceptionnel.
Le remède est simple, un clic suffit à se débarrasser du virus.
Il n’en a pas la force ! Rien ne peut le dissuader d’ouvrir la bête répugnante qui lui vrille le cerveau. Sa survie dépend de moi : je clôture le compte, je dis adieu à mon webmaster que pourtant j’aime beaucoup, et je m’en vais souiller de mes graffitis des lieux d’aisance qu’il ne connaît pas. C’est à cette seule condition qu’il peut s’en sortir !
Je promets d’y réfléchir.
Détail, cette manière de sauver ce lecteur assidu pourrait, à mon corps défendant, me plonger dans la même frustration : sa ruine cérébrale ou la mienne !
Et si tout simplement, ce lecteur allait consulter pour sa névrose ?
J’ai depuis longtemps une relation sentimentale avec une spécialiste des maladies de Gilles de la Tourette. Mais comment communiquer à ce lecteur un nom et une adresse sans qu’aussitôt des centaines d’autres lecteurs se croient soudain pris du même mal ?
Et puisque nous nous entêtons l’un et l’autre, lui à me vouloir aux Bermudes les douze mois suivant, et moi m’accrochant à la gadoue liégeoise, je lui propose un deal.
Rien que pour lui, je terminerai cette chronique par un poème que je lui dédie. Qu’il me dise si cela lui a fait du bien ou si, au contraire, il s’en trouve plus accablé que jamais. Enfin, si c’est son truc, j’en rajouterai une couche de temps en temps, par pure bonté d’âme.

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A moi, on m’la fait pas / Quand on s’moque d’mon état / C’est dans l’dos et sans rien dire / J’suis costaud, j’ai vu pire / Ouais, ma vie est un peu terne / J’suis moderne.
J’me lève à six heures du mat’ / L’camion fait les rues et les squats / Faut bosser pour payer l’terme / J’suis moderne.
On s’plie à tout tant qu’t’as d’ l’emploi / On s’repose entr’ deux rues su’ l’marchepied du charroi / C’est mieux qu’ du zoning-caserne / J’suis moderne.
J’vis à l’air libr’ dans mon blouson / À j’ter les sacs, j’suis l’champion / L’chauffeur veut pas qu’on lanterne / J’comprends ça / J’suis moderne.
À la nuit, fin d’ la tournée / Ça vous crèv’ les longu’ journées / J’ me couch’rais bien dans la luzerne / J’suis moderne.
P’t’être bi’n qu’un jour, j’ s’rai lourdé / Chômeur claqué et mêm’ crevé / Au mieux un con d’baderne / J’suis moderne.
Alors, on m’ rira au nez / J’ s’rai un pignouf humilié / L’ patron soufflera ma lantern’ / J’ s’rai plus moderne.

30 décembre 2013

Je suis oiseau, voyez mes ailes.

Ainsi parlent les gens sans courage depuis ce vers de La Fontaine.
Tantôt, ils pépient, montrent leurs belles ailes. Hélas ! ils ne savent pas voler.
En écoutant les indéboulonnables ce midi réunis autour de M’ame Demoulin, tandis que la maison d’en face, la tête en 2014, en était à la Grande duchesse de Gerolstein, je me disais que nous avions devant nous des gens qui n’ont rien compris et qui vont se faire balayer par l’histoire. Une collection de Saint-Augustin du 4me siècle regrettait l’an 200 et le paganisme de Rome, surtout à l’écoute du duo Milquet Reynders, côte à côte dans les circonstances. Ils espéraient, ces brontosaures « sortir de la crise en 2014 », comme s’il s’agissait d’une réplique de celle de 1929.
Ce qui se passe n’a évidemment rien à voir avec 1929, mais encore n’a même plus rien à voir avec une crise du tout.
À remarquer que des invités surprises aux Éternels d’antenne, personne, mais personne ne s’est inquiété de l’usure inquiétante du système économique lui-même. On avait affaire à des garagistes réunis autour d’une voiture poubelle. Chacun s’affaire sur les moyens de la faire repartir en remplaçant des pièces usées par des pièces moins usées. Alors, que la rouille a fait son œuvre et que sur la route, quoi qu’on fasse, cette voiture est un danger public.
A croire qu’ils ne connaissent rien à l’histoire et à son évolution inquiétante.
En 1989, à la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis étaient la force militaro-économique la plus redoutable qui soit. Ils entraînaient dans leur sillage, le monde ouvrier et la bourgeoisie libérale d’Europe au culte de la démocratie triomphaliste, selon la version drugstore et hamburger. Milquet et Reynders terminaient des études d’avocat avec la ferme intention de se faire du fric autrement, convaincus qu’ils en auraient pour toute leur vie à coordonner les méthodes anciennes pour maintenir la Belgique dans le saint parage des États-Unis.
Ils n’étaient pas les seuls dans cette fidélité aveugle. L’Europe qui ralliait de plus en plus d’adhérents, avait la même vision. Barroso, après Delors, les a assez encouragés. Les Commissions donnent toujours en 2013, toutes les garanties à la pérennité de l’ordre économique.
Et puis le monde s’est décomposé au coup de sifflet d’un attentat sur le sol américain par des extrémistes musulmans. Les Etats-Unis se sont lancés dans deux invasions au Moyen-Orient. Ce remue ménage a réveillé l’instinct de guerre de la région. Alors dans la confusion des départs ou des décès des anciens dictateurs, on n’a pas tout de suite pris en compte la fin d’une hégémonie par les armes des États-Unis.
Aujourd’hui, le monde occidental qui comptait beaucoup sur les Marines pour assurer la suite à l'identique du système économique n’a que la faible armée française en 2013 pour faire semblant en Afrique.

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Avant, il y avait eu 2008, le dérapage de trop, les subprimes et Lehman Brothers. L’Union européenne suivait avec peine l’économie américaine dans son sauve-qui-peut. A vrai dire, l’Europe ne se portrait pas bien depuis le coup de bourse de trop de décembre 2008.
Une crise de la dette, une croissance négative et des niveaux indécents de chômage, si c’est cela le new-deal de Milquet et Reynders, on se demande comment ils parviennent encore à parler de leur bon bilan dans ce système économique fou.
Les Socialistes ne vont guère mieux dans leur analyse. Eux, ce sont les garagistes du siège passager dont on voit les ressorts. Ils ont cru que le fauteuil tiendrait encore le coup comme lors des années d’or de l’Etat-providence. La guimbarde est à la dérive et en repli comme les Américains en Afghanistan. Roublardo suit les libéraux, gagné par l’inquiétude, un peu comme les collabos suivaient Pétain à Sigmaringen, en se laissant bercer par la douce musique de la reconquête de la Wehrmacht, lui c’est la controffensive capitaliste qui le travaille. Il espère la reprise et rêve de croissance, comme les belles femmes d’aujourd’hui rêvent de stéatopygie à la brésilienne. Son fonds de commerce est en jeu !
Et je me disais voyant s’agiter ces poupées du Régime, que leur grande faute devant l’histoire n’aura pas été de faire un constat erroné de la situation économique actuelle, mais de n’avoir pas prévu la sortie du monde capitaliste, au vu de l’incompatibilité de ce système avec le bonheur de tous et de l’effrayant avenir qu’il nous réserve.

Farce, quenelle et attrape.

Dieudonné, le clown, on a envie à la fois de lui botter le cul et d’admirer son courage. Il fait envie par sa détermination et en même temps, on ne peut pas s’empêcher d’avoir, par une sorte d’instinct, la répulsion à l’écoute de certaines de ses idées.
De là à l’interdire et à le poursuivre jusqu’à supprimer ses spectacles, voilà qui montre le vrai visage de ceux qui maîtrisent les médias et qui ne veulent à aucun prix que l’on se serve de leurs amplis pour diffuser d’autres façons de rire et de tenir la boutique que les leurs.
Avec la plainte de Radio France contre Dieudonné pour les propos tenus dans son dernier spectacle à l’encontre de Patrick Cohen, animateur de la tranche 7/9 sur France Inter, cette partie de bras de fer rappelle Coluche viré de RMC pour « - Tu as vu monter Stéphanie ? – Non. J’ai vu monter Carlo ».
Que cette partie de l’opinion qui fulmine et tempête à chaque fois que Dieudonné dérape ait raison ou tort, le danger viendrait plutôt du législateur qui marquerait les limites de la liberté d’expression et qui verrait la France revenir à la censure, manière ancienne de faire taire les gens.
Si Dieudonné excite tant les Ligues et les Coteries, c’est parce que l’humoriste a du talent. La « vertu » officielle se fiche des Internautes, même si certains dépassent l’humoriste en virulence. Elle ne craint que la popularité.
Reste que si les Ligues venaient à l’emporter, ce serait un jour noir.
« Existe-t-il des moyens d'empêcher Dieudonné de tenir de tels propos et de manière plus générale peut-on faire en sorte que des dérapages racistes et/ou antisémites n'aient pas lieu? » s’interroge le Huffington Post d’Anne Sinclair… « …c'est que la justice a déjà beaucoup œuvré contre lui. Mais les nombreuses amendes qu'il a récoltées ne l'ont pas freiné. Et pour cause, l'humoriste ne les paye pas. Avant d'être condamné à 28.000 euros le mois dernier, l'ancien acolyte d'Elie Semoun avait déjà une ardoise de 36.000 euros résultant de six précédentes condamnations. »
Et si les Ligues arrivaient à faire mettre l’humoriste en prison pour ses amendes impayées ?
Les Ligues se rendent-elles compte de ce que cela signifierait ? Dieudonné ne demande que ça ! Vous pensez un séjour en prison pour des propos tenus sur scène !
C’est la notoriété assurée pour dix ans !

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A-t-on déjà vu ses sketches ? Je les ai vus, pas tous, mais bien celui où il égratigne Patrick Cohen. Ils sont très drôles et probablement les mieux enlevés de toute la place parisienne. Il s’est fait des ennemis à coup sûr, dont certains le sont moins pour certains dérapages racistes que pour la jalousie que son talent suscite. Il s’est fait aussi beaucoup d’amis, qui ne voient pas tous dans la Quenelle, le salut hitlérien à l’envers, mais une bonne blague contre le système et ses maffieux.
Son sketch contre le nazisme, Adolphe Hitler dans son bunker avec les Russes à trois cents mètres, c’est hilarant, bouffon, on rit de cette période épouvantable, et je ne vois pas en quoi l’artiste serait un antisémite profond, un nazi rentré et un antioccidental notoire.
Le moment où Adolphe engueule Éva Braun parce qu’elle ne prend pas la poussière du bunker est irrésistible.
Le condamner en vertu du patriotisme ulcéré, de la morale d’État et des gens en place, au souvenir de l’Holocauste, pour des mots !... des mots d’un baladin… On voit bien comme l’industrie du spectacle est plongée dans la politique depuis que ceux qui l’organisent ont une idée derrière la tête : pérenniser le système !
Mais encore faut-il que ceux qui sont « outragés » par les propos de Dieudonné soient des personnes respectables et au-dessus des basses contingences. Or, les porte-paroles de la morale dans les gazettes sont les mêmes qui perpètrent des crimes envers les pauvres, les ouvriers, les vieux dans une société qu’ils bâtissent pour eux, de plus en plus inégalitaire et inhumaine. Alors, leur morale…
Ceux qui ont mis sur les rails des wagons plombés sont encore la honte des temps présents. Comment en parler ? C’est bien simple, les gens du spectacle n’en parlent pas, sinon le petit doigt sur la couture du pantalon. Verve excessive et honteuse diront les uns en citant Dieudonné, peut-être diront les autres, mais prise hors du contexte du sketch, intégrée dans le texte entier, Adam ne peut s’empêcher de mordre dans la pomme fatale.
On en revient à l’interrogation de Desproges « Peut-on rire de tout ? ».
Si oui, en quoi cela nie-t-il l’holocauste ?... Sinon dans une certaine forme d’irrespect au même titre que celle qu’emploient les humoristes ferraillant contre les religions.
Valérie Lemercier a des mots très justes, qualifiant l’artiste d’extrêmement doué.
Que peut-on dire d’autre, sinon que l’Histoire fourmille de tyrans, plus abjects les uns que les autres, de système totalitaires abominables. L’Antiquité a utilisé des millions d’esclaves pour que les Grecs et les Romains jouent de la lyre et fassent des vers. Pourquoi ne pas poursuivre Jacqueline de Romilly et Castelot pour l’apologie de génocides antiques ?
Il faudra bien tourner un jour la page d’Adolphe Hitler et des adolphins, comme on a tourné celle de Nabuchodonosor. Sans rien oublier – enfin pour une ou deux générations encore – des horreurs et des acharnements contre les Juifs, les Tziganes, les Résistants, les Polonais, les Russes et combien d’autres, que ce monstre contemplait d’un œil froid depuis son Berghof de Bavière.
Et puis rions, nom de Dieu ! Et foutons la paix à Dieudonné. C’est la meilleure façon de montrer que le rire désarme

28 décembre 2013

Oh Johnny… oh !

Le Soir a pété les plombs ! L’affaire du CEO traumatise le CA du journal qui dope la rédaction. Ce vendredi, encore deux articles pour Johnny… Ah que c’est bon ! Ces lectures répétitives me font un bien fou ! Enfin, les bourgeois sortent du bois, brandissent des fourches et des bâtons. J’aime cette contre-politique un peu bête, tels qu’ils sont. J’en arrive à plaindre les pauvres créatures qui bossent pour ces fous de privilèges. Ce n’est pas qu’ils aient choisi leur camp, ils bossent avec des malades nerveux parce qu’ils le sont un peu aussi quelque part.
Enfin, ressortir le Bel Armand de la naphtaline des armoires à dossiers pour l’occasion, trop, c’est trop ! Mais qui en a eu l’idée ?
Et le titre : Armand De Decker: «Le politique méconnaît la culture économique» !
Le Beau Brummel ucclois avouant publiquement qu’il ne connaît rien à la culture économique, même si dans le corps de l’article, il se fait passer pour une exception, faut-il qu’il soit lui aussi traumatisé par la démission de Johnny !
Enfin, on ne va pas passer la nuit là-dessus, mais tout de même engager le fer pour des élections de mai, c’est prématuré, surtout en mettant le CEO en tête de pont pour pénétrer l’adversaire !
Curieusement ces bons Belges, Didier Hamann, Christophe Berti, François Mathieu, Hubert Vanslembrouck, Mame Delvaux, Emmannuelle Praet, tous ces illustres du Soir et Cie nous préviennent : nous allons attirer l’attention des grands groupes financiers sur la manière dont les socialistes traitent les CEO. Ce faisant, ils font le nécessaire par leurs cris et les mines épouvantées pour le faire à notre place ! C’est une attitude peu patriotique pour de grands patriotes !
Et dire que je voulais faire un papier sur François Hollande et sa promesse non tenue de faire baisser le chômage et, au lieu de ça, ces dingues du journal bruxellois m’en détournent !
Pourtant, il y a un lien. Il y en a même plusieurs !
Le Bel Armand n’a-t-il pas décrié le politique en écrivant qu’il ne connaissait rien à l’économie ? On en a déjà les preuves avec nos Grandeurs de la Région wallonne ! Serait-ce aussi valable pour la France ? Pourtant Hollande passe pour un bon économiste. Il n’a pas fait l’ENA pour rien.

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Son pari perdu, c’est aussi cette perte de confiance des gens dans les compétences économiques du Président français. Aussi bien, vouloir faire de l’emploi quand il n’y a pas de croissance, c’est engager des gens avec des contrats bidons, subventionnés par une augmentation de la dette.
Il est vrai que la reprise, c’est comme la courbe du chômage qui se dessine tous les trois mois et il faudra attendre fin janvier pour connaître les chiffres de décembre.
C’est égal, les Français n’ont cure de ces subtilités et voient bien que Hollande a perdu son deal.
Autre similitude, l’opinion commence à en avoir par-dessus la tête des querelles sur la manière de conduire le pays à la ruine par des CEO du privé ou des politiques affolés des mauvais résultats.
Les gens devinent ce que les journaux de droite, Le Figaro, comme Le Soir, ne voient pas : le success-story des belles années n’est plus qu’une chimère. Sans illusion, on court après quoi ? À de la survie ? On joue à éviter des malheurs ?
Ils auront beau faire, le Bel Armand contre les socialistes, Hollande avec les socialistes, tant que l’économie libérale imposera sa logique, il y aura des CEO à un million d’€ la tête et des naïfs, pour ne pas dire des imbéciles, à peau de balles.
Allez, dira la direction du Soir, il nous reste de beaux jours.
Champagne pour tout le monde !

27 décembre 2013

Encore un CEO (1) chômeur !

