« Un ticket pour Bart ! | Accueil | The complaint infidels. »

La guerre sans l’être.

Daech n’est pas une poudre à laver qui rend blanc le gris clair, c’est l’acronyme arabe d’« État islamique en Irak et au levant » (EIIL). Il est utilisé par les Occidentaux qui refusent de parler d’« État ». Les djihadistes le jugent péjoratif, car le mot « islamique » n’y paraît pas.
Nous voilà bien partis pour en découdre avec un État qui n’existe pas, mais dont l’espace est considérable et mord sur deux États qui eux existent : l’Irak et la Syrie.
Or, cet État qui n’existe pas, fait la loi sur un espace aussi grand que la France.
On n’a encore jamais vu une association de malfaiteurs, avec drapeau et calife, se promener en maître sur tant de villes et villages, rouler des mécaniques sur des tanks pris à l’ennemi et négocier avec une partie de l’Afrique et la Turquie, le prix du baril de pétrole !
C’est un effet de la mondialisation. À force de voir les choses en grand, des faux prophètes se sont emparés d’une religion au point de déstabiliser les millions d’adeptes plus ou moins pacifiques.
Du point de vue du gangstérisme classique, c’est plutôt habile. La maffia sicilienne n’a jamais pensé à cela. Elle a péché par manque d’ambition. Elle n’a jamais imaginé que la Mama et le curé pouvaient servir.
En effet, dans tout croyant git un fond immense de naïveté qui n’attendait que des intrépides. Le coran est particulièrement propice à ce genre de négoce. Daech ne manque pas d’épiciers d’Allah à son service.
Dans un temps de grand désespoir des démocraties, que des gangsters aient pu étendre leurs rapines en s’aidant de la religion, ce n’est pas bête. Ils donnent la mesure des esprits malins qui règnent dans le gang. Les démocraties et les assassins ont un point commun : le business.
C’est ainsi que notre grand allié turc, Erdogan, fait du commerce avec Daech, surtout depuis que les tueurs se sont emparés des zones pétrolifères d’Irak. Les prix bradés des islamistes rendent des couleurs à l’économie d’Ankara.
Avec seulement deux neurones, comme dirait Sarkozy, que voulez-vous que des jeunes gens ne s’engagent pas pour Daech, alors que les démocraties rachitiques n’assouvissent plus leur besoin d’aventure ? Et si en plus, les chefs déguisent les méfaits en bonnes actions voulues par Allah et décryptées dans un Coran aussi obscur que les deux Testaments, cette occasion de faire parler de soi devient pratiquement irrésistible !
Le recruteur le plus actif n’est-ce pas notre société à bout de souffle et le spectacle déprimant de la faune des élus à notre tête ?

1kys1.jpg

Est-ce la faute des gens, si tout tourne autour du pognon et la manière d’en gagner, tuant ainsi les vertus, les courages et l’amour de la patrie, pour exalter la société anonyme ?
Le travail robotisé, mal payé, sans âme, c’est un avenir, çà ?
La conviction d’être jeune et sans avenir en Belgique déterminent le plus de départs pour le casse-pipe des barbus.
Et encore, on a de la chance que parmi des Imans intégrés et définitivement européens, il n’y ait pas plus de loustics prêchant la guerre sainte et poussant leurs fidèles à massacrer le reste de la planète dans un prosélytisme criminel et libérateur, comme il n’y a pas plus d’abayas lugubres sur les trottoirs des mosquées le jour de la prière, depuis qu’on leur promet monts et merveilles pour les faire tenir tranquille.
Parce qu’on n’en a pas encore fini avec cette religion musulmane. On a bien clôt le bec aux cathos, on n’est pas près pour une guerre à un nouveau fanatisme. Du Savonarole de Florence à l’aube du Quattrocento au Duc d’Albe de Philippe II, nos fanatiques n’étaient que des pitres sanglants à côté des machines à tuer que nous avons contribué à faire naître.
Nous crevons de peur, ne serait-ce que dans la comparaison entre ces « dévoyés de dieu » qui risquent leur peau parce qu’ils y croient, alors que nous ne risquons pas la nôtre, ou si peu, avec des aviateurs qui volent au-dessus de leurs têtes, sans s’exposer.
Nos pilotes touchent des primes « dangers », les gangsters d’en face sont parvenus à mettre dans la tête des types qu’ils envoient en première ligne, un idéal donnant droit à tailler leur solde dans la chair des infidèles.
Sont-ils plus malins que nous de transformer les assauts et les massacres en actes religieux, alors que nos sociétés basées sur le profit en sont à confondre patrie et argent de poche ?
En un mot : nos héros sont fatigués, au moment où les leurs passent à l'action.

Poster un commentaire