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Un ticket pour Bart !

C’est entendu, Karel De Gucht de l’Open Vld, toujours tiré à quatre épingles, celui qui joue à la fois sur le privé et sur le public pour épaissir son patrimoine, s’est penché sur le sort de la Belgique et décrété du haut de sa grande expérience des affaires publiques et privées, que le sort de ce pays est entre les mains exclusives d’un premier ministre flamand.
On aura compris, la Suédoise est actuellement plus kamikaze que suédoise.
On a ri des 542 jours de réflexion, pour sortir des élucubrations nationales le pittoresque Di Rupo du chapeau communautaire. On rira peut-être davantage des prétentions du « petit » Michel, comme on dit le « petit » Chastel, non pas pour se moquer d’une petite taille, mais pour signifier le peu d’empathie que l’on a pour eux, vu leurs moyens limités et leur grande prétention, de faire moins de 542 jours pour renvoyer l’intérimaire Di Rupo à sa seule présidence du PS et à ses jeux du Doudou.
Seulement voilà, Karel De Gucht récitait sa leçon avant que l’Écosse se fasse damer le pion par le Royaume-Uni, 55 à 45. Les Unionistes triomphent. On remet les compteurs à zéro. En réalité, ils y étaient déjà. Les gens adorent le statuquo, stade qu’ils imaginent éternel. Le monde est plein d’indécis qui veulent qu’on leur fiche la paix dans la douce croyance que tout finira par s’arranger, que le capitalisme redeviendra paternaliste, que les poules auront bientôt des dents et que la belle-mère de Karel De Gucht sera toujours convaincue du soin de tous les instants, que Kareltje prend de son patrimoine.

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Cette bêtise confondante a donc permis un nouvel endormissement de l’Europe et une sourdine supplémentaire à l’âme flamande tourmentée par son besoin de courir les plaines de Bruges à Gand, dans l’idiome local.
Raison de plus pour monnayer une pénultième fois le gros million de badauds flamands en plus qui fait du plat pays (qui n’a jamais été le mien), le chef absolu de la Belgique, et corollairement de la Wallonie, c’est-à-dire aussi du coin où le hasard et mes parents m’ont fait naître.
Et le petit Michel dans tout cela ?
Il palabre à perte de voix pour le MR. S’il ne retourne pas la situation d’une flamandisation complète des institutions fédérales, il est fichu (les Flamands n’ayant plus besoin de réclamer leur indépendance).
Reste la solution Reynders. Ça sentait le roussi pour lui à Liège ! Qu’à cela ne tienne, il a acheté un immeuble à Uccle. Qu’est-ce que le petit Michel attend pour acheter une maison à Aalst ? Il y a une place à prendre depuis le décès de J-L Dehaene !
C’est ici que Karel De Gucht intervient encore. À croire qu’il aurait des visées sur son entrée à la N-VA, «Seul un Premier ministre flamand peut à terme garder la Flandre au sein de la Belgique. La N-VA, de loin le parti le plus important à la table des négociations, doit prendre ses responsabilités. »
En voilà un monde incohérent. Il y a à peine six mois, juste avant les élections, ces Messieurs de l’intelligentsia belgica n’avaient pas de mots assez durs pour signifier à la N-VA que son rôle était bien dans l’opposition éternelle en tant que parti extrémiste, et voilà maintenant qu’on demande au plus extrémiste des extrémistes de la N-VA de devenir premier ministre !
On veut bien comprendre que le dépit anime Karel De Gucht. En octobre, il perd les bénéfices plantureux de son mandat de Commissaire européen au profit de Madame Thyssen. Le voilà disponible pour nous enchanter dans le rôle de premier ministre, mais il traîne des casseroles et son profil sur le web n’est pas bon. Dans la possibilité de voir le poids lourd – sans jeu de mots – Maggy, de son parti, lui souffler la première place à l’Open Vld, son sang n’a fait qu’un tour. Alors tout, c’est-à-dire Bart De Wever, plutôt que la honte. C’est un peu le combat Charles Michel/ Didier Reynders, non ?

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