Loin de moi l’idée de donner un satisfecit au PS et à son chef Di Rupo, malgré l’opinion qui leur est favorable, mais devant le déchaînement de la presse bourgeoise au départ de Johnny Thijs, CEO de la Poste, du coup le ministre Mabille accablé par ce départ dont on lui impute la faute, me devient presque sympathique.
Et si après avoir secoué le cocotier, ce gouvernement s’attaquait aux autres gros salaires, par exemple ceux qu’ils perçoivent pour nous conduire à la ruine sociale, on ne pourrait que les en féliciter.
Avec Di Rupo aux manettes, il n’y a pas de danger, Flahaut peut dormir sur ses 700.000 !...
Évidemment Elio file à l’anglaise. Il se refait de la popularité en visitant nos casques bleus au Liban. Le bain de foule de la virilité armée n’est pas pour lui déplaire. Le Petit Futé montois laisse le pauvre Mabille se dépêtrer tout seul, la meute à ses basques. Monseigneur de Mons sait bien que la presse ne peut pas l’ignorer dans sa « noble mission ». Le petit papa Noël de nos militaires a sans doute rempli sa hotte de bonnes paroles et de confiserie.
Le plus gonflé des poursuivants de ceux qui veulent s’attaquer aux gros salaires, c’est encore Jean-Luc Dehaene qui a sans doute oublié qu’il l’avait échappé belle dans sa gestion lorsqu’il était à la tête de Dexia de 2006 à 2008, boosté par le gouvernement de l’époque à ce poste pour redresser la banque.
On connaît la suite, ses émoluments royaux pour une gestion calamiteuse. Son sauf-conduit du gouvernement, sans lequel il se retrouvait comptable en justice des deniers des petits porteurs.
Heureusement que le camp des pro-Thijs n’est guère étoffé. On ne peut pas dire que l’opinion suit : nos gazettes nationales, quelques CDH-CD&V et les Libéraux, les beaux quartiers d’Uccle, le C.A. de Rossel, des cadres par-ci par-là, approuvent le salaire du CEO, voilà qui est bien peu !
C’est dur à faire avaler à la population en ces temps de crise, un engouement pareil pour ce gros salaire, d’autant que les exclusions au chômage continue de grossir les misérables à l’autre bout de la chaîne. Le Soir à la tête des « mutins réactionnaires », a publié une nouvelle interview selon laquelle ce n’est pas tant pour la baisse de salaire que Thijs jette l’éponge, c’est pour la manière dont Mabille l’a traité !
Pour le coup, si Mame Delvaux veut se bouger le cul pour trouver quelque chose de vraiment convainquant, il va falloir qu’elle puise dans ses réserves. Cet éditorial là, on ne pourra pas dire que ce sera du populisme.

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Pour en revenir au rescapé de Dexia, Jean-Luc aurait reproché jeudi au gouvernement d'avoir commis "deux grosses erreurs" dans le dossier bpost après que Johnny Thijs, eut décidé de ne pas poursuivre son travail à la tête de la société après deux mandats.
Le respect d’abord, à croire qu’ils se sont consultés Thijs et lui, selon Dehaene, le gouvernement aurait mené la discussion sur la place publique ! En voilà une drôle de conception de la démocratie. Le peuple n’a pas le droit de connaître les salaires des CEO que le gouvernement nomme ! Évidemment, dans son cas, c’est un salaire difficile à défendre. Pour un bilan qui n’est pas le sommet de la réussite, bien que le Soir écrive le contraire, c’est beaucoup.
Toujours d’après le CD&V Dehaene, le gouvernement ne devrait pas mettre son nez dans les affaires des entreprises publiques. Déjà que l’économie libérale se fiche du monde, planque toujours ses capitaux dans des paradis fiscaux (la valeur de l’argent sale de nos « démocraties » équivaut à la moitié de la dette mondiale ! Les tricheurs belges y ont une petite pincée de pépettes), l’actionnaire principal serait interdit d’observations et de remarques !
Il est vrai que les ministres ont toujours été un peu patauds et peu crédibles quand ils parachutent un copain de parti dans une entreprise publique. Mais ce n’est pas une raison pour que les hyperdoués des hauteurs organisationnelles ne doivent pas enlever leur casquette devant leur employeur, c’est-à-dire Nous.
Et c’est plutôt Monsieur Thijs le malpoli et l’inélégant.
On sait le peu de science des affaires des ministres wallons, par exemple, et on se doute que cela soit pareil à la Région flamande.
Évidemment habitué à gagner gros, bons ou mauvais services, Jean-Luc trouve que le salaire de Johnny était le juste prix et que le couper carrément de 500.000 €, était profondément injuste.
Fermons le ban, ces gens vont me gâcher le deuxième Réveillon, celui des paillettes et des bons mots.
Alors, si l’on parlait d’autre chose ?
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1. Chief Executive Officer contre Président Directeur Général. C'est un peu comme Superman contre Superdupont, un combat inégal, remporté par CEO.
Un CEO, ça fait du sport, ça porte des costumes branchés ou même du streetwear, c'est entouré de jolies filles, ça tutoie tout le monde et ça parle anglais avec un accent américain prononcé.

26 décembre 2013

Projections.

C’est inutile de suivre les économistes pour décrypter l’avenir, ceux qui se sont lourdement trompés en 2008, seront encore là en 2014. Autant vaudrait lire les horoscopes et s’adonner à la magie, comme les regrets et la nostalgie des Trente Glorieuses, le passé est mort et l’avenir incertain.
Ce n’est pas la crise 1929 pour la simple raison que celle de 29 avait encore devant elle à exploiter toutes les richesses naturelles pratiquement intactes et une perspective de guerre et de redressement..
C’est demain qui importe, demain et les autres jours, à un moment charnière où tout à un sens, pour la génération qui chavire et la suivante qui tentera de redresser la barque et poursuivre le chemin.
Une réalité saute aux yeux, les progrès techniques, l’usure des sols et la démographie galopante seront nécessairement conjugués et être pris en compte, dans quelque direction nous allions.
Le système libéral en sera là, s’il veut poursuivre ses activités dans l’ordre actuel.
Mais il ne pourra maîtriser cette réalité, parce qu’il pousse dans tous les sens et chacun de ses éléments agit individuellement et égoïstement. Dans des mains de particuliers aux intérêts divergents, le système est inamendable, parce qu’incontrôlable !
Il poursuivra donc sa course folle jusqu’à ce qu’un pouvoir politique l’arrête ou l’accélère, c’est-à-dire le fasse imploser ou le mette sous perfusion.
En Belgique, avec les adorateurs qu’il a : politique, presse, économie, etc. faisant l’opinion très majoritaire, il n’est pas près de trépasser.
Il n’en reste pas moins que sur les débris de la démocratie et sur l’accélération de la folie de l’argent, base du monde, la misère grandit et l’emploi se raréfie.
Car, il faudra bien en trouver de l’emploi dans les prochaines décennies.
La plupart des nouveaux métiers dans vingt ans n’existent pas encore, ou seulement à l’état embryonnaire, disent les optimistes qui espèrent beaucoup de l’innovation technique.
Car la machine ne fonctionne plus comme avant. Les erreurs, on les connaît et on les pratique encore depuis vingt ans qu’ils ont fait la preuve de leur nocivité.
L’emploi proposé irait-il à l’encontre de la nature humaine, volontiers casanière et trouvant dans la régularité des cycles travail, loisir, sommeil, un équilibre en train d’être perturbé par ce qui se prépare ? A savoir l’emploi déstructuré, le temps plein à durée indéterminée devenant rare. A ce qui existe déjà, dans ce domaine, on voit ce qui nous attend.
On sait dans les formes actuelles du travail « aidé » par les subsides d’État, l’évolution des mi-temps, horaires atypiques et autres propositions de groupements d’employeurs, la disparition progressive des règles du contrat de travail et la désagrégation du modèle ancien.
Les emplois du futur concerneront les services aux entreprises (informatique, juridique, maintenance, nettoyage, ingénierie, conseil, recherche, etc.), les services aux collectivités et à la personne (santé, éducation, loisirs, culture...) et l’intermédiation, qui comprend la finance mais aussi la logistique. La précarité plus grande des métiers dans les petites PME qui promouvront des activités nouvelles est à l’image de ces mêmes PME d’aujourd’hui agglutinées autour de quelques grands groupes dont elles ont sous-traité certaines tâches, mais aussi prises par l’effet secondaire, les licenciements de groupe. L’indifférence est le sort réservé aux travailleurs de ces petites entreprises, lorsque les grandes pour lesquelles elles travaillent, abandonnent des productions et des sites industriels.
Les métiers nouveaux ou en transformation géreront les applications pour smartphone, le numérique, les extracteurs de donnée et la génomique pour soigner les malades.
Les experts sur l’évaluation et l’économie de la consommation d’énergie des entreprises seront bien placés. Le traitement des déchets et l’environnement tiendront la vedette. Gérer les ressources en eau, déceler les mélanges de produits qui pourraient être toxiques, seront autant de fonctions nécessaires.

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De tout cela deux certitudes.
La première : les emplois de haute technicité exigeant des spécialistes ne procureront pas de travail pour tous les diplômés.
La seconde : la grande masse des citoyens, celle des petits boulots et des métiers accessibles à tous, en trouvera encore moins.
Aucun des problèmes de notre temps ne sera résolu de cette manière.
Le désastre d’une société constituée d’une minorité vivant dans des îlots de confort, protégée par des miradors et des vigiles, au cœur des cités peuplées de gens misérables, voilà la suite logique du système actuel.
Cette vision un 25 décembre, c’est Marie faisant une fausse-couche.
Sinon, Il est possible de voir le PS revenir vers une gauche renouvelées sous une variante du thème ancien « La propriété, c’est le vol ».
Ce n’est pas du gâteau non plus, ce sera « la misère partagée » et donc moins violente, dans une société équitable, avec des solidarités accrues et diverses, à condition que la gauche convainque les misérables eux-mêmes de voter pour elle, ce qui est un paradoxe !
Jusqu’à présent, à vue d’œil, l’avenir va plutôt du côté des miradors.

25 décembre 2013

Le Soir et le facteur.

Décidément, ils sont incorrigibles.
Il fallait marquer le coup des hommes « providentiels » acquis à prix d’or de nos entreprises publiques, dont certains politiques « de gauche » (1) soulignent l’énormité de leurs revenus d’une part et, d’autre part, l’abondance des larmes de la presse stipendiée par ses mécènes au départ de l’un d’entre eux : Johnny Thijs, CIO, l’homme « indispensable » de la poste.
C’est un véritable complot des pouvoirs occultes et de la Presse belge. Il ne faut pas que le départ du postier en chef passe inaperçu !
Il y a un test que le lecteur peut faire sur le Soir en ligne très rapidement.
Les articles people sans grand intérêt mais qui nourrissent le gros des lecteurs, Le Soir appâtent ces derniers avec une entrée du genre « parade de foire » comme jadis on en voyait, puis, tombe la petite ritournelle « La suite pour les Abonnés » et vous n’en saurez pas plus, à moins de mettre une pièce dans la tirelire.
Mais, quand il s’agit d’enfoncer le clou de l’idéologie monarcho-capitaliste, alors vous avez droit au tout gratuit, avec en supplément pour Johnny Thijs, Béatrice Delvaux, vedette un peu passée de mode, dans « Le Soir 17 heures », mais toujours farouchement bourgeoise et de « bon sens », du même moule qu’Emmanuelle Praet.
Ainsi, ce jour de Noël on a eu l’article de fond, l’interview de Baudouin Meunier, ex responsable du marketing du CIO Thys et Miss Delvaux dans son éloge du dit, genre où elle excelle particulièrement.
Trois en un et tous en lecture de A à Z, c’est merveilleux d’indécence.
On en a fait beaucoup moins pour la fin – ou presque – de la sidérurgie du bassin liégeois. Les ouvriers n’ont pas eu droit à ce genre d’égard.
Vous pensez un mec qui se débat dans la malchance depuis qu’il est né, n’intéresse personne. On ne sait même pas ce dont il est capable, son niveau d’intelligence, etc. Il n’entre pas dans les « codes ». Tout le monde s’en fout. On lui a demandé de bosser aux merdes qu’on lui donnait. Quand il n’y en eut plus, on s’en est débarrassé, logique. Un jour, ce sera la même chose pour les journalistes du Soir. On leur aura demandé d’écrire des merdes. Ils l’on fait. Le truc aura foiré. On les fout dehors. Logique.
Par contre, le Thys, c’est autre chose… Madame Delvaux se rend-elle compte de ce que ses propos contiennent de mépris pour ceux qui bossent à 1500 € le mois ?

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Thys est plus intéressant, à cause de l’énormité de son salaire ?
On peut demander aux facteurs ce qu’ils en pensent. Personnellement en tant qu’usager, je trouve que la poste n’est plus ce qu’elle était. Les tournées manquent de régularité. Le facteur n’a plus le temps pour rien. Quand il sonne pour un colis, si vous ne dégringolez pas les étages en vitesse, vous avez droit au petit papier avec lequel vous vous retrouvez à faire la file dans un supermarché, qui fait office de poste et dans lequel vous n’avez jamais mis les pieds.
Les quelques rares endroits qui sont encore de vraies postes, vous n’avez qu’à prendre un ticket et attendre votre tour. Tout le monde n’a pas un ordinateur pour envoyer soi-même les ordres de paiement, beaucoup de vieilles personnes et des jeunes désargentés n’ont pas d’ordinateur, si bien qu’elles sont obligées trois ou quatre fois par mois de faire la file dans les rares postes qui subsistent.
Et Miss Delvaux trouve que Thijs était innovant, méritait son salaire et s’en va à cause d’un gouvernement qui veut réduire à 650.00 €, ce qu’il ramassait à 1,12 ! Il est vrai qu’avec les avantages, Flahaut en rafle 700.000. On pourrait lui demander s’il ne veut pas reprendre la Poste avec sa sinécure de la Chambre, en un cumul patriotique ?
Enfin, les masques tombent de cette presse à la botte. Parole, ils parlent tous de Thys de la même manière ! Pas une louange ne manque, c’est parfait. Trop même, ils devraient se méfier.
Voilà un aperçu, toujours dans le Soir dans sa petite revue de presse :
« Dans les colonnes du Tijd et de L’Echo mardi, ils fustigent notamment l’attitude du ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille (PS)…. Karel Vinck, 75 ans, qui a travaillé pour Bekaert, l’Union Minière, la SNCB et Umicore, parle ainsi de Jean-Pascal Labille comme d’un « homme dangereux », qui ne sait pas ce qu’est une entreprise… Luc Bertrand, directeur du holding Ackermans & van Haaren, souligne lui les dangers d’un tel départ si tôt après l’introduction en bourse… Paul Buysse, président de Bekaert, se montre sévère à l’égard du ministre socialiste. »
Avec la presse politisée au moins on achetait des papiers avec des opinions différentes. Aujourd’hui, sous l’étiquette apolitique, la presse cache sa véritable nature essentiellement politique, chargée des intérêts de la droite classique.
Et ces torchons se demandent pourquoi ils perdent des lecteurs !
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1. La gauche existe-t-elle encore, tant le PS s’affiche avec le pouvoir libéral ?

24 décembre 2013

La démocratie derrière les barreaux.

Qu’on ne nous raconte pas des blagues. Le nombre de prisonniers dans les prisons est un signe important du degré de civilisation d’un pays.
Une forte délinquance en perpétuelle augmentation n’est pas un bon signe social. La répression et le plein des prisons, c’est quand la société a échoué et qu’elle est au bout du rouleau.
La bonne santé sociale n’augmente pas la convoitise, le déclin et la pauvreté, oui !
Le nombre de prisonniers indique l’insécurité qui règne en-dehors de la prison. Plus elle se remplit, plus l’insécurité est grande, et non l’inverse.
On peut d’après les chiffres se faire une idée de la dégradation des mœurs liée au désert social.
Nous en sommes à 12.000 détenus pour 9.500 places disponibles. Ces 9.500 places le législateur les avait prévues dans les années soixante, époque qui n’atteignait pas ce nombre. C’est donc une source de renseignement sur l’évolution des crimes et délits.
À regarder la société américaine, au sommet de la « civilisation » du commerce et de la ville- marchandise vers laquelle nos élites nous poussent, on n’est pas rassuré. La construction de prisons adaptées au nombre de détenus ne satisfera pas les prévisions en la matière.
A l’heure actuelle et statistiquement, nous sommes loin d’atteindre le degré de criminalité des USA, un des plus élevés du monde par mille habitants, même si les USA plafonnent. La criminalité y serait même en baisse. L’évolution démographique joue un rôle..
En Belgique, certaines projections situent à près de 20.000 le nombre de détenus pour la fin de cette décennie.
Ne croyez-vous pas qu’il serait temps de convoquer les états généraux pour tenter d’humanisé cette « civilisation » du commerce et de l’argent, de chercher les causes de la petite délinquance, surtout ?

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Certains placent la liberté d’entreprendre bien au-dessus de la liberté tout court. Ils font de la statistique une arme un tantinet raciste en prétendant que la délinquance est en augmentation à cause des étrangers que nous tentons d’assimiler « sans beaucoup de succès ».
Par le passé, se sont bien intégrés des populations d’origine polonaise, espagnole et italienne. La délinquance, à l’époque, n’a augmenté qu’en fonction de l’accroissement de la population, ce qui est logique.
Les immigrations extérieures à l’Europe n’ont pas apporté une plus forte délinquance. Que je sache les Turcs et les populations du Maghreb, d’Orient et d’Extrême-Orient sont des victimes indirectes, dans la mesure où l’opinion manipulée les confond avec les intégristes religieux violents. Notre mode de vie s’est diversifiée et nourrie de celle des autres.
On en revient toujours à la même conclusion : ce sont les conditions sociales et le niveau de vie des habitants, les facteurs essentiels à la montée des violences et des petits délits.
D’autres facteurs mineurs viennent alourdir les chiffres. Celui, par exemple, de la détention provisoire qui touche plus les petits délinquants d’origine modeste que les autres, à cause de la méfiance des juges vis-à-vis des pauvres, puisqu’ils n’ont pratiquement aucune garantie de solvabilité.
Les prisons que l’on va construire et celles qui existent exigent de la surveillance et de la maintenance, un personnel spécialisé et des policiers pour les va-et-vient du tribunal à la prison.
Ce type de société qui fait croître la délinquance en même temps que la misère a choisi de dépenser beaucoup pour mettre « hors d’état de nuire » celles et ceux qu’elle condamne économiquement, en même temps qu’elle dépense sans compter en hommes et en moyens pour renforcer sa sécurité.
C’est une façon de voir les choses qui à terme détruit le maillage social, nie les libertés et condamne la démocratie aux barbelés et aux miradors, dans un carcan de type bourgeois.
La croissance – sirop Typhon des maux qu’engendre le capitalisme – est une illusion de plus.

23 décembre 2013

Indigné d’indignations.

