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30 septembre 2014

– Allo Dieu ?…

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Nous revoilà parti derrière Obama avec nos F 16, ces ferrailles à deux ans de la casse, pour une campagne dont on nous dit qu’elle sera longue et qui risque de nous coûter cher, des dizaines, voire des centaines de millions d’€ ! On serrera les ceintures des vieux et des chômeurs, Michel et Reynders savent y faire. Nos dirigeants ont des principes : les engagements internationaux, la défense des libertés du monde occidental, mais ils s’arrêtent au sort des sans-travail et avant le désastre de l’exclusion des vieux et des faibles.
Obama s’est dit préoccupé, il avait sous-estimé le danger de l’EI. Et il continue à le sous-estimer et nous encore mieux, pour la raison bien simple qu’une guerre d’État contre État avait des règles, la troupe et les civils meurent pareils, mais dans le respect des traités, des villes franches, des prisonniers aux conditions de Genève, etc. Les généraux étaient réglos, les bombes sont conformes aux doses explosives prescrites.
Avec l’EI rien de cela. Il n’y a pas de règle. On tue et on égorge, puis on s’effarouche d’un bombardement. On viole et on pille, puis on en appelle aux Droits de l’Homme à propos d’un tir adverse qui fait des victimes dans les rangs des djihadistes gangstérisés.
C’est la première fois qu’un gang s’étend au point d’avoir des frontières et de se constituer en État pirate.
Que diable allons-nous faire en cette galère ? Les populations concernées ne pourraient-elle pas faire leur police elles-mêmes ? Nous voilà en train de nous interposer entre Sunnite et Chiite, entre les « bons » rebelles et les gangsters en Syrie. Nous nous mordons les doigts d’avoir occis des dictateurs comme Hussein, Kadhafi et même condamné Ben Ali, depuis que certains remplaçants sont pires encore.
Mais notre principale et grossière erreur, nous l’avons commise à l’intérieur même de nos sociétés satellisées au pouvoir économique mondial. Nous avons pensé et nous le pensons encore, que les masses islamisées que nous accueillons depuis trente ans seraient vite laïcisées à notre contact et, comme nous qui avons réussi à résoudre notre contentieux religieux en confinant les curés dans leurs églises, ces masses bientôt libérées du fatras et des contraintes qu’imposent leurs imans et leurs muftis, seraient disposées à soutenir le premier principe de tout État démocratique : la laïcité.
Dans cette opinion, nos grands responsables se sont abondamment répandus sur les bienfaits de notre société permissive, avec tellement de concessions à la religions musulmane, qu’on se demande si ces autorités ne bafouent pas l’ordre de préférence qui fait passer la laïcité devant tout.
Ils n’avaient pas vu que les masses musulmanes en Europe ont emporté avec elles mœurs et croyances et que nous avions affaire dans la majorité des cas, à des populations figées dans des traditions et habitudes de culte, comme nous l’avions été du moyen-âge à Pie XI.
La protestation des musulmans de France et de Belgique contre les criminels de l’EI ont fait plaisir aux démystifiés que nous sommes. Mais combien étaient-ils : pas plus de deux mille à Paris ! Je veux bien croire qu’ils auraient été plus nombreux, sans la peur au ventre. Comment doit-on considérer les abstentionnistes ? Ce serait ridicule de les supposer tous sympathisants du djihad en Irak. Fort probablement, il s’agit d’un nombre considérable de bons musulmans, trop bons peut-être, pour s’aventurer jusqu’à reconnaître le bien-fondé d’un État dans lequel la liberté de culte est possible, à condition de respecter toutes les croyances, sous la haute clairvoyance d’une démocratie laïque.
La situation en Europe est malsaine parce que trop de gens croyant bien faire et détestant le racisme ordinaire, comme nous le détestons tous, modulent nos usages démocratiques en faveur de l’obscurantisme d’un autre âge.
Une hostilité à nos concepts de liberté laïque s’est rendue visible par un contingent, très réduit fort heureusement, de combattants volontaires. De jeunes musulmans ont choisi de guerroyer avec le Daech, devenant ainsi les complices d’assassins, par détestation de l’Europe. Je veux bien que ce soit sous l’effet d’une propagande d’agents djihadistes, mais pas seulement. L’enthousiasme pousse parfois des croyants à des extrémités meurtrières. La religion catholique tout au long de l’histoire en a fourni des contingents, des Croisades à l’assassinat du chevalier de la Barre.
C’est un ennemi intérieur que nos F 16 ne peuvent bombarder. Les mesures préventives sont inadéquates. Nous ne pouvons pas ostraciser une religion, la montrer du doigt et l’accuser de tous les maux, après nous être ingéniés à lui offrir plus que de raison, comme si nous devions encore lutter contre la religion catholique, en l’affaiblissant par l’influence de sa rivale.
Il faudra revenir aux fondamentaux de l’État laïc, pour toutes les religions et cesser de croire que la liberté du culte passe devant la liberté du citoyen.
En Belgique, vu la mauvaise qualité du personnel politique, cela n’est pas gagné.

29 septembre 2014

La troisième gifle.

Ce dimanche 28 septembre, le Sénat français renouvelait la moitié de ses membres. C’est une lourde défaite pour le PS qui suit la politique de François Hollande, et le moyen de faire autrement ?
Voilà ce que c’est de tromper l’électeur et de conduire ce pays comme la droite le ferait. Jacques Attali a beau dire que la confiance dans le système politique pour remettre la France dans la voie du succès n’y est plus, c’est néanmoins uniquement la gauche, y compris l’extrême qui n’y est pour rien, qui prend la claque.
Admettons que Hollande était sincère dans sa campagne électorale et qu’il croyait mener à bien le programme qu’il avait annoncé à ses électeurs.
Oui, mais alors quel mauvais jugement dans l’appréciation de la situation !
De deux choses l’une, s’il s’est lourdement trompé dans son programme électoral et qu’au tout début de mandat il s’en est aperçu au point de faire autre chose que ce qu’il avait promis, il en aurait dû diffuser l’annonce et démissionner ou exposer les raisons de son erreur et faire parler les Français par référendum et en cas d’échec, en tirer les conséquences.
Ce qui arrive aujourd’hui est le juste retour des choses. Les Français ne font plus confiance à ce gouvernement. Et ils ont raison, Hollande ne redressera pas la barque. On ne sait pas ce qu’aurait donné la politique qu’il avait promise aux Français, mais on sait bien que celle qu’il a mise à la place ne vaut rien. C’est même à se demander si au bout de la législature, il y aura encore un parti socialiste en France après les élections de 2017.
Le PS belge est dans la même perspective, son programme est de droite. Sauf que Di Rupo n’a pas fait les promesses de Hollande et a été accueilli par la bourgeoisie belge avec un houf de soulagement. Mais comme Hollande, il a navigué dans un contexte identique. Le vrai pouvoir est entre les mains des grands maffieux de l’économie mondialisée. Di Rupo, comme Hollande, n’a pas la carrure pour appliquer une politique de gauche aujourd’hui. La seule politique de changement est celle préconisée par l’extrême gauche, avec une rupture du système.
Voilà pourquoi la politique n’a plus de sens, et que de ce point de vue, Attali a raison.

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Au Sénat français, la droite reprendrait 16 sièges à la gauche, qui n'en avait que 7 de majorité.
Il faut donc bien avoir en tête que si le PS en est là, c’est aussi trop tard pour reculer. Hollande s’est engagé dans une politique qui le fait courir à l’abîme, et s’il n’en change pas, c’est qu’il ne peut pas faire autrement.
Quelques grosses pointures socialistes ont été battues. les adversaires du gouvernement y voient la sanction directe de la politique de la majorité.
Avec une majorité de sièges pour l'UMP, le prochain président du Sénat sera choisi dans les rangs de la droite. Une primaire se déroulera le 30 septembre. Jean-Pierre Raffarin va défier Gérard Larcher. Pauvre PS, on ne parle plus de lui au Sénat, sinon à revenir sur l’affaire Guerrini à Marseilles, exclu du PS pour des affaires qui ne sentent pas bon.
C’est le troisième revers de l’année, après les municipales et les européennes, pour la majorité présidentielle.
Même si la conduite du pays ne sera guère influencée par cet échec, les socialistes auraient tort de minimiser cette défaite, en évoquant l’argument qu’elle était inévitable, puisque cette élection est directement la conséquence des élections municipales perdues. Deux conséquences constitutionnelles à cela : en cas de carence de François Hollande, c'est un élu de droite qui assurera l'intérim ; le chef de l'État ne peut plus lancer une révision constitutionnelle, puisqu’il n’a plus la majorité au Sénat.
Jusqu’à présent les socialistes belges ont mieux manipulé l’opinion. Ils sont parvenus à faire croire que la politique du gouvernement Di Rupo était la plus à gauche possible. C’est quand même elle qui permet à la droite actuelle de former un gouvernement sur ses assises. Il suffira à Michel et les autres de la kamikaze de reprendre le travail de Di Rupo, d’approfondir le dessein initial, d’accentuer les retouches, tant pour les chômeurs que pour les pensionnés.
Di Rupo devrait être nommé MR d’honneur. Michel et Reynders devraient y penser.

28 septembre 2014

Ne travaillez jamais !

Tandis que Michel et Peeters poursuivent leurs palabres avec la droite belge, de nouvelles dispositions contraignantes fuitent grâce à leur capacité d’ouvrir ou de fermer le robinet d’une certaine information. Ainsi, sans frais de sondage, ils peuvent se faire une opinion sur « un peuple passif et heureux de l’être » qui ne demande qu’à régler l’ardoise à condition qu’on lui fiche la paix.
Sauf, que même avant de monter le gouvernement et le discours inaugural, des grèves ont déjà eu lieu, ce qui est une première dans l’histoire des travailleurs, puisque des rassemblements de mécontents n’ont démarré que sur les rumeurs qui ont fuité.
À la décharge des négociateurs, les mouvements seront dorénavant soutenus, sinon suggérés, par le PS dans l’opposition, la FGTB ayant corollairement retrouvé des couleurs.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Que le gouvernement Di Rupo a amorcé la pompe à fric pour renflouer l’État et que les autres vont l’actionner. C’est-à-dire qu’ils offrent majorité et opposition le spectacle d’un consensus vis-à-vis de la future politique de JC Juncker qui elle-même est la continuité de celle de Barroso.
Le pragmatisme est la règle générale. Tout le monde suit le courant produit par les mêmes qui jurent qu’ils ne peuvent faire autrement. Alors, qui mène la danse, sinon le monstre mou d’une mondialisation exécrée ou vénérée, mais que l’on suit, comme un toutou son maître et alternativement, comme le maître suit son toutou.
Or, que voit-on ?
Un changement considérable dans les progrès de fabrication des biens, une formidable capacité à construire tout et n’importe quoi, une lente et irrésistible vocation des producteurs à dégrader puis à détruire l’environnement.
Prenons le cas de la Belgique.
Malgré un taux de chômage qui ne cesse d’augmenter, une incapacité des jeunes à trouver un emploi convenant à leurs capacités diverses, les immatriculations de véhicules augmentent, chacun peut manger, s’équiper, se loger, prendre des loisirs, etc.
Même si le nombre de largués au bord de la route est conséquent où voit-on que la capacité de production est atteinte, sinon dans le fait que ces largués deviennent des sous-consommateurs ?
Il y aurait bien une main-d’œuvre de trop pour une production suffisante. Espère-t-on créer avec cette main-d’œuvre en surnombre une industrialisation supplémentaire à ce qui existe ? Et pour produire quoi ? Et à vendre à qui ?

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Plutôt que d’infliger des sanctions inutiles aux chômeurs, de contraindre les vieux à quasiment mourir de faim avant de mourir tout court, pourquoi ne pourrait-on pas imaginer une société heureuse dans laquelle il y aurait de moins en moins de gens qui travailleraient, mais qui produiraient suffisamment pour l’ensemble de la population ?
Je vous vois rigoler et me traiter de Jeanfoutre.
Vous avez une meilleure solution pour éviter de sombrer dans une société ou le lumpenprolétariat oisif est égal, voire supérieur en nombre aux « forces productives » ?
Vous vous rendez compte de ce qui arrivera le jour où cette majorité en prendra conscience, et que « ce peuple passif et content de l’être » ne le sera plus ?
Premièrement les travailleurs seraient volontaires et auraient des compensations de différentes natures ; deuxièmement l’oisiveté ne serait pas la mère de tous les vices, mais de toutes les formes du génie qui gît dans la plupart d’entre nous sans trouver l’occasion et les moyens de se matérialiser. Seule une infime partie de gens vit à son aise comme une plante, végète et meurt sans aucune perspective. Enfin, pourquoi voit-on tant d’artistes et d’inventeurs croître et prospérer à l’abri des familles bourgeoises dites parasitaires, parce que ses membres ne doivent plus travailler pour vivre ! Parce que l’être humain est naturellement porter à avoir une activité qu’il aime, au contraire d’aujourd’hui où le travailleur est contraint à un travail répétitif qu’il ne peut pas aimer, qui le brime souvent et qui empêche sa nature – peut-être même beaucoup plus riche intellectuellement que celui qui l’emploie – à faire quelque chose de surprenant et souvent beaucoup plus utile à l’ensemble de la société.
Avant ses désillusions et son suicide, le philosophe Guy Debord avait dans la création de l’IS (Internationale Situationniste) émit quelques théories surprenantes, hors du temps et surtout de son époque (les années 50-60). J’ai retenu quelques concepts, quelques idées phares, quelques phrases inquiétantes et mystérieuses à la fois. Parmi celles-ci, peut-être la plus célèbre de toutes est restée dans les mémoires : « Ne travaillez jamais ! ». Quand on y pense, il y a du sens, dans cette phrase là. C’est l’idée d’une grève générale en grand qui remettrait toutes les valeurs en question et qui forcerait MM. de la droite et de la gauche de changer leur fusil d’épaule pour se flinguer eux-mêmes ou réfléchir à la possibilité d’un autre monde.

27 septembre 2014

La P… respectueuse.

D'ici la semaine prochaine, écrivent les gazettes, les négociateurs de la coalition suédoise devraient aboutir à un accord. Charles Michel tient la cote comme candidat le plus sérieux au poste de Premier ministre.
En réalité, comme je l’avais écrit il y a plus d’une semaine, le torchon brûle au sein du MR.
Le clan Michel affronte le clan Reynders, à fleurets mouchetés jusqu’à présent, mais au fur et à mesure que l’échéance approche, l’abcès risque de crever.
Reynders ne veut absolument pas entrer dans un gouvernement dirigé par son rival. Le job de commissaire européen était la solution idéale pour tous. Reynders s’y faisait du blé pour, éventuellement, l’investir dans un quatrième immeuble ? À défaut d’une satisfaction de prestige, il étoffait son compte en banque et laissait l’autre se casser le nez dans une aventure risquée, tandis que son ego ne souffrait pas.
Le « sacrifice » de Peeters (CD&V) pour madame Thyssen, change tout.
Reynders, négociateur, grosse pointure au sein du MR, unique parti francophone dans la coalition, il était impensable que, puisqu’il n’est pas commissaire européen, il ne soit pas du gouvernement.
Voilà une grosse semaine que c’est le seul problème qu’il reste à résoudre : la rivalité au sein du MR entre les deux hommes empêche d’annoncer au Parlement que ça y est, la coalition va faire acte d’investiture.
« Dans ce contexte, s’effare-t-on au Soir, Didier Reynders ne désirerait pas faire partie de l'équipe gouvernementale, préférant s'abstenir au lieu de jouer les seconds couteaux, d'où les rumeurs de son intention de reconquérir la présidence du MR. Une perspective qui n'enchante pas vraiment les partenaires flamands. »
Est-ce que l’opinion se rend compte que ces gens nous sortent toutes les semaines des discours sur l’urgence des réformes, et que voilà dix jours que les deux pointures du MR mesurent leur ego ?
Les négociateurs N-VA rigolent, bien entendu, d’autant que Bart De Wever, lui aussi, a senti l’oignon et restera bien au chaud dans son bunker d’Anvers.
Ça fait longtemps que les Michel et Reynders ne peuvent pas se sentir, aujourd’hui cela prend une tournure dramatique. La querelle éclate au grand jour, inutile de faire un dessin.
Cela avait commencé avec Louis du temps de Jean Gol. La lutte se poursuit avec le fils qui a repris les ressentiments du père.
Qui a tort, qui a raison ? On s’en fout. Tout compte dans cette lutte interne. La haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes joue évidemment un grand rôle. Le prestige, le fric, les projets d’avenir font le reste.

