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31 août 2011

Poche-Profonde, les citoyens et l’oubli.

C’est fou comme la mémoire se perd facilement, quand les faits anciens contredisent la manière de voir les choses du présent.
Enron, par exemple, qui s’en souvient ?
Surtout pas Poche-Profonde (Didier Reynders) qui s’évertue dans son ministère intérimaire des finances à combler les vœux des créanciers d’une Belgique sans le sou, en étudiant une manière de ratisser large (pas du côté des riches, évidemment), des fois qu’Eloi Di Roublardo aurait des projets pour lui dans le futur gouvernement.
Pourtant 2001, ce n’est pas si loin. Faut-il rappeler que Poche-Profonde est ministre des finances depuis 1999 ? Au mois de décembre 2001, l’escroquerie Enron est révélée au monde, coût 50 milliards de dollars, 22.000 salariés à la porte et privés de retraite (ils avaient un compte pension chez Enron !).
Effet dominos, éclatement de la bulle Internet, chute des Bourses et destruction de 4 milliards de valeur boursière, la Belgique suit l’affaire dans l’apeurement général, mais aucune mesure sérieuse n’est prise. Poche-Profonde appuie les rencontres des ministres sous des formes diverses (le G8). Rien ne sortira de ces réunions. Alain Minc écrit un livre sur les bienfaits de la mondialisation. Nous sommes émerveillés du babillage optimiste de nos économistes vedettes. Ils sont toujours « dans le poste aujourd’hui » dirait mon grand-père. Ils sont radieux.
Qui se souvient encore de l’escroc de génie, le PDG d’Enron, qui revendait à Enron plusieurs millions de dollars les sociétés bidons qu’il créait comme de boire un whisky ?
Depuis, on a écrit dix fois plus d’articles sur le chômeur qui n’en est pas un et qui touche des indemnités ou de l’invalide qui se traîne dans un fauteuil quand il va à l’administration et qui bande comme un cerf en ayant fait dix enfants à sa femme, entre les week-ends au cours desquels il est DJ dans une discothèque.
La mémoire sélective, c’est chacun comme il le sent, sauf ceux qui font commerce d’en faire part aux autres et qui ont la manière forte de le faire sentir.
Le scandale Enron avait pourtant mis en évidence toutes les turpitudes d’un système qu’un financier intègre aurait pu prévoir. En effet, certains l’avaient prévu, le Français Maurice Allais (prix Nobel), le Belge Paul Jorion, etc.
Nous leur avons préféré des illusionnistes.
La firme d’Audit Andersen était payée par Enron pour l’aider à escamoter son endettement dans des paradis fiscaux. Les contrôles de l’Etat n’avaient rien donné et les analystes des banques n’y avaient vu que du feu !
Poche-Profonde et ses amis du système pourraient s’écrier que le capitalisme n’a pas toujours la gueule d’un Ken Lay ou d’un Madoff. Il y a bien quelque part d’authentiques honnêtes gens que répugnerait le geste de puiser dans la sébile d’un aveugle.
Voire. Puisque sept années plus tard, alors que toutes les recettes des hommes d’affaires avaient été percées à jour, sans que ces délits aient vraiment été exploités par les médias, faut-il le dire, et devant l’apathie du troupeau des « honnêtes gens » la crise des bulles de l’immobilier éclatait en décembre 2008, comme si rien n’avait existé avant.
Mémoire encore, où étais-tu ?

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En 2011, les règles comptables n’ont pas changé. Il est toujours aussi facile de manipuler les livres de compte, de falsifier des factures, d’arranger les bilans, de trouver de nouvelles astuces pour des bulles financières imprévues, de placer de l’argent dans les paradis fiscaux, etc.
Elinor Ostrom, la première femme de l'histoire à être récompensée par le prix Nobel d'économie, nous a pourtant prévenus il y a plus d’un an de ce qui se trame dans les coulisses des banques et dans les Bourses. Peine perdue. On tombe à genoux devant Guy Quaden et on retient son souffle en écoutant Etienne de Calataÿ ( Chief economist à la Banque Degroof et maître de conférences invité à l'UCL (FOPES) et aux Facultés de Namur (Faseg), vous m’en direz tant...
Enron ancêtre des turbulences des subprimes, on avait là un cas de figure qui aurait dû être étudié dans les écoles de l’Administration, comme aux FASEG, plutôt que dans les écoles du crime, où apparemment, on apprend plus vite et mieux qu’ailleurs à se faire du fric. Cela aurait évité de déposséder des centaines de milliers de propriétaires de leurs biens, en 2009.
Au lieu de cela, on s’affaire à épurer des dettes que les Etats ont faites en notre nom et il n’est pas de plus petites rapines légales qui ne vaillent d’être tentées. Jusqu’à rapporter la moindre virgule des propos de cet enfoiré de Karel De Gucht, concernant les paraplégiques malades de la peste tricheuse «…feraient mieux de pointer à l’usine », plutôt que mendier du pain à la collectivité.
Défaut de mémoire encore de nos chers adulés des médias et du personnel tout entier dévoué à la sainte cause des millionnaires, ces asociaux du fric à qui on pourrait demander un petit effort, tout en sachant que le mot solidarité est vomi de la bouche de ces vampires.
La mémoire se reprend soudain au récit d’une femme du peuple qui défend les riches, au point qu’un brillant journaliste décide d’en faire un article sur le thème « Il n’y a pas que des voyous dans le peuple ». Ce n’est pas honteux d’être riche, la preuve, même les pauvres en conviennent.
Aussitôt après, la mémoire retombe dans les complications de l’aphasie de Broca.
Rien n’a été fait pour éviter les activités maffieuses d’un capital placé dans des mains de spéculateurs cyniques. Au contraire, il semblerait qu’à la suite des rodomontades de Sarkozy, Poche-Profonde ne nous pousse au bord d’un trou noir libéral d’abus et de dérives.
Vivement une bonne histoire comme celle du curé débarqué d’Afrique depuis que nous manquons de vocations, marié un peu partout et touchant des indemnités dans deux ou trois CPAS différents, sans compter son traitement de fonctionnaire du culte !
Celle-là, date de l’année dernière, mais tout le monde s’en souvient.
Et l’Europe, dans ce micmac ? Son président s’adonne à la poésie japonaise. Il y a des coups de pied dans le haïku qui se perdent.

30 août 2011

Le cas Philippe Moureaux

Ce n’est pas évidemment une histoire arrangée à la gloire du sheriff de Molenbeek, ni un portrait d’un jeune marié qui n’est pas tombé de la dernière pluie, encore moins l’écrivain qui a brisé la « soupière chinoise » (son dernier livre), depuis qu’il préfère la lampe d’Aladin et surtout pas le navigateur des relations entre familles mixtes.
Il s’agit d’un portrait politique.
Mais quel Philippe Moureaux choisir ? Le Philippe Moureaux intransigeant des assises du socialisme, l’ami d’André Cools toujours prêt à la castagne pour des idées ou le Philippe Moureaux, marié, réputé sage, et membre du bureau du PS à l’égal des Onkelinx et du nouveau chouchou d’Eloi Di Roublardo, Paul Magnette ?
Deux personnages en un ? Non. Celui que nous avons vu dimanche à la télé donnant la réplique à Olivier Maingain, est bien le second. Un socialiste à l’image de son président, tout entier à la réussite d’un projet de gouvernement sans l’esprit du peuple, modérément enthousiaste à la collaboration avec le CD&V, et pas gêné du tout de renier les anciens engagements pris entre partis wallons.
Un homme, coincé entre les principes et les engagements pris, d’une part, et d’autre part son identité belge et la belle carrière politique qui fait bouillir sa marmite, depuis qu’il a quitté l’enseignement depuis plus de trente ans.
Les sociétés humaines se transforment par le refus des hommes d’accepter leur situation quelle qu’elle soit. Ce n’est plus vraiment le cas. Philippe Moureaux à tort de penser que l’insatisfaction d’Olivier Maingain est pathologique. C’est la logique de l’honnête homme. Nous verrons bien par la suite si Philippe Moureaux à raison de croire le président du FDF pareil à lui, c’est-à-dire qu’il va rentrer dans les rangs des résignés, tôt ou tard, pour signer des accords sur Bruxelles, aussi honteux que ceux qui furent jadis signés à propos des Fourons, par d’autres socialistes !
« Oh ! la belle chose que de n’avoir point de principes, que de savoir prendre le vent, et qu’on est heureux d’être une girouette. », l’historien qu’est Philippe Moureaux a sans doute lu quelque part cette pensée de Camille Desmoulins (1). Je jurerais qu’il ne se l’attribuerait à lui-même pour rien au monde. Et pourtant, c’est aussi bien de lui qu’il s’agit que des détracteurs du pauvre Camille, il y a plus de deux siècles !

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Oui, Philippe Moureaux est une girouette. Oui, il ne sait plus ce que signifie être socialiste.
Il n’en est plus un vraiment, vieil habitué de l’appareil, cela lui suffit de donner son avis au bel étage du boulevard de l’empereur, avis qui n’a jamais été si bien partagé par le chef, que depuis qu’il est le copié-collé de son maître.
A-t-il jamais eu la parrhésia, cette franchise qui invite à tout dire, même ce qui scandalise le plus ? Alors que l’historien sait bien qu’il y a ceux qui font les révolutions et ceux qui en profitent. L’histoire de sa vie démontre à qui veut s’en donner la peine, il y a plus de trente ans qu’il est entré dans cette deuxième catégorie, sans être jamais allé jusqu’à se mouiller dans la première.
Le cynisme se retrouve à gauche comme à droite, mais la façon dont le PS s’est approprié la morale fait peser sur lui un poids particulier de responsabilité. Un jour de 1894, Jaurès eut cette réflexion « Le socialisme, c’est une morale ». Ce n’était pas un effet de tribune, il le pensait profondément.
Aujourd’hui, pour s’être acoquiné avec le capital, le PS et Philippe Moreaux n’en ont plus rien à foutre, ni de la morale, ni de Jaurès.
Le PS de Martine Aubry est le poisson pilote du PS d’Eloi Di Roublardo. Qu’y voit-on ? Et les dernières journées de l’Université d’été à la Rochelle avec les candidats à la présidence l’ont encore une fois démontré : une gauche médiatique et branchée, fonçant tête baissée dans le tout-jeune et le tout-culture, larguant les vieux principes et même les impératifs de la classe ouvrière dans ses revendications d’égalité des droits, allant jusqu’à considérer « les couches populaires comme composée de beaufs invétérés (Marianne N° 748). C’est tout-à-fait ce que pense Eloi Di Roublardo. Alors, pourquoi voulez-vous que Philippe Moureaux, pense autrement ?
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1. « Révolutions de France et de Brabant », journal dont Desmoulins était le seul rédacteur. L’auteur en incluant le Brabant à la révolution française, sans le vouloir, avait comme un pressentiment.

29 août 2011

Rentrée Télé : déjà l’ennui !

Tandis que les gens de pouvoir à la devanture de nos responsabilités nous parlent de poches profondes, d’enjeu à affronter, de courage à puiser, c’est-à-dire nous préparent à la dégringolade des plus faibles d’entre nous, les soubresauts capricieux de la Bourse, les mauvaises conjonctures et la croissance voisine de zéro dans les pays des zones dollar et euro se poursuivent indépendamment de l’angoisse de la dette et des dilemmes de son remboursement.
Ce n’est qu’un avant-goût du désastre à venir : un krach boursier plus grave encore que celui de 2008. La tuile, je ne la sors pas de mon chapeau. Elle émane d’un journal on ne peut plus sérieux « le Telegraph ».
L’étonnant, c’est l’affrontement de deux logiques au sein même du système économique, alors que c’est la même conviction de la supériorité du monde libéral, sur toutes les autres hypothèses de l’économie mondiale.
Il y a en Belgique, les émerveillés par principe, Didier Reynders, dit Poches-Profondes, suivi de la noria des universitaires et spécialistes de l’économie attachés aux banques et chargés de nous rassurer sur nos chaînes de télévision ; et, des gens de terrain qui ferraillent pour que la vérité – aussi cruelle soit-elle – éclate et qui se voient écartés des endroits où il est encore possible de toucher un large public.
Deux logiques différentes : la première ment ; la seconde cherche la vérité.
Pourquoi « The Telegraph » a-t-il basculé du côté de cette dernière ?
Parce qu’il y a des indices qui ne trompent pas.
Le coût de l'assurance sur la dette de plusieurs grandes banques européennes est un indice sérieux. Il a atteint des records historiques, plus important qu’au moment de la crise financière, qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.
On a vu le mercredi 24 août le CDS (credit default swaps), l'assurance « tout risque » du défaut de paiement d'un crédit sur les obligations des principales banques émettrices, s’emballer comme jamais. C’est le signe d’une baisse sensible de la confiance des investisseurs.
Les milieux où l’argent se brasse ressentent la chose comme ce fut le cas en 2008. L’expérience date de l’année où, en effet, tout s’écroula comme un château de cartes.
Un banquier prédit un choc des marchés en septembre ou octobre « qui ne ressemblera à rien de ce qu’on a connu auparavant.»

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Ici nous entrons dans le probable d’une échéance « septembre ou octobre », fort proche de cette fin août que nos guignols mettent à profit pour s’engueuler sur BHV.
Autre alerte rouge, du 25 au 27 août s’est tenu dans le Wyoming la conférence annuelle de la banque fédérale américaine. C’est le Wall Street Journal qui le rapporte. La bombe financière à retardement peut y avoir été enclenchée. Il faudra analyser les rapports tout frais qui en sont sortis. A ma connaissance Elie Cohen n’en a encore rien dit.
Cette étrange fin d’août ressemble au calme particulier qui précède un cyclone d’une grande ampleur dans un climat tropical.
Les derniers vacanciers rentrent sous le charme d’un mois sans l’acharnement de paraître le meilleur « dealer » de soi, dans le souvenir des heures agréables, avec la vague conscience d’être bientôt confrontés à une fin d’année qui n’augure rien de bon, mais sans plus.
Certains d’entre parmi les plus vicieux renouent avec les émissions politiques de la RTBF et de RTL. La saison s’ouvre avec le secret espoir d’un changement d’animateurs et des invités sans langue de bois pour de vrais débats, sur de vrais sujets.
Hélas ! les programmateurs étaient aussi partis en vacances et rien n’a été changé.
Comme on ne pouvait pas faire pire, ils se sont dit qu’ayant touché le fond, l’équipe ne pouvait que remonter.
L’invitée de Vrebos, Joëlle Milquet, s’est expliquée du mieux qu’elle pouvait afin de ne pas fissurer l’épaisse couche de fard que la maquilleuse de RTL crut bon adjoindre à ce qui existait « J’espère que pour octobre nous aurons un gouvernement ». Autre confidence à Vrebos, Milquet ne peut pas dire « non »… avis aux amateurs.
A signaler encore dans l’émission de la même chaîne, Louis Michel, toujours gaillard, qui a mis en garde Eloi Di Roublardo de trop taxer les riches, afin d’éviter l’évasion des capitaux. A croire qu’il n’a pas encore pris ses précautions et que son fric n’est pas en lieu sûr. Poches-Profondes n’aurait pas mieux dit.
La grande nouveauté signalée par vos gazettes : « Le débat dominical de la Une est rediffusé en soirée sur la Trois », comme si une fois ne suffisait pas largement ! MM. Maroy et Gadisseux pourraient exiger le paiement des heures supplémentaires !
Il est vrai que « Revu et corrigé » décrypte « l’actu en humour et en finesse », s’il faut en croire Télépro… Tant mieux, mais j’attends toujours que Kroll donne un coup de main aux deux comiques maison qui tardent à s’affirmer…
Evidemment, si Télépro est persuadé du contraire…

28 août 2011

Etienne... tiens-le bien !

La jobardise de Luc Cortebeek, président de la CSC, n’a d’égale que la veulerie d’Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, comme tous les cadres soi-disant émancipés des syndicats, tous fourrés au PS et au CDH, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Le coup de chapeau à Etienne Davignon « pour ce civisme et ce sens des responsabilités sociales », signé Cortebeeck, est de trop.
Que le type à la pipe soit plus malin que Léopold Lippens, c’est évident. Il a compris lui, « le vieux sage » (la tentation a été forte d’écrire le « vieux singe »), qu’il était plus prudent de faire semblant de participer symboliquement à l’addition salée qui nous pend sous le nez, plutôt que jouer aux vierges effarouchées qui iraient prendre du bon temps ailleurs, si elles étaient mises davantage à contribution.
Son attitude témoigne malgré lui de la crainte qu’un jour un gouvernement (qu’il se rassure ce ne sera pas celui de Di Rupo) lui demande sérieusement des comptes pour sa participation aux coups fourrés du casino financier de 2008 à nos jours, dans lequel ses pareils se sont remplis les poches, même si d’autres ont été plumés, avant de mettre la clé sous le paillasson, dans certaines affaires délicates.
Certes, Fortis n’est pas tombé en faillite. Des compères d’Etienne ont même cessé de payer leur cotisation au Royal Zoute Golf Club, mais si certains ont ramassé des gifles, notamment les petits porteurs, d’autres s’en sont tirés beaucoup mieux en échangeant un papier qui ne valait plus rien contre des actions BNP-Paribas.
Alors, hein ! Etienne, des additionnels sur des déclarations qui ne représentent pas le dixième des avoirs et des biens de la gentry, on n’est pas « Founded in 1909, Royal Zoute Golf Club is a club with a very rich history. Our Course. Championship Course Par 72 (18 holes)”, pour rien !
L’affligeant, ce ne sont pas les 18 trous, c’est le dix-neuvième, ce con de la CSC qui se trouve soulagé des propos d’Etienne « après les pressions exercées depuis des semaines par la droite et les employeurs pour réaliser cet assainissement uniquement au niveau de la sécurité sociale et des équipements collectifs, au détriment des plus faibles et des travailleurs. »
Franchement, si j’avais eu la faiblesse de cotiser à la CSC, je lui aurais renvoyé ma carte avec mention.

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Ces personnels que nous avons l’illusion de mettre en place par nos suffrages, encore que l’élection dans les syndicats relève d’une nébuleuse difficile à percer – au PS ce n’est pas mieux – ces mandataires déshonorent ceux qu’ils représentent en se déshonorant eux-mêmes. Comment désigner cette espèce de dévotion qui a saisi nos instances dans les rapports qu’elles entretiennent avec les personnages de la finance et des banques ?
Peur de l’évasion des capitaux ?
Sans blague ! C’est par la flagornerie et la platitude qu’on traite ainsi des gens en vue parce qu’ils sont capables de foutre le camp dans des paradis fiscaux avec le pognon qu’ils ont ramassé sur notre dos ! C’est-à-dire des gens qu’on suspecte d’être de parfaits voyous !
Mais, c’est Mélanchon qui a mille fois raison, quand il annonce que s’il était élu (ce qu’il ne sera pas malheureusement) président de la république, au-dessus d’un certain nombre de fois le SMIG, l’argent carotté par les filières du système serait automatiquement versé dans les caisses de l’Etat.
Voilà le langage que les syndicats et les partis de gauche devraient tenir, s’ils ne s’étaient pas retranchés complètement du peuple, pour se fourrer le museau dans la farine à faire des princes et des puissants.
Dorénavant pour ces zombies de la servitude, le progrès social est plutôt considéré comme un obstacle à la compétitivité en langage libre-échangiste mondialisé.
Pour un peu, Cortebeek pourrait accompagner la feuille d’impôt d’Etienne Davignon des excuses de la CSC pour les quelques milliers d’euros qu’il verserait en plus à l’Etat !
Le comble c’est que le syndicat chrétien croit avoir finement joué « afin d’amorcer une prise de conscience ».
Et on se demande pourquoi des gens de gauche virent anarchistes !