Le pauvre Hessel est mort en emportant son indignation. Il n’a rien résolu du tout, par contre il a créé un courant d’indignations en continu. S’il revenait, il serait atterré.
C’était déjà une indignation de son temps : les salaires des patrons des entreprises publiques sont sur le tapis. Les prises de position, les déclarations de principe étaient incantatoires et de manière à masquer l’indigence de la décision.
Non, les salaires des patrons ne seront pas plafonnés. Oui, le successeur de Bellens empochera 600.000 € de salaire annuel, non, il ne sera déterminé nulle part qu’un salaire de CIO ne pourra dépasser vingt fois le plus bas salaire de son entreprise.
Plus on trouve des arguments pour limiter les salaires de base, couper dans les primes et salaires différés, plus on trouve les mêmes arguments, mais inversés, pour maintenir, voire augmenter les salaires des patrons.
C’est comme ça et on ne refera pas le parti socialiste à la base de ce remue-ménage intempestif et inutile.
Wathelet, le meilleur coach des salaires élevés et le pourfendeur des trop gros salaires de base évoque le statut international du boss, pour un statut quo à la belge, c’est-à-dire une fausse diminution des gros salaires.
De quoi s’agit-il ? De trouver des gens capables de diriger des entreprises qui emploient des milliers de travailleurs. Leur mission consiste à trancher sur des rapports fournis par les directeurs et, enfin, de coordonner le tout dans le cadre d’un plan basé sur l’avenir.
Des gens capables de ça, il y en a des centaines en Belgique, aussi qualifiés, aussi doués des qualités d’intuition et de commandement, qui seraient partant pour un salaire bien moindre que celui imaginé à vingt fois le salaire minimum de l’entreprise et claironné comme l’étape prochaine, par miss Lalieux. .
L’argument suprême : nos élites dirigeantes iraient à la concurrence ! Bill Gates les attend avec impatience, Warren Buffet sort son carnet de chèque, Wall Street se désespère de ne pas les avoir, la Chine et la Russie les disputent, Poutine affrète un Iliouchine pour Zaventem…
Allons un peu de bon sens. La concurrence internationale n’a pas besoin de nos élites, apôtres des partis, mi-avocats, mi-camelots de leurs propres salades !

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On les voit venir avec leurs gros sabots. En défendant les gros salaires, les politiques défendent les leurs ! Un type qui fait bien son boulot pour 100.000 €, vous voyez la position d’un Flahaut à 700.000 ?
Un avocat moyen qui survit avec un salaire à 20.000 € devrait travailler 35 ans pour arriver au niveau d’un an de salaire d’un autre avocat, qui est sorti du métier pour faire président de la Chambre !
L’époque est aux indignations, il est vrai, mais des indignations ciblées par ceux qui ont intérêt à ce qu’on ne s’indigne pas de leurs privilèges.
La démocratie tolère les indignés de la chasse aux immigrés et les indignés du non-respect de la loi ; les indignés de la furie médiatique et les indignés qui n’ont rien à cacher réclamant plus de sécurité ; les indignés de la faim dans le monde et les indignés des États « démocratiques » qui tuent l’initiative par les impôts ; on n’a encore jamais vu l’indignation de celui qui dénoncerait ses propres privilèges. Pas folles les guêpes ! De même qu’on ne verra pas de sitôt des patrons s’indigner de leurs salaires, quand ils réduisent ceux de leur personnel.
L’indignation est-elle plus coupable venant des chefs syndicalistes et des député(e)s socialistes que des libéraux et des patrons ? Oui, puisqu’on reste dans le verbe – haut sans doute – mais non productif d’actions. A croire que Demelenne, Bodson et compagnie, tout en se posant en victimes, finissent par se ranger du côté de la députée PS Karine Lalieux, elle aussi chargée de faire croire que… alors qu’on fait le contraire.
Plaçons 2014 dans nos cœurs indignés, faisons-en l’année de l’indignation.
Nous n’en serons pas plus avancés.
L'indignation est une pièce de théâtre dont on connaît les actes par cœur mais qu’on ne se lasse pas de revoir et d’applaudir. .
L'indignation fait partie du système politico-médiatique et sert surtout à créer de l'immobilisme. La télévision attise le feu qui fait monter l’audience. S'indigner soulage les nerfs, fait croire à une activité qui combat l’indifférence.
En 2014, les indignations ne manqueront pas.

22 décembre 2013

Fin de série.

Pour les téléphiles acharnés, c’est le moment de perdre la mémoire, s’ils veulent se brancher sur leurs chaînes favorites. S’il y a bien une semaine copier/coller sur les années précédentes, c’est bien celle qu’on va traverser.
Les cotillons sont les mêmes, les blagues aussi et Patrick Sébastien a tellement pondu des œufs sur tous les plateaux que, des Frères Taloches à Laurent Géra, ils ont tous un air de famille. A quoi on les reconnaît ? Ils dégagent un ennui profond de déjà vu. Ils éclosent vieux. C’est à cause de Michel Drucker qui les couve du poids des ans.
Hakima essaie sa robe de l’année dernière. Elle a un peu forci, mais bon, dans ce qu’on voit ça ne saute pas aux yeux. Sera-t-elle reconduite à nous faire les yeux de biche à chaque fois qu’elle nous dévoile un malheur ? On ne sait pas. RTL essaie d’autres mensurations. Les chefs sont si capricieux ! Chez eux, il ne faut pas faire l’année de trop. Savoir se reconvertir au bon moment au MR, on finit carrière à l’Europe. C’est mieux qu’à l’ONEM, non ?
A part un légionnaire français qui vient de manger le cœur et la langue d’un nonagénaire et qui aurait dû remporter le prix master chef, on ressort les fausses truffes de l’année dernière. Est-ce que le cochon périgourdin est au courant, elles ont l’air plus vrai que les siennes ?
On aura droit à la déferlante sur la monarchie, le discours du nouveau roi, les perspectives d’avenir, tout ce qui relève le moral d’un pays qui déprime, la cour, Mathilde glamour, les princes dans une sorte de valse viennoise hors d’Autriche, pas une trahison, non, une reconstitution historique. Marcel Sel pourrait nous informer : est-ce que Mathilde porte une gaine ?
Gad Elmaleh et Charlotte de Monaco fous de bonheur, comment osez-vous faire la tronche ?
Les directions vous les livrent quasiment à poil sur le grand escalier du castel de la principauté. Vous pourrez les approcher en gros plan et quelqu’un les touchera pour vous, afin de vous prouver qu’on n’est pas chez Grévin. Pour l’effroi, ce ne sera que celle de l’affreux Robespierre dont on a refait la binette depuis un masque funéraire. Celui-là, il aura pourri la vie de la famille de Louis XVI, et des Réveillons 2013. Pour nous venger, le docteur Mabuse du musée de cire lui a fait une de ces gueules à pas croiser au coin d’un bois.
Johnny Depp et la reine des lesbiennes sont ensembles, vous ne le saviez pas ? Ce sera peut-être la surprise du Réveillon de l’an, celui de Noël est plutôt réservé aux dindes de la famille qui ne sont pas lesbiennes. Monseigneur Léonard sera ravi. Il a bien besoin d’avoir l’attention attirée par quelque chose d’autre que son chapeau de cardinal, le malheureux. D’ici le mois de février, il aura la tête chez le chapelier, Depp pourrait lui prendre les mesures.

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Michel Delpech est en rémission et Johnny Hallyday en permission de la maison de retraite. Le rocker est requinqué. On est prié de lire page 79 la raison qu’il a de l’être. Page 11, il est en main. Laetitia l’asticote dans une tenue qu’on dirait une Femen qui n’attend même plus l’église de la Madeleine pour se foutre à poil.
Michael Douglas se remet en ménage avec Zeta-Jones, pas fâché du tout d’avoir choppé un cancer rien qu’en lui faisant tous les soirs un cunnilingus de leur douze ans de mariage. Et après ça, des lecteurs osent écrire que je suis vulgaire !...
Vincent Cassel s’est cassé, nous on serait bien restés un peu plus longtemps avec Monica, mais dès qu’on a payé le libraire, on tourne pour rien les pages du magazine pour qu’elle vienne nous faire une petite gâterie. Si on ne se la fait pas nous-mêmes, qui nous la fera ? Le pape François ne lave que les pieds.
Seule ombre au tableau de la féérie, le coin des morts. Il faut toujours que la nécro vienne briser notre bonheur. La semaine dernière, on en sortait enfin après la grande parade de la mort de Mandela. A quinze jours près, on, frisait la catastrophe. On se demande même si on n’a pas fait ce qu’il fallait pour éviter les Réveillons ? Vous voyez les cœurs sensibles arrêtés par la nouvelle en pleine danse des canards, le chapeau pointu de travers et une main sur la fesse droite siliconée juste devant ?
Cette année la nécro est rassurante, enfin pour les jeunesses de 70 ans : Georgette Plana, 95 ans, Esther Williams, 91 ans, comme quoi la natation ça rapporte et ça conserve, André Verchuren, 92 ans, etc. Les jeunes ne les ont jamais connus sur la piste aux étoiles, c’est moins triste de les perdre. On ne sait pas qui c’est, ils ont bien vécu, alors basta !... Tout de suite on s’accroche à un déhanchement de Stromae. Comment, il sera à 92 ans ? Inconnu comme les autres… la poisse.
Controverse fait sa dernière sortie avant les confiseurs, Mise au point pareil. Ils ne vont pas nous casser le coup par des sujets désolants comme la fin dans le monde, les réfugiés de Lampedusa ou le salaire d’André Flahaut ?
On a un sujet en or pour la dernière, il paraît que de fausses maîtresses d’écoles font des films pornos dans des cours de récré. Les gosses qui visionnent toutes les breloques du hard reconnaissent leurs classes. « T’as vu, la suppléante, en levrette sous le préau ! Pourvu qu’on glisse pas sur l’huile de chez Durex à la récré ! ». Les parents rigolent… Et là encore, on dira que je fais vulgaire !...
Allez, bons Réveillons les ringards !...

21 décembre 2013

Scandale sur la pointe des pieds !

Les six cents fonctionnaires de la Cour des Comptes ont planché sur le budget des Régions et notamment sur celui qui nous intéresse le plus : la Wallonne.
Quoique nommés par la Chambre des représentants, c’est-à-dire par les partis, le Bureau de cette Institution ne peut pas dire n’importe quoi, par exemple que ces messieurs présidents des partis ou faisant partie du gouvernement leur souffleraient mezzo voce ce que doivent trouver les six cents pour justifier d’un salaire. Non, non !... pas d’obscures manœuvres, surtout ne pas imiter celles d’Antoine.
Se surveillant mutuellement ces pontes sont donc fiables et sincères par nécessité.
Voilà bien pourquoi nous pouvons être inquiets à la lecture de ce rapport (c’est un droit du citoyen de le demander et de l’obtenir). Elle délivre ni plus ni moins un certificat accablant d’incompétence aux ministres de la Région et notamment à André Antoine et Rudy Demotte.
Elle met en relief l’impudence d’Antoine et Demotte, puisqu’ils se sont joués des parlementaires wallons dans leurs déclarations sur les comptes de la Région.
L’imposture tient dans deux chiffres.
André Antoine annonçait en commission que la dette de la Région atteignait 6,25 milliards d’euros. La Cour trouve à l’analyse des dossiers qu’elle est de 11, 237 milliards d’euros !
Excusez du peu, mais c’est une information énorme, qui devrait mettre dans de beaux draps tous les ministres de la Région.
Dans les semaines à venir, les réactions des divers milieux concernés seront très intéressantes.
Il y a d’abord celles de nos menteurs pathétiques. Autre milieu, celui de la Cour des comptes, elle n’a évidemment aucun pouvoir, met les dossiers à plat et c’est le législatif qui agit ou n’agit pas en conséquence. Comme les socialistes règnent en maîtres au parlement wallon, on va bien voir comment ils vont soutenir Demotte, le chef de l’exécutif.
Autre réaction, celle de la presse. Comme elle est fortement politisée, quoique nos oiseaux au beau plumage en disent, nous verrons bien quelles initiatives elle prendra et comment, éventuellement, elle va noyer le poisson.
Tout dépendra d’elle pour que l’électeur se réveille ou poursuive son sommeil de plomb jusqu’aux élections. Nous avons eu ce soir un bref aperçu sur RTL, aussitôt l’écart des 5 milliards de différence sortis des lèvres de Hakima, voilà Antoine qui apparaît sur la pelloche tombant des nues « Quoi, quoi ! mais on a toujours dissocié des comptes, les prêts et les machins… ».
La situation est scandaleuse !
Ce gouvernement nous trompe et nous ment. La différence est le résultat d’un manque de rigueur dans la gestion des finances publiques, un laisser-aller coupable, pour ne pas dire criminel !

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La première faute est organisationnelle. Il est tout à fait insensé de maintenir des gestionnaires politiques avec les traitements qu’ils ont dans des situations de doublons sinon de triplettes dans une Wallonie exsangue. On a estimé que des économies énormes pourraient être faites rien que dans l’organigramme des responsabilités publiques à tous les échelons, traitements et privilèges.
Cette bombe de la Cour des Comptes est à fragmentations. Il se pourrait même que la dette soit supérieure encore aux 11 milliards et que dans quelques années, certaines parties viennent à exploser par l’effet des garanties, comme celles accordées à la Société wallonne de logement, le circuit de Francorchamps, etc. La Région pourrait se trouver un jour en première ligne.
Sans vouloir prétendre qu’on lui ait caché sciemment des dossiers, la Cour laisse supposer que la Région a des squelettes dans des placards puisqu’elle ne dispose pas de toutes les données, et notamment celles des participations financières que la Région aurait acquises par l’intermédiaire de mandataires.
Ah ! ces avocats qui nous cornaquent, que n’avons-nous placé plutôt qu’Antoine, un bon et brave comptable à la tête de nos finances, un de ces petits comptables méticuleux et honnête qui eût conservé le sens du devoir et celui de la vraie économie !
Voulez-vous que je vous dise : il ne se passera rien que de très banal. Antoine et Demotte, après les fêtes, retrouveront leurs façons et leurs facondes. Borsus et le MR n’attendent qu’une occasion de refaire alliance avec les deux ci-avant désignés, avant de rentrer dans le silence complice.
Dans deux ou trois législatures, quand Demotte, Antoine et Borsus seront à la retraite ou morts, la dette pourrira la vie des avocats du futur. Ce sera l’esclavage définitif du peuple ou la fin d’une Région wallonne d’incapables et de corrompus.
On en reviendra à la lutte classique entre le travail et le capital.
Alors, on s’apercevra, qu’on aurait dû commencer par là !

20 décembre 2013

Assholes ou Trouducs ?

La théorie d’Aaron James sur les “Assholes” (littéralement trou-du-cul) reflète assez bien les diverses personnalités qui peuplent le firmament belge de la politique et du journalisme conjugués.
On vient d’en débusquer trois d’un coup aujourd’hui dans les gazettes.
"Didier Reynders sans tabou". Entretiens avec Martin Buxant et Francis Van de Woestyne – Editions Racine. Pour un peu moins de vingt euros, les deux « écrivains » et leur modèle, nous livre la plus belle lèche de l’année.
L’interview des trois en même temps sur RTL, consacrée à l’oeuvrette, est proprement insupportable, l’article de la Libre et la quatrième de couverture de l’élégie, ça suffit. C’était impossible d’aller plus loin. Toute autre lecture, y compris celle de l’annuaire des téléphones et les publicités Carrefour valent mille fois plus en intérêt.
Les Éditions Racine, en voilà un éditeur bien introduit chez les MR !
J’espère que les deux loustics qui ont ciré les pompes de l’illustre ont été payés. Faire ça gratuitement serait impardonnable. S’ils espèrent être remboursés sur la vente, ce n’est pas demain qu’ils paieront leurs loyers. A moins que ce ne soit un compte d’auteur et que Didjé va sortir ses biftons à la régalade : l’éditeur, les deux tourlourous de droite, RTL, la Libre, tout qui a pris sa part de l’entreprise.
Ce n’est qu’à Rome que les Augustes faisaient payer les arcs de triomphe au « bon » peuple. Il est vrai qu’en Belgique, les notes de frais ont parfois de drôles d’allures…
C’est chouette d’avoir à la botte un éditeur disponible par les temps qui courent. Essayez donc de leur filer un manuscrit aux gens des Éditions Racine, pour voir comment on va vous faire comprendre qu’ils ont autre chose à faire. Eussiez-vous été un nouveau Céline, un Flaubert, la réponse est toujours négative si on ne vous connaît pas dans un certain milieu.
C’est ce qui s’appelle faire une promotion sélective en littérature.

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Ce n’est pas interdit qu’un journaliste écrive sur un homme politique. Il y en a de talentueux et qui font ça très bien. Raphaëlle Bacqué du Monde s’y essaie parfois avec bonheur. Mais, elle ne fait pas une apologie. Elle n’écrit pas à la gloire de… Nos deux spécialistes de la brosse à reluire, oui !
Et dire que les Éditions Racine sont soi disant amateurs de « beaux livres » !
Reste qu’il faut trouver un langage moins direct à la traduction d’Assholes. Ces Américains sont des êtres frustres dont tout le plaisir consiste à dire « Putain » tous les six mots.
Nos Assholes sont beaucoup plus nombreux que notre trio de pointe belge. La vulgarité ça étonne, mais à un certain moment, ça lasse. Une classification s’impose. Leur désignation pose problème.
Le mot qui vient à l’esprit c’est connard. Encore qu’il désigne majoritairement des balourds en position de faire des boulettes, parfois aussi malfaisants ou simplement stupides, comme l’automobiliste qui en est un fameux et qui donne son nom aux autres au passage…
Nos connards ou nos Assholes - pourquoi pas les appeler Trouducs ? - vivent à nos crochets dans la fonction publique ou politique, sont avocats de naissance et cumulent les mandats. Ce sont nos morpions. Ils s’octroient des avantages grâce à leur position dominante. Ils sont persuadés d’être dans leur bon droit. Certains se prennent pour des monuments nationaux.
A l’écoute de leur propre gloire, ils restent sourds aux plaintes de leurs victimes.
Les Trouducs partagent les palmes de la nuisance avec diverses corporations pas toutes reconnues.
Certaines ont affaire à toutes sortes de milieux. Parfois dans des commissariats, des inspecteurs, qui manquent de manières, les traitent de sales cons !
Le Trouduc supérieur n’y va jamais, bien entendu. Il n’a pas besoin d’y gueuler « Vous savez qui je suis ». Vous pensez, c’est le Trouduc supérieur qui fait la loi !...
C’est même écrit dans le livre…

19 décembre 2013

Un manche à balles.

