« juillet 2014 | Accueil | septembre 2014 »

31 août 2014

Une opposition saprophyte (1).

Les difficultés de faire cohabiter deux approches différentes du socialisme en France viennent de trouver une certaine apogée à l’université d’été de La Rochelle. On y a perçu l’évidente fracture entre un socialisme libéral et un socialisme populaire.
Le spectacle d’un parti déchiré aurait dû inspirer quelques commentaires en Belgique par comparaison avec nos partis gauche droite confondus, allant bon an mal an d’une législature à l’autre, sans trop de divergences entre la droite flamande et la gauche wallonne, sans aucune contestation, ni aucune déchirure. Le socialisme populaire en Wallonie, c’est toujours celui de Di Rupo. Est-ce que ce type est un génie ou les Wallons des malades mentaux ? Ce n’est plus à l’intérieur du grand parti francophone qu’il y a consensus, mais entre la gauche et la droite.
Quel pays sommes-nous pour afficher aux yeux du monde une sagesse unique dans les annales de l’Histoire de l’Europe ? Sinon que cette sagesse est le fruit d’une apathie générale brouillant les pistes !
Les électeurs de gauche ne se sont pas sentis piégés par le PS. Ils ne voient pas leurs élus tels qu’ils sont. Ceux-ci, en vrais sybarites, d’abord convaincus que pour faire vivre autrement leur clientèle, il fallait en faire l’expérience, se sont habitués à l’idée que leur standing était hors de portée des électeurs. Ils se sentaient des libéraux sans l’oser pouvoir dire. Avec Di Rupo, ils n’ont plus honte.
On le voit bien que la Belgique a son monsieur Hollande à Mons et que le PS, bureau directeur en tête, n’a jamais eu qu’une idée : brader le passé et entrer dans le système libéral, comme le fait Manuel Valls sans complexe.
La Suédo-kamikaze est inédite. En se séparant de la gauche, la majorité perd son bouclier qui fut efficace dans un passé récent. Elle va se mesurer, non pas au peuple excédé, mais à ses représentants frustrés de ne plus avoir l’enveloppe fin du mois au fédéral.
Hélas, pour une éventuelle aile gauche du PS qui se réveillerait, le parti est verrouillé de l’intérieur et même dans l’opposition, ce n’est pas demain que des militants sortiront de leur sommeil pour demander des comptes. Nous n’avons ni Montebourg, ni Hamon en Belgique.
Que va-t-il se passer quand les Suédois passeront les bornes au point que la FGTB protestera dans la rue, si elle ne veut pas perdre des membres ?
Di Rupo gardera-t-il le ton mesuré qui le fait tant aimer des plus de soixante ans, des patrons et du club Lorraine ?
Le Ps entreprendra la même politique qui fit rentrer les socialistes dans le rang, après s’être aventurés dans le Mouvement Populaire Wallon. Il sabotera les initiatives trop à gauche à l’intérieur du syndicat, puisque tous les dirigeants sont socialistes.
Ce ne sera pas par des grands cris et de grands gestes qu’on fera taire les esprits échauffés, mais par de petits assassinats entre amis.

3mmqqn.jpg

Je suis loin d’accorder mon soutien à la Suédoise. Cette coalition homogène, enfin plus homogène qu’elle ne le fut jamais, n’est pas crédible parce que déséquilibrée. Mais c’est la première fois que la Belgique va quitter le consensus mou sans ambition et sans envergure, pour une droite dont les projets feront hurler les travailleurs, mais qui aura le mérite de sortir du bois les Michel et compagnie, et de les montrer tels qu’ils sont, sans leurs amis socialistes, une sorte de travail sur fil de fer laissant par terre le balancier. Voici venu le temps des acrobates de septembre.
Je ne veux pas sous-entendre que le PS empêchait une politique de droite par son contrepoids, puisque c’est un parti de droite comme les autres, mais c’est le seul qui s’appuie et qui joue sur le malentendu de ses électeurs qui croient voter à gauche. Ce parti est ouvert à toutes les réformes d’un capitalisme des plus conventionnels (la preuve est faite avec le gouvernement Di Rupo), sans cesser d’avoir un œil sur le dosage entre mécontents et favorables pour ne pas trop se faire remarquer aux affaires et réussir l’élection suivante.
Il se pourrait même que le PS se montre sous son vrai jour dans son nouveau métier d’opposant. Ce n’est pas gagné d’avance pour lui de faire la politique de Hollande et de ne pas être aux affaires.
---
1. Pour l’heure « ça profite » à personne !

30 août 2014

La couenne à Véro !

Curieuse époque, l’art de tuer le temps a considérablement évolué. Les internautes se lâchent sur des tweets. Certains/es montrent leurs fonds de commerce pour des anatomies comparées, à des amateurs de webcam. C’est très à la mode d’en déballer plus qu’il n’est permis sur la voie publique. Les admirateurs sont lointains et s’il y a tromperie à l’étal, personne n’ira vérifier.
Les rencontres + si affinité se postent à longueur d’année sur les nombreux sites spécialisés. Pourtant la solitude est le premier problème. Le capitaliste est solitaire. La plupart ne le sont que par intermittence. Dans électronique il y a nique.
Les rares instants où ils sont seuls, les internautes sont désespérés. Alors, ils se tapent un rassis médical par images analogiques récurrentes. L’adjuvant se résume aux exploits d’une couguar retapée à la silicone. La belle éponge trois gars d’un seul coup de langue. Les championnes bâfrent à s’en mettre jusque dans les trous de nez !
Les castings de cul sont aussi variés que les films pornos. Les « bêtes » de sexe à petits budgets s’y font remarquer par la modestie de leurs attributs. Les défonceurs de portes depuis longtemps largement ouvertes sont plutôt californiens. On les voit, entre deux performances, bronzer sur les plages leurs gros braquets de déménageur. Même au repos, les braquemarts restent imposants.
La porno ruskoffe se repère à la vodka nécessaire aux Russes moyens dès le saut du lit. Le breuvage sacré ne détruit pas que le foie des mâles. Les malheureuses des quais à cent roubles de la Neva tentent l’exploit de conserver l’asticot qui fond en bouche, c’est tout à fait désolant dès la deuxième prise. On met ça sur le frisquet de Pieter, mais bon…
Nouveau branché sur le sexe import/export, « watsyourprice.com » en français « quelesttonprix.com » permet aux évanescentes légalement majeures d’arrondir leurs fins de mois, en se tapant des vieux friqués. C’est le selfie tendance, qui fait le tarif des petites gâteries.
Voilà pour la vue sur cour, en façade, on n’assiste pas à une libéralisation des mœurs.
Ce serait même le contraire. Les belles manières s’effilochent, restent les pruderies d’escarpin dans les beaux salons, encombrés dorénavant des socialistes qui ont réussi. Les riches croient que minauder, c’est sourire à demi.
Le public du foot, du porno et de la bouffe est le reflet d’une population assottée par les moyens audio-visuels et qui craque en croyant se singulariser. Ce n’est pas la vulgarisation, mais la vulgarité qui prend le dessus.
Sous prétexte de faire une bonne action, on se fait verser un seau d’eau sur la tête. C’est la preuve que le public raffole plus de l’exploit stupide, que de la bonne action sous-jacente.
Le romantisme n’est plus dans le geste retenu et l’intention suggérée, mais dans le corps à corps. C’est quand on n’a rien à se dire qu’on coïte le mieux.

2jkl.jpg

Celui qui dit « de mon temps, cela ne se passait pas comme ça » est un vieux schnock qui ne faisait des cochonneries qu’au bordel. Depuis que le bordel est ouvert 24 h sur 24 sur la Toile, le self service est roi. Le pervers est tout surpris d’être dépassé par les événements. Dans les discothèques, il n’a même plus le plaisir d’une lente progression de ses instincts cruels. C’est lui qui se fait presque assommé, quand il traîne trop à montrer ce qu’il sait faire.
Les stars de Cannes ont beau tortiller des fesses, dévoiler les détails croustillant de leur anatomie, les vraies vedettes sont celles qui se ruent chatte à l’air dans des bouts d’essai qu’on revoit sur des sites gratuits. On les passe en boucle derrière la Croisette, sous les échafaudages de Canal +.
C’est tellement couru qu’on risque d’y rencontrer une voisine de palier, mère de famille avec trois enfants. Elle fait la double ? interroge un émule de Jean-Luc Godard.
– La tienne, elle est bonne ou quoi ?
– Ouais elle fait la double, quoi. Mais pas plus gros qu’un chibre de douze, quoi… rapport aux sphincters sensibles.
Les journaux sérieux ne sont pas en reste. Pour ceux qui passent pour pudiques, il faut lire entre les lignes des horaires des messes, la fleur des pois de la partouze en 3 D.
Retiré du vase d’un WC un papier flottait : « Celui qui partageait secrètement la vie de Véronique Pirotton depuis un an au moment des faits semble détenir des informations cruciales pour l'évolution de l'enquête. Selon lui, l'épouse de Bernard Wesphael s'était rendue à la mer pour "souffler" un peu quand "l'autre abruti (sic) a débarqué. L'amant de Véronique Pirotton avoue vivre des moments difficiles depuis la disparition de sa compagne et admet subir au quotidien les conséquences de cette affaire ».(Journal La Meuse, jeudi 28 août 2014)
Traduisez par « Les ménages modernes, c’est pas funy. L’amant de la défunte avait bien le droit de la tirer, puisque la gourmande était d’accord. Qu’est-ce qu’il avait à foutre, le cocu, à s’amener sans prévenir, alors qu’elle était schlass et assez grande pour dégueuler sa dose seule dans les toilettes. Elle avait pas besoin de la Gauche en personne pour lui serrer le quiqui, le glaviot qui passe pas, on en a vues qui calanchaient pour moins ».
Il ne reste plus qu’à demander au libelliste, si, dans ses jours de grande forme, Véro faisait la double, à celui qui clame son infortune dans les gazettes. Dans une édition précédente, le même torchon nous balançait que Véro avait rencontré sur le Web, le délicat baiseur masqué.
Prochain article : B.W. se serait fait choper la rondelle dans une prison de Bruges. Par Jean-Marie Lepénis, 17 au repos, 26 et demi au travail. Troisième étage de la Maison de la Presse.
Non mais, sans blague, dans quoi on descend ?

29 août 2014

Une affaire d’hommes !

Comme de bien entendu, le 11 h 02 du journal « Le Soir » confirme que la rédaction envoie régulièrement au casse-pipe d’onze heures des intervieweurs morts de trouille et/ou ne possédant pas leur sujet. Ce jeudi 28 août dépasse tout ce qui a pu être publié sur le NET d’amateurisme, depuis longtemps.
Le sujet était la désignation par la Belgique d’un Commissaire européen dans la nouvelle équipe de Junker, le nouveau caporal-chef de ladite en formation.
Non seulement l’intervieweur était inintelligible, mais encore ces questions étaient tellement mal posées qu’on aurait très bien pu laisser son compère occuper seul le petit écran.
Entendu, Reynders c’est le poids lourd compétent dont l’Europe a le plus affreux besoin.
Il n’empêche, malgré l’antagonisme historique entre les Michel et « Didjé », compte tenu de la minceur de la représentation des francophones dans la Suédo-kamikaze, le super poids lourd est de loin la personnalité du MR dont « personne ne peut se passer ». Il est presque, par devoir, enchaîné au futur gouvernement.
Or, le journaliste du Soir n’a même pas esquissé l’ombre d’une réflexion sur un fait : c’est bel et bien Reynders qui a postulé à l’Europe de sa seule autorité, et non pas Michel II qui l’y a contraint. Je suppose que si cela avait été le cas, Charles se serait arrangé pour ne pas réserver une chaise à Reynders à la table des négociations avec les Flamands.
La question majeure est donc bel et bien là.

1jjdid.jpg

Ce constat ouvre un champ de réflexions plus plausible que toutes les fariboles du « spécialiste » du Soir : Reynders a postulé à l’Europe parce qu’il ne croit pas à la Suédoise et qu’il ne veut pas entacher sa carrière d’un flop qu’il pressent.
Ainsi, le personnage se dévoile hors des gloses admiratives : Reynders est un carriériste comme les autres, cyniquement attaché à remplir son compte en banque de toutes les « hautes » missions que le pays lui confie.
Son patriotisme est à la hauteur de son ambition : une affaire de fric.
On verra bien si je me trompe dans cette analyse, en suivant les événements dans la quinzaine qui vient.
D’aucuns diront : Reynders ne veut pas être le numéro deux dans une formation derrière Michel II. C’est possible. Mais, le jeu voudrait que Charles reste en-dehors du futur gouvernement en sa qualité de président du seul parti francophone et que Reynders joue le tout premier rôle dans la Suédoise. Craindrait-il de se faire tancer par son ennemi intime à la première bourde ou le premier mouvement de foule que ce gouvernement est très probablement condamné à provoquer, par les mesures impopulaires qu’il va nécessairement mettre en route ?
Il y aurait un peu de ça, sans doute, mais fondamentalement Reynders est convaincu que la Suédoise, même si elle réussit, laissera couvert de déshonneur et donc impopulaires, les ministres francophones qui en feront partie.
C’est là, le fond du problème.
Reynders est tout ce qu’on veut, il n’est ni plus bête, ni plus brillant qu’un autre, mais c’est un vieux routier carriériste, frotteur de manches au départ, jusqu’à l’arrogance suffisante d’aujourd’hui. Il a compris qu’il fallait se tirer au plus vite du traquenard où l’a placé un autre carriériste, mais moins chevronné que lui, Charles Michel.
C’est un peu l’arroseur arrosé. Reynders a été le premier à flirter avec Bart De Wever, mais c’était dans l’intention de piéger son président de parti. Il n’a jamais cru que Michel oserait engager le MR dans une aventure en solitaire avec les Flamands. Il pensait au contraire que Michel perdrait la face dans des conciliabules impossibles avec Kris Peeters.
Or, Michel a fait miroiter les avantages, dans le seul fromage à partager qui reste aux yeux des frustrés du MR. Ceux-ci l’ont approuvé à l’unanimité, c’est donc tout le MR qui est embarqué dans l’aventure y entraînant Reynders malgré lui. Une seule échappatoire : l’Europe !
Michel le sait. Son jeu est bel et bien de faire semblant de soutenir Reynders dans sa candidature à l’Europe, tout en le torpillant adroitement, afin de l’obliger de faire partie d’un gouvernement purement kamikaze et qui n’a aucune chance de durer.
On verra bien par la suite, si ce match qui se poursuit depuis près de trente ans entre les Michel et lui et qui a débuté quand c’était à qui serait le plus empressé de porter la serviette de Jean Gol, lequel de ses lutteurs mettra l’autre au tapis.
Ah ! pauvre rédaction du Soir… ah ! quel papier ces cons auraient pu faire… ah ! comme leur incapacité fait du tort à la presse belge toute entière.

28 août 2014

Regroupons-les.

Puisque tous les partis qui sont appelés ou qui ont été au gouvernement ont tous conduit le pays de la façon la plus libérale possible, dans le souci d’atteindre à la relance économique selon les vœux de l’UE ; puisque la gauche a clairement appliqué une approche socio-libérale lors de la législature passée, sous la responsabilité du président Di Rupo, premier ministre ; puisque son équipe a posé les premières restrictions de l’octroi d’allocations de chômage et qu’il a donné l’impulsion nécessaire à la coalition suédoise de poursuivre le travail qu’il a entrepris, une question :
Pourquoi ne pas regrouper tous les partis libéraux pour n’en faire qu’un seul ?
Les politiques ne sont-elles pas les mêmes partout ? Quelle est la différence entre le PS, le MR et le CDH ?
Elles sont infimes, un bon dialecticien comme Di Rupo peut aisément trouver un terrain d’entente pour que Charles Michel et Benoît Lutgen rejoignent un nouveau parti regroupant les trois formations piliers de Wallonie-Bruxelles, pour le grand bien des affaires et du commerce. On appellerait cela le PCN, Parti du Consensus National.
Ainsi on saurait en Europe que la Belgique anticipe et qu’elle a soudé sa classe politique dominante sur la grande idée de la mondialisation de l’économie, pour le bien commun et la satisfaction des forces vives !
Au moins l’électeur aurait le bénéfice de la clarté. Il voterait pour la coalition parce qu’il est pour que Di Rupo et consort poursuivent la politique économique actuelle, ou il voterait contre, parce qu’il ne supporte plus le système capitaliste dans ses dérives et ses prétentions hégémoniques sur la démocratie. Enfin, l’opposition serait vraiment l’alternative qui réunirait des électeurs qui ne pensent pas nécessairement comme MM Di Rupo, Michel et Lutgen.
Ce serait plus simple et plus honnête, non ?
Prenez par exemple le parti de Bart De Wever. La N-VA est un parti de droite qui s’allierait naturellement au SP, l’Open VLD et le CD&V, sans problème sur l’économie et les restrictions aux travailleurs et aux chômeurs. Mais où fourrer son flamingantisme, son point de vue sur l’emploi des langues, etc. toutes considérations inopportunes pour le commerce ?

1hoho.jpg

Pour le coup, la N-VA aurait à choisir, être dedans ou dehors l’ANC, ʺAandeel van de nationale consensusʺ, le pendant du PCN en Flandre.
On verrait si Jan Jambon a vraiment le libéralisme vissé dans ses tripes ou s’il fait passer l’idée qu’il se fait de la Flandre avant le nivellement du salarié flamand sur l’ouvrier roumain ?
Par ce regroupement on devrait pouvoir économiser des millions d’euros, tant les partis actuels divisés emploient trop de personnes, dont les salaires entrent dans les dotations que l’électeur leur alloue. Cela ne coûterait-il pas beaucoup moins en travaillant dans un seul bureau ?
On étudie sérieusement en France la même question. Un parti unique, l’UMPS, verrait une présidence alternée de l’UMP et du PS. Ainsi, Marine Le Pen devrait au moins attendre encore deux législatures, avant de devenir présidente de la République.

