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Insurrection en Grande-Bretagne.

Bien des gens sont persuadés que les émeutes en Grande-Bretagne ne sont que le résultat du brassage des populations formant ce qu’on appelait dans l’entre-deux guerres « la lie du peuple », et après la dernière guerre, les hooligans. D’après les films des événements, il est impossible qu’un tel nombre d’acteurs puissent être considérés comme tels.
Jadis, on appelait émeutiers, des grévistes réclamant des meilleurs salaires. Devant ces milliers de personnes affrontant la police, on ne peut appeler cela des émeutes, mais plutôt une révolte à caractère insurrectionnel. Elle ne serait pas l’effet d’une ethnie en concurrence avec une autre. On se rappelle les Ouïgours en lutte contre les Hans majoritaires en Chine et minoritaires au Xinjiang ouïgour. A Londres et dans d’autres villes de Grande-Bretagne, la rue était occupée par trop de monde pour qu’il n’y ait pas une majorité d’Anglais à la baston avec les forces de l’ordre.
Le pillage est dans l’instinct de tout insurgé. Cela a toujours été ainsi du Haut Moyen-âge à nos jours. Les autorités ont eu chaque fois le dessein de faire croire aux populations non-insurgées que l’émeute dans le but de piller était fomentée par des voyous.
Bien certainement, il se trouve dans chaque mouvement de foule des petites frappes qui ne sont là que pour voler tout ce qu’ils peuvent trouver, même le portable d’un émeutier blessé, ils sont minoritaires, malgré l’avis contraire de Cameron, le 1er ministre anglais. Beaucoup des pillards sont des gens ordinaires qui, dix secondes avant d’entrer dans un magasin à la devanture brisée, ne savaient pas qu’ils allaient prendre des objets leur tombant sous la main et se précipiter dans la rue avec une prise de guerre.

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L’entraînement d’une personne en colère à des actes insensés est propre à la nature humaine, lorsque celle-ci, n’a plus peur. Cette peur n’est parfois vaincue que de courts instants, mais répétés dans une foule immense, cela donne l’impression que cette peur a complètement disparu et que chaque émeutier est résolu et prêt à tout.
Les décors posés, photographiés spécialement pour la une des journaux, les magasins aux vitres brisées et ces jeunes gens qui dans cette atmosphère particulière à toute guerre civile, affrontent la police par vagues successives, entrant et sortant des rez-de-chaussée emportant des objets par brassées, fait penser à tout, sauf à l’essentiel, à savoir que, vu l’ampleur des dégâts, ces gens ne sont pas simplement là pour des bagarres contre la police, mais parce qu’un large fond de mécontentement, longtemps ignoré par les sociologues, les médias et les politiciens incapables, éclatent !
Ceux qui font la Loi ne se trompent jamais et par conséquent, ne sont coupables de rien, bien entendu. Ils disent tous leur incompréhension, Cameron le premier, de ce qui arrive ; alors qu’ils sont parfaitement conscients : c’est leur politique que condamnent les faits..
Tous les clignotants sont au rouge depuis longtemps en Grande-Bretagne, pays de Margaret Thatcher et de Tony Blair, Tories contre Labour, c’est-à-dire Bonnet blanc, contre Blanc Bonnet, ultra partisans du Libre-échange et libertariens mondialistes sans le savoir, destructeurs des acquis sociaux, et grands pourvoyeurs des mécontents actuels engendrant les émeutes des quartiers de Londres, et depuis hier, d’autres centres villes.
La police raciste ? Pensez donc, c’est pourtant anormal que des jeunes gens de couleur se fassent arrêter trois ou quatre fois par jour pour des contrôles d’identité.
Le tout est de savoir jusqu’où peut-on faire régresser un peuple dans ses acquis sociaux, ses salaires et ses conditions de vie, en évitant l’émeute ? Dénoncer le racisme en faisant du racisme ordinaire tous les jours, c’est à ce tour de force que la police et les autorités ont perdu l’estime d’une certaine partie de la population.
Probablement, y a-t-il eu une mesure de trop, une exaction qu’il ne fallait pas commettre, une arrestation inutile et vexatoire, comme fin de l’année dernière la destruction à Tunis d’un petit commerce de légumes.
Et hop, c’est l’allumette qui embrase tout.
Sans compter qu’il n’y a pas qu’un problème de couleur, un habitant de Somalie ou de Mongolie se sentira moins vite agressé tant qu’on ne lui retirera pas le pain de la bouche, qu’un quidam d’un pays occidental, bien blanc comme sont les Rosbifs d’origine, à qui la crise a enlevé sa bagnole ; mais qui bouffe en un jour ce qu’un Somalien mange en trois ou quatre, et c’est parti...
Qui osera désigner le système capitaliste, comme le plus immoral des systèmes que l’homme n’ait jamais mis sur pied ?
Voilà, ça y est, on s’en doutait Richard en remet une couche !
Et pourtant, c’est clair. Pourquoi croyez-vous que le système a encore de belles années devant lui, qu’il est pratiquement indéboulonnable sauf s’il dégénère à un point tel qu’il condamne à la famine la moitié du genre humain ? Mais, parce qu’il est au fond de l’être, du plus bestial au plus innocent, qu’il touche à la fois le sain et le malsain et qu’il a fini par corrompre tous ceux qui l’ont approché, au point qu’aujourd’hui la crapule se confond avec l’honnête homme et qu’il serait difficile de dire, si le plus salaud est parmi les émeutiers ou à la tête du pays ?

Commentaires

De Raoul Hedebouw (porte parole du PTB):" On a beau avoir fliqué une ville, avoir le plus haut taux de vidéosurveillance au monde, quand on exclut des milliers de chômeurs, quand on détruit l'école, la culture et le savoir, quand on privatise le bien commun, quand on sème la misère à chaque coin de rue, quand on cultive la frustration en étalant la vie des riches dans la presse, et bien oui, parfois cela pète à la gueule. A Londres ou ailleurs."Je pense exactement la même chose et j'en viens à espérer que sa pète partout en Europe, là ou la droite fait la loi, autre chose, j'ai apprécié votre message à propos de Perrin & co..

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