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Hypostase à saint symphorien

C’est idiot, malgré la période estivale qui pourrait s’étirer une bonne quinzaine, je pense, aux efforts du Suédois à mettre avec Peeters la nouvelle chaloupe à la mer, à la rentrée.
Et, curieusement, ce n’est pas du côté du futur gouvernement que je me penche, mais du côté de l’opposition socialiste avec un leader qui se sera tellement compromis avec la droite, que je me demande de quelle manière, il va montrer sa différence ?
Car, qu’il le veuille ou non, ce sur quoi était bâti le socialisme a été « massacré » par le nouveau concept socialo-libéral.
Plus de lutte de classes, plus de discussions sur l’étatisation de l’énergie, des transports, de la poste, de l’eau, etc. d’accord, mais remplacés par quoi ? Le peuple n’a-t-il pas besoin d’une utopie pour survivre ? Cette utopie serait remplacée par quoi : les banques, le redressement de l’économie par le profit privé, la rigueur pour les gens et la belle constance salariale des députés et des ministres… le culte du « Moi » par ceux qui en ont les moyens ?
Si Di Rupo croit faire de l’opposition au Suédois avec ce qu’il nous a montré depuis deux ans, Anne Poutrain peut revoir sa copie. Animée par un syllogisme simple « je vis bien, parce que je suis socialiste, donc tous les socialistes vivent bien », avec ça, elle n’ira pas loin non plus.
Les socialistes doivent une fière chandelle à la médiocrité de l’extrême droite en Wallonie. Sans quoi, nous serions dans la position de François Hollande et du PS de la rue Solferino.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais la gauche se maintient en Wallonie grâce à l’absence d’une Marine Le Pen bis, mais aussi grâce au suffrage obligatoire et à la résignation des gens qui votent PS, avec le fatalisme du travailleur licencié qui preste son préavis.
Il n’y a pas de majorité autre que celle que propose le Suédois et Kris Peeters. Non pas que le PS ne se serait pas résigné à participer au gouvernement des droites, mais les propos nationalistes flamands de Bart De Wever effraient le royaliste sourcilleux qu’est Di Rupo.

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Le point de vue économique de la droite libérale est le même que celui de la gauche socialiste. Ils croient en la pérennité monolithique du capitalisme actuel. Ensemble, ils sont d’accord d’en assumer les contraintes et les conséquences. Les petites différences tiennent dans un social d’apparence. Le PS tient par-dessus tout à faire semblant. L’histoire des chômeurs hors-circuit a coûté deux points à Di Rupo. Associé à un gouvernement de droite, il faudrait à chaque fois un jeu de rôles avec le Suédois ou Kris Peeters. Un exemple grossier : le premier ministre CD&V réclame deux sauts d’index ou la pension à 67 ans. Onkelinx ou Di Rupo ministre du travail intervient, tempête et menace de quitter le gouvernement. Kris Peeters ramène l’effort à un saut d’index et à la retraite à 66 ans. Le PS crie victoire. Chacun y trouve son compte et le tour est joué.
Le risque est que l’électeur moyen, pourtant lent d’esprit, s’aperçoive qu’on le prend pour un imbécile. Alors, le dégoût s’aggraverait et s’installerait. Le slogan « tous pourris » fleurirait davantage. Il n’y a que deux ou trois guignols sans talent de l’extrême droite qui tireraient les marrons du feu.
Pourquoi pas l’extrême gauche ?
Parce que la haine du PS s’est portée sur sa gauche plutôt que sur sa droite ! Et que cela a payé. Les gens ne croient plus en une autre économie que libérale. Ils sont matraqués par la politique atlantiste. Ils ont rallié les théories américaines sur l’économie et même sur la façon de faire de la politique. Il paraît que les démocrates sont de gauche !
Reste donc le monarchisme exacerbé de Di Rupo, sa violente adhésion à la Belgique de 1831. Là aussi, c’est l’abandon de l’Internationalisme et la fin de la préférence du parti pour la République. L’incompatibilité de cohabitation avec De Wever n’est pas son conservatisme, bien au contraire, mais son confédéralisme, en attendant le souverainisme.
Di Rupo prétend que le divorce belge est inscrit noir sur blanc dans les statuts de la N-VA, il est bien écrit « lutte des clases » dans ceux du PS !
Le drame réel aujourd’hui, est l’absence d’une vraie gauche. Il en existe bien les fondements au PTB et au MG, et même en grattant dans les strates, les survivants du PC. Un dans l’autre, ça ne va pas chercher une majorité. Le PS en est à peine incommodé.
Pour ceux qui ont le sentiment qu’on leur a volé la gauche, une seule possibilité, tenir en défendant une autre vision du monde, avec l’espoir que les électeurs se ressaisissent avant d’être maltraité par un pouvoir sans réponse aux dérives économiques.

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