27 août 2011

Tous coupables !

On en parle d’abord à mots couverts. Des groupes se forment. C’est toujours à cause des autres que l’on en est arrivé là. C’est plutôt rassurant d’être à part, de n’être pas responsable de ce qui arrive, de paraître moins con dans l’opinion que l’on a de soi !
Arrivé quoi ?
Mais la crise de la dette !
Les propagandistes de la peur en Flandre s’attachent plus à dire que ce sont les Wallons qui ont entraîné les Flamands dans la spirale de la dette nationale, que d’embarquer les mêmes sur les revendications qui touchent la langue et le droit du sol.
Pourquoi ?
Mais parce que les deux ont été liés et qu’il est plus facile de parler d’une crise financière qui va atteindre le portefeuille de tout le monde et qui désigne formellement les autres, plutôt que de se lancer dans l’apologie d’un nationalisme, toujours suspect aux yeux des démocrates, surtout qu’il prend le chemin de la dictature ; et d’autant que certaines revendications atteignent un grotesque dont les Flamands eux-mêmes, à l’exception de quelques drôles de la N-VA et du CD&V, perçoivent l’absurdité.
Et comme la critique sur la façon de gérer ce qui est commun avec la Flandre est plus facile à faire que traquer linguistiquement les habitants d’une commune flamande qui s’obstinent à parler français, on fait d’une pierre deux coups.
On devient nationaliste et flamingant en assimilant les discours sur l’économie d’à peu près tous les élus de la Flandre. Cela vient sans s’en rendre compte.
Quelqu’un qui depuis son enfance entend dire par ses parents, puis par les partis que les Wallons piquent les sous des Flamands, peut difficilement penser avec ses propres neurones.
Il n’y a pas que Karel De Gucht (1) qui met de l’huile sur le feu de façon ignominieuse, en-dehors des habitués de la N-VA dont c’est le fonds de commerce. Alexandre-le-petit De Croo, Van Rompuy junior, Stefaan De Clerck et jusqu'à la modeste Brigitte Grouwels, du gouvernement régional bruxellois, tous s’y sont mis et ont, d’une façon ou d’une autre, servi la cause capitaliste à travers la cause flamande. Car, attention, il ne s’agit de critiquer en aucune façon le système économique. Si nous en sommes arrivés là, c’est essentiellement à cause du citoyen laxiste et, particulièrement, à cause du citoyen wallon, super laxiste ! Telle est l’opinion majoritaire.
Les médias viennent à la rescousse de l’opinion flamande à force de répéter que si la crise de la dette est terrible, c’est parce que nous avons été trop dépensiers. De la crise de la dette à la crise tout court, il n’y a qu’un pas. C’est parce que nous avons vécu au-dessus de nos moyens, que le système économique est mis à mal.
Eh bien ! rien n’est plus faux.
Au contraire ! C’est bien parce que nous avons dépensé inconsidérément que la crise économique a mis plus de temps à nous sauter à la figure.

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Nous voilà préparés, prêts à entrer dans l’aire de la culpabilité évidente.
Un culpabilisé ne fait pas un révolté, pardi !
Les Flamands pensent que tout ce qui leur arrive financièrement de désagréable, c’est de notre faute et nos économistes nous disent que le système économique ne fonctionne plus à cause de nos folles dépenses.
Responsabilisés à mort, nous voilà docilement à la botte de nos entrepreneurs en quête de la fameuse règle d’or à la française qui nous pendra sous le nez dès que Di Rupo aura plié un accord pour un gouvernement (l’emprunt limité à 3 % du PIB, proposition de Sarko).
Di Roublardo espère que nous applaudirons à des perspectives de restriction « nécessaires », quasiment patriotes : sécurité sociale, pension, enseignement, vente d’entreprises publiques, enfin ce qu’il en reste… la liquidation du patrimoine des deux communautés aux plus offrants, sans compter des augmentations de TVA en douce, des manipulations d’index, des impôts déguisés et des taxes « innovantes ».
Jamais, pendant que nous suerons sang et eau pour calmer le créancier, ne nous viendra à l’esprit la nature perverse du capitalisme financier et combien nos dirigeants de Belgique et d’Europe sont responsables depuis 2008, d’avoir favorisé ces marchés avides et inutiles, coupables de plomber notre avenir et celui de nos enfants.
A aucun moment, nous n’entendrons la vérité sur l’origine de la dette, terrassés par la pensée unique, matraqués par nos bonimenteurs d’Etat !
Nous sommes déjà complètement occupés à nous demander ce que vaut encore un euro, dans la valse silencieuse des étiquettes, alors qu’on jure que l’inflation est maintenue à un taux raisonnable !
Tant mieux, diront nos mentors, ça les occupe !
Alors, oui, tout compte fait Flamands et Wallons inconscients et à moitié stupides, se rejoindront en qualité de victimes sans le savoir et comme nous sommes plus bêtes encore que nos politiciens le pensent, nous sommes capables de nous taper dessus, tout en convenant de notre coresponsabilité mal partagée.
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1. Magazine Grand Angle sur les coulisses de l’Europe. Dans l’appréciation des Commissaires européens, catégorie « Bonnets d’âne » : Karel De Gucht : un gâchis ! Le portefeuille qui lui avait été confié était immense : le Commerce. Mais la diplomatie que requiert ce poste ne convient pas particulièrement au profil rentre-dedans du Commissaire européen au libre-échange qui semble plus préoccupé par la politique de son pays, la Belgique, que par la relance des négociations commerciales. Sans parler de ses propos, plus que limites, sur le « lobby mondial des juifs ».

26 août 2011

Aux fous !...

Eloi Di Roublardo à peine installé à la table ronde rectangulaire, l’info sordide, l’intox à peine voilée, le nauséabond communautaire sautent à la figure des gens…
Il fallait s’y attendre. Tout dans ce pays est voué à l’échec, puisque la Belgique en est la plus belle illustration.
On est revenu au temps des colonies ! Les Wallons sont les « nègres » des Flamands. Ceux-ci, dans le rôle du colonial exploitant, méprisent les malheureux autochtones, en appliquant la politique du pied au cul qui donnait jadis de bons résultats au Katanga !
Ils ne veulent pas mettre fin à la Belgique, mais mettre fin à BHV ! Pour y arriver, ils n’ont pas de mots assez durs pour dépeindre la paresse wallonne, le parasitisme légendaire des francophones, le manque d’initiative, etc.
Voilà qu’ils s’attaquent aux possesseurs de la carte d’handicapé selon qu’ils soient Flamands ou Wallons. Les premiers sans bras ni jambes courent aux bureaux d’embauche, les seconds, le petit orteil écrasé, se ruent sur les moyens de devenir ayant-droit, défraient les offices de contrôle et hurlent de douleur à la vue du médecin-contrôleur !
C’est ce que raconte Karel De Gucht, que les Wallons ont imprudemment envoyé à l’Europe, subjugués une fois de plus par les Flamands, pour que le loustic y fasse son beurre, malgré des soupçons de délit d’initié en 2009.
Ce bon néocolonial estime que « trop de gens reçoivent une allocation pour un handicap alors qu’ils pourraient parfaitement travailler ». Evidemment tout dépend de ce que Missié De Gucht entend par « travailler ». Lui, par exemple, n’est-il pas le type même de l’handicapé par allergie au travail manuel, en trois pauses, salopette bleue et crasse indélébile sous les ongles ? On pourrait se poser la question.
Bien entendu, le « bwana » d’une nouvelle société minière qui se serait délocalisée du Katanga à Bruxelles a été relayé aussitôt par d’autres colonialistes rassemblés sous la bannière du nouveau Moïse Tshombe, Bart De Wever.
La Conakat, pardon, la N-VA s’est saisie de l’occasion pour souligner qu’en Wallonie, le nègre local compte 50 % de plus de personnes handicapées qu’en Flandre.
Le petit calcul des Blancs est assez curieux : en Wallonie, il y a 50 % de personnes avec un handicap de plus qu’en Flandre : 76.129 personnes en Flandre (2,04 % de la population), 15.404 à Bruxelles (2,36 %) et 66.769 en Wallonie (3,22 %).
Selon les intellectuels de la N-VA, Bruxelles ferait partie de la Wallonie, puisque dans le décompte final, la ville y est assimilée !

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Il faudrait savoir. Ou Bruxelles fait partie de la Flandre et son cumul fait qu’il y aurait proportionnellement plus d’handicapés en Flandre qu’en Wallonie, ou il ne l’est pas et on ne voit pas bien quelles sont les revendications de la N-VA à propos de Bruxelles, territoire wallon ?
Ce que c’est quand même d’aller au port d’Anvers sans son casque colonial par temps de canicule !
A moins que Bruxelles ne soit flamande que par le sol et qu’il conviendrait pour nos patrons de la bananeraie centrale d’en faire l’épuration ethnique, à savoir délester Bruxelles de 95 % de sa population, afin que les 5 % de race pure repeuplent la ville une fois débarrassée de ses dégénérés.
Voilà du pain sur la planche pour nos Sept nains en table ronde rectangulaire, dans l’attente du prince charmant de San Valentino pour séduire Blanche-Neige Wouter Beke.
Le baiser final, ça sera quelque chose ! Wouter mettra-t-il la langue ?
Les joyeusetés ne font que commencer, avec ce petit aperçu que n’aurait pas dédaigné la Propagandastaffel.
Faut-il qu’Eloi Di Roublardo soit persuadé de son immense talent pour entreprendre des démarches qui s’avèrent déjà impossibles avec des négociateurs flamands poussés dans le dos par des malades mentaux !
Bruxelles et la Wallonie ont tout à perdre de poursuivre une comédie qui s’avère une belle connerie.
Nous avons, peut-être, un taux plus élevé d’handicapés moteurs chez nous. Ils sont dans des chaises roulantes ou restent assis sagement chez eux à regarder passer les gens ; mais, les Flamands ont certainement un taux supérieur d’handicapés mentaux qui parlent en leurs noms. S’ils ne trahissent pas leur mandat, ils représentent bien la majorité flamande, souffrant de troubles qui la conduit à des réactions imbéciles et inappropriées.
Les ménages dont un des membres est fou, vont rarement jusqu’au bout de leur union.

25 août 2011

Ilse et Dominique.

Ilse, une nouvelle liaison du french-lover blanchi ?
Non. Aucun point commun. Les deux prénoms ne s’accolent que pour l’argument philosophique.
Qu’alliez-vous penser-là, petits dévergondés !
Autant Ilse Uyttersprot (CD&V) a le droit de se faire enfiler par qui elle veut, au sommet d’une tour, au bois de la Cambre ou dans les WC du Parlement, à partir du moment où elle se croit isolée et donc ne tombant pas dans l’exhibitionnisme, elle copule si ça lui fait chaud aux fesses avec qui elle veut, cela ne regarde qu’elle et son ou ses partenaires ; autant le malotru, qui a zoomé la scène et répandu le film sur Internet, est un peu reluisant personnage. Il mérite qu’on le lui dise, même si des reporters de Paris-Match ont pu regretter de ne pas lui avoir prêté une caméra sur pied, avec un grossissement de 400 X.
C’est sans doute la semaine de la fesse avec l’épilogue, au pénal, du « troussage de bonne » (version J.-F. Kahn) à New-York, du célébrissime compagnon de l’infortunée Anne Sinclair.
Dominique Strauss-Kahn, le mâle blanchi, va faire dans les semaines qui viennent un sacré paquet-cadeau empoisonné au PS, version « les grandes voix qui parlent à la France ». A la place des militants de la biroute émancipée tendance DSK, je me méfierais des enthousiasmes sur la place publique. Cela pourrait indisposer l’électeur, source principale de leurs revenus.
Au contraire d’Ilse l’impétueuse, la presse française manque d’éléments visuels. Qu’importe, en déversant le pour et le contre sur DSK dans les consciences, elle ne rend pas service à l’intéressé et à ses amis politiques.
Peut-être essaie-t-on de noyer le merlan pour faire croire à l’innocence du résident new-yorkais par nécessité ? Ce faisant, on joue la carte Sarko à force d’insister.
Ou bien, est-on convaincu que l’opinion comprendra le sens de la relaxe de l’homme qui aimait les femmes, comme la preuve de son innocence, et espère-t-on ainsi, faire de l’encombrant cavaleur, un futur conseiller de campagne de Martine Aubry !
Il n’échappera à personne que les mensonges anciens de Dialo n’étaient que des recettes apprises par cœur, somme toute de bonne guerre, d’une émigrée voulant atterrir aux USA, en usant du droit d’asile (victime de viol, guerre, politique, etc.). Quant à sa relation des faits, n’importe quel étudiant en première année de psychologie vous dira qu’une victime étant sous le coup d’une forte émotion, voire d’un grand traumatisme, a très difficile de raconter précisément ce qui s’est réellement passé.
Cependant, contrairement à ce que le procureur Vance n’explique pas, c’est ce que tout le monde sait d’après les pièces du procès. Il y a bien eu un rapport sexuel entre DSK et Dialo, les deux parties en conviennent. Durée du temps de la plaignante dans la chambre du viol : 7 minutes !

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Si la femme de chambre avait été consentante, il aurait au moins fallu négocier le tarif, débattre du menu, et recevoir des arrhes. Dans ce négoce on paie d’habitude comptant, avant le service. Et cela aurait été réglé en sept minutes, services compris !
Pourquoi la plaignante est-elle sortie précipitamment de la suite, alors qu’elle aurait pu prendre tout son temps, voire entreprendre le ménage après l’amour, ne serait-ce que pour défroisser les draps ?
Selon les avocats de DSK, celui-ci n’a pas payé la femme de chambre pour son service. Il se serait agi alors d’une séduction ultra rapide d’un cavaleur de première force ! Quand on voit la dégaine de DSK, son âge, son poids, on le voit mal user d’arguments irrésistibles, conquérir le cœur de la dame par des protestations d’amour, puis passant de la parole aux actes, faire ce que la Flamande chrétienne, Ilse Uyttersprot, fit du haut de sa tour avec l’élu de son arrière-train et probablement de son cœur, dans un échange harmonieux de vitalité amoureuse et d’efforts physiques réciproques !
On se moque de qui ?
Et puis la victime n’est pas la seule à avoir menti. DSK n’a-t-il pas nié au début de l’affaire tout acte sexuel, avant qu’on ait retrouvé des traces de son sperme ?
Les caïds du PS sont-ils arrivés à un tel degré de perversion ou d’ignorance de l’opinion de leurs électeurs, qu’ils poursuivent la défense de l’ami, alors que le meilleur service à lui rendre serait de la fermer une fois pour toute ?
Je ne veux pas croire qu’ils défendent un ancien partenaire de parties fines à Marrakech, un Lovelace des partouzes lilloises. Le PS est descendu bien bas. On le sait. Mais pas à ce point, quand même ! La gauche est assez découragée sans ça ! Que ces messieurs dames oublient la braguette de leur collègue et préparent l’après Sarko très sérieusement.

24 août 2011

Un destin con.

Si le libéralisme en prend un coup (la dégringolade ne fait que commencer), le marxisme, avec sa répartition des richesses en fonction des plans à déterminer, ne serait pas un meilleur état non plus, puisque tous deux se réfèrent à un système productiviste.
Ce n’était pas prévu que les revenus des travailleurs diminueraient à mesure de l’accroissement de la productivité, dans un affrontement de concurrence mondiale.
Complicité de la gauche et de la droite dans les pays touchés par la notation à la baisse des agences, entendez-les nous prédire des retraites à 67 ans, des mécanismes d’index supprimés, des remplacements d’un fonctionnaire sur deux dans l’enseignement et la police, alors que l’encre, des grands discours sur l’éducation et la sécurité, sèche encore.
La dérive mène à une paupérisation générale en Europe et, en ce, y compris en Allemagne.
Théoriquement, le salaire devrait être égal à la quantité des marchandises et des biens nécessaires à une vie de travail.
Comment peut-on admettre dans une société « avancée », qu’il n’est plus possible à une personne travaillant seule dans un ménage de deux ou trois personnes (quand il y a un enfant), de vivre avec un salaire de 1.500 euros par mois, ce salaire étant largement le salaire type de plus de la moitié des travailleurs ? Et ici, on n’évoque pas le sort des femmes seules travaillant à trois quarts temps, comme les caissières de grandes surfaces, souvent avec des paies de moins de mille euros !
Le travailleur pouvait prétendre acheter une maison en vingt ans, jusque dans les années 80, nourrir sa famille et élever ses enfants !

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Un minimum de départ pour toute activité devrait, dans une société qui se veut de progrès, « encourager » le travailleur. C’est l’inverse qui se produit ! Le montant minimum de 1.500 euros brut étant admis, il devrait plutôt y avoir hausse, que baisse des salaires !
La productivité plus élevée en 2011, ne permet plus le niveau de vie de 1980 ! Ce qui a changé, c’est la rémunération du capital. Les schémas sont révélateurs. La rente de l’argent augmente, la rémunération du travail diminue.
C’est ça la paupérisation.
La paupérisation n’est pas un mécanisme strictement économique, c’est le résultat d’une théorie économico-sociologique sur le rapport de force entre capital et travail, puisque ni les syndicats, ni les partis politiques n’opèrent une opération d’équilibre en faveur de ceux qui gagnent de moins en moins et à qui on demande de travailler de plus en plus.
Cette agressivité productiviste des forces conjuguées de l’économie et de la politique a aussi pour résultat d’augmenter considérablement le nombre de chômeurs. En outre, la mécanisation et l’électronique accélèrent le processus.
L’armée de réserve est l’expression même du mécanisme selon lequel, le capitalisme se fait une idée du progrès technico-économique. Plus l’armée de réserve est grande, moins le salaire de base est élevé. C’est donc dans les pays à fort taux de chômage que se tournent actuellement les employeurs en quête de point de chute pour y implanter les usines qu’ils ne veulent plus en Europe, pays encore « trop chers », malgré les bas salaires et une paupérisation accélérée.
On sait pourquoi, les socialistes n’attaquent pas de front les théories de la N-VA sur l’économie, parce qu’ils veulent un accord sur le communautaire et que, dans le fond, ils rencontrent quelque part Bart De Wever sur son concept de remise forcée des chômeurs au travail ou leur disparition dans des systèmes d’assistance précaires et sans statut.
Comme Wouter Beke est du même avis que Bart De Wever sur ce sujet, tout cela convient parfaitement à Eloi Di Roublardo.
L’autodestruction du capitalisme est en marche.
Elle se traduira par la révolte des masses populaires. Bien entendu, on n’écrit jamais une ligne dans les grands médias de ce qui sera demain une préoccupation majeure. On espère ainsi prolonger jusqu’à l’au-delà du possible, une société qui aura perdu le consensus des populations.