27 août 2014

Des médecins et des Hommes.

Èmily Bazelon, est une écrivaine et journaliste américaine qui écrit pour le New-York Times et est rédactrice en chef de Slate-Magazine. Elle vient de boucler une enquête sur la médecine en Allemagne nazie formidablement bien documentée.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, on peut regretter en Belgique que les propriétaires de journaux ne donnent pas les moyens aux rédactions de produire des enquêtes de cette importance, tant les malheureux sont bousculés pour remplir leur mission qui dépasse rarement l’avenue Louise et plus d’une journée de travail. On les croirait obligés de remplir dix formulaires pour seulement récupérer un billet de chemin de fer.
Ce sont les professions libérales qui ont contribué le plus à l’ascension d’Hitler et permis le développement d’une doctrine inspirée par l’horreur des nombreux mouvements ouvriers de la République de Weimar.
La moitié des médecins allemands rejoignirent le Parti nazi dès sa naissance. Parmi eux les anatomistes n'accordaient que peu d'importance à l'éthique.
Émily Bazelon en retrace l’itinéraire. Parcours que l’Allemande Charlotte Pommer entreprit dès 1942, un doctorat en poche.
Son patron, le docteur Stieve récupérait son «matériel», parmi les corps utilisés pour la recherche, à la prison voisine de Plötzensee où les condamnés à mort étaient exécutés. Criminels de droit commun ou prisonnier politique, le docteur Stieve n’était pas regardant à la découpe.
En 1945, malgré la débâcle et l’occupation de l’Allemagne progressive, les anatomistes allemands acceptaient les corps de milliers de victimes.
Les travaux de Stieve ne finirent pas dans les poubelles de l’histoire. Il existe encore des pièces détaillées du docteur Stieve dans les cabinets d’anatomie en Allemagne et en Autriche ! De jeunes docteurs continuent aujourd’hui à manipuler des spécimens d’authentiques résistants du régime hitlérien, sans le savoir. Les collections universitaires existent toujours !
Les médecins allemands avaient entrepris de définir la supériorité « de la race aryenne », mais pas seulement. Ainsi, il y avait des recherches pour qu’une femme ne tombe jamais enceinte, ou très rarement, lorsqu’elle se fait violer ! Dans certaines universités américaines, on donne encore des cours basés sur ces expériences!
Un autre anatomiste, Spanner, dirigeant l’institut anatomique de Danzig, a réellement fabriqué du savon avec des corps humains.
Beaucoup de professions médicales sous le Troisième Reich conservèrent leurs pouvoirs après la guerre.

1ababs.jpg

Le docteur Kremer sélectionna sur la rampe d’Auschwitz 10.717 prisonniers pour les envoyer à la mort. Pour cela, il fut condamné à la peine capitale en Pologne en 1948. Il resta 10 années en prison avant d’être libéré. Il rentra à Münster terminer une heureuse vieillesse.
Le docteur Gross réalisa des expériences douloureuses sur des enfants vivants, qui coûtèrent la vie à certains d’entre eux. Un des enfants survivants raconta que les enfants appelaient Gross «la Faux». En 1948, il fut inculpé pour meurtre. Mais le code pénal en vertu duquel il était poursuivi n’incluait pas les personnes handicapées dans la notion de meurtre parce qu’elles n’étaient «pas capables de raisonnement». Il fut reconnu coupable d’homicide seulement, et lorsqu’il gagna en appel, le procureur choisit de ne pas le rejuger. En 1975, il reçut la Croix d’honneur autrichienne de la science et des arts.
Josef Mengele, le célèbre médecin nazi, sélectionnait les gens pour les envoyer vers la vie ou vers la mort à Auschwitz.
Hirt avait envie d’agrandir la collection de crânes de l’université de Strasbourg. Les crânes juifs manquaient. «Avec les commissaires judéo-bolcheviques, qui incarnent une sous-humanité répugnante mais caractéristique, nous avons l’occasion d’acquérir un document scientifique tangible, en prenant leurs crânes.» écrit-il à un responsable SS.
Hirt reçut le feu vert de Heinrich Himmler pour son opération. Cinquante-sept hommes et 29 femmes furent sélectionnés. Ils furent gazés dans une chambre spéciale au camp du Struthof et leurs corps livrés à Hirt, à son institut anatomique.
Il ne s’agit ici que d’un échantillon réduit des « hauts » faits de médecins anatomistes.
Vous me direz, ce sont de vieilles histoires. Si vous saviez combien de gens Nabuchodonosor a fait bouillir vif dans ses chaudrons ! Si on parlait du temps présent ?
Ces temps de barbarie ne sont pas terminés. Les dirigeants de l’EI en Irak ont repris le flambeau. Il y a septante ans, c’était pour « faire avancer la science », en 2014, c’est pour la gloire d’un nouveau chérifat. Avant cela, il y eut le Rwanda. Avant le Rwanda, il y eut le Cambodge, etc.
Et vous croyez que l’homme a une intelligence supérieure à toute autre espèce vivante ?

26 août 2014

Hollande président de personne…

…ou presque !

La chronique d’hier « La gauche peut mourir » a été écrite bien avant l’annonce de la démission du gouvernement Valls. Elle est prémonitoire en ce sens qu’elle annonçait un premier pas d’une sortie sans gloire de Hollande.
Que dire, sinon que ceux qui n’ont jamais défendu les idées de la gauche et qui n’ont pas voté Hollande vont se placer comme un seul homme sous la bannière de la nouvelle équipe Valls. Ils donneront un satisfecit à une politique qu’ils condamnaient hier.
Pourquoi ?
Parce que le risque est grand que le socialisme à la française se détricote à un moment où, au pouvoir, il fait activement la sale besogne de la droite.
L’opinion vient de l’UE, de Bruxelles, de Merkel et des économistes des banques, Hollande va dans le bon sens : Betbèze (Cercle des économistes) « une phase longue de modération des salaires », Etienne de Callataÿ, de la banque Degroof, « il n’y a pas de politique de rechange », Élie Cohen, soutien au pouvoir d’achat « est-ce bien nécessaire », Jacques Attali « Il faut augmenter la TVA de 3 points », etc.
Vous n’êtes pas de leur avis ? Alors, vous passez pour irresponsable, un post-marxiste incohérent, plein de rancœur et de parti pris, selon Yves Thréard du Figaro. Essayez d’en placer une chez Hakima Darhmouch, pour voir ?
Quelle déception ce serait, pour ces gens-là, que le peuple ait enfin trouvé des défenseurs !
Vous voulez, au contraire, avoir l’air d’en connaître un bout sur l’économie, c’est simple. Il faut hurler qu’on va dans le mur… à cause du coût du travail, de la fiscalité qui étouffe l’initiative industrielle, les rentiers qu’on appelle chômeurs et qui n’apportent rien.
Des ministres ne supportent plus la bêtise des économistes officiels et le disent haut et fort, c’est le signe d’un ras-le-bol qui appelle à la réflexion.
Un rappel à l'ordre, note Anne Sinclair dans le Huffington Post, « aurait été un aveu de faiblesse, ou une sanction de deux ou trois ministres dissidents, qui aurait été une mesure disciplinaire et non politique. » La suite est évidente : Anne Sinclair se place du côté de la droite et des économistes, dans cette aile du PS qui adjure Hollande de rester ferme sur sa ligne de conduite : ne rien changer et courir au désastre social. Dame, elle et les autres, défendent leur standing.
Voilà un pompier de service auquel on ne s’attendait pas. On s’aperçoit que les directions des partis socialistes d’Europe ont choisi leur camp.

2hij.jpg

L’argument des libéraux (les partis de pouvoir, le PS compris) pour la poursuite de cette politique dite de redressement, consiste à prétendre que les choix économiques ne relèvent plus des États, mais de l’autorité européenne. Nous revoilà dans la règle des 3 % avec les risques de déflation de la zone euro, et la perspective d'une Allemagne, touchée à son tour par une croissance faible.
Valls trouvera d’autres marionnettes pour remplacer celles dont le fil s’est cassé. Hollande, l’homme caoutchouc rebondira là-dessus et la France repartira bien un an durant, cahin-caha.
Sans rire, des journalistes que l’on croyait plus intelligents, souhaitent que Manuel Valls reforme un gouvernement cohérent et de combat.
Mais la confiance dans l’économie actuelle se fissure. Amont et Montebourg sentent le désastre pointer son museau et le disent. Aurélie Filippetti, a écrit une lettre pleine de dignité à Hollande "Il y a un devoir de solidarité – écrit-elle - mais il y a aussi un devoir de responsabilité vis à vis de ceux qui nous ont fait ce que nous sommes", qui choisit pour sa part « la loyauté à ses idéaux ».
C’est Mélenchon qui aura le mot de la fin : Hollande "a donc divisé la gauche, divisé sa majorité. Et maintenant, voici qu'il aura réussi à diviser son gouvernement!".
Se passerait-il enfin quelque chose en France, qui par ricochet secouerait notre lourdeur légendaire, quelque chose qui nous a toujours tant fait aimer ce pays ?

25 août 2014

La gauche peut mourir.

C’est le premier secrétaire du PS français, Jean-Christophe Cambadélis qui le dit «la gauche peut mourir».
Côté belge, la gauche se rengorge avec son Tartarin montois. « Elle est dans son milieu naturel en train de se rassembler, contre ce qui se prépare. Elle n’a jamais été aussi forte. » Voilà les propos entendus dans les allées du pouvoir wallon. Certes, mais cela peut être aussi des éclats de voix des grandes gueules pour se donner du courage et rendre de l’ardeur à des socialistes au militantisme défaillant, après tant d’avanies.
Les syndicats, eux-mêmes, relèvent la tête. Cependant, sont-ils certains de mobiliser des gens dont le seul souci aujourd’hui est de survivre dans leur boulot ? Après avoir tout fait pendant deux ans pour les démobiliser, on en doute.
Et si la gauche allait aussi mal en Belgique qu’en France ?
Et si cette opposition à une droite haïe n’était en réalité qu’une illusion ?
À force de décourager l’attitude revendicative d’un socialisme social, tellement combattu dans le gouvernement qui s’en va, plus personne ne se fait d’illusion sur la différence entre un libéral et un socialiste, puisque tous les deux, officiellement, souhaitent la même société !
Bien sûr, le quatuor qui s’apprête à prendre le pouvoir offre le flanc à la critique. Et si, justement, la critique était à la mesure de la complaisance du PS pour l’économie libérale, au point d’avoir toutes les peines du monde à condamner ce que secrètement ils admirent ?
Enfin, si Charles Michel réussissait là où Di Rupo a échoué ?
Entendons-nous, non pas sur la réussite, c’est-à-dire un redressement des comptes du pays et l’amorce d’une nouvelle prospérité, mais sur ce qu’une majorité considérerait comme une réussite, ce qui équivaudrait à la même chose.
On sait l’électeur moyen complètement détraqué par l’offensive libérale dans les médias, propriétés des patrons libéraux. Convaincu que le progrès à un coût et qu’il faut qu’il le paie, le citoyen lambda est devenu plus capitaliste qu’un magnat de Wall Street et presque aussi pauvre qu’un ouvrier d’avant-guerre ; mais on lui a dit que c’était pour son bien. Et il le croit.
Et si le discours libéral du gouvernement Di Rupo passait mieux encore dans ceux de Jan Jambon et Kris Peeters et que ces derniers trouvaient dans l’opinion un support à la réglementation du droit de grève à la SNCB, un tour de vis « nécessaire » dans le contrôle des chômeurs et un plus difficile accès aux solidarités nationales, dont bénéficient encore les demandeurs d’asile ?

1apgx.jpg

Autrement dit, après avoir amorcé un discours de droite, si Di Rupo laissait la place à plus droitier que lui et qu’une majorité approuvait Charles Michel qui « finirait le travail » ?
On ne rirait plus tant de la « boutade » de Cambadélis, le Français !
Le succès du civisme malodorant des dénonciations « des patriotes » à l’encontre des « fraudeurs » du fisc, en dit long sur une mentalité qui glisse insensiblement vers le rassemblement d’un troupeau d’une bienpensante nation, avec toute l’hypocrisie et la veulerie nécessaire, pour subodorer que bientôt la Wallonie aussi aura une majorité de droite !
Les pertes socialistes en France devraient donner à réfléchir aux leaders socialistes belges. Là-bas, le PS est en chute libre sur de larges pans du territoire. La perte d’un très grand nombre de communes a privé le PS de forces et de capacités d’encadrement sur l’ensemble du pays. Il y a perdu des moyens, des cadres, des militants. Le risque d’une marginalisation progressive de la gauche, est bien perçu et pas trop loin de Mons, puisque Martine Aubry à Lille voit les alentours de la grande métropole du Nord changer de couleur et opter pour le bleu marine. Plus inquiétant encore, le recul du PS français ne bénéficie pas à la gauche radicale, dont les derniers scores confirment la stagnation, Front de gauche compris.
Di Rupo se rend-il compte que le malaise français est aussi le malaise belge, même si les scores du PS en Wallonie sont toujours positifs, quoiqu’en baisse. C’est le rapport de la gauche avec «le peuple», ouvriers et employés qui a dérapé. Les gens n’ont jamais avalé le mariage du libéralisme et du socialisme, qui passe pour une trahison.
Il est urgentissime d’élaborer rapidement un projet alternatif à celui de la droite classique, de l’extrême droite et communautaire. Cela ne consiste pas en l’énoncé de mesures économiques ou en l’octroi de rattrapages individuels d’une lutte contre la pauvreté ; mais en une vision globale du monde. Cela dépasse le cadre économique pour reprendre tous les aspects de la vie sociale. Les citoyens n’adhèrent pas à un projet en fonction des seuls résultats économétriques. Leur adhésion doit être le fruit d’un artefact entre l’économie et les questions sociales, culturelles et éthiques.
Ce n’est que de cette façon que la gauche pourra redevenir ce qu’elle était : une utopie qui tend par la fraternité de ses composants, à devenir peu à peu une réalité.

24 août 2014

Pow wow à la Chambre.

Depuis mai, ce n’est pas que l’électeur soit fébrile, mais avec les fuites et les commentaires des fuites, il aimerait bien savoir quand Louis II et Kris Peeters vont se mettre en ménage avec la suédoise et comment le MR ultra minoritaire va pouvoir combler les vœux de ceux qu’il est censé représenter.
Septembre sera le cinquième mois succédant aux élections. Par le passé, à part le record de 542 jours d’hésitation avant de lancer Mon-Mons dans la tourmente, les coalitions généralement à six partis (trois francophones et trois néerlandophones) se nouaient dans les trois mois. Avec seulement quatre partis au lieu de six, cela devrait aller plus vite.
C’est que des échéances vont nous tomber dessus. La première concerne la nomination de notre Commissaire à l’Europe. Les emplois qui comptent, les finances, la diplomatie sont déjà quasiment pourvus, il ne reste plus que les strapontins. Le Belge moyen sait que Reynders court le cachet et qu’il s’en fiche des Commissions de prestige, mais quand même, cette représentation reste à pourvoir et on saura si notre glorieux Ucclois ramassera de Junker n’importe quoi, du moment qu’il a le salaire. Lui qui aime tant donner son avis, s’il n’en a pas à donner qui intéresse les médias, que devient un glorieux sans gloire ? Il risque de faire une déprime, bourré de pognon, mais une déprime quand même..
De même le discours de rentrée de l’ONU. Qui va agiter ses manchettes à la tribune des Nations Unies ? Kris Peeters, le Schpountz ou Jan Jambon ? Je me demande comment le speaker à New-York prononcerait « Yan Yanbonn » ? S’il dit, Jean Jambon à la française, c’est l’émeute au parlement flamand.
On a déjà une petite idée de la manière dont ce gouvernement va fonctionner. Les formateurs réclament un moratoire pour le survol de Bruxelles. Autrement dit, Louis II fait déjà une fleur aux Flamands. Un moratoire est une belle manière d’enterrer le nidoreux. On dit que c’est pour six mois, mais généralement, c’est pour vingt ans. Il n’est aucun problème qu’une absence de décision ne puisse résoudre dit le président Queuille dans sa tombe. Michel doit connaître cette citation par cœur !
Au chapitre des économies, pourquoi n’envisage-t-on pas de réduire les salaires des ministres d’un gouvernement aux affaires courantes ? Son travail se borne aux expéditions des affaires sans prendre des initiatives, ni d’en élaborer d’autres. C’est un travail à mi-temps.
De même les formateurs ? Pourquoi les paie-t-on ?
Est-ce qu’on paie un demandeur d’emploi ? S’il fait un stage de formation, à la limite le défrayera-t-on de ses frais. Un forfait établi par le FOREM serait plus juste.
Voilà des mesures d’assainissement rapides qui feraient des économies dans l’immédiat. Ces messieurs y ont-ils seulement songé ?
De même les lieux de réunion bondés d’huissiers à chaîne, pourvus de cuisine et de marmitons mobilisés en heures sup jusqu’à la nuit, ne pourrait-on décharger momentanément ces personnels très coûteux et passer un marché avec un fast-food des environs ? Les mettre en vacances ou les employer à mi-temps, jusqu’à la prestation de serment des nouveaux pouvoirs, cela serait judicieux pour le bien des finances.

