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Des purs et des impurs !

De Saddam Husein à Mouammar Khadafi et Bachar-al-Assad, c’est une succession de personnages qui ont mené des peuples à des catastrophes et poussé à son paroxysme la manie des Occidentaux de croire que la démocratie made in USA pouvait s’importer comme un produit de la General Motor.
Erreur grossière des Américains qui a conduit jusqu’au dernier tyran du coin : Abou Bakr Al-Baghdadi, à se proclamer "calife". Chef de gang de l'EI, pratiquant le Coran pour en tirer profit comme d’autres vendent de la cocaïne dans le Bronx, bandit notoire et chef de bande d’assassins sans vergogne, c’est le nouvel avatar parmi les chefs de notre sinistre planète.
Ce nouveau calife se découvre à la lorgnette des satellites espions, comme les astronomes découvrent une comète.
Le coup d’envoi donné par les Bush, père et fils, jusqu’à la dernière intervention uniquement aérienne d’Obama n’ont été que des interventions malheureuses et inappropriées dans la complète ignorance des peuples. Ils ont bénéficié de la complicité d’américanolâtres d’Europe, fascinés de longue date par la puissance militaire américaine.
Plus qu’un calicot publicitaire sur la façade de l’ONU, il faut pour honorer les Droits de l’Homme, un consensus populaire. Si bien que nos grands responsables fédèrent les démocrates au nom du martyr des chrétiens d’Irak.
Ils ont procédé pareil pour le martyr des Gazaouis, sauf que les résultats ont dépassé leurs espérances et que les manifestations pour Gaza et forcément contre Israël prennent de l’ampleur.
Depuis, ils se méfient. Heureusement que l’Irak n’est pas la Cisjordanie. L’appréciation est bien connue des démocrates occidentaux, un Israélien vaut beaucoup plus qu’un Palestinien.
L’opinion populaire est un diesel, il faut du temps pour le chauffer, mais quand il est à point, il est difficile de l’arrêter. Il se trouve qu’elle n’est plus tout à fait d’accord.
Dans le Nord de l’Irak se joue une tragédie, certes, mais il s’en joue une autre d’une toute autre ampleur en Syrie et depuis plus de trois ans déjà. Comment se fait-il que les grands démocrates qui nous dirigent choisissent de s’intéresser à une tragédie plutôt qu’une autre ?
Quels sont les critères ? Le nombre de morts, les religions « amies » ou les religions « ennemies » ?... ou reculent-ils devant une situation géographique qui pourrait entraîner une guerre généralisée et incontrôlable ?

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Je ne suis pas contre une intervention dont le but est de sauver des populations en grand danger, encore faut-il établir des priorités et des plans. Or l’ONU est comme l’UE, un bidule souvent incapable de passer de la théorie à la pratique. Ban Ki-moon constate un fait grave, Abou Bakr Al-Baghdadi est un voyou de la pire espèce, comme Bachar et comme tant d’autres. Le secrétaire de l’ONU menace, tempête s’indigne, comme il s’est indigné, a menacé et a tempêté contre Benjamin Netanyahou, et puis après, les grandes puissances ricanent. Quand ce n’est pas la Chine ou la Russie, ce sont les USA qui mettent un veto à une intervention.
La politique de Bush est directement impliquée dans le chaos actuel, comme la politique de l’ancienne URSS l’a été au départ du conflit afghan. Croit-on pouvoir exposer une nouvelle vitrine de nos démocraties dans des pays « qui en ont besoin », en les survolant et, éventuellement, en bombardant tel camp, en faveur de tel autre ?
La politique de Bush était exécrable, celle d’Obama ne vaut guère mieux.
Il est facile de l’interpréter dans les pays arabes, comme le pendant du soutien inconditionnel à Israël, espérons que ce ne sera pas le cas dans la traque du nouveau calife.
Les peuples ne se libèrent du joug des tyrans que par eux-mêmes. Le crime le plus abominable est encore celui que nous perpétrons tous les jours et qui consiste à vendre des armes d’États producteurs à États consommateurs, soit directement, soit indirectement par marchands d’armes et margoulins de la grosse finance. Les « bons » belligérants et les « mauvais » finissent toujours par s’approvisionner à la même source.
Qu’avons-nous vu en premier lieu, quand nous avons découvert la photo du nouveau calife prêchant ses conneries à des immatures exaltés ? La montre Rolex au poignet !
Ainsi l’argent n’a pas perdu ses droits : ce type avait une Rolex au poignet !
Voilà l’information qui va faire saliver plus d’un pour un deal avec un calife fortuné.
Abandonnons l’idée de nous présenter comme les parangons de la morale universelle, avec nos sales manies, nos fausses impressions et chez beaucoup, la volonté d’assassiner père et mère pour une poignée de dollars.
Accueillons ceux qui le demandent de ces pays en guerre tant que nous le pouvons, parachutons des vivres, ouvrons des succursales de médecins sans frontière, aidons les orphelins à survivre dans un monde sans loi, mais, de grâce, cessons cette bouffonnerie de prendre les Amerloques pour les gendarmes de la moralité universelle, parce qu’eux, comme nous, leur morale est aussi meurtrière que l’immoralité d’en face.

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