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La seule perspective qui reste à Didier serait de faire croire que Charles ne pourrait cumuler les fonctions de premier et président du parti. On se rappelle comment le clan Michel a fait chuter Reynders à la présidence du MR, justement ce serait pour des mêmes raisons de cumul que le fléau de la balance changerait de côté.
Les Michel sont atterrés à l’idée de Reynders à la tête du MR, tandis que Charles essuierait les avatars et calmerait la gauche wallonne. Alors qu’il aurait besoin d’un MR derrière lui, il n’aurait que Reynders semant des peaux de banane.
Et voilà pourquoi la Belgique est sans gouvernement ! Alors qu’il y a plus d’une semaine qu’il devrait y en avoir un.
Et le Soir de conclure « Didier Reynders, la "belle-mère" du la future suédoise? Le scénario inquiète les partis flamands autour de la table. Dans les rangs néerlandophones, on craint surtout qu'il ne court-circuite le projet du fédéral, pour montrer en quelque sorte qui est le vrai patron. Cela mettrait à mal la stabilité du gouvernement. »
La presse française toute aux ordres et cabossées comme il n’est pas permis n’a pas encore atteint le niveau de la nôtre. Parce qu’enfin, au lieu de jouer la putain respectueuse et demander un peu de patience pour ces dames qui ne sont pas encore au salon, la presse belge ferait mieux de dénoncer le scandale permanent de ce MR, le seul parti francophone au gouvernement, et qui commence très mal une Suédoise déjà proprement imbuvable.

26 septembre 2014

The complaint infidels.

On nous le dit tous les jours : nous sommes dans un monde global.
Un marchand de chaussure indien vend une paire de godasses moins chère que son voisin chinois, le dollar tue à Baltimore le prix du lacet, et l’avenue Louise à Bruxelles empoche quelques euros supplémentaires sur « a pair of shoes » vendue à Joëlle Milquet. Le calife du Chose aurait dû débuter comme tout le monde, en trafiquant des lacets !
Les Daech par l’intermédiaire de dieu sont entrés dans le globalisme économique en fracturant des coffres de la plus mauvaise façon qui soit. Ils doivent être éliminés.
S’ils s’étaient contentés de satisfaire un goût de la violence, l’amour du meurtre pour des crimes autorisés : l'effondrement à Savar, faubourg ouest de Dacca, le Rana Plaza, 1.127 morts, on n’en parlerait guère. Mais non, ils décapitent au cimeterre, alors que des poutres en béton conviendraient tout aussi bien. Les petites couturières ne leur disent rien. C’est ce qu’on leur reproche.
Comble de l’indécence, ils se livrent à leur vice au nom d’Allah, le plus jeunet de la série, comme si ses prédécesseurs n’en avaient pas assez fait comme ça !
Alors, non, cette globalisation est trop novatrice. On a toujours tort d’être précurseur. Les voilà incompris. Peut-être que Daech serait passé inaperçu fin du siècle, à la bataille pour l’eau potable. Faire boire onze milliards d’humains, ce ne sera pas facile.
Toujours est-il qu’on veut la peau du superprédateur des hauts lieux de la banque, au plus modeste village des Ardennes. Le calife des voyous cache mal son intention de rouler en Ferrari. C’est un arriviste qui est entré par effraction dans le club des arrivistes.
Comme le bon commerçant, il trompe sur la marchandise. Il roule des têtes dans du papier journal. On se croirait revenu au temps des colonies.
Selon les estimations des services de renseignement américains, le Daech ramasserait trois millions de dollars par jour de business. Le hic est qu’à sa manière de s’enrichir, il aura difficile de trouver un lieu de retraite pour finir ses vieux jours. Il doit s’attendre à se retrouver comme Adolphe sous les ruines du Reichstadt, dans ses propres ruines à lui !
C’est ce que les aviateurs coalisés essaient de lui faire comprendre.
Dieu ou pas dieu, quand on fait passer les gens à la casserole d’une manière qui n’est pas admise dans la globalisation, on est viré de Wall Street et condamné à l’avance par une bombe intelligente lancée à trois mille pieds par un employé correct et qui fait bien son métier.
Tous les pauvres cons qui sont partis de chez eux sur la pointe des pieds pour rejoindre le dieu de Daech risquent d’y rester pour moins de trois millions de dollars par jour.
Voilà ce que c’est d’apprendre la règle de trois et les conjugaisons du premier groupe rien que sur le coran. Non seulement on ne saura jamais lire et compter, mais on risque de finir une vie de con dans les sables chauds des déserts !
Daech laissera à dieu le soin des indemnités posthumes, comme l’agence de voyages qui vante les qualités de vie, d’un bidon-ville d’Ouagadougou, pour fourguer ses contrats.
Comme premières frappes, les Américains avaient le choix entre dégager les tribus kurdes des Toyota des barbus ou casser la pompe à fric en détruisant les raffineries.
Ils ont préféré cibler les réservoirs, l’attraction de l’or noir….
Daech a d’autres ressources : l’argent de riches sympathisants déterminés à soutenir les Sunnites dans leur guerre contre Bachar el-Assad, des fonds des pays du Golfe, sans oublier des sous-groupes dont on ne parle pas encore qui versent leur obole, le front al-Nosra, Liwa al-Tawhid, Ahrar al-Sham et Jaish al-Isla, tous alliés potentiels et subventionnés par des mécènes tournoyant autour de la Kaaba, et retour du hadj, ouvrant leur portefeuille guidés par des voix impérieuses.

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Peut-être aussi des collecteurs de fonds de chez nous, exposant aux fidèles du Daech, les troncs vides (sans tête déjà) !
Un business qui ramasse pas mal est encore la vente d’antiquités à des amateurs occidentaux peu regardant, pour satisfaire leur passion de l’antique. Les purs djihadistes autoriseraient les tribus conquises à creuser sur les sites archéologiques et prélèveraient une taxe sur les sommes récoltées. Pas question de casser les statues impies, le pognon d’abord, les principes ensuite.
C’est encore les kidnappings et le trafic d’êtres humains qui rapportent le plus après le pétrole. Plusieurs pays européens ont versé des millions aux ravisseurs, après avoir juré qu’ils n’avaient pas payé un sou.
Ces blaireaux sont plus teigneux que nos curés intégristes !
Et ce dieu qui laisse faire, comme les autres !...

25 septembre 2014

La guerre sans l’être.

Daech n’est pas une poudre à laver qui rend blanc le gris clair, c’est l’acronyme arabe d’« État islamique en Irak et au levant » (EIIL). Il est utilisé par les Occidentaux qui refusent de parler d’« État ». Les djihadistes le jugent péjoratif, car le mot « islamique » n’y paraît pas.
Nous voilà bien partis pour en découdre avec un État qui n’existe pas, mais dont l’espace est considérable et mord sur deux États qui eux existent : l’Irak et la Syrie.
Or, cet État qui n’existe pas, fait la loi sur un espace aussi grand que la France.
On n’a encore jamais vu une association de malfaiteurs, avec drapeau et calife, se promener en maître sur tant de villes et villages, rouler des mécaniques sur des tanks pris à l’ennemi et négocier avec une partie de l’Afrique et la Turquie, le prix du baril de pétrole !
C’est un effet de la mondialisation. À force de voir les choses en grand, des faux prophètes se sont emparés d’une religion au point de déstabiliser les millions d’adeptes plus ou moins pacifiques.
Du point de vue du gangstérisme classique, c’est plutôt habile. La maffia sicilienne n’a jamais pensé à cela. Elle a péché par manque d’ambition. Elle n’a jamais imaginé que la Mama et le curé pouvaient servir.
En effet, dans tout croyant git un fond immense de naïveté qui n’attendait que des intrépides. Le coran est particulièrement propice à ce genre de négoce. Daech ne manque pas d’épiciers d’Allah à son service.
Dans un temps de grand désespoir des démocraties, que des gangsters aient pu étendre leurs rapines en s’aidant de la religion, ce n’est pas bête. Ils donnent la mesure des esprits malins qui règnent dans le gang. Les démocraties et les assassins ont un point commun : le business.
C’est ainsi que notre grand allié turc, Erdogan, fait du commerce avec Daech, surtout depuis que les tueurs se sont emparés des zones pétrolifères d’Irak. Les prix bradés des islamistes rendent des couleurs à l’économie d’Ankara.
Avec seulement deux neurones, comme dirait Sarkozy, que voulez-vous que des jeunes gens ne s’engagent pas pour Daech, alors que les démocraties rachitiques n’assouvissent plus leur besoin d’aventure ? Et si en plus, les chefs déguisent les méfaits en bonnes actions voulues par Allah et décryptées dans un Coran aussi obscur que les deux Testaments, cette occasion de faire parler de soi devient pratiquement irrésistible !
Le recruteur le plus actif n’est-ce pas notre société à bout de souffle et le spectacle déprimant de la faune des élus à notre tête ?

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Est-ce la faute des gens, si tout tourne autour du pognon et la manière d’en gagner, tuant ainsi les vertus, les courages et l’amour de la patrie, pour exalter la société anonyme ?
Le travail robotisé, mal payé, sans âme, c’est un avenir, çà ?
La conviction d’être jeune et sans avenir en Belgique déterminent le plus de départs pour le casse-pipe des barbus.
Et encore, on a de la chance que parmi des Imans intégrés et définitivement européens, il n’y ait pas plus de loustics prêchant la guerre sainte et poussant leurs fidèles à massacrer le reste de la planète dans un prosélytisme criminel et libérateur, comme il n’y a pas plus d’abayas lugubres sur les trottoirs des mosquées le jour de la prière, depuis qu’on leur promet monts et merveilles pour les faire tenir tranquille.
Parce qu’on n’en a pas encore fini avec cette religion musulmane. On a bien clôt le bec aux cathos, on n’est pas près pour une guerre à un nouveau fanatisme. Du Savonarole de Florence à l’aube du Quattrocento au Duc d’Albe de Philippe II, nos fanatiques n’étaient que des pitres sanglants à côté des machines à tuer que nous avons contribué à faire naître.
Nous crevons de peur, ne serait-ce que dans la comparaison entre ces « dévoyés de dieu » qui risquent leur peau parce qu’ils y croient, alors que nous ne risquons pas la nôtre, ou si peu, avec des aviateurs qui volent au-dessus de leurs têtes, sans s’exposer.
Nos pilotes touchent des primes « dangers », les gangsters d’en face sont parvenus à mettre dans la tête des types qu’ils envoient en première ligne, un idéal donnant droit à tailler leur solde dans la chair des infidèles.
Sont-ils plus malins que nous de transformer les assauts et les massacres en actes religieux, alors que nos sociétés basées sur le profit en sont à confondre patrie et argent de poche ?
En un mot : nos héros sont fatigués, au moment où les leurs passent à l'action.

24 septembre 2014

Un ticket pour Bart !

C’est entendu, Karel De Gucht de l’Open Vld, toujours tiré à quatre épingles, celui qui joue à la fois sur le privé et sur le public pour épaissir son patrimoine, s’est penché sur le sort de la Belgique et décrété du haut de sa grande expérience des affaires publiques et privées, que le sort de ce pays est entre les mains exclusives d’un premier ministre flamand.
On aura compris, la Suédoise est actuellement plus kamikaze que suédoise.
On a ri des 542 jours de réflexion, pour sortir des élucubrations nationales le pittoresque Di Rupo du chapeau communautaire. On rira peut-être davantage des prétentions du « petit » Michel, comme on dit le « petit » Chastel, non pas pour se moquer d’une petite taille, mais pour signifier le peu d’empathie que l’on a pour eux, vu leurs moyens limités et leur grande prétention, de faire moins de 542 jours pour renvoyer l’intérimaire Di Rupo à sa seule présidence du PS et à ses jeux du Doudou.
Seulement voilà, Karel De Gucht récitait sa leçon avant que l’Écosse se fasse damer le pion par le Royaume-Uni, 55 à 45. Les Unionistes triomphent. On remet les compteurs à zéro. En réalité, ils y étaient déjà. Les gens adorent le statuquo, stade qu’ils imaginent éternel. Le monde est plein d’indécis qui veulent qu’on leur fiche la paix dans la douce croyance que tout finira par s’arranger, que le capitalisme redeviendra paternaliste, que les poules auront bientôt des dents et que la belle-mère de Karel De Gucht sera toujours convaincue du soin de tous les instants, que Kareltje prend de son patrimoine.

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Cette bêtise confondante a donc permis un nouvel endormissement de l’Europe et une sourdine supplémentaire à l’âme flamande tourmentée par son besoin de courir les plaines de Bruges à Gand, dans l’idiome local.
Raison de plus pour monnayer une pénultième fois le gros million de badauds flamands en plus qui fait du plat pays (qui n’a jamais été le mien), le chef absolu de la Belgique, et corollairement de la Wallonie, c’est-à-dire aussi du coin où le hasard et mes parents m’ont fait naître.
Et le petit Michel dans tout cela ?
Il palabre à perte de voix pour le MR. S’il ne retourne pas la situation d’une flamandisation complète des institutions fédérales, il est fichu (les Flamands n’ayant plus besoin de réclamer leur indépendance).
Reste la solution Reynders. Ça sentait le roussi pour lui à Liège ! Qu’à cela ne tienne, il a acheté un immeuble à Uccle. Qu’est-ce que le petit Michel attend pour acheter une maison à Aalst ? Il y a une place à prendre depuis le décès de J-L Dehaene !
C’est ici que Karel De Gucht intervient encore. À croire qu’il aurait des visées sur son entrée à la N-VA, «Seul un Premier ministre flamand peut à terme garder la Flandre au sein de la Belgique. La N-VA, de loin le parti le plus important à la table des négociations, doit prendre ses responsabilités. »
En voilà un monde incohérent. Il y a à peine six mois, juste avant les élections, ces Messieurs de l’intelligentsia belgica n’avaient pas de mots assez durs pour signifier à la N-VA que son rôle était bien dans l’opposition éternelle en tant que parti extrémiste, et voilà maintenant qu’on demande au plus extrémiste des extrémistes de la N-VA de devenir premier ministre !
On veut bien comprendre que le dépit anime Karel De Gucht. En octobre, il perd les bénéfices plantureux de son mandat de Commissaire européen au profit de Madame Thyssen. Le voilà disponible pour nous enchanter dans le rôle de premier ministre, mais il traîne des casseroles et son profil sur le web n’est pas bon. Dans la possibilité de voir le poids lourd – sans jeu de mots – Maggy, de son parti, lui souffler la première place à l’Open Vld, son sang n’a fait qu’un tour. Alors tout, c’est-à-dire Bart De Wever, plutôt que la honte. C’est un peu le combat Charles Michel/ Didier Reynders, non ?

23 septembre 2014

Plus pauvres que prévu !

Est-ce une Europe en plein délire ou « Le Soir » qui nous sort un serpent de mer ? Ce qui suit était dans le journal du 22 septembre : « …des nouvelles règles européennes imposées aux Etats-membres de l’Union européenne en matière de comptabilité de la dette publique seront en vigueur dès la fin septembre. La hausse de l’endettement public en Belgique serait de 0,1% du PIB. »
Et le journal de conclure : « Une source proche du dossier évoque un montant de 18 milliards d’euros de dette supplémentaire à enregistrer d’un point de vue comptable. Une hausse qui va coûter cher en intérêts : on devrait approcher le milliard d’euros d’intérêts supplémentaires par an, qu’il faudra rajouter à l’ardoise de 17 à 20 milliards à trouver par le gouvernement de la Suédoise lors de la prochaine législature. »
Voilà qui est étrange. Nous avions une dette en tenant compte de laquelle Di Rupo et ses ministres élaborèrent une politique économique de restrictions et de taxes. Des projets pour sortir de cette créance mise sur le dos du peuple par des banquiers internationaux furent discutés. On a encore la vision du petit Chastel, puis de Wathelet avançant des chiffres, prononçant des paroles définitives. On a même vu Di Rupo mettre en œuvre des mesures de restrictions sur les déjà maigres allocations des chômeurs (On en verra les effets dans trois mois).
Et tout cela était faux ! Le trou de la dette plus profond qu’il n’y paraissait ! Les actions engagées pour notre redressement trop peu satisfaisantes aux yeux de l’Europe et, pourtant, déjà si dures pour les pauvres !
Vous y comprenez quelque chose ?
Apparemment, un changement dans les procédures en matière de comptabilité nous coûterait 1 milliard d’intérêt supplémentaire et, en tout, un accroissement de 18 milliards de la dette !
Puisque c’est François Mathieu, rédacteur en chef adjoint et responsable de la rubrique Economie du Soir, qui nous le dit, on voudrait quand même savoir où il a sorti que 17 M produisent 18 M, soit 1 M d’intérêt ?
1 milliard d'intérêts sur 17m de dettes = 5.88%/an ! C’est exorbitant alors que les États empruntent à intérêt quasiment nul !

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À supposé que ce soit une nouvelle directive de l’Europe et patati et patata, comment se fait-il que les autres États membres n’en aient pas encore parlé ?
Je n’ose imaginer que nous ayons présenté des comptes truqués et que l’Europe ait rétabli nos comptes sur les mêmes données comptables que les autres
Dans ce cas, c’est un scandale et il faudrait demander des éclaircissements à Di Rupo, le responsable.
Sinon, peut-être bien que François Mathieu avait bu un verre de trop avant de déposer sa copie et que, tout cela ne soit une fantasmagorie de plus imputable au Soir ?
C’est égal ! Comment imaginer que des banquiers, à qui nous devions 17 milliards, ne s’en étaient pas aperçus, avant que l’Europe ne les leur fasse remarquer ?

