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Des pots et des fleurs.

Le phénomène est connu : depuis que l’intelligence est mise en pot à l’université, elle prévaut sur toute autre. Ce n’est pas que les universitaires soient moins intelligents ou plus intelligents, il y a pléthore d’intellectuels et il faut bien une hiérarchie dont la fonction est de limiter les appétits. Notre Siècle des Lumières réduit le potentiel à 5 watts par personne. Les chercheurs sont plus à la recherche d’un emploi qu’à la recherche du fil à couper le beurre.
La seule alternative de celui « qui a fait des études », c’est d’attendre qu’un ancien se lance dans autre chose ou qu’il meure.
Quoiqu’en ait pu dire de l’accès aux grandes écoles, la spécialiste du four à micro-pensées madame Laanan (PS), les enfants du peuple en sont largement exclus. Heureusement diront certains. Ainsi, ils gardent fraîcheur, honnêteté et imagination.
Sauf que le cache-misère du diplômé sert de prétexte à l’exclusion et limitation, dans la rude sélection pour l’emploi.
La physionomie de la chambre et du sénat, corroborée par le dépôt en 2013 des listes de mandats, publiées au Moniteur belge du 14 août de la même année, montre le déséquilibre de la représentation nationale. Le gros de la troupe est le produit d’une classe sociale élevée, avec une prédominance des métiers de Droit et notamment d’avocats.
L’accaparement du pouvoir est manifeste. La spécialisation du grade universitaire est inquiétante pour l’avenir de notre balbutiante démocratie.
Si l’on ajoute l’omniprésence des têtes de partis, on a les ingrédients d’une sclérose progressive des formes de pouvoir par leur rassemblement dans quelques spécialisations. Ce qui est loin d’être rassurant, quand on voit dans quelle impasse économique, ces super-doués ont conduit la population !
L’activité politique est un métier à part entière, que l’on n’exerce plus en appoint d’une profession principale. C’est souvent l’inverse, on garde des liens avec un cabinet d’avocat pour de multiples raisons, l’intérêt financier et un carnet d’adresses bien fourni restent les principales. Quant à la haute administration, c’est encore mieux, on peut y retourner en cas d’échec politique, comme si on y avait évolué en y étant resté.
Autrement dit, les politiciens ne vivent plus pour la politique, mais de la politique. Cette évolution est allée de pair avec une augmentation constante du niveau d’instruction.

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Le choix dans les chefs de cabinet des ministres, est un signe des tendances à l’élitisme.
Ainsi l’exemple de Paul Magnette qui a choisi Anne Poutrain, cheffe de son cabinet. Après avoir entendu les discours de l’homme politique sur le cumul des mandats, cela ne manque pas de piquant. Outre Magnette lui-même cumulard, la dame est une cumularde extraordinaire : vice-présidente du conseil d'administration de la RTBF ; administratrice de la SPAQuE (prévention, élimination, traitement et valorisation des déchets ; administratrice de FONSOC (asbl du Ps) ; directrice /administratrice de l’Institut Emile Vandervelde ; administratrice de la Régie Média Belge RMB ; administratrice déléguée de la Fondation Aril Lombart ; conseillère particulière de Di Rupo (là on comprend que Magnette va être tenu à l’œil), etc. On se demande où elle trouve le temps de s’envoyer en l’air comme n’importe qui ?
On comprend le désintérêt du peuple pour la chose publique. Celle-ci pourtant est essentielle à la vie démocratique d’un pays. Quand le citoyen en est exclu ou s’en désintéresse, cette vie se sclérose, on assiste à une véritable entéléchie (chimère, idée confuse) du pouvoir.
La médiatisation et la personnalisation de la politique font le reste.
Déboussolés, orphelins d’idées simples et précises, incapables de suivre les méandres universitaires dans les pots de fleurs de nos Alma Mater, les citoyens se volatilisent dans des partis d’un jour dont certains finissent par émerger et se hisser au niveau des anciens.
Le plus bel exemple, la N-VA, « ethnolinguistiques », communautaires, réactionnaires et… confédéralistes en attendant le souverainisme ?
C’est justement sous la pression des cerveaux de l’ombre, comme Anne Poutrain, au parti socialiste, qu’on a modifié la stratégie de recrutement, chaque électeur est devenu une cible potentielle. Di Rupo parle épicier avec les épiciers et jargonne le parler des banques avec les CEO du fric.
Avant, on avait l’ordalie, maintenant on a les avocats.
Il ne manque plus qu’une ultime invention : celle d’un robot dont l’intelligence, officiellement reconnue, serait supérieure à celui des fleurs en pot !
On voit d’ici les Harvard et les Berkeley de chez nous, à la file au FOREM et Di Rupo remplacé au Bureau du PS, par un Robot chantant l’Internationale avec la voix de Pavarotti !

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