23 août 2011

Fric et délits.

Revoilà « l’affaire ». Vance, procureur de New-York abandonne les poursuites dans le dossier ouvert à l’encontre de DSK, accusé de viol d’une femme de chambre du Sofitel.
Les inconscients du PS français s’esbaudissent. Joie feinte, affection sincère ? Qu’ils n’en remettent pas trop quand même, des fois que DSK se croie « blanchi » par l’opinion publique et décide de se présenter aux primaires. Ce serait la certitude d’une victoire facile pour Nicolas Sarkozy.
Le public est plus collet monté que ne le suppose les gens de Solferino. Quoique la vie d’un cavaleur n’intéresse personne que l’épouse, et encore, les gens ne supporteraient pas que ses frasques dévoilées, un homme fût encore assez fou pour oser se présenter.
Même si beaucoup d’anciens présidents ont été des « hommes à femmes », aucun n’a eu le déballage auquel DSK a eu droit, qu’on le déplore ou non.
L’affaire DSK a mis en évidence les singularités de la justice aux Etats-Unis. « Ils ne sont pas comme nous ! », pourrait-on s’écrier en Europe. En effet, le sentiment qu’avec beaucoup d’argent, on peut s’en tirer là-bas, est à mettre en parallèle avec l’exhibition devant les médias dont sont astreints les présumés innocents et ce quelle que soit l’importance du personnage incriminé. En Belgique, comme en France, la notoriété et l’argent mettent à l’abri du regard tout accusé, quand l’affaire n’est pas « court-circuitée » avant d’arriver à un juge d’instruction.
Comme aux Etats-Unis la vie publique est beaucoup plus judiciarisée encore que chez nous, les avocats n’ont pas besoin de foncer dans l’establishment politique pour faire fortune, cependant ils y abondent, comme chez nous, plutôt par tradition familiale sélective. Leurs honoraires les placent déjà au-dessus de l’échelle sociale, dans une catégorie à part.
Alexis de Tocqueville, si cher à Didier Reynders, avait déjà observé que l’aristocratie américaine était au banc des avocats et en face dans l’appareil de justice.
L’abondance d’avocats dans les plus hautes sphères du pouvoir est égale à la nôtre. Rien que dans l’entourage du Président Obama (lui-même ancien professeur de droit), Mmes Hillary Clinton (secrétaire d’Etat), Janet Napolitano (ministre de la sécurité intérieure), Valerie Jarrett (proche conseillère), MM. Cass Sunstein (conseiller), Joseph Biden (vice-président), Leon Panetta (directeur de la CIA), Eric Holder (ministre de la justice), Kenneth Salazar (ministre de l’environnement), sont avocats ou sont issus d’une école de droit. Les avocats représentent 59 % des élus du Sénat et 40 % de la Chambre des représentants.
Cette catégorie professionnelle, très impliquée dans le domaine politique, n’est pas très populaire aux Etats-Unis.
Alors qu’en Belgique beaucoup d’avocats sont indépendants, aux States aucun juriste n’envisage de faire sa pelote sans s’associer à un grand cabinet, certains comptent parfois plus de cent avocats. Les cabinets d’affaires garantissent de solides revenus. Certains pénalistes se trouvent pas mal nantis aussi.
DSK, par exemple, doit à la fortune de sa femme Anne Sinclair d’avoir pour avocats MM. Benjamin Brafman et William Taylor, l’un et l’autre parmi les dix meilleurs avocats du moment. La pauvre, déjà ridicule avec son sauteur de mari, va sentir passer l’addition.
Brafman et Taylor se font annuellement plus de 1 million de dollars chacun.

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Si en Belgique, le premier réflexe d’un jeune avocat qui veut faire carrière ailleurs, est de s’inscrire dans un parti, mais pas n’importe lequel, un parti qui aura beaucoup de chance de faire partie des coalitions dans les années suivantes, aux USA, les avocats qui se destinent à la politique choisissent de débuter par un poste de procureur (prosecutor). C’est moins bien payé, en attendant d’entrer à la Chambre des représentants ou de postuler le poste de gouverneur. Le choix du parti est simple. C’est démocrate ou républicain. Selon le temps qui reste à un président en exercice dans la perspective d’un second mandat, cela fait 7 ou 8 ans devant soi, pour le jeune avocat, de s’affilier chez l’un ou chez l’autre, la conviction étant aléatoire.
Les avocats commis d’office ont convoyé plus que les autres, leurs clients pauvres jusqu’au couloir de la mort. C’est bien connu qu’un prévenu sans argent est un homme mort ou condamné à des peines énormes, parfois une centaine d’années de prison.
Par contre, si la victime ou le plaignant ne dispose pas d’argent, mais pourrait être indemnisé parfois de plusieurs millions de dollars, alors certains « grands » avocats se mettent « gratuitement » à leur service, étant entendu que, sur contrat, ils se réserveront une prime de 30 % et plus, sur le cash obtenu.
L'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, « défenseur des droits des opprimés et des Noirs », outre la notoriété que cette défense va lui valoir, touchera peut-être quelques millions de dollars de pourcentage si la victime obtient des dédommagements, même si DSK n’est pas reconnu coupable.
Anne Sinclair est là, généreuse et coffre-fort ouvert.
Mais, tout le monde n’a pas la chance d’être l’époux d’un tiroir-caisse !
Et c’est ainsi que la Justice américaine, aussi peu fiable que la nôtre, continuera de peser sur la démocratie du haut de sa superbe et de ces milliers d’avocats qui, à défaut d’être désintéressés, sont les plus compatibles avec un système qui se nourrit de belles phrases et d’envolées superbes. Les mariolles de la société d’aujourd’hui font du Droit, adoptent un parti, en apprennent quelques principes qu’ils adapteront à leur carrière et à leurs instances.
C’est aussi simple que cela de confisquer les grands idéaux démocratiques, pour assurer des carrières. Et c’est valable des deux côtés de l’Atlantique !

22 août 2011

La table ronde était rectangulaire !

Bètchette Onkelinx- en jupe paysanne à fleurs - en aura été pour ses frais (rare chez un ministre), le silence qu’elle voulait absolu à l’ouverture de la deuxième année de négociation a déjà été rompu.
La photographie ci-dessous le montre à l’évidence : la table ronde était bien rectangulaire !
C’est déjà une première difficulté.
Je ne sais pas si vous avez déjà participé à une table ronde avec une table rectangulaire, mais il y a quelques mauvaises places à éviter absolument : les coins !
Vous n’y voyez à peine qu’un quart des participants et vous devez faire des contorsions inouïes pour apercevoir les autres.
Comment discuter dans de pareilles conditions ?
Et encore, quand je dis le quart, pour tout autant que votre voisin immédiat le veuille. S’il a les coudes sur la table, vous ne verrez bien que deux ou trois personnes de face.
Sur la photo on voit la position stratégique de Bètchette, plutôt vers le centre et qui devine-t-on derrière ? Le pauvre Wouter Beke, assis presque à l’angle mort !
La dame tourne le buste du côté de l’objectif, mordant carrément sur la table. Si bien qu’on ne voit que les lunettes de l’ancien étudiant Beke. Un désastre de la Com. du CD&V !
Enfin, en face, prêt à endosser la tunique du Christ, Eloi Di Roublardo, quasiment hors alignement, le buste projeté vers le centre de la table. Il semble d’une humeur excellente prêt à damer le pion de Simon le Magicien, repris sous les traits du juvénile Alexandre-le-Petit De Croo. Sur l’autre mauvais coin, on voit Milquet, pas mise en valeur, avec pourtant un avantage sur la tête d’œuf assis en face et anonyme (Michel junior).
Autre indiscrétion grave, des journalistes postés à l’entrée des locaux ont noté l’entrée et la sortie des négociateurs. Ces beaux messieurs-dames ont discuté pendant trois heures, rien que pour établir le programme des négociations !
C’est pas du DSK, ça, madame, qui entre et qui sort au bout de cinq minutes, le cœur léger et la dame en pleurs. C’est du solide, un poker d’enfer de trois heures et sans gâteries !
Elles commenceront mardi. Les trois premières heures ont été le premier round d’observation, pour un championnat du monde de boxe poids lourd.
Mardi, on s’attaquera à BHV.

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On suppose que la bande à Michel demandera à Maingain de rester chez lui, afin de ne pas choquer Beke. On voit d’ici l’Olivier de ma périphérie reprendre son dernier discours au FDF
« Il y a 40 ans, le « Walen buiten » de Louvain était impensable, il y a 10 ans, la manipulation du suffrage universel pour donner une représentation garantie aux partis flamands dans les institutions régionales bruxelloises alors qu’ils ont de moins en moins d’électeurs, était une idée grotesque. Il y a quelques mois encore, la contestation de l’existence d’un arrondissement bilingue au cœur du pays alors qu’il permet la coexistence pacifique de deux communautés, paraissait incongrue. »
Pour abandonner tout ce qui reste à la Flandre triomphante, ce n’est pas le moment de remuer la série des renoncements du passé.
Eloi Di Roublardo pourra dire les consignes qu’il veut à Bètchette, la table ronde rectangulaire sonne la fin de l’alliance MR – FDF. C’est du tout bon pour le PS, sauf que pour exister, il faut bien qu’il y ait un Etat derrière. Et plus le PS sortira vainqueur du match avec le MR, plus seul sera-t-il à décevoir les Wallons.
Reste qu’au regard de l’histoire, on retiendra du Montois la volonté de maintenir à tout prix l’Etat belge, quelles que soient les suites d’une capitulation en rase campagne de la francophonie, à seule fin de servir les desseins des royalistes, dont il est un des fleurons.
Le discours de Maingain à la Commémo des 40 ans du FDF aurait pu s’appuyer sur un autre homme politique que P.-H. Spaak, spécialiste des retournements de veste.
Condorcet, par exemple, qui s’écria à la tribune de la Convention « …il est important, pour le maintien de l’égalité réelle que le langage cesse de séparer les hommes en deux classes ». Pour le conventionnel, les deux classes, ce sont ceux qui savent le français et ceux qui ne le savent pas.
C’est exactement ce que pensent aujourd’hui les nationalistes flamands qui veulent exclure les francophones de toute vie associative et administrative en Flandre. Alors que Bruxelles quasiment francophones à 95 % fait la part belle aux 5 % de flamands.
Qu’à cela ne tienne, devrait dire les francophones à propos de BHV qui va servir de prétexte à flamandiser de force les francophones de la périphérie, donnons aux 5 % de flamands bruxellois, la part démocratiquement échue à cette population, c’est-à-dire un vingtième du quota politique et administratif de la Ville.
Bien entendu, cela ne se dira pas, ne se fera pas.
Que va faire Maingain ?
La suite nous le dira. Quant aux autres, on connaît le courage politique de Di Roublardo qui consiste à capituler vite fait, quitte à se montrer « grand » dans la défaite.

21 août 2011

Auguste Comte et la mondialisation.

Auguste Comte pensait que l’organisation méthodique de la société selon un plan positiviste aboutirait à donner à chacun une place proportionnelle à ses capacités et réaliserait ainsi la justice sociale.
Il y a beaucoup de fantasmes personnels dans la société idéale d’Auguste Comte, imaginée depuis une réflexion intimiste, plutôt qu’observée autour de lui. L’angélisme d’une philosophie fondant en un tout harmonieux, justice sociale et capacité, est plus le fait d’un rêveur que d’un sociologue.
Comment a-t-il pu penser un seul instant que les individus seraient tous convaincus d’être à leur juste place ?
Il entre beaucoup d’optimisme dans cette vue, d’autant qu’à la lumière d’aujourd’hui, on ne peut pas dire que la société de Comte ait une chance de se réaliser, de ce qui ressort de l’évolution sous nos yeux : compétition acharnée, propension à se découvrir victime d’une injustice, jalousie, ego surdimensionné, consumérisme compulsif, etc.
Nous ne sommes pas si éloignés du passé, au cours duquel la naissance et la fortune étaient indissolublement liées au pouvoir (nous y retournons !).
Par une curieuse courbe de plus d’une centaine d’années, nous sommes quasiment revenus au temps au cours duquel Zola écrivit Germinal, sous l’aspect des conditions de travail, surtout dans le manque de conditions morales, avec un contrat d’aliénation bizarre au nom duquel un homme loue sa force de travail à un autre, pour un salaire déterminé, sans aucune possibilité de faire autre chose que ce qu’on lui dit de faire, dans les conditions déterminées par l’employeur ou ses substituts.
L’aptitude et la résistance physique au travail, comme l’organisation pensée de celui-ci, ne déterminent toujours pas la place de chacun. Mieux, le pouvoir d’en discuter le prix et la forme dans l’exécution du contrat ne lui appartiennent plus ou presque plus. Le salaire qu’il ne peut plus négocier selon les vues de Comte, dans la perspective « d’une place proportionnelle à ses capacités », est parmi les premiers écueils ignorés.
Un sociologue anglais, Michael Youg (ne pas confondre avec le pseudo comique français) a ironisé sur la méritocratie et à l’idée qu’Auguste Comte s’en faisait.
Son raisonnement prouve en effet que si chacun avait une place proportionnelle à ses capacités, ceux qui occupent les places des derniers rangs seraient acculés au désespoir, car ils ne pourraient accuser ni le sort, ni l’injustice.
Or, la première injustice que n’a pas vue Comte, c’est bien de ne compter pour rien le travail et les qualités qui ne peuvent s’échanger ou se comparer avec d’autres formes de travail. Si l’on excepte quelques philosophes, écrivains, artistes ou inventeurs, qui ont réussi à échanger ce qu’ils font pour de l’argent, conférant ainsi à leurs œuvres une valeur marchande, combien de brillants esprits, d’hommes éminents qui feront bouger les lignes du futur ou changer la signification de l’art seraient condamnés à partager le sort des derniers rangs ?
Si tous les hommes étaient convaincus de la justesse de l’ordre social, celui-ci serait d’une certaine façon insupportable (1) …à moins que les hommes ne soient convaincus en même temps, grâce au positivisme du sociologue, que la hiérarchie des qualités d’échange entre les fabrications ou les services des hommes, est sans effet à côté des mérites du cœur et de la hauteur des sentiments.
Ce qui fait dire à R. Aron, ancien condisciple de Sartre (2) « il n’est pas facile de convaincre l’humanité que l’ordre temporel est secondaire ».
Auguste Comte reprend à Condorcet l’idée que le progrès de l’esprit est le fondement du devenir des sociétés humaines, la coordination rationnelle des divers événements d’après un dessein unique, n’est pas pour demain.
La mondialisation n’est pas précisément le chemin qu’aurait choisi Auguste Comte pour former un tout cohérent ouvrant le monde à la justice sociale. Et pourtant, la mondialisation obéit à la condition de Comte pour y parvenir, puisque ce concept se veut rassembler sous une même loi, l’ensemble des hommes régis par les mêmes données économiques.

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Sauf que ce rassemblement est immoral et que les lois ainsi énoncées n’ont trait qu’à la capacité des uns d’accroître leur pouvoir sur les autres, moyennant quelques mystifications d’achats et de ventes, qui sont finalement aux antipodes de la peine et du travail des hommes.
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1. Les étapes de la pensée sociologique, Raymond Aron, in Bibliothèque des Sciences, Edit. Gallimard.1967.
2. Ils finiront brouillés et adversaires de classe.

20 août 2011

A plume et à poil !

Les « stars » n’ont plus de secrets pour personne, sauf peut-être leur compte en banque, et encore ! Celles qui ont le plus de réussite dans le sens populaire du terme, sont celles qui partagent avec le lecteur de magazines, les secrets de leur anatomie.
Elles ne nous cachent rien, les implants mammaires, la rectification du nez, l’épaississement des lèvres, la fesse en silicone et combien de fois elles font l’amour par semaine avec leurs nouveaux partenaires,. Les talents cachés ne sont plus de saison. Si on y ajoute le look, la taille de la chaussure et la valeur marchande des lunettes contre les ardeurs du soleil, on aura fait le tour de ce qui est désormais indispensable à la notation triple « A » du drame shakespearien qui empêche l’art de sortir des Maisons de la culture.
La dernière qu’on peut lire, c’est un mannequin français, play-boy par excellence qui a raconté dans un magazine, sa nuit d’amour avec Paris Hilton.
Le goût du pognon est plus fort que la délicatesse et la discrétion. Les don Juan du temps passé avaient davantage le goût du secret.
Le comble c’est que Paris Hilton, pas farouche du tout, est ravie des déclarations du bellâtre. Les indiscrétions font partie de la stratégie de reconnaissance et donc d’évaluation en dollars des mérites ainsi exposés.
La galanterie fout le camp depuis qu’il est de bon ton de clamer partout qu’on s’est tapé la star du jour. C’est pour la petite histoire, d’une grande importance d’exposer à l’admiration des foules les hautes performances, à côté desquelles les pulsions de DSK sont des enfantillages…
Le professionnalisme dans le genre masque une autre dénomination plus infamante. Jadis, seules quelques grandes professionnelles vantaient leur capacité à émouvoir le mâle fortuné. C’était déjà uniquement pour le besoin de la réclame.
Les ambitions étaient plus modestes, la prostitution n’avait pas encore acquis ses lettres de noblesse dans la pub et le show bizz. C’était de la trime de bitume et la passe, en hiver, n’était pas une promenade de santé.
Marie Estradère gagna sa réputation en se rendant à une soirée gouvernementale sans invitation; plutôt que de faire la conversation, elle se retira dans une chambre et donna aux hommes politiques «un soulagement à la main» pour 5 francs. C’était en franc or avant la guerre de 14, il va de soi. Mais, c’est peu de chose en comparaison de certaines factures de cocottes d’aujourd’hui.
Même si l’Haut-lieu n’est pas aussi sérieux qu’on le prétend, une chose pareille n’arriverait certainement plus. La langue de bois n’a qu’un lointain rapport avec la langue fourrée.
Cela ne signifie pas que les mœurs de nos personnages de premier plan se sont améliorées, elles sont mieux dissimulées. La bonne réputation de ce point de vue est indispensable à une bonne réélection.