3mqpa.jpg

Les chômeurs coûtent cher, c’est entendu, mas l’organisation de la démocratie aussi. Et on ne parle pas des cinq gouvernements, des mandataires et des anciens mandataires qui pensionnés grèvent de tout leur poids les finances de la Tour du Midi !
À dire vrai, il y a là quelques milliards faciles à récupérer.
Mais non, ils ne s’agitent pas pour si peu, nos formateurs. En tous les cas, la minorité francophone devrait au moins lire un court passage d’« Idéologie et Utopie » de Karl Mannheim « …les groupes dominants produisent des idéologies légitimatrices, les groupes dominés élaborent des idéologies contestataires… les idéologies sont donc des interprétations de la situation qui ne sont pas le produit d’expériences concrètes, mais une sorte de connaissance dénaturée de ces expériences qui servent à masquer la situation réelle et agissent sur l’individu comme une contrainte. »
C’est fou comme Louis II va se sentir contraint, quand il va se retrouver encadrer par les pointures de droite et d’extrême droite de la Flandre éternelle !

23 août 2014

Les consensuels.

Ce n’est pas le moment d’en faire deux mots. Les consensuels resteront soudés l’un à l’autre, selon la volonté de MM. Kris Peeters, souriant et sûr de lui et Charles, le Louis II de la famille Michel.
Des bruits circulent sur les intentions des deux kamikazes. Le coup classique : pour savoir l’effet d’une mesure envisageable, les deux mariolles s’arrangent pour laisser traîner des papiers ou font des confidences à des collaborateurs qui ont leurs petites entrées au Soir ou à la Libre. Ainsi, deux ou trois jours plus tard, pas encore trop abîmé aux canettes de bière avant le match de foot télévisé, l’électeur potentiel émettra son avis entre deux rôts.
On s’épargne une enquête d’opinion.
Nos deux kamikazes ont laissé traîner des papiers drôlement revanchards sur une catégorie de gens qu’ils accusent presque d’avoir provoqué le désastre du pays : les chômeurs !
C’est bien une défense du bourgeois de s’en prendre aux petits dès qu’un mauvais vent menace son portefeuille. De quoi ? Comment ? À cause de la chienlit, les notables se verraient presque obligés de diminuer leur train de vie !... Peeters en étouffe, le Schpountz en étrangle et Reynders, derrière les beaux masques avec sa tête de pousse-au-crime, en rajoute.
C’est le symbole, oui madame, le chômeur !...
Et ils vont passer des heures sur le moyen de dénoyauter le fruit en lui laissant son apparence, alors qu’ils pourraient récupérer des milliards ailleurs, sans mettre des dizaines de milliers de personnes dans le dénuement complet.
Ils sont comme ça, surtout quand ils sont minoritaires, nos libéraux. Ils se vengent qu’on n’ait pas voté pour eux. Ils font leur petite démocratie à part.
Bah !... il y a trente-six manières de retirer le pain de la bouche des gens. Tant que le pauvre bougre l’ouvre comme chez le dentiste, le duo pourra jouer avec ses nerfs. On voit d’ici Louis II en tablier blanc, la curette à détartrer à la main…
À la rentrée, un minoritaire au pouvoir, malgré l’électeur, s’apprête à faire virer le pays wallon à droite, au nom de la démocratie ! Déjà que ce n’était pas fameux avec le PS…
Louis XVI est passé à la guillotine pour moins que ça !
La haine du pauvre est telle, qu’il se pourrait que Louis II engage quelques centaines de fonctionnaires supplémentaire, afin d’enquêter sur les revenus des allocataires sociaux ! Il n’y a pas pire charognard qu’un type qui vit des libéralités du peuple, ce qui est le cas de ce parlementaire libéral. Qu’est-ce qui différencie Charles Michel d’un chômeur ? Ne sont-ils pas tous les deux « payés » par la collectivité ?
Et dire que le gouvernement n’existe pas encore et, voilà qu’il actionne déjà ses mandibules à nous faire peur…
La « Libre » rappelle les propos de Jan Jambon de la N-VA en campagne électorale « il avait plaidé pour une évaluation des ressources des allocataires après trois ans de chômage avant de préciser qu’il ne s’agissait nullement de forcer les chômeurs à vendre leur maison. »
Les syndicats qui servaient et servent encore à payer les indemnités de chômage, ce service « à la clientèle » leur serait retiré. On se demande si le Suédois n’a pas perdu l’esprit. Mais, c’est ça qui retient encore le pauvre type d’envoyer son délégué syndical aller se faire foutre, et les chefs avec lui, empêtrés dans la franc-maçonnerie de la social-démocratie. Qui va distribuer des tranquillisants à l’enragé de la rue ? C’est alors qu’il va être dangereux pour le pouvoir, bougres d’ânes de formateurs.

3bonoboi.jpg

Louis II n’en a pas pris conscience, un peu par son zèle et son envie de faire plaisir à Jan Jambon, mais sans la prise en charge avec avocat possible, pour la négociation des préavis et le paiement des chômeurs, à quoi le syndicat sert-il encore ? À rien !
Alors que son rôle essentiel serait de foutre le bordel dans cette fourmilière de pourris !
Seront-ils obligés de se bouger le cul au sommet des hiérarchies socialo-syndicale ? Si c’est grâce à Charlot, alors chapeau, vive le MR !...
Il se peut aussi que Papa Loulou ait montré au fiston, vers quelle catastrophe il poussait le parti et la famille Michel, d’où la surenchère pour sortir de l’impasse, la tête haute, tandis que même Jan Jambon s’écrierait : Nee, het is te veel !...
Le reste est gratiné : préretraite, allocations supplémentaire, bidouillage des pensions, un vrai cocktail pour dessoûler l’électeur moyen et le faire sortir de la grange une fourche à la main.
Charles le Suédois a oublié une dépense indispensable, s’il veut mettre en place son arsenal anti peuple : s’adjoindre un renfort de policiers pour sa garde personnelle. On ne sait jamais, quand on tombe soi-même dans la provocation, l’enfoiré serait capable de susciter d’autres vocations kamikazes que la sienne !

22 août 2014

On rentre…

Ça file le bourdon à plus d’un : c’est la rentrée… enfin pas tout à fait, mais elle s’amorce. Finis les infos sur la pluie et le beau temps, et les petits méfaits qui placent la Belgique devant l’incapacité de nos hommes politique de pouvoir. En effet, le pays où les transports en commun sont parmi les plus chers au monde, l’endroit en Europe où le travail est le plus taxé, celui qui possède le plus de gouvernements en exercice (5), celui qui se fait habituellement taper sur les doigts parce qu’il ne respecte pas les Droits de l’Homme et du Citoyen, mais c’est le nôtre ! Ces maudites choses dites et écrites pendant les vacances seront bientôt condamnées au silence, et pourront être l’occasion d’une émission sur la nocivité de l’imaginaire dans la société de consommation, à la RTBF.
Ce qui ne veut pas dire que certaines catégories d’individus vivent mal en Belgique, au contraire. C’est un paradis pour ceux qui ont de gros paquets d’argent. C’est une terre d’accueil pour les athlètes de la grosse déclaration d’impôt qui y trouvent le sûr refuge, à Uccle de préférence.
Dès la rentrée tout va redevenir comme avant. Les célébrités bien ravalées, rafraîchies, en pleine gravitation anti-âge nous reviennent avec des spectacles tout neufs et pas seulement dans le show-biz.
La politique aussi. Tout sera inédit, étonnant, pour enthousiasmer le spectateur et l’électeur regroupé en une seule personne. Dorénavant ce sera un parti très minoritaire qui va se charger de poursuivre la tâche du très majoritaire PS pour représenter la Wallonie. Est-ce raisonnable ? Non !... et pas sérieux non plus. Nous naviguons donc vers un avenir peu sérieux, vaudevillesque. Quand tout le monde en aura conscience, nous serons débarrassés d’un grand poids : celui de nos chagrins. Ce royaume n’en sera plus un et les élections auront fait la preuve qu’elles ne servent à rien, qu’à brouiller les cartes jusqu’à ce que le jeu devienne incompréhensible. Et nous chanterons « Embrassons-nous Folle ville ! ».
Plus on s’aventurera sur un terrain inconnu, tyrannique, ploutocratique, exaltant l’économie de bon aloi, plus nous croirons aux vertus de la démocratie. Même quand celle-ci aura complètement disparu, nous la célébrerons, comme si elle restait présente. Nous garderons le rite de la procession tous les quatre ou cinq ans dedans et aux alentours de nos écoles. Nous communierons sous les posters de nos élites. Nous réciterons « Je crois en toi, Di Rupo, créateur du ciel et de la terre » dans l’espoir de finir au paradis montois.
Enfin, nous aurons en septembre les dix épisodes de la cinquième année de Game of Throne !
Nous nous épouvanterons des méfaits du roi des sept couronnes et nous nous rassurerons que de telles mœurs sont incompatibles chez nous avec les vies édifiantes de nos héros, que nos reines ne font pas l’amour au pied du catafalque du défunt roi, leur fils, avec son géniteur, qui est en même temps leurs frères. (Je sais, c’est compliqué. Surtout pour ceux qui ne connaissent pas la série).

1rtrbf.jpg

Nous comparerons notre réalité à l’irréalité du cinéma, au point de croire que la misère filmée à Hollywood est bien pire que celle que nous avons dans les rues et que nous ne regardons pas vraiment. Mieux, que nous fustigeons comme une honte, exposant à la curiosité amusée de nos touristes, un ramassis de fainéants qui grossit avec le temps et dont nos gouvernements futurs auront difficilement la peau.
Notre idolâtrie de l’argent prendra en septembre l’aspect d’une grand’messe dans les étranges lucarnes où nous regretterons que la présence des gros bonnets sur les plateaux ne soient pas aussi dans les soutiens-gorge de nos présentatrices.
Enfin, pour tous ceux qui ne le savent pas encore, ce sera l’occasion de fêter les fermetures d’entreprises au champagne des patrons et au vinaigre des licenciés qui n’auront plus le même regard devant les mesures inspirées des insomnies de Bart De Wever.
Enfin, nous sauterons de joie à la bonne nouvelle de la fin de la crise. Comme Hollande, nos stratèges la sentent. Elle est là avec la croissance. Charles Michel, dit le Suédois, dit le Schpountz, est le premier à l’avoir sentie. C’est un don de famille, il a le nez des Michel.
Nous passerons l’hiver au chaud sur cette bonne nouvelle. Enfin pas tout à fait. Nous risquons d’être débranchés et privés de courant, à cause des méchants écolos qui en veulent à nos centrales… Mais nos petits cœurs vaillants en ont vu d’autres. Certains ont gardé le quinquet au pétrole de leurs arrières grand’mères. Ils pourront l’allumer et retrouver les joies saines des veillées d’autrefois, loin d’Hakima Darhmouch et des prétentieux qui savent toujours tout. Qu’ils se dépêchent, parce que le pétrole… je ne sais pas si on en aura assez jusqu’au printemps.
Et nous dirons merci à tous ceux qui se seront dévoués pour nous rendre le pays agréable, la vie simple et heureuse, le vin léger et la soie plus froufroutante que jamais de nos femmes, si belles en cet automne prématuré.

21 août 2014

Dolorisme.

Vincent Reuter de l'UWE, invité permanent de Bel-RTL quand il s’agit de défendre le tiroir-caisse du patronat, ne peut évidemment qu’approuver la proposition du Schpountz du MR et de Kris Peeters de baisser les charges patronales à hauteur de deux milliards d'euros.
« Et moi, et moi… ? » est un réflexe humain, même quand on dit avoir des responsabilités sociales et collectives.
On voit tous les jours s’agrandir l’espace qu’il y a entre Vincent Reuter et Saint-Vincent. Le comble, c’est que tous ceux qui critiquent ce type, s’ils étaient à sa place en feraient tout autant. Peut-être auraient-ils la modestie que Reuter a perdue depuis belle lurette, éviter de l’ouvrir toute grande devant les lèche-culs du sérail d’RTL, c’est tout.
À côté des émotions du mec qui espère retoucher du fisc une partie des deux milliards promis à reverser sur son compte personnel, il y a l’autre nouvelle que le Schpountz du MR, avec l’agrément de Kris Peeters, nous a réservée pour sa bonne bouche à nourrir : « Il faut économiser 17 milliards », évidemment quand le Schpountz dit qu’il faut économiser 17 milliards, il fait comme Vincent Reuter, il cherche dans quels fonds de porte-monnaie il va trouver ça, partout ailleurs sauf le sien. Réflexe naturel. J’en aurais fait autant, sauf qu’on ne me verrait pas crier mon patriotisme financier sur la place publique. Je ramasserais les biftons en douce, peut-être aurais-je eu le temps entre mon domicile et Zaventem de donner quelque chose à des SDF qui glandent toujours au passage des grands fauves.
Il est vrai aussi que pour le Schpountz et Vincent Reuter, justement, la quête des liasses de cinq cents passent par RTL et la place publique. Alors, je dis chapeau. Il m’a toujours été impossible de me conduire en parfait dégueulasse, reste, sans doute, d’une éducation familiale stricte.
D’abord, pourquoi faut-il absolument râpé 17 milliards de nos avoirs et de notre travail ?
C’est l’Europe qui le dit. Alors si c’est l’Europe… Il paraît que c’est une question d’équilibre en 2016, vision 2018 du budget, moulé façon Deutschland.
Di Rupo, la ficelle-montoise, avait bénéficié d’un report d’un an, comment le Schpountz compte-t-il s’y prendre pour obtenir deux ans de plus ? Il doit avoir une martingale, un truc de famille, avec son champion de bonneteau de père, on n’en serait pas surpris.
En attendant la martingale, on va jouer à saute-mouton sur des index, pousser la TVA sur l’étiquette des prix, jongler avec les chiffres, diminuer des budgets de fonctionnement, mettre des robots partout et fermer des guichets. Dans le privé, cela s’appelle des manœuvres de faussaire, des tentatives d’extorsion de fonds… Aux tribunes des Gloires du royaume, c’est du patriotisme ! D’autant que les promoteurs de ces pirateries autorisées sont certifiés intègres. La N-VA explique que Siegfried viole Loreleï, mais il ne le sait pas, car il est pur (Lire la mythologie nordique avant de me traiter de menteur).

932_1000.jpg

Reste le gros caca qui gît au fond du vase : la limitation des indemnités de chômage dans le temps, mesure phare de la N-VA, sans laquelle Liesbeth Homans perdrait toute confiance dans sa féminité suédoise.
Des experts haïs de RTL disent que cette limitation déplace la charge de l’Onem au CPAS, soit de l’ État fédéral au revenu d’intégration des communes, sauf si on limite aussi les finances des CPAS. Les communes flamandes sont dans le rouge avec une dette de 8 milliards d’euros, celle des CPAS s’élève à 2 milliards d’euros. Dans l’impossibilité de payer la dîme aux pauvres, ceux-ci n’auraient qu’à aller se faire foutre, le système n’a pas besoin d’eux.
Dans la logique du futur gouvernement, la seule issue serait de limiter à deux ans toute indemnité, chômage et CPAS. Ce qui laisserait quatre ans à tout qui perdrait son emploi sans espoir d’en retrouver.
En quatre ans, il peut s’en passer des choses, soit qu’on changerait de système – ce qui paraît illusoire – soit que nos sans-revenu émigrent à l’étranger ou achètent des cordes pour se pendre.
Quant à rogner les traitements, pensions, indemnités et autres dépenses des hauts fonctionnaires et des mandatés du suffrage universel, autant demander au Schpountz de retourner dans la boutique de son oncle, Batiste Fabre, pour y vendre des anchois des tropiques. On ne voit plus personne, les Gloires éternelles ont fichu le camp, les patriotes se rebiffent ! Les plus de dix mandats jettent l’éponge.
Ils sont comme le cuistot de Céline. Dès qu’il sait qu’il va passer dans son court-bouillon, il craque plus du tout d’allumette…

20 août 2014

Le Schpountz, version 2014

Tout le monde veut éviter la kamikaze ou la suédoise sous l’aspect communautaire, mais, sait-on jamais avec la N-VA ?
C’est que la Région wallonne, deuxième Région du pays en importance, va devoir se contenter de la seule représentation libérale au fédéral. Les chiffres sont révélateurs, les libéraux de la suédoise sont 20 députés à la Chambre. Sur les 20, près d’un quart sont élus à Bruxelles et dans le Brabant wallon. Il est raisonnable de penser qu’ils vont essentiellement s’intéresser à la capitale et ses environs.
Si bien qu’une quinzaine de MR représenteront réellement toute la Wallonie, à la Chambre et au gouvernement !
10 % sur 150 députés, c’est peu. Tellement peu, qu’on peut prédire à très court terme, une incapacité de traduction de la volonté wallonne d’imposer ses vues en proportion de sa population.
La minorité libérale, quand elle sera de la partie avec le tandem Peeters-De Wever, aura une autre nuisance, elle empêchera les parlementaires francophones de l’opposition, en cas de conflit communautaire, de déclencher la « sonnette d’alarme », à moins de se tirer une balle dans le pied.
Le programme de Charles Michel avec ceux de Kris Peeters et Bart De Wever, on imagine le genre d’outrance, sale temps pour les travailleurs, les pensionnés et les allocataires sociaux.
Non que les rigueurs cumuleront, mais parce qu’elles iront toutes dans le même sens.
Or, Charles Michel ne pourra pas s’appuyer sur un consensus francophone, il devra donc intégrer le point de vue flamand. Le MR a-t-il bien mesuré l’étendue de cette dépendance ?
À entendre les propos de Chastel, on devine que le MR a adopté la voix « de son maître » qui s’est jeté dans la seule possibilité qui est offerte à son parti de mettre à disposition de ses élus, les emplois qui restent.