C’est au moment où la majorité vient de voter une loi interdisant les cirques à conserver certaines espèces sauvages dont les félins, qu’un maladroit inexpérimenté en a tué un dans un centre animalier d’attractions.
Morgi, le léopard tué la nuit dernière au Monde Sauvage d’Aywaille est d’une espèce dont il ne reste que quelques centaines d’individus dans la nature. Ce qui souligne l’intérêt des parcs animaliers d’en perpétuer la race, si possible, par des accouplements.
On peut comprendre l’intérêt de ce genre d’établissements, de ce seul point de vue. Qu’il faille compter sur le public pour que l’affaire soit viable, c’est évident.
Quand un parc animalier fait le contraire de ce que en quoi il est accrédité, cela ne va plus.
En cause, le manque de qualification du personnel.
Et comment engagerait-on des « experts » avec le peu de moyens dont ces entreprises disposent et le coût élevé de la nourriture et de l’environnement chauffé des félins, en cette période hivernale ?
Une enquête déterminera les circonstances, mais la bête n’est pas allée bien loin. Elle était restée dans l’enceinte du parc d’attraction. Qu’on ne vienne pas dire que les gens du parc et les Autorités se soient égayés dans les bois environnants, sans avoir fait le tour de la propriété et qu’à la tombée de la nuit, il ne soit resté qu’un seul gardien à faire sa ronde.
La disparition des espèces est naturelle lorsqu’elle est le fruit des modifications du climat et des sols. Les espèces ne disparaissent pas nécessairement. Dans un environnement préservé de la présence humaine, des survies par émigration ou transformation se font comme Darwin l’a expliqué dans son livre sur l’évolution.
Mais, ici, il s’agit d’autre chose. La multiplication de la population humaine est tout à fait responsable de l’élimination progressive de toute vie animale, dans la mesure où les bêtes ne sont ni des animaux d’agrément, ni des animaux de boucherie.
C’est un des graves problèmes qui se posent déjà aujourd’hui.
L’homme ne peut pas vivre seul dans un univers où n’existerait plus aucun autre grand mammifère que lui. Il y aurait rupture de la chaîne de la vie. Ce vide appellerait un autre tout aussi redoutable, la disparition de certains insectes, tout aussi nécessaires à la survie de l’espèce humaine. Les morts par centaine de milliers d’abeilles à la suite des pollutions par engrais chimiques de nos cultures devraient nous alarmer.

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Le pire ennemi de l’homme est encore lui-même dans sa multiplication déraisonnable, son système économique dévastateur, son incroyable ignorance et son insupportable façon de croire que tout est bon pour dominer la nature et de procéder sans vergogne à son exploitation déraisonnable..
Un léopard des neiges, ce n’est rien. On ne peut pas critiquer le garde, habitué sans doute à tuer des sangliers avec un fusil de gros calibre, probablement ignorant de l’importance de l’animal et peut-être tout glorieux de son tir réussi. Mais bon sang ! qu’on lui enlève au moins son fusil et qu’on lui apprenne le maniement d’une perche avec collier !
Et ce vétérinaire qui sort son fusil à seringue devant les caméras, pour expliquer la manœuvre, fait pitié. Comme le propriétaire du parc tout embarrassé et acculé à défendre son tireur.
Alors qu’un animal qui a la taille d’un chien de 30 kilos ne s’attaque pas aux hommes et qu’un bon familier des bêtes sauvages et en repérant une dans des circonstances particulières, aurait su, peut-être avec un filet ou sans, ramené la bête dans une cage.
Il y a bien d’autres sujets plus importants, me direz-vous. Par exemple, comment Maggie De Block traite les Afghans dix jours avant Noël.
D’accord. Ce n’est pas normal non plus. Et comme pour les félins dans les cirques, il conviendrait de faire une loi pour empêcher d’enfermer des étrangers dans des lieux de détentions indignes et de les traiter, comme l’actualité nous l’a fait découvrir, à Lampedusa.
Et ce n’est pas parce que l’Homme n’est pas une espèce en voie de disparition qu’il faut le traiter avec le même manque de respect que Morgi à Aywaille.

18 décembre 2013

Migration à la flamande.

Un titre du Soir avant de renvoyer le reste au journal payant :
De Block sur les Afghans: «Si les gens ne peuvent pas rester, ils doivent partir».
Si la secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration l’a vraiment dit, c’est consternant d’évidence, comme la planche d’un wc sur laquelle on ne s’assied que dans un but particulier, sinon qu’y ferait-on ?
Vous avez déjà vu quelqu’un dire « Je ne pourrais pas rester » et qui s’incruste ? A moins qu’en visite, à force de le prier de rester, il ne se décide. Maggie n’a quand même pas été jusqu’à prier de rester, alors que c’est à tort qu’on appelle son secrétariat « à l’Asile et à la Migration », on devrait plutôt dire « Secrétariat des gens qui ne peuvent pas rester ».
L’équivoque subsiste dans le verbe pouvoir. Ils ne peuvent pas rester parce qu’ils ont décidé de partir ou ils ne peuvent pas rester parce que Maggie De Block ne veut pas qu’ils restent ?
- Vous savez, j’ai les enfants qui sont restés seuls à la maison, excusez-moi, je ne peux pas rester.
Ou
- Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous voyez bien que vous ne pouvez pas rester !
La popularité de Maggie tient en trois points.
Le premier concerne tout ministre procédant à des mesures forcées de départ des étrangers. Son action largement diffusée par les médias, sa popularité est automatique. C’est ce qu’on appelle recueillir le bénéfice de la peur de l’autre d’une partie importante de la population. Cette peur va d’un sentiment de crainte du fanatisme religieux des extrémistes musulmans, à simplement le fait d’être étranger, un apriori d’un racisme-réflexe propre à une absence de raisonnement, qui pourrait être le résultat d’une légère déficience mentale.
Le deuxième tient au langage simplifié de Maggie. La difficulté qu’éprouve un Flamand, même lettré, à s’exprimer correctement en français, le manque de vocabulaire, l’impossibilité d’employer les conditionnels et les temps composés font que ce discours est plus adapté à la compréhension moyenne des foules. Si l’on ajoute à cela l’air bon enfant, l’apparente bonne volonté et la simplicité feinte ou naturelle, on arrive à un idiome approximatif sur lequel ces messieurs du barreau reconvertis dans la politique pourraient prendre de la graine, pour se faire comprendre de tous.
Enfin le troisième facteur, celui du physique, concourt à sa popularité. Parce qu’elle en a un de physique qui ne passe pas inaperçu, c’est le moins qu’on puisse dire.
Loin de s’en moquer, la population qui a tendance à forcir comme les couches inférieures de la société américaine, éprouve un certain soulagement à la vue de Maggie. Enfin, voilà une personne « haut placée » qui n’a pas l’ambition de ressembler à une star et qui fait le contraire de Bart De Wever. Elle ne transforme pas son apparence en starlette anorexique de Jean-Jacques Gautier. Elle ne nous fera pas un malaise comme De Wever après son jogging. Maggie évolue, mais lentement.

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Et de fait, ce visage carré prend tout le cadrage dans un plan rapproché. Seuls deux yeux malins de harengères d’une minque de la mer du Nord, dont on devrait se méfier, sont au contraire pris pour les attributs d’un Tyl l’Espiègle de la farce de l’écrivain flamand Charles De Coster. Maggie a de la présence et elle en joue. Elle n’a pas fini de faire grossir aussi les sondages.
Tout chez elle prend une coloration de bons sens et d’évidence. Son action ne dépare pas ceux des autres ministres européens chargés de la défenestration de la misère, depuis Lampedusa jusqu’à Zaventem.
Elle est parfaite de cynisme et de dureté, Maggie, et les gens aiment ça.
Que le PTB ait en sous-main poussé les Afghans menacés d’expulsion à protester aux abords du pré carré des ministres rue de la Loi, soit une évidence, ce n’est pas une raison pour ignorer les drames d’une expulsion de ces étrangers-là. Dans les Églises transformées en Drancy pour des départs non voulus, il y a des femmes et des enfants. Leur nombre est insignifiant, on pourrait faire quelque chose pour Noël !
Maggie, en faisant de l’amalgame entre nos politiciens d’extrême gauche et la tragédie que vivent ces Afghans, sait bien qu’elle aura l’opinion avec elle. Les libéraux flamands sont aux anges et Maggie au plus haut dans les sondages. Même les Wallons l’admirent. On oublie un peu vite que cette femme est la vice-présidente d’un parti libéral dont les chefs sont d’accord avec les De Croo père et fils, pour faire une réforme de l’État sur le dos des Wallons et des Bruxellois et un remboursement de la dette sur ce qui reste de lard de la couenne des petites gens, alors vous pensez… les Afghans !

17 décembre 2013

L’exemple de Kim !

Ce serait plus simple si Di Rupo était dirigeant suprême comme Kim Jong-un. De temps en temps, il ferait disparaître un « oncle » du parti, un autre Jang Song-taek, puis un autre dans le camp d’en face, cela se passerait en douceur, comme l’arrestation en pleine session d’adulation de trois cents adorateurs du chef de la Corée du Nord.
Kim Jong-un a fait filmer la scène des gardes se saisissant de son oncle. C’est dommage qu’on ne puisse pas arrêter le film sur l’image terrible du vieil oncle sortant du banc des députés, tous les regards portés sur lui, sauf un ! Celui du voisin qui regarde droit devant avec la trouille de sa vie Il croyait que c’était lui que Kim Jong-un voulait éliminer !
Mettez-vous à sa place ! Vous avez déjà assisté à un braquage ou à une tournante ? La non-assistance tant qu’on veut, mais quand on pète de trouille !
Pour qu’il y ait complot, il faut au moins être deux ! Le voisin veut croire de toutes ses forces que c’est l’oncle que le neveu fait chercher. Mais à l’instant où les sbires s’avancent, il n’en sait rien. Il s’arc-boute. L’oncle sera exécuté le jour suivant.
Le dossier n’a pas traîné. L’arriéré au Palais de Liège, avec la méthode Kim, en trois jours on nettoie les caves. Les rats, faute de papier, meurent par centaine…
Comme Di Rupo aimerait ça !
D’autant que la conjoncture n’est pas bonne. Tout le monde à tout faux ! Lui le premier, et les autres partis, les flics, Bartie d’Anvers, Maggie qui n’a pas besoin d’un décor derrière elle, et les économistes surtout, tout faux !
On ne peut effacer la dette d’un coup d’éponge, comme pour l’oncle d’un coup de feu ! L’éponge a pu être utilisée pour un pays comme la Grèce, mais ne peut pas être appliquée à tous les autres !
Les politiques d’austérité sont de bonnes vieilles recettes. Presque tous les Régimes en sont friands. Les esclaves à Rome en savaient quelque chose. La Corée du Nord est un exemple. La consommation des ménages y est au plus bas.
A l’opposé, les Etats-Unis ont essayé de s’en sortir par une politique de croissance. La Réserve fédérale hésite à changer sa politique monétaire avec une croissance «modeste» et un chômage toujours élevé. Reste que les hypothèques foireuses jettent depuis six ans des milliers d’Américains à la rue. Vous ne reconnaîtriez plus Detroit d’avant 2008.
Peut-être qu’Obama se demande aussi ce que Kim-Jong-un ferait à sa place ? Comment cela fait-il que cela n’aille pas mieux aujourd’hui?

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Il n’est pas étonnant qu’une certaine impatience se manifeste.
L’inflation ? Ce n’est pas si simple avec l’Euro à 1 dollar 36. Tokyo essaie en vain.
La confiance ? Ils en ont de bonnes, la confiance ! Ceux qui n’avaient rien vu en 2008, sont restés au sommet à donner des ordres.
D’autres menaces pourraient venir sur le devant de la scène. Elles passeraient inaperçues, jusqu’au moment où elles s’abattraient sur nous, comme l’autre ! Nous serions les victimes d’une nouvelle crise de dissimulation, avec les mêmes recettes !
Les Soir-Dernière Heure et Libre ont sûrement interdit leur porte à l’oiseau de mauvaise augure qui prétend qu’il faut une génération pour enregistrer un véritable retour à la normale.
Interdiction formelle de répandre ce bruit sous peine d’être Kim Jong-unisé !
Nadia Bouria de la rédaction, Sabine Mathus, 51 ans, ancienne animatrice, ont été virée de l’usine RTL, par l’Oncle Delusinne justement, avant qu’un autre Jong le sorte de la rangée d’admirateurs au futur Conseil. La méthode Kim fait d’autres émules. Dans les journaux, nos frivoles raccourcissent leurs jupes, les dessous sont leurs dernières cartes, Les Roule-ta-Bille noircissent leurs cheveux, les yeux braqués sur les chiffres des tirages.
Di Rupo est formel, l’Oncle Reynders ne contredira pas, une législature, c’est quatre ans, pas un carat de plus. Il est impératif que le Nord et le Sud sachent que tout ira mieux bientôt, dès que vous aurez voté pour l’équipe sortante.
Avancer une date de la fin du foehn n’a pas de sens. L’histoire ne repasse jamais les mêmes plats.
Pas que les British qui coincent, en zone euro, l’endettement continue à augmenter.
Qui se souvient du Pacte de croissance et de l’emploi adopté à Bruxelles en juin 2012 ?
Le temps de la solidarité est passé. On le voit bien dans les jeux du cirque télé, le téléthon et les élans « spontanés » les chiffres ne sont plus à la hausse. Les demoiselles de RTL non licenciées auront beau nous faire croire que ça va être la fiesta aux Réveillons, on soupçonne la direction de la chaine de coller des étiquettes « Champagne » sur des bouteilles d’eau minérale.
Chacun travaille pour soi, et les actionnaires se frottent les mains d’en avoir mis de côté quand c’était possible.
Élio Jong-deux a un problème il est plus prétentieux qu’avare. Le blé l’intéresse moins que la reconnaissance de sa riche personnalité. Il ne veut pas qu’on lui pique son trône.
Il espère une chose, que les Belges soient aussi cons en mai 2014, que le coup avant. A tout hasard, Milquet devrait passer une commande de chevaux de frise et de gaz lacrymo…

16 décembre 2013

Cameron et les libéraux européens.

Le club des antis grossit chaque jour. On est passé de la défense d’en parler, aux raisons qui font qu’on a envie de tourner la page de l’Europe.
Ce dimanche encore sur France 5, Marine Le Pen exposait calmement sa vision de la France hors l’UE. Même si c’était un morceau de bravoure et que le retrait n’est pas pour tout de suite, les libéraux qui sont à la manœuvre dans les Commissions feraient bien de se méfier.
L’activiste le plus ardent pour la sortie est l’actuel premier ministre de Grande Bretagne, David Cameron.
Il a derrière lui une opinion britannique insulaire, contre depuis toujours et des opinions favorables chez les Travaillistes et les Conservateurs pour une sortie par référendum.
A chaque demande du Premier Ministre suggérant par le ton et par la forme qu’il n’excluait plus de rompre avec Bruxelles, l’Europe cède aux propositions britanniques, alors pourquoi se gêner ?
Entendons-nous bien, la politique de Barroso s’infléchit aux propositions anglaises, parce que quelque part les libéraux du Parlement de Strasbourg nous vendent la même salade sur l’économie mondiale, ce qui fit réagir Verhofstadt le mois dernier à la tribune, d’où aussi le petit livre coécrit avec Daniel Cohn-Bendit, sur la question sociale en Europe.
Le temps où l’on était pour l’Europe de façon inconditionnelle et sans discussion possible est révolu. C’est dommage que la presse spécialisée sur l’UE en est toujours à son inconditionnalité imbécile
En cette fin d’année 2013, les Britanniques sont, en plus de leur répulsion naturelle pour le continent, inquiets pour leur secteur financier et les projets d’union bancaire.

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Le Financial Times s’alarme, de semaine en semaine, à l’idée qu’après un demi-siècle de croissance la City puisse souffrir de la concurrence d’autres capitales européennes. Un comble, selon les Conservateurs, le droit des salariés européens encadre encore trop le fonctionnement des entreprises du royaume : ils exigent diverses exemptions, notamment concernant la durée maximale de la semaine de travail.
Ainsi, tandis que l’opinion sur le continent voit les souffrances des gens et la lente disparition des valeurs qui faisaient le prix de la collaboration entre nations, Cameron et les Conservateurs britanniques estiment que ce n’est pas assez et en veulent davantage !
Du coup, Barroso prend peur et Van Rompuy se réfugie derrière les accords et les promesses d’avant 2008.
Chose inouïe, voilà Cameron en train d’exhumer des vieux discours du général De Gaulle au temps où celui-ci (1963) redoutait l’entrée de la Grande Bretagne dans la CEE !
C’est étonnant que ce texte du premier britannique ait pratiquement été escamoté des gazettes bien pensantes à l’époque où il fut dit (janvier 2013) « Notre caractère national est celui d’une nation insulaire, indépendante, s’exprimant sans détour et passionnément attachée à sa souveraineté nationale. Pour nous, l’Union européenne n’est pas une fin en soi, mais le moyen d’atteindre un objectif : la prospérité, la stabilité et l’ancrage de la liberté et de la démocratie. »
Dixit de cette apologie du commerce à l’américaine, la crise, l’austérité et le dérapage des budgets !
Évidemment, tous les lecteurs du Soir et de la Libre ne lisent pas les journaux en anglais, mais il y a bien quelque part dans les fonds de décor des rédactions l’un ou l’autre mirliflore qui lit de temps en temps la presse anglaise pour les lecteurs francophones !
Pourquoi lui coupe-t-on le sifflet, sur le temps que les petites bourgeoises Delvaux et Praet amusent le tapis de leurs frivolités et de leur patriotisme atlantiste !
Décidément, les politiques de part et d’autre de la Manche sont inquiets, mais pas vraiment de la même manière. Cameron voit dans l’aventure actuelle de l’Europe la marginalisation de son pays sous l’effet de l’intégration toujours plus poussée de la zone euro, il concluait au dépérissement de son sentiment d’appartenance. Alors, faut-il rappeler que son pays est toujours lié au dollar par la livre sterling.
Est-ce que la perte du triple A de l’Angleterre inquiéterait Cameron pour sa réélection ?
La mondialisation et le commerce libre-échangiste se sont révélés pour la Grande Bretagne une véritable contrepropagande de son atlantisme extrême.
La dette a bondi de 71 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012. Le déficit s’accroît, et l’indice de croissance est plat.
M. Cameron espère encore que la question européenne sera au centre de la campagne des élections de 2015, et qu’il pourra compter sur les antieuropéens pour masquer ses échecs économiques.
On se doute bien que Verhofstadt trouvera dans la sienne pour la présidence de la Commission, des Anglais absolument déchaînés contre lui, comme le fut Tony Blair, jadis.
Et si au lieu d’attendre que les Anglais sortent de l’Europe, on engageait une procédure pour les exclure ?
Il est vrai qu’avec nos libéraux, toute motion de cet ordre serait impitoyablement rejetée, et pourtant !