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Un petit jeu circule sur internet: “ Aidez DSK à attraper les femmes de chambre ”. Le joueur doit aider DSK, nu comme un ver dans sa chambre d'hôtel, en cliquant sur les femmes de chambres qui apparaissent à l'écran. Ce jeu flash permet d'enregistrer son record : autant de soubrettes attrapées en 90 secondes.
Il y a, quand même, sous le fallacieux prétexte d’une génération plus libre et décomplexée, des libertés menacées qu’on cache par des artifices. Ne serait-ce que celle de se promener dans la rue, d’aller et entrer où bon nous semble, alors que des caméras espionnent à chaque carrefour et qu’on nous montre à la télé un dispatching de vingt écrans surveillé par un flic. Il est vrai que cette liberté de n’être pas espionné dans la rue échappe à l’entendement de « l’honnête homme », qui a la réponse toute prête « Je n’ai rien à cacher ». S’il n’a rien à cacher selon les mêmes valeurs que Paris Hilton, on se demande pourquoi il n’a jamais su tirer un euro en exposant son sexe à l’admiration des foules ?
Si c’est ce qu’on appelle une actualité brûlante de voir Loanna à plus de cent kilos montrer ses mamelles imposantes aux journalistes attroupés, par contre, il devient quasiment impossible de se faire une idée précise de l’ampleur de la crise économique, pourquoi nous aidons les rebelles libyens, alors que nous assistons impassibles à des massacres en Syrie, et enfin que fichons-nous encore en Afghanistan ?
Les libertés démocratiques parlons-en ! Beau piège à cons que la démocratie parlementaire, elle laisse au gré des circonstances, le soin à nos hommes politiques de faire le contraire des promesses électorales. Et quand il en existe un qui reste ferme sur ses positions, voyez le raffut qu’on fait autour de Bart De Wever qui a au moins – enfin momentanément – l’honnêteté de ne pas tromper ses extrémistes flamingants.
Enfin, puisqu’on nous dit que nous avons au moins la liberté politique, essayons de nous en satisfaire, même si le m’as-tu-vu et l’absence de scrupule se confondent avec cette liberté là.
Qu’est-ce en réalité que notre réputation en ce domaine ?
Les tribulations linguistiques du bourgmestre de Liège ne dépassent pas une notoriété locale de blogueurs.
Un magazine canadien vient de décerner à Mons le titre de gay-friendly.
Mons fait désormais partie des villes mises en évidence par Touristiquement Gay. Voilà qui va faire plaisir à notre futur premier ministre qui veut que sa ville soit la première en tout.
A défaut d’informations plus sérieuses, autant se contenter de ce qu’on a.
Avec Mons, c’est dire si notre réputation ne sera plus à faire au Canada.
Ainsi, le monde entier pourra rêver de la liberté des mœurs dans un gouvernement en jaquette à l’ouverture solennelle des Chambres.
Cela mettra certainement du baume sur les cœurs et évitera le trop plein d’amertume de nos sacrifices. D’autant que nous aurons droit, comme les Italiens, aux félicitations d’Herman Van Rompuy.

19 août 2011

Les créanciers sont rois !

On aura tout vu. Mais là, cela passe l’imagination !
L’Agence de presse officielle de Pékin « Chine Nouvelle » titre son éditorial sur la mauvaise tenue de la dette Américaine, et, par la même occasion, dénonce le manque de rigueur d’Obama !
Pour un peu, Pékin soutiendrait les Tea Party ! Hu Jintao, le responsable suprême, serait favorable à ce qu’on diminuât les salaires des ouvriers américains.
« La Chine, le plus gros créancier de la seule superpuissance mondiale, est tout à fait en droit désormais d’exiger que les Etats-Unis s’attaquent au problème structurel de la dette et assurent la sécurité de ses avoirs en dollars ».
Quel retournement de l’histoire ! Un pays communiste qui donne des leçons de capitalisme à l’Amérique, Mao Tse Tong doit gigoter dans sa tombe !
La Chine possède, dit-on, 1.200 milliards de dettes américaines et 3.200 milliards de dollars de réserve. N’oublions pas, dans cet étrange pays communiste, que le parti est majoritaire dans les grosses boîtes et qu’il cumule les rentrées en dollars des exportations. Les membres du Comité Central sont en réalité inquiets pour les grosses fortunes en dollars qu’ils ont planquées dans les paradis fiscaux. C’est en qualité d’actionnaires d’une affaire qui n’est plus si rentable, qu’ils protestent, tout comme ont fait des milliers d’Américains « refaits » par la faillite de Lehmann Brother.
Que faire quand on a un taux de croissance de 10 % l’an, sinon exporter et encaisser en échange des bons du trésor américain, en sachant bien qu’il se pourrait pour le malheur de la Chine, qu’ils se transformassent un jour en emprunts russes !

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D’après les économistes chinois, l’Europe avec ses pays peu fiables, comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie est encore moins sûre que les Etats-Unis. Voilà qui laisse une chance au pays européens de se refaire une santé, à l’abri des âpres actionnaires chinois.
De toute évidence, le problème européen d’assainissement est aussi compliqué et aussi aléatoire que celui d’Obama pour les USA, d’autant que le président vient d’obtenir à l’arraché un réajustement du plafond de la dette, laissant aller celle-ci vers des sommets jamais atteints, sans vraiment chercher une porte de sortie à la spirale.
En Europe, les sommets franco-allemands se ressemblent et très peu de choses s’en détachent susceptibles de rassurer les marchés.
Sarkozy prépare un plan. Les socialistes tergiversent dans l’attente de leur scrutin interne qui désignera leur leader.
Côté Belge, Eloi Di Roublardo s’ébroue au sortir de son périple sur la terre de ses ancêtres. Les consultations vont reprendre. Voilà plus d’un an que ça dure et les citoyens sont lassés. Cependant, il faudra bien que les socialistes sautent dans le bac capitaliste pour passer du statuquo actuel aux mesures d’économie, puisqu’ils défendent une social-démocratie dont le sort est lié au système économique capitaliste.
Ils pourront toujours se vanter que la note aurait été plus salée encore sans eux, mais personne ne pourra infirmer ou confirmer que la purge sans leur petite touche l’aurait été, en effet.
Les journalistes qui traitent de l’économie poursuivent toujours leur boulot d’étouffement de l’actualité pour nous présenter une situation qui est loin de refléter la réalité.
L’incohérence de la situation leur échappe et ils sont incapables de nous dire pourquoi, par exemple, la situation est bien pire au Japon que partout ailleurs et que c’est la Grèce qui trinque ? L’essentiel n’est pas de chercher à comprendre, mais plutôt de chercher à apaiser l’opinion, quoi qu’il arrive.
Mais voilà, un nouvel interlocuteur qui fait l’opinion s’est inséré entre les partis et les syndicats patronaux, c’est le monde de la finance et des prêteurs, qui entend bien dire comment il faut sortir des dettes afin d’honorer leurs créances.
Nos journalistes économiques ne le diront pas, mais ce troisième larron est celui que les gouvernements respectent le plus. Ce sera lui qu’on voudra rassurer dans les mesures qui vont être prises et ce au détriment des deux autres.
Et si nous voulons en plus régler nos problèmes communautaires en pleine tourmente économique, on peut dire que nous avons le pompon.
Eloi Di Roublardo va finir par déplaire aux Chinois et aux Agences de notation, je le sens, déjà que Bart De Wever ne peut plus le blairer, cela fait beaucoup de monde.

18 août 2011

Le désespoir surmonté.

Qu’est-ce qui a bien pu nous rendre mabouls ?
Même les socialistes à l’ancienne ont fini par baisser les bras. Ils guettent avec les autres les frémissements de la reprise.
A y regarder de près, le capitalisme et le communisme ont la même finalité : le productivisme, pour une forme de progrès basé sur la croissance. Les profits pour les uns et les plans quinquennaux réussis pour les autres ne réussissent qu’à nos «élites » : les actionnaires et les dignitaires de l’appareil, une seule et unique race de profiteurs.
Vilfredo Pareto les confond dans une même et unique classe sociale dont le but est identique depuis des engagements différents.
Le socialisme qu’il soit à la Guesde ou à la Jaurès se voulait entre les deux. Il aurait presque réussi à faire la synthèse jusqu’en 1980, en alliant l’actionnariat aux « représentants de la Nation », si la croissance ne s’était pas interrompue. Le chômage massif depuis plus de dix ans, avec une crise sans pareille du capitalisme en 2008, voit la fin des illusions.
On ne peut plus faire patienter le monde du travail par des augmentations de salaire et des petits avantages, pour faire croire que chacun profitait de manière juste et équilibrée de la prospérité générale.
Aujourd’hui l’actionnariat et les dignitaires des appareils n’entendent pas partager le pain noir. Pourquoi le feraient-ils, puisqu’ils ne partageaient déjà pas équitablement le pain blanc ?
Le stade suivant passe nécessairement par une prise de conscience du monde du travail quand l’actionnariat appuyé par les partis lui demandera un « effort » de compréhension.
La prise de conscience n’est pas gagnée d’avance pour la reconstruction d’une gauche. Des signes avant-coureurs supposent même le contraire. Un courant de droite s’est emparé des foules. Marine Le Pen et Bart De Wever font des cartons et remplissent les salles quand ils tiennent des propos populistes. Le vieux serpent de mer maurrassien remonte à la surface des abysses où on le croyait descendu à jamais, il complète le zoo, avec celui d’Anvers, plus nationaliste.
L’amour de l’argent, l’argent bête, l’argent fou, aurait-il triomphé de tout, même du côté de ceux qui en seront toute leur vie dépourvus ?
Quand l’argent triomphe à ce point dans les relations économiques, dans le seul but du consumérisme, c’est un gage de prospérité, même s’il est imbécile et dépourvu de sens pour la plupart des gens. Hélas ! le bougre s’étend aussi naturellement aux relations non mercantiles, art, religion, éducation.

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Quand il a fini par amalgamer et confondre la vente des petits pois et l’œuvre d’art, une seule certitude : la civilisation fiche le camp. La société entre en décadence.
Bernanos en atteste déjà dans « La France et les robots » : la multiplication des machines développera d’une manière presque inimaginable l’esprit de cupidité. Et encore, il ne savait pas que les progrès en cette matière allaient miniaturiser la machine au point que la plupart des gens avec des I-Phone, des Tom-tom et des Smartphones sont de véritables petites usines ambulantes, sauf qu’ils ne produisent rien, tandis que la machine coûte !
L’ennemi le plus machiavélique et le plus destructeur de toute vie de l’esprit et de toute morale altruiste, c’est le capitalisme industriel qui nous l’a procuré. Vient à sa suite, le capitalisme financier, qui achète et qui vend sans produire et reste calfeutré dans les banques, en-dehors des quelques pas qu’il fait à la Bourse. A eux deux, ils détruisent toute trace de vie spirituelle avec le consentement et la complicité de ceux qu’ils asservissent.
En guise de conclusion, je citerai à nouveau Bernanos, parce qu’il fait un lien avec une ancienne chronique qui traitait de l’optimisme et du pessimisme et qu’il donne lieu, malgré tout, à espérer.
« L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles. L’espérance est une vertu (virtus) une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est LE DÉSESPOIR SURMONTÉ.

17 août 2011

La fin de l’Histoire.

L’évolution de la société serait-elle à mettre en parallèle avec l’organisation philosophique de celles-ci ?
Et cette évolution aurait-elle pris fin avec l’avènement du système capitaliste, ce dernier étant considéré comme indépassable, parce que le meilleur (1) ?
La théorie dite de « la fin de l’Histoire » fut longtemps reçue au premier degré par les disciples de Hegel (1770-1831). Selon Kojève, « le défilé des troupes de Napoléon Ier, sous les fenêtres de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, au terme de la bataille d'Iéna, constitue le terme de l'histoire. »
Il faut redouter à la suite de ce génie précoce que fut Hegel, que d’autres philosophes soient tentés de replacer « la fin de l’histoire » lors d’un autre grand événement. C’est le cas de Francis Fukuyama qui relança l’hypothèse peu avant la chute du mur de Berlin.
Considérant la fin des dictatures dans la péninsule Ibérique (Salazar, Franquisme), en Grèce (dictature des colonels) ou en Amérique latine (juntes) puis l'éclatement de l'Union soviétique entre 1970 et 1980, ce philosophe japonais naturalisé américain conclut que la démocratie et le libéralisme n'auront désormais plus d'entraves et que la guerre devient impossible ! La démocratie libérale satisfait seule le désir de reconnaissance, qui serait l'essence absolue de l'homme.
Voilà une belle récupération de Hegel pour les besoins de la cause capitaliste « fondue à jamais dans la cause de la démocratie », comme si elle était la seule qui ne fut pas totalitaire !
Si, au moment du passage du « petit caporal » à Iéna, apparaît à Hegel la tâche des temps nouveaux « de rendre le monde extérieur partout conforme au concept de la liberté une fois reconnu » on se demande où Fukuyama a été puisé son idée que la liberté des hommes est indépassable dans la démocratie libérale ?
Dans la « Philosophie du droit » de Hegel, on voit apparaître une situation double et contradictoire chez l’individu qui s’affirme d’avantage en 2011, qu’en 1808. L’individu est citoyen, mais il ne l’est qu’au bout d’une longue période. Il y épuise sa citoyenneté en une seule fois par le vote. En dehors de cette unique activité, il appartient selon Hegel à « bürgerliche Gesellschafts » la société civile. Il y exerce un métier d’intégration. Cela l’enferme dans des obligations et des particularités qui le séparent de l’organisation collective.
Par conséquent, la société civile prive les individus d’exercer toute vocation d’universalité.
La démocratie formelle ne touche pas les conditions de travail et de vie de toutes les classes sociales confondues à l’exception de la classe politique, bien entendu (2). L’employé qui loue sa force de travail pour un salaire ne ressemble en rien au citoyen qui élit ses représentants. Pour que s’accomplisse une démocratie réelle, il faudrait que les libertés limitées à l’ordre politique soient transposées dans l’existence concrète quotidienne et qu’un cordonnier ou un maçon soit également citoyen quand il répare une chaussure ou monte un mur.

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Pour qu’il y ait démocratie réelle, il faudrait supprimer la propriété privée des instruments de production.
Quand l’homme travaille dans des conditions inhumaines, il est déshumanisé. Nous touchons à la notion d’aliénation profondément hégélienne avant d’être marxiste.
L’aliénation est une critique historique, morale et sociologique de l’ordre social actuel. Les entrepreneurs aussi sont aliénés, puisqu’ils sont les esclaves d’un marché invisible, soumis à la concurrence, quand il n’y a pas dumping et entente.
L’homme ne réaliserait son humanité que dans la mesure où serait réduite suffisamment la durée du travail due à la société, pour qu’il ait la possibilité de produire et créer à sa guise.
La morale artificielle de substitution à la vérité morale pour aborder les raisons profondes du travail, tient dans la volonté de « faire croire aux travailleurs à une religion parallèle non concurrente à une croyance en un dieu », celle du travail. Pour que naisse un espoir de créer une véritable société démocratique, il faudrait permettre aux Hommes de réaliser librement toutes leurs aptitudes, en se défaisant au moins de cette religion parallèle à l’autre, dont les prêtres sont les ingénieurs et les entrepreneurs, les chantres.
La société actuelle n’en a pas pris le chemin. Elle s’en éloigne même, consacrant l’essentiel de son intérêt à créer une artificialité qui tient lieu de réalité.
Dans sa tombe berlinoise, Hegel peut se demander si pour nous, être aliéné par l’obligation d’adhérer au système capitaliste, n’est pas synonyme d’être idiot ?
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1. Ou le moins mauvais… ce qui est la même chose.
2. C’est la seule classe sociale qui ne se plaint pas trop de son salaire, ni des conditions de travail.

16 août 2011

La Wallonie cherche un homme !

Etrange situation, du reste très bien décrite par Bart De Wever, en plus de la trêve des confiseurs nous allons dorénavant avoir la trêve estivale.
Eloi Di Roublardo a besoin de se ressourcer dans sa famille. Les autres n’ont pas rechigné à s’égayer de leurs garennes vers des cieux plus cléments. Wouter Beke remettra après la fête du 15 août ses remarques surtout destinées à reprendre des électeurs à la N-VA.
Cela ne fait pas l’affaire de Bart, la défection du CD&H, son allié naturel. Il allait de soi pour le plus grand Flamand après Vondel, qu’on irait « s’urner » en septembre, les prévisions le créditant de 40 % des suffrages en Flandre.
Le Vlaams Belang tournant autour des 10 %, voilà une belle majorité pure de droite toute trouvée !
Je n’ai jamais compris pourquoi les Flamands démocrates considèrent le Vlaams Belang incompatible avec la démocratie, tandis que la N-VA est compatible ! Alors que cette dernière est verte de dépit de ne pouvoir faire une majorité homogène avec le Vlaams Belang !
De toute manière, le gouvernement n’est pas encore fait et Bart conserve une petite chance, qu’il en soit selon ses vœux.
Tout dépend de ce que Di Roublardo concède à Beke. Nous n’entrons dans la novlangue du patron du PS, qu’entièrement séduits. Les détracteurs n’y sont pas autorisés. Eloi traite les électeurs comme les membres du premier cercle au PS, toujours aux ordres ! Est-ce encore utile d’exprimer ce que nous pensons ?
Probablement concédera-t-il davantage, diront certains, sa chemise, s’il le faut.
A ce qui transperce des plans et des contreplans, surtout dans une conjoncture aussi catastrophique, il n’est pas possible de cumuler des réformes institutionnelles onéreuses avec un plan d’austérité afin d’éponger les déficits. Sinon, saigner à mort ceux qui du bas de l’échelle sociale travaillent encore, et, simultanément, sabrer dans les administrations afin de « dégraisser » enseignement, police, justice, guichets ouverts au public, le tout déjà criant de misère.
Dans la conjoncture actuelle, même les socialistes, pourtant excellents vendeurs du patrimoine au privé, ne parviendront pas à tout fourguer aux sociétés anonymes, économiquement à bout de souffle ! Il va falloir brader. D’ici à ce que les acheteurs confondent l’euro avec les assignats de l’An II… on verra ce qu’en pense l’Allemagne.

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On voit d’ici le pont d’or offert à un Bart De Wever déjà peu scrupuleux, si malgré tout, Di Roublardo embarquait Beke dans un gouvernement ! Du coup le patron de la N-VA deviendrait Monsieur Flandre, au moindre échec !
On se rend à l’impression avec le recul, que la Belgique, c’est fichu, de toute manière.
Une année perdue en discussion, ne l’a pas été pour tout le monde, puisque les royalistes ont retardé l’échéance fatale avec la Flandre, pourtant le Plat Pays est en train de truster les postes clés et faire le plein sur l’emploi fédéral.
Reste que les deux Communautés naviguent dans l’erreur. La Wallonie croit qu’elle ne peut vivre sans la Flandre et la Flandre pense pouvoir mieux s’en tirer sans la Wallonie.
Géographiquement la Flandre a besoin d’un arrière pays. Dans le cas de la Hollande, elle devrait négocier une éventuelle association, déjà très contestée par les Hollandais pour des raisons historiques, la Flandre ayant fait partie des Pays-Bas dont elle s’est séparée par une insurrection. Il reste donc l’Allemagne, bien plus proche dans son bassin Rhénan de la mentalité flamande, naturellement de droite et nationaliste. Sauf que la Flandre n’a pas de frontière naturelle avec l’Allemagne.
Alexandre-le-Petit De Croo a traité Maingain de passéiste avec son idée de couloir reliant Bruxelles à la Wallonie. L’idée n’est pas si moyenâgeuse qu’elle en a l’air. On pourrait même marchander cette idée par un troc. On offre un couloir à la Flandre du côté de Battice, via les Fourons vers l’Allemagne, en échange de quoi on construit une autoroute à six bandes reliant le Brabant wallon à Bruxelles avec l’attribution de ce territoire à la Wallonie à l’exception des terres sous les ponts, restant du domaine de la Flandre éternelle, afin de ne pas couper ses populations riveraines de l’ouvrage, idem du côté wallon de la liaison de la Flandre à l’Allemagne.
Quant à la frousse de la Wallonie de perdre Wouter Beke et ses pareils, elle est irraisonnée et donc déraisonnable.
Nous faisons partie de la zone francophone rattachée directement à la mère patrie, à notre culture et à tout ce que nous sommes par notre frontière naturelle. Comment ne peut-on pas en être convaincu rien qu’en regardant la carte de l’Europe ?
Bien sûr, il faudra négocier. Il n’est pas question de rentrer avec armes et bagages d’une absence de près de deux cents ans sans avoir acquis des tics et des manies, une façon d’être et des habitudes différentes.
C’est dommage qu’un Eloi Di Roublardo ne place pas son intelligence et sa force de persuasion dans une négociation de ce type.
C’est dommage que nous n’ayons pas un Bart De Wever de gauche qui serait devenu grâce à ce basculement d’opinion, un Wallon pur jus !
Et dire que ce qui retient nos élites n’est que la peur de perdre statuts, privilèges et emplois !