1lwp.jpg

Le risque de Charles Michel est énorme. Il lie le sort de son parti au sien et les membres du MR l’ont approuvé !
Il suffira à De Wever de faire allumer la mèche d’une bombe communautaire quelconque à l’extérieur de son parti, pour mettre mal le MR par rapport aux francophones.
La fine mouche de Didier Reynders l’a compris. Il ne peut pas rester en-dehors des tractations actuelles entre MR et la classe politique flamande en sa qualité d’ancien président du parti et des services qu’il a rendu à la cause libérale, mais il va faire tout pour ne pas figurer dans l’équipe gouvernementale. Au chaud à l’Europe, il attendra son heure, à l’abri du besoin et en-dehors de la catastrophe qui s’annonce pour le MR. Si par malheur pour lui, il n’est pas en septembre Commissaire européen, ce beau papillon bleu se brûlera les ailes avec son ennemi intime Charles Michel dans l’aventure kamikaze.
La conjoncture est inespérée pour le trio N-VA qui a juré la perte de la Belgique (De Wever, Jan Jambon et Liesbeth Homans). Le gouvernement qui fera de la situation économique son souci prioritaire est en réalité celui qui restera dans l’Histoire comme étant le dernier de la Belgique fédérale, par son échec… communautaire, victime de l’ambition du Schpountz MR !
Il est vrai que deux ans d’austérité à la Di Rupo, de sacrifices pour les particuliers, d’allègements pour les entreprises, Charles Michel n’a pas retenu grand-chose. Il reprend le flambeau des mains d’Élio pour amplifier la politique du pire !
On se demande si Charles Michel n’est pas plus inconscient que monstrueusement ambitieux, à moins que ce ne soit le défaut de l’ego démesuré qui le pousse à la faute politique.
On sait bien qu’il s’est entouré de conseillers et qu’il n’a pas pris seul la décision de collaborer avec les Flamands. Mais, les conseillers peuvent rire dans son dos du bon tour qu’ils lui jouent. Parce que tout le monde sait déjà, que si l’affaire dégénère gravement, c’est uniquement lui qui en portera le chapeau. Il y aura bien une perte de sièges au niveau du parti, mais le MR fait partie intégrante du centrisme à la belge. À la longue, il s’en remettrait.

19 août 2014

La guerre des centres.

Le centrisme est une maladie politique grave qui a gagné tous les partis de pouvoir, y compris la N-VA. L’anamnèse est simple : tout le monde pense la même chose et a la même idée en même temps. Du fait qu’elle soit commune, elle est généralement quelconque et par conséquent, mauvaise. Elle consiste à modérer tout projet, jusqu’à ce qu’il soit acceptable à tous, afin d’obtenir une adhésion maximale, dans la perspective des élections suivantes.
L’étiologie montre la perte de courage les élections gagnées, afin d’oublier au plus vite le programme pour lequel les électeurs ont voté et qu’il était hors de question de réaliser.
Cette inaptitude est tout à fait caractéristique au centrisme.
Deux repères au centrisme, l’un est bien connu, c’est l’économie de marché avec la bénédiction de l’intelligentsia socialo-libérale ; l’autre est l’absolue confiance de la politique étrangère de l’Europe dans la politique américaine. Si bien que l’Europe tout entière fait du suivisme en même temps que du centrisme.
Cela va si loin que c’est Obama qui est l’interlocuteur privilégié de Poutine dans la crise ukrainienne. C’est-à-dire que même loin de ses frontières, les USA commandent à une Europe aux portes de laquelle se joue le drame.
Les restrictions sur les produits que nous refusons de vendre à la Russie, en vertu de l’embargo, touchent à peine l’Amérique, par contre par la réciprocité que les Russes adoptent en manière de réplique, des entreprises européennes vont se trouver sur le carreau et notamment nous risquons la pénurie en fourniture de matières premières et de gaz.
Le court-termisme est ici à son comble, desservi plutôt que servi par une Catherine Ashton, dont on se demande ce qu’elle fait à l’Europe ?
Arque boutée sur les USA, l’Europe n’a pas de projet, pas d’armée et pas envie de faire entendre sa voix, quand c’est le Grand Frère USA qui tonne.
C’est fort pratique pour éviter des initiatives hasardeuses, mais le suivisme a un prix. Nous sommes obligés d’accompagner les USA dans toutes ses fantaisies politiques. C’est ainsi que nous nous sommes embarqués pour l’Afghanistan, avec le résultat que l’on sait, nous avons collaboré à la destruction de la Libye, très bien, Khadafi était un monstre, mais remplacé par n’importe quoi ou plutôt, pour les songes creux d’un œcuménisme démocratico-religieux, c’est pire. La Syrie, par conviction centriste nous n’avons pas sauté tout de suite sur l’occasion d’aider la révolution laïque, nous avons maintenant sur le dos des intégristes de l’EI, multirécidivistes et assassins tout azimut. Et puis l’Irak, ce vieux contentieux des Bush, père et fils, double anthrax résultat de la bêtise américaine dont nous voyons avec inquiétude le développement d’une gangrène interne, l’œil sur Washington pour savoir ce qu’il faut faire.
Et nous avons trouvé la fine solution : armer les Kurdes.

1mlml copie.jpg

Brader des armements que nous fabriquons comme tout le monde, ça on sait faire. C’est du court terme. On liquide des stocks, les fabriques engagent et mieux encore, c’est l’État qui achète les mitrailleuses.
La république du bénef nous connaissons.
Et quand les Kurdes seront armés jusqu’aux dents, que vont-ils faire ? Eux aussi on des frontières contestées avec d’importantes minorités de l’autre côté, comme en Turquie et en Syrie. L’Irak, n’en parlons pas. Quel est le premier ministre de Bagdad qui fera la loi après la victoire du Kurdistan sur l’EI, rien qu’avec l’armée kurde et l’aviation américaine ?
Tout ça dans la crainte qu’une opération militaire occidentale au sol ne produise des morts parmi les soldats du corps expéditionnaire. Voilà qui ferait mauvais genre pour le centrisme.
Ce qui ne veut pas dire qu’une expédition pareille devait être faite. Je ne donne pas ici mon avis, je me mets à la place de la pensée centriste et je m’interroge sur les curiosités de sa non-ingérence officielle sur le temps que les drones et l’aviation sèment la mort chez l’adversaire.
Inutile de poursuivre, glissons sur Israël et notre adoration pour Tel-Aviv calquée sur l’américaine, oublions les suites du bombardement de Gaza dont l’Europe paiera la facture de reconstruction, comme d’habitude, et l’Égypte, etc.

18 août 2014

Liesbeth dans le casting !

L’actu galope dans le monde en ce moment. On ne saurait où donner de la tête si nos gardiens de l’info avaient une quelconque envie d’être honnêtes à notre égard. Comme ce n’est pas le cas, nous nous satisfaisons des scoops qu’ils nous donnent, un coup d’Ukraine par-ci, une louche de Kurdes revisités et bientôt armés jusqu’aux dents par nos soins, par là, une émeute contre un policier soupçonné d’avoir assassiné un Noir aux States, sans oublier les ravages d’Ebola, etc. le tout sans suite et absent de commentaires pertinents, pour revenir vite à nos feux d’artifice, nos équipes de foot revisitées par de nouveaux joueurs accueillis à coup de millions, les images de désolation des campings inondés et l’enterrement de Mathi l’ohê.
Et nos petites affaires dans ce brol ?
Sans nouveau gouvernement, Monsieur de Mons a la courante. Actif, sérieux et royaliste, il est toujours au cabinet.
Le Suédois et son compère Peeters se revoient ce lundi 18 août en plénière pour bricoler les emplois du gouvernement. Ce n’est pas simple, il y a beaucoup de bouches à nourrir, entre la N-VA, le CD&V et l’Open VLD. Les garçons d’écurie ont fort à faire.
Qu’ils nomment n’importe qui, je m’en fous, à partir du moment où ils me donnent l’occasion de voir Liesbeth Homans (N-VA), présidente du CPAS d'Anvers, ministre dans le kamikaze !
L’explication de cet engouement est simple. Nous sommes dans un pays où rien n’est sérieux. Nos ministres croient commander aux dieux et aux hommes, alors qu’ils sont des figurants d’opérettes. Leurs décisions n’ont aucune importance devant Wall Street. Ils ne sont là que pour être payés des plans et contreplans, qu’ils finiront par abandonner.
Dans ces conditions, pourquoi moi, simple électeur, ne pourrais-je pas imaginer qu’ils jouent la Belle de Cadix et que je suis Luis Mariano en duo avec Liesbeth ?
Ce n’est pas réaliste. C’est ridicule. Certes, je sais tout cela. Comment voulez-vous dans un tel environnement rester sérieux ? C’est même un gage de santé morale et un antidote de la dépression, d’en rire. De la façon dont ils dépeignent notre avenir, l’acharnement qu’ils mettent à nous rendre responsables, alors autant s’en aller pendre tout de suite dans la grange.
Mais, Liesbeth en Belle de Cadix-ministre, donnant aux miséreux du CPAS d’Anvers le droit de quitter la Ville ou de mourir sur place, voilà qui donne du sel à la vie, au point que j’en ai déjà comme un début de tumescence !

1mqvt.JPG

La distribution des rôles, outre celui de la charmante, est plus ardue. Tout doit être bouclé avant fin septembre au sacre de notre premier ministre à la générale des Nations Unies. L’imprimeur s’impatiente. Doit-il mettre sous le nom de la diva, Kris Peeters ou le Suédois ?
Nos compères se trompent de livret. Ils nous jouent « L’auberge du cheval blanc » !
Bart De Wever, maître d'hôtel à l'auberge du Cheval blanc, est éperdument amoureux de sa patronne, Liesbeth. Mais celle-ci le rabroue constamment, n'ayant d'yeux que pour un de ses fidèles clients, l'avocat Charles Michel, dit le Suédois. Quand arrive à l'auberge le Marseillais De Croo, accompagné de sa fille Maggie De Block, Bart De Wever le prend immédiatement en sympathie, car De Croo est en procès pour une sombre affaire de brevet plagié, et l'avocat de son adversaire est justement maître Michel. Etc.
Ce n’est qu’à la sortie de ce chef-d’œuvre tout en pâtisserie tyrolienne, que la frivole Belgique s’intéressera à autre chose.
Il va falloir trouver au bas mot 17 milliards d’économies d’ici à 2019. Les abonnés du Théâtre pensent qu’ils vont relever le prix des abonnements.
On a dit depuis tellement longtemps que le plus important était la création d’emploi, que ce n’est plus la peine de le rereredire. On n’y changera rien. Le théâtre lyrique de l’Ancienne Belgique n’a jamais créé que des emplois d’intermittents du spectacle.
Bart De Wever l’a juré : il n’y aura que de l’économique dans la législature, donc pas de communautaire. Dans ces conditions, il faudra s’attendre à une fièvre communautaire, nos grands responsables s’étant tous parjurés dans leur carrière.
Les seuls francophones présents étant MR, on peut s’attendre à voir la collection de débiles mentaux de ce parti à des postes qui ridiculiseront à la fois les ministres et les administrés.
Quant à fixer à l’avance le casting du Suédois, avec un Didier postulant à tout, sauf à jouer dans l’opérette, ça doit chauffer ferme dans les cerveaux à Jodoigne et à Ixelles.
Quand je vous disais qu’il ne fallait pas s’en faire !
Prochain spectacle glamour, la Carmen Defraigne en rivale de Liesbeth Homans.
Qui prétend que ça manque de sexe dans le casting du Suédois !

17 août 2014

Ciel !... tout s’éteint.

Trois réacteurs à l’arrêt et voilà que s’organise déjà des plans de délestage électrique en cas de rude hiver. Serait-ce donc que sous nos airs optimistes, le parc nucléaire soit devenu la presque seule source capable de produire de l’électricité ?
En tous cas, les autres ne seraient qu’accessoires en valeur d’appoint !
Ainsi, nous avons bâti notre avenir et nos désirs d’accroissement du PIB sur la chaleur produite de l’atome, alors que personne ne saurait dire comment arrêter une centrale nucléaire, la démonter et faire croître des légumes à son emplacement endéans les années qui suivent !
Est-on sûr que produire de l’électricité dans ces conditions soit ce qu’on appelle « un progrès » ?
N’est-ce pas plutôt une course en avant sans savoir ce que nous pourrions avoir comme déconvenues après le tournant ?
Les archives n’ont pas été détruites. Chacun peut les consulter. Dans les premières années des constructions de Centrales nucléaires, il y avait un bel emballement du PS pour leur multiplication en accord avec les partis de droite. Les premiers à être inquiet, le mouvement écologiste naissant et certains scientifiques, trouvaient insensés que l’on pût manipuler des atomes qui, une fois « usés », mettraient des centaines d’années à s’éteindre. Les propagateurs du nucléaire prenaient les « prudents » quasiment pour des imbéciles. La FGTB elle-même, n’en pouvait plus d’aise de caser des milliers de travailleurs à ces nouvelles activités.
Est-ce ainsi que l’on conçoit la société aujourd’hui, quand résonnent encore dans les têtes les voix rassurantes assurant avec aplomb qu’il ne faudrait pas dix ans pour trouver le moyen de rendre ces atomes aussi inoffensifs que des grains de riz ?
Non seulement, on stocke depuis lors les résidus non-réutilisables des centrales, mais encore, il y en a tellement qu’on ne sait plus où les enfouir.
C’est ainsi que la Société les cache au plus profond de sa pensée et de ses galeries au cœur de la terre, sans être certaine qu’un glissement de terrain, une fatale érosion ou un coup d’eau ne vienne rendre en surface, la monnaie de sa pièce !

1ljfq.jpg

Et ce n’est pas tout. Comment éliminer ou recycler l’environnement de ces fusions d’atomes, murs, pavements, cuves et machines, sans faire crépiter les compteurs Geiger et mettre en danger la vie des recycleurs ?
On comprend que François Hollande ait décidé de poursuivre l’exploitation de la plus ancienne centrale nucléaire française qui devrait être par terre et dont on reconduit l’exploitation jusqu’au delà du quinquennat.
Pourtant, des leçons nous ont été bien envoyées depuis Tchernobyl et Fukushima.
Il est vrai que la Belgique est un pays de mariols auxquels ils n’arrivent jamais rien.
Le drame, c’est que si on repense la politique énergétique en urgence, ce sera toujours les mêmes affreux profiteurs, désignés comme experts puisqu’ils s’affirment tous au sommet de la compétence dernier cri, qui diront aux autres ce qu’il convient de mieux pour le progrès du PIB et des intérêts financiers supérieurs.
Quand je pense que Tihange est à vingt kilomètres de Liège et moins encore de Seraing, sans qu’aucun plan de fuite générale soit possible, même envisageable de cent mille personnes et plus peut-être, en cas de crise majeure des réacteurs !
C’est dire comme on tient compte de la santé des habitants de toute une région au nom de l’efficacité économique et comme la glorification du progrès par les partis de pouvoir ainsi que des médias est mensonger et chimérique !
Il paraît que les enfoirés qui nous mènent à cette impasse disposent d’un avantage, comme dirait une luronne de la presse, dans son éditorial consacré à la question. Nos virtuoses du courant vont « pouvoir s’appuyer sur ce laboratoire grandeur nature qu’a été le Japon de l’après-Fukushima. Lui aussi a dû fonctionner avec un quart du parc de production d’électricité à l’arrêt. »
Et c’est ainsi que le débat qui aurait pu être sérieux va tomber dans des économies à faire sur les ampoules de secours, l’éclairage des autoroutes et des enseignes.
On pourrait aussi bien mettre une ampoule avec sa dynamo in the baba à cette éditorialiste, pourtant déjà bien ampoulée, quand elle s’éclate sur les tables de rédaction. Ainsi à chaque fois qu’elle crierait « encore » dans un mouvement de va et vient, elle pourrait au moins éclairer le journal par intermittence.
On peut se serrer les coudes, en desserrant les fesses.

16 août 2014

Vous avez dit zoziââle ?

Croissance zéro sur le vieux continent, déflation continue, même en Allemagne, voilà où aboutissent les recettes de nos docteurs en économie : à une catastrophe !
Le comble, les grands penseurs qui nous poussent à l’abîme viennent d’élire J-C Junker en remplacement de Barroso. Autrement dit, une politique déplorable, si on veut qu’elle réussisse, doit être poursuivie !
Pour peu qu’on veuille bien se poser la question, quelle est la tendance politique majoritaire dans les États de l’Union qui conduit à un tel marasme ?
Réponse : la social-démocratie !... celle qui s’accommode à toutes les sauces, de droite ou de gauche, même si les termes ne sont pas les mêmes. En réalité cela n’a aucun sens, quel parti serait assez fou pour se réclamer d’une politique antisociale ?
Par leur allégeance au dogme économique mondial, les partis ont exprimé tout ce qu’ils ont pu et ce n’est pas grand-chose. La formule est à bout de souffle dans les pays de l’UE, ailleurs aussi, sans doute. Elle aurait pu réussir si elle avait été l’élément nécessaire à un juste équilibre entre le capital et le travail. Hélas ! de ce point de vue, elle a complètement perdu la partie. Un révélateur est venu insidieusement nous le rappeler par l’endettement des États, le chômage et l’aggravation de l’écart entre riches et pauvres.
En Belgique, par exemple, la volonté de Di Rupo d’adopter une « Troisième Voie » en remplacement de l’Internationale Socialiste, est passée complètement à côté de son objectif, son modèle issu du parti démocrate américain aussi, d’ailleurs.
Jean-Luc Mélenchon explique cet échec en France, par la rupture des sociaux-démocrates européens avec l’histoire du mouvement ouvrier. L’explication est également valable en Belgique.
À ceci près, qu’en France, François Hollande patauge actuellement au pouvoir avec les arguments dont, l’électeur belge a débarrassé Di Rupo à Bruxelles. Nous allons donc être au spectacle d’un PS se refaisant une virginité dans l’opposition et oubliant l’échec de son homme fort dans le gouvernement précédent.
Car, la social-démocratie reste bien ancrée dans l’esprit des socialistes et il est hors de question de faire porter la responsabilité de l’échec à Di Rupo, son thaumaturge.
Le Suédois et Kris Peeters seront bien utile au PS pour accréditer la thèse que se sont eux qui ont dénaturé, voire tué, la social-démocratie, alors que c’est tout simplement le rapport de force qui a basculé en faveur de l’économie de marché, au détriment du monde du travail, justement à cause de la faiblesse du concept.

