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Dans le fion avec persévérance !

Gracieuseté de notre système économique, dès qu’un mariolle trouve le moyen de se faire du blé dans une combine utilisant les procédés nouveaux, vous pouvez être certains que ça va radiner sec et qu’après le premier, si ça fonctionne, ils seront des milliers comme des mouches sur un caca à vouloir se gaver.
Faut pas leur en vouloir disent les Du Chose friands du système. La fringale du beau pognon vite fait, ça dope la machine.
Quand la combine est « honnête » l’État suit pour prélever sa dîme. Quand cela ne l’est pas, les vicelards ont le temps de s’engraisser avant que l’embrouille ne soit interdite, et réprimée au cas où – mais ce n’est pas sûr – on donnerait des moyens aux argousins. Mais, que les malfaisants se rassurent, ils iront rarement en prison, si on les débusque.
Le miellat est actuellement dans ce merveilleux outil qu’est Internet et qui, pour des internautes trop naïfs, devient un véritable cauchemar.
Au départ Internet était ce magnifique espace où chacun pouvait s’exprimer. Très vite, on s’est aperçu que, revers de la médaille, on pouvait surveiller son voisin, dévoyer la jeunesse, et se livrer à ses vices favoris, voyeurisme et exhibitionnisme, quasiment sans être inquiété.
On y poursuit son ex, vexé d’avoir été largué. On y publie sans vergogne des photos du « bonheur » quand l’autre était en pleine confiance et croyait en montrant son cul à l’être aimé que c’était pour « tûûûjours » et en toute intimité. On se moque d’un élève ou d’un prof qu’on ne supporte pas, dans une école « de cons », bref, le tort qu’on peut faire aux autres est plus considérable que le faux fils de diplomate qui vous envoie un mail de Bangui pour que vous récupériez à sa place un millions d’euros dans une banque belge, en vertu de quoi vous toucherez 10 %, à condition de lui verser 50 € en frais de timbre.
Abus et atteintes sont légions.
Les patrons qui sont toujours à l’affût des moyens de licencier du personnel sans indemnité de départ, licencient allègrement l’employé qui se lâche sur la Toile, même plus sur la qualité de la boîte qui l’occupe, ni sur son directeur, mais exprime des opinions qui ne sont pas conformes à la généralité moutonnante.
L’esprit de l’entreprise, c’est quelque chose. Un esprit qui rate son coup et vend le morceau, a droit au châtiment suprême : la porte !
Le plus dramatique est encore le suicide d’enfants poussés à l’acte par des moqueries continuelles de petits malfaisants en herbe. Là, on ne rit plus. On prend conscience que ce machin est dangereux pour les gens fragiles qu’on n’éduque pas pour leur durcir la couenne, mais pour se laisser tondre par la racaille supérieure et respectée.
Il fallait s’y attendre.
Il reste du singe en nous. Nous aimons jouer à tout et à n’importe quoi et, en bande, nous pouvons nous montrer cruels avec une bande rivale ou un vieux mâle estropié. Plus nous montons au cocotier, plus on voit notre cul, mais plus on est haut, plus en bas, on le respecte, au point qu’on baise les fesses de celui qui est tout au-dessus.
Une société où chacun peut épier son voisin, est une société en bute au contrôle social perpétuel. Les libertés individuelles s’y rétrécissent, les Autorités adorent, et Joëlle Milquet en profite pour ajouter une caméra, fixer un panneau de sécurité de plus ou ajouter un radar dans une ligne droite. Les entreprises ne sont pas en reste. On travaille dans des sarcophages géants sans fenêtre et avec une seule porte archi protégée, dans des zonings où il ne manque plus que des miradors et des barbelés.
Le pouvoir de surveillance est en train d’évoluer et n’appartient plus à la seule autorité publique. La police des garnis avait ses mouchards, les flics modernes ont leurs bénévoles et leurs supplétifs sur les sites industriels, dans les banques et les centres commerciaux.
Amazon, Google ou Facebook stockent, lisent et utilisent les données non seulement bancaires d’un peu tout le monde, mais encore vos caractéristiques anatomiques et vos différents cursus que vous laissez traîner sur le Net par négligence ou simplement parce qu’on vous l’a demandé et pour avoir le job, que ne ferait-on pas !
Les généalogies à l’ancienne s’établissaient dans les registres des églises, les cures et les presbytères. À l’ère moderne plus besoin d’écrire pour la jeunesse, tout ça part par ondes diverses, clés USB, Hifi, pêché par d’adroits pêcheurs, les Américains y excellent.
Des sociétés anonymes forment des États dans l’État, dictent leurs lois et s’affranchissent de tout contrôle dans des marchés tellement bien montés qu’un chien n’y retrouverait pas ses jeunes, sauf les entubeurs des Agences, bien entendu.
On voit d’ici l’avenir, quand ils auront terminé de digérer toute l’économie et que nous serons comme des maquereaux à l’huile d’olive bien rangés dans nos cités industrielles, en boîtes galvanisées, en train de rancir notre connerie sur leurs chaînes de montage.
Et encore, on vous prévient : Il n’y en aura pas pour tout le ponde !
Les tire-au-flancs, les malades et les infirmes seront bartdeweverisés, dissous, liquéfiés dans les fosses d’aisance du capitalisme triomphant. L’accès au zoning, la boîte d’outils à la main, pour les 12 heures par jour, ce sera pour bientôt, réservé aux « chançards ».
Il ne reste plus qu’à passer votre week-end en saine lecture pour en être persuadé. Lisez donc Orwell et Gibson, pour vous faire une idée. Et encore, déjà dépassés les visionnaires, les lecteurs les regardent dans le rétroviseur !
Vous pourrez y vivre l’État en quenouille et nos amuseurs du genre bas bleu Reynders ou Di Rupo, les rosettes enflammées, s’agenouilleront devant l’autel de la nécessité, contrôlés eux-mêmes par des implants posés dans leurs gros cerveaux par les valets de Big Brother.
Que l’État ait la surveillance légitime, c’est encore vrai, mais plus pour longtemps.
Des staffs se réunissent dans des salles de contrôle d’écrans tapissant les murs sans personne de la maison poulaga. La France s’apprête à voter une loi permettant aux Communes de déléguer ses pouvoirs de police à des sociétés privées chargées de différentes tâches administratives de police et notamment le contrôle des automobilistes stationnant dans des zones à horodateurs, avec PV si infraction.
Ce n’est qu’un début. La suite sera encore plus croustillante.
Ah ! les « braves gens » veulent des contrôles, ils ne se sentent plus en sécurité, ils vont en avoir, pardi, et des sévères, l’État et le Privé ne demandent que ça. On l’aura dans le fion, sans nous en apercevoir. Rassurez-vous, la vaseline est encore gratuite.

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