15 août 2011

Yellow peril.

Voilà une information qui ne nous intéresse pas, puisque nos télés et nos radios ont arrêté la crise, d’un commun accord, sur la bonne tenue des Bourses en fin de semaine.
Hakima ne fera pas ses yeux tristes en interviewant un messager de la mauvaise nouvelle, rien que du beau, du bon et du gros bonnet, dirait Séguéla.
Pourtant, ce n’est pas le moment du fou rire…
Aux yeux de Robert Zoellick « l'économie mondiale est entrée dans une phase inédite et plus dangereuse, et ce n'est que le début d'une tempête nouvelle et différente. Ce n'est pas la même crise qu'en 2008. Dans les quinze derniers jours, nous sommes passés d'une reprise difficile - avec une bonne croissance pour les pays émergents, mais bien plus hésitante pour les pays les plus développés - à une phase nouvelle et plus dangereuse ».
Nous voilà prévenus. Nous sommes à un carrefour, pas encore changé en rond-point.
Robert Zoellick est depuis juillet 2007 président de la Banque Mondiale. Ce n’est pas un de ces petits malotrus prétentieux dorlotés par Hakima, c’est un ponte. Quand un ponte soupire, ce n’est pas du n’importe quoi, c’est qu’il a du souci à se faire pour ses économies.
Il n’y va pas par quatre chemins.
On n’est plus en vacances. Eva et moi sommes revenus de la plage. On rentre. Ça tombe bien, Robert Zoellick nous aide à avoir un motif de faire la gueule. Eva n’est plus la rigolote qui se fichait de moi sur la photo du bord de mer. C’est du sérieux comme a dit Sarko, à propos de Carlita.
L’équilibre géopolitique remis en question, pas moins !
La leçon de 2008, c'est que plus on attend et plus les mesures doivent être sévères, a rappelé le ponte. Même si nous ne partageons pas les mêmes recettes, nous sommes d’accord sur le diagnostic.
La plupart des pays développés ont déjà utilisé ce que leur permettaient la politique fiscale et monétaire. M. Zoellick, en qualité de responsable principal de la finance mondiale, est pour la rigueur. Il saluera dorénavant tous les chefs d’Etat qui appliqueront des mesures d’austérité, comme il félicite David Cameron, qui serre la vis en Angleterre.
Par le temps qu’il fait, l’imperméable en août est de rigueur !
En attendant d’être félicité par Zoellick notre futur premier ministre remonte tout doucement de San-Valentino, ivre de chianti, gonflé de pâtes et languissant déjà de la vue qu’il va perdre de tous ces beaux jeunes gens qui, à défaut de travail, se dorent au soleil sur les murs du village natal de notre héros régional.

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Tandis qu’Elio quitte à regret une contrée où il était enfin honoré et célébré, que les radios cartonnent une dernière fois des tubes de l’été, Robert Zoellick estime que cette crise va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette agitation est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.
Pas moins. Ne rions pas. Le péril jaune, voilà 38 ans que Peyrefitte en fit un livre (1). Nous sommes en train d’écrire le second tome « Les Jaunes attaquent ». Sauf, qu’il y a une chose étonnante que l’auteur n’avait pas prévue. Pékin ne tient pas au rôle de chef du monde ! Il a assez de ses merdes sans prendre en plus celles des autres. Eviter la surchauffe de son économie, limiter la pollution, réformer son système fiscal et maintenir l'équilibre entre entreprises publiques et privées, lui semblent suffisant.
Dévaluer le yuan aiderait à modérer l'inflation, certes, mais les produits étrangers moins chers sur le marché intérieur pollueraient l’âme chinoise. En clair, Pékin ne veut pas voir ses ressortissants débuter une carrière démocratique que nous finissons si mal.
Robert le sait. Aussi, a-t-il reporté ses espoirs sur la zone euro et le grand défi qui nous attend. Avec la Grèce et le Portugal assommés par leur dette et d'autres pays menacés, et sans possibilité de dévaluation, c'est en effet non seulement l'économie de la zone euro qui est en danger, mais l'existence même de la monnaie européenne.
Les investisseurs, a-t-il souligné, commencent à se demander combien de temps l'Allemagne et la France vont pouvoir continuer à soutenir les pays exposés, sans risquer de perdre un « A » aussi.
Obama passe le relais à l’Europe. Il a trébuché sur Sarah Palin et entend que nous ne le fassions pas sur Angela Merkel !
Du coup, la responsabilité m’écrase. Et si Di Rupo était assez con pour le croire ?
Berlusconi est tombé dans le piège. A qui le tour ?
---
1. Alain Peyrefitte « Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera », essai1973.

14 août 2011

Allo, Alain ?... Ici Mamadou.

Dans le cadre de « l’immigration non maîtrisée », notre reporter Mamadou Dia Bolo a été chargé par le « Department University Central Organizing Nose », Ducon en acronyme, d’interviewer par téléphone Alain Destexhe, actuellement en Afrique.

-Monsieur Destexhe, le Ducon a introduit dans l’ordinateur Xétron9 des données afin de déterminer le nombre de sénateurs de Bruxelles dont la réélection n’a pas été maîtrisée le 13 juin 2010. Votre nom est sorti en tête de liste, forcément vous étiez le seul. A quoi attribuez-vous cet échec d’une immigration non maîtrisée, à un poste tel que celui-là ?
- La préférence des électeurs pour les candidats FDF était inacceptable. Notre parti n’a pas su contrôler les infiltrations clandestines des gens de couleur Maingain.
-Vous ne serez pas non plus coopté.
-Il y avait un fort pourcentage des gens de couleur Maingain infiltrés qui ont fait pression et Reynders a dû capituler le couteau sur sa Porsche.
-C’est quoi, la couleur Maingain ?
-C’est un pastel gris-bleu piqueté de rose. Nous l’appelons entre nous, couleur panse de lion des Flandres.
- Vous dites que le chômage des jeunes bruxellois pourrait engendrer des émeutes comme à Londres. Dans le cadre de l’enquête Ducon, que pensez-vous du « défaut d’intégration » des sénateurs non réélus ? Est-ce aussi un danger pour la démocratie ?
-L’immigration non maîtrisée depuis quinze ans et la forte pression démographique, pourrait, en effet gonfler exagérément le parlement et le sénat et entraîner à Bruxelles des émeutes dans l’hémicycle, surtout depuis les élections de 2010.
-…mais puisque vous n’en êtes plus ?
-Justement, mes amis me soutiennent. Moi, je manifeste de l’extérieur.
-Vous cassez des vitrines de magasin ?
-On me connaît, je n’ai jamais rien cassé… Pourquoi voulez-vous que je commence par des vitrines de mon amie Sabine Laruelle ?
-Vous vous êtes basé sur des chiffres publiés par Actiris. Or, après vérification, il s’avère que l’Observatoire Bruxellois de l’Emploi (OBE), dépend d’Actiris. Il n’est donc pas en mesure de donner un taux de chômage sérieux comme le Ducon, sur les non réélus.
-En 2010, celui-ci était de 100 % à Bruxelles, à daté du 13 juin.
-Forcément, puisque vous étiez le seul, c’est-à-dire que vous représentiez les 100 %. Le Ducon conteste ce chiffre puisque vous avez été remplacé. C’est donc une occupation à 100 % dont il faudrait parler, au contraire.
-C’est un emploi fictif. Le problème massif de l’immigration s’aggrave, le modèle d’intégration est un échec.
-Vous avez aussi compté les femmes voilées ou portant foulard au parlement ?
- Le nombre de femmes voilées sur les marchés « Plus de 50 % », devrait se retrouver au même pourcentage en haut-lieu. Selon moi, « c’est un défaut d’intégration », si ça n’est pas le cas.
-Quoi ! Vous souhaitez que les sénatrices portent le voile ?
-Ne déformez pas ma pensée. Je souhaite que la vérité éclate et que celles qui ont permis les regroupements familiaux, qui ont-elles-mêmes fricoté avec des étrangers en situation irrégulière, portent enfin le signe qui les distingue des autres, soit 50 % de voilées.
-On m’a dit que vous étiez en Afrique pour étudier un rapatriement massif des députés et sénateurs dont les origines incertaines les amèneraient automatiquement à des rapatriements assistés, pourquoi l’Afrique et à combien se monterait l’assistance par sénateur ?

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- Cela ne pourrait se faire qu’au prorata du nombre de rapatriés dans des communes choisies au hasard pour leur nombre d’étrangers. Un aller simple sur Ryanair ferait l’essentiel de l’assistance. Nous n’avons plus les moyens, vous savez ?
-Pourquoi citez-vous Anderlecht et Molenbeek dans l’interview de la Dernière Heure ?
-Le nombre d’habitants étrangers avoisine les 40 %. Dès lors, les charters se rempliraient plus facilement. Nous renverrions un sénateur barbu et une sénatrice voilée par tranche de cent mille étrangers illégaux. En voyage debout, nous doublons la capacité de chargement des avions. Le patron de Ryanair est ravi de cette publicité…
-Excusez-moi, je suis obligé d’interrompre la communication avec Koudouwégen au Burkina Faso. Le budget de Ducon en communications téléphoniques est dépassé. Encore un mot, qu’est-ce que vous alliez faire là ?
- Le fairway y est superbe, sans rough…
-De quoi vous parlez ?
-De golf, mon cher, de golf…
-C’était Mamadou Dia Bolo pour le Ducon, depuis une cabine de chez Omar Asthm à Molenbeek…

13 août 2011

To come down handsome…

La Bourse, c’est comme le Loto, on y investit des masses d’argent et c’est à grands renforts de trompe qu’on salue la réussite d’un milliardaire parti de rien, après en avoir ramassé beaucoup. On oublie que cette réussite n’est due qu’à la rage qu’ont tous les gogos qui alimentent le schmilblick, de croire qu’ils seront celui-là.
Les indices passent au vert, puis au rouge et nos enquêteurs de radio et de télévision s’en contentent, s’en émerveillent… un « spécialiste » commente en fin de séquence informative le yoyo boursier, il a l’air d’avoir tout prévu. Hakima a l’air heureux, nous aussi.
Quand ça baisse, c’est un réajustement indispensable, quand ça hausse, c’est le signe que l’économie repart.
Comme la pudeur est devenue extrême dans l’emploi des mots, rares sont ceux qui ont employé « krach boursier » dans leur vocabulaire, cependant qu’il est convenu d’appeler un krach, toute dévaluation des cotations qui dépasserait les dix jours d’affilées.
Que ce krach soit le signe d’une crise, une crise qui ne s’est jamais arrêtée depuis décembre 2008, c’est comme si on enfonçait une porte ouverte, sauf qu’il ne faut pas en parler, étant entendu que la crise des subprimes est loin derrière et qu’on a juré de ne plus retomber dans ce péché mignon… à la différence, qu’on n’en est pas sorti !
La facture des rumeurs, de l’insolvabilité possible des Etats, enfin de tout ce qui de près ou de loin alimente la baisse en Bourse s'élève au total à 917 milliards d'euros de perte à ce jour !
Argent fictif ? Pas tant que ça… il s’agit en réalité d’une dévaluation des acquis des petits boursicoteurs qui ont cru « malin » d’acheter du papier qui rapporte et qui vont avoir toutes les peines du monde à rentrer dans leurs billes.
Sur 7 mois près de 3 400 milliards d'euros ont été perdu.
Il paraît que nous vivons au-dessus de nos moyens, ce qui fait la lourdeur de la dette que les Etats ne parviennent plus à rembourser, que c’est essentiellement notre faute et que nous sommes d’incorrigibles dépensiers et que c’est nous qui avons fait chuter la Bourse !
On peut s’interroger là-dessus. Personnellement, je ne crois pas vivre au-dessus de mes moyens. Comme la plupart des citoyens de ce pays, il me semble vivre plus mal aujourd’hui qu’il y a cinq ans, d’avoir quelque part régressé dans certains domaines, d’être moins bien remboursé des soins médicaux et des médicaments par la mutuelle, d’avoir un revenu qui ne suit pas dans son pouvoir d’achat l’inflation rampante. Par contre, il est vrai, la presse m’informe tous les jours de la vie somptueuse des stars, des progrès de nos grosses fortunes, des visites des membres du gouvernement au Japon, ou en Corée du Sud, du traitement des fonctionnaires de l’Europe, de ce que gagne un footballeur et combien nous payons par mois le PDG des facteurs de notre belle poste nationale, bientôt vendue à des marchands de soupe.

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Aussi, c’est avec un certain étonnement que je constate que ceux à qui nous avons délégué nos pouvoirs et que nous payons bien, sont arrivés au même résultat que nos économistes. Nous devons soutirer du superflu de notre train de vie qui coûte des points des Agences de notation, à l’exemple des Etats-Unis qui ont perdu un « A ».
Que les gogos qui perdent de l’argent en Bourse soient pénalisés pour leur imprudence et leur crédulité, c’est logique ; mais, que nous soyons obligés de travailler un peu plus, pour gagner encore un peu moins, voilà qui dépasse l’arithmétique d’une place au Standard de Liège qui se paie la peau des fesses à un supporter, alors qu’on vend des joueurs pour des dizaines de millions d’euros.
Jean-François Jamet, spécialiste de l'économie européenne (il en faut), est formel : "L'impact sur l'économie réelle me paraît inévitable" dit-il en parlant des Bourses. Les ménages dépendent des entreprises pour leur emploi, les entreprises, des banques pour leurs crédits, les banques, de la santé des marchés financiers, les gouvernements des dettes payées par les générations futures des citoyens et les salaires de l’élite, de notre travail immédiat.
Voilà qui nous place à tous les coups en première ligne pour payer toutes les factures.
Même les pertes des boursicoteurs, c’est pour nous. L'impact se répercute nécessairement sur l'économie, via "l'effet de richesse" : la valeur moindre de leurs actions leur donnant l'impression de s'appauvrir, les particuliers ont tendance à consommer moins, notamment des biens immobiliers. Ce qui n'aide pas à la relance de la croissance (et donc de la confiance des marchés).
Nous voilà beaux : les grands perdants de la crise, sans même avoir joué en Bourse, sans s’être sucrés à mort en plongeant dans les caisses pour redorer nos salaires, sans faire quatre fois par mois le tour de la planète, histoire de serrer des mains amies et visiter des pays alliés, sans vraiment avoir eu le sentiment d’exagérer et d’en faire trop dans nos dépenses, tout ça pour avoir eu un bon cœur en 2008, en renflouant les banques et avoir assumé notre première cure d’austérité !
Voilà que les Etats endettés, pressés par les marchés de réduire leurs déficits, mettent des mesures en place pour réactiver notre altruisme pas assez actif !
Le comble, c’est qu’à la faveur du désastre des Bourses, ils sont capables de faire admettre au plus grand nombre la faute de n’être pas assez patriote !
Là, je dis stop ! Notre seule faute, c’est de les avoir élus.
Le reste, c’est la propagande de celui qui vit pour pas un rond, qui fiche rien en ayant l’air de faire tout, et qui veut que l’on travaille un peu plus, tant sa nouvelle maîtresse lui coûte cher.

12 août 2011

Pareto n’avait pas tort…

Ils le disent tous : c’est obsolète d’encore parler de la lutte des classes au XXIme siècle, alors que les barons du socialisme, champions de la social-démocratie, l’ont formellement répudiée.
Comme les faits sont têtus et que l’expérience du terrain démontre le contraire, je n’en tiendrai pas compte, en toute liberté d’opinion. Libre au PS à ne plus défendre que la classe moyenne et, ce faisant, démontrer par l’absurde le contraire de ce qu’ils disent.
Les marxistes ont tort de croire que la lutte des classes en 2011 diffère de celle que l’on pût observer au XIXme siècle sous différentes latitudes. Comme c’est une autre illusion de croire que la victoire du prolétariat y mettra un point final.
La victoire du prolétariat serait en réalité la victoire de la bourgeoisie ! Elle ne conduirait pas à la dictature du prolétariat, mais à l’âge d’or de ceux qui parleront au nom du prolétariat.
C’est-à-dire d’une minorité quasiment éternelle de dirigeants interchangeables et hyper efficaces, définie à partir d’une certaine position dans les pouvoirs de décision, à peu près la même dans tous les régimes.
La lutte des exploités pour au moins partager le pouvoir n’a jamais modifié celui-ci dans son train de vie et n’a jamais abouti à l’âge d’or de la réconciliation générale, à savoir un réel partage des ressources.
La fréquentation des livres d’Histoire de la Révolution française me porte à croire que ce fut seulement un déplacement du pouvoir qui passait de l’ancien régime aristocratique à la bourgeoisie, déjà dominée par les avocats.
Les peuples ont toujours crû qu’une nouvelle génération de politiciens aurait plus de chance de réaliser des choses pour le bien général, que l’ancienne.
Les révolutionnaires sont unanimes à ce sujet.
Alors que les révolutions n’ont jamais réussi à changer fondamentalement l’ordre des choses, mais, par contre, ont toujours magnifiquement réussi à tromper le peuple.
Tant qu’une nouvelle mentalité n’apportera pas un souffle nouveau à l’action des hommes, les « vraies » révolutions, soi-disant conçues pour durer des siècles, seront impossibles.
C’est pourtant ce que brûlait d’organiser… en 1848, les révolutionnaires rédigeant le « Manifeste du Parti communistes ».
« Tous les mouvements historiques ont été jusqu’ici, des mouvements de minorités au profit des minorités. Le mouvement prolétaire est le mouvement spontané de l’immense majorité au profit de l’immense majorité ».
Sauf que l’immense majorité, des millions d’hommes dans les sabots de la misère, n’a jamais réussi par l’action, à le prouver. D’où cinquante ans plus tard, le lancement par les Bolcheviks de la théorie des minorités « agissantes ».
Par contre ce qui est le plus visible, c’est l’alternance quasi régulière des minorités gouvernantes. Pareto dans son « Manuel d’économie politique » démontre que « L’histoire des sociétés humaines est en grande partie l’histoire de la succession des aristocraties. » Ce dernier terme est étendu à tout qui se succède à lui-même dans une fonction élective ou y pousse ses descendants et ses pareils, que cela soit le cas du MR, du PS, du CDH ou du Kominterm de 1919.
L’histoire contemporaine est donc celle d’une succession ininterrompue de minorités privilégiées qui se forment, exercent le pouvoir, en profitent, puis finissent par tomber souvent par l’excès d’en avoir profité, immédiatement remplacées par les suivantes qui, à peu de choses près, opèrent de la même manière et finissent de la même façon.
Toujours Pareto, dans son Traité d’économie « Ce phénomène des nouvelles élites… est un des principaux de l’histoire, et il est indispensable d’en tenir compte pour comprendre les grands mouvements sociaux. »

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Voilà bien une des raisons du désintéressement populaire de la vie politique du pays.
Ceux qui disent « tous les mêmes » n’ont pas tout à fait tort.
Si ce n’est qu’à un détail près, avec certains chefs, la facture présentée au peuple est plus salée qu’avec d’autres.