1kkddoo.jpg

La preuve que la social-démocratie n’a plus d’avenir, se trouve en-dehors de la zone euro, dans les pays émergents à progression rapide. La domination du capital y est telle qu’on ne retrouve pas la force du prolétariat européen du début du siècle dernier, forgeron principal du terme « social ». L’effondrement d’un atelier au Bangladesh tuant plus de 2000 travailleuses et d’autres abominations encore dans ce pays, ainsi que dans des pays de main-d’œuvre bon marché, n’ont nullement arrêté l’hégémonie de l’économie mondiale. Elle s’y poursuit sur un mode qui préfigure ce qui nous attend, quand nous en aurons fini avec une social-démocratie qui accouchera d’une autre, et ainsi de suite, sous prétexte d’une adaptation aux circonstances économiques.
Le prolétariat n’est plus ce levain enthousiasme des peuples. Il s’est dilué dans une fausse image qu’il a du centrisme (voir article concernant le CDH et Lutgen).
Göran Therborn a publié dans New Left Review, plusieurs articles qui font référence à la politique sociologique post-marxiste. La structure de l’organisation de l'appareil d'Etat montre qu’il n’existe plus aucun rapport entre la classe ouvrière organisée au XXe siècle et la société des pays émergents en 2014, les forces sociales «potentiellement critiques», comme tente de le démontrer ce blog au fil des jours, sont trop diverses et sans lien entre elles.
Le PS belge n’est plus ce parti où se rassemblaient les contestataires, ses réalisations sont trop dépendantes des résultats du capitalisme lui-même dont il a fini par aider la réalisation de ses modèles. L’exportation de la social-démocratie vers les pays émergents s’avère être un échec. Ce faisant, les PS occidentaux accentuent la dépossession multiforme des peuples.
Aujourd’hui le PS sait que si le capitalisme sombre ou se transforme, il y a de forte chance pour qu’il disparaisse avec lui.
Il pourrait user du complexe du collaborateur qui sait que son avenir est lié à l’entreprise qui l’emploie. Dans le désastre d’une économie qu’il a soutenue, il se trouverait être parmi les plus redoutables ennemis des Travailleurs.

15 août 2014

Un pays concentré.

Benoît Lutgen n’a pas mis tout le monde d’accord au CDH, quand il a choisi l’option du PS de refuser d’aller au Fédéral avec la N-VA.
Un des affiliés chic du parti, Luc Willame, ex patron de Glaverbel, ne le lui a pas envoyé dire, puisqu’il lui a écrit une « belle » lettre que tous les journaux se sont empressés de publier.
En gros, les patrons ne sont pas sur la même ligne que l’impétueux Ardennais.
Luc Willame a aimé Di Rupo premier ministre, il a bien servi la cause patronale, mais il redoute un PS dans l’opposition qui entraînerait le parti du centre dans les affres de la contestation systématique.
Il aurait aimé un Benoît Lutgen indépendant du PS, sachant aller à la Région y réclamer pour le peuple et un Benoît Lutgen au Fédéral, pour sauver le pays et aider les patrons à refaire des bénéfices.
Willame souhaite un Benoît Lutgen centriste à la façon de Di Rupo premier ministre. Un président du CDH intégré dans la machine gouvernementale du Suédois et de Kris Peeters, plaçant des créatures défendant l’économie par de la rigueur partout.
Lutgen n’a pas assez d’ancienneté dans la politique. Il lui manque l’échine souple d’un socialiste et le sens des affaires d’un libéral. Ça viendra, que Luc ne s’impatiente pas.
Il a toujours été très difficile au CDH de naviguer à droite, tout en faisant bonne figure parmi les militants du syndicat chrétien. C’est un exercice où plus d’un présidentiable se sont retrouvés par terre. Ce fut le cas de Nothomb, trop à droite et de Gérard Deprez, trop ambigu. Joëlle Milquet n’a dû ses années réussies, que par une politique tourbillonnante qui ne construit rien et, par conséquent, ne risque pas de tomber en ruine, une politique qui ne laisse pas de temps pour réfléchir à autre chose. Sa seule réussite fut la mue du PSC en CDH, à un moment où l’idéal chrétien avait du mou dans les sacristies, avec l’abandon du public de la messe de dix heures, alors que Gérard Deprez s’en était allé au MR, cueillir un premier mandat européen de préretraité, pour assurer ses vieux jours.
Avec l’assaut des patrons « inquiets », Benoît Lutgen doit affronter les économistes officiels, héritiers des concepts économiques du temps de Léopold II, mais pas si dépassés que cela, puisque ce sont toujours les mêmes arguments aujourd’hui, depuis l’invention du chemin de fer par Stevenson.
On comprend mieux le parachutage de Claude Rolin (ex patron de la CSC) à l’Europe, pour y mettre au chaud ses pantoufles, au détriment d’Anne Delvaux.
Lutgen assure ses arrières centre-gauche, en prévision de la fronde de sa droite.
Le centre, qu’il soit de droite ou de gauche a toujours suscité la convoitise de tous les partis de gouvernement, dans une Belgique où plus personne, à part quelques fort-caractères, ne souhaite être autre chose que centriste.

1ltlt.jpg

En s’abstrayant d’un fédéral qui se revendique haut et clair du centre et qui doit diriger le pays au nom de cet « idéal », Lutgen plonge le CV&P et le MR dans l’embarras, en même temps qu’il doit s’attendre à des révoltes intérieures.
Dans chaque électeur belge, il y a un centriste qui sommeille. C’est comme ça. La propagande des milieux financiers, patrons de presse et hauts fonctionnaires des médias a fini par payer. Tout le monde est au centre, voilà la nouveauté. Même Bart De Wever n’est pas contre. Ce n’est pas tant d’être raisonnable qui compte, c’est de le paraître.
Comme le propre du centre est d’être sans opinion, dans un esprit œcuménique de conciliation dans lequel se sont toujours les plus pauvres qui paient la facture, tous les partis de pouvoir sont d’accord.
Le centre est eunuque et fier de l’être.
Élio Di Rupo est le parfait centriste qui se puisse être. Il a l’avantage sur Lutgen d’entretenir l’illusion de passer pour le défenseur de la gauche, en même temps qu’il donne des gages aux classes moyennes et à l’industrie, en plus c’est un royaliste pur sucre.
Lutgen a devant lui un cas d’école. Il lui reste bien des choses à apprendre et notamment de Joëlle Milquet : faire croire de savoir tout et de commander à tout, sans être responsable de rien. Tout un art.

14 août 2014

Je débranche !

Les médias continuent à se ficher royalement du monde en se désolidarisant du public resté coincé par défaut d’argent ou simplement par goût sédentaire, entre ses quatre murs.
Les bouchons sur les routes font le quart de l’actualité avec pour leader, ce que chaque belge qui met une roue dehors connaît par cœur : le tunnel de Fourvière. Ses 1863 mètres auront été le sommet de l’actualité estivale.
Pour le reste, la pluie et le beau temps, les frasques et les frappes de l’armée d’Israël, les exactions du nouveau calife de Bagdad toujours maintenu en-dehors de la ville du même nom, les avions qui se donnent le mot pour qu’il en tombe un du ciel chaque semaine et l’affaire russe en Ukraine, le tout bâclé et mal expliqué par des journalistes pressés par le minutage serré et on aura une première idée du grand désintérêt des foules qui restent, de la part de ceux qui partent et des commentateurs qui les accompagnent, comme le griffon de la mémère.
Reste l’affaire du Suédois et de Kris Peeters. On ignore où ils en sont, s’ils s’enfilent comme des phoques ou s’ils guindaillent à Anvers avec De Wever fin saoul sur le port.
Justement, la seule info qui fait l’unanimité : tout le monde s’en fout.

1lqb.jpg

Pour le show et le spectacle sous bobines, c’est le public stoïque qui est embobiné, rien que des navets hollywoodiens dont les seuls titres de gloire sont d’être passés une bonne demi-douzaine de fois, des spectacles rebidouillés au vu de leurs échecs des années précédentes et des feuilletons aux acteurs dont le plus jeune est mort il y a vingt-cinq ans. Parfois un chef d’œuvre, passé entre les mailles du mauvais goût des survivants des chaînes, rappelle qu’il existe des centaines de films qui à peine montés n’ont pas de salle et pas de public et qui gisent pour pas cher dans l’arrière boutique d’un producteur.
Et c’est là qu’on voit le mépris de ces entrepreneurs de spectacle pour le public restant. La saison estivale ne devrait-elle pas servir à montrer d’autres têtes aussi talentueuses que celles qui courent les plages branchées, plutôt que leurs doublures, incapables de faire de l’ombre aux producteurs partis sous les Tropiques ? Mieux, ne les choisit-on pas pour leur médiocrité insane ?
Expérimentale, pourquoi pas, la saison d’été servirait au moins à quelque chose.
Il est vrai que les spectacles, les films, les infos sont voués à la complaisance, été comme hiver, des Instituts de la statistique qui disent les goûts les plus populaires. C’est ainsi qu’au top d’audience, ce sont ceux au sommet de la vulgarité, qui seront les chouchous.
Étrange unanimité entre les vacanciers en perpétuel rêve de transhumance et les grincheux solitaires et désargentés.
Mais quel est donc le défaut de cette société qui glisse vers le n’importe quoi et le manque d’instruction ?
La bêtise n’est pas mon fort ronchonnait Paul Valéry, serait-ce qu’elle aurait gagné la partie ?
Ce sujet est tabou et inabordable. En effet, celui qui réclame contre elle passe plus volontiers pour un prétentieux, que pour un homme de goût. Cependant, la philosophie peut tout et quelques philosophes se sont déjà répandus dans des livres savants sur la bêtise, sans pour autant avoir été mis au pilori. Je songe à Belinda Cannone « La bêtise s’améliore ». Au moins cette philosophe joint l’intelligence à la beauté et pourrait sans honte montrer ses jambes chez Arthur ou Sébastien. Successeur sans faille de Michel Adam (Essai sur la bêtise), le flambeau est entre de bien ravissantes mains.
Cela ne redonnera pas du sens, de l’émotion et de l’intérêt aux spectacles que ceux qui restent nous proposent, mais, tout de même, il est réconfortant de ne pas se sentir seul dans « l’univers impitoyable » d’un Dallas perpétuel.

13 août 2014

La mare au jonc. (1)

Cette mare au jonc (Remarquez le singulier), c’est la place Saint-Paul qui s’apprête fiévreusement a poussé Marc Goblet à la succession d’Anne Demelenne à la tête de la FGTB nationale.
Pour tout dire, ce vieux de la vieille a le soutien quasiment officiel de la centrale des métallos, et moins évident, celui de la Centrale générale et de la CGSP. Seuls les Bruxellois et les Flamands de la FGTB sont peu ouverts à l’esthétique liégeoise d’un syndicat plus décoratif qu’utile, branche « armée » du PS de Mon-Mons.
Entendons-nous sur « armée », la FGTB ne l’est plus depuis longtemps question du rapport de force entre le travail et le capital, elle est surtout armée de patience et de pusillanimité dans une accréditation aux instances et nébuleuses du socialisme du boulevard de l’Empereur.
Malgré cela Bruxellois et Flamands cyanosés par trente ans de bourgeoisisme pantouflard craignent toujours un coup de folie quand c’est un peshmerga liégeois de Mon-Mons qui monte au créneau.
C’est ça la réputation douteuse.
Voilà cinquante ans qu’on élit à la FGTB liégeoise le président de la section la plus influente. Après la disparition des industries minières, ce fut le tour des Métallos. Pas de discussion, pas de programme, rien que le pouvoir à la disposition du plus grand nombre d’inscrits d’une Centrale. Voilà pourquoi, place Saint Paul, on a la plus belle collection d’imbéciles heureux qui se puisse être. Sauf qu’aujourd’hui, il n’est pas certain que cela soit encore les Métallos les plus nombreux. La CGSP locale doit compter plus de membres.
Les gens du Nord s’alarment à tort, Marc Goblet offre toutes les garanties d’un avenir paisible à la Demelenne. Il est notoirement socialiste, poursuivant la tradition, et, forcément avec quelques contacts occultes, ramifications diverses et variées aux clubs, aux Loges, à la mutualité PS, entente discrète de tout un monde peu connu des affiliés ordinaires.
On va bien vite savoir ce que Mon-Mons en pense. Élio a la main sur Magnette vice-roi du PS et les chefs du syndicat.

1mccv.jpg

Une chance pour Goblet, Mon-Mons sera dans l’opposition, alors que Peeters et le Suédois feront la part belle à Bart De Wever et que la Belgique entrera dans les rigueurs de l’hiver.
Goblet qui part avec une réputation de bonnets rouges (depuis longtemps imaginaires) a, dans la conjoncture présente, une bonne chance de succéder à Anne Demelenne.
Un gros naïf du Soir écrit que « L’usage veut que le nom d’un seul candidat se dégage pour cette assemblée. » De mémoire d’éléphant, il n’y eut jamais un seul candidat qui ait dû son poste après un débat à l’issue duquel se fit le choix de l’assemblée. Tous les jeux sont faits à l’avance. Les connaisseurs le diront pour le Congrès de la FGTB du 23 septembre : aujourd’hui, plus aucun débat n’est possible. C’est une grand’messe. Dans l’ombre, le PS tire les ficelles.
Cependant, il n’est pas exclu que par caprice ou par machiavélisme Mon-Mons adoube Estelle Ceulemans, directrice du service d’études, ou Laurent Pirnay, secrétaire général adjoint de la CGSP.
Être en pole position n’est pas nécessairement un signe de victoire certaine.
Quant à la radicalité du pépère liégeois, on peut toujours se marrer. Oui, il est radicalement pour le système capitaliste et la démocratie bidon, pour la hiérarchie des priorités : salaire, chômage, en même temps attaché à la société de consommation, aux profits et aux rapports « constructifs » de négociations entre le capital et le travail.
Mon-Mons tient en lui un « patriote » unitariste et royaliste convaincu, même s’il arrive au camarade Goblet de bafouiller quelques formules sorties des archives du Mouvement Populaire Wallon, mis en liquidation jadis par piqure létale socialiste, comme chacun sait et feint d’oublier.
---
1. JONC s. m. Or, — dans l’argot des voleurs, non par corruption de jaune, mais bien parce que c’est le nom d’une bague en or. Par la suite, « avoir du jonc » avoir de l’or, être riche.

12 août 2014

Despicientia rerum.

Les bonnes et surtout les mauvaises nouvelles vont trop vite dans un univers ultra sensible et ultra oublieux. On n’a pas le temps de souffler, de réfléchir ou, plutôt, en passant d’une indignation à l’autre, on oublie ce pourquoi on s’était indigné avant, comme on oubliera demain, l’indignation qui nous emporte aujourd’hui.
À la mi-avril des lycéennes nigérianes ont été enlevées par les schizophrènes de Boko Haram.
On s’est indigné que des criminels agissant en bande organisée, suant le crime et la bêtise aient pu perpétrer en 2014, un tel forfait collectif.
Combien étaient-elles, ces jeunes étudiantes ? On a parlé de trois ou quatre cents, je n’en sais plus au juste le nombre. Un mouvement général de colère s’était levé. Des féministes aux humanistes, d’une seule voix le monde civilisé grondait et réclamait une action forte pour mettre aux fers et condamnés des fous de dieu et des fous tout court.
Est-ce que le monde est devenu à ce point absurde ou est-il si changé que cela ? Car, rien ne s’est produit, la justice internationale qui allait s’abattre sur ces misérables et libérer les jeunes filles, s’est éteinte en portant son regard sur d’autres crimes perpétrés par d’autres groupes.
Et cela n’a pas empêché le monde de tourner et les indignés d’hier, s’inquiéter des vacances d’aujourd’hui, en même temps qu’une nouvelle indignation, chassant l’autre, ils applaudissaient les frappes américaines sur d’autres fous de dieu et fous tout court de Boko Haram, tout ça en plein bronzage sur la Côte d’Azur !
Non seulement les lycéennes sont encore prisonnières, mais, séduits par l’appel des psychopathes de Syrie, cette fois, des jeunes gens de chez nous, nous filent sous le nez pour rejoindre le crime organisé !
Ce n’est pas la première fois qu’une affaire mondiale aux retentissements inouïs s'empare des gros titres, pour disparaître peu à peu, comme se dissolvant dans l’actualité ininterrompue et qui passe sans transition des crimes contre l’humanité, aux vents violents qui arrachent des tuiles dans le Brabant wallon et qui, heureusement, s’écrie Hakima Darhmouch, « n’a fait aucune victime ».

