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Le retour.

Est-ce Sarkozy qui fait l’événement ou les journalistes ?
Parce qu’enfin, on savait le retour depuis si longtemps, que ce n’était une surprise pour personne.
Voilà une chose bien obscure que celle de la notoriété. Je ne parle pas de la notoriété ordinaire, celle d’un chanteur moyen, d’un joueur de foot de 1re division ou d’un ministre en exercice (et encore, il y a certains hommes politiques qui l’ont été et que personne ne connaît), il est question ici d’une notoriété de premier plan, que l’on aime ou que l’on déteste, mais qui de toute manière ne passe pas inaperçue.
C’est inexplicable, c’est comme ça. Les autres de son parti, les petits chefs, les chapeaux à plumes, les Fillon, Jupé et Raffarin, sont comme des garennes qui ne retrouvent plus leur terrier, affolés par le pas du chasseur.
Les juges qui ont en main des dossiers avec le nom de Nicolas Sarkozy en leitmotiv, à la Tête de l’UMP ce sera plus difficile de le convoquer comme témoin assisté.
La conférence de presse de François Hollande est passée au second plan. Même si de l’avis unanime, il maîtrisait bien les mots. On n’a rien appris de neuf, on n’a aucun indice sur la conduite de sa politique, quelles sont les réalisations possibles pour les mois à venir, tout ce qui aurait pu montrer aux Français que Hollande est un président fonceur et volontaire, rien…
On a retenu que dès qu’il a pris la parole, il a plu, si fort qu’il y eut une fuite dans le toit du palais et qu’il fut nécessaire de mettre à la hâte un seau quelque part pour éviter la flaque.
À six heures du soir, la question majeure était de savoir si Sarko allait garder l’UMP en tant que sigle du parti, alors qu’il est seulement candidat à sa présidence et que les élections n’auront lieu qu’en octobre. Le GRAS ne serait pas mal (Grand Rassemblement Autour de Sarkozy), mais je doute qu’il soit retenu.
Bref, les journalistes ne parlent plus de rien d’autre.
La semaine avant, c’était Trierweiler, elle aussi au zénith de la popularité littéraire. Après son brûlot sur l’homme qui commande mal à la pluie avant de mal commander les hommes, elle peut écrire n’importe quelle bluette de buffet de gare, les éditeurs parisiens se battront pour publier l’œuvrette dans les collections les plus prestigieuses. Son avenir est assuré.
Mais la popularité de Trierweiler n’est pas garantie « éternelle ». Hollande disparu, l’ex pourrait retomber dans l’anonymat.
Tandis que l’autre… les journalistes n’ont eu que l’annonce de sa candidature sur la Toile. Déjà, ils s’impatientent pour commenter le passage imminent à la télévision du candidat à la présidence de l’UMP. On n’a pas encore le nom du journaliste télé choisi pour l’interview.
Il bénéficiera de la retombée de la notoriété de Sarko et aura droit à la sienne propre.
On le voit, après la présidence de l’UMP, s’inscrire comme le seul candidat à la présidence de la République, contre Hollande.

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Marine Le Pen, suppléante de Jeanne d’Arc, est quasiment brûlée comme son modèle.
On recense les anaphores possibles.
Moi, président de la République, j’interdirai qu’il pleuve quand je prends la parole.
Moi, président de la République, je ferai baisser le chômage en donnant un emploi à chaque jeune qui sortira de l’école sans diplôme.
Moi, président de la République, les changements iront tellement vite que le Français moyen n’aura pas le temps de les voir passer.
Etc.
Personne n’y croira, les journalistes les premiers. Mais Sarko refournira de la copie comme au bon vieux temps des Affaires.
La presse de gauche, enfin ce qu’il en reste, le haïra bien fort et la presse de droite le couvrira de fleurs dans tous les procès à finir et dans tous les nouveaux qui viendront.
Edwy Plenel passera de 100.000 à 200.000 abonnés et fera concurrence au Monde.
Enfin, les Français oublieront qu’ils s’ennuient et retrouveront la joie de haïr ensemble ou d’aimer déraisonnablement le futur président.
Madame Merkel retombera dans les bras de Sarko sur les estrades et Poutine n’aura qu’à bien se tenir. Obama remplacé par Hillary Clinton, on trouvera génial que Sarko avait prévu le coup, et on ressortira la vieille photo où il enlace la femme de Bill, comme s’il était celui avec lequel elle aurait décidé de se venger de la pipe de Monica dans le bureau ovale de la Maison Blanche.
Enfin, Mélenchon aura une autre allure en dénonçant l’affaire des sous-marins de Karachi, plutôt que celle du pédalo et son capitaine Hollande.
Voilà au moins pour deux ans de copie d’avance de cette notoriété là.
Et si, pour aller plus vite, on jumelait les candidatures à la présidence de l’UMP et de la République ? On gagnerait deux ans de hollandisme !

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