22 septembre 2014

Un dimanche malgracieux

Commencer par l’euthanasie dans son bidule « Controverse », c’était un sujet à tuer tout le monde. Euthanasiée aussi la RTBF qui avait choisi l’emploi pour blablater dimanche.
Les deux « forces vives » victimes de la journée sans autos, les voisins sont venus à vélo. Ils ont pris le micro avec l’intention de ne pas le lâcher. Ce en quoi ils ont particulièrement réussi. Domino devrait avoir devant elle un tableau d’interrupteurs et couper l’intarissable ou pire, celui qui coupe tout le monde.
Mais, qu’est-ce qu’on est cornichons en Belgique ! C’est le gratin qu’on voit tous les dimanches midis débattre de nos problèmes comme si c’étaient les leurs ? La honte ! Donnez-nous les invités d’Yves Calvi et de Caroline Roux de France Inter, alors, oui, je le jure, je ferme ma gueule.
Chez les RTBF, Thierry Bodson, secrétaire régional des guichets wallons de la FGTB, s’est beaucoup rapproché des grands ancêtres dans son élocution hésitante sur le mot le plus employé dans ses bureaux : « l’emploi ». On se rappelle Lambion, Robert Gillon, Michel Daerden avançant résolument « l’empoi » éliminent le « L » trop bourgeois vieux style, dans leurs effets de tribune, montrant ainsi qu’ils voulaient aller au plus vite dans la recherche d’un travail pour leurs affiliés.
Bodson y arrive, c’est très bien pour son avancement.
Après avoir anesthésié tout le monde à RTL, Domino a mis en selle sur un vieux percheron de manège, un autre débat « La fin des privilèges des pensions ». On croyait qu’on allait parler des pensions surfaites des « héros » de la Nation qui nous coûtent la peau des fesses, et qu’on reverserait le gras sur les petites pensions.
Eh ! bien pas du tout. Il n’était question que de prolonger le travail pour faire reculer le droit à la retraite. On n’a pas encore fini de parler de ce nouveau canard boiteux.
Pendant ce temps, imperturbable, dans un décor aussi lugubre qu’une cave du namurois envahie par les eaux, le téléspectateur avait l’occasion de jeter un œil sur les deux malheureux chargés de faire oublier Maroy et Gadisseux, c’est dire l’exploit à la portée du premier stagiaire venu.
Mais où vont-ils les chercher ? Si au moins à la RTBF, on avait remplacé Maroy par Jehanne Montay, cela aurait eu l’air de quelque chose. Les placards de la RTBF doivent regorger de gens qu’on ne voit jamais, sans doute sont-ils trop intelligents pour le quarteron de minables qui viennent nous prévenir que si ça va mal, ce n’est pas de leur faute, mais de la nôtre. Si j’étais ministre, je regarderais à deux fois d’accepter une invitation dans ce foutoir. Les cons y font tâche d’huile et tout le monde boit la tasse.

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Au palais des glaces de RTL, Madame Demoulin a au moins le mérite d’être seule face à la meute, la même, du reste qu’en face. Les autres sont deux : un homme et une femme, même pas crédibles pour une partie de bunga-bunga.
Non, dans notre malheur, nous n’avons pas mérité que nos désastres soient à ce point modifiés, ridiculisés et analysés par des « forces vives » aussi médiocres et probablement fort peu au courant de la vie au quotidien de cinq millions de pauvres, répondant à des journalistes dont on se demande s’ils n’ont pas fourni les questions à l’avance à leurs invités.
Que le détenu pour crimes sexuels soit ou non euthanasié, il aurait été plus intéressant d’envisager un suicide assisté de ces deux émissions « politiques » du dimanche matin.
Est-il possible que nous manquions à ce point d’intelligences pétillantes, d’orateurs dévoués à la défense des peuples, de philosophes sceptiques et critiques et que nous soyons obligés, par défaut, de nous farcir des tatoués du libéralisme mondialisé, incapables de penser à autre chose que ce qu’ils ont gravé sur leurs fesses ?

21 septembre 2014

Dans la Daech la plus complète.

Vincent Decroly, retour à la vie politique active, a interpellé à la Chambre le gouvernement aux affaires courantes, sur notre engagement aux côtés des Américains dans une nouvelle guerre en Irak, contre les terroristes de l’EI.
Pour cette fois, le larmoyant Decroly a raison de larmoyer. Il n’est pas question ici de passer sous silence l’effrayante réalité intégriste et l’urgence de freiner les djihadistes au Nord-Irak. Il n’est question que de la légitimité de l’envoi de nos guerriers, même si nous n’avons que des aviateurs et pas de force combattante au sol, tout cela en rapport avec les Lois belges qui interdisent toute guerre, sans l’approbation du Parlement.
La procédure a-t-elle été faite dans les règles ?
Pieter De Crem et le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ont présenté jeudi aux commissions de l'assemblée la position du gouvernement en affaires courantes, alors que se met en place une coalition internationale contre EI.
À la suite de quoi, on va envoyer six F-16 avec le personnel de soutien au sol (120 personnes), pour une durée indéterminée, ainsi que deux C-130, avec une trentaine de militaires. M. De Crem a également prévu trois équipes des forces spéciales, composées de 35 soldats, qui pourraient former et assister les forces irakiennes ou les peshmergas kurdes.
Si ce n’est pas partir en guerre avec ces préparatifs, je me demande ce que c’est ?
En pleine recherche de millions d’euros manquant pour boucler le budget du futur gouvernement, le coût d'une telle mission, s'élèverait à 5,68 millions d'euros nets par mois.
Ce n’est pas comme si notre territoire était envahi et que le gouvernement prenait, sans l’avis du parlement, des décisions guerrières de défense d’urgence.
Didier Reynders n’est pas à une initiative illégale, près. L'approbation parlementaire ne sera nécessaire que si un nouveau gouvernement est formé, « ce sera à lui de prendre la décision et d'en informer le parlement le plus rapidement possible ». Si je comprends bien le raisonnement, un gouvernement en affaires courantes n’a pas besoin de l’autorisation du Parlement pour envoyer l’armée batailler ailleurs !
De Crem est ravi, lui qui ne reçoit des ordres que des autorités flamandes pour jouer avec nos soldats ! Sur le terrain, il aura l’occasion de tester les nouveaux appareils de chasse américains pour remplacer nos vieux F16, étant entendu que l’État belge est preneur, comme si la chose était entendue, les concurrents européens, dont le Français Mirage, peuvent courir en Inde vendre leurs machines volantes. Belle idée de l’Europe qu’a Pieter De Crem.

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C’est quoi ce genre de démocratie ?
Bien sûr, les paperasses, les fioritures et les personnel de faux agités pour des Constitutions qui tiennent à l’étiquette plus qu’à l’éthique, pour quelqu’un qui n’y croit plus comme moi, quelle importance ?
D’accord. Mais qu’ils ne respectent même plus les derniers « bons citoyens », j’en suis peiné pour eux.
Ce n’est pas parce que nous hébergeons le siège de l’Otan et plusieurs bases militaires américaines, que nous devons courir derrière Obama pour porter son flingue !
Nous en faisons déjà beaucoup. Par exemple, l’armée belge fait office d’agents de sécurité quand du matériel militaire US est embarqué à Anvers.
À moins que Reynders et De Crem aient imaginé de faire comme en France où « Tant que les opérations ne sont pas considérées comme une «guerre», leur lancement n’a pas besoin de l’accord de l’Assemblée nationale ».
Je sais bien que le peuple n’a plus grand-chose à voir dans cette démocratie. Je ne savais pas que les parlementaires étaient dans le même cas. Je croyais assez naïvement qu’ils s’arrangeaient très bien entre eux et qu’une formalité comme de faire la guerre, puisqu’elle est appréciée par l’ONU et nos grands alliés de Washington, pouvait être votée en un petit quart d’heure ?
Franchement, on revient à la République bananière, à l’exclusive dévotion des patrons américains.

20 septembre 2014

Le retour.

Est-ce Sarkozy qui fait l’événement ou les journalistes ?
Parce qu’enfin, on savait le retour depuis si longtemps, que ce n’était une surprise pour personne.
Voilà une chose bien obscure que celle de la notoriété. Je ne parle pas de la notoriété ordinaire, celle d’un chanteur moyen, d’un joueur de foot de 1re division ou d’un ministre en exercice (et encore, il y a certains hommes politiques qui l’ont été et que personne ne connaît), il est question ici d’une notoriété de premier plan, que l’on aime ou que l’on déteste, mais qui de toute manière ne passe pas inaperçue.
C’est inexplicable, c’est comme ça. Les autres de son parti, les petits chefs, les chapeaux à plumes, les Fillon, Jupé et Raffarin, sont comme des garennes qui ne retrouvent plus leur terrier, affolés par le pas du chasseur.
Les juges qui ont en main des dossiers avec le nom de Nicolas Sarkozy en leitmotiv, à la Tête de l’UMP ce sera plus difficile de le convoquer comme témoin assisté.
La conférence de presse de François Hollande est passée au second plan. Même si de l’avis unanime, il maîtrisait bien les mots. On n’a rien appris de neuf, on n’a aucun indice sur la conduite de sa politique, quelles sont les réalisations possibles pour les mois à venir, tout ce qui aurait pu montrer aux Français que Hollande est un président fonceur et volontaire, rien…
On a retenu que dès qu’il a pris la parole, il a plu, si fort qu’il y eut une fuite dans le toit du palais et qu’il fut nécessaire de mettre à la hâte un seau quelque part pour éviter la flaque.
À six heures du soir, la question majeure était de savoir si Sarko allait garder l’UMP en tant que sigle du parti, alors qu’il est seulement candidat à sa présidence et que les élections n’auront lieu qu’en octobre. Le GRAS ne serait pas mal (Grand Rassemblement Autour de Sarkozy), mais je doute qu’il soit retenu.
Bref, les journalistes ne parlent plus de rien d’autre.
La semaine avant, c’était Trierweiler, elle aussi au zénith de la popularité littéraire. Après son brûlot sur l’homme qui commande mal à la pluie avant de mal commander les hommes, elle peut écrire n’importe quelle bluette de buffet de gare, les éditeurs parisiens se battront pour publier l’œuvrette dans les collections les plus prestigieuses. Son avenir est assuré.
Mais la popularité de Trierweiler n’est pas garantie « éternelle ». Hollande disparu, l’ex pourrait retomber dans l’anonymat.
Tandis que l’autre… les journalistes n’ont eu que l’annonce de sa candidature sur la Toile. Déjà, ils s’impatientent pour commenter le passage imminent à la télévision du candidat à la présidence de l’UMP. On n’a pas encore le nom du journaliste télé choisi pour l’interview.
Il bénéficiera de la retombée de la notoriété de Sarko et aura droit à la sienne propre.
On le voit, après la présidence de l’UMP, s’inscrire comme le seul candidat à la présidence de la République, contre Hollande.

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Marine Le Pen, suppléante de Jeanne d’Arc, est quasiment brûlée comme son modèle.
On recense les anaphores possibles.
Moi, président de la République, j’interdirai qu’il pleuve quand je prends la parole.
Moi, président de la République, je ferai baisser le chômage en donnant un emploi à chaque jeune qui sortira de l’école sans diplôme.
Moi, président de la République, les changements iront tellement vite que le Français moyen n’aura pas le temps de les voir passer.
Etc.
Personne n’y croira, les journalistes les premiers. Mais Sarko refournira de la copie comme au bon vieux temps des Affaires.
La presse de gauche, enfin ce qu’il en reste, le haïra bien fort et la presse de droite le couvrira de fleurs dans tous les procès à finir et dans tous les nouveaux qui viendront.
Edwy Plenel passera de 100.000 à 200.000 abonnés et fera concurrence au Monde.
Enfin, les Français oublieront qu’ils s’ennuient et retrouveront la joie de haïr ensemble ou d’aimer déraisonnablement le futur président.
Madame Merkel retombera dans les bras de Sarko sur les estrades et Poutine n’aura qu’à bien se tenir. Obama remplacé par Hillary Clinton, on trouvera génial que Sarko avait prévu le coup, et on ressortira la vieille photo où il enlace la femme de Bill, comme s’il était celui avec lequel elle aurait décidé de se venger de la pipe de Monica dans le bureau ovale de la Maison Blanche.
Enfin, Mélenchon aura une autre allure en dénonçant l’affaire des sous-marins de Karachi, plutôt que celle du pédalo et son capitaine Hollande.
Voilà au moins pour deux ans de copie d’avance de cette notoriété là.
Et si, pour aller plus vite, on jumelait les candidatures à la présidence de l’UMP et de la République ? On gagnerait deux ans de hollandisme !

19 septembre 2014

Adieux aux caissières.

L’avenir éclairera davantage ce constat que je suis loin d’être le seul à avoir fait : la société belge se casse en deux. La partie émergente ne se plaint pas trop, fait vivre le commerce des bagnoles, suit la politique européenne, etc. Elle applaudit au discours libéral, auquel toutes les formations politiques, susceptibles un jour de faire partie d’un gouvernement, se sont ralliées.
La partie immergée se demande ce qu’il lui arrive et, ne comprenant pas, par dépit, se jetterait dans les bras de n’importe qui, du moment qu’il ne lui rappelle pas les partis traditionnels. S’il y avait en Belgique un calibre du genre de Marine Le Pen. Elle ou il ferait un malheur.
L’activité essentielle des uns a toutes les formes d’une vie normale et prometteuse. Il faut bien chercher dans les grandes villes sous une prospérité apparente, la misère insidieuse de cinq millions de personnes : les autres !
Contrairement aux imbécillités proférées par des énarques du genre Macron, la pauvreté ne conduit pas nécessairement à l’illettrisme, ni à la drogue, ni à la fainéantise, mais à la honte et au désespoir, oui, de se sentir incompris et rejetés par ce qu’on appelle « les élites », de bien petits personnages frappés de cécité sociale. Il y a des sans-dents, parce qu’il y a des sans-cœur.
J’ai rencontré, il y a longtemps, ce qu’on a baptisé par peur des mots une « technicienne de surface », c’est-à-dire une Femme d’ouvrage dans les couloirs de l’hôpital de la Citadelle. Les circonstances s’y prêtant, j’eus avec elle une longue conversation sur tout et rien, la politique, les mœurs, la société actuelle. Cette travailleuse était, m’a-t-elle dit, alors que je ne lui demandais rien, sans instruction, sans diplôme et sans culture. C’était la faute à personne, sauf la sienne et ceux qui l’avaient oubliée dans son petit coin. Elle faisait partie de ces gens qui passent à côté de ce qu’ils auraient pu être, sans le savoir.
Après tant d’années, j’y pense encore et j’en reste abasourdi.
Je n’ai jamais rencontré d’intelligence plus vive, d’esprit plus ouvert. J’avais devant moi une femme méprisée pour sa condition qu’induisait sa fonction. Pourtant, elle valait mille fois plus que n’importe quel grand « spécialiste ». Elle avait tout compris, les hypocrisies, les règles folles, les droits usurpés, les propriétés abusives et les corruptions diverses.

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Depuis, je déteste ceux qui poussent tout le monde dans le même sac, tout en prétendant que la lutte des classes est terminée et que chacun vaut son prix, alors qu’on n’a pas de temps de connaître vraiment les gens.
Dans mes activités diverses, j’ai eu l’occasion de côtoyer des intelligences plus ou moins vives et d’autres plutôt creuses, sans pour autant m’autoriser le droit de faire le tri du bon grain et de l’ivraie. J’ai constaté un nombre plus affligeant « d’imbéciles heureux » parmi des docteurs en tout ce qu’on veut, médecins, avocats, ingénieurs, plus qu’ailleurs.
Aujourd’hui quatre, peut-être cinq millions de Belges sont maltraités, méprisés, sous-payés. Leur seul recours en politique, le parti socialiste, s’est fait la malle et les a abandonnés.
Ils sont conscients que ce qui se joue, c’est leur avenir et que les cinq millions de citoyens du dessus sont contre eux. Ils comptent désormais le PS parmi leurs adversaires, un PS qui aurait dû être leur porte-parole et qui persiste à leur tenir des discours débiles sur la mondialisation et les profits que les travailleurs en retireront.
Les perdants ce sont les Femmes d’ouvrage et leur pareille, les chômeurs, les caissières, les personnels des chaînes de montage, tous les petits-boulots, les vieux à la pension médiocre, les classes-moyennes en faillite, ceux qu’on ne veut plus voir et qu’on glisse sous le tapis. La défaite des élites, c’est ça, en quelque sorte, à défaut d’être leur remord.
Bien sûr, il y a les discours pour faire croire qu’on aime les pauvres et qu’on va les sauver, sur le temps qu’on se dispute les places à l’Europe pour applaudir aux règles du marché, au jeu de la concurrence et au rétablissement de la balance des payements, à cause du déficit causé par ceux « qui abusent des largesses du système social ».
« Il faut s’adapter disent-ils. Il sera nécessaire de changer deux ou trois fois de métiers sur le temps d’une vie professionnelle. »
C’est drôlement gonflé de la part de ceux qui nous cornaquent d’une génération à l’autre et qui ne savent faire que ça.