15 décembre 2013

Bruxelles-Bangui !

Di Rupo a fait le choix d’aider Kabila, ce fils de dictateur et dictateur lui-même, à débarrasser le Nord-Kivu des rebelles du M23. En quatre jours, l'armée congolaise a repris possession de la plus grande partie du territoire de Rutshuru, discrètement encadrée par des « instructeurs » de l’armée de Pieter De Crem. Du coup, Didier Reynders, ministre de tout et accessoirement des Affaires étrangères, s’est précipité à Kinshasa pour serrer la main du dictateur devant les caméras de télévision.
Toute l’Afrique Centrale est au bord du précipice. Qui doit-on aider dans l’avalanche des petits conflits, des putschs, des élections bidon et de la soif inextinguible des « élites » de pétrole, de diamants et d’honneurs personnels ?
Quel dictateur choisir ? Le moins sanguinaire, oui, mais lequel ?
Avec plus de complexité encore dans la situation générale dégradée en Centrafrique, les Français y ont envoyé des paras. L’intervention française s’annonce déjà plus difficile que celle du Mali. Ce dernier pays était la proie des seuls djihadistes, alors qu’en RCA, il y a des factions innombrables, et si elles se développent, le pays risque la guerre civile.
Au début, les autorités parlaient d’une intervention courte dans un but «humanitaire». Or, il s’agit de mettre fin aux massacres, de désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations, de ramener la stabilité d’un pays en totale décomposition. Cerise sur le gâteau, le pouvoir actuel est musulman, or la population est chrétienne-animiste à 80 %, des exactions sont commises de part et d’autre. Le conflit risque de dégénérer en guerre religieuse.
Les Régimes dictatoriaux qui fleurissent en Afrique Noire et même ceux qui sont issus du suffrage universel se caractérisent par deux constantes, celui de la corruption et de la faiblesse des armées « loyalistes ».
Inutile de dire que les viols, les meurtres et les pillages sont les résultats de ces deux constantes.
Les Européens assistent sans trop s’en faire au spectacle de la barbarie qui monte sur un continent qui a en lui des richesses humaines considérables et qui les abandonnent, tandis que des autres continents affluent les financiers pour l’exploitation des richesses du sol.
On a tort de regarder comme un spectacle, une tragédie qui pourrait, tout aussi bien, nous tomber dessus, le jour où nous serons submergés par les pauvres dans une Europe qui n’a jamais été aussi riche et aussi inégalitaire, de sorte que nous finirions pas ressembler à la carte politique de l’Afrique.

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Qu’est-ce qui nous différencie de la Centrafrique ?
Peu de choses : l’éducation et la scolarité orientée.
La première tend à disparaître minée par le défaut majeur de notre système économique : l’égoïsme privilégié comme une vertu et entretenu par la volonté de la réussite individuelle. La seconde saute aux yeux : l’absence d’un but humaniste dans les études. La montée de l’illettrisme et d’un certain fatalisme face à la manipulation dont sont victimes les populations laissées volontairement dans l’indigence, afin d’en faire du matériel humain obéissant et docile, en étudiant « utile ».
Cette éducation et cette scolarité orientées nous différencient parce qu’elles maintiennent un semblant de démocratie, malgré les salaires indécents contre des minimas, les privilèges des classes supérieure et politique contre un accroissement des charges et un affaissement des rémunérations. Certes, tout fonctionne encore « normalement » comme si… Mais, jusqu’à quand ? Di Rupo ou son successeur n’est pas encore comparable à Michel Djotodia président centrafricains… mais pour combien de temps ?
Nous ne sommes plus très loin des scandales d’une démocratie qui aura toutes les formes de la dictature, des prévarications et des commissions occultes.
Mittal se comporte en Wallonie comme un CIO de la Centrafricaine des Mines, qui prétend le contraire ?
L’Administration n’attend plus que quelques réformes sur ses fonctions vendues au privé, ses pertes d’emplois répétées et ses niveaux de salaires baisser, pour se déliter complètement. Le jour où il faudra glisser un billet de banque dans ses papiers pour obtenir qu’un fonctionnaire s’occupe de vous, nous serons à égalité avec Bangui.
Ne rigolez pas, ça va très vite la descente.
Et puis il y a la crise de la dette, cet impôt déguisé qui va droit dans les poches des riches.
Un libéral pur sucre aux commandes, une opposition socialiste qui pense la même chose, une population qui voit bien que la démocratie c’est du flan, un ministre de l’intérieur qui s’aperçoit que ses mesures répressives ne servent à rien et qui les accroit, c’est fait, on y est.
Les viols et les pillages peuvent commencer.

14 décembre 2013

Dans le fion avec persévérance !

Gracieuseté de notre système économique, dès qu’un mariolle trouve le moyen de se faire du blé dans une combine utilisant les procédés nouveaux, vous pouvez être certains que ça va radiner sec et qu’après le premier, si ça fonctionne, ils seront des milliers comme des mouches sur un caca à vouloir se gaver.
Faut pas leur en vouloir disent les Du Chose friands du système. La fringale du beau pognon vite fait, ça dope la machine.
Quand la combine est « honnête » l’État suit pour prélever sa dîme. Quand cela ne l’est pas, les vicelards ont le temps de s’engraisser avant que l’embrouille ne soit interdite, et réprimée au cas où – mais ce n’est pas sûr – on donnerait des moyens aux argousins. Mais, que les malfaisants se rassurent, ils iront rarement en prison, si on les débusque.
Le miellat est actuellement dans ce merveilleux outil qu’est Internet et qui, pour des internautes trop naïfs, devient un véritable cauchemar.
Au départ Internet était ce magnifique espace où chacun pouvait s’exprimer. Très vite, on s’est aperçu que, revers de la médaille, on pouvait surveiller son voisin, dévoyer la jeunesse, et se livrer à ses vices favoris, voyeurisme et exhibitionnisme, quasiment sans être inquiété.
On y poursuit son ex, vexé d’avoir été largué. On y publie sans vergogne des photos du « bonheur » quand l’autre était en pleine confiance et croyait en montrant son cul à l’être aimé que c’était pour « tûûûjours » et en toute intimité. On se moque d’un élève ou d’un prof qu’on ne supporte pas, dans une école « de cons », bref, le tort qu’on peut faire aux autres est plus considérable que le faux fils de diplomate qui vous envoie un mail de Bangui pour que vous récupériez à sa place un millions d’euros dans une banque belge, en vertu de quoi vous toucherez 10 %, à condition de lui verser 50 € en frais de timbre.
Abus et atteintes sont légions.
Les patrons qui sont toujours à l’affût des moyens de licencier du personnel sans indemnité de départ, licencient allègrement l’employé qui se lâche sur la Toile, même plus sur la qualité de la boîte qui l’occupe, ni sur son directeur, mais exprime des opinions qui ne sont pas conformes à la généralité moutonnante.
L’esprit de l’entreprise, c’est quelque chose. Un esprit qui rate son coup et vend le morceau, a droit au châtiment suprême : la porte !
Le plus dramatique est encore le suicide d’enfants poussés à l’acte par des moqueries continuelles de petits malfaisants en herbe. Là, on ne rit plus. On prend conscience que ce machin est dangereux pour les gens fragiles qu’on n’éduque pas pour leur durcir la couenne, mais pour se laisser tondre par la racaille supérieure et respectée.
Il fallait s’y attendre.
Il reste du singe en nous. Nous aimons jouer à tout et à n’importe quoi et, en bande, nous pouvons nous montrer cruels avec une bande rivale ou un vieux mâle estropié. Plus nous montons au cocotier, plus on voit notre cul, mais plus on est haut, plus en bas, on le respecte, au point qu’on baise les fesses de celui qui est tout au-dessus.
Une société où chacun peut épier son voisin, est une société en bute au contrôle social perpétuel. Les libertés individuelles s’y rétrécissent, les Autorités adorent, et Joëlle Milquet en profite pour ajouter une caméra, fixer un panneau de sécurité de plus ou ajouter un radar dans une ligne droite. Les entreprises ne sont pas en reste. On travaille dans des sarcophages géants sans fenêtre et avec une seule porte archi protégée, dans des zonings où il ne manque plus que des miradors et des barbelés.
Le pouvoir de surveillance est en train d’évoluer et n’appartient plus à la seule autorité publique. La police des garnis avait ses mouchards, les flics modernes ont leurs bénévoles et leurs supplétifs sur les sites industriels, dans les banques et les centres commerciaux.
Amazon, Google ou Facebook stockent, lisent et utilisent les données non seulement bancaires d’un peu tout le monde, mais encore vos caractéristiques anatomiques et vos différents cursus que vous laissez traîner sur le Net par négligence ou simplement parce qu’on vous l’a demandé et pour avoir le job, que ne ferait-on pas !
Les généalogies à l’ancienne s’établissaient dans les registres des églises, les cures et les presbytères. À l’ère moderne plus besoin d’écrire pour la jeunesse, tout ça part par ondes diverses, clés USB, Hifi, pêché par d’adroits pêcheurs, les Américains y excellent.
Des sociétés anonymes forment des États dans l’État, dictent leurs lois et s’affranchissent de tout contrôle dans des marchés tellement bien montés qu’un chien n’y retrouverait pas ses jeunes, sauf les entubeurs des Agences, bien entendu.
On voit d’ici l’avenir, quand ils auront terminé de digérer toute l’économie et que nous serons comme des maquereaux à l’huile d’olive bien rangés dans nos cités industrielles, en boîtes galvanisées, en train de rancir notre connerie sur leurs chaînes de montage.
Et encore, on vous prévient : Il n’y en aura pas pour tout le ponde !
Les tire-au-flancs, les malades et les infirmes seront bartdeweverisés, dissous, liquéfiés dans les fosses d’aisance du capitalisme triomphant. L’accès au zoning, la boîte d’outils à la main, pour les 12 heures par jour, ce sera pour bientôt, réservé aux « chançards ».
Il ne reste plus qu’à passer votre week-end en saine lecture pour en être persuadé. Lisez donc Orwell et Gibson, pour vous faire une idée. Et encore, déjà dépassés les visionnaires, les lecteurs les regardent dans le rétroviseur !
Vous pourrez y vivre l’État en quenouille et nos amuseurs du genre bas bleu Reynders ou Di Rupo, les rosettes enflammées, s’agenouilleront devant l’autel de la nécessité, contrôlés eux-mêmes par des implants posés dans leurs gros cerveaux par les valets de Big Brother.
Que l’État ait la surveillance légitime, c’est encore vrai, mais plus pour longtemps.
Des staffs se réunissent dans des salles de contrôle d’écrans tapissant les murs sans personne de la maison poulaga. La France s’apprête à voter une loi permettant aux Communes de déléguer ses pouvoirs de police à des sociétés privées chargées de différentes tâches administratives de police et notamment le contrôle des automobilistes stationnant dans des zones à horodateurs, avec PV si infraction.
Ce n’est qu’un début. La suite sera encore plus croustillante.
Ah ! les « braves gens » veulent des contrôles, ils ne se sentent plus en sécurité, ils vont en avoir, pardi, et des sévères, l’État et le Privé ne demandent que ça. On l’aura dans le fion, sans nous en apercevoir. Rassurez-vous, la vaseline est encore gratuite.

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13 décembre 2013

Le terminal.

Est-il possible que six milliards d’individus vivent désormais dans l’erreur la plus complète ?
On pourrait se poser la question.
Philosophiquement, quand six milliards d’individus se trompent, la contrevérité devient la vérité et d’insensés, ils deviennent sensés.
Reformulée autrement la question gagne en sens, quand c’est la majorité qui se trompe. .
Croit-on pouvoir retrouver la croissance, base du système économique, et dispensatrice d’emplois, quand la démographie nous aura rapproché des dix milliards d’individus d’ici la fin du siècle ?
Autre question pendante.
La dette de presque tous les pays, à l’exception des quelques pays pétroliers, mais surtout la nôtre, parmi les endettés de l’Europe, comment la rembourser ?
Les restrictions, les baisses de salaire, les coups de sabre dans les budgets, la chute des acquis sociaux, l’augmentation des taxes, rien n’y fait. En Belgique, la dette ne baisse pas. Au contraire, elle s’accroît. Elle est aujourd’hui à plus de 100 % du PIB. C’est-à-dire la production de richesse du pays sur une année !
Que Di Rupo, Chastel et Reynders prétendent le contraire, ils mentent. Et quand bien-même diraient-ils vrai, combien de siècles faudrait-il pour résorber la dette à l’allure qu’ils vont pour la réduire ?
La barre des 3 % fixée par l’Europe, Di Rupo la respectera en… 2015, c’est-à-dire à la législature suivante. Ces 3 % possibles de dépassement du budget ne sont en rien une mesure de nature à faire baisser la dette, tout au plus servira-t-elle à la contenir, s’il se peut.
Une croissance impossible, une dette en expansion, sont-ce les causes de l’aliénation de la masse au travail ? Non, mais, bien entendu leur aggravation.
Qu’est-ce que le travail de masse aujourd’hui sinon un esclavage collectif déguisé en vertu et en nécessité fondamentale humaine ?
Quand donc réservera-t-on le mot travail à ceux qui s’y épanouissent, s’améliorent, se forment, s’instruisent et innovent, c’est-à-dire moins de 5 % des travailleurs, les 95 % restant n’étant astreint qu’à produire par pression, humiliation et régression des facultés humaines.
Voilà le juste tableau de la société d’aujourd’hui, une société sans projet et qui ne mène nulle part sinon à la faillite et qui aura perdu en cours de route tout ce qui faisait l’espoir d’une humanité en progrès.

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Et cela nous le devons à quoi ?
Mais aux aberrations économiques du système capitaliste, au bandeau sur les yeux au nom de la démocratie, au nom de je ne sais quel progrès qui voit les prisons se remplir, les caméras de surveillance se multiplier, les différences sociales s’agrandir et la fraternité humaine disparaître, comme l’illusion de l’efficacité individuelle tourner en burnout.
On n’a jamais vu depuis les temps les plus anciens, autant de progrès dans les sciences et autant de déliquescences morales, à la fois !
Au pire moment de la barbarie antique, il s’y conservait par les philosophes et les justes une autre idée de l’homme, une volonté de passer à autre chose en abattant le tyran.
Aujourd’hui, même si l’éthique existe encore, le tyran n’a pas de visage, il est partout dans les systèmes politiques et à l’intérieur de nous. Que nous le voulions ou non, nous n’avons plus aucun moyen de bâtir autre chose, de faire le contraire de ce qu’on nous contraint de faire. Que l’on porte sa voix à droite ou à gauche, c’est pour être victime du même discours, de la même fatalité de la domination économique.
Le monde a besoin d’une nouvelle utopie pour s’en sortir. Le capitalisme a vaincu le communisme qui était en quelque sorte une réaction par lui-même, de lui-même, un sursaut d’honnêteté mal compris et dévoyé. Resté seul et sans aucune autre réaction, le pouvoir économique s’est emballé et est en train de nous écraser tous.
Hélas ! les foules n’entendent pas les choses de la même manière. Les partis de droite le sont encore plus et les partis de gauche les remplacent au centre. La gentrification ne s’est pas faite que dans les immeubles Hausmann, elle s’est faite à l’intérieur du parti socialiste aussi.
Ceci est la cause de l’immense erreur qui a saisi la pensée publique, nourrie de la rumeur et des confusions de la pensée populaire.
La droitisation de la démocratie n’est pas encore arrivée à son terme. Les gens ont encore besoin de descendre un peu plus bas pour comprendre qu’ils ont été joués. Et ils le sauront quand la misère les empêchera de rire !
Espérons qu’il ne sera pas trop tard quand ils se réveilleront.

12 décembre 2013

Respect pour Saphia.

Dans l’affaire Wesphael, nos médias nationaux qui tous se défendent d’être people, se sont particulièrement débrouillés pour l’être. Ils n’ont pas fait la Une avec « Julia Roberts enceinte à 46 ans », ils ont tout simplement traduit le sentiment populaire que Bernard Wesphael, malgré ses dénégations et la présomption d’innocence inscrite dans le Code pénal, est coupable d’avoir assassiné son épouse.
Sans vouloir prendre le contrepied de la meute, je trouve très touchante la démarche de Saphia Wesphael, sa fille, en appelant à la décence contre le lynchage public de son père.
Cette opinion toute faite et qui tombe d’un bloc sur les supporters de la culpabilité, me fait penser de l’opinion d’un stade de foot d’un joueur qui rate un pénalty.
Et s’il s’avérait que, contrairement à toute attente d’un public d’arène romaine, Bernard Wesphael fût innocent ?
Quant à ceux qui ont publié la lettre de Saphia, je doute qu’ils aient obéi au moindre sentiment de compassion. Je pense, au contraire, qu’ils l’ont fait dans un tout autre but, celui de faire croire à leur objectivité et réaliser une bonne opération commerciale.