11 août 2011

Insurrection en Grande-Bretagne.

Bien des gens sont persuadés que les émeutes en Grande-Bretagne ne sont que le résultat du brassage des populations formant ce qu’on appelait dans l’entre-deux guerres « la lie du peuple », et après la dernière guerre, les hooligans. D’après les films des événements, il est impossible qu’un tel nombre d’acteurs puissent être considérés comme tels.
Jadis, on appelait émeutiers, des grévistes réclamant des meilleurs salaires. Devant ces milliers de personnes affrontant la police, on ne peut appeler cela des émeutes, mais plutôt une révolte à caractère insurrectionnel. Elle ne serait pas l’effet d’une ethnie en concurrence avec une autre. On se rappelle les Ouïgours en lutte contre les Hans majoritaires en Chine et minoritaires au Xinjiang ouïgour. A Londres et dans d’autres villes de Grande-Bretagne, la rue était occupée par trop de monde pour qu’il n’y ait pas une majorité d’Anglais à la baston avec les forces de l’ordre.
Le pillage est dans l’instinct de tout insurgé. Cela a toujours été ainsi du Haut Moyen-âge à nos jours. Les autorités ont eu chaque fois le dessein de faire croire aux populations non-insurgées que l’émeute dans le but de piller était fomentée par des voyous.
Bien certainement, il se trouve dans chaque mouvement de foule des petites frappes qui ne sont là que pour voler tout ce qu’ils peuvent trouver, même le portable d’un émeutier blessé, ils sont minoritaires, malgré l’avis contraire de Cameron, le 1er ministre anglais. Beaucoup des pillards sont des gens ordinaires qui, dix secondes avant d’entrer dans un magasin à la devanture brisée, ne savaient pas qu’ils allaient prendre des objets leur tombant sous la main et se précipiter dans la rue avec une prise de guerre.

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L’entraînement d’une personne en colère à des actes insensés est propre à la nature humaine, lorsque celle-ci, n’a plus peur. Cette peur n’est parfois vaincue que de courts instants, mais répétés dans une foule immense, cela donne l’impression que cette peur a complètement disparu et que chaque émeutier est résolu et prêt à tout.
Les décors posés, photographiés spécialement pour la une des journaux, les magasins aux vitres brisées et ces jeunes gens qui dans cette atmosphère particulière à toute guerre civile, affrontent la police par vagues successives, entrant et sortant des rez-de-chaussée emportant des objets par brassées, fait penser à tout, sauf à l’essentiel, à savoir que, vu l’ampleur des dégâts, ces gens ne sont pas simplement là pour des bagarres contre la police, mais parce qu’un large fond de mécontentement, longtemps ignoré par les sociologues, les médias et les politiciens incapables, éclatent !
Ceux qui font la Loi ne se trompent jamais et par conséquent, ne sont coupables de rien, bien entendu. Ils disent tous leur incompréhension, Cameron le premier, de ce qui arrive ; alors qu’ils sont parfaitement conscients : c’est leur politique que condamnent les faits..
Tous les clignotants sont au rouge depuis longtemps en Grande-Bretagne, pays de Margaret Thatcher et de Tony Blair, Tories contre Labour, c’est-à-dire Bonnet blanc, contre Blanc Bonnet, ultra partisans du Libre-échange et libertariens mondialistes sans le savoir, destructeurs des acquis sociaux, et grands pourvoyeurs des mécontents actuels engendrant les émeutes des quartiers de Londres, et depuis hier, d’autres centres villes.
La police raciste ? Pensez donc, c’est pourtant anormal que des jeunes gens de couleur se fassent arrêter trois ou quatre fois par jour pour des contrôles d’identité.
Le tout est de savoir jusqu’où peut-on faire régresser un peuple dans ses acquis sociaux, ses salaires et ses conditions de vie, en évitant l’émeute ? Dénoncer le racisme en faisant du racisme ordinaire tous les jours, c’est à ce tour de force que la police et les autorités ont perdu l’estime d’une certaine partie de la population.
Probablement, y a-t-il eu une mesure de trop, une exaction qu’il ne fallait pas commettre, une arrestation inutile et vexatoire, comme fin de l’année dernière la destruction à Tunis d’un petit commerce de légumes.
Et hop, c’est l’allumette qui embrase tout.
Sans compter qu’il n’y a pas qu’un problème de couleur, un habitant de Somalie ou de Mongolie se sentira moins vite agressé tant qu’on ne lui retirera pas le pain de la bouche, qu’un quidam d’un pays occidental, bien blanc comme sont les Rosbifs d’origine, à qui la crise a enlevé sa bagnole ; mais qui bouffe en un jour ce qu’un Somalien mange en trois ou quatre, et c’est parti...
Qui osera désigner le système capitaliste, comme le plus immoral des systèmes que l’homme n’ait jamais mis sur pied ?
Voilà, ça y est, on s’en doutait Richard en remet une couche !
Et pourtant, c’est clair. Pourquoi croyez-vous que le système a encore de belles années devant lui, qu’il est pratiquement indéboulonnable sauf s’il dégénère à un point tel qu’il condamne à la famine la moitié du genre humain ? Mais, parce qu’il est au fond de l’être, du plus bestial au plus innocent, qu’il touche à la fois le sain et le malsain et qu’il a fini par corrompre tous ceux qui l’ont approché, au point qu’aujourd’hui la crapule se confond avec l’honnête homme et qu’il serait difficile de dire, si le plus salaud est parmi les émeutiers ou à la tête du pays ?

10 août 2011

Krach et patakrach !

Les Bourses s’affolent. Le dollar suscite toujours des inquiétudes malgré l’accord sur la dette des USA, en dernière minute.
Il faut comprendre que toute la machinerie fonctionne sur la croissance. La croissance, c’est la certitude que le progrès comblera les dettes par de nouveaux profits. Sans croissance, le régime a des ratés et la mécanique s’arrête.
Or, la croissance est un mythe, un de plus, du capitalisme. Ce but toujours poursuivi et jamais atteint, cette marche en avant qui ne peut souffler sans produire des catastrophes est intellectuellement inacceptable et tragiquement impossible, dans un monde surexploité et exsangue.
En dégradant la note des USA des trois A, devenue AA+, une Agence de notation a tout simplement traduit le malaise général vis-à-vis de la dette pharaonique de ceux-ci. L’Europe n’est pas pour autant à l’abri. L’euro est vacillant. Les canards boiteux caquettent éperdus. L’Europe n’est plus qu’une basse-cour avec Merkel assise sur un tas de fumier et qui distribue l’engrais en faisant la grimace.
Ce n’est pas faute pourtant des économistes indépendants qui ont dénoncé le laxisme des Etats suite à la gestion de la crise de 2008-2009. Il faut dire à leur décharge qu’ils ne faisaient pas la majorité. Les gouvernements ont préféré écouter les économistes officiels qui sont chargés de prévoir exclusivement le beau temps et, à défaut, l’éclaircie qui s’annonce.
C’est tout de même aberrant que les prévisions les plus justes, les raisonnements les plus proches de la vérité économique sont issus des oppositions du pouvoir en place. Des blogs souvent anonymes, tenus par des intellectuels francs-tireurs mais de renom, n’ont jamais cessé de crier casse-cou, tandis que les pouvoirs feignaient de ne pas les entendre. Et comment eût-il fallu qu’ils réclamassent, alors que les grands médias leur ont fermé la porte au nez ?
La mécanique de l’autodestruction financière se poursuit par de nouvelles éclosions de dettes toxiques, en ayant à l’esprit que toutes les anciennes n’ont pas été rachetées par les Etats quand il fallut procéder au sauvetage des banques avec l’argent des citoyens.
L’euro et le dollar sont deux monnaies qui sont tellement imbriquées, que la perte de l’une ne peut qu’ajouter à la perte de l’autre.
Dernier recours de cette course à l’abîme, les planches à billets des deux monnaies. La transformation des dettes en activité économique réelle est devenue quasiment impossible puisque les emprunteurs sont devenus insolvables.

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L’argent émis ne correspondant pas à une activité fonctionnant en parallèle, il n’est plus en adéquation avec la réalité.
Les épargnants, qui en ont la possibilité, mettent leurs liquidités à l’abri hors des zones dollar et euro, d’où le surenchérissement de l’or et des biens immobiliers.
Les pays émergents hors dollar et euro accumulent des excédents comme l’Inde et la Chine, de sorte que l’Europe débute dans une carrière dans laquelle les Etats-Unis sont passés maîtres, celle de vivre globalement à crédit, au-dessus de nos moyens.
Le dollar et l’euro se dévaluent de fait en alimentant l’inquiétude sur la fiabilité du système financier international. C’est à la mesure de l’événement, le scandale des pays riches vivant aux crochets des pays émergents et des pays pauvres.
Comme en 2009, nous allons probablement assister à des banqueroutes retentissantes.
Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas vu que les salaires énormes consentis par les sociétés à leurs responsables principaux n’étaient pas déjà le signe d’un sauve-qui-peut pour le moment encore discret, de ceux qui détiennent les moyens de plonger directement dans la caisse avant les scellés de l’huissier.
Les gouvernements et les banques, puisque la politique s’est effacée devant le business, se marquent réciproquement à la culotte. Un dispositif international d’imputation des pertes de crédit n’a pas été prévu sur les parités de change des monnaies de réserve. Les dettes ne sont donc pas renégociables, en externe, même si en Europe, les Etats s’arrangent entre eux.
C’est seulement depuis quelques jours que la Banque européenne rachète des créances grecques et portugaises. Le décrochage des Bourses est un signe qui ne trompe pas. Cela ne servira pas à grand-chose !
Qu’attend-on pour remercier les économistes et les hommes politiques qui depuis deux ans nous ont endormis dans l’euphorie, alors que l’oxydation du capitalisme s’est poursuivi sans désemparer ?
Si faire de la politique aujourd’hui consiste à faire de la météo en prévision des sites de vacances qu’il faut remplir à la bonne saison, l’ouragan qui s’élève à l’horizon et qu’ils confondent avec une petite brise, va faire des morts.
Hier encore, le bonimenteur aux infos de RTL avait invité un cuistre d’une grande banque, histoire d’endormir le patient.
On a eu droit à un répertoire complet de la langue de bois d’application bancaire.
J’en ai retenu trois morceaux de bravoure.
Pour la note des Américains, l’homme en cire du Grévin déroule la phrase qui tue « …la note n’est pas justifiée sur les fondements économiques », la reprise vite avortée des Bourses est pour lui « un rebond technique » et enfin la crise profonde se résume à « une incertitude des facteurs de croissance ».
Aujourd’hui, Hakima Darhmouch faisait ses yeux de biche à un autre drôle d’une autre banque mais d’un même tonneau.
Quand donc fichera-t-on ces guignols à la porte des studios?

9 août 2011

Plus catholique que le pape !

David Coppi du Soir a interviewé François Perrin à Saint-Idesbald sur l’avenir de la Belgique. La proclamation unilatérale d’un Etat flamand, Bruxelles indépendante, capitale de l’Europe, et le retour de la Wallonie à la France dont elle a été détachée en 1830, c’est à peu de choses près ce que François Perrin prône. C’est aussi ce que pensent de nombreux blogueurs, dont je suis, qui n’ont pas l’audience de Perrin, et dont l’opinion, par conséquent, ne compte pas.
Mais, c’est loin d’être l’opinion majoritaire en Wallonie. Cette Région a été tellement travaillée aux accents de la Brabançonne, qu’elle n’en est pas encore remise.
Pourtant, ce destin de la francophonie est un moindre mal pour les Wallons, devant l’absurdité des lois linguistiques et l’absence de convergence politique et de sensibilité avec les utilisateurs de l’idiome flamand.
François Perrin enfonce une porte ouverte, qu’on s’obstine parmi les dirigeants à croire close et dont on fait croire aux habitants que si elle était ouverte sur la France nous serions des parias, retour au bercail. Les Autorités francophones n’ont de cesse de promouvoir la vie en couple avec des Flamands qui, se sentant courtisés, se croient tout permis et n’en font qu’à leur tête, jusqu’à vouloir divorcer. Le timide plan B d’Elio n’était qu’une astuce à la napolitaine.
La majorité francophone est ainsi faite que c’est finalement Bart De Wever qui aura eu le plus d’influence sur elle, en exprimant sa volonté – demain majoritaire – de nous larguer.
Jouets des événements, plutôt qu’acteurs, les Wallons n’offrent plus que l’image d’un peuple voué au futile et aux jeux puérils, peu intéressé à son propre devenir, au contraire des Flamands qui se sentent déjà une nation.
Il est donc intéressant pour tous ceux qui se sont frottés à l’histoire et qui voient l’évolution vers l’extrémisme en Flandre, d’adhérer à la thèse logique de François Perrin, à lire dans un grand journal bruxellois.
Outre l’effet d’annonce, l’interview n’est pas dénuée d’intérêt.
On trouve au moins deux sujets de discussion.
Le premier concerne Delpérée qui imagine un Etat belge replié sur la Wallonie, une monarchie fonctionnant exclusivement en français dans les limites des provinces wallonnes.
La cour à Quaregnon et le bureau du roi à Namur.
Voilà qui est pour le moins absurde. Peut-être, est-ce sciemment que le CDH a sorti l’usine à gaz de ses cartons, à l’intention de ceux qui prendraient la chose comme une bouée de sauvetage, au cas où les Flamands nous jetteraient à l’eau. Delpérée est un adhérent pur grain de la Belgique fédérale, comme sa patronne Milquet et, en général, tout le parti. C’est une delpérinade, bien entendu, dans le but de nous arcbouter davantage à l’Etat belge.
La Wallonie « seule au monde », comment les litiges seraient-ils gérés et qu’adviendrait-il de Bruxelles ? Qui referait une Constitution à l’usage de la moitié du royaume ? Delpérée, sans doute, l’acharné constitutionnaliste d’une Belgique qui n’existe plus que dans les livres qu’il reste seul à consulter. Ces étudiants doivent périr d’un profond ennui.
Le second intérêt a trait à la particularité des Belges émigrés, de première ou de deuxième génération.
David Coppi parlait d’une réalité, plutôt qu’il ne posait une question à François Perrin : « Pendant ce temps, Elio Di Rupo, en formateur, essaie de recomposer une coalition, de faire durer la Belgique… »
Voici la réponse de Perrin : « C’est un Italien naturalisé, né en Belgique… Les Italiens ont un attachement spécial au pays qui les a accueillis, donné un emploi… Et puis, pour Di Rupo, comme socialiste, la Belgique, c’est la sécurité sociale, la raison d’être de la social-démocratie. On est sur un autre registre. »
Etrange réflexion et pourtant pas si contraire à la réalité.
Di Rupo ne pourra jamais avoir le ressenti des gens qui connaissent l’histoire de leur pays à travers l’histoire des Anciens de la famille. L’Italie est un merveilleux pays des Arts et de la culture. Avec la Grèce, la civilisation romaine a fait l’Europe telle qu’elle est. Mais la sensibilité d’Elio n’est pas la nôtre. Il ne peut pas sentir comme nous notre attachement à la République, celle qui fut le départ de toutes les libertés et qui nous fit Français, quarante ans avant que les Anglais nous fissent Belges. "Cet autre registre" est quand même le conducteur attitré de la Wallonie !

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Elio s’est découvert une patrie là où ses parents ont déposé leurs valises sans trop savoir s’ils ont bien fait. Il y est né et y a fait de bonnes études. Il s’est révélé un patriote convaincu. Mais, son patriotisme restera attaché à ce qu’il a connu et ce qui l’a déterminé à devenir Belge. Que sait-il du caractère des Liégeois, des Borains, des Carolos ? De l’histoire des gens d’ici, de la Principauté de Liège, des batailles de Jemappes et même du siège de Maastricht par Louis XIV ? Rien en dehors de ce qu’il aura glané au hasard d’une rencontre, sur un marché, devant une baraque à frites, dans une classe de sixième, ou dans un froid manuel d’histoire, une histoire arrangée à la belge, pleine de mensonges et de crimes étouffés. C’est insuffisant. Il ne saura jamais pourquoi nous n’avons rien à faire avec les anciens sujets de Charles Quint.
Il ferait beau voir que l’été suivant, Di Rupo s’en retournât à San-Valentino alors que l’Etat belge n’existerait plus et que, par la force des choses, il serait devenu Français, alors qu’il n’a pas choisi de l’être !
Cette remarque de François Perrin va plus loin qu’elle n’y paraît. Elle ne discrimine pas. Elle n’est pas une insulte à l’encontre du grand peuple italien. Elle met en garde tout simplement comme jadis on mettait en garde un catholique qui le serait plus que le pape, sur la capacité de certains de façonner leur pensée sur leurs actions politiques.

8 août 2011

Moi, la Vierge Marie, Sophie Colignon et Béatrice Delvaux.

La Bourse en Israël toujours en baisse ainsi que celle du député Laurent Louis, ex-élu du Parti populaire (PP), harceleur avéré de la toute mignonne Sophie Colignon (1), les dessous de l’actualité portent aussi aujourd’hui sur la fabrication, en urgence-reportée, de la table des négociations prévues pour fin août, des huit lascars présidents des partis voués à la préparation d’un nouveau gouvernement.
On aurait tout dit en une phrase s’il n’avait pas été difficile d’y caser la demande d’Yves Leterme de hâter la rentrée des Chambres pour savoir qui, de lui ou des Huit, confectionnera le budget de l’année prochaine.
Là, on peut prendre position. Si c’est mon frère Yves, on n’aura pas de taxes nouvelles, juste quelques petites entourloupettes histoire de grappiller quelques millions, si c’est le citoyen d’honneur de San-Valentino qui s’en mêle aidé des sept autres, on va déguster.
Alors, oui, je prends fermement position en faveur d’Yves Leterme ! Je suis même d’accord de le nommer premier ministre intérimaire à vie !
Quoi, ce n’est plus de la démocratie, vous récrieriez-vous. Le roi est bien nommé à vie, alors pourquoi pas le premier ministre ?
Reste donc le gros problème de la table des négociations. L’ancienne table à allonges était bien pratique, mais elle n’était pas conforme puisqu’elle avait été construite entièrement en hêtre ardennais, même les vis étaient de chez Brico à Liège.
Avant de rencontrer Wouter Beke, notre Valentin national se verra déjà confronter à ce gros problème. Sans compter celui de Sophie Colignon ! En effet, comment peut-on laisser une aussi jolie femme se débattre entre les griffes d’un monstre ! N’y aurait-il pas moyen de l’intégrer dans le staff autour de la table ? Elle consolerait au moins les photographes qui n’ont pas été gâtés jusqu’à présent par la photogénie des dames faisant partie des Huit.
Elio va donc faire son apparition le 15 août, en même temps que la vierge Marie sur le territoire belgo-flamand. C’est un symbole. On espère de lui des miracles. C’est qu’il en est bien capable depuis qu’il a été sanctifié par les habitants de son village natal. Lui, le grand homme, ne pourra pas faire moins de demander à Marie d’intercéder auprès de Dieu pour un petit quelque chose, pour lui d’abord, afin d’asseoir sa réputation de grand diplomate, et pour les autres, la réalisation d’un miracle public : la présentation à son bon peuple d’une équipe autour du dernier formateur de l’Etat belge, avant la fermeture.