18 septembre 2014

La France, bombe de l’Europe ?

Il se pourrait que l’avenir ne soit pas si bouché que cela et que nous sommes sur le point de passer à autre chose.
C’est en tous cas l’impression que les Français nous donnent depuis aujourd’hui.
Il ne s’agit pas du vote de confiance que Manuel Valls est parvenu à décrocher après une rhétorique proche de celle de Napoléon au pont d’Arcole ou du général De Gaulle depuis Londres, mais de la petite phrase dite par le nouveau ministre de l’économie Macron à propos des ouvrières bretonnes au recasement incertain, dans autre chose que ce qu’elles font pour survivre dans des hangars mal chauffés :
CE SONT DES ILLETTRÉES !
Le voilà bien cadré le staff de François Hollande.
Que le président de la République n’ait pas prononcé le pendant de cette phrase, dont Valérie Trierweiler fait mention dans son livre « Merci pour ce moment » à propos des pauvres qui ne peuvent se payer le dentiste et qu’il désignerait comme « les sans-dents », est-ce que cela à encore un sens, puisqu’on sait tout à présent de la manière dont la dérive du PS français se poursuit.
L’illettrisme dans la bouche de Macron, c’est un mot terrible, un amalgame effrayant fait autour de la pauvreté.
Quelle honte que de tels propos aient été prononcés par un haut responsable !
C’est la logique même. Ne pouvant plus décemment prétendre défendre les classes sociales défavorisées, puisque le gouvernement français mène une politique qui n’encourage aucun espoir de ce côté-là, Valls et le gouvernement sont bien obligés de regarder ailleurs pour faire des voix.
Mais, ces prétentieux sont tellement mauvais en tout qu’ils larguent la classe ouvrière sans avoir accroché les clases moyennes.
Alors question :
Avec de pareils comportements, on n’a jamais vu une politique quelconque convaincre, encore mieux celle d’atermoiements porter des fruits. Le PS français court donc à une débâcle sans gloire pour les prochaines élections. Le pays part à vau-l’eau dans un tel climat. Hollande est en train de réaliser à lui tout seul l’exploit de rendre l’ensemble des gens de pouvoir insupportable !
Le sommet de la bêtise serait à comptabiliser au profit de la promotion Voltaire de laquelle le président est sorti avec plusieurs autres membres de son gouvernement avec des mentions excellentes, probablement. Macron est de la génération des bébés du Hollandisme, comme on peut le voir, digne d’en être sorti.
C’est un beau tas d’imbéciles que les Français ne supportent plus. Encore une fois, Marc Eyskens avec son « ce qui est excessif est insignifiant » ne pouvait pas prévoir que l’excès vienne d’un si haut lieu.

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Le pire, ce n’est pas ce langage peu responsable vis-à-vis des pauvres, c’est de les avoir abandonnés en plein doute existentiel, le plus grave. En même temps que Valls s’est débarrassé des ministres qui le gênaient parce qu’ils avaient quand même encore le respect de leurs électeurs, il est parvenu à plier dans le même sac les partis de gauche qui dénoncent depuis le début la dérive droitière du capitaine de pédalo. Si bien que l’électeur déçu s’est précipité dans les bras de Marine Le Pen du Front National.
Et de fait, discours trompeur et manœuvre populiste tant qu’on veut, Marine Le Pen a réussi à détourner à son profit la base socialiste de François Hollande, ce qui était simple, mais aussi de Jean-Luc Mélanchon et de la gauche anti-Valls, ce qui est moche pour l’avenir.
La détestation des partis dits traditionnels et en même temps des courants de gauche et de droite, pour privilégier un parti qui n’a pas encore fait ses preuves fait courir à la démocratie française un risque mortel, en ce sens qu’au pouvoir Marine Le Pen décevrait ses électeurs comme le PS et l’UMP. C’est alors qu’on verrait une autre déferlante, celle d’un antiparlementarisme descendant dans la rue et réclamant des têtes.
Les semaines qui vont venir seront cruciales pour la France et pour nous qui nous sommes toujours réglés avec un décalage dans le temps, sur tout ce qui se passe en France de majeur.
Et cette fois, on y est.
Encore un peu de patience, Charles Michel va s’y mettre chez nous. Certes, ce ne sera pas à cause d’une imprudence verbale, mais parce qu’il nous croit illettrés aussi et qu’il le pense, sans l’oser pouvoir dire. Langue de bois s’impose.
Ainsi nous allons avoir 10.000 policiers à Bruxelles, dit-on, pour protester contre une loi qui n’existe pas encore ! Question ; qui va encadrer la manif ? La FGTB ? Le toboggan, même avec des Belges passifs, ça peut aller vite. Avec notre surréalisme, Michel et Reynders sont même capables de prendre Hollande de vitesse…

17 septembre 2014

L’intestin fragile.

Hier dans ce blog, je me suis attardé à l’idée qu’un chômeur ne coûtait pas grand-chose à l’État et ne faisait de tort à personne, tandis que nos élus font beaucoup de mal à la collectivité pour un salaire à peu près d’une quinzaine de mensualités supérieures aux ouvriers qualifiés ou d’employés.
Quand on voit le gâchis dans lequel ils nous ont fourrés, c’est énorme ! Avec en plus, un brevet d’irresponsable. On ne peut pas envoyer ces ratés en correctionnelle pour incompétence, tout juste peut-on les licencier à la fin de leur mandat. Franchement, aucun ne vaut quinze gars qui travaillent. Un exploit pareil, ça se saurait.
Mais, il y a mieux. Nos oligarques du privé sont quatre à cinq fois mieux payés que nos Reynders, Marcourt, Michel, Di Rupo et consort (Pardonnez-moi de ne pas les citer tous. Certains omis mériteraient de monter sur le podium.).
Dans le privé, on touche à un autre domaine. On joue dans la cour des grands.
C’est de 50 à 100 fois le salaire d’un ouvrier qualifié que touchent les CEO, chief executive officer, ça fait plus chic pour les américanolâtres, que PDG.
Le reproche à nos happe-chair de la démocratie libérale, on peut le faire davantage aux chefs d’entreprise. Ils se plaignent du mauvais état de l’économie, licencient du personnel à tour de bras, leurs fonds de tiroir sont vides, leurs comptables s’arrachent les cheveux pour payer le personnel, eux s’en foutent éperdument.
« They do busines Reynders unknowingly », dirait un écossais de Belgique qui s’apprête à voter « oui » demain (Ce « oui » gagnant, emmerderait bien nos élites).
La semaine dernière les gazettes étaient pleines d’admiration pour l’installation sur notre territoire de ces grands noms de la pompe à fric. On sentait nos informateurs au bord de l’orgasme. Bernard Arnault de LVMH, 3,9 millions d’€ habite à Uccle ! Dans la course au plus gros magot, il talonne la super star de l’oseille à gogo, Maurice Lévy de Publicis avec 4,5 millions d’€ par an au compteur, soit selon Marianne « 12.300 € par jour ou encore 375.000 € par mois ».
Quand on pense qu’Arnault est quasiment le voisin de Reynders à Uccle. On se met à la place du ministre MR. Ce qu’il doit râler d’avoir abandonné le chéquier de l’Europe à Madame Thyssen du CD&V! Il y a de quoi attraper la tourista sans mettre les pieds au Maroc.

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Les folies ubuesques salariales de ceux qui peuvent puiser dans les caisses sans autorisation, prouvent que les Conseils d’administration sont remplis de fiottes complaisantes qui sont là pour toucher leurs jetons de présence, avec l’ordre d’admirer le chef dans son grand fauteuil en cuir au bout de la longue table, comme dans les feuilletons américains.
Cela écorne quand même la conviction libérale de la supériorité du privé sur le secteur public. Évidemment avec les veaux marins que la Région wallonne délègue aux affaires, quand la Région hérite d’une société exsangue et qu’on doit la requinquer à coups de nos millions, avec les Marcourt et consort, ça fait du tort à ma théorie et ça permet aux Michel’s boys d’en faire un outil de propagande.
Tout ça pour en revenir à la faillite complète de cette Europe malade des affairistes et des CEO.
Quand on pense que nos charcutiers de nos viandes ont réussi à nous mener dans la spirale déflationniste avec notre paquet de chômeurs, je n’ai même plus envie d’être poli !
On comprend que la kamikaze n’a pas encore conclu et que ce n’est pas pour tout de suite qu’on les reverra piquer le sceptre à Élio-la-combine.
À propos du gus, le revoilà assis en haut de table au PS, boulevard de l’Empereur. Simple question, toujours en affaires courantes, serait-il possible de savoir si pépère cumule ses indemnités de premier ministre avec le traitement de président de parti ?
En ce cas, il se rapprocherait un tout petit peu de notre résident favori, Bernard Arnault, ce qui pourrait donner des diarrhées d’envie, plus fortes encore que la tourista du Maroc, à Reynders.
Ils ont l’intestin fragile, ces bestiaux-là.

16 septembre 2014

Le croc à phynance selon Callataÿ

Le Monopoly-system « everything to me nothing for others » a amené les Occidentaux à cumuler les dettes souveraines, c’est-à-dire d’État. Elles se gonflent, en outre, des dépenses d’Administration et du coût de la démocratie par délégation. Cette dernière n’est pas gratuite. Elle n’a que faire des restrictions générales. On aboutit en 2014 à une phase absolument inédite du jeu : un remboursement impossible des États pour sortir des griffes des financiers !
Plutôt qu’entrer dans des arguties d’experts, si on voyait ça d’une autre manière ?
En gros, cette dette est le résultat d’un déséquilibre entre le rendement du capital et celui du travail. C’est le riche qui prête au pauvre, l’argent qu’il a gagné sur le travail de ce dernier.
Plus le travail est mal payé, plus la plus-value augmente.
Le cash énorme qui s’en dégage trouve un dépôt sûr dans les besoins croissant des États.
Pourquoi ?
Parce que des paquets énormes d’argent ne peuvent s’investir que chez des emprunteurs qui ont des garanties pour de gros besoins : les États !
Un État ne fait pas faillite. Il possède des biens considérables. Vous imaginez une vente à l’encan des peintures du Louvre, la Joconde chez Bill Gates ? Des solidarités lui tiennent lieu de garantie, jusqu’à plonger ses nationaux dans la misère. Le FMI veille. L’Europe bancaire s’affaire. Même à taux « d’ami », l’État c’est du sûr.
Des types du genre d’Etienne de Callataÿ montent l’eau vers le bassin supérieur qui redescend naturellement dans le bassin inférieur. La pompe Callataÿ refait le circuit, etc. Le bassin du dessous se débrouille pour maintenir le niveau. Pendant le cycle, l’évaporation du précieux liquide est importante.
Aucune organisation n’est possible. Les fontainiers à ce niveau ne sont pas associés, mais concurrents. C’est pour cela que le système court à sa perte et le monde avec lui. La pompe en marche, nul ne peut l’arrêter, et surtout pas Étienne. Mathématiquement les pauvres sont destinés à l’être davantage, comme les riches à être plus riches, par le même effet produit.
Les partis socialistes, en abandonnant l’intérêt général pour suivre la loi libérale ont commis une grave erreur d’appréciation et finiront par s’en mordre les doigts, quand il sera trop tard.

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À ce malheur s’en attache un autre. Un aréopage coûteux d’individus (parce qu’il faut organiser la démocratie) s’exonère du circuit grâce à une vampirisation de l’effort collectif. Ce n’est pas le chômeur qui coûte cher, mais Didier Reynders. Si le premier ne travaille pas et se neutralise, le second est contreproductif au vu des résultats.
Dans l’immédiat, non seulement la dette ne diminue pas, mais au contraire, nos efforts semblent être inutiles. Le chômage augmente tandis que 20.000 Wallons sont menacés d’être exclus dès janvier 2015, suite à la décision du gouvernement Di Rupo de « sortir » du système ceux qui n’auront pas assez travaillé pour prétendre à des allocations complètes.
On aura beau dire, que Di Rupo joue les casseurs au bal de la Suédoise et que Thierry Bodson du syndicat chauffe la salle, c’est du pipo.
Jean-Luc Mélenchon a raison, pour la France et pour l’Europe : il faut taxer les riches et leur prendre tout au-dessus d’un certain taux, nationaliser les grosses boîtes qui veulent s’enrichir davantage en partant à l’étranger et voir qui avance les biftons aux États endettés.
Il faut sabrer dans les revenus allouer aux représentations des citoyens, servir l’État n’est pas un métier, c’est un sacerdoce ; plafonner les pensions à 3.000 € maximum et augmenter les plus basses, nationaliser les banques (on aurait pu les racheter pour une bouchée de pain en 2009) et donner à la liberté d’entreprendre au niveau des petites entreprises et de l’artisanat les moyens financiers qu’on leur refuse.
Pour cela il faut deux choses, la première : le socialisme libéral doit dégager. La seconde, il faut que les cocus du système capitaliste comprennent qu’ils le sont. Il faut leur enlever de la tête que nous devons bosser davantage pour nous en sortir et courir à nouveau vers la prospérité. Enfin, que les gens retrouvent le chemin de la solidarité.
Le capitalisme tel que nous le vivons détruit non seulement les gens, mais aussi l’environnement. Nous sommes en danger, la planète aussi.

15 septembre 2014

La double à la suédoise.

Il est très imprudent d’oublier ses amis dans l’actuel sauve-qui-peut d’un capitalisme européen qui dévisse. En effet, qui soutient encore le mouvement libéral, si ce n’est ce qu’on appelle vaguement la classe moyenne, sans que l’on sache préciser ses limites.
Ce milieu jadis florissant est viscéralement attaché à la liberté d’entreprendre et à une conception du travail qui heurte la classe laborieuse. Mais c’est aussi l’armada des fonctionnaires qui ont réussi dans la politique. Entre le petit patron qui travaille soixante heures par semaine et peine à payer ses impôts et le fonctionnaire, ancien employé communal, puis échevin, puis député, il y a un monde de différence. Ils ne défendent pas la même chose, ne se rencontrent pas et ne thésaurisent pas les mêmes valeurs.
On comprend mieux le retournement de veste du socialisme qui passe d’une théorie de l’économie étatisée et socialement généreuse à un capitalisme libéral complètement débarrassé de tout humanisme, y compris le paternalisme de l’ancien temps. Les théoriciens du PS n’ont-ils pas tous intégrés par leur niveau de vie une classe moyenne « idéale » ?
Reste que l’ancienne, celle des petits commerces et de l’artisanat, grogne. Si elle marche encore au pas de l’oie, c’est avec de plus en plus le sentiment qu’on la possède.
Pourtant elle conserve l’ultime conviction que la classe ouvrière par sa « fainéantise et son mauvais vouloir » est à la base de la situation dégradée actuelle. Ce cliché, qui a la vie dure, permet à la coalition kamikaze de persévérer dans son intention de « punir » les chômeurs et de percer des trous dans la couverture sociale, afin que les « assistés » sentent passer l’hiver.
Mauvais calcul, parce que les plus vulnérables de l’ancienne classe moyenne viennent tout doucement hanter les rangs des assistés.
Il suffit de faire un tour en ville pour s’en convaincre. Les magasins fermés et les commerces à remettre ne se comptent plus. Mais où sont donc les marchands de proximité sentant l’opulence et le bénef assuré ?À part les boutiques de fringues et de chaussures, qui font « un tiers prix grossiste/deux tiers prix client» pour résister, il n’y a plus personne !
Question : où sont passés les gérants, les petits propriétaires, les négociants de jadis ?

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Tout tient à un rien : que les familles « bas bleu » tombent plus bas que terre, et voilà le MR sans clientèle autre que ses Rastignac et les cinglés qui croient pouvoir réussir, alors qu’ils n’ont que leur chemise sur le dos. J’oubliais, le PS est dans la même situation avec les anciennes familles socialistes ancrées dans les bassins industriels et qui ne se sont pas encore rendu compte que les leaders du PS ont changé de casquette, qu’ils roulent dans des grosses bagnoles, ont des gourmettes à leur nom et s’envoient en Floride en mission spéciale pour un oui, pour un non.
L’hystérique du libéralisme primaire, Sabine Laruelle, n’est plus dans la politique. Dommage, elle était le type même de la représentante d’une catégorie idéale de petits entrepreneurs qui font semblant de souffrir, pour qu’on ne les taxe pas davantage. Race en voie de disparition, sans doute a telle préféré retrouver ses pantoufles dans des structures industrielles qui génèrent encore du cash. Madame a changé de crèmerie.
Baromètre de la « classe moyenne », on lisait dans ses interventions, les illusions du MR à propos de sa clientèle. On en déduisait que la situation était mauvaise pour la classe moyenne « inférieure » en train de sombrer, en comparant le nombre de faillites d’une année à l’autre.
Les Borsus et les Chastel, porte-étendards en négoce, chantent encore les vertus des derniers épiciers libéraux qui ne sont pas « anti-impôts », loin de là, mais qui se retrouvent pris à la gorge. Ils donnent des gages de leur bonne volonté et tentent de faire porter la grogne de leurs derniers affiliés sur la classe en-dessous.
Pour cette classe moyenne, les rêves de progression dans l’échelle sociale sont du passé. De « ni riches, ni pauvres », ils sont devenus pauvres tout court. Avant, leurs chances de succès étaient considérables, leur protection sociale était donc réduite. Voilà les malchanceux des classes moyennes encore plus pauvres que les pensionnés et les chômeurs.
Qu’à cela ne tienne, Borsus et Chastel poursuivront le travail entrepris par Sabine Laruelle. Ils jurent de revaloriser les pensions et les aides aux classes moyennes. Bel aveu d’impuissance d’une société libérale aux abois. Ils vilipendent les chômeurs indélicats et rognent des indemnisations, sur le temps qu’ils verseront davantage aux faillis de leur système, tout en jurant que l’État providence, c’est fini !

