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Bruxelles-Bangui !

Di Rupo a fait le choix d’aider Kabila, ce fils de dictateur et dictateur lui-même, à débarrasser le Nord-Kivu des rebelles du M23. En quatre jours, l'armée congolaise a repris possession de la plus grande partie du territoire de Rutshuru, discrètement encadrée par des « instructeurs » de l’armée de Pieter De Crem. Du coup, Didier Reynders, ministre de tout et accessoirement des Affaires étrangères, s’est précipité à Kinshasa pour serrer la main du dictateur devant les caméras de télévision.
Toute l’Afrique Centrale est au bord du précipice. Qui doit-on aider dans l’avalanche des petits conflits, des putschs, des élections bidon et de la soif inextinguible des « élites » de pétrole, de diamants et d’honneurs personnels ?
Quel dictateur choisir ? Le moins sanguinaire, oui, mais lequel ?
Avec plus de complexité encore dans la situation générale dégradée en Centrafrique, les Français y ont envoyé des paras. L’intervention française s’annonce déjà plus difficile que celle du Mali. Ce dernier pays était la proie des seuls djihadistes, alors qu’en RCA, il y a des factions innombrables, et si elles se développent, le pays risque la guerre civile.
Au début, les autorités parlaient d’une intervention courte dans un but «humanitaire». Or, il s’agit de mettre fin aux massacres, de désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations, de ramener la stabilité d’un pays en totale décomposition. Cerise sur le gâteau, le pouvoir actuel est musulman, or la population est chrétienne-animiste à 80 %, des exactions sont commises de part et d’autre. Le conflit risque de dégénérer en guerre religieuse.
Les Régimes dictatoriaux qui fleurissent en Afrique Noire et même ceux qui sont issus du suffrage universel se caractérisent par deux constantes, celui de la corruption et de la faiblesse des armées « loyalistes ».
Inutile de dire que les viols, les meurtres et les pillages sont les résultats de ces deux constantes.
Les Européens assistent sans trop s’en faire au spectacle de la barbarie qui monte sur un continent qui a en lui des richesses humaines considérables et qui les abandonnent, tandis que des autres continents affluent les financiers pour l’exploitation des richesses du sol.
On a tort de regarder comme un spectacle, une tragédie qui pourrait, tout aussi bien, nous tomber dessus, le jour où nous serons submergés par les pauvres dans une Europe qui n’a jamais été aussi riche et aussi inégalitaire, de sorte que nous finirions pas ressembler à la carte politique de l’Afrique.

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Qu’est-ce qui nous différencie de la Centrafrique ?
Peu de choses : l’éducation et la scolarité orientée.
La première tend à disparaître minée par le défaut majeur de notre système économique : l’égoïsme privilégié comme une vertu et entretenu par la volonté de la réussite individuelle. La seconde saute aux yeux : l’absence d’un but humaniste dans les études. La montée de l’illettrisme et d’un certain fatalisme face à la manipulation dont sont victimes les populations laissées volontairement dans l’indigence, afin d’en faire du matériel humain obéissant et docile, en étudiant « utile ».
Cette éducation et cette scolarité orientées nous différencient parce qu’elles maintiennent un semblant de démocratie, malgré les salaires indécents contre des minimas, les privilèges des classes supérieure et politique contre un accroissement des charges et un affaissement des rémunérations. Certes, tout fonctionne encore « normalement » comme si… Mais, jusqu’à quand ? Di Rupo ou son successeur n’est pas encore comparable à Michel Djotodia président centrafricains… mais pour combien de temps ?
Nous ne sommes plus très loin des scandales d’une démocratie qui aura toutes les formes de la dictature, des prévarications et des commissions occultes.
Mittal se comporte en Wallonie comme un CIO de la Centrafricaine des Mines, qui prétend le contraire ?
L’Administration n’attend plus que quelques réformes sur ses fonctions vendues au privé, ses pertes d’emplois répétées et ses niveaux de salaires baisser, pour se déliter complètement. Le jour où il faudra glisser un billet de banque dans ses papiers pour obtenir qu’un fonctionnaire s’occupe de vous, nous serons à égalité avec Bangui.
Ne rigolez pas, ça va très vite la descente.
Et puis il y a la crise de la dette, cet impôt déguisé qui va droit dans les poches des riches.
Un libéral pur sucre aux commandes, une opposition socialiste qui pense la même chose, une population qui voit bien que la démocratie c’est du flan, un ministre de l’intérieur qui s’aperçoit que ses mesures répressives ne servent à rien et qui les accroit, c’est fait, on y est.
Les viols et les pillages peuvent commencer.

Commentaires

Il n'y a que RICHARD III pour oser faire un essai de comparaison d'un régime anarchique et corrompu héritage du colonialisme et notre particra(ss)ie.

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