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Plus catholique que le pape !

David Coppi du Soir a interviewé François Perrin à Saint-Idesbald sur l’avenir de la Belgique. La proclamation unilatérale d’un Etat flamand, Bruxelles indépendante, capitale de l’Europe, et le retour de la Wallonie à la France dont elle a été détachée en 1830, c’est à peu de choses près ce que François Perrin prône. C’est aussi ce que pensent de nombreux blogueurs, dont je suis, qui n’ont pas l’audience de Perrin, et dont l’opinion, par conséquent, ne compte pas.
Mais, c’est loin d’être l’opinion majoritaire en Wallonie. Cette Région a été tellement travaillée aux accents de la Brabançonne, qu’elle n’en est pas encore remise.
Pourtant, ce destin de la francophonie est un moindre mal pour les Wallons, devant l’absurdité des lois linguistiques et l’absence de convergence politique et de sensibilité avec les utilisateurs de l’idiome flamand.
François Perrin enfonce une porte ouverte, qu’on s’obstine parmi les dirigeants à croire close et dont on fait croire aux habitants que si elle était ouverte sur la France nous serions des parias, retour au bercail. Les Autorités francophones n’ont de cesse de promouvoir la vie en couple avec des Flamands qui, se sentant courtisés, se croient tout permis et n’en font qu’à leur tête, jusqu’à vouloir divorcer. Le timide plan B d’Elio n’était qu’une astuce à la napolitaine.
La majorité francophone est ainsi faite que c’est finalement Bart De Wever qui aura eu le plus d’influence sur elle, en exprimant sa volonté – demain majoritaire – de nous larguer.
Jouets des événements, plutôt qu’acteurs, les Wallons n’offrent plus que l’image d’un peuple voué au futile et aux jeux puérils, peu intéressé à son propre devenir, au contraire des Flamands qui se sentent déjà une nation.
Il est donc intéressant pour tous ceux qui se sont frottés à l’histoire et qui voient l’évolution vers l’extrémisme en Flandre, d’adhérer à la thèse logique de François Perrin, à lire dans un grand journal bruxellois.
Outre l’effet d’annonce, l’interview n’est pas dénuée d’intérêt.
On trouve au moins deux sujets de discussion.
Le premier concerne Delpérée qui imagine un Etat belge replié sur la Wallonie, une monarchie fonctionnant exclusivement en français dans les limites des provinces wallonnes.
La cour à Quaregnon et le bureau du roi à Namur.
Voilà qui est pour le moins absurde. Peut-être, est-ce sciemment que le CDH a sorti l’usine à gaz de ses cartons, à l’intention de ceux qui prendraient la chose comme une bouée de sauvetage, au cas où les Flamands nous jetteraient à l’eau. Delpérée est un adhérent pur grain de la Belgique fédérale, comme sa patronne Milquet et, en général, tout le parti. C’est une delpérinade, bien entendu, dans le but de nous arcbouter davantage à l’Etat belge.
La Wallonie « seule au monde », comment les litiges seraient-ils gérés et qu’adviendrait-il de Bruxelles ? Qui referait une Constitution à l’usage de la moitié du royaume ? Delpérée, sans doute, l’acharné constitutionnaliste d’une Belgique qui n’existe plus que dans les livres qu’il reste seul à consulter. Ces étudiants doivent périr d’un profond ennui.
Le second intérêt a trait à la particularité des Belges émigrés, de première ou de deuxième génération.
David Coppi parlait d’une réalité, plutôt qu’il ne posait une question à François Perrin : « Pendant ce temps, Elio Di Rupo, en formateur, essaie de recomposer une coalition, de faire durer la Belgique… »
Voici la réponse de Perrin : « C’est un Italien naturalisé, né en Belgique… Les Italiens ont un attachement spécial au pays qui les a accueillis, donné un emploi… Et puis, pour Di Rupo, comme socialiste, la Belgique, c’est la sécurité sociale, la raison d’être de la social-démocratie. On est sur un autre registre. »
Etrange réflexion et pourtant pas si contraire à la réalité.
Di Rupo ne pourra jamais avoir le ressenti des gens qui connaissent l’histoire de leur pays à travers l’histoire des Anciens de la famille. L’Italie est un merveilleux pays des Arts et de la culture. Avec la Grèce, la civilisation romaine a fait l’Europe telle qu’elle est. Mais la sensibilité d’Elio n’est pas la nôtre. Il ne peut pas sentir comme nous notre attachement à la République, celle qui fut le départ de toutes les libertés et qui nous fit Français, quarante ans avant que les Anglais nous fissent Belges. "Cet autre registre" est quand même le conducteur attitré de la Wallonie !

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Elio s’est découvert une patrie là où ses parents ont déposé leurs valises sans trop savoir s’ils ont bien fait. Il y est né et y a fait de bonnes études. Il s’est révélé un patriote convaincu. Mais, son patriotisme restera attaché à ce qu’il a connu et ce qui l’a déterminé à devenir Belge. Que sait-il du caractère des Liégeois, des Borains, des Carolos ? De l’histoire des gens d’ici, de la Principauté de Liège, des batailles de Jemappes et même du siège de Maastricht par Louis XIV ? Rien en dehors de ce qu’il aura glané au hasard d’une rencontre, sur un marché, devant une baraque à frites, dans une classe de sixième, ou dans un froid manuel d’histoire, une histoire arrangée à la belge, pleine de mensonges et de crimes étouffés. C’est insuffisant. Il ne saura jamais pourquoi nous n’avons rien à faire avec les anciens sujets de Charles Quint.
Il ferait beau voir que l’été suivant, Di Rupo s’en retournât à San-Valentino alors que l’Etat belge n’existerait plus et que, par la force des choses, il serait devenu Français, alors qu’il n’a pas choisi de l’être !
Cette remarque de François Perrin va plus loin qu’elle n’y paraît. Elle ne discrimine pas. Elle n’est pas une insulte à l’encontre du grand peuple italien. Elle met en garde tout simplement comme jadis on mettait en garde un catholique qui le serait plus que le pape, sur la capacité de certains de façonner leur pensée sur leurs actions politiques.

Commentaires

" Je vous ai compris " . . . Vous participerez certainement aux manifestations du 80è anniversaire du Spit' - le grand homme - le 10 septembre prochain, après avoir lu la phrase de la semaine (Entretiens du Général de Gaulle avec Alain Peyrefitte cités par François Perin) paru dans la DH du 7 août 2011.
Il faut lire entre vos lignes pour vous découvrir . . . c'est fait . . .

Mais vous êtes terrible, Henry !
Vous voyez des larbins partout !
A croire que...

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