14 septembre 2014

Au théâtre ce soir…

C’est une théorie que je rumine depuis un certain temps. Et si les politiques étaient tous victimes de leur rôle ? Le cinéma fourmille d’exemple. Il paraît que la plupart des acteurs qui ont joué Napoléon ne s’en sont jamais remis. Non pas qu’ils aient eu le complexe de la petite taille, engendrant le désir de se surpasser et de commander à tous, mais plutôt celui de supériorité, qui est une défense psychologique de compensation, les sentiments de supériorité combattant les sentiments d'infériorité.
N’est-ce pas ce qui est essentiel en politique : « L’art de paraître ce qu’on n’est pas, pour donner une image de soi, compatible avec le stéréotype de l’homme parfait qu’imagine l’opinion » ?
Mieux que l’exemple de Napoléon, celui de l’interprétation de Dieu ! Charlton Eston dans le rôle, il lui en est resté quelque chose. Il n’est jamais sorti de l’allégorie de celui qui donne son sang pour sauver l’humanité. Depuis, il en donna beaucoup, jusqu’à sa mort, mais c’était celui des autres. En échange de dollars en liasses, pour l’Amérique, pour l’Homme américain et surtout pour le droit de porter des armes à feu, Dieu descendait du ciel avec dans ses tablettes le Premier Amendement du Bill of Rights, sur le droit de flinguer qui vous porte préjudice.
C’est la scène permanente de la politique qui fascine, non pas la vision du spectateur qui s’attend à un spectacle et qui depuis longtemps fait semblant d’y croire pour ne pas gâcher son plaisir, mais celle de l’observateur qui depuis les coulisses nous refait le coup des psychanalystes de Vienne avant la première guerre mondiale. Des observateurs célèbres y attrapent le complexe qu’ils sont en train de décrire chez les autres. Michel Onfray, par exemple, s’est mué en Sigmund Freud qu’il déteste, en dépeignant Sarkozy.
Bien entendu les grands rôles de ce théâtre à part, qu’ils soient à peu près tous tenus par des avocats ou sortis des écoles de l’élite, parlent haut et fort des mœurs d’aujourd’hui, vont assainir les finances en s’attaquant au financier, etc. Par la loi des circonstances, ils font exactement le contraire, détruisent l’image d’eux-mêmes qu’ils ont mis trente ans à construire.
C’est le cas de François Hollande. Vous ne trouvez pas que le parti socialiste français est particulièrement ollé-ollé depuis l’avènement du président normal ? Un président qui chasse la femelle en scooter la nuit, une compagne jalouse qui écrit un livre le dépeignant comme un lombric lubrique, la ministre de la culture qui démissionne parce que son amant supposé démissionne aussi, un énarque banquier qui monte en grade à Bercy, un autre qui ne paie pas ses impôts, mais c’est tout le contraire de l’image que Hollande voulait donner de lui et ses boys ! Qu’il s’étonne de son manque de popularité, plus de 85 % des électeurs ne voteraient plus pour lui, l’étonnant, c’est qu’il ait encore 15 % d’irréductibles.
Le théâtre est là, les décors sont plantés, le sexisme ordinaire fait le reste. Les gens aiment regarder les affiches, les présentations des stars, les lampions et cette fiction d’une masturbation publique des gens de pouvoir, entretenue par Gala magazine et Paris Match.

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À y regarder de près, la question est posée. Les partis socialistes sont-ils plus que d’autres happés par des questions de sexes et des renoncements d’idéaux ?
Ils sont en première ligne, mais les autres ne sont pas en reste. Les PS sont tout simplement montrés du doigt ces temps-ci plus que les autres, parce qu’ils sont en plein reniement de leurs idéaux, dont le plus important est l’abandon d’une idée collectiviste de l’économie, pour se rallier à la réalité capitaliste. Cette capitulation sordide arrive au plus mauvais moment, puisque le capitalisme bat de l’aile et retranche massivement aux foules ce qu’il donne aux dirigeants.
Quelqu’un a écrit, il y a longtemps, à propos des hommes politiques en vue « Ces grands malades qui nous dirigent ». On devrait réécrire aujourd’hui « Sunset Boulevard ou la déchéance de la politique à paillettes ».
Il n’y a rien de pire pour eux de poursuivre dans leur paranoïa inconsciente le jeu qu’ils jouent, rédempteurs de l’humanité, Napoléon de la stratégie, Parangon de toutes les vertus, défenseurs de la veuve et de l’orphelin, Reynders le Magnifique ou Di Rupo l’incomparable, Hollande le Surdoué ou Sarkozy le bûcheur, et se retrouver à la tête d’États en faillite, des millions de chômeurs sur les bras et la conscience d’avoir la responsabilité catastrophique de la société d’aujourd’hui. Heureusement qu’ils ont la grosse tête et qu’ils pensent tout le contraire. Cela les sauve de la mélancolie… N’attendez pas que, comme les poux, ils quittent la tête d’un chauve, en tous cas, ils nous resteront jusqu’au dernier cheveu.
Comme les cabots des variétés, que voulez-vous qu’ils fassent ?
Ils ne savent rien faire d’autre…

13 septembre 2014

Chauds, chauds les marrons…

Le président des Commissions européennes Barroso parti, on se disait que l’Europe allait comprendre et pour ne pas faire pire, que Juncker allait nommer ses Commissaires à leur plus haut niveau de compétence et qu’on allait voir, ce qu’on allait voir…
Or, ce bidule bruxellois est à l’image des états combinards associés à l’Union européenne. Autrement dit, les heureux élus sont issus des partis au pouvoir à l’issue de marchandages à l’intérieur des partis ou entre partis formant des coalitions majoritaires. On a vu en Belgique les partis de la Suédoise, finir à un poil près Kamikazes chez Juncker où ils ont placé Madame Thyssen en décevant Didier d’Uccle.
C’est dire le pot-bouille et l’assurance que question de renouveau, ce n’est pas pour tout de suite.
Par exemple, Moscovici l’ex ministre des Finances de François Hollande. Si on l’a débarqué du gouvernement, ce n’est pas parce qu’il a réussi et que les autres étaient jaloux. C’est au contraire l’aveu d’un échec. Et où Juncker l’a-t-il placé ? Mais aux Finances de l’Europe, évidemment, selon le principe qu’un type qui a échoué une fois, pourrait réussir une autre fois. Comme les chiffres de la France ne sont pas bons selon les critères de l’UE, déficit de 4,2 % au lieu des moins de 3 %, dérapage dans des aides illégales de l’État à des entreprises en difficulté, etc. comment le commissaire européen Moscovici va s’y prendre pour mettre la France à l’amende et la tancer vertement ? Michel Sapin qui l’a remplacé à Bercy n’est pas responsable des deux ans de connerie de Moscovici !
On verra bien par la suite, mais ces commissaires « au service de l’Europe » ont quand même été pistonnés par des partis parce qu’ils y étaient influents et bien placés. Imaginer qu’ils vont laisser cette casquette-là au vestiaire est illusoire. Comment oublier la nationalité de son passeport et traiter les dossiers du seul point de vue européen ?
Jean-Claude Juncker a eu beau s’énerver là-dessus, s’il a attribué des portefeuilles à des personnes, et pas à des pays, les nouveaux Commissaires n’ont pas oublié que ce n’est pas JC Juncker qui les a parachutés à l’Europe, mais des gens auprès desquels ils devront repasser dans 5 ans pour se faire réélire.
Il n’y a pas que le cas Moscovici qui prête à rire. Des pays dont les partis au pouvoir pratiquent des politiques en décalage voire en rupture avec la politique de l’Union européenne, ont eu droit à leur Commissaire. Même pas d’accord, un traitement pareil, ça ne se refuse pas. Madame Ashton a bien été commissaire aux affaires étrangères de l’union, alors que son pays, l’Angleterre, va peut-être sortir du club des 28 et que le plus déterminé des partis britanniques à le faire est justement le parti de Madame Ashton.
Il est vrai que l’Italienne qui va la remplacer est au mieux avec Poutine ? Est-ce que c’est meilleur ?

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Évidemment tous les Anglais à l’Europe sont suspects, Jonathan Hill, commissaire à la stabilité financière, aux services financiers et à l’union des marchés de capitaux, est issu de la place financière de Londres qui a un statut de paradis fiscal. Après Moscovici, voilà Jonathan Hill coincé entre le désir de servir la place londonienne et suivre les directives de Michel Barnier à qui il succède, pour une réglementation plus stricte.
La farce ne s’arrête pas là.
Tibor Navracsics, ce Hongrois en charge de l’éducation, de la culture et de la jeunesse, sera-t-il un défenseur des libertés publiques, alors qu’elles sont menacées par une droite dure à la tête de son pays ?
Karmenu Vella à l’environnement, aux affaires maritimes et à la pêche, vient de Malte. L’Île offre des conditions fiscales particulièrement attractives aux armateurs qui enregistrent leurs navires sous ses couleurs (pavillon de complaisance).
Juncker l’a-t-il fait exprès ou a-t-il eu la main malheureuse ? Rares sont les commissaires qui n’auront pas maille à partir avec des gens importants de leur pays d’origine, s’ils veulent faire correctement leur travail dans la Commission qu’on leur a confiée.
Décidément, l’Europe allait clopin-clopant avec Barroso. Juncker, ce sera pire !
Savoir que les 28 commissaires auront de très bons traitements, qu’ils emploieront des centaines, voire des milliers de fonctionnaires qui ne seront pas à plaindre non plus, ne me réjouit pas… un tout petit peu quand même, quand je pense à Didier Reynders qui va faire chou blanc et qui devra attendre un peu pour faire un placement, par exemple son quatrième immeuble ?

Au théâtre ce soir…

C’est une théorie que je rumine depuis un certain temps. Et si les politiques étaient tous victimes de leur rôle ? Le cinéma fourmille d’exemple. Il paraît que la plupart des acteurs qui ont joué Napoléon ne s’en sont jamais remis. Non pas qu’ils aient eu le complexe de la petite taille, engendrant le désir de se surpasser et de commander à tous, mais plutôt celui de supériorité, qui est une défense psychologique de compensation, les sentiments de supériorité combattant les sentiments d'infériorité.
N’est-ce pas ce qui est essentiel en politique : « L’art de paraître ce qu’on n’est pas, pour donner une image de soi, compatible avec le stéréotype de l’homme parfait qu’imagine l’opinion » ?
Mieux que l’exemple de Napoléon, celui de l’interprétation de Dieu ! Charlton Eston dans le rôle, il lui en est resté quelque chose. Il n’est jamais sorti de l’allégorie de celui qui donne son sang pour sauver l’humanité. Depuis, il en donna beaucoup, jusqu’à sa mort, mais c’était celui des autres. En échange de dollars en liasses, pour l’Amérique, pour l’Homme américain et surtout pour le droit de porter des armes à feu, Dieu descendait du ciel avec dans ses tablettes le Premier Amendement du Bill of Rights, sur le droit de flinguer qui vous porte préjudice.
C’est la scène permanente de la politique qui fascine, non pas la vision du spectateur qui s’attend à un spectacle et qui depuis longtemps fait semblant d’y croire pour ne pas gâcher son plaisir, mais celle de l’observateur qui depuis les coulisses nous refait le coup des psychanalystes de Vienne avant la première guerre mondiale. Des observateurs célèbres y attrapent le complexe qu’ils sont en train de décrire chez les autres. Michel Onfray, par exemple, s’est mué en Sigmund Freud qu’il déteste, en dépeignant Sarkozy.
Bien entendu les grands rôles de ce théâtre à part, qu’ils soient à peu près tous tenus par des avocats ou sortis des écoles de l’élite, parlent haut et fort des mœurs d’aujourd’hui, vont assainir les finances en s’attaquant au financier, etc. Par la loi des circonstances, ils font exactement le contraire, détruisent l’image d’eux-mêmes qu’ils ont mis trente ans à construire.
C’est le cas de François Hollande. Vous ne trouvez pas que le parti socialiste français est particulièrement ollé-ollé depuis l’avènement du président normal ? Un président qui chasse la femelle en scooter la nuit, une compagne jalouse qui écrit un livre le dépeignant comme un lombric lubrique, la ministre de la culture qui démissionne parce que son amant supposé démissionne aussi, un énarque banquier qui monte en grade à Bercy, un autre qui ne paie pas ses impôts, mais c’est tout le contraire de l’image que Hollande voulait donner de lui et ses boys ! Qu’il s’étonne de son manque de popularité, plus de 85 % des électeurs ne voteraient plus pour lui, l’étonnant, c’est qu’il ait encore 15 % d’irréductibles.
Le théâtre est là, les décors sont plantés, le sexisme ordinaire fait le reste. Les gens aiment regarder les affiches, les présentations des stars, les lampions et cette fiction d’une masturbation publique des gens de pouvoir, entretenue par Galla et Paris Match.

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À y regarder de près, la question est posée. Les partis socialistes sont-ils plus que d’autres happés par des questions de sexes et des renoncements d’idéaux ?
Ils sont en première ligne, mais les autres ne sont pas en reste. Les PS sont tout simplement montrés du doigt ces temps-ci plus que les autres, parce qu’ils sont en plein reniement de leurs idéaux, dont le plus important est l’abandon d’une idée collectiviste de l’économie, pour se rallier à la réalité capitaliste. Cette capitulation sordide arrive au plus mauvais moment, puisque le capitalisme bat de l’aile et retranche massivement aux foules ce qu’il donne aux dirigeants.
Quelqu’un a écrit, il y a longtemps, à propos des hommes politiques en vue « Ces grands malades qui nous dirigent ». On devrait réécrire aujourd’hui « Sunset Boulevard ou la déchéance de la politique à paillettes ».
Il n’y a rien de pire pour eux de poursuivre dans leur paranoïa inconsciente le jeu qu’ils jouent, rédempteurs de l’humanité, Napoléon de la stratégie, Parangon de toutes les vertus, défenseurs de la veuve et de l’orphelin, Reynders le Magnifique ou Di Rupo l’incomparable, Hollande le Surdoué ou Sarkozy le bûcheur, et se retrouver à la tête d’États en faillite, des millions de chômeurs sur les bras et la conscience d’avoir la responsabilité catastrophique de la société d’aujourd’hui. Heureusement qu’ils ont la grosse tête et qu’ils pensent tout le contraire. Cela les sauve de la mélancolie… N’attendez pas que, comme les poux, ils quittent la tête d’un chauve, en tous cas, ils nous resteront jusqu’au dernier cheveu.
Comme les cabots des variétés, que voulez-vous qu’ils fassent ?
Ils ne savent rien faire d’autre…

12 septembre 2014

Londres contre Édimbourg ?

Le jeudi 18 septembre aura lieu un référendum important pour l’Écosse mais aussi pour l’Europe. Il s’agit, ni plus ni moins pour les électeurs écossais, de choisir entre l’indépendance et le statuquo.
Les bookmakers londoniens parient sur les chances de David Cameron de se maintenir au 10, Downing Street, en cas de sécession de l’une des quatre Nations constitutives du Royaume-Uni : l’Écosse, l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Irlande du nord.
Pourquoi les pays d’Europe sont-ils derrière David Cameron pour empêcher cette séparation ? Mais pour la simple raison que presque tous les membres de l’UE ont des minorités, comme la Belgique, qui aspirent à sortir du pays dans lequel l’histoire, les conventions et les accords parfois très anciens les ont contraint de cohabiter, en compagnie d’autres Régions pour lesquelles ils ne sentent pas d’affinité et - peu ou pas - de solidarité.
C’est l’occasion aussi de constater que l’Angleterre est un puzzle dont les pièces ne se rapportent pas. C’est depuis le début, Londres qui donne le « la ».
L’Écosse a, peut-être, plus de différences avec le reste de l’Angleterre que n’importe quelle autre région de ce pays. Elle a été très longtemps un royaume en guerre quasi permanente avec les « Anglais », les Écossais sont plus à gauche que le restant de l’Angleterre et leurs coutumes ont survécu au mixage des nationalités. C’est une reine anglaise qui fit trancher la tête de Marie Stuart, la dernière reine d’Écosse.
Pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’altruisme ou le patriotisme, les autorités politiques et financières sont farouchement opposées au séparatisme. Il faut dire que cette aversion de la finance pour des séparations à l’amiable est constante pour toute l’Europe, aussi bien en Angleterre, qu’en Belgique avec les Flamands, en France avec les Corses, en Espagne avec les Basques, en Italie avec le Nord, etc.
Le système des Lands, en Allemagne, a jusqu’à présent étouffé les velléités indépendantistes, mais n’a pas réussi à faire oublier que l’Allemagne est plus que toute autre, une véritable mosaïque d’anciennes principautés, d’États souverains et de villes franches.
La seule chose intelligente que José Happart ait dite au cours d’un quart de siècle de politique est celle qui parle des Régions. Dissoudre les États et faire une Europe des Régions étaient à son sens, la seule grande idée qui vaille.
Et il avait raison.
Sauf, que personne n’a jamais voulu envisager ne serait-ce que les débuts d’un plan d’ensemble dont la durée indéterminée du montage (50 ans ?) aurait abouti à ce résultat.
De même, les politiques n’ont jamais voulu imaginer une sortie de crise par la fin d’un système économique qui ne convient plus.
Alors, match serré pour que le 18, l’Écosse reste amarrée à l’Angleterre ? Sans doute. Mais, ça m’étonnerait que le « oui » l’emporte, quitte à falsifier les résultats.