1mmoe.jpg

Évidemment, s’il fallait « s’inquiéter » des événements de Syrie, d'Israël, de la Palestine, de l’Irak, de la République centrafricaine, du Sud Soudan, de la République démocratique du Congo, en même temps, notre instinct de survie finirait par crier « stop » afin de ne pas friser la dépression nerveuse.
Mais, ne peut-on pas avoir une réflexion globale sur ces malheurs à répétition dans un monde où chacun d’entre nous devrait prendre sa part de responsabilité, sous peine de déchoir ?
Et d’abord, à quoi servent les milliards pour entretenir à grands frais l’Organisation des Nations Unies incapable de lever une armée pour clouer dans leur tombe quelques milliers d’illuminés qui courent les sables chauds dans des pick-up Toyota avec des armes volées à l’armée irakienne, elle-même abondamment pourvue par les surplus américains ?
Incapable de mettre Netanyahou au pas et rendre la liberté aux Gazaouis, incapable de retrouver les lycéennes enlevées et mariées de force à des assassins, incapable de clore le bec à Bachar el-Assad et aux timbrés qui veulent prendre sa place pour procéder à un autre carnage, celui des croyants d’un autre bord !
Mais dans quel monde vivons-nous, si l’ONU qui ne sert à rien poursuit son petit bonhomme de chemin en payant ses milliers de fonctionnaires inutiles, quelle est donc cette puissance accordée à des financiers avides qui vendent des armes à tout le monde, promettent la lune à chacun et finissent par affamer deux milliards et demi d’humains ?
L’empathie continue est un leurre, mais les paroles de nos chefs en démocratie le sont aussi.
Que les médias aient une part de responsabilité, forcément puisqu’il distille la connerie et la publicité imbécile, entre deux réflexions intelligentes. Comment voulez-vous que le citoyen moyen s’y retrouve ? Finalement, même la connerie est une affaire d’expert et quand les experts s’en mêlent, c’est fichu !
Comment vivre heureux dans tout ça ?

11 août 2014

L’addition, c’est pour qui ?

Et si les emprunts « toxiques » qui ont corrodé les systèmes financiers et précipité des millions de personnes dans la gêne n’avaient pas fini de ronger les comptes bancaires ?
Un événement pareil ne serait pas connu des fines rapières comme M. Étienne de Callataÿ ?
Est-ce possible ?
Ou alors, y aurait-il quelque part des secrets si monstrueux que personne ne les saurait dire ?
Pour sûr, ce genre d’emprunt qui prend la forme d'un produit structuré, c'est-à-dire composé de plusieurs briques, chacune étant changeante selon des conditions liées à l'évolution des marchés financiers, existe toujours dans les grands livres sous le boisseau. Le droit d'acheter ou de vendre un titre financier, lequel fait évoluer le taux du crédit selon, par exemple, la parité du franc suisse et de l'euro, est la base même du métier. Le tour de passe-passe est de mettre une boîte à la banque voisine, qui s’empresse de faire pareil à la suivante. Mais, on ne se débarrasse pas ainsi des boules puantes. Á la fin, on espère que quelqu’un de pas très connu boive la tasse.
Et, n’y a-t-il pas de plus parfaitement inconnu que le grand public ? Le tout sera de trouver dans le futur gouvernement un ministre des finances ayant l’oreille aussi complaisante aux banques que le fut Didier Reynders, et le tour sera joué.
Nous aurons l’honneur de sauver les banques une seconde fois.
Parce que, au train où ça va, de la première période très attractive, à la deuxième qui l’est moins, au sixième et au septième passage, personne n’en veut plus, les reventes deviennent impossibles. L’emprunt toxique l’est devenu tellement qu’on le sent venir. On est au stade ultime de l’arnaque très coûteuse pour le dernier souscripteur.
C’est le cas des Communes de Belgique qui croyaient faire de bonnes affaires et se retrouvent avec des taux d'intérêt pour certaines de 30 % à 40 % sur certains emprunts ! Au départ, en toute bonne foi les responsables communaux se sont laissés guidés dans leur choix par des banquiers abusés ou escrocs eux-mêmes qui les ont conseillés. L’appât du gain tout de même !... C’est un attrape-nigaud infaillible.
On n’en parle plus dans les journaux, mais certaines communes ont renégocié ces emprunts au prix fort et ne s’en sortent pas. Des contentieux existent déjà que les banques taisent et pour cause, c’est un secret d’État.

2defa.jpg

Une commune ne peut pas faire faillite. En Wallonie, un défaut de paiement serait comblé par l’autorité de tutelle, en l’occurrence la Région wallonne qui imposerait des mesures drastiques, comme des hausses d’impôts. Plutôt que de tomber dans une pareille conjoncture, certains bourgmestres ont procédé par des « ajustements d’impôts » qui sont en réalité des hausses, malheureusement les citoyens n’en retireront aucun bénéfice.
Ces emprunts toxiques reposaient sur un pari : que les taux restent stables. Par exemple, les taux d'intérêt à court terme sont souvent inférieurs aux taux à long terme.
En 2008 et avant, début de l’aventure, les bourgmestres ont spéculé sur les taux bas de l’époque. Le prix à payer était la part de risque, souvent mal appréhendée des élus. Tous pensaient obtenir des conditions avantageuses de façon durable, pour plus de marge de manœuvre budgétaire, à un moment où la Région leur donnait plus de responsabilités dans le cadre des lois actuelles.
Il n'y a pas de texte législatif sur la capacité de celui qui prend le contrat au nom de la collectivité de le comprendre. Si ce n’est qu’un élu doit se montrer prudent quand son acte engage ses concitoyens. Certaines communes ont des experts, d’autres pas. Il est vrai qu’au début de cette folie collective de l’argent facile, tous les économistes étaient d’accord que ce type d’engagement était une bonne affaire.
Il serait intéressant de retrouver les écrits et déclarations d’Etienne de Calataÿ de cette époque.
Maintenant savoir si votre commune est concernée ou pas, relève de l’opposition au Conseil. Plus la majorité est forte, plus il sera difficile à la minorité de mettre le nez dans les affaires de l’entité, sur le détail des échéances, de l’échelonnement des remboursements et des pourcentages de ceux-ci.
L'Etat est garant des prêts de Dexia, sauvé par lui de la faillite. Dexia représenterait deux tiers du marché des emprunts toxiques des communes. Trois des banques les plus impliquées dans ce scandale des emprunts toxiques ont été sauvées par leurs Etats : Dexia (franco-belge), la britannique RBS et l'allemande Depfa. Après avoir sauvé les responsables de la faillite, l'État vient au secours des collectivités locales, mais dans l’un et l’autre cas, c’est la population qui débourse. C’est-y pas de la belle pépite, le système capitaliste ?

10 août 2014

Des purs et des impurs !

De Saddam Husein à Mouammar Khadafi et Bachar-al-Assad, c’est une succession de personnages qui ont mené des peuples à des catastrophes et poussé à son paroxysme la manie des Occidentaux de croire que la démocratie made in USA pouvait s’importer comme un produit de la General Motor.
Erreur grossière des Américains qui a conduit jusqu’au dernier tyran du coin : Abou Bakr Al-Baghdadi, à se proclamer "calife". Chef de gang de l'EI, pratiquant le Coran pour en tirer profit comme d’autres vendent de la cocaïne dans le Bronx, bandit notoire et chef de bande d’assassins sans vergogne, c’est le nouvel avatar parmi les chefs de notre sinistre planète.
Ce nouveau calife se découvre à la lorgnette des satellites espions, comme les astronomes découvrent une comète.
Le coup d’envoi donné par les Bush, père et fils, jusqu’à la dernière intervention uniquement aérienne d’Obama n’ont été que des interventions malheureuses et inappropriées dans la complète ignorance des peuples. Ils ont bénéficié de la complicité d’américanolâtres d’Europe, fascinés de longue date par la puissance militaire américaine.
Plus qu’un calicot publicitaire sur la façade de l’ONU, il faut pour honorer les Droits de l’Homme, un consensus populaire. Si bien que nos grands responsables fédèrent les démocrates au nom du martyr des chrétiens d’Irak.
Ils ont procédé pareil pour le martyr des Gazaouis, sauf que les résultats ont dépassé leurs espérances et que les manifestations pour Gaza et forcément contre Israël prennent de l’ampleur.
Depuis, ils se méfient. Heureusement que l’Irak n’est pas la Cisjordanie. L’appréciation est bien connue des démocrates occidentaux, un Israélien vaut beaucoup plus qu’un Palestinien.
L’opinion populaire est un diesel, il faut du temps pour le chauffer, mais quand il est à point, il est difficile de l’arrêter. Il se trouve qu’elle n’est plus tout à fait d’accord.
Dans le Nord de l’Irak se joue une tragédie, certes, mais il s’en joue une autre d’une toute autre ampleur en Syrie et depuis plus de trois ans déjà. Comment se fait-il que les grands démocrates qui nous dirigent choisissent de s’intéresser à une tragédie plutôt qu’une autre ?
Quels sont les critères ? Le nombre de morts, les religions « amies » ou les religions « ennemies » ?... ou reculent-ils devant une situation géographique qui pourrait entraîner une guerre généralisée et incontrôlable ?

3hadabra.jpg

Je ne suis pas contre une intervention dont le but est de sauver des populations en grand danger, encore faut-il établir des priorités et des plans. Or l’ONU est comme l’UE, un bidule souvent incapable de passer de la théorie à la pratique. Ban Ki-moon constate un fait grave, Abou Bakr Al-Baghdadi est un voyou de la pire espèce, comme Bachar et comme tant d’autres. Le secrétaire de l’ONU menace, tempête s’indigne, comme il s’est indigné, a menacé et a tempêté contre Benjamin Netanyahou, et puis après, les grandes puissances ricanent. Quand ce n’est pas la Chine ou la Russie, ce sont les USA qui mettent un veto à une intervention.
La politique de Bush est directement impliquée dans le chaos actuel, comme la politique de l’ancienne URSS l’a été au départ du conflit afghan. Croit-on pouvoir exposer une nouvelle vitrine de nos démocraties dans des pays « qui en ont besoin », en les survolant et, éventuellement, en bombardant tel camp, en faveur de tel autre ?
La politique de Bush était exécrable, celle d’Obama ne vaut guère mieux.
Il est facile de l’interpréter dans les pays arabes, comme le pendant du soutien inconditionnel à Israël, espérons que ce ne sera pas le cas dans la traque du nouveau calife.
Les peuples ne se libèrent du joug des tyrans que par eux-mêmes. Le crime le plus abominable est encore celui que nous perpétrons tous les jours et qui consiste à vendre des armes d’États producteurs à États consommateurs, soit directement, soit indirectement par marchands d’armes et margoulins de la grosse finance. Les « bons » belligérants et les « mauvais » finissent toujours par s’approvisionner à la même source.
Qu’avons-nous vu en premier lieu, quand nous avons découvert la photo du nouveau calife prêchant ses conneries à des immatures exaltés ? La montre Rolex au poignet !
Ainsi l’argent n’a pas perdu ses droits : ce type avait une Rolex au poignet !
Voilà l’information qui va faire saliver plus d’un pour un deal avec un calife fortuné.
Abandonnons l’idée de nous présenter comme les parangons de la morale universelle, avec nos sales manies, nos fausses impressions et chez beaucoup, la volonté d’assassiner père et mère pour une poignée de dollars.
Accueillons ceux qui le demandent de ces pays en guerre tant que nous le pouvons, parachutons des vivres, ouvrons des succursales de médecins sans frontière, aidons les orphelins à survivre dans un monde sans loi, mais, de grâce, cessons cette bouffonnerie de prendre les Amerloques pour les gendarmes de la moralité universelle, parce qu’eux, comme nous, leur morale est aussi meurtrière que l’immoralité d’en face.

9 août 2014

Le flicage version Milquet.

La ministre de l’intérieur (jusqu’à la formation du gouvernement suivant) n’aura pas laissé un grand souvenir aux Amis de la Liberté, avec ses lois liberticides. Une de ces dernières manifestations aura été de s’enthousiasmer sur l’autorisation d’ouvrir des dossiers sur des dénonciations de citoyens par d’autres citoyens, sans que l’on sache les motivations de ces derniers et s’ils sont meilleurs Belges que les autres.
Cette manière qu’à Joëlle Milquet de rencontrer le point de vue des citoyens dont les médias et ses services auront contribué d’animer les peurs, est proprement scandaleuse.
Avec elle, ce pays passablement déjà fiché est devenu proprement invivable, tant on oppose des filtres « sécurisant » entre la réalité et la réalité rêvée de l’insécurité de la ministre. Chaque nouvelle contrainte en dit long sur la manière dont ce gouvernement en affaires courantes compte pour rien la liberté individuelle, en flattant la lâcheté ambiante.
Que des fonctionnaires des finances soient autorisés à dépouiller les dénonciations sur des triches éventuelles du fisc et de la législation du travail, sans que n’apparaisse nulle part le nom du dénonciateur, fait penser à une autre époque dont la sanction était le camp de concentration.
Déjà un point commun avec 40-45, les facteurs ploient sous le courrier dénonciateur. On a changé d’époques, pas des gens. Il sera laissé dorénavant aux fonctionnaires des finances le pouvoir de poursuivre ou de ne pas poursuivre un fraudeur du fisc, lors du dépouillement du courrier anonyme. Aucune sanction n’est prévue pour un dénonciateur abusif qui a trouvé ce moyen commode pour nuire à autrui.
Il fut un temps où seule la police pouvait d’initiative transmettre une infraction au Parquet qui donnait ou ne donnait pas une suite à l’infraction.
Depuis longtemps, c’est terminé pour le roulage des véhicules dont les propriétaires reçoivent des PV à payer sans que cela passe par une décision de justice. On voit où cela nous mène : à une cascade de PV contre laquelle aucune défense n’est possible, sinon entreprendre des démarches qui ne vous exonère pas de payer l’amende.
Au cours de sa déjà longue vie, l’État a toujours été à la base d’une censure et du respect d’une morale conservatrice, souvent rétrograde. Mais jamais encore il n’a aussi fortement imposé ses règles et sa morale à l’ensemble des citoyens. C’est qu’il dispose aujourd’hui bien plus d’informations pour tout contrôle, qu’il n’en avait au temps passé de la police des garnis.
Joëlle Milquet se flatte d’être à la pointe de l’informatique pour le tri de ce qu’elle considère être « les bons citoyens » et les mauvais.
Cette tâche sera aussi celle des polices locales dans ses nouvelles possibilités de juger des mœurs des citoyens dans la rue en estimant que des comportements (généralement des hommes) seront « interdits » ou « autorisés » selon les critères des lois Milquet sur le harcèlement.
Comme si les harceleurs intempestifs rudoyant ou apostrophant grossièrement des passantes n’étaient pas déjà susceptibles de tomber sous le coup des lois. Comme si ces harcèlements seront du jour au lendemain rendus impossibles dans les entreprises où se situent depuis toujours le plus gros scandale d’une autorité entrepreneuriale pesant sur les personnels féminins.
Avec ces lois apparemment bénéfiques aux femmes, les jeunes, garçons et filles,
vont avoir les pires difficultés à se rencontrer et à se toucher ne serait-ce que du bout des doigts, comme c’est déjà le cas aux États-Unis où dans certaines villes, il est devenu dangereux pour les hommes d’emprunter un ascenseur dans lequel est déjà une femme seule !
Le comble, c’est que Joëlle Milquet se mobilise pour de bonnes causes qu’elle ne défend pas bien, desservant même par son zèle, la cause des femmes. On pense ici à toutes les victimes résignées de la loi coranique qui les rend à jamais inférieures à l’homme, dans des pays comme la Belgique, avec une ministre de l’intérieur qui n’ose pas prendre ses responsabilités vis-à-vis des fureurs intégristes de certains exaltés, sous prétexte du respect des religions.

3qtnx.jpg

Nous allons enfin être débarrassés au Fédéral de cette femme rendue redoutable par son zèle imbécile, pondeuse des lois qui heureusement par leur nombre seront pour la plupart aussi vite oubliées que promulguées.
Néanmoins, sait-on jamais, cet État déjà si peu démocratique pourrait basculer dans une forme de « dictature éclairée » (On n’en est pas loin.) sous l’autorité d’un gouvernement du genre que le Suédois nous concocte avec son complice Peeters. Un régime dans lequel même les enfoirés angéliques qui « n’ont rien à se reprocher » pourraient déchanter dans des fichiers avec des photos anthropométriques, où même leurs tronches très neutres et très distinguées passeront pour des copies de la gueule de Dutroux, sur les photomatons de la judiciaire.

8 août 2014

Le Financier du Suédois.

Ce serait un bon titre d’un roman policier de Simenon.
Il y a de l’ambiance, du sang et des manœuvres, mais justement là où l’histoire diffère, elle tient dans l’action elle-même. Le Suédois ventile, disperse façon puzzle (Audiard), mais ne tue pas. La férocité au colt 45, ce n’est pas son genre. Parmi les truands de la politique, c’est l’avocat qui a de l’éducation. À côté de lui, Happart, c’est le portier de la salle de jeux, Mon Mons le client « spécial ».
Le scoop :
Chouchou RTL, Etienne de Callataÿ serait un possible ministre MR des finances, de la coalition kamikaze.
La lutte :
Si une telle éventualité se confirme, le match entre le Suédois et Reynders à l’intérieur du MR se conclura par le KO de l’ex Liégeois, à moins que sur les conseils de Louis Michel, le Suédois ne réussisse à caser Reynders à la Commission Junker, ce qui ne ferait qu’une victoire au point, mais raisonnée.
Le pitch :
Le Suédois n’est pas ballot. Il sait bien avec le retard qu’on a pris que « notre » commissaire n’aura qu’un strapontin, puisque les emplois principaux auront déjà été attribués par Junker.
Il en va ainsi des grands carriéristes. Après avoir tout fait, il arrive un moment où ils se voient revenus à la case départ. Ainsi Didier a débuté « chef de gare » sous la férule de Jean Gol, il pourrait très bien devenir Commissaire à l’aide au développement. Il n’y a pas de honte, c’est comme ça qu’un de ses autres ennemis intimes s’est fait du blé à l’Europe (le père du Suédois). Il sait tout faire Didier et il aura tout fait… sauf bourgmestre de Liège !