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Nous sommes devant un destin tragique, une vie brisée, une carrière politique achevée, alors que de véritables gredins, condamnés pour des malversations et des prévarications, la peine en sursis, devenus hauts responsables d’une entreprise publique en attendant de resurgir au parlement, se voient plébiscités par les électeurs !
Franchement, dans les meules de la justice, il y a de fameux trous et n’est broyé que celui que l’opinion désigne du doigt.
Et quand bien même Wesphael aurait eu le geste meurtrier d’un jaloux ? L’histoire de ces amants qui se téléphonent devant le mari et dont l’un rappelle l’autre, parce qu’il a cru entendre des cris interférant sur la voix de « l’adorée », ça ne s’appelle pas de la provocation ? Surtout que le couple avaient pris pas mal d’alcool en se restaurant ensemble, ce qui n’est pas la preuve d’une tension trop vive. Ça ne demanderait pas plus de sérieux de la part des gazettes et moins de stupidité de la part de l’opinion ? Ça ne jetterait pas au moins une ombre sur l’artefact d’une mort qui ne serait préméditée que dans la conviction des gazetiers payés à la ligne ?
Que je sache, la condamnation à mort n’existe plus dans la loi, même si elle l’est toujours dans l’opinion publique.
Je prends l’exemple le plus provocateur : Michelle Martin. Elle a été justement condamnée, ne revenons plus sur l’affaire Dutroux. Elle a tiré se peine et obtenu son élargissement avant son terme moyennant quelques précautions de la justice qu’elle respecte. Autant valait qu’on la condamnât à la réclusion jusqu’à ce que mort s’en suive. Si bien que l’on se demande à quoi la justice sert encore dans un océan de haine inextinguible ? Jean-Denis Lejeune, qui a rencontré Michelle Martin, serait-il le seul à être intelligent dans cette affaire ?
Je me demande si Bernard Wesphael n’est pas condamné à vie par les peoples et l’opinion, qu’il soit coupable ou innocent ?
C’est un franc-tireur qui sort d’un parti pour en fonder un autre, donc il n’a pas toutes les ficelles et possibilités qu’offrent un PS pour ses affidés et un peu moins les Écolos (1), dont il fut membre. C’est un cavaleur qui eut son heure casanovienne avec la veuve Mathot et quelques autres célébrités locales, s’il se fut compromis avec des Rosettes de quartier, secrètement et sans attirer l’attention, comme bon nombre de vertueux de façade, mais transgressifs à l’ombre, on n’en aurait touché mot. Il n’est pas avocat, ainsi il n’est pas des leurs. Enfin, s’il est bon père de famille, Saphia en porte témoignage, l’opinion n’en tiendra aucun compte pour lui régler le sien.
De ce qui précède, je salue la démarche courageuse de Saphia. Il nous manquait une Antigone, même si celle de l’Antiquité mettait son courage au service de la fratrie.
Il est regrettable que la presse belge n’ait pas un Zola et qu’il n’y ait aucun journaliste capable d’aller à contre-courant d’un fleuve qui charrie le bois mort des familles propriétaires de presse et les chiens crevés de l’opinion.
Ah ! que la quête du lecteur est un exercice humiliant et dégradant pour les folliculaires !...
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1. Personne – sauf un – chez les écolos n’a rappelé qu’il était l’ami de Wesphael. Grâce lui soit rendue.

11 décembre 2013

La Philharmonie des Vite-Contents.

Il y a de cela 16 ans, sous prétexte de lâcher les brides qui retenaient la liberté du commerce, l’Europe, bienveillante aux thèses de l’économie des marchés américains et anglais, convenait qu’une entreprise pouvait détacher des salariés dans un autre pays de l'UE pendant deux ans maximum. Un minimum de précautions était requis.
Depuis, cette permissivité revenait régulièrement dans le débat depuis le "non" au traité constitutionnel de 2005. C’est l’anecdote du fameux plombier polonais de la "directive Bolkenstein". Remis en question par les ministres du Travail européens ce 9 décembre, on a fini par déboucher sur des compromis, comme toujours.
Était-ce une raison pour en faire un grand succès ? Loin de reconnaître que cette directive a fait régresser les salaires et amoindri la couverture sociale des travailleurs de l’UE, la nouvelle mouture « aménage » la loi de 1996, mais sans réellement pouvoir stopper les abus et sans reconnaître l’erreur initiale.
Comme dans une Europe droitière, il faut parfois freiner les appétits des industriels si l’on veut que les travailleurs descendent au fond du trou sans se révolter, les gazettes applaudissent l’aménagement et notre ineffable ministre de l'Emploi, Monica De Coninck (sp.a), s'est montrée ravie de l'accord.
S’en suivent les motifs de ce ravissement.
Les abus liés au détachement de travailleurs européens dans un autre pays que le leur, cesseront, dit cette socialiste flamande. Sur le plan strictement salarial, ce sera le cas (1), mais les retenues concernant les assurances maladies, chômage (quand cela existe) et pension se poursuivront dans le pays d’origine. Autrement dit, le poids de la différence de traitement entre travailleurs issus des pays de l’UE, se fera sur les lois sociales des pays d’origine.
Le galimatias de l’équipe Di Rupo met en avant « Le principe de responsabilité solidaire pour les entreprises donneuses d'ordre comme des filiales », cette bonne blague. Cependant, on prévient tout de suite que dans le secteur de la construction, il ne sera pas obligatoire.
Étant donné que, selon la ministre, la responsabilité solidaire existe déjà en Belgique pour tous les secteurs, rien ou presque ne change.
Alors, si rien ne change, pourquoi s’emballer sur l’initiative nouvelle ?
Que Monica ne s’enthousiasme pas trop vite, son petit triomphe doit encore faire l'objet d'un accord au Parlement européen, ce consortium de tous les trusts et holdings du continent !
Il y a vraiment urgence de mettre fin aux combines des patrons et des agences de placement des 28, surtout celles des pays de l’Est les plus sollicitées. Le nombre de travailleurs détachés au sein de l'UE atteindrait 1,5 million aujourd'hui. Combien sont réellement déclarés ? On cite à peine 25 % !

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La Grande-Bretagne était évidemment hostile avec les pays de l’Est à tout renforcement des contrôles, dans les accords de couloir, c’est finalement la Pologne qui est sortie du camp britannique, plongeant les proaméricains de la City dans l’embarras. Ce qui fit passer le mini texte actuel.
Sept pays ont toutefois voté contre : le Royaume-Uni, allergique à toute nouvelle réglementation, ainsi que la Hongrie, la République tchèque, la Lettonie, l'Estonie, la Slovaquie et Malte. On voit le genre d’alliés des British pas gênés pour autant.
Le spectre du "plombier polonais", à quelques mois des élections européennes du printemps, a permis ce petit pas de l’Europe pour la stabilité des salaires.
Pourtant « le cimetière social » promis par les syndicats si l’Europe poursuit sa politique n’est pas pour tout autant écarté. On est loin d’avoir harmonisé les règles sociales européennes pour le bien-être de la population.
Comme en Belgique on entre en période préélectorale, les coalisés du gouvernement entendent bien unanimement dresser des arcs de triomphe à ce progrès.
On ne peut pas tous les jours enterrer Mandela.
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1. Si les pays mettent sur pied des organismes de contrôle efficaces et connectés entre eux.

10 décembre 2013

Label de la rosette

En voilà une information qui laisse baba ! 25% des Wallons de moins de 18 ans risquent de basculer dans la pauvreté, selon Frank Vandenbroucke, professeur à la KUL et Flamand, ce qui constitue une manière d’atténuer les propos de l’ancien ministre fédéral de l’Emploi ; mais tout de même cette information en bois brut laisse songeur.
S’ils n’étaient qu’une quinzaine de % à sombrer de corps faute de biens il y a dix ans, les dix % de plus qui tombent au plus bas en 2013 sont accablants pour la Région Wallonne !
Qu’ont fait les grands anciens, les Dehousse, les Spitaels, les Happart et les Collignon ? Et que font aujourd’hui Rudy de la Talonnette et Marcourt le roi du four refroidi ?
Réponse : rien !
Un bilan aussi désastreux, mériterait une sanction. Oui, mais laquelle, l’électeur wallon est réputé pour la tranquillité de l’âme et la passivité avec laquelle il regarde passer les trains.
Une idée : les laisser au pouvoir afin qu’ils atteignent les 50 % de jeunes gens, qu’on voie enfin leur responsabilité dans le massacre.
Peut-être a-t-on confondu ce Vandenbroucke avec un coureur cycliste, talentueux ?
Mais non, le taux de 24,9 % enregistré en Wallonie est l’un des plus élevés d’Europe !
Une Communauté de caves comme la Wallonie qui ne peut plus nourrir son homme, comment voulez-vous qu’elle en nourrisse d’autres ? Les demandeurs d’asile sont en diminution en Wallonie, c’est dire.
Et Frank Vandenbroucke de se lancer dans des explications savantes : « un jeune sur cinq vit dans un ménage où l’intensité de travail est faible. Plus la participation au marché du travail faiblit dans un ménage, plus le risque de pauvreté des jeunes sera élevé». C’est tellement idiot de ne pas y avoir pensé, qu’on se console en pensant qu’il n’y avait que lui pour l’avoir découvert.

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Je veux bien que Marcourt se garderait bien de nous le dire, mais quand même : on est vraiment les pauvres parmi les pauvres d’Europe !
Même Michèle Martin est sur le point de nous quitter ! C’est dire le peu d’intérêt qu’on suscite, y compris dans ce que Milquet appelle les filières de réinsertion.
Alors, à ce triomphe à rebours il fallait le coup de grâce. Il ne pouvait qu'être donné par quelqu’un de chez nous, afin que résonnât le « tu quoque mi fili » ce qui en wallon liégeois donne quelque chose comme « Ti avou mi fi ! ».
C’est l’ULg qui s’en est chargée.
Cette indigne Alma Mater a établi que l’école flamande serait moins performante si elle accueillait nos élèves, au profil socio-économique plus défavorisé. Autre différence : même moins motivé, l’élève néerlandophone est plus bosseur. La réputation de fainéant est rémanente, comme on voit. Bart De Wever va être content !
On porte tellement la poisse que même exportée, notre paresse contaminerait les autres !
Sommes-nous si bêtes que ça ?
Oui, quand on voit la poignée d’imbéciles misérables qu’on estime digne de nous représenter.
Non, quand en Wallonie après Grétry et Zénobe Gramme, on a eu quelques succès et pas que dans l’art de faire des frites.
Un loustic a dit la même chose, mais en style plus fleuri. Les Flamands en filtrant les élèves entre ceux qui parlent le Vondel taal et les fransquillons usurpateurs du sol flamand, ont la fine solution pour écarter des étrangers ne possédant pas la langue. Et où vont-ils s’inscrire ces effrontés qui préfèrent une autre langue à l’incomparable idiome local ? Mais en Wallonie pardi (Bruxelles faisant à peu près la même politique) ! Ce qui ne veut pas dire que les immigrés sont des cons, mais leurs enfants risquent de le devenir si on ne leur apprend pas le français dans des écoles spécialisées, avant l’entrée à l’école officielle.
Finalement l’origine du désastre wallon est à Namur.
Tout tient dans le programme socialo-libéral de l’enseignement. Madame la Ministre Marie-Martine SCHYNS, découverte de Lutgen et CDH pure, est la seule dans son ministère à ne pas être au courant. C’est rose au poing, bluette et rosette (1) à tous les étages !
Nos pauvres enseignants qu’on accuse d’être responsables de l’idiotie dans nos belles campagnes, sont les victimes des trous du cul !
Après ce constat, il n’y a plus rien à dire !...
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1. Rosette : boyau de porc correspondant au rectum ; saucisson enveloppé dans ce boyau.

9 décembre 2013

Oraisons funèbres croisées.

Nous entrons dans la semaine des enterrements. C’est ainsi. Les grands événements se suivent. Le tumulte dure quinze jours, puis s’éteint comme les bougies. Et on attend vainement qu’il se passe quelque chose qui distrairait le lecteur de la misère et du chômage !
Ce lundi et pour quelques jours encore, grâce au ciel, les gazettes auront de la copie. Les staffs s’apprêtent à célébrer l’enterrement de Mandela. Dans le pays de Madiba, plus il y a de Rands, plus l’enterrement dure. On en a pour une bonne semaine à collationner des discours aussi bien sentis que les 700.000 mots de reconnaissance éperdue de Flahaut aux contributeurs de son bien-être.
En parler, nécessite une mise au point. Peut-on respecter les morts en ne respectant pas ceux qui font profession de les honorer ? Vaste débat perdu d’avance, tant l’opinion aime déifier certains disparus au point d’englober dans le personnage qui nous quitte ceux qui tiennent les cordons du poêle et qui n’ont pas du tout l’intention de l’imiter. Et malheur aux esprits chagrins qui n’amnistient pas les contempteurs du système camouflés parmi la foule recueillie jusqu’au cimetière et qu’on verra finalement partout.
Spécialisée dans les commémos depuis qu’elle s’est recentrée sur le métier d’éditorialiste, Béatrice Delvaux ne pouvait rester sur un seul trépas.
Elle s’est donc publiquement transpercée et déchirée à la mort d’Yvon Toussaint un journaliste maison, mort à quatre-vingts ans d’une vie bien remplie consacrée à la famille Rossel. Le malheur de mourir en même temps qu’une star réduit l’événement à une péripétie. C’est bien de la part de l’éditorialiste du Soir de faire une place à feu Yvon Toussaint.
Je ne conteste pas la sincérité de ses propos, ni du respect que l’on doit « à nos chers disparus », mais son éditorial mérite quelques commentaires.
Évidemment, Toussaint n’est pas Mandela. Ce dernier à vécu quinze ans de plus et pas seulement honoré parce qu’il est connu pour sa longévité.
Toussaint est un des rares privilégiés qui a pu vivre de sa plume en Belgique. La corporation va en s’éteignant, elle suit celle des typographes et cette presse au plomb et aux lecteurs que tout le monde regrette. Mais combien d’eau, le malheureux, n’a-t-il pas été obligé de mettre dans son encre pour la rendre sympathique aux yeux de la famille propriétaire du journal ?
Il y a une ressemblance qui lie les deux disparus de la semaine.
L’un a perpétré ses coups d’audace pour vaincre les différences à une telle distance de nous qu’il en est à tout jamais intouchable. Celui de Béatrice, six pieds sous terre, n’est plus là pour témoigner de sa carrière, de ses œuvres, de ses choix et protester, éventuellement, de ce qu’on écrit sur lui. Il conviendrait que les Anciens du Soir s’en chargeassent. Ce serait élégant de le faire en termes chaleureux et filiaux à la fois.
Autant en faire un don Quichotte qui toute sa vie rompit des lances en faveur du savoir, de la culture et de la vérité. A part Nietzsche, personne ne croit au surhomme. Ce n’est pas le moment de chipoter sur « l’immense » dans l’exemple et pourtant, une vie de leader et une vie de journaliste se rejoignent sur un point. Je déduis de ce que j’en ai lu, sans n’en tirer aucune conclusion : ce ne sont que des hommes ! Pourquoi, diable, en vouloir faire des légendes ? N’est-ce pas suffisant de savoir qu’ils ont assumé leur condition, sans peur, mais jamais sans reproche, sans quoi où serait leur humanité ?
Yvon Toussaint, s’il fut une grande plume au service d’un journal, ne fut jamais un grand défenseur des opprimés, une sorte de socialiste à l’ancienne comme l’était Jack London. Il avait compris que pour faire carrière dans un journal, s’il faut être au service de la vérité, il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire.
Inutile de faire un dessin, Madame Delvaux l’a compris.

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Je suis incapable d’écrire si elle a bien cerné le personnage pour faire un portrait juste, tout ce qu’on en peut dire, c’est qu’elle a tracé de l’homme un croquis dont peuvent être fières les familles Rossel et Toussaint.
C’est toujours ça.
Elle use d’une remarque sibylline « …le journalisme de combat qui fait que notre vie est devenue plus qu’une vie, mais une mission au service de la nouvelle et de ce lecteur que nous nous devions, disait Yvon, de servir avec rigueur, talent et indépendance. », quel combat ? quelle grande cause ? quel « j’accuse » du père Zola ? Là, je suis perplexe.
Le public se souvient qu’Yvon Toussaint était opposé à la présence de Hersant dans le Conseil d’Administration du Soir et qu’il présenta sa démission en 1989 du poste de rédacteur en chef, dès qu’il y fut. C’était bien d’avoir fait ce qu’il dit qu’il ferait. Voilà pour le combat !
Ce fut un beau scandale. La presse en frémit encore. La Famille Rossel déchirée, la boutique en déséquilibre, l’avidité et l’amour des sous contre l’avidité et l’amour du journal ! C’est bien dommage que Madame Delvaux n’en ait soufflé mot !
Pudeur ou prudence ? Les temps sont tellement durs.

8 décembre 2013

Un accord calamiteux !

