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Un destin con.

Si le libéralisme en prend un coup (la dégringolade ne fait que commencer), le marxisme, avec sa répartition des richesses en fonction des plans à déterminer, ne serait pas un meilleur état non plus, puisque tous deux se réfèrent à un système productiviste.
Ce n’était pas prévu que les revenus des travailleurs diminueraient à mesure de l’accroissement de la productivité, dans un affrontement de concurrence mondiale.
Complicité de la gauche et de la droite dans les pays touchés par la notation à la baisse des agences, entendez-les nous prédire des retraites à 67 ans, des mécanismes d’index supprimés, des remplacements d’un fonctionnaire sur deux dans l’enseignement et la police, alors que l’encre, des grands discours sur l’éducation et la sécurité, sèche encore.
La dérive mène à une paupérisation générale en Europe et, en ce, y compris en Allemagne.
Théoriquement, le salaire devrait être égal à la quantité des marchandises et des biens nécessaires à une vie de travail.
Comment peut-on admettre dans une société « avancée », qu’il n’est plus possible à une personne travaillant seule dans un ménage de deux ou trois personnes (quand il y a un enfant), de vivre avec un salaire de 1.500 euros par mois, ce salaire étant largement le salaire type de plus de la moitié des travailleurs ? Et ici, on n’évoque pas le sort des femmes seules travaillant à trois quarts temps, comme les caissières de grandes surfaces, souvent avec des paies de moins de mille euros !
Le travailleur pouvait prétendre acheter une maison en vingt ans, jusque dans les années 80, nourrir sa famille et élever ses enfants !

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Un minimum de départ pour toute activité devrait, dans une société qui se veut de progrès, « encourager » le travailleur. C’est l’inverse qui se produit ! Le montant minimum de 1.500 euros brut étant admis, il devrait plutôt y avoir hausse, que baisse des salaires !
La productivité plus élevée en 2011, ne permet plus le niveau de vie de 1980 ! Ce qui a changé, c’est la rémunération du capital. Les schémas sont révélateurs. La rente de l’argent augmente, la rémunération du travail diminue.
C’est ça la paupérisation.
La paupérisation n’est pas un mécanisme strictement économique, c’est le résultat d’une théorie économico-sociologique sur le rapport de force entre capital et travail, puisque ni les syndicats, ni les partis politiques n’opèrent une opération d’équilibre en faveur de ceux qui gagnent de moins en moins et à qui on demande de travailler de plus en plus.
Cette agressivité productiviste des forces conjuguées de l’économie et de la politique a aussi pour résultat d’augmenter considérablement le nombre de chômeurs. En outre, la mécanisation et l’électronique accélèrent le processus.
L’armée de réserve est l’expression même du mécanisme selon lequel, le capitalisme se fait une idée du progrès technico-économique. Plus l’armée de réserve est grande, moins le salaire de base est élevé. C’est donc dans les pays à fort taux de chômage que se tournent actuellement les employeurs en quête de point de chute pour y implanter les usines qu’ils ne veulent plus en Europe, pays encore « trop chers », malgré les bas salaires et une paupérisation accélérée.
On sait pourquoi, les socialistes n’attaquent pas de front les théories de la N-VA sur l’économie, parce qu’ils veulent un accord sur le communautaire et que, dans le fond, ils rencontrent quelque part Bart De Wever sur son concept de remise forcée des chômeurs au travail ou leur disparition dans des systèmes d’assistance précaires et sans statut.
Comme Wouter Beke est du même avis que Bart De Wever sur ce sujet, tout cela convient parfaitement à Eloi Di Roublardo.
L’autodestruction du capitalisme est en marche.
Elle se traduira par la révolte des masses populaires. Bien entendu, on n’écrit jamais une ligne dans les grands médias de ce qui sera demain une préoccupation majeure. On espère ainsi prolonger jusqu’à l’au-delà du possible, une société qui aura perdu le consensus des populations.

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