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Quant à l’avenir, ce serait plutôt à madame Irma qu’il faudra le demander. Sophie Colignon toute en voile des Indes agitant les bracelets de ses longs bras fins autour de la boule de cristal, cela ne serait pas mal non plus.
A part ça, l’avenir… Quel avenir ? Même les gens que nous payons grassement pour ça, s’en fichent complètement, alors pourquoi voulez-vous que nous nous en fassions aussi ?
Leterme fait ce qu’il faut.
Comme dirait Jean-Denis, paysan à Sainte-Cécile sur Semois, « du moment que j’en fais deux tous les matins… ».
Mon frère Yves n’a-t-il pas rassuré l’Amérique sur l’estime que nous lui portons ?
Voilà Obama ragaillardi à la pensée que tout le peuple belge conspue Standard & Poor’s, cette agence de notation installée à NY, qui a osé baisser la note des Etats-Unis de AAA à AA+ (C’est la première fois que j’aligne six A de suite sans qu’il y ait perte de sens !).
Comme l’Amérique peut compter sur nous, nous pouvons dire que nous ne pouvons compter sur elle. C’est sans importance. Leterme est un altruiste. Voilà qui fait notre force, dirait Didjé Reynders, fort discret ces temps-ci.
En effet, au plus fort de la tempête, nous ne pouvons qu’être des gens heureux puisque nos médias et nos hommes politiques ne nous informent que des choses propres à relever notre moral.
La première victoire d’Anderlecht de la saison est, parmi les principales, celle qui fit couler beaucoup d’encre à l’eau de rose ce lundi.
J’en remercie les rédactions. Faire quelque chose pour Bruxelles en ce moment méritait d’être souligné ! Un petit couac, je n’ai rien lu de ma préférée Béatrice Delvaux, sur le sujet. Serait-elle encore à San-Valentino à guetter les apparitions de qui vous savez ?
Mais pour le citoyen, la belgitude bien enfoncée dans les sabots du paysan est préférable à toute cette transhumance des mois d’été. De quoi avons-nous besoin, a-t-on demandé à Jean-Denis de Sainte-Cécile ?
« Une nuit avec Sophie Colignon serait un don du ciel », a-t-il répondu, lui qui n’a jamais connu que sa sœur avec qui il fait ménage depuis quarante-cinq ans ! « Mais, il ne faut pas trop l’espérer. », lui a-t-on répondu. Ce qui ne l’empêche pas de rêver.
Ainsi nous passerons les crises sans nous en apercevoir, comme nous ne nous apercevons pas que nous sommes depuis plus d’un an dirigés par les concierges du 16 de la rue de la Loi.
Nous sommes donc des gens merveilleux parce que tout baigne et que nous le valons bien.
J’espère après ce bel effort pour cerner l’actualité qu’Elio Di Rupo m’engagera dans son cabinet au bureau des informations apaisantes et réjouissantes.
Mon CV mentionne que je me parfume à Ultraviolette Men, de Paco Rabanne, mais s’il le faut, pour avoir l’emploi, je veux bien me mettre au ‘One Million’, plus sensuel… C’est dire si la Vierge Marie, moi et Sophie Colignon sont bons à tout pour séduire le grand homme !
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1. Ce qui devrait lui valoir de larges circonstances atténuantes.

7 août 2011

A la mode de Pékin.

Les économistes et les opportunistes du genre d’Alain Minc, les historiens de l’économie et les politologues modelés sur Pascal Delwit, habitué de RTL, feraient bien de ne pas se borner de commenter à chaud la succession d’événements qui tournent autour de l’économie, en oubliant les antécédents et de n’y voir pour l’avenir qu’une succession logique du fait capitaliste.
Les modes de production ne datent pas d’hier.
Il y en eut trois. Le quatrième est en cours d’élaboration. Il n’est nullement question ici de décrier telle production ancienne ou moderne à seule fin de promouvoir telle autre, mais de rappeler une réalité historique, avant le constat d’une mondialisation en marche, afin d’extrapoler sur le quatrième mode de production en devenir.
Les trois étapes de l’histoire de l’économie occidentale se déclinent sur plus de deux mille ans : le mode de production antique, le féodal et le bourgeois. Elles précèdent la quatrième étape dans laquelle nous entrons.
Chacune d’entre elles se caractérise par un type différent de relations entre les hommes dans une société déterminée. A priori l’antique est dominée par l’esclavage, la féodale par le servage et enfin l’exploitation du salariat, pour ce qui nous concerne.
Ce sont trois modes distincts de l’exploitation de l’homme par l’homme, avec plus ou moins de réussites et de progrès dans l’exploitation bourgeoise, par rapport aux deux autres.
Du début du siècle précédent jusqu’à la chute du mur de Berlin, le mode de production bourgeois constituait le dernier rapport conflictuel de classe entre bourgeoisie et prolétariat. On a fini de rêver, depuis le 9 novembre 1989, aux producteurs associés mêlant harmonieusement le socialisme et le capitalisme.
On a assez épilogué sur la fin du communisme, pour tourner la page. En-dehors des trois modes de production, dans l’élaboration du quatrième entre en ligne de compte et en concurrence la production asiatique (1). Dérangeant ou pas, ce mode de production autre que le nôtre, nous démontre que l’unité du système économique est fausse et qu’au contraire, il n’y a pas d’évolution générale dans un seul et unique système.
Ce qui nous détermine à penser que l’Europe et l’Amérique se trompent sur l’inéluctabilité de la vocation universelle du système capitaliste, même si en 1989, ils ont eu raison de son avatar, le communisme.
Le mode de production asiatique est en passe de séduire une part grandissante des grands investisseurs. Cela a déjà pour effet une décentralisation massive, la perte de substance de la classe moyenne, peu à peu, dépossédée de son exploitation du prolétariat par des entreprises de plus grandes tailles, et l’entrée des démocraties dans l’ère permanente du chômage.
On voit dans l’amorce du quatrième et dernier stade de l’exploitation de l’homme par l’homme, quel usage, le système globalisé et reconnu par le forum mondial des Etats peut faire du mode de production asiatique.
Le premier pays occidental à en faire l’expérience malgré lui est la Grèce, le couteau sur la gorge, la classe bourgeoise anéantie, le travailleur de base dans la misère, encore en termes de niveau de vie, bien au-dessus du travailleur chinois.

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On peut voir l’évolution de la mondialisation sous cette forme d’exploitation des ressources humaines. « L’apothéose » du capitalisme tiendrait donc dans le mode de production asiatique ! Les Etats perdraient leur souveraineté (déjà fait en partie) dans la globalisation. Ils seraient remplacés par quelques familles dirigeantes, une centaine pas plus dans le monde, trustant tous les profits et tous les avantages, diluant une partie de ceux-ci aux représentants des démocraties, faisant office d’administrations de type parasitaire comme dans l’ancienne URSS ou l'actuelle nomenklatura de l’appareil politique chinois.
Les sociologues et les politologues qui ne croient pas à la fin du monde bourgeois d’exploitation, sont cependant ceux qui s’émerveillent des progrès fantastiques du PIB asiatique.
Voilà où nous en sommes, sans l’oser pouvoir dire.
Il n’est pas question d’évoquer des arguments philosophiques dans la critique de l’évolution mondiale de l’économie. Cependant, au fur et à mesure des déclins et des régressions, il se pourrait bien que reviennent à la mode des critiques morales de la globalisation, très nombreuses sous le boisseau, mais qui n’ont pas droit de cité jusqu’à présent, dans les médias et l’appareil politique.
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1. Production par subordination à l’Etat, sans idéologie communiste, soit une réapparition du mode antique de production.

6 août 2011

Scrupules…

Pourquoi s’attarder sur le cas Dominique Strauss-Kahn ?
C’est en me posant cette question que je me suis découvert des raisons diverses, parmi lesquelles se dissimulait la raison principale.
Cette dissimulation était-elle volontaire ? Ce serait plutôt parce que je n’avais pas voulu en voir l’importance.
Rien n’autorisait à sanctionner par avance un accusé, toujours présumé innocent, malgré des accusations portant sur des brutalités, voire un viol, fortement condamnable et dénoncé à foison, depuis le début de l’affaire DSK, au Sofitel de NY, en ce mois de mai 2011.
Sans même avoir pris le temps de démêler le vrai du faux qui ne sera officiellement connu qu’aux conclusions, je me suis précipité tête baissée avec tous les autres chroniqueurs, journalistes et commentateurs politiques dans la vie privée d’un homme.
D’habitude, quelle soit d’une grande banalité ou dissolue, la vie privée des gens ne m’importe d’aucune manière. Les libertins me sont davantage sympathiques que les moralistes de la place publique. Un libertin fait un pied de nez aux conventions et s’oppose à la morale des jésuites. Que lui chaut une vie en harmonie avec une société dont le ressort premier est le fric, quoiqu’en puissent dire « les honnêtes gens ».
Alors, pourquoi mon acharnement ? Quant à l’acharnement des autres, c’est leur affaire.
D’abord les motivations refuges.
DSK est un personnage public. Il est évident que sa vie privée, à partir du moment où il l’a met lui-même en scène, ne lui appartient plus tout à fait.
C’est l’été, la vacuité du temps est particulièrement ressentie. L’occasion de faire un bon mot sur un sujet facile tend une perche à celui qui s’est mis en tête d’écrire une page et demie par jour sur un sujet puisé dans l’actualité ou dans l’air du temps. Quoique certaines sources puissent difficilement se concilier avec l’actualité comme elle va, même si des exemples anciens étaient de nature à éclairer le présent. Par exemple, Augustin n’avait-il pas démontré que l’âme entrait dans le corps de l’embryon à 40 jours de grossesse chez les garçons et beaucoup plus tard chez les filles, bien entendu… Comment faire entrer cela dans un article qui concerne l’actualité, si ce n’est qu’on peut raconter n’importe quoi, pour tout autant que l’on soit de bonne foi. Cependant, croire Strauss-Kahn bon à tout, question sexe, pourrait être une aussi grosse bourde que celle d’Augustin, mais du moment que c’est de bonne foi…
L’occasion aussi d’inclure le PS français dans l’affaire DSK pour quelqu’un qui, comme moi, ne considère plus le PS comme un parti de gauche. Ici, on entre dans la politique pure et il n’est pas anodin de considérer les diverses positions des politiques dans l’affaire, allant de Marine Le Pen à Jean-François Copé profitant de l’aubaine pour faire remarquer que c’est justement un socialiste qui est en cause, jusqu’aux protestations indignées au PS – moins ces temps-ci – de l’inculpation d’un « honnête homme ».
J’y ai vu moi-même l’opportunité d’associer l’action détestable supposée d’un homme avec la détestation de ce parti en sa théorie de la social-démocratie.
Et enfin, outre faire l’amalgame entre prévenu, parti et conjoint, s’ajoute l’incompréhension de la conduite d’une femme (Anne Sinclair) ridiculisée publiquement par un mari volage, et malgré tout, prenant bravement sa défense, et en cela, donne une idée de mon inaptitude à saisir la grandeur d’un pareil dévouement.
De là à la considérer comme une moins que rien, il n’y a que le temps d’une métaphore et d’un paragraphe, en ne voyant pas que c’était en creux que je faisais mon propre portrait !
Je me suis donc surpris à crier avec les loups, mais pour une raison qui n’a qu’un lointain rapport avec l’affaire DSK.
Ma démarche est de nature personnelle. Il m’a toujours semblé que l’on faisait grand cas de personnages publics et très peu de la foule anonyme.

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L’anormalité c’est de croire qu’ils sortent du lot, qu’ils sont meilleurs, plus intelligents, doués davantage que le commun. Ce sont des prétentieux qui vivent aux crochets des admirateurs en monnayant leur prétention, voilà la vérité pour la plupart.
L’occasion de démontrer que ces gens sont tout à fait ordinaires et que l’on a tort de les mettre sur des piédestaux, alors qu’ils sont en général rémunérés plus que correctement, était trop belle dans l’affaire DSK, pour que je ne la saisisse pas de façon instinctive et irraisonnée, quand l’un d’entre eux tombe plus bas que terre.
C’est toujours à la phrase de Sartre à laquelle je me réfère « Un homme fait de tous les hommes, et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ! »
C’est la raison principale, celle que j’ignorais hier encore, qu’elle le fût.

5 août 2011

Le bon Monsieur de Sarcelles.

Le bienheureux feuilleton des vacances avec Dominique Strauss-Kahn and partner’s permet à tout le monde de joindre les deux bouts d’un mois d’août qui s’annonçait difficile.
Grâce à Couilles-en-feu, le héros socialiste français qui fait les gazettes plus légères, les tirages ne baisseront pas lors de la trêve des vacances.
C’est qu’il a la santé le bougre ! Il épate le club des sexagénaires.
Ainsi, ce n’est pas pour le protéger des arsouilles tantouzards qu’on l’avait isolé en cellule à New-York, mais pour protéger les autres détenus ! C’est même comme ça qu’il a été libéré le jour précédent la douche collective.
Les témoignages, tous plus ou moins vérifiables, avec dans le lot certainement quelques élucubrations fantaisistes, attestent d’une vérité : DSK est un sacré tombeur !
Les témoignages viennent de partout !...
Les Français ont eu de la chance d’échapper au pacte de Marrakech. DSK président, M’ame Aubry aurait été première ministre. Si ça se trouve, le Cupidon de l’année aurait fait de l’Elysée un centre national de la partouze ! Merkel ne sait pas à quoi elle a échappé.
Où ce type trouvait-il le temps de s’occuper d’affaires sérieuses pour lesquelles il était grassement payé à Washington ?
La maîtresse de la semaine, Marie-Victorine M., « sexe prime » dans le magazine suisse L'Illustré, en termes plutôt flatteurs.
Ces dames, non contentes de révéler après coup la manière forte dont DSK montrait ses ardeurs, voilà qu’elles les illustrent en grand format !
On comprend leur attachement quand elles sont consentantes. Il laisse une telle impression inoubliable, que même la légitime, qui aurait quelques griefs à se plaindre, reste à blêmir sous l’étreinte, pleine de moiteur prometteuse !
Enfin, c’est du baume que verse Marie-Victorine M. dans le cœur du séducteur : « Non, DSK "n’a jamais été violent avec moi. Ni physiquement, ni verbalement". Non, "il ne m’a forcée à rien", rétorque "Vicky" à Kenneth Thompson, qui l’interrogeait récemment sur sa liaison avec DSK, démarrée en février 1997. »
Probablement que la drague douce de Vicky tombait entre deux périodes plus agressives, c’est ainsi que parfois le tireur d’élite doit recharger son arme. Ce témoin à décharge apaisée vient tempérer l’opinion qu’on avait aux Amériques du franchie-lover. MM. Les avocats de DSK doivent en être tout retournés de plaisir.
Le magazine suisse nous situe les débuts de l’idylle avec M. à Sarcelles, l’embarquement socialiste pour Cythère. La mère de Tristane Banon y succomba aussi. Il se pourrait même que dans l’affaire Banon, les avocats plaidassent le droit coutumier.

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Marie-Victorine devait avoir dans les 24 ans et DSK dans les 50, lorsqu’elle fut en sarcellée, peut-être un peu trop vieille, déjà, pour celui dont on dit qu’il tirait plus vite que son ombre dans les ascenseurs. Elles passaient toutes à la casserole entre deux étages ! Au niveau suivant, la tenue était redevenue décente, dans certains cas, elles avaient le temps de se repoudrer !
Ah ! la municipalité socialiste de Sarcelles a dû en voir de tous les tons de rose, quand DSK ne prenait pas l’escalier !
L’appartement de l’ami de DSK dans lequel Tristane Banon vécut une interview mouvementée, servit de maison close aux ébats de Marie-Victorine aussi, sans compter le Sofitel du XVme arrondissement. Déjà le Sofitel ! pour quelqu’un dont la fidélité n’est pas son fort, le fait de descendre au Sofitel à New-York ou ailleurs, prouve quand même le contraire !
Evidemment Marie-Victorine M. refuse d’accabler l’homme. Ce qui ne l’empêchera pas d’aller témoigner à New-York sur l’insistance de l’avocat de Nafissatou Diallo…
On se demande ce qu’attend Anne Sinclair de témoigner aussi. Avec son sens de la presse et de la télévision, on ne doute pas qu’une telle intervention relancerait sa carrière mise en veilleuse pour des raisons d’accomplissement de tâches domestique, comme éponger l’artiste, en cas de rendez-vous manqué.
Pour le reste de l’actualité, la bourse est au plus bas et celle de DSK au plus haut.
Christine Lagarde inquiétée, mais ce n’est pas pour une histoire de sexe, plutôt pour une histoire de fric. Je sais, c’est goujat de ma part de le préciser. Même si c’est toujours le fauteuil de DSK sur lequel Cricri s’assied au FMI.
Vivement le retour de San-Valentino de qui vous savez, notre futur et sans doute dernier premier-ministre, qu’on refasse un peu de la politique belgo-belge, et qu’on redevienne plus sérieux.

4 août 2011

Discours aux Tunisiens.