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Il y a trop d’intérêts financiers, de politiciens inquiets pour l’avenir de leurs mandats, au niveau de la City, mais aussi de Wall Street, Francfort, etc. Quand la finance dit non, c’est difficile de brandir le chardon fétiche et de bouter dehors, Messieurs les Anglais !
Les dirigeants de l’Europe, eux-mêmes, sont avec la vieille reine anglaise (de la Maison de Hanovre, donc d’origine allemande) pour une Angleterre intacte. Ils l’on fait savoir, alors qu’une majorité d’Européens estiment que l’Angleterre sabote l’Europe de l’intérieur et qu’une Écosse indépendante serait une bonne chose.
N’est-ce pas Barroso et son compère Van Rompuy qui ont émis quelques objections sur une affiliation de l’Écosse indépendante à l’Europe ? Alors, qu’adoptant la monnaie européenne, l’Écosse forcerait l’Angleterre à choisir entre le maintien de la livre sterling dans la zone dollar ou son remplacement par l’euro.
Avec l’Écosse indépendante, le Royaume-désuni serait enfin devant un choix clair : celui d’intégrer l’Europe pour y jouer un rôle loyal ou se barricader sur le bout d’île qu’il lui reste en demandant l’aide des USA !
Heureusement pour Élisabeth II que la guerre contre les djihadistes d’Irak et de Syrie a été annoncée par Obama et que l’Europe fourbit ses armes. Une guerre juste, c’est bon pour le moral. Le référendum risque d’en pâtir. Que dire contre le zèle patriotique, sinon que c’est pratiquement fichu pour l’indépendance.

11 septembre 2014

Pandiculations.

De la terrasse, les clients contemplaient l’Ourthe qui descendait la vallée sans se presser, par un rare après-midi de soleil.
Bon sang, tout pourrait aller comme la rivière en août : paresseuse, puis livrée aux remous d’un bal champêtre. Des canards longent les berges et les branches des saules tentent de les accompagner, puis restent à danser sur la fleur de l’eau sans les suivre.
La vie est là simple et tranquille, dit le Pauvre Lelian buvant une absinthe.
Elle et Lui se font face. La chaleur n’est ni timide, ni féroce. Elle est simplement propice à la rêverie et aux sentiments apaisés. Musset n’est pas mort et Sand n’est pas en deuil.
Serait-ce trop demander à la vie d’arrêter sur un plan fixe, dans le silence à peine troublé des chants d’oiseaux ?
Comment dire ? La pensée du travail des autres ferait qu’il est impossible d’être profondément heureux et merveilleusement immobile.
Une serveuse accorte sourit en déposant les verres sur le guéridon. Elle travaille. Par compensation, nous travaillons aussi pour laisser un billet sous la soucoupe, mais elle ne le sait pas. Ce billet n’est peut-être pas le fruit d’efforts ? Sans en être gêné le moins du monde, celui qui l’abandonne, peut-être n’a-t-il jamais travaillé ?
Et alors ?
Servir à la terrasse, c’est un métier où il faut sourire, même quand on n’en a pas envie. Sourit-elle le soir, fatiguée d’avoir souri toute la journée ?
N’est-il pas logique, avec la nature en repos, le bon soleil et un couple apparemment amoureux, qu’il y ait des millions de gens qui s’asseyent, boivent un verre, parlent de choses délicates, sans se poser de questions, dans le soulagement d’être content de soi, quand bien même on n’a réalisé que de petites choses ou rien réalisé du tout.
Pourquoi s’en pose-t-il, lui ?
La femme devant lui ne dit rien. Elle sourit vaguement au plaisir de regarder les canards. Elle remplit le grand vide joyeux d’une journée heureuse.
L’autre ne fonctionne pas d’habitude de la sorte. Les efforts pour sortir du monde des idées, toujours contradictoires, sont à décompter de son bonheur. C’est un inquiet. Il rumine des pensées abstraites et inutiles.
Il croit fermement que le déclin d’Athènes n’est pas dû au trop libre exercice de la démocratie, mais à la corruption lente mais inéluctable de ses principes premiers par la ploutocratie et l’individualisme de ses élites.
Tout ça en terrasse et sous le soleil, en compagnie d’une femme charmante qui n’éprouve que de petits plaisirs, le soleil qui chauffe un bras trop exposé, les yeux traînant sur la colline boisée rive gauche et le zzz d’une petite mouche qui hésite entre son cocogif et le verre de Schweppes tonic.

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Il voudrait se débarrasser de la figure de Périclès réhabilitée comme celle d’un champion de la liberté et de l’égalité, mais il ne le peut pas. Il y revient sans cesse et, forcément, devrait chercher un moyen de s’en détacher. L’écriture le délivrerait, mais le lieu et le moment ne s’y prêtent guère.
Ah ! se défaire de ce fatras inopportuns, de cette poussière de grenier sans laquelle pourtant la mémoire ne peut survivre.
Ce n’est pas le moment. Le moment de quoi ? Le moment de rien et c’est ce « rien » qui est important.
Engager adroitement la conversation et entendre ce qu’elle en pense serait un moyen, mais qui risquerait de détruire le charme d’une atmosphère légère et douce.
Les hoplites ne dormaient pas en cuirasse. Il y a un temps pour tout. Celui qui ne peut pas distraire de ses pensées récurrentes un temps de vacuité n’a pas le recul indispensable « au doute supérieur qui plane sur toute spéculation. »
Il faut aux jours sans but une vague indulgence, une paresse sensible, une innocence !
Les canards ont disparu. La serveuse slalome autour des tables. Elle a le geste sûr et comme elle est svelte et jeune !... Un groupe bruyant de touristes donne aux alentours un air de kermesse. On avait oublié qu’il y a les autres, le bruit, la ville, la télé et une forme d’ennui autre que cet ennui élégant que nous partageons qui est une forme de plaisir, d’une grâce inattendue.
– Si on rentrait ?
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est soudain triste et beau comme un grand reposoir…

10 septembre 2014

Un culte qui met les voiles.

On a tout essayé au gouvernement intérimaire, pour se concilier la sympathie des croyants, avec une attention particulière pour les dévots d’Allah. Deux raisons à cela : la forte immigration des ressortissants des pays du Maghreb (respectabilité par la force du nombre) et une forme moyenâgeuse d’adoration qui pouvait faire craindre une tendance à l’extrémisme, donc à ménager.
On a été gâté pour tout. L’immigration a dépassé toutes les craintes. On en est à accueillir des populations toujours plus au Sud et toujours plus islamisées. L’extrémisme a même déteint sur une certaine jeunesse européenne, ceignant le fanatisme religieux comme une mode. Et enfin, aux confins syriens et irakiens, un califat se constitue, regroupant les jusqu’auboutistes d’un islam guerrier et sanguinaire.
Mais ce n’est pas tout.
Devant cette offensive du divin dans des cervelles échauffées, des contre-prophètes, célébrant d’autres Dieux plus politiques, ont fait retentir le tocsin des églises, c’est ainsi que l’extrême droite regroupe en Europe près d’un quart des électeurs !
Beau travail en vérité, de la part de nos dirigeants modérés qui n’ont rien modéré du tout, mais au contraire exacerbé les maniaques, et découragé la laïcité par un laxisme détonant en faveur des religions.
Avec la régularité d’une reine des abeilles les gouvernements pondent et pondent encore des lois pour l’accueil des étrangers, en même temps qu’ils « protègent » par d’autres lois, les citoyens frileux qui pensent que les étrangers sont plus criminels que les criminels autochtones et surtout qu’ils sont plus nombreux que nos Dutroux.
Cette chronique n’a pas pour but d’ostraciser l’accueil « un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui » a écrit Sartre, à propos d’un être humain d’où qu’il vienne ; mais pour mettre l’accent sur la bêtise de nos législateurs animés d’une sainte frousse des prosélytes de l’Islam, en pointe par rapport aux autres « missionnaires » des Dieux concurrents.
On oublie que la laïcité est à la base du consensus démocratique, qu’elle doit être le premier principe, toutes les religions devant se plier à sa loi.
Au contraire, le législateur a admis du bout des lèvres que la laïcité était une option philosophique à placer à égalité avec les religions.
Erreur funeste !
Madame Milquet est peut-être la première, a avoir fourré cette égalité là dans la tête des Belges. Quand elle ne sévit pas dans un gouvernement (heureusement elle va se limiter au gouvernement bruxellois), on respire un peu. La laïcité a refait surface lors de l’intérim de 542 jours sans gouvernement de la législature précédente. Ce fut une bénédiction pour la Belgique : la pondeuse avait cessé de pondre !

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Un moment effarouché par les assassinats méthodiques des guerriers de l’EI, nos stratèges vont cesser de trembler pour passer à l’action… en Irak. Une force d’intervention rapide sera mise sur pied avec la participation de la Belgique, en 2016. En attendant, l’Occident apportera une aide aux Kurdes, les seuls à n’avoir pas fait dans leurs pantalons à la vue des 4x4 Toyota des coupeurs de tête d’Abou Bakr al-Baghdadi.
Si on s’achemine petit à petit vers une prise de conscience de la dangerosité des djihadistes partout où ils ont des antennes, on n’a rien résolu en Belgique en pratiquant une politique de neutralité. Selon ce discours, les musulmans de Belgique sont horrifiés de même que les membres des autres religions, de l’interprétation homicide du Coran par des groupes de plus en plus nombreux et de plus en plus incultes.
Le hic, c’est qu’on ne place le curseur nulle part et qu’on ne sait pas « hors de l’immense majorité » combien de musulmans sont impliqués dans le djihadisme en Belgique. Ah ! s’il y avait une lame de fond qui soulevait les adeptes de cette religion pour dénoncer l’imposture de ces « faux » musulmans… si les imams et leurs ouailles encombraient les escaliers des minarets et mêlaient un spot à la prière du soir proclamant que l’Islam n’a rien à voir avec l’islamisme… si à l’émission de Dominique Demoulin, un croyant jurait que l’Al-Oumma al-Islamiya, s’est transporté Place des Palais à Bruxelles… alors nos curés beuglant n’auraient pas besoin du dentier de Guy Gilbert, pour signifier entre deux paters, que ces gens pensent comme nous.
Que je sache, on ne voit personne et pour cause, L’émigré est tellement bien intégré sur notre sol qu’il est devenu aussi « couillon » que le Belge ! Il est vrai qu’il a, en plus, la crainte de se faire remarquer par les pointus qu’ils soient flamingants ou wallons, coincé qu’il est entre la gâchette intégriste et la guerre des frontistes linguistiques.
Allons, camarades croyants, ressaisissez-vous ! Il n’y a de salut que dans le respect de la laïcité et de la liberté de culte pour tous. Une liberté qui est acquise pour chaque individu, dans la mesure où il place la laïcité comme premier principe du Droit et la liberté du choix pour les citoyens de croire à ce qu’il veut, en second.
Avec tous les salamalecs de courtoisie et la pétoche avec laquelle on aborde la question, ce n’est pas gagné.

9 septembre 2014

Voyous ou coprolithes ?

À force de replâtrer la Constitution belge de modification en modification, on en a fait une pâte à papier informe et faut-il que Delpérée, le constitutionnaliste « méticuleux » soit le maître Chicaneau des Temps modernes, et son ergotant contradicteur, maître Uyttendaele, profondément assoté par son social-libéralisme matrimonial, pour ne pas voir que cette Constitution est devenue le texte parfait qui protège les gouvernants des gouvernés, alors que ce devrait être l'inverse ?
Il n’y a pas que Mélanchon, en France qui aspire à la création d’une sixième République, refondant l’État sur une autre Constitution, d’éminents juristes sont du même avis.
En Belgique, rien à signaler. Calme plat. Tout est parfait ! Alors que l’on est dans le même pétrin, aggravé par l’exigence flamingante qui fourre son nez dans tout.
Par rapport à la France, nous sommes bien au-dessus de son gâchis, avec notre bouillabaisse des partis et nos savants mélanges, à un point d’impuissance politique supérieur au leur.
Peu à peu, nous avons « adapté » notre constitution afin de la mettre en conformité avec les directives européennes, en oubliant le carcan linguistique et la pression d’un système économique dominateur, sur lequel, justement, l’Europe s’inscrit et qui est, en gros, mais dit autrement, les lois du marché américain planifiées pour en faire le modèle unique du reste du monde.
Nos institutions sont inadaptées à l’état de notre société, tant politique, que social et sociologique. Les textes, quand ils ne sont pas napoléoniens, sont directement issus du temps de Léopod II, dépassés depuis 1945. Aggravés depuis ce temps par le mirage d’une société trilingue qu’on veut définitivement figée dans des frontières fictives, comme si on pouvait décréter l’usage d’une langue par rapport à une autre.
La création de nouvelles lois s’accélère au point qu’il y a pléthore. Si nul n’est censé ignorer la loi, encore faudrait-il qu’elle soit perceptible sans l’appui des spécialistes. Ce n’est pas le cas. Cette avalanche, parfois inutile, en doublon et/ou complètement absurde, traduit un affolement des Autorités, plutôt qu’une compétence.
Nos institutions ont ceci de particulier qu’elles donnent rarement le pouvoir aux citoyens de réclamer, quand ils sont victimes d’injustice.

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Les citoyens ne sont pas tous idiots. Ils voient que la justice dans son organisation actuelle n’est pas indépendante du politique, de sorte qu’ayant partie liée quand il y a désaveu du politique, cela rejaillit directement sur l’institution judiciaire.
Nos cinq gouvernements et nos cinq parlements placent le personnel politique dans des alternatives d’emploi intéressantes où il n’a que l’embarras du choix, pour son placement. Et cependant les batailles restent épiques pour les postes indemnisables. Autrement dit, ces gens sont titulaire d’un métier et en chasse pour des promotions tout au long des législatures. Le travail du parlementaire est scindé en deux : celui d’être un militant complaisant à tout ce que dira le chef du parti et la seconde partie celle de ne pas perdre de vue la réélection suivante, dont la programmation débute tout de suite après l’élection précédente.
Il n’y a vraiment que MM Delpérée et Uyttendaele pour ne pas s’en être aperçus.
Il est vrai qu’ils sont tellement intéressés l’un et l’autre pour qu’on ne touche à rien et que tout reste « comme avant ».
La Belgique est un musée, c’est évident. Il n’y a même pas rotation des pièces exposées et en réserve. Qu’on admire la descente de Croix de PP Rubens, tant qu’on veut, nous, on y monte et ce n’est pas fini.

8 septembre 2014

Lu ou pas lu ?

Bien entendu, je n’ai lu que des extraits du livre de Valérie Trierweiler « Merci pour le moment », je compte bien en acheter un exemplaire sans préjuger de ce que cette lecture m’apportera. Cette répulsion collective des politiques qui tous disent ne pas le lire est suspecte. Bien sûr qu’ils le liront tous, autrement ce ne serait pas des bêtes de pouvoir avides de se renseigner sur des collègues exposés, des détails à savoir, etc. mais c’est plus commode de se pincer le nez et de rester dans le vague d’une réprobation discrète.
Ma première impression des extraits tient surtout dans l’effet sur l’opinion de la force de frappe du mot composé « sans-dents ». Que Hollande l’ait dit sans le penser par l’effet de sa causticité naturelle, c’est possible. Il ne l’aurait pas dit et aurait été de l’invention d’une femme jalouse, cela aurait été pareil.
Que le « bon peuple » soit grâce au mot un peu ou complètement dégrisé de ses faux grands hommes, c’est le déniaisement qui compte. Enfin, que la placidité socialisante du Wallon moyen en soit ébranlée, lui qui a un œil sur Di Rupo et l’autre sur Hollande, c’est aussi bon à prendre.
Oui, le livre de Trierweiler est un brûlot en ce sens.
Pour l’opinion. Hollande est un homme fini à 86 %. Le socialisme libéral a du plomb dans l’aile.