Le préaccord entre les Travailleurs et Arcelor-Mittal sur le sort du bassin sidérurgique liégeois est en soi une véritable catastrophe à tous points de vue. Mais, il fallait qu’il se fasse à n’importe quel prix, en cause, la proximité des élections ! A la lecture des réactions, la connivence est maintenant établie entre le pouvoir politique et l’info des médias.
La Région wallonne et les syndicats ont entraîné les Travailleurs à une reddition sans condition qui va permettre à Mittal de partir du bassin mosan sur la pointe des pieds et en ayant réussi son coup : empêcher la concurrence d’Arcelor par son rachat puis par l’extinction de ses hauts-fourneaux. Ainsi l’Indien pourra mitonner ses bouillons de métal dans son pays d’origine et au Brésil, toute concurrence européenne étant devenue impossible !
Le plus beau dans l’affaire, c’est le mouillage dans la combine de la Région Wallonne qui « sauve l’emploi » pour le liquider à son compte dans maximum deux ans !
Le reste du gâchis est fondé sur la reprise d’une partie des installations par un Américain, ce qui n’est pas sûr !
Les Travailleurs se sont laissé avoir, comme dans d’autres grandes liquidations, par les promesses de prépensions usurpées, alors qu’il est question de supprimer cette façon moins brutale de mettre à la porte des travailleurs âgés, et en plus, il est demandé par « faveur spéciale » de descendre par dérogation, sur certains cas en-dessous de 55 ans.
On le voit, Marcourt a fait large. À cinq mois des élections, c’était le moins.
Comme les gazettes l’écrivent «L'accord est tombé au beau milieu de la nuit. Il devrait y avoir moins de 80 licenciements secs dans le bassin liégeois. », vu de la sorte, évidemment, cela paraît bien. Les gens se disent que Mittal va continuer ses entreprises de l’acier dans le bassin, puisqu’il ne se sépare que de 83 ouvriers. Erreur ! c’est Marcourt qui a imaginé des montages hasardeux pour reprendre dans des sociétés mixtes et bizarroïdes un paquet de Travailleurs, laissant Mittal savourer une victoire totale par rapport à ses décisions initiales de fermeture.
Le chantage du « voyou » qui menaçait de jeter l’éponge et procéder à des licenciements massifs dans le bassin sidérurgique liégeois, a parfaitement réussi.
Demotte, Antoine et Marcourt nos lavettes régionales ont craqué et oublié leur volonté de trouver un repreneur au mieux et, au pire, de nationaliser le bassin en cherchant un nouveau Gandois.
Reste que le sort des 362 travailleurs à prépensionner n’est toujours pas réglé, puisque l’octroi d’une dérogation concernant l’âge de départ, n’est pas dans la poche. Cependant, c’est comme si c’était fait, en cause, une fois de plus, l’échéance électorale.
Idem pour la cokerie de Seraing, la société américaine d’Oxbow Mining n’a encore rien signé et à leur place, puisqu’ici il s’agit d’un accord pour du gros pognon connaissant les Amerloques, Mittal à Liège est un cas d’école… et ils sont les seuls repreneurs ! C’est du gâteau de négocier avec la paire d’imbéciles de la Région et les syndicats dont les cadres font dans leur froc si avec l’Indien, Oxbow Mining faisait la malle.

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De toute manière c’est le contribuable wallon qui va solder les factures. Ce qui ne va pas sans une petite jalousie du métallo viré pour restructuration, avec le minimum légal et sans autre forme de procès, chez un sous-traitant de quelques travailleurs. Tout le monde s’en fout, y compris les syndicats,
Si tout se passe bien et en attendant de solder le tas de ferrailles qui reste, Mittal gardera 945 travailleurs sur les sites liégeois. Une misère quand on compare les chiffres avec la sidérurgie du temps de Cockerill-Ougrée.
Marcourt prendra en charge les 137 ouvriers à la Région en copartenariat avec Mittal pour l’emballage, la manutention, les réparations et du parachèvement, des secteurs d’activité que le groupe sidérurgique voulait confier à des sous-traitants. Ainsi, c’est Marcourt qui fera la différence avec notre argent. Mittal aura le service Marcourt moins cher que s’il devait passer par le sous-traitant.
Fin du fin, la rentabilité de cette filiale sera évaluée dans un an et l’on décidera de poursuivre ou pas les activités. Autrement dit, après les élections de Mai, on se désintéressera de la combine.
Le reste n’est que bidonnage, songes creux et couilles d’illustres coincées entre deux briques réfractaires des fours à casser (Je sais, ça fait mal !).
Le plus beau, c’est pour la fin.
Si Mittal avait mis la clé sous le paillasson, une justice à la hauteur de l’Europe aurait pu le contraindre à remettre en état les sites pollués par deux siècles de scories et de métaux lourds dans le sol de Seraing et à Ougrée.
On voit d’ici la gueule de l’Indien se faisant piquer un milliard ou deux, par nos deux innocents !.
Le génial Marcourt a donc bidouillé une entreprise de démantèlement, soit 75 travailleurs sous CDI, chargée de ramasser les métaux dans les décombres de ce que le voyou laissera derrière lui. On ne parle plus des sols. Avis aux futurs acquéreurs des terrains rendus disponibles !
Petite pointe d’humour pour terminer : Arcelor Mittal embauchera dès 2014 !
400 emplois sont disponibles… en France et en Flandre.
L’accompagnement psycho-social des personnes licenciées, va de soi, évidemment, c’est à la mode. C’est une branche qui embauche, dans une société de dingues !

7 décembre 2013

Éloges.

Évidemment, les gazettes se sont ruées sur la mort du Grand Homme, de la vie politique par laquelle on peut lui tirer son chapeau. Mort à un âge respectable, Nelson Mandela aura eu tout le temps de savourer la gloire d’avoir été statufié de son vivant.
De sa vie privée, tranchée dans le vif pendant ses années d’incarcération, on n’en peut dire autant, puisqu’il en parlait lui-même, ce n’était un secret pour personne. C’était un cavaleur qui aimait la vie et les femmes, ce qui le rend encore plus humain.
Dans ce qui apparaît des discours enflammés de nos ténors de la politique belge, en hommage à celui qui lutta avec succès contre l’Apartheid au point de devenir le président de l’État qui l’avait emprisonné, plusieurs contradictions sont proprement édifiantes.
La première est l’éloge faite au rebelle, à celui qui va au bout de son opposition. Pour nos ténors, cela se passe très loin, en Afrique du Sud, vous voyez d’ici que nos tribuns fassent l’éloge un jour d’un opposant à leurs élucubrations, quelqu’un qui s’élèverait contre l’appétit du gain, la position sociale trop élevée pour être honnête, qui serait victime d’un apartheid de classe et d’études et dont on apprendrait qu’il est natif quelque part de Wallonie ou de Flandre… peut-être même de Mons !
Quelqu’un qui aurait résisté aux chants des sirènes et vilipendé notre société de consommation égoïste, abêtissant le peuple par trois « idéaux » : la bagnole, le foot et le porno, et qu’au nom de la liberté de vendre et d’acheter n’importe quoi, nos ténors s’évertuent à défendre.
Si de surcroit notre homme avait été un modeste vendeur de chez IKEA, un chômeur, voire un éboueur et qu’il n’eût pas été avocat, comme Mandela l’était, simplement instruit et cultivé sans avoir mis un pied à l’école, mais que sa vie, son militantisme pour une société plus juste eût été exemplaire : personne n’en aurait dit du bien, sa notoriété se fût arrêtée à quelques groupes de gens, justement jugés sans importance et les ténors n’en eussent dit que des paroles blessantes, vexatoires et méprisantes !

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A moins qu’il n’ai réussi par une chance extraordinaire à se faire entendre des médias, à regrouper autour de lui de plus en plus de monde éclairés par des propos qui supposent une vue perçante des êtres et des choses et qui, par une chance encore plus grande, ait entraîné des centaines de milliers de personnes séduites par la vérité de ses propos à exiger une pleine et entière installation de la démocratie.
Alors, on aurait vu les pontes installés, les Flahaut à 700.000, les Antoine, les Élio, les Didjé, les Milquet, les Michel, etc. les trucs et les machins de Mons et d’ailleurs, inventer une nouvelle façon de dire la messe à leur nouveau dieu, non pas qu’ils le crussent capable de miracle, mais, muddle through, dans le seul but de sauvegarder l’essentiel : leur pouvoir, leur statut, leur pognon.
Comme ce n’est pas demain la veille d’installer au pinacle un génie sans importance, un politique fabuleux sans parti, un planificateur hors pair et un amoureux exigeant pour les citoyens, bref un anonyme, inutile de leur faire peur, ils peuvent à perte de phrases discourir à l’infini dans des oraisons funèbres admirables sur la vie et l’œuvre de Mandela, personne ne contrariera leurs propos, même si, dans leur for intérieur ils sont racistes, puants de bourgeoisie capitaliste, égoïstes et avares des sous que l’État leur alloue.
La route est large ouverte à leur tentation majeure : nous avoir par les sentiments. Vous pensez si c’est l’occasion avec Mandela, ancien nobélisé !
Vite qu’ils se rassurent.
En Belgique, l’avocat des modestes, modeste lui-même, déifié et marmoréen le cul sur les chaises de tribune, aura toujours la carrière de faux derche qu’il préfère en-dehors des prétoires de besogneux, à la lumière des spots de la télé et des Chambres réunies. Il pourra même se comparer à l’autre, celui de Johannesburg. Qui osera le contredire ? On voit déjà Di Rupo dans le rôle.
Nos emblématiques célébreront ensemble leur gloire devant l’ébahissement du peuple. Amoureux d’eux-mêmes, ils sont hors-concours pour saluer Mandela, mais infiniment plus mal à l’aise pour dépeindre les vies misérables qui, par un travail de fourmi, assurent leur grandeur.
Oui, Mandela a eu de la chance, beaucoup de chances diverses et variées, mais parmi celles-ci, il y en a une qui saute aux yeux : Mandela a surtout eu la chance de n’être pas Belge !

6 décembre 2013

Coalition = dictature.

Ce qui ne va pas en Belgique, c’est qu’il n’y a pas d’opposition sérieuse présente au Parlement en-dehors des Écolos (exclus des affaires publiques seulement au Fédéral), d’où une certaine ambigüité dans leur opposition. Le gros de l’opposition, on le doit aux deux formations flamandes nationalistes d’extrême droite. De par la volonté des autres formations, cette seule opposition a toujours été ostracisée et au vu des programmes, on comprend la répulsion à leur égard. Cependant, on ne pourra plus ignorer longtemps la N-VA compte-tenu de sa force électorale. La Région flamande l’a compris, le Fédéral est en train de préparer l’ouverture pour l’après mai. Tous font le dos rond.
Ce qui signifie qu’aux élections prochaines la N-VA pourrait entrer dans le gouvernement fédéral, resserrant ainsi les mailles d’une association de tous les partis, ou presque du pays, dans la gestion et l’organisation de l’État.
Dans la perspective de Bart De Wever vainqueur rejetant les socialistes dans l’opposition, il y aurait enfin un semblant de gauche en position de critiquer un gouvernement de droite.
Semblant de gauche, en effet, d’un PS qui aura donné tant de gages à la droite libérale, qu’on ne voit pas cette formation dire le contraire de ce qu’elle a prêché jusque là.
Cet effet serait même néfaste, si Di Rupo reprenait la présidence du PS et menait l’opposition. On verrait alors le chef de l’opposition critiquer la politique qui fut la sienne dans la législature précédente !
Cette situation n’est pas nouvelle en Belgique. La faiblesse des opposants est due aux coalitions multicolores qui dénaturent tout projet et empêchent la formation d’un véritable contreprojet de société.
Non seulement la majorité est une machine à raboter jusqu’à la platitude complète les différences entre les partis, mais encore cette coalition a toute l’apparence d’une certaine forme de dictature, puisque la conséquence est qu’elle annule toute opposition.
Même dans l’opposition, le PS ne parviendra pas à prendre la tête du mécontentement de la population après mai 2014. Ce parti s’est trop déconsidéré ces deux dernières années de pouvoir.
Une coalition moins hétérogène exclusivement de droite va renforcer le sentiment que la mondialisation de l’économie est prioritaire à l’autorité politique, au point que parfois, elle est la seule à déterminer un programme de gouvernement. En effet, même le PS ne contestant plus cette priorité, il faudra s’attendre à une certaine bienveillance de cette formation dans le cas de la droite seule au pouvoir. Dans l’opposition, les socialiste auront toutes les chances de regagner le pouvoir, tant serat terrible la législature qui nous attend. Ils peuvent attendre au chaud, sans rien faire !
Le pouvoir économique est dorénavant au-dessus de l’autre avec le côté aggravant que ce pouvoir économique n’est pas élu et donc ne se peut réformer sauf par des sources extérieures à la démocratie. Les électeurs se sont faits à l’idée que les élections ne servent plus à grand-chose.

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Si le PS dénonçait le rôle exorbitant de la mondialisation, il se verrait lui-même traité de « populiste », par tout le mouvement libéral qui croit en l’avenir de l’économie vue sous l’angle de la mondialisation, comme Di Rupo, Hollande et toute la clique des centristes.
Finalement le seul sujet qui vaut la discussion tient en la capacité de la Région wallonne à retrouver une vraie nature de gauche.
Pour cela, il faudrait que les partis à la gauche du PS jouent au PS le tour que la N-VA a fait au CD&V.
Tout dépend du degré de maturité de la population votante. Malheureusement, je ne suis pas le seul à le penser, cette maturité là est encore à venir.
Dans tous les cas de figure, le plus urgent est de retrouver une autre politique que celle de Di Rupo. Ce serait la pire des catastrophes qu’après avoir été premier ministre, cet homme devienne le premier opposant !

5 décembre 2013

Les pommes sont cuites.

A bien comprendre ce que seront les programmes des partis pour les élections de mai 2014, on se demande dans quel état seront les seules « forces vives » qui font vivre ce pays ?
Par « forces vives », il faut comprendre celles qui produisent, qui transforment, qui transportent, qui vendent : les ouvriers, les employés subalternes, les ingénieurs et les petits artisans dont la plupart se sont lancés dans une production solo par manque de travail dans les entreprises !
Les autres, les « forces vives » à la Marcourt et à l’Antoine, ceux qui font dans la haute administration doublons avec des collègues souvent de parti, l’armée mexicaine des représentants du peuple dans cinq gouvernements et trois parlements, sont avec au moins quatre millions de gens qui, pour des raisons diverses et parfois très honorables ne travaillent pas, au même titre que les Reynders, les Flahaut, les pseudo-têtes de gondole, à la charge des premiers.
Di Rupo va terminer la législation sans n’avoir accompli aucune des grandes réformes de structure qu’impose la situation. Au contraire, en se défaussant sur les Régions et les Régions sur les Communes, pour accomplir l’assainissement des Finances de la feuille de route de l’Europe, on copie François Hollande.
Alors ceux qui tiennent ce pays à bout de bras, qu’on tracasse, humilie, les payant mal, disputant à leurs efforts la bouchée de pain qu’ils donnent à leurs enfants, ne sont pas au bout de leurs peines. Les « grandes économies » des socialo-libéraux sont pour 2014, quand ils se seront débarrassés de la baudruche De Wever, soit en l’intégrant, soit en le maintenant à distance.
Et pourquoi ce redoublement de malheurs ?
Parce que les « forces vives » du peuple – les seules qui vaillent – ne sont plus représentées – l’ont-elles jamais été ? – par le socialisme intégré dans le capitalisme.
Il n’y a pas encore de grands chambardements parce qu’elles ne se sont pas encore aperçues qu’elles sont indispensables à nos parasites.
Elles ne s’en aperçoivent pas, tant elles ont été intégrées dans le système qui leur pompe le fric de leur travail, persuadées que le « help yourself» est la combine suprême et que la solidarité de classe est un vieux machin qui n’a mené nulle part.
On voit le résultat.
Les vrais partis de gauche qui pourraient changer la donne sont faibles, voire inexistants, certains en butte à des luttes internes stériles. Les syndicats ne jouent plus leur rôle de meneurs des classes défavorisées. On se syndique parce que c’est plus prudent et on ne prend le chemin de la maison syndicale que lorsqu’on est chômeur ou que l’on a un problème avec l’employeur qui ne peut se régler qu’au tribunal du Travail. Les syndicalistes responsables sont souvent des cadres venus des partis, pistonnés par des chefs, ils apprennent en théorie les métiers qu’ils doivent défendre, sans avoir jamais mis les pieds dans un atelier. Ils font croire aux adhérents qu’ils sont plus efficaces en étant intégrés dans les structures des partis, et c’est justement l’inverse qui se produit.

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Enfin, les travailleurs ne se battent plus vraiment pour leur dignité et de bons salaires, non, ils se battent pour rester les derniers dans l’entreprise. Dans le temps un manège de foire présentait une roue qui tournait de plus en plus vite, les derniers badauds à ne pas être éjectés étaient au centre à tourner sur eux-mêmes. Dans l’industrie aujourd’hui, c’est pareil.
Quand vient le tour des derniers et qu’on ferme la boîte, on se bat pour des primes de licenciement !
Jusqu’à présent, ce qui reste des conventions sociales et des anciennes conquêtes ouvrières aident encore le système à maintenir ses parasites, avec des slogans porteurs d’illusions.
Après mai 2014, le travail de sape des autorités va s’accélérer.
On sait combien est versatile une population dans le besoin. Elle peut basculer à droite et à l’extrême droite, parce que ces milieux ont de fort moyens financiers et que beaucoup de grands patrons sont actifs dans des clubs fascisants, la propagande y est généreuse, l’argent coule à flots ; et puis il y a à la gauche du PS, des petits partis dont l’héroïsme ne fait pas de doute, mais aussi l’amateurisme, la naïveté et surtout le manque de moyens.
Dans un cas, comme dans l’autre, tout devient possible.
Quand vous verrez nos grandioses s’entourer de gendarmes et que les riches ficheront le camp dans des paradis pour milliardaires pour n’en plus revenir, alors vous pourrez dire qu’on y est ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite… Il va bien falloir nous farcir l’extrême droite qui rassure les patrons, en attendant l’effondrement du PS et la venue d’une vraie gauche.
Reste l’alternative du plein emploi et une nouvelle tranche de « Glorieuses ».
Vous y croyez, vous ?

4 décembre 2013

Vive le Populisme !