3ltl.JPG

Reste que lorsqu’on voit les enjeux, la situation économique dans laquelle le PS et le MR nous ont plongé depuis le début de ce troisième millénaire, leur incapacité à trouver autre chose que des replâtrages sur replâtrages de l’économie, savoir que le plus clair des négociations entre Peeters, De Wever et Michel tourne autour des emplois de leurs créatures dans le futur gouvernement, on se dit que ces gens ne sont pas sérieux.
Et si cela se confirme que c’est l’économiste en chef à la Banque Degroof et conférencier à l’UCL qui prend les Finances, on peut dire que question d’orthodoxie capitaliste avec le parangon du conservatisme en matière financière, le banquier Etienne de Callataÿ, on aura vraiment touché le fond du conformisme.
Ce qui ne veut pas dire que l’homme restera inactif. Au contraire, s’il est le chouchou de RTL, il l’est aussi des clubs, des banques et des organisations patronales, ce n’est pas pour rien. C’est le genre de type qui n’ayant rien à perdre dans la politique, puisqu’il y débute à plus de cinquante ans, pourrait tenter un gros coup d’assainissement des finances sans évidemment toucher aux émoluments, arrhes et royalties de nos nombreux ministres et officiants de nos cinq gouvernements, mais par contre poursuivre la saignée sociale commencée par Di Rupo, là on pourrait voir des choses étonnantes.
La question est de doser la puissance du pied au cul que recevra la population, juste pour qu’elle ne fasse que grogner, à la rigueur se rassembler un peu, rameuter les chefs syndicalistes, puis rentrer dans sa niche afin de panser ses plaies et régler la facture.
Ce dosage là, c’est un métier.
Di Rupo et Reynders étaient des artistes dans le genre. On se rappelle comment l’un et l’autre récupéraient l’opinion publique après que leurs provocations eussent poussé des travailleurs et des chômeurs à des extrémités regrettables et aussitôt exploitées par la presse et les télés, comme les prémices d’une insurrection insupportable pour les gens !
L’interview du pas de porte, bien des « journalistes » de RTL vous le diront, c’était leur coup de génie.
– Ils vous ont cassé un carreau, madame, que pensez-vous des manifestants ?
– Dites bien à RTL, Monsieur Christophe Giltay, que ce sont des voyous qui ont fait ça.
Callataÿ saura-t-il y faire ? Aura-t-il la patte de l’assainisseur ?
C’est là toute la question.

7 août 2014

Des QI comme du reste…

Le dernier film de Luc Besson « Lucy » fait un carton aux USA. Le cinéaste en revient à d’anciennes théories sur les capacités du cerveau selon lesquelles nous n’utiliserions que 10 % de son potentiel.
C’est bien dans le caractère de l’homme de s’imaginer plus riche en neurones qu’on ne pense. On se demande même, en voyant la situation dans le monde, les affrontements guerriers, ces imbéciles courses à la prospérité personnelle au détriment des autres, si l’homme moderne dispose de 10 % de ses capacités intellectuelles, 5 % seraient bien suffisants.
À vrai dire, de l’homme de la rue, au brillant professeur de Berkeley, chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et cela dans la complète incertitude sur les capacités supérieures ou inférieures du professeur de Berkeley à l’homme de la rue.
Et c’est ce qu’il y a de plus troublant dans les capacités du cerveau. Il n’y a pas une seule forme d’intelligence à partir de laquelle s’établit une hiérarchie, mais des formes d’intelligence. Ce qu’on distingue dans le cursus couronné par un diplôme, c’est la capacité d’adaptation de l’individu au terrain sur lequel il se présente.
Autrement dit, on juge l’aptitude, pas l’intelligence.
La codification de l’intelligence dans des canaux professionnels n’est qu’une commodité pour ranger les humains dans des hiérarchies et des capacités supposées. C’est, en quelque sorte, une justification péremptoire des salaires, afin de clore aussi vite que possible, la contestation.
Si l’apprentissage, c’est-à-dire la capacité d’adaptation à une discipline relève d’une certaine forme d’intelligence, elle ne peut en aucun cas se substituer à toutes les autres et toucher à l’universel. C’est, du point de vue pratique, une manière de construire une société hiérarchisée de capacités supposées, les unes ayant été décrétées « supérieures » aux autres, sans mesure réelle, sans contrôle externe et par des règles arbitraires.
Cela veut dire que pour vivre dans une paix sociale relative, nous avons adopté un code à l’usage dans un lieu déterminé.
De l’usage de ce code, il appert qu’il vaut mieux entrer dans un apprentissage intellectuel que manuel, le travail du premier étant mieux rémunéré et mieux considéré que le second. Bien que certains métiers manuels requièrent un plus long et difficile apprentissage que le premier, sans oublier que neuf fois sur dix, la pénibilité est plus grande. Il y aurait même un rapport entre la pénibilité et le salaire. En effet, ce sont les métiers les plus pénibles qui sont en général les plus mal payés. Ces bizarreries sont consécutives à ce code hiérarchique contributif à la société telle qu’elle est aujourd’hui.

2abc.jpg

Le défaut tient dans l’interprétation des intellectuels de leurs surcapacités aux autres catégories. Tel aura tendance à sous-estimer – même s’il s’en défend – ceux qui n’auront pas la maîtrise de son jargon. Un autre aura l’impression que sa richesse de vocabulaire est le fait d’une capacité intellectuelle plus grande, etc.
Tout s’inverse et se remet en question dans un schéma inhabituel, lorsque la société bascule à la suite d’un séisme, d’une guerre ou de tout autre facteur de première grandeur la modifiant.
Le côté manuel inventif prend parfois le dessus et montre une forme d’intelligence supérieure à celle qui portait auparavant cet attribut.
Les classifications tant du niveau social que du niveau salarial par diplôme et hiérarchisation des métiers sont donc des moyens artificiels déduisant à tort des niveaux de capacité et d’intelligence ne reposant que sur des conventions.
Il faut rester prudent en la matière. En tout état des cadres, des salaires et des diplômes, on finit toujours par être le sot d’un autre, dès lors qu’on s’imaginait apriori lui être supérieur.

6 août 2014

Hypostase à saint symphorien

C’est idiot, malgré la période estivale qui pourrait s’étirer une bonne quinzaine, je pense, aux efforts du Suédois à mettre avec Peeters la nouvelle chaloupe à la mer, à la rentrée.
Et, curieusement, ce n’est pas du côté du futur gouvernement que je me penche, mais du côté de l’opposition socialiste avec un leader qui se sera tellement compromis avec la droite, que je me demande de quelle manière, il va montrer sa différence ?
Car, qu’il le veuille ou non, ce sur quoi était bâti le socialisme a été « massacré » par le nouveau concept socialo-libéral.
Plus de lutte de classes, plus de discussions sur l’étatisation de l’énergie, des transports, de la poste, de l’eau, etc. d’accord, mais remplacés par quoi ? Le peuple n’a-t-il pas besoin d’une utopie pour survivre ? Cette utopie serait remplacée par quoi : les banques, le redressement de l’économie par le profit privé, la rigueur pour les gens et la belle constance salariale des députés et des ministres… le culte du « Moi » par ceux qui en ont les moyens ?
Si Di Rupo croit faire de l’opposition au Suédois avec ce qu’il nous a montré depuis deux ans, Anne Poutrain peut revoir sa copie. Animée par un syllogisme simple « je vis bien, parce que je suis socialiste, donc tous les socialistes vivent bien », avec ça, elle n’ira pas loin non plus.
Les socialistes doivent une fière chandelle à la médiocrité de l’extrême droite en Wallonie. Sans quoi, nous serions dans la position de François Hollande et du PS de la rue Solferino.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais la gauche se maintient en Wallonie grâce à l’absence d’une Marine Le Pen bis, mais aussi grâce au suffrage obligatoire et à la résignation des gens qui votent PS, avec le fatalisme du travailleur licencié qui preste son préavis.
Il n’y a pas de majorité autre que celle que propose le Suédois et Kris Peeters. Non pas que le PS ne se serait pas résigné à participer au gouvernement des droites, mais les propos nationalistes flamands de Bart De Wever effraient le royaliste sourcilleux qu’est Di Rupo.

2psa.jpg

Le point de vue économique de la droite libérale est le même que celui de la gauche socialiste. Ils croient en la pérennité monolithique du capitalisme actuel. Ensemble, ils sont d’accord d’en assumer les contraintes et les conséquences. Les petites différences tiennent dans un social d’apparence. Le PS tient par-dessus tout à faire semblant. L’histoire des chômeurs hors-circuit a coûté deux points à Di Rupo. Associé à un gouvernement de droite, il faudrait à chaque fois un jeu de rôles avec le Suédois ou Kris Peeters. Un exemple grossier : le premier ministre CD&V réclame deux sauts d’index ou la pension à 67 ans. Onkelinx ou Di Rupo ministre du travail intervient, tempête et menace de quitter le gouvernement. Kris Peeters ramène l’effort à un saut d’index et à la retraite à 66 ans. Le PS crie victoire. Chacun y trouve son compte et le tour est joué.
Le risque est que l’électeur moyen, pourtant lent d’esprit, s’aperçoive qu’on le prend pour un imbécile. Alors, le dégoût s’aggraverait et s’installerait. Le slogan « tous pourris » fleurirait davantage. Il n’y a que deux ou trois guignols sans talent de l’extrême droite qui tireraient les marrons du feu.
Pourquoi pas l’extrême gauche ?
Parce que la haine du PS s’est portée sur sa gauche plutôt que sur sa droite ! Et que cela a payé. Les gens ne croient plus en une autre économie que libérale. Ils sont matraqués par la politique atlantiste. Ils ont rallié les théories américaines sur l’économie et même sur la façon de faire de la politique. Il paraît que les démocrates sont de gauche !
Reste donc le monarchisme exacerbé de Di Rupo, sa violente adhésion à la Belgique de 1831. Là aussi, c’est l’abandon de l’Internationalisme et la fin de la préférence du parti pour la République. L’incompatibilité de cohabitation avec De Wever n’est pas son conservatisme, bien au contraire, mais son confédéralisme, en attendant le souverainisme.
Di Rupo prétend que le divorce belge est inscrit noir sur blanc dans les statuts de la N-VA, il est bien écrit « lutte des clases » dans ceux du PS !
Le drame réel aujourd’hui, est l’absence d’une vraie gauche. Il en existe bien les fondements au PTB et au MG, et même en grattant dans les strates, les survivants du PC. Un dans l’autre, ça ne va pas chercher une majorité. Le PS en est à peine incommodé.
Pour ceux qui ont le sentiment qu’on leur a volé la gauche, une seule possibilité, tenir en défendant une autre vision du monde, avec l’espoir que les électeurs se ressaisissent avant d’être maltraité par un pouvoir sans réponse aux dérives économiques.

5 août 2014

Ah ! les commémos…

Ramdam à Liège, des flics partout, énervés et une population intimidée, poussée et repoussée, des files de voitures d’un côté et des voiries complètement désertes de l’autre.
Tout ça pour les notables en beau costume et leurs dames en chapeau et bas de soie. Demeyer les a mis sous la protection de ses rudes cavaliers, les roubignolles coincées sur les selles des motos, des brassardisés aux coins de rue, interdisant l’usage des chemins habituels, les brigadières au gros colt pendant entre leurs jambes comme des sexes, etc. Une répétition pour une prise de pouvoir future, quand la démocratie ne suffira plus à calmer les mécontents.
Tout pour qu’on se souvienne d’un 4 août ! La mémoire des millions de mort est figée sur des monuments, qu’on oublie l’inauguration terminée, le 4 août 2014, le jour de la revanche ! La commémo dure un jour. Alors, on met le paquet.
Celui de Cointe, ignoré des services d’entretien de la Ville de Liège pendant cinquante ans, squatté par des clodos, tagué par des ados, quasiment abandonné, sort de sa longue agonie pour une ultime commémo. Les auxiliaires de surface qui se mettent en branle pour le toiletter, le bichonner, jeter à la hâte des voiles prudents sur ses meurtrissures irréparables, pensent que ce sera le dernier.
Honore-t-on encore les soldats d’Alexandre et de Darius III, morts à la plus célèbre des batailles, celle qui allait fédérer l’Europe et l’unir d’un seul tenant à l’Orient ?
Quant aux nôtres, les éminents viennent rendre hommage, tralala et clairons, les poitrines barrées du grand cordon ombilical des ploutocraties d’argent.
C’est en 1914 qu’il fallait faire attention à ne pas sacrifier une génération. Ceux qui sont sous des croix aujourd’hui, il fallait les rassurer, les sécuriser, au lieu de les habiller pour la boucherie, dans des assauts commandés par les états-majors.
Qu’est-ce que ça peut foutre à tous ces malheureux disparus dans la fleur de l’âge, la reconnaissance des pépères qui ont réussi dans la politique ?
Tous les discours tournent autour du thème « plus jamais ça ». Ils veulent dire dans leur langage : toutes les guerres sont des conneries. Ils le reconnaissent dans des discours, au bout des phrases impeccables, des sursauts indignés. Malheureusement, c’est après. C’est toujours après qu’on s’aperçoit qu’on a fait le con ! Cent ans après, on en est sûr ! Youpi, l’Allemagne est de notre côté. Le fou est bien mort. Quant à savoir si un jour prochain, il n’y aura pas un autre fou, on n’en sait rien. Ce ne sont pas les fous qui manquent, en Israël, en Syrie, en Libye, même à Moscou…
Les prédécesseurs des orateurs d’aujourd’hui adoraient ou haïssaient notre fou bien européen. Ceux de 14 avaient les leurs aussi, l’archiduc, l’empereur, et quelques autres, sans compter les généraux français qui dépeuplaient la France sur le Chemin des Dames.
Il fallait un comique pour détendre l’atmosphère. Ce sublime imbécile de Di Rupo, cet hoplite parfaitement militarisé pour la circonstance, eut son succès avec ce lapsus « Mons à la place de Liège », sous-entendant que Liège est une sous-merde en comparaison de sa petite merveille !

391_po0.jpg

Il y avait là sur l’esplanade, une fameuse brochette de hauts responsables, de ces dignitaires à la dignité infinie, de ces élus nommés plutôt dix fois qu’une, « gravés à jamais dans le cœur des peuples », dirait un patriote au bord de l’émotion nerveuse. De ces Mathilde et de ces Kate perchées sur des échasses pour regarder les choses d’en haut, ainsi les être paraissent plus petits. Elles suivaient leur militaire d’époux, avec la commisération amusée d’un héron qui attrape une grenouille par la peau du dos.
Eh ! bien… merci. On ne s’est jamais tant battus, massacrés, ces temps-ci. En Europe, oui madame, en Afrique, en Orient, en Amérique du Sud, oui, partout… le dernier délire pas plus tard qu’hier, des enfoirés venus d’Israël ont bombardé une école de l’ONU à Gaza.
Il y a de quoi faire se retourner les Poilus dans leur tombe.
Ils auraient mieux fait de foutre le camp, les Poilus de 14, comme Ceux de Craon, plutôt que finir au Hartmannswillerkopf ou au fort de Loncin, pauvres types à qui on prenait déjà tout avant la guerre, sauf la vie et c’est ce qui fut fait et bien fait de 14 à 18 et de 40 à 45, sauf qu’à la dernière, ce sont les civils qui ont pris le plus. Exactement ce que fait Tsahal à Gaza en 2014. Les assassins se modernisent, s’équipent, s’inspirent des anciennes horreurs pour faire du neuf. Vous pensez, cent ans d’expérience dans le crime organisé.
Il n’y a pas honte à foutre le camp, jamais, devant les conneries homicides.
En 1920, Anatole France le disait déjà « on croit mourir pour la patrie et on meurt pour les industriels ».
Je n’ai pas envie du tout de mourir pour Paul Frères ou Fortis. Je mourrai bien tout seul, sans leur recommandation, trop de monde déjà sous les dalles. De toute manière, je mourrai inconnu comme le Soldat tiré au sort, et sans doute d’une « sale » maladie, si ça peut leur convenir ; mais pas comme Lui !...
Le plateau de Cointe était sécurisé un max, dame, quand on a tant de morts sur la conscience ! Vous remarquerez, les réserves de viande n’étaient pas là. On dirait que la barbaque n’intéresse que pourrie, chez ces gens-là.

4 août 2014

Maître Tantpis et Dr Folamour.

Encore une bonne quinzaine de jours avant de revoir nos experts qui reviennent en faisant la gueule, au souvenir des lieux de bronzage abandonnés.
Les discours sont connus d’avance. Les gens ne font pas assez d’efforts. Par rapport à quoi ? Par rapport à qui ?... eux, ce ne sont pas les gens. Ils spéculent sur notre devenir et ils le trouvent bien sombre à cause de notre mauvaise volonté.
La moindre parcelle de bon sens voudrait qu’on repense l’économie. Elle n’est pas faite pour enrichir une minorité, mais pour la population. Des faits constatés, il ressort que l’économie ne correspond pas au rôle qu’elle devrait avoir. Certains veulent la modifier, voire la casser, s’il n’y a pas moyen de l’humaniser.
C’est mon point de vue et je ne suis pas le seul. Mais nos économistes et nos politiques restent persuadés que c’est impossible. Ils n’essaient pas. Ce n’est pas une démarche saine. Ce sont des pragmatiques, parce que ça les arrange.
On en était là avant les vacances, en septembre ce sera la même chanson.
Kris Peeters et le Suédois voient bien que l’économie ne part pas en vacances. Ils sont pour le capitalisme « tel qu’il est sans rien changer », par évidence. Leur fatalisme se passe bien, belle maison, belle bagnole, enfants choyés, belles études, tout quoi. De ce point de vue, leur pragmatisme est payant.
Ils fignolent leurs baratins pour la rentrée : douche froide et coup de bambou.
« Attendez-vous à savoir » disait Geneviève Tabouis au siècle dernier. La reprise n’aura pas lieu. Incapable d’inverser la courbe du chômage, on manipulera celle-ci en tentant de l’exorciser par contraction administrative. En expulsant les chômeurs par différents artifices, ce faisant, on accélérera le paupérisme qui va se généraliser à toutes les régions du pays.
Hé oui ! l’exercice du capitalisme tel qu’en lui-même, rend les politiques malhonnêtes.
Investissement, consommation, exportation, dépense publique, la panne généralisée des moteurs se mettra sur le compte de l’Europe qui pousse à la déflation et au marasme.
Le Suédois et Reynders font du home-trainer économique. Ils pédalent beaucoup, font des annonces, en réalité, ce sont les rois du surplace. La muscu MR, c’est de la gonflette d’athlète en salle.
Rien n’est changé depuis la crise de 2008. Les mécènes qui paient les acteurs du mini drame ne veulent pas qu’on comprenne !
Dans toute catastrophe annoncée, il y a toujours ceux qui en profitent : les grosse fortunes, les banquiers… les politiques au plus haut niveau de l’Etat, et ceux qui trinquent.

