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Un manche à balles.

C’est au moment où la majorité vient de voter une loi interdisant les cirques à conserver certaines espèces sauvages dont les félins, qu’un maladroit inexpérimenté en a tué un dans un centre animalier d’attractions.
Morgi, le léopard tué la nuit dernière au Monde Sauvage d’Aywaille est d’une espèce dont il ne reste que quelques centaines d’individus dans la nature. Ce qui souligne l’intérêt des parcs animaliers d’en perpétuer la race, si possible, par des accouplements.
On peut comprendre l’intérêt de ce genre d’établissements, de ce seul point de vue. Qu’il faille compter sur le public pour que l’affaire soit viable, c’est évident.
Quand un parc animalier fait le contraire de ce que en quoi il est accrédité, cela ne va plus.
En cause, le manque de qualification du personnel.
Et comment engagerait-on des « experts » avec le peu de moyens dont ces entreprises disposent et le coût élevé de la nourriture et de l’environnement chauffé des félins, en cette période hivernale ?
Une enquête déterminera les circonstances, mais la bête n’est pas allée bien loin. Elle était restée dans l’enceinte du parc d’attraction. Qu’on ne vienne pas dire que les gens du parc et les Autorités se soient égayés dans les bois environnants, sans avoir fait le tour de la propriété et qu’à la tombée de la nuit, il ne soit resté qu’un seul gardien à faire sa ronde.
La disparition des espèces est naturelle lorsqu’elle est le fruit des modifications du climat et des sols. Les espèces ne disparaissent pas nécessairement. Dans un environnement préservé de la présence humaine, des survies par émigration ou transformation se font comme Darwin l’a expliqué dans son livre sur l’évolution.
Mais, ici, il s’agit d’autre chose. La multiplication de la population humaine est tout à fait responsable de l’élimination progressive de toute vie animale, dans la mesure où les bêtes ne sont ni des animaux d’agrément, ni des animaux de boucherie.
C’est un des graves problèmes qui se posent déjà aujourd’hui.
L’homme ne peut pas vivre seul dans un univers où n’existerait plus aucun autre grand mammifère que lui. Il y aurait rupture de la chaîne de la vie. Ce vide appellerait un autre tout aussi redoutable, la disparition de certains insectes, tout aussi nécessaires à la survie de l’espèce humaine. Les morts par centaine de milliers d’abeilles à la suite des pollutions par engrais chimiques de nos cultures devraient nous alarmer.

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Le pire ennemi de l’homme est encore lui-même dans sa multiplication déraisonnable, son système économique dévastateur, son incroyable ignorance et son insupportable façon de croire que tout est bon pour dominer la nature et de procéder sans vergogne à son exploitation déraisonnable..
Un léopard des neiges, ce n’est rien. On ne peut pas critiquer le garde, habitué sans doute à tuer des sangliers avec un fusil de gros calibre, probablement ignorant de l’importance de l’animal et peut-être tout glorieux de son tir réussi. Mais bon sang ! qu’on lui enlève au moins son fusil et qu’on lui apprenne le maniement d’une perche avec collier !
Et ce vétérinaire qui sort son fusil à seringue devant les caméras, pour expliquer la manœuvre, fait pitié. Comme le propriétaire du parc tout embarrassé et acculé à défendre son tireur.
Alors qu’un animal qui a la taille d’un chien de 30 kilos ne s’attaque pas aux hommes et qu’un bon familier des bêtes sauvages et en repérant une dans des circonstances particulières, aurait su, peut-être avec un filet ou sans, ramené la bête dans une cage.
Il y a bien d’autres sujets plus importants, me direz-vous. Par exemple, comment Maggie De Block traite les Afghans dix jours avant Noël.
D’accord. Ce n’est pas normal non plus. Et comme pour les félins dans les cirques, il conviendrait de faire une loi pour empêcher d’enfermer des étrangers dans des lieux de détentions indignes et de les traiter, comme l’actualité nous l’a fait découvrir, à Lampedusa.
Et ce n’est pas parce que l’Homme n’est pas une espèce en voie de disparition qu’il faut le traiter avec le même manque de respect que Morgi à Aywaille.

Commentaires

Chapeau mon cher Richard..tout est dit,encore bravo..

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