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Que certaines histoires soient outrées, que le trait soit par moment forcé, sans doute. Enfin, on peut être une bonne journaliste à Paris Match ou ailleurs et ne pas avoir de style, ni le souffle pour mettre sur le marché un pavé de trois cents pages. Encore une fois, je ne l’ai pas lu et je n’en sais rien. Comme les critiques sont les bonniches du pouvoir, je m’en méfie et je ne tiens jamais compte de leurs considérations sur des livres de ce type.
Cela jette seulement un éclairage sur les Maisons d’Éditions, plus prompte à flairer la bonne affaire que débusquer un bon écrivain. Du reste la caractéristique de ce genre d’édition, c’est que sans avoir lu le manuscrit, on tire de suite à 200.000, sur la seule réputation de l’auteur et le sulfureux de son sujet.
Qu’importe, outre la leçon politique à tirer qui transparaît sous la plume de Trierweiler (d’après les extraits), une jalousie de femme révèle la petitesse d’esprit des gens que le « bon peuple » célèbre en surhommes.
Le décalage entre ce qu’ils sont et ce que nous croyons qu’ils sont est un des éclairages majeurs de ce livre. Ce voyeurisme dont on accable tant les transgenres que sont les fouilles-merdes des puissants est un voyeurisme salutaire. Il désinfecte les rapports entre eux et nous. Enfin, on s’aperçoit que ces puissants sont des parasites pour la plupart et qu’il serait urgent de réfléchir à une autre façon de trouver des talents pour une autre démocratie.
Parce que les réformes, les Français comme les Belges ne sont pas contre. Ils y sont même favorables. Seuls les élus par leur attitude et leur façon d’en faire payer le prix aux Petits y font obstacle. Tout le monde sait que leurs réformes n’en sont pas vraiment et qu’ils essaient de nous faire porter le poids de tous les malheurs. Alors que les pires viennent d’eux, de leur bourgeoisisme et de leur interprétation personnelle de l’économie.
J’achèterai la semaine prochaine chez Pax le livre de Valérie Trierweiler, aussi mauvais soit-il, et malgré mon goût de l’atticisme des bons auteurs. Je le ferai d’autant plus volontiers et à visage découvert, que nos créatures de pouvoir auront envoyé leurs chauffeurs pour se le procurer en douce, tout en ayant l’air de passer à côté en se bouchant le nez.

7 septembre 2014

Lui ? Il va très bien.

Ainsi, c’est à cause de Reynders et des magouilles des Michel au MR qu’on a perdu une semaine de négociations pour la création du nouveau gouvernement !
Ah ! ces affairistes, comme ils se foutent de la Nation.
Rendons à César… Le Soir est le seul journal national de grande diffusion à soulever le malaise au MR, après le ratage du parachutage de Didier Reynders à l’Europe.
Les autres journaux ont volontairement tourné le dos au mini drame pourtant visible à la dernière réunion du parti bleu. Didier Reynders y a donné le change, mais il a été pris par les « nez » (comme on dit chez les parfumeurs) pour un loser. Les « bons camarades » se sont rapprochés de Charles Michel, du coup en position de rival vainqueur.
Curieux, tout de même, cette frilosité des journaux qui ont la mission d’informer le public ?
C’est tout de même important de comprendre l’animosité qui règne au sein d’un grand parti, à propos de rivalité, quand ce parti va être le seul d’une coalition fédérale à représenter près de la moitié des Belges !
On dirait quasiment que cela ne concerne pas l’électeur et que la chose relèverait de l’intime ! Ce n’est pas une affaire d’alcôve, mes chéris, mais d’une cuisine intérieure. Les Belges souffrent de la malbouffe due à la particratie ! Vous essayez d’embellir le tableau. Ils voudraient savoir pourquoi ?
Ou alors, on n’ose comprendre. Vous êtes prompts à dénoncer certains partis et vous en oubliez d’autres. Alors, vous n’êtes pas une presse « neutre et pluraliste », mais d’affreux sectaires.
Cet isolement de Reynders est un signe.
Allons-nous assister à l’effondrement de l’ex homme fort liégeois ?
D’habitude un effondrement se fait toujours au profit de quelqu’un dans le clan de celui qui perd des points. Un leader s’effrite, un autre s’élance. Or, dans le cas présent, Reynders apparaît bien seul. Il fait un peu penser à Hollande, victime de son ironie mordante (les sans-dents), Reynders a toujours eu le mot qui fait mal. En politique, c’est un handicap de manier l’ironie, d’avoir la dent dure, comme on dit, toujours en pensant à Hollande.
Plus fourni est le clan d’en face, avec des ralliés du genre de Gérard Deprez qui depuis que Reynders a voulu le déboulonner de son siège de député européen, lui voue une haine recuite au charbon de bois des digestions difficiles.

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Rongé par son ambition, Reynders a-t-il eu tort ou raison de quitter Liège ? Il n’y a pas laissé que des amis, ni un grand souvenir. Christine Defraigne lui réserve toujours un chien de sa chienne.
Ce sont les gazettes libérales, les interviews sur interviews qui l’ont fait comme ça. Trop adulé, trop sollicité, mais aussi trop entendu pour pas grand-chose, Reynders le magnifique n’était, comme beaucoup d’autres dans son cas, qu’une baudruche surdimensionnée, un produit de Jean Gol, comme son rival historique Louis Michel, d’ailleurs.
Sa notoriété, un peu surfaite, est le résultat d’un manque d’hommes capables de lui tenir tête. Reynders, c’est le Monsieur Prud’homme d’une Belgique en pantoufles.
Le clan Michel va-t-il triompher ? Ils ont le triomphe modeste ou plutôt cache bien leur immodestie. Charles Michel, c’est presque, Chimène dans le Cid de Corneille ou la vengeance de la mort du père. Encore que le vieux Michel se porte bien et fait toujours du chiffre à l’Europe où il arrondit son compte en banque, avec la régularité du réélu perpétuel.
Une qui a choisi son camp et qui le fait savoir, c’est Françoise Bertieaux, la colonelle du groupe MR à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Elle le clame à qui veut l’entendre : Charles Michel est la personne indiquée pour être le futur premier ministre. Elle s’est exprimée en ces termes au bureau élargi du MR de ce vendredi.
Les derniers grognards de Reynders lui ont fait remarquer que ce n’était pas encore l’heure d’un pareil débat. De façon inattendue le chef de groupe wallon et négociateur fédéral, Willy Borsus était du nombre des partageux, plutôt inquiet de voir les Bruxellois faire tache d’huile partout où il est possible de ramasser quelque chose.
"On est dans le calme et la sérénité, on travaille sur le fond", a expliqué le chef de groupe bruxellois, Vincent De Wolf. (Le Soir). En clair « on ne sortira pas les couteaux tout de suite ».
À l'issue de la réunion, Reynders avec son sourire figé des soirs de grande détresse a commenté la situation générale, par évoquer la sienne, plus importante à ses yeux, au point qu’il en croit tout le monde persuadé. « Je vais très bien".
Le connaissant, ce n’est pas bon signe.
Cher Didjé « je vous prête mon bonjour », mais je n’en crois pas un mot.

6 septembre 2014

Vladimir onobèle.

Après les anodontes de Hollande, voici Vladimir l'onobèle...
Vladimir Poutine serait en passe d’en finir avec l’Ukraine. Bon. Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
Les pays baltes ne sont pas rassurés. La Pologne se revoit en 1939.
L’Europe palabre. De toute manière, elle n’a pas d’armée. Pire qu’en 39, on ne se prépare à rien du tout. Poutine nous assure que ses militaires, pourtant massés par milliers à la frontière, attendent l’arme au pied, un signal de leur chef.
Barroso rapporte au Conseil européen les propos de Poutine. Le tsar peut arriver à Kiev avec ses tanks en 24 heures et à Bruxelles en 48. Le Conseil discute. De quoi ?
Si dans huit jours, c’est pire encore, l’Europe étudiera d’autres moyens de rétorsion que celui des poires et des pommes de nos vergers. Asperges ou endives ? Nouveau débat.
En ce moment un bon millier de soldats de Poutine se promènent sur leurs tanks dans la zone « conquise » en arborant le drapeau de la république autonome, la « Novorossia ».
Les mondialistes de l’économie ont toujours imaginé que les batailles entre États « civilisés » se passeraient de banque à banque, Wall Street en arbitre. Pour eux, geler les avoirs des magnats russes du pétrole et du gaz est pire que la menace d’une bombe atomique. La mitrailleuse est bonne pour des sous-développés d’Afrique et du Moyen-Orient.
Non seulement Poutine s’en fout, mais en plus Hollande n’est pas d’accord et s’apprête à livrer des armes… à la Russie ! Des navires de guerre français vont renforcer la flotte russe.
D’accord, tout ça nous dépasse. Moi-même je suis un pacifiste. Qui veut la guerre en Europe ? Mais personne… si Poutine, disent les propagandistes de l’Alliance Atlantique.
On se croirait revenu en 38-39, Neuville Chamberlain, Edouard Daladier retour de Munich après avoir signé une paix avec Adolphe, acclamés par la foule en sauveurs.
Merde ! Qu’est-ce qu’on fait ?

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« Les cons », aurait marmonné Daladier devant les vivats. « Le salaud » disent ceux qui savaient. Comme toujours en démocratie, les cons sont toujours les plus nombreux. C’est le vice rédhibitoire du système.
Juncker, avec son nom d’avion de chasse, qu’est-ce qu’il croit pouvoir faire ? La Commission n’est pas encore sur les rails, celle qui part s’en fout.
C’est drôle, mais il me semble avoir déjà vécu le scénario Daladier dans une autre vie !
De l’avis général : Poutine n’osera pas.
Alors quelques milliers d’Ukrainiens de moins… Novorossia, je suppose que ça veut dire « nouvelle Russie » ?
On ferait comme en Crimée alors ?
Les Ukrainiens se sont repliés en désordre et la Crimée est repassée côté Grand Frère. Sauf que l’autre morceau d’Ukraine Novorossia va nous expédier des milliers d’Ukrainiens vers la Pologne, terre de l’Union Européenne. Et ça, ce sera moins drôle. Il est vrai qu’on peut les refouler.
En dernières nouvelles, l’OTAN déploie des cartes d’Irak, Obama arbore un costume beige clair du meilleur effet et Hollande attendait des merveilles du discours de Valls à la Rochelle. Hélas ! ce fut celui de Valérie Trierweiler, bien plus retentissant !
Vous avez dit la trêve ?
On pourrait dire aussi : vous avez dit l’Europe ? Ce labyrinthe établi à Bruxelles est le symbole d’un système qui se roule en boule et s’auto admire. On entre par une porte, on sort par une autre. Au passage, on se remplit les poches, au nom du peuple « souverain »!
Si Novorossia pouvait liquider le problème tout de suite, on refournirait des poires à Poutine ! On reparlerait des déficits de la faute des chômeurs. Et Bart De Wever apprendrait le russe en méthode accélérée.
Tout ceci est la faute de l’Europe. Vous avez bien lu. Poutine ne fait que se défendre, oui madame. Au lieu d’envisager d’inclure la Turquie à l’Europe, alors qu’elle n’y a que le petit bout de son nez, il y a longtemps – dés l’avènement de Gorbatchev – une participation russe à la formation de l’Europe aurait dû être négociée… sauf que les Américains ne voulaient pas. Et ils se sont arrangés pour nous embringuer dans une force Atlantique qui n’a qu’un seul défaut, c’est qu’elle ne correspond pas à l’idée d’une Europe autonome. Au lieu de mettre de l’huile sur le feu en applaudissant à la destitution de Ianoukovitch, il aurait fallu proposer à la Russie et à l’Ukraine les bons offices de l’Europe, plutôt qu’aboyer avec les pousse-au-crime de Wall Street (ils savent pourquoi, les bougres). Maintenant, nous voilà beaux, une Europe sans armée devant la deuxième puissance militaire au monde ! Et il a bien de la retenue, Poutine, en restant aux franges de l’Ukraine russophile l’arme au pied, à nous regarder débattre pour sortir d’un conflit avec les Ukrainiens russophobes sur les bras.
À propos, Poutine onobèle (1) ? D'après son service de propagande, il est bien burné.
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1. Du grec onos et bélos (dard). Pénis aussi long que celui d’un âne.

5 septembre 2014

Didier Reynders largué ?

Après la parole extasiée de Louis Michel sur la grande amitié de Charles pour Didier et vice versa, Gros Loulou va devoir sérieusement réviser sa rhétorique pour la suite.
Kris Peeters a cédé devant Marianne Thyssen (CDN&V) au cours d’une ultime réunion des genres à qui serait Premier ministre ou Commissaire européen. Finalement c’est Madame qui l’emporte d’une poitrine, si je puis me permettre, et tout est bien ainsi, Juncker ayant follement besoin de compléter son équipe au féminin, tant ces Messieurs y sont pléthore.
Voilà le cas de figure inattendu qui reporte la guerre des nerfs au sein du MR. Didier Reynders, sans porte de sortie, va se trouver postulant naturel premier ministre et ayant comme outsider Charles Michel qui se réservait ce poste.
Car, en jetant l’éponge pour l’emploi, c’est naturellement un bleu francophone qui héritera de la délicate mission.
D’habitude, un président de parti, c’est pour garder les bœufs à l’étable et veiller à leur bon entretien, mais Charles informateur cédant à Charles le rôle de formateur, c’est évident qu’il rêve d’être premier ! Et puis il y a des exemples prestigieux de président de parti confiant son sceptre et son trône à une de ses créatures pour s’en aller quérir les lauriers de sa suffisance, voir l’illustre Di Rupo dans son jeu de rôle.
Mais, c’est un exemple qui en réalité ne correspond pas à la nature de la présidence chez les MR. Di Rupo a tout le monde à ses pieds. Ses sujets hument ses pets roses et se délectent de ses parfums. Tout le monde sait bien au MR que Didier est en guerre depuis longtemps contre les Michel qui lui font de l’ombre. Charles ne peut pas quitter son « ami » des yeux. Reynders à l’intérim est impensable, Reynders premier ministre aussi. Le MR n’a pas de Paul Magnette, pour jouer les evzones.
Si les journalistes belges avaient des couilles, cela se saurait. Il suffit de reprendre ce qui a été dit par les Michel dans les derniers mois de la présidence de Reynders au MR pour comprendre l’antagonisme des deux ambitieux.
Reynders à l’Europe – c’était même ce que voulait l’intéressé qui ne croit pas à la Suédoise-kamikaze – tout devenait limpide. Reynders avait le pognon et l’assurance d’une belle fin de vie et Charles Michel la gloire et les emmerdes.
Marianne Thyssen à la mangeoire, voilà Reynders Grosjean.
On voit mal Charles Michel premier ministre et Reynders ministre de l’agriculture.
Alors, la bataille pour l’Europe, c’était seulement une première échauffourée pour ces grands amis.
Les jours qui viennent vont être gratinés.
Et si les manœuvres qui vont venir faisaient capoter les négociations et remettre les compteurs à zéro ?

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Pour une famille libérale si pleine de la hauteur de vue d’un moment crucial pour la survie de la Belgique (c’est pas moi qui cause) se saborder au milieu de la tempête pour une question d’ego, voilà qui ferait rugir n’importe qui de sérieux (heureusement que le Belge ne l’est plus depuis longtemps).
On va voir si nos plumitifs qui nous jouent des castagnettes sur le passage de nos grands hommes, sortiront de leur placard une nouvelle reporter de Paris Match du genre de Valérie Trierweiler ou bien poursuivront la messe solennelle de leurs grands hommes sur la démocratie éternelle.
Cela fait partie de notre surréalisme habituel, il n’y a pas que les pauvres quasiment anodontes de naissance, nos belles plumes le sont sans doute aussi, car elles ne mordent plus depuis belle lurette. Pour ces nabots du style, servir la soupe est un apostolat.
Tout ce qu’on sait, c’est que Kris Peeters, après s’être sacrifié pour Marianne Thyssen, a dû encore batailler toute une nuit pour en convaincre Charles Michel.
On attend avec impatience le prochain discours de Louis Michel, sur l’amitié indéfectible de son fils Charles pour son petit camarade d’Uccle.

4 septembre 2014

Hollande et les anodontes.

