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Le dollar et les îles grecques.

Les braises sont faites pour souffler dessus et non jeter de l’eau pour les éteindre. C’est un conseil de spéculateur qui devait se trouver à l’entrée de la caverne d’Ali Baba.
Les Bourses du Vieux Continent ont mal réagi à la publication d'un indice manufacturier américain à son plus bas niveau depuis deux ans. L'enthousiasme entourant l'accord sur la dette américaine n'a pas résisté aux craintes suscitées par l'industrie de la première économie mondiale.
Les USA montrent leur faiblesse financière… c’est la Grèce qui trinque, depuis qu’une agence de notation a encore descendu l’indice de trois crans, du malheureux berceau de notre civilisation !
Les Bourses se conduisent comme un troupeau de bovins dans une prairie. Il suffit que l’un se fasse piquer par un taon et fasse un écart, pour que tous se précipitent dans la même direction !
Tout ça pour le beau pognon, le pognon tout frais qu’on s’est contenté de ramasser, pendant que ceux qui n’en ont pas se font crever, ce beau pognon qu’on multiplie, qu’on chouchoute, qu’on place avec des sueurs froides sur les chances que des loqueteux ont de le rembourser, capital et intérêt !
Est-il bien sûr cet Etat ? Au fond de quel coffre devra-t-il dormir ? Depuis le temps que les socialistes grecs au pouvoir ont donné des garanties aux bonnes affaires de la libre entreprise, on ne s’en méfie plus… mais quand même ?
Va-t-on arrêter de participer aux angoisses de ces guignols boursicotant qui font l’actualité ?
Il est vrai qu’en ce mois d’août l’information est plutôt rare.
Pourtant, il avait commencé comme un conte de fée ce mirobolant mois, puisque Barak Obama et les élus du Congrès s’étaient mis d’accord pour rouvrir les imprimeries le dimanche, afin d’imprimer au plus vite, quelques rames de dollars supplémentaires. Ainsi la cote triple A des Etats-Unis resterait intacte. Par défaut de paiement, les Agences, la mort dans l’âme, auraient prévenu les investisseurs que la dette colossale n’était plus digne du placement de père de famille.
Les Chinois en tremblaient d’émotion. Tant de sacrifices du peuple à produire des textiles et des objets divers bon marché, pour rien !
Victoire, l’imprimerie repart. Tout le monde est sauvé.
Sauf que depuis la fin des accords de Bretton-Wood, on sait bien que le dollar ne représente plus qu’un quart de sa valeur officielle.

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C’est donc sur une fiction que nous vivons depuis, d’où l’inquiétude des propriétaires des gros magots et cette ruée imbécile sur l’or qui est peut-être le seul métal dont plus personne n’a besoin depuis les progrès qui ont été fait sur les métaux et les composites.
C’est dans le système capitaliste, qu’apparaît le plus la bêtise humaine à son sommet : la crédulité !
Comme dirait Elie Cohen, c’est affreux, mais nous n’avons rien d’autre à nous mettre, comme ce con de Lagerfeld qui croit séant de souffrir que les pointes de son col lui perce la gorge.
Et apparemment, les autres pensent la même chose.
Même les gaspards de la N-VA, si fort en thèmes soient-ils, avec leurs fans qui se font photographier à Auschwitz-Birkenau, le lion des Flandres déployé sur des lieux de souffrance et de mort de millions de personnes, avec le blond sourire de la connerie nationaliste et le regard heureux des imbéciles qui ne savent pas qu’il ne faut pas regarder l’objectif pour réaliser une bonne photo, même eux sont affectés par la Bourse de New York ! Pourtant bien bigarrée et étrangère à la culture flamande, qu’elle soit plombée par un indice manufacturier au plus bas depuis deux ans, les travaille dans ce qui leur sert de cerveau. C’est dire comme la haine qu’ils vouent aux autres ne tient pas une seconde devant l’impératif désir de conserver intactes les pépettes qu’on a mis de côté ! Et comme le bracelet-montre du Gros qu’il fait tourner sur le poignet par tic nerveux, reste la merveille parmi les trésors de sa cassette, qu’il ait été conçu par un horloger suisse ou par son copieur chinois… déjà que les chiffres du cadran sont arabes…
Il ferait beau voir que l’on descendît la note américaine, dit du haut de la tribune le Gros, de toute la largeur de ses pantalons, entre deux couplets sur la spoliation des bons Flamands par les méchants Wallons.
Mais, mon cher Bart, vous n’êtes pas le seul.
Au-delà de la Flandre tutélaire et sans égale, les autres aussi en tremblent de frousse capitalistique, depuis le village du héros wallon en résidence à San-Valentino jusqu’à la mi-août, aux croisières des autres loustics de la pensée roborative et libérale en congés parlementaires, ils en tremblent tous d’émotion.
Voilà, messieurs, vous êtes sauvés, vos indemnités et vos petits extras sauront préserver votre pouvoir d’achat, c’est la Grèce qui en prend pour tout le monde.
Une petite île du côté de Paphos, ça ne vous intéresse pas ? Certaines, plus chargées d’histoire que vos batailles d’éperons d’or en pourront jamais raconter, sont à vendre !
Avis aux incultes, par ailleurs licenciés en sciences économiques et tout le tremblement, deux mille cinq cents ans d’histoire pour trois fois rien, c’est-y pas beau… au point que si Bernie Madoff pouvait sortir de tôle !...

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