Disons-le tout net, la France qui avait conservé des liens étroits avec ses anciennes colonies du Maghreb et qui semblait bien les connaître, s’était lourdement trompée dans le chef de ceux qui avaient en charge son gouvernement fin décembre 2010.
La Tunisie explosait et Michèle Alliot-Marie s’envolait pour Tunis, François Fillon était invité chez l’ambassadeur français et Frédéric Mitterrand folâtrait dans les nuits chaudes de Marrakech, au Maroc.
Quand la violence prolétarienne répond à la violence policière, elle change l'aspect de tous les conflits. On s’étonne dans un premier temps que les forces de l’ordre ne réussissent pas à la maintenir. Si le conflit se durcit et prend une méchante tournure du côté du pouvoir, on s’aperçoit que celui-ci est sanguinaire, puis que le dictateur est là depuis trop longtemps. Que la police secrète relâche sa vigilance un instant, on n’en a plus peur et les gens sortent dans la rue en annonçant leurs griefs trop longtemps contenus, d’abord aux voisins, puis sur la place publique.
C’est à peu près le même scénario partout. Un Camille Desmoulins avocat sans cause de province, ayant la parole hésitante et la voix fluette, monte sur une chaise à Paris et aussitôt trouve des accents de sincérité qui émeuvent, parle haut et oublie de bégayer. Ce qui s’est passé en 1789, s’est reproduit à Tunis en décembre 2010.
Des milliers d’anonymes ont fraternisé dans la rue. Ils n’avaient plus peur de la police de Ben Ali. Celui-ci n’avait plus qu’à se sauver.
Le peuple est un géant placide. Il ne ferait pas de mal à une mouche. Il joue à des jeux innocents, quand il rentre tard du travail, va se coucher tôt pour ne pas décevoir son patron le lendemain. Puis, un jour, quelqu’un du pouvoir exagère. Certes, il lui semblait qu’une fois de plus, son abus passerait inaperçu, que le peuple s’y était résigné depuis des années qu’il le souffrait sans rien dire.
Eh ! bien non, cette fois-là est de trop ! C’est l’exaction qu’il ne fallait pas faire. Que la police n’eût pas confisqué son petit commerce de légume clandestin, au jeune vendeur Tunisien, Mohamed Bouazizi, 26 ans, celui-ci ne se serait pas immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid et peut-être que Ben Ali et sa famille seraient toujours au sommet de l’Etat à se remplir les poches.
Quand la foule est saisie par l’indignation, plus rien ne l’arrête. Qui aurait dit que cette population tunisienne si accablée par le tyran, osant à peine parler dans la rue, allait du coup braver tout, avec une rare audace, sans arme et sans chef !
Dans ces moments si redoutés du pouvoir au point qu’il parle pour expliquer la révolte, de manipulations venues de l’extérieur ou de meneurs issus de bandes de jeunes voyous, la foule nie la force organisée par la bourgeoisie, qu’elle a devant elle, ces gens si hautains, membres de la famille, affidés, prévaricateurs, patrons corrompus et enrichis, délateurs poussés aux endroits stratégiques par l’intrigue et elle ne fait plus de distinction, la foule, entre les petits serviteurs du tyran et le tyran lui-même.
Passant de l’extrême passivité à l’extrême activité, la foule entend faire tout à l’instant. Et en cela elle n’a pas tort, car les bourgeois saisis eux-mêmes par la peur qu’ils suscitaient au peuple, sont prêts à tout pour conserver leur vie. Elle prétend supprimer l'État qui forme le noyau central d’un ramassis de gredins. Dans de telles conditions il n'y a plus aucun moyen de raisonner sur les droits primordiaux des hommes. Et pourquoi donnerait-on des droits à ceux qui n’en ont jamais accordé aux autres ?
Et c’est là qu’elle commence à avoir tort, la foule et que la bourgeoisie le sait et n’attend que ça, pour retrouver ses esprits et remettre en selle quelques-uns des siens qui ne se sont pas trop compromis avec le tyran en fuite.
La violence prolétarienne est passée. Les magouilleurs refont surface, sortent des trous où ils s’étaient tapis attendant des jours meilleurs.
C’est la noblesse française revenant de Mayence, passant dès 1795 de la royauté, à la République de Tallien en attendant l’empire.
Ce sont d’anciens ministres de Ben Ali qui restent au pouvoir ou qui y reviennent.
Le piège est ancien. Déposant le 5 juin 1907 devant la Cour d'assises de la Seine dans le procès Bousquet-Lévy, Jaurès vend la mèche : « Je n'ai pas la superstition de la légalité. Elle a eu tant d'échecs ! Mais je conseille toujours aux ouvriers de recourir aux moyens légaux ; car la violence est un signe de faiblesse passagère. »
Pourtant Jaurès, pourtant un socialiste !

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C’est pourquoi, je dirai aux Tunisiens, la légalité c’est le peuple. Le peuple qui fonde un ordre nouveau sur l’ancien qui s’effondre. La légalité ne se transmet pas. Elle se prend et elle se transforme, comme la bourgeoisie l’a transformée, et comme le peuple peut la changer aussi.
C’est bien une idée socialiste « la légalité en cours doit être respectée ». Jaurès pensait qu’à l’avenir les syndicalistes prendraient, tout naturellement, le pouvoir de la main des propriétaires qui ne sauraient résister à d’aussi bonnes raisons que les leur.
« Ils seraient bien imprudents s'ils détruisaient par la violence une force qui est appelée à devenir la leur. » disait-il.
C’est là l’attrape-nigaud, quand le mot est lâché : la démocratie ! Encore faudrait-il y être, quand l’affirmation une fois dite, ne peut qu’être applaudie, alors que le pouvoir du peuple est une illusion.
On voit bien, cent ans plus tard, comme Jaurès se trompait !
« Faites tout ce que vous voudrez, mais ne cassez pas l'assiette au beurre ! » dit-on aux Tunisiens, au nom du tourisme, de la foi musulmane, au nom de l’avenir de vos enfants. Pourquoi entend-on ce discours, dans nos démocraties européennes et jusqu’aux confins des déserts du Maghreb ? Parce que la bourgeoisie tunisienne, comme toutes les bourgeoisies du monde, entend bien récupérer un jour tout ce que le peuple lui a pris dans sa colère et qu’elle est bien décidée à récupérer.

3 août 2011

Le dollar et les îles grecques.

Les braises sont faites pour souffler dessus et non jeter de l’eau pour les éteindre. C’est un conseil de spéculateur qui devait se trouver à l’entrée de la caverne d’Ali Baba.
Les Bourses du Vieux Continent ont mal réagi à la publication d'un indice manufacturier américain à son plus bas niveau depuis deux ans. L'enthousiasme entourant l'accord sur la dette américaine n'a pas résisté aux craintes suscitées par l'industrie de la première économie mondiale.
Les USA montrent leur faiblesse financière… c’est la Grèce qui trinque, depuis qu’une agence de notation a encore descendu l’indice de trois crans, du malheureux berceau de notre civilisation !
Les Bourses se conduisent comme un troupeau de bovins dans une prairie. Il suffit que l’un se fasse piquer par un taon et fasse un écart, pour que tous se précipitent dans la même direction !
Tout ça pour le beau pognon, le pognon tout frais qu’on s’est contenté de ramasser, pendant que ceux qui n’en ont pas se font crever, ce beau pognon qu’on multiplie, qu’on chouchoute, qu’on place avec des sueurs froides sur les chances que des loqueteux ont de le rembourser, capital et intérêt !
Est-il bien sûr cet Etat ? Au fond de quel coffre devra-t-il dormir ? Depuis le temps que les socialistes grecs au pouvoir ont donné des garanties aux bonnes affaires de la libre entreprise, on ne s’en méfie plus… mais quand même ?
Va-t-on arrêter de participer aux angoisses de ces guignols boursicotant qui font l’actualité ?
Il est vrai qu’en ce mois d’août l’information est plutôt rare.
Pourtant, il avait commencé comme un conte de fée ce mirobolant mois, puisque Barak Obama et les élus du Congrès s’étaient mis d’accord pour rouvrir les imprimeries le dimanche, afin d’imprimer au plus vite, quelques rames de dollars supplémentaires. Ainsi la cote triple A des Etats-Unis resterait intacte. Par défaut de paiement, les Agences, la mort dans l’âme, auraient prévenu les investisseurs que la dette colossale n’était plus digne du placement de père de famille.
Les Chinois en tremblaient d’émotion. Tant de sacrifices du peuple à produire des textiles et des objets divers bon marché, pour rien !
Victoire, l’imprimerie repart. Tout le monde est sauvé.
Sauf que depuis la fin des accords de Bretton-Wood, on sait bien que le dollar ne représente plus qu’un quart de sa valeur officielle.

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C’est donc sur une fiction que nous vivons depuis, d’où l’inquiétude des propriétaires des gros magots et cette ruée imbécile sur l’or qui est peut-être le seul métal dont plus personne n’a besoin depuis les progrès qui ont été fait sur les métaux et les composites.
C’est dans le système capitaliste, qu’apparaît le plus la bêtise humaine à son sommet : la crédulité !
Comme dirait Elie Cohen, c’est affreux, mais nous n’avons rien d’autre à nous mettre, comme ce con de Lagerfeld qui croit séant de souffrir que les pointes de son col lui perce la gorge.
Et apparemment, les autres pensent la même chose.
Même les gaspards de la N-VA, si fort en thèmes soient-ils, avec leurs fans qui se font photographier à Auschwitz-Birkenau, le lion des Flandres déployé sur des lieux de souffrance et de mort de millions de personnes, avec le blond sourire de la connerie nationaliste et le regard heureux des imbéciles qui ne savent pas qu’il ne faut pas regarder l’objectif pour réaliser une bonne photo, même eux sont affectés par la Bourse de New York ! Pourtant bien bigarrée et étrangère à la culture flamande, qu’elle soit plombée par un indice manufacturier au plus bas depuis deux ans, les travaille dans ce qui leur sert de cerveau. C’est dire comme la haine qu’ils vouent aux autres ne tient pas une seconde devant l’impératif désir de conserver intactes les pépettes qu’on a mis de côté ! Et comme le bracelet-montre du Gros qu’il fait tourner sur le poignet par tic nerveux, reste la merveille parmi les trésors de sa cassette, qu’il ait été conçu par un horloger suisse ou par son copieur chinois… déjà que les chiffres du cadran sont arabes…
Il ferait beau voir que l’on descendît la note américaine, dit du haut de la tribune le Gros, de toute la largeur de ses pantalons, entre deux couplets sur la spoliation des bons Flamands par les méchants Wallons.
Mais, mon cher Bart, vous n’êtes pas le seul.
Au-delà de la Flandre tutélaire et sans égale, les autres aussi en tremblent de frousse capitalistique, depuis le village du héros wallon en résidence à San-Valentino jusqu’à la mi-août, aux croisières des autres loustics de la pensée roborative et libérale en congés parlementaires, ils en tremblent tous d’émotion.
Voilà, messieurs, vous êtes sauvés, vos indemnités et vos petits extras sauront préserver votre pouvoir d’achat, c’est la Grèce qui en prend pour tout le monde.
Une petite île du côté de Paphos, ça ne vous intéresse pas ? Certaines, plus chargées d’histoire que vos batailles d’éperons d’or en pourront jamais raconter, sont à vendre !
Avis aux incultes, par ailleurs licenciés en sciences économiques et tout le tremblement, deux mille cinq cents ans d’histoire pour trois fois rien, c’est-y pas beau… au point que si Bernie Madoff pouvait sortir de tôle !...

2 août 2011

La grenouille est pour la croassance.

Dans l’émission « C dans l’air » du 1er août, un téléspectateur posait la question de savoir s’il y a une alternative au capitalisme ? Elie Cohen, économiste de réputation internationale, répondit qu’il y en avait une : le capitalisme à la chinoise, beaucoup plus dur encore.
Que voilà bien une réponse d’économiste !
Un économiste n’est rien d’autre qu’un comptable de ce qui est.
Pour lui, on aurait tort d’abandonner ce qui ne marche plus, nous serions davantage accablés par sa caricature. C’est une façon détournée de dire qu’il n’y a d’alternative au capitalisme… que le capitalisme !
Or, tout progrès est l’œuvre d’une utopie.
La différence entre un économiste et un philosophe tient dans ce que l’un ne perd pas de vue le tiroir-caisse et l’autre prend en compte le bonheur et la souffrance des gens.
Et le rêve, bordel ?
Entre un Emile Durkheim qui croit la science seule dispensatrice du progrès et un Vilfredo Pareto, qui laisse le hasard et le tempérament des hommes maîtres de notre avenir, j’opte pour ce dernier.
Pareto dénie à la science la faculté de définir un système politique, une morale, une religion idéale. Le scientisme surestime le pouvoir de la science, qui ne peut pourtant déterminer les fins humaines.
Dans le détail, le capitalisme est passé de l’exploitation de l’homme par l’homme à une infamie pire encore : l’univers concentrationnaire que sont certaines usines aujourd’hui, employant des formes de production et de gestion totalitaires.
Les suicides et les dépressions nerveuses en attestent. On n’oppresse pas les gens impunément. Il faudra que les adeptes de ce système rendent des comptes.
On ne sortira pas du dilemme « A qui appartient le gain de productivité » dans l’organisation du travail, depuis qu’on a dépossédé le travailleur du savoir-faire pour le remplacer par le savoir-exécuter ?
Dans les faits, c’est tout à fait clair.
La part de profit du capital augmente par rapport à celle du travail. Sur un indice 100, longtemps la barre oscilla en son centre. Depuis dix ans, elle est inversée. La part du capital dépasse les 10 % supplémentaires à partir du centre. Autrement dit, le gain de productivité appartient à celui qui commande, au préjudice de celui qui exécute.
Pire, il n’y a même pas stagnation des salaires, mais pertes par licenciement et dégradation des conditions de travail et d’embauche. Tandis que les rémunérations des dirigeants s’envolent vers des sommets nouveaux.

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Nous arrivons à la fin d’un cycle d’exploitation qui ne pourra repartir de l’avant qu’au risque d’un totalitarisme économique avec comme conséquence l’aliénation de ceux qui obéissent à ceux qui exploitent. Contrairement à ce que nous dit Elie Cohen, le capitalisme actuel n’a pas comme alternative le capitalisme chinois. Sinon, toutes les conditions seraient réunies pour aboutir à l’émeute. Le système ne peut pas aller plus loin sous peine de totalitarisme et il lui est impossible de revenir en arrière ! Il est coincé.
La société belge, par exemple, vit sur les « réserves accumulées » de la génération qui atteint l’âge de la retraite sans trop de mal, voilà quinze ans.
Les valeurs qui s’y défendent sont antérieures à l’an 2000 : travail – progrès personnel – salaire ; or, elles n’existent plus. La société belge vit sur une utopie : celle de la social-démocratie dans un libéralisme de partenariat.
Les politiques n’ont pas de programme de rechange. Ils vivent à la remorque de l’idéologie libérale. A ce propos, la Région flamande s’enorgueillit d’une volonté de ses travailleurs de produire mieux, par rapport aux personnels du Sud. C’est une conception archaïque de l’organisation sociale. Du point de vue de l’évolution, ils vont vers une aliénation à la chinoise, si d’autres ne dénonçaient pas une passivité suspecte, ils y seraient déjà.
Il y a dans le fourre-tout d’une gestion flamande de la crise, une acceptation du pire pour une sorte de triomphe par rapport aux autres régions, d’une imbécillité profonde, peu en rapport avec l’intérêt des populations.
La vision du gouvernement flamand est celle du naufragé, en attente du paquebot de luxe pour une nouvelle croisière. Sauf que le messie n’est pas à bord. Il est retenu ailleurs, pour des profits supérieurs.
Autrement dit, la Flandre est bêtement d’un capitalisme de droite. La Wallonie est bêtement d’un capitalisme de gauche. C’est la même source d’exploitation, sauf que l’une et l’autre croient se reconnaître dans deux capitalismes différents.
Et c’est Elie Cohen, que j’apprécie beaucoup par ailleurs, qui a tort.

1 août 2011

Muyters, acharné travailleur !

Avant de dire pourquoi le ministre flamand des Finances Philippe Muyters (N-VA) me les brise menus, il faut faire un sort à l’interprétation de la traduction française du susdit :
« Le Flamand qui travaille dur refuse de payer pour les autres ».
L’a-t-il dite ainsi, dans le sens de la traduction du « Soir », oui ou non ?
Le journal « Les Echos » a une traduction légèrement différente : « Le ministre flamand a encore dit qu'il continuerait de s'opposer à ce que "le flamand qui travaille dur paie des impôts supplémentaires. Pourquoi Bruxelles et la Wallonie n'ont pas de budget en équilibre cette année? Parce qu'elles avaient fait un autre choix en 2009 ʺ.
Quelle importance cela a-t-il ? Bart De Wever n’a-t-il pas dit pire dans des moments cruciaux, alors que l’on croyait que cela s’arrangerait entre le Nord et le Sud ?
Donc qu’il l’ait dite ou pas, tout qui est familier des propos des chefs de la N-VA, est certain que c’est ce que pense intimement le ministre flamand des finances, selon le Soir.
C’est son droit, après tout de croire que les Flamands travaillent dur et que les Wallons n’en fichent pas une clope.

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On imagine Muyters, un Anversois parmi d’autres, inquiet de la situation dramatique dans laquelle macère sa belle Région, se trouvant lui-même, à vingt-quatre ans, au sortir de l’école, décidé à tout faire pour gagner honnêtement sa vie, se précipitant sur les offres d’emplois de la Gazet Van Antwerpen. En attendant de trouver un job en rapport avec sa formation - un tout petit diplôme en Sciences économiques appliquées de l’UFSIA, juste de quoi finir chef de gestion dans une branche des activités portuaires, et encore, avec beaucoup de chance – le jeune gaillard, retroussant ses manches, aurait coltiné des marchandises en apprenti docker, tout en espérant mieux. Lisant fébrilement le soir, après sa dure journée de travail, des offres d’emploi dans les agences de la métropole, il se serait précipité le lendemain aux entretiens d’embauche sur l’heure de midi .
Alors, oui, on comprendrait que ce courageux Flamand en aurait bavé avant de devenir ministre et qu’il aurait ainsi tiré de sa vie exemplaire des leçons de courage qu’il distribuerait à tout le monde, d’abord à ses chers compatriotes flamands par amour de la patrie et enfin aux autres, les Wallons ou pire les Bruxellois, certes plus paresseux, mais qui auraient davantage besoin de savoir comment Muyters a mérité sa place dans la société.
Eh bien ! pas du tout. Vous n’y êtes pas.
Le damoiseau n’a pas attendu longtemps avec son petit papier timbré en poche. A-t-il eu le temps seulement de se promener le mois de juillet de cette année-là au bord de l’Escaut ou d’explorer les sources de son nationalisme : les bords du Rhin, puis Munich ou passant par la Bavière, après les châteaux de Louis II, irrésistiblement attiré par Berchtesgaden aux confins des Alpes bavaroises ?
Non. Vous auriez tout faux en pensant cela.
Le jeune homme devint en un éclair Conseiller économique du Studiedienst Vlaams Economisch Verbond (1985-1989), happé dès sa sortie le diplôme en poche ! Conseiller à vingt-quatre ans, c’était proprement miraculeux ! Conseiller si jeune, c’est-à-dire donnant des conseils, c’est à croire que les vieux en Flandre sont tous gâteux comme Marc Eyskens !
Les choses s’enchaînèrent naturellement, loin des sueurs des ouvriers et des migraines de stress des employés. Directeur/Administrateur de Dynamic (Groep Seghers) à trente ans et Collaborateur de Direction auprès de Seghers Engineering (1989-1992) ; Administrateur général du Sociaal Economische Raad van Vlaanderen (SERV) (1992-1997) à trente et un an, Directeur général du Vlaams Economisch Verbond (1997-2000), Administrateur délégué auprès de Voka – Vlaams Economisch Verbond (2000-2009).
La tête nous tourne !
Fulgurante ascension d’un jeune homme hors du commun, certes… mais travaillant à la dure au relèvement de la Flandre ? Mille fois non !
Alors, je pense que Muyters et tous ses pareils, quand ils passent à la caisse, qu’ils aient au moins la décence de fermer leurs gueules sur l’état de fraîcheur des travailleurs wallons astreints au contrôle matinal des horloges pointeuses, avec leur petit bidon de café à côté des trois tartines jambon-beurre du casse-croûte de midi dans un sac en bandoulière, alors qu’eux, en pyjama de soie, prennent encore le petit-déjeuner derrière leurs larges baies vitrées.
Cela sera mieux pour tout le monde.