Les ténors des partis politiques en Belgique (les autres n’ont pas droit au chapitre puisqu’ils n’ont pas dépassé la barre des 5 %), lorsqu’ils sont à cours d’arguments, jettent le mot comme un anathème «c’est du populisme» !
Voilà le mot suprême lancé. Ils ont tout dit, puisque c’est souvent le début de rien !
Les partis disposent de moyens que les autres n’ont pas et s’ils sont bien d’accord sur un point : défendre leur pré carré. Le mot outrageant fait la clôture.
Le CD&V n’a pas respecté la consigne le jour où il a fait connaître la N-VA. Ils en sont toujours à le regretter.
Aussi, lorsqu’un parti accuse un autre de faire du populisme, entendez par là qu’il dénonce ce qu’initialement le CD&V a fait pour Bart De Wever : il lui reproche d’en appeler à des forces obscures et inconnues venant du peuple.
Bien entendu, le lecteur et le téléspectateur en ont conclu que faire du « populisme » était une chose affreuse réservée à des aventuriers qui veulent s’emparer des voix du peuple par la démagogie de leurs propos.
Vu sous cet angle, les partis font tous du populisme.
Et on peut se demander si faire du populisme dans ces conditions, ce n’est pas allé au plus près de la pensée populaire pour s’en inspirer dans le cadre normal d’une démocratie ?
Et c’est là l’hypocrisie des partis, respecter la démocratie est quasiment impossible… dans un cadre démocratique. Quand la politique est faite à 90 % de facteurs extérieurs au peuple par des impératifs liés au capitalisme, donc à l’économie et par l’association des pays « démocratiques » à l’Union Européenne, on sait à l’avance qu’on ne respectera pas la volonté du peuple ! Pourquoi ne nous le disent-ils pas que le suffrage universel est devenu de la foutaise ? Pour la même raison qu’un employé taira son opinion pour ne pas se faire vider par son employeur.
C’est un romancier, Léon Lemonnier, qui lança à l'été 1929 un «Manifeste du populisme». On lui doit donc le mot. Déjà à l’époque, sentant l’amalgame qui pourrait être fait d’une gauche plus prolétarienne que politicienne avec le bluff, la surenchère et la démagogie que suggérerait le mot populisme, Henri Poulaille ne voulut pas laisser passer l'amalgame, qu'il considérait comme une récupération «bourgeoise». Il réagit en écrivant une véritable anthologie-manifeste de la littérature prolétarienne, publiée en juillet 1930 à la librairie Georges Valois. La querelle ne faisait que commencer sur la signification du mot.
Tout cela est du passé. Mais on voit bien que sur moins d’un siècle comme les mots peuvent changer de sens grâce à l’opportunité des dirigeants qui s’en emparent et en établissent une définition qui les arrange, avec la complicité des médias et le manque de mémoire des électeurs.

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Contrairement au Marxisme, le populisme n'utilise pas la lutte de classe, mais les principes démocratiques. Le populisme, qui n'est ni de gauche ni de droite, n'est que le fait de donner l'avantage à la voix des urnes.
La flatterie des peuples par ceux qui en profitent n’est pas le propre des populistes, désignés comme tels par ceux qui jurent bien haut qu’ils n’en sont pas. Que fait, par exemple, Di Rupo dans ses nombreux contacts avec les gens en-dehors de son mandat, si ce n’est du populisme ?
Je me rallie donc à ce que dit du populisme Alexandre Dorna, dans Le monde diplomatique, « Faut-il avoir peur du populisme ? » : "Pris dans son acception de "discours populaire ", le populisme ne saurait donc être assimilé a priori à un mouvement réactionnaire, démagogique ou fasciste."
Le "Petit Larousse Illustré" est clair à ce propos : le "Populisme", souvent péjoratif, est une attitude politique consistant à se déclarer du peuple, de ses attitudes profondes, de ses divers tords qui lui sont fait.
C’est donc « une doctrine littéraire et artistique qui réagit contre la psychologie bourgeoise et mondaine et s'attache à l'expression de la vie et des sentiments des milieux populaires", sacré Henri Poulaille ! Pourquoi ne le lit-on plus ? On devrait le publier en livre de poche. Les chardons du Baragan croissent et prolifèrent toujours !
Au risque d’énerver tout le monde, je vais finir le bidule d’aujourd’hui par une citation qui va faire passer Richard III pour pédant (si ce n’est déjà fait) : « Senatum servire populo, cui populus ipse moderandi et regendi sui potestatem, quasi quasdam habenas tradidisset ? (1)
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1. Le sénat esclave du peuple ! Et n'est-ce pas au sénat que le peuple a remis, pour ainsi dire, les rênes en main, afin d'être gouverné et conduit par sa sagesse ? Cicéron "les dialogues de l'orateur". En latin "populus" est le "peuple" c.-à-d. les habitants d'un état ou d'une ville.

3 décembre 2013

Fancy-fair et ballonnets.

Depuis le début de son mandat de premier ministre, Elio Di Rupo a pratiquement mis une moitié de son temps au service de sa réélection. On le voit partout en Wallonie et principalement dans le Hainaut et la région du Centre, courant d’estrade en kiosque, visible aux salles des fêtes, présent aux banquets ! La Cour des Comptes pourrait quand même se demander si le staff du premier ministre est réellement à temps plein au service de l’État.
On se rappelle qu’Anne-Marie Lizin a été condamnée pour avoir utilisé des membres du personnel communal à des tâches électoralistes personnelles.
Bien entendu, les multiples déplacements d’Elio pour des inaugurations, des conférences et parfois chez des adversaires, comme la distribution de dictionnaires dans les écoles d’Antoing, dans des bals et dans des commémorations, nécessitent des protections, des préparations de textes de la part de ses collaborateurs, et tout un travail des secrétaires, tout cela ne relèverait-il pas plutôt d’une activité préélectorale ?
Evidemment avec un pareil soutien logistique, sa cote ne pouvait être qu’excellente. Il va probablement faire un carton lors du vote de mai 2014.
Ce triomphe personnel pourrait compenser les résultats des autres mandataires socialistes annoncés comme médiocres, de sorte que le parti se maintiendrait à peu près un peu partout dans ses positions anciennes.
Cette présence à toute réunion qui brille et bouge a aussi un autre avantage pour lui. Les gens qui fêtent ou qui sont en joie pour une réunion entre amis, ne pourraient imaginer quitter la « danse des canards » pour écouter des arguments justifiant une politique, ni poser des questions « embarrassantes ». C’est donc bel et bien vers mars-avril 2014 que l’opposition se réveillera et encore, comment le MR ferait-il le bilan véritable d’un gouvernement dans lequel les libéraux ont participé ?
D’ici là, le rusé compère montois aura mis la population dans sa poche.
C’est bien vu. Mais cela comporte un risque. Di Rupo a fait le vide autour de lui. A force de s’être entouré de ses créatures, il en a fait des fonctionnaires, pas des leaders.
Ce ne sera pas en Wallonie qu’il faudra chercher des surprises.

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Par contre Bart De Wever continue à fasciner ! Après avoir neutralisé le Vlaams Belang et réduit ce parti à faire l’appoint des voix à l’occasion, le patron de la N-VA a entrepris une danse amoureuse pour entraîner certains cadres et l’opinion libérale en Flandre dans son parti, non pas dans le cadre de slogans flamingants, mais dans un cadre plus sérieux parce qu’économique. C’est nettement l’Open-Vld qui est visé.
De Croo père avait réussi à nommer son fils Alexandre président de l’Open. Belle démonstration de népotisme. Le fils chéri au Fédéral, voilà le parti dans l’incertitude sur une politique libérale de fermeté. C’est le moment que choisit Bart De Wever pour s’amener avec le projet de Confédéralisme radical qui a une vision économique de fermeté libérale qui plaît à presque la moitié des Flamands.
Des pointures libérales et non des moindres ont quitté ces temps-ci l’Open VLD sur la pointe des pieds, ce qui n’a pas ému les Wallons trop heureux d’avoir leur poupée gonflable socialiste à portée du téléphone. Johan Van Overtveldt, par exemple, un économiste connu, a choisi de s’affilier à la N-VA plutôt qu’à l’Open Vld, ce qui est un signe.
Voilà un réservoir de voix que De Wever ne manquera pas d’exploiter en mai prochain.
Le bureau de Gwendolyn Rutten est surchargé de lettres d’électeurs libéraux qui veulent radicaliser le parti.
Les De Croo ont perdu l’ascendant du père. Bientôt, ils ne pourront plus se faire entendre d’un parti en mutation.
C’est difficile de se radicaliser quand on est une formation partie prenante dans ce gouvernement. Venir défendre un bilan dans ces conditions devant l’électorat serait une performance.
Il reste à Gwendolyn la possibilité d’imiter Elio Di Rupo et de courir à chaque kermesse faire la danse du ventre sur la piste de danse en distribuant des prospectus.
Et encore, ça va être tout juste, si elle débute maintenant.

2 décembre 2013

Le Fisc fucking

Le Front de Gauche a réuni ce dimanche à Paris des partisans d’une remise à plat de la fiscalité française. L’actuelle mouture des taxes et fiscalités diverses frappe beaucoup plus les petits revenus que les gros et notamment par l’augmentation de la TVA qui atteint plus durement les plus pauvres. La TVA est la taxe la plus diabolique et la plus injuste que le pouvoir ait trouvée.
Il est à noter que les deux pouvoirs français et belge, l’un et l’autre socialiste, s’entendent à merveille pour appliquer les mêmes recettes libérales de part et d’autre de la frontière.
La TVA, la chasse aux chômeurs, les diminutions « volontaires » de salaire, les petites pensions, les sauts d’index, toutes ces petites ficelles n’ont qu’un seul but : retirer le plus possible des conquêtes sociales du passé, de telle façon que cela ne soit pas trop visible.
Le gouvernement Hérault, à majorité socialiste nous éclaire sur la conduite d’un Di Rupo qui aurait une majorité socialiste intégrée comme en France, au lieu du patchwork actuel, avec une forte minorité PS.
Monsignore de Mons ferait exactement la même politique !
Ce n’est donc pas le CD&V, comme l’Open VLD, ni le même MR qui pousse le PS dans les bras du grand capital, c’est sa politique !
Le succès de la manif est évident. Mélenchon et Laurent avec ses partenaires communistes ont su mobiliser sur le pavé parisien.
En Belgique, au lieu de s’en réjouir et de chercher quelques hommes de la trempe de Mélenchon pour fédérer la gauche hors PS, une méchante campagne venant de la direction des TEC Liège répand le bruit selon lequel les bus liégeois seraient aux mains du PTB. Et ça prend ! Un chauffeur a été agressé par une cliente des bus qui la trouvait mauvaise.
Il est vrai que la communication sur la grève a été surtout le fait des cadres de la société de transport en commun et des Autorités communales.
La piètre défense de l’organisation syndicale de ce mouvement indique aussi que les arguments pour la grève ne foisonnaient pas.
On voit bien aux réactions du public liégeois qui ne cherchait pas à connaître le motif des grévistes à partir du moment où la direction donnait sa version, que les gens n’ont pas la maturité du Front de Gauche et que, par conséquent, un grand parti à la gauche du PS ce n’est pas pour demain en Wallonie.
Une controverse n’aura pas échappé sur le nombre de participants à la manif française. A croire que les policiers ont un compteur qui tourne au ralenti des deux côtés de la frontière. Cette fois-ci les flics de Manuel Valls ont établi une nouvelle sorte de record, celle de la mauvaise foi.

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Déjà, le 5 mai 2013, une précédente manifestation du Front de gauche contre l'austérité avait réuni 180.000 personnes, selon le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, mais seulement 30.000, selon la préfecture.
Mais ce 1er décembre, la préfecture a fait mieux. 100.000 pour les organisateurs de la manif et quelques journalistes présents dont ceux du Huffington Post et du journal Le Monde, voire 130.000 pour le Huff. Et… 7.000 pour la maison Poulaga !
Enfin peu importe, là n’est pas la question.
Cela signifie qu’il n’y a pas de différence en France et en Belgique, entre les mœurs libérales d’une société bourgeoise capitaliste et les mœurs socialistes. Les anciennes et mauvaises habitudes sont passées d’un camp à l’autre sans problème.
La France, c’est la SFIO et Guy Mollet, avec Hollande au pouvoir. La Belgique est symbolisée par Paul-Henri Spaak, d’abord socialiste plus libéral, par Di Rupo.
On se serait bien passé de ce retour aux vieilleries politiciennes.
Décidément, centrisme ! …que de crimes ils commettent en ton nom !

1 décembre 2013

La Méthode Nielsen.

C’est le Soir qui nous l’affirme dans son édition pour lecteurs payants : les ménages belges ont de nouveau le moral. Ils n’ont pas encore osé écrire « une pêche d’enfer », mais si le frémissement observé par l’Agence Nielsen se confirme, ils oseront.
Les préparatifs de la Saint-Nicolas et les deux réveillons qui suivent, ne sont pour rien dans ce brusque réveil de la foi en l’avenir. Non ! le Belge s’est réveillé ravi et heureux, c’est Nielsen qui le dit. Vous pensez comme l’Élite se voit récompensée de l’immense patience qu’elle a eue à notre égard !
C’est probablement l’équipe enthousiasmante de Di Rupo qui donne à réfléchir à la mauvaise idée d’être pauvre en Belgique et dans l’art de le rester qui, brusquement, déclenche cette formidable envie de gravir des montagnes pour planter le drapeau belge aux sommets.
Puisque nous avons 300.000 caméras de surveillance braquées sur nous jour et nuit, on doit bien savoir en « Haut-Lieu » que nous pauvres gueules grimacent en cette fin d’année un semblant de sourire !
Voilà qui est quand même étrange. Plus ça va mal, moins on ferait la tronche (celle qu’on voit sur les photos des photomatons) !
Je ne sais pas où le Soir, ailleurs que chez Nielsen, est allé puiser la bonne humeur à la louche ? Si c’est le même que celui auquel je pense, le comptable de nos joyeusetés a fondé sa firme en 1923 aux Etats-Unis et couvre en 2013, 100 pays dans le monde. L’Agence a pour mission d’aider ses clients dans leur prise de décision marketing et commerciale en leur fournissant la vision la plus complète du comportement des consommateurs. Évidemment, vu sous cet angle…
Parmi les rigolos du temps de crise, les Britanniques recueillent 87 points et le Portugal (le pays le plus mal barré avec la Grèce), fait un bond de 22,2 points sur un an ! C’est l'Indonésie qui a le pompon à la première place pour la troisième fois d'affilée.
Nos libéraux s’inquiétaient de leur popularité en cette période effroyable. Les détenteurs du gros pognon se demandaient avec angoisse, quand les affamés du monde viendraient leur péter la tête ! Le brave Nielsen les rassure !

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La misère rend gai ! Le malheur réjouit ! Passez vos vacances en Indonésie, pays de rigolos, vous m’en direz des nouvelles.
Il faut dire que les cocus sont en général les meilleures personnes qui soient. Ils ne s’aperçoivent de rien, entourent leur grand amour du plus grand soin et trouve la vie merveilleuse. Même quand on leur dit qu’ils le sont, ils ne le croient pas, pour preuve les électeurs socialistes !
Regardez les bérets rouges en Bretagne : ils descendent dans la rue pour protester contre les misères que l’Europe fait… à leurs employeurs qui viennent de les ficher à la porte ! C’est-y pas gentil ? On a même vu des Bretons défendre leur entreprise contre d’autres Bretons que leur patron venait de licencier dans l’usine voisine. Elle n’est pas belle, cette solidarité là ? Du coup, la France remonte aussi du gouffre des moroses, dans un souffle inattendu de bonne humeur.
L’échantillon belge questionné serait-il le plus bête du monde ?
On ne sait pas, quoiqu’un fort doute soit permis. A la question « comment voyez-vous la situation du marché de l'emploi dans les 12 prochains mois ?", nos augures répondent « Bonne » ou « Excellente » dans un pourcentage appréciable.
"Global Consumer Confidence Survey" s’est peut-être perdu aux abords d’un hôpital psychiatrique pour prélever ses échantillons de Belges, à moins qu’il n’ait guetté la sortie de la conférence de Rudy Demotte au « Cercle de Lorraine » sur l’avenir de la Wallonie ? Il paraît que c’est d’après Internet que l’Agence travaille. Cela éliminerait quand même les loquedus qui n’ont pas d’ordi. Il est vrai aussi que Richard III n’est lu nulle part.
La Belgique est repassée du bon côté du PIB, mais tout juste (0,1 %). Puisqu’on en est toujours à l’économie de grand-papa ; c’est plutôt 3 voire 4 % qu’il faudrait pour amorcer une décrue du chômage, et encore, on n’en est pas certain, puisque le système produit plus avec moins de travailleurs !
La crise de 2008 qui se prolonge indéfiniment et qui pourrait durer tant qu’on n’aura pas découvert que l’économie actuelle de marché ne convient plus, pose des questions de fond.
"Aucun prévisionniste, pour l’instant, n’annonce une remontée fulgurante des indicateurs. Que ça soit en Belgique ou surtout dans le reste de la zone euro. » (André Sapir)
De Geert Noels, d’Econopolis « Il n’y a pas d’éléments pour justifier un espoir. En attendant, nous vivrons des trimestres positifs et négatifs, avec une économie qui traîne sans disposer de la force de croissance nécessaire pour créer des emplois. "
De Dexia Asset Management, Anton Brender, nous explique cette brusque montée du rire en Belgique « Il faut que les choses aillent mieux pour que les entreprises se convainquent qu’elles vont aller mieux et que du coup elles investissent. »
Voilà, on a fait le tour, nous sommes gais sur ordre de Nielsen pour la reprise des affaires.
Je ne savais pas que lorsque je souris, Nielsen me poussait carrément à rire vraiment pour faire plaisir aux patrons et au Soir.
Après tout, le rire n’a jamais fait de tort à personne. Et puis, que ne ferait-on dans les milieux socialo-libéraux pour masquer les échecs !