1etoilll.jpg

Le sphinx de Mons a fait croire qu’on allait s’accrocher au bon wagon de la croissance mondiale grâce aux efforts de compétitivité. Cette croissance des économies s’est révélée peu dynamique, même les grands émergents ont montré des signes de ralentissement, comme la Chine, une croissance américaine modeste (2,3 % en 2012, 2,2 % en 2013) au prix d’un endettement accru et grâce à la planche à dollars !
Avec une hausse de 1,1 % du PIB de la zone euro (FMI), rien ne marche comme prévu en Europe, sauf en Angleterre, mais les 3 % du PIB prévu cette année sont le résultat de l’effondrement du système social et des salaires, avant tout. La misère british, c’est pas du pipo.
Manque de compétitivité, demande intérieure faible, qu’il s’agisse de la consommation ou de l’investissement des entreprises, le système économique « irremplaçable » n’a pas fini de faire des dégâts.
En France, ils ont trouvé une « chouette » idée : «Nous devons nous désintoxiquer de la dépense publique». Pareil en Belgique, sauf que chez nous et chez eux on ne fera rien. Nous cumulons les doublons, les chinoiseries administratives, les gouvernements (nous en avons cinq !). La première mesure dans l’installation de la Région Wallonne et dans Wallonie-Bruxelles a été de dédoubler les présidences !
Barroso, un pion de droite, disparaît. Junker, un pion des CDU/CSU, le remplace. Le croirait-on ? Les bronzés qui nous reviennent par petites vagues sont gonflés d’optimisme, en raison des perspectives de ce remplacement ! À force de jouer avec des baudruches sur les plages, ils pensent poursuivre dans les bureaux d’RTL et d’ailleurs. Certes, ils sont payés pour et ils le feront. Heureusement que les studios, en principe, n’ont pas de fenêtre, ainsi ils continueront à ne pas voir ce qui se passe dehors.
Dans le fond, plutôt que d’emmerder le monde avec ces bêtises que personne ne conteste, mais dont tout le monde se fout, j’aurais mieux fait de parler de la nouvelle mode qui consiste à montrer ses fesses sur les plages, mais aussi dans tous les endroits publics. Les femmes qui ont un beau cul, ont de l’avenir. C’est toujours ça !...
– Dis, chérie, montre-moi ton cul ?
– Pourquoi maintenant, tu le vois tous les soirs !
– C’est pour une étude. Je voudrais connaître ton popotentiel.

3 août 2014

Des pots et des fleurs.

Le phénomène est connu : depuis que l’intelligence est mise en pot à l’université, elle prévaut sur toute autre. Ce n’est pas que les universitaires soient moins intelligents ou plus intelligents, il y a pléthore d’intellectuels et il faut bien une hiérarchie dont la fonction est de limiter les appétits. Notre Siècle des Lumières réduit le potentiel à 5 watts par personne. Les chercheurs sont plus à la recherche d’un emploi qu’à la recherche du fil à couper le beurre.
La seule alternative de celui « qui a fait des études », c’est d’attendre qu’un ancien se lance dans autre chose ou qu’il meure.
Quoiqu’en ait pu dire de l’accès aux grandes écoles, la spécialiste du four à micro-pensées madame Laanan (PS), les enfants du peuple en sont largement exclus. Heureusement diront certains. Ainsi, ils gardent fraîcheur, honnêteté et imagination.
Sauf que le cache-misère du diplômé sert de prétexte à l’exclusion et limitation, dans la rude sélection pour l’emploi.
La physionomie de la chambre et du sénat, corroborée par le dépôt en 2013 des listes de mandats, publiées au Moniteur belge du 14 août de la même année, montre le déséquilibre de la représentation nationale. Le gros de la troupe est le produit d’une classe sociale élevée, avec une prédominance des métiers de Droit et notamment d’avocats.
L’accaparement du pouvoir est manifeste. La spécialisation du grade universitaire est inquiétante pour l’avenir de notre balbutiante démocratie.
Si l’on ajoute l’omniprésence des têtes de partis, on a les ingrédients d’une sclérose progressive des formes de pouvoir par leur rassemblement dans quelques spécialisations. Ce qui est loin d’être rassurant, quand on voit dans quelle impasse économique, ces super-doués ont conduit la population !
L’activité politique est un métier à part entière, que l’on n’exerce plus en appoint d’une profession principale. C’est souvent l’inverse, on garde des liens avec un cabinet d’avocat pour de multiples raisons, l’intérêt financier et un carnet d’adresses bien fourni restent les principales. Quant à la haute administration, c’est encore mieux, on peut y retourner en cas d’échec politique, comme si on y avait évolué en y étant resté.
Autrement dit, les politiciens ne vivent plus pour la politique, mais de la politique. Cette évolution est allée de pair avec une augmentation constante du niveau d’instruction.

1kksy.jpg

Le choix dans les chefs de cabinet des ministres, est un signe des tendances à l’élitisme.
Ainsi l’exemple de Paul Magnette qui a choisi Anne Poutrain, cheffe de son cabinet. Après avoir entendu les discours de l’homme politique sur le cumul des mandats, cela ne manque pas de piquant. Outre Magnette lui-même cumulard, la dame est une cumularde extraordinaire : vice-présidente du conseil d'administration de la RTBF ; administratrice de la SPAQuE (prévention, élimination, traitement et valorisation des déchets ; administratrice de FONSOC (asbl du Ps) ; directrice /administratrice de l’Institut Emile Vandervelde ; administratrice de la Régie Média Belge RMB ; administratrice déléguée de la Fondation Aril Lombart ; conseillère particulière de Di Rupo (là on comprend que Magnette va être tenu à l’œil), etc. On se demande où elle trouve le temps de s’envoyer en l’air comme n’importe qui ?
On comprend le désintérêt du peuple pour la chose publique. Celle-ci pourtant est essentielle à la vie démocratique d’un pays. Quand le citoyen en est exclu ou s’en désintéresse, cette vie se sclérose, on assiste à une véritable entéléchie (chimère, idée confuse) du pouvoir.
La médiatisation et la personnalisation de la politique font le reste.
Déboussolés, orphelins d’idées simples et précises, incapables de suivre les méandres universitaires dans les pots de fleurs de nos Alma Mater, les citoyens se volatilisent dans des partis d’un jour dont certains finissent par émerger et se hisser au niveau des anciens.
Le plus bel exemple, la N-VA, « ethnolinguistiques », communautaires, réactionnaires et… confédéralistes en attendant le souverainisme ?
C’est justement sous la pression des cerveaux de l’ombre, comme Anne Poutrain, au parti socialiste, qu’on a modifié la stratégie de recrutement, chaque électeur est devenu une cible potentielle. Di Rupo parle épicier avec les épiciers et jargonne le parler des banques avec les CEO du fric.
Avant, on avait l’ordalie, maintenant on a les avocats.
Il ne manque plus qu’une ultime invention : celle d’un robot dont l’intelligence, officiellement reconnue, serait supérieure à celui des fleurs en pot !
On voit d’ici les Harvard et les Berkeley de chez nous, à la file au FOREM et Di Rupo remplacé au Bureau du PS, par un Robot chantant l’Internationale avec la voix de Pavarotti !

2 août 2014

Reynders : suite de carrière difficile !

Mauvais signe pour le formateur Charles Michel, dit le Suédois, Reynders ne croit plus aux chances du MR de former un nouveau gouvernement avec Kris Peeters (CD&V). Il voudrait quitter le navire et pose sa candidature à l’emploi de commissaire européen.
La carrière de Reynders est bluffante. Il n’a jamais quitté un emploi sans la perspective d’en avoir un autre plus rémunérateur. Jean Gol, le tremplin commun à Louis Michel et lui, a été le premier étage de la fusée, des deux compères qui, entre parenthèse, n’ont jamais pu se sentir. Ils se font du blé depuis vingt ans, en semant de peaux de bananes, le parcours de l’autre.
On ne peut pas dénier un sens des bonnes décisions de carrière à prendre à cet avocat au départ et qui a très peu plaidé, s’il l’a jamais fait, avant d’entrer dans la carrière des grands commis de l’État. Sa décision de quitter Liège, où il a perdu tout espoir de devenir bourgmestre, procède du même calcul que Laurette Onkelinx qui a quitté Seraing presque en même temps. Trouver un point de chute plus central, c’est-à-dire Bruxelles, Liège ayant beaucoup perdu tant du point de vue libéral que du point de vue socialiste, a été l’objectif de ces deux bêtes politiques.
Laurette Onkelinx semble avoir mieux réussi dans ses nouvelles fonctions dans la capitale que Reynders, qui voit son emploi de ministre des affaires étrangères au gouvernement intérimaire Di Rupo arriver à son terme.
Bien sûr, l’adroit m’as-tu-vu peut espérer entrer dans le gouvernement du Suédois, sa demande de passer à la caisse de l’Europe, n’est pas que le désir d’améliorer ses actifs, elle est aussi la conséquence des craintes que Reynders peut avoir légitimement de se mouiller dans une aventure qui comporte des risques. Ceux-ci pourraient porter atteinte à sa carrière, jusqu’ici faite de petits paliers ascensionnels de plus en plus fructueux..
Déjà le Suédois et Kris Peeters avant même de signer avec De Wever un accord de gouvernement, devront aborder la question du survol de Bruxelles par les avions d’un aéroport qui, sans cesse revendiqué par les pointus, est uniquement flamand au sol, mais francophone dans les airs ! Le ministre N-VA Geert Bourgeois avait déjà fait savoir que le gouvernement flamand pourrait invoquer un conflit d'intérêts au cas où les francophones du gouvernement fédéral refuseraient la concertation. Le jugement du tribunal allant dans le sens des riverains bruxellois va évidemment compliquer les choses. C’était entendu, on se concentrerait sur l’économique et abandonnerait le communautaire dans le futur gouvernement. C’est raté.
Reynders est dubitatif. Il recrute désormais sa clientèle à Uccle et doit être prudent dans les prochaines semaines. Alors, commissaire européen serait l’idéal pour la suite, au vu des emmerdes qui s’annoncent au Fédéral !

1nki.jpg

Elio Di Rupo s’amuse. Il connaît l’envie de l’autre de fuir le Suédois. Il n’a jamais tant apprécié son emploi bien payé de premier ministre qui consiste à faire de la seule figuration. Le nom retenu par les partenaires de la coalition suédoise ne sera manifestement pas connu avant la mi-août quand les co-formateurs entameront la deuxième phase des négociations, qui associera les quatre partis. On entend d’ici les reproches du Suédois à Didier d’Uccle.
– Qu’est-ce que j’entends, tu veux te débiner de tes obligations au MR ?
– Je la sens pas ton affaire. C’est trop casse-gueule. J’ai des frais, moi, une famille, des enfants à nourrir. Pourquoi tu crois que je fais de la politique ?
On ne vous dit pas la tête du Suédois qui joue son va-tout de président du MR dans cette affaire.
Aussi, le Suédois laisse courir les noms de trois candidats : Marianne Thyssen (CD&V), Didier Reynders (MR) et Karel De Gucht (Open Vld).
N’osant pas dire carrément à Reynders que si le MR boit la tasse, comme c’est probable dans les prochains mois, il aimerait bien que Reynders en boive une partie, aussi l’idée du Suédois serait de s'en remettre au jugement du futur président de la Commission. Junker ne cache pas sa préférence pour des listes de candidats, plutôt qu'une personnalité unique. La difficulté de Junker est de présider les Commissions paritairement équilibrées entre hommes et femmes. Aussi, Reynders craint que cette nouvelle manœuvre du Suédois laisse le champ libre à Junker qui choisirait Marianne Thyssen.
Ce n’est pas simple pour Reynders, ni pour ceux qui, à son échelon, espèrent beaucoup de fric dans les emplois futurs. En effet, plus il y a de pognon à ramasser, plus il y a d’ardents patriotes bon à tout, pour toucher le jackpot !

1 août 2014

Gaza et Jean-François Kahn

L’affaire de Gaza emporte les passions. La colère n’arrange pas les choses… et comme il n’y a pas l’ombre d’un pourparler possible, la haine, encore un ton au-dessus de la colère, éloigne davantage l’espoir d’un cesser le feu.
On connaît Jean-François Kahn pour ses efforts d’écrire « juste », sa bonne volonté en toute chose et sa passion pour la paix. Je tiens à écrire ici que j’aime beaucoup sa façon de faire du journalisme. C’est un exemple que devraient suivre nos éditorialistes.
Ceci dit, il a écrit un texte généreux, comme à son habitude, dans Marianne (n° 901). Je ne suis pas d’accord sur tout.
Séparer les belligérants en faisant diplomatiquement partager les fautes et préparer si possible une paix en renvoyant les parties dos à dos, ce n’est pas acceptable.
Cela ne serait possible que si les belligérants étaient de force égale, et s’épuiseraient en une guerre longue sans issue.
Or, les forces sont très inégales. Tsahal est l’armée la plus puissante du Proche-Orient et même au-delà. Israël détient l’arme atomique. Ses commandements ont à leur disposition une haute technologie en grande partie américaine, mais pas seulement, puisque disposant des brevets, Israël en a déposé d’autres, au point qu’elle s’est constituée un bouclier anti-missile que seuls les USA sont capables de mettre en pratique sur leur propre territoire, ils y ont renoncé en fonction du coût. Enfin, Israël est un des premiers avionneurs de l’aviation sans pilote. Les clones de Tsahal sont parmi les meilleurs au monde. Quoiqu’endetté, Israël ne manque pas de fonds, ses partisans et ses amis sont parmi les plus grosses fortunes mondiales.
Côté Gaza, nous avons des partisans armés en grande partie d’armes légères, disséminés, il est vrai parmi la population, mais le moyen de faire autrement à Gaza dont l’espace complet est quasiment occupé, au point que ce n’est plus qu’une ville d’un seul tenant ! Reste les fusées à portée limitée, qui n’auraient fait en Israël qu’un mort (même si c’est un mort de trop) lézardé quelques façades et détruit des pots de fleurs, avant la réplique Israélienne.
Gaza est d’une pauvreté terrible et vit à l’aide de subsides européens, subit un blocus et ne peut même pas pêcher en mer. Elle n’a pas de zone territoriale de pêche. Israël contrôle tout. Est-ce une vie pour plus d’un millions de personnes ? Quel est l’avenir de ses enfants ?
L’arme principale du Hamas ? Une arme moyenâgeuse : les tunnels ! comme il y eut des sapes pendant 14-18 et comme on en creusait dans les sièges de châteaux-forts.
Menace, certes, pour la quiétude des riverains de la grande muraille, mais incomparablement moindre que ce que fait l’État d’Israël en ce moment.
Ajoutez à cela qu’Israël a toujours une armée d’occupation partout sur le drôle de morceau de terre réservé aux Palestiniens en-dehors de Gaza, ce qui permet d’agrandir l’État sur ce qui reste des Territoires, par le biais des colonies.

1imog.jpg

Est-ce cela que JF Kahn appellerait deux entités équilibrées pour négocier d’égal à égal comme toute négociation devrait se faire ? Ne s’agirait-il pas plutôt de négocier pour l’un le couteau sur la gorge et l’autre tenant le couteau ?
Dans ces conditions, toute négociation autre qu’une reddition inconditionnelle, n’est pas possible.
JF Kahn devrait, au contraire, se demander pourquoi l’opinion internationale n’est pas plus concernée par le drame de Gaza, alors que depuis tantôt trente ans toutes les résolutions des Nations Unies qui condamnent l’activisme d’Israël en Cisjordanie et ailleurs restent des chiffons de papier pour les gouvernements successifs de cet État. Quand ce n’est pas le scandale des vetos américains au Conseil de sécurité.
Alors, il ne reste plus qu’une solution que détesterait JF Kahn : prendre résolument fait et cause pour les Palestiniens et agir pour que cesse le plus vite possible l’occupation et l’arrogance d’un État qui s’oppose aux volontés clairement exprimées des peuples, à l’exception des quelques inconditionnels que tout le monde connaît.
On peut se moquer de la résolution que l’État bolivien a prise en mettant Israël sur sa liste d’Etats terroristes, pour protester des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.
Mais ce choix est proprement le seul qui reste aux États conscients que les déclarations pacifiques ne suffisent plus à calmer les esprits surchauffés à Tel-Aviv qui poussent Netanyahou à souffler sur les braises des bombes que ses hommes de main envoient parfois sur des écoles, déclarant comme Poutine : « ce n’est pas moi, c’est l’autre ».
La Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 2009 après une précédente opération meurtrière à Gaza, tout comme d’autres pays de la gauche radicale latino-américaine, dont le Venezuela ou Cuba.
La gauche dans des pays comme la Belgique est étouffée par les partis socialistes libéraux, dont les attaches pour les USA, la diaspora juive militante de droite et le sentiment de culpabilité à l’égard des Juifs persécutés par les nazis, paralysent tous les efforts pour aider ceux qui souffrent, à partir du moment où celui qui fait souffrir est l’État hébreu.
Scandaleux !