La Com a fonctionné un max et Valérie Trierweiler retirera un beau magot de ses 14 % de bénef de la vente de son bouquin « Merci pour ce moment ». Il y aura sans doute une suite avec pour titre « Merci à mes lecteurs ».
Faut-il ou ne faut-il pas tout dire des gens en vue ? Ils se mettent en scène eux-mêmes, puis dès qu’un événement leur déplaît, qu’une photo « indiscrète » paraît, ils parlent de défendre leur vie privée.
Autant je trouve ignominieux de poursuivre Michèle Martin sur un marché public à Namur qui n’en demande pas tant, autant je trouve justifié d’obtenir autant de renseignements qu’il est possible sur ceux qui affichent publiquement la volonté de diriger l’État à notre place.
Poutine voulait poursuivre ses ennemis jusque dans les chiottes, nous avons le droit de savoir de la même manière, sur ce qui se passe quand le rideau tombe sur nos grands patriotes. Parce que chez eux, ils ne dissimulent plus. Ils sont eux-mêmes.
Nous n’avons plus confiance dans leurs discours. Le dernier à nous faire tomber par terre de saisissement fut celui de Louis Michel, après les déclarations de Milquet. Nous sentons, sans qu’il soit besoin d’une rétractation de l’intéressée ou d’une mise au point des journaux, combien la vérité est indiscutablement différente que celle proférée par un père défendant son fils.
Ici, il s’agit d’une femme jalouse, publiquement répudiée comme une pas grand-chose et qui se venge en racontant ce qu’elle a vu. Cela permet de jeter un œil par le trou de la serrure à l’Élysée et voir de près le président Hollande.
Comme ces « grands » hommes sont petits dans leur intimité !

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Plus encore en Belgique qu’en France, la presse passe au crible les nouvelles qui concernent nos mandataires, au point que nous confions nos destinées à des inconnus, selon les informations d’une presse qui nous vend, ce qu’on lui vend, des intermédiaires, en somme. Marié, pas marié, enfant, sans enfant, domicile, parfois, mais déjà c’est délicat, résidence secondaire, c’est tout. Sauf que dernièrement, avec les déclarations du patrimoine et les mandats rétribués, le public a appris que les défenseurs des pauvres ne le sont pas.
Quant à la nature du personnage, joue-t-il la comédie aux électeurs, croit-il en ce qu’il dit, est-il menteur, sans scrupule, avide, égocentrique, maniaque, boulimique, schizophrène, ambitieux sûrement, avec une haute estime de soi, très certainement ? Nous n’en savons rien, à part les deux derniers postes, et pourtant nous donnons les clés de notre destin à des gens que nous ne connaissons pas vraiment. Est-ce raisonnable ?
La faute aux journaux sérieux qui ne nous informent pas et à la presse people qui brouille les cartes en mêlant les vedettes du showbiz à nos ministres en exercice.
Pourtant, il n’a fallu qu’une anecdote du livre de Valérie Trierweiler pour comprendre tout François Hollande et avec lui, vraisemblablement la moitié des grosses pointures de Solferino.
Le président de la République française appelle les pauvres les « sans-dents ».
Voilà. C’est tout. Il n’y a plus rien à dire. Il a vu juste. Il a raison sur le fond. Mais il a foutrement tort sur la forme. On ne parle pas ainsi des citoyens français qui ne peuvent pas se payer le dentiste parce qu’ils sont pauvres.
C’est indigne.
Il y a là une indécence terrible.
Une presse qui cache cela est une presse sans intérêt dont les jours sont comptés. Elle ne fait pas son travail et elle empêche la démocratie de fonctionner correctement.
Il fallait que ça se sache.
Merci Valérie Trierweiler et sa jalousie de femme humiliée de nous avoir donné l’occasion de clore le dossier Hollande. On comprend mieux le déclin du parti socialiste, aujourd’hui en France. La Belgique attendra encore un peu. Le temps qu’une femme trompée craque, qu’un journaliste bourrelé de remords disent ce qu’il sait, qu’une petite main de la haute couture mise à la porte pour un surfilage raté, parle, qu’enfin un assistant traite de menteur un des personnages qui remplissent les unes des journaux.
Au lieu de dénoncer le pauvre type qui emploie un occasionnel au noir pour ne pas faire faillite, nos champions de la lettre anonyme, feraient bien de dénoncer à l’opinion publique, ce qu’ils savent de nos imposteurs. Dans la débâcle d’aujourd’hui, la voilà l’action civique exemplaire !

3 septembre 2014

Giselle à la Monnaie.

Joëlle Milquet a trois casquettes : ministre, avocate et pipelette. La pipelette balance des trucs à la radio. L’avocate jure ses grands dieux qu’elle n’a pas tenu les propos qu’on lui suppose. La ministre fait le gros dos en attendant d’inventer une nouvelle loi inutile, comme le baccalauréat que les Français envisagent de supprimer. Survient au milieu de ce désordre un père infortuné. Louis 1er Michel dans le fameux pas de deux du ballet Giselle, avec son fils danseur étoile.
Créé ce mardi 2 septembre à Bruxelles, Louis Michel reprend le thème de l'amour plus fort que la mort. Charles et Didier, c’est Orphée et Eurydice, transpercés par les méchants sortilèges de la fée Milquet, pour atteindre au drame wagnérien.
Rideau.
Mine de rien, la matinale de RTL atteint des sommets. L’interview du vieux délirant sur l’intelligence et la générosité de son fils, c’est ce qu’on a fait de mieux sur cette radio depuis la mort de Baudouin !
La politique selon Louis Michel est ce jardin de roses dédié à la patrie et au bonheur du peuple. Et au cœur de ce parterre, deux amis, Rémus et Romulus, deux amis d’enfance qui ont décidé de mettre leur vie au service du roi et du peuple. Ils sarclent, binent, bêchent dans un joyeux effort sans arrêt, du matin au soir. Ils ne réclament rien, pas d’honneur, pas d’argent. Ils n’ont qu’un seul but : servir !
On en pleurerait, sauf que Louis Michel a commis une erreur grossière pour un librettiste aussi chevronné : il en a fait trop. Il a rendu ses héros trop lisses, trop purs, si bien qu’ils ne sont plus humains. Ils sont inaccessibles ! Surtout, ils ne sont plus crédibles.
Ensuite, leurs parcours est bien connu du public. Prendre quelqu’un que l’on connaît et que l’on voit évoluer dans la réalité de tous les jours, et brusquement en faire un héros mythique est impossible. Il faut au moins attendre deux siècles. L’église l’a compris qui fait poireauter les saints longtemps pour réaliser leur procès et décréter qu’ils le sont. Faire de Jean-Paul II un saint tout de suite a été une grave erreur. Et s’il avait eu des enfants en Pologne ? Et si la sous-maîtresse d’un bobinard avait des photos de JP II en partie fine avec une de ses pensionnaires ? Et si on retrouvait des documents prouvant une escroquerie ?
Dans sa fierté paternelle Gros Loulou n’a pas hésité : mon fils est un saint et son compagnon de lutte en est un autre.
Il est vrai que la ministre de l'Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’en a pas beaucoup, de l’éducation. Vous avez remarqué ?

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Comme les loups, ces messieurs dames chassent en meute et respectent les meutes concurrentes. Quand l’un d’eux se fait prendre, c’est le secours mutuel des meutes et l’omerta de tous. Qu’est-ce qu'il a pris à cette avocate, la langue bien pendue, de la dépendre à un mauvais moment ?
Vous avez vu le PS dans la tourmente après l’affaire Cools. Ont-ils exclu un seul de leurs escrocs, prévaricateurs, faussaires, déférés au parquet, déchus des droits, triquards pathétiques ? Non. Aucun. Tous moralement relaxés. Et même à Charleroi, plus récemment, à part quelques bouderies célèbres et des subalternes mis aux fers, vous connaissez des exclus célèbres ? Aucun. Ont-ils parlé ? Dénoncé ? Se sont-ils indignés ?
Il en va de même pour les autres formations politiques.
Alors vous pensez si on apprécie la chorégraphie de Giselle de Michel Père.
Hélas ! le peuple ricane.
On connaît le fils de… et l’inénarrable Reynders, la chance qu’ils ont de truander légalement et la baraqua incontestable de leur popularité, malgré les coups fourrés.
Mais vouloir déguiser en honnêtes hommes, ces aventuriers de la politique, les faire passer pour des missionnaires en robe de bure, on aurait cru Louis 1er plus respectueux des électeurs !

2 septembre 2014

Intellection.

Tout le monde le sait, la différence d’un blog d’un article de presse tient dans la liberté d’expression. Je ne parle pas du blogueur pré pubère qui se lance (Il a raison. Ne faut-il pas un début à tout ?). Non, des textes d’inconnus feraient le bonheur des meilleurs journaux. Sont-ils trop indépendants pour tenter leur chance ? Ou plutôt suffisamment sages pour savoir que les rédactions ne veulent pas de cette liberté là ?
C’est qu’ils s’emportent facilement. L’indignation est une seconde nature. Cela les amène à hausser le ton. Ils décochent des flèches à nos illustres à qui les entreprises de presse déroulent des tapis rouge. Ils ne seront jamais désignés par les journaux comme faisant partie des meilleurs de la Toile. Ils s’en fichent d’ailleurs.
En France, malgré des feuilles satiriques ou d’opposition systématique, c’est le même rejet. L’évidence saute aux yeux davantage en Belgique. Monarchistes et de centre droit, les journaux francophones défendent tous la démocratie bourgeoise et le capitalisme orthodoxe.
L’irrévérencieux n’a jamais fait carrière chez nous.
Qui lit la presse française d’il y a cent ans est saisi de la différence, aux alentours des années 1880 jusqu’à passé 1900, des hebdomadaires du type « Gil Blas » étaient plus littéraires, moins cireurs de pompes. On y lisait les finesses d’un Jules Renard ou les imprécations d’un Léon Bloy. Le lecteur était bien plus fin et intelligent qu’il ne l’est aujourd’hui. L’enseignement a quitté les rivages humanistes pour se lancer dans les techniques rapportant du fric.
Les débuts du Journal Littéraire de Paul Léautaud fourmillent d’exemples. Le « Mercure de France », de Vallette, directeur, et des extraordinaires littérateurs qui fréquentaient le bureau du secrétaire amoureux des chats, essaimaient partout dans la presse sérieuse.
Quand on voit ce qu’on brasse aujourd’hui… quelle misère !
On dirait que MM. du Soir, de la Libre, de la Dernière Heure cherchent par-dessus tout d’imiter la langue de bois des écoles de marketing. Les journaux sont devenus des monuments d’hypocrisie.

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Comme un remord, de la plume d’un des leurs s’échappe parfois un « Louis II » pour désigner Charles Michel, par contre, pas de Charles-le-Chauve. J’en suis flatté. C’est quand même avoué indirectement qu’on lit les blogs qu’officiellement on ignore. La semaine dernière un habitué des journaux a osé « Suédoise-kamikaze ». Ça m’a fait plaisir. Marc Eyskens les balaie d'un geste de mépris. Il a une formule-anaphore « tout ce qui est excessif est insignifiant » (Il la répète souvent). Désigner quelqu’un par une disgrâce personnelle, fait vulgaire, certes, j’assume.
On pourrait faire remarquer deux choses à ce vétéran du CD&V. La première - Ses allocations et indemnités parlementaires qui ont adouci sa vie, sont considérées aujourd’hui comme excessives par les citoyens et, cependant, elles sont loin d’être insignifiantes. La seconde - Ne devraient être respectés que les gens respectables. Si la satire est vulgaire, sans doute s’adresse-t-elle à des personnages qui le sont encore plus, non pas dans leur maintien, mais dans leurs motivations.
Je n’aime pas les laudateurs, ceux qui respectent l’autorité, parce qu’elle est l’autorité. Je déteste cette autorité qui s’attribue des mérites qu’elle n’a pas et tranche de situations qu’elle ne saurait comprendre, tant elle est détachée des réalités.
Il y a plus d’irrespect, d’indécence et de vulgarité chez un parlementaire qui retire de la bouche d’un pauvre, le pain noir dû à sa citoyenneté, que sa désignation par des sobriquets comme « Charles-le-Chauve » ou Louis II ».
Jamais ces messieurs de la représentativité nationale de quel que niveau que ce soit ne le reconnaîtront, si les citoyens les moins fortunés vivent quasiment de la charité publique, ils sont les moins bien placés pour en discourir, car eux aussi vivent des largesses des électeurs, largesses qu’ils ont outrageusement aménagées pour eux-mêmes en revenus confortables, sans pour autant être responsables devant la loi, de la gestion du pays. Évidemment, il y a un monde entre deux indemnités, inutile de faire un dessin.
Ceux qui ont aboli des monarchies de droit divin, pour instaurer le suffrage universel dans des Républiques, ont eu aussi des sobriquets et des noms détestables, alors qu’ils étaient estimables et, pour la plupart, ont vécu simplement du plus modeste salaire, se gardant de piller les caisses de la Nation.
Ce que nos mirliflores ne seront pas et ne seront jamais.
Ce sont des professionnels d’un genre particulier. Le suffrage dont ils sont issus les dispense de briguer une indemnité comme les simples chômeurs. Ils déterminent par des votes, entre eux, de l’importance de leur salaire. Ils exercent un métier. C’est tout.
Alors, je désignerai ces traîne-culs des noms qu’il me plaira.

1 septembre 2014

Le MR sabote l’Europe !

La Suédoise est une belle blonde scandinave qui a déjà résolu d’être une kamikaze de l’Europe ! C’est Junker qui le dit : la Belgique bloque la formation de la Commission !
La pépée à Louis II, alias Charles Le Chauve, a trois jours pour sortir du bois. Elle est actuellement de sexe indéterminé puisque l’ambition calculée de notre chef de la diplomatie, Didier Reynders, le pousse à être postulant contre Marianne Thyssen, la belle à lunettes, chrétienne des Flandres.
On peut dire que la lutte pour le fromage est serrée et que pour les altruistes qui vont gouverner le pays la main sur le cœur, ça commence mal !
Mais pourquoi donc Didier Reynders poursuit-il une place à l’Europe avec l’acharnement d’un gamin qui a faim et qui veut absolument avaler tout, dans une boulimie inexplicable? N’en a-t-il pas croqué assez ?
Alors que Junker a besoin du sexe opposé comme du pain le matin. Le parlement de Strasbourg l’en a prié.
Il y a de tout dans la candidature de l’Ucclois « d’adoption ». Cet homme est un vorace, un piranha dans les eaux bleues libérales. Il chasse à vue et mord dans tout. Ce n’est pas que dans sa nature d’être ainsi. Depuis son démarrage, attaché à la fusée Jean Gol, avec l’autre étage Louis Michel, ces deux satellites du bien vivre au crochet des électeurs se sont mis sur orbite et depuis ils raflent tout sur leur passage. La presse l’a trop souvent trouvé admirable. Cela l’a tourneboulé à vie ! Nos gougnafiers de la plume l’ont trop encensé. Voilà ce qu’il arrive !
Comme Junker veut du sexe, que Miss Thyssen n’a pas les attributs de Didjé, le faux modeste pourrait avoir le fair-play de céder la tome de fromage à la charmante. Vous avez déjà vu Reynders donné quelque chose à quelqu’un ?
Et puis ici, comme je l’ai écrit par ailleurs, il y a dans la démarche de l’artiste quelque chose de désespéré, un réflexe de survie du gars sur un ponton qui s’enfonce dans la mer. Il ne veut pas périr à côté du capitaine à cause du mauvais parcours du nidoreux président du MR.
Christine Defraigne en sait quelque chose, lorsqu’à Liège, elle était la deuxième derrière Didier du mouvement libéral au conseil communal. Pas galant pour un sou, il lui en a fait voir, le Reynders. Pensez une femme assez jolie, de type espagnol, caramba, lui Didier, malgré un visage juvénile, certes avec de bonnes joues, ce qui est mauvais pour l’image d’un battant, s’il avait laissé faire la charmante, c’est lui qui se serait retrouvé à la tête des autobus liégeois. Vous voyez le genre, après les gares, le dépôt des « trams » derrière le cimetière de Robermont ? C’était un coup pour ne jamais devenir ministre !

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Et il a du mérite, Reynders, faire taire l’avocate Defraigne, ce n’est pas donné, autant plaider coupable tout de suite. Dominique Demoulin sur « Controverse » en sait quelque chose.
Reste que la fin de la carrière de l’ancien Liégeois pourrait devenir un cauchemar pour cet artiste du bon placement. Avec sa grande gueule de Je-sais-tout, il aurait pu finir coach au Standard mais, orgueil oblige, vous ne voyez tout de même pas le gros mangeur finir quasiment chômeur, devant une bière dans la buvette du club et se faire siffler par les supporters parce que l’équipe est ratiboisée par son propriétaire, quand Didier doit faire des merveilles avec des tocards ?
Donc les formateurs se grattent la tête. Que faire ?
Alors ils ne font rien. Parce qu’on ne peut rien dire à Reynders. Il s’emporte, prend la mouche tout de suite…
La nouvelle Commission entre en fonction le 1er novembre, Jour des Morts, c’est de bon augure. Juncker devrait annoncer l’attribution des portefeuilles aux heureux bénéficiaires autour du 10 septembre. Il faut quand même que Junker s’entretienne avec les candidats, qu’il puisse au moins retenir leurs noms !
Indépendamment de ce vaudeville, c’est déjà le manque d’autorité de MM. les formateurs ou alors leur mésentente, ce qui est pire.
Moi, j’opte pour Marianne, comme veut le dicton : femme à lunettes, femme à… (Complétez vous-même).