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La guerre des centres.

Le centrisme est une maladie politique grave qui a gagné tous les partis de pouvoir, y compris la N-VA. L’anamnèse est simple : tout le monde pense la même chose et a la même idée en même temps. Du fait qu’elle soit commune, elle est généralement quelconque et par conséquent, mauvaise. Elle consiste à modérer tout projet, jusqu’à ce qu’il soit acceptable à tous, afin d’obtenir une adhésion maximale, dans la perspective des élections suivantes.
L’étiologie montre la perte de courage les élections gagnées, afin d’oublier au plus vite le programme pour lequel les électeurs ont voté et qu’il était hors de question de réaliser.
Cette inaptitude est tout à fait caractéristique au centrisme.
Deux repères au centrisme, l’un est bien connu, c’est l’économie de marché avec la bénédiction de l’intelligentsia socialo-libérale ; l’autre est l’absolue confiance de la politique étrangère de l’Europe dans la politique américaine. Si bien que l’Europe tout entière fait du suivisme en même temps que du centrisme.
Cela va si loin que c’est Obama qui est l’interlocuteur privilégié de Poutine dans la crise ukrainienne. C’est-à-dire que même loin de ses frontières, les USA commandent à une Europe aux portes de laquelle se joue le drame.
Les restrictions sur les produits que nous refusons de vendre à la Russie, en vertu de l’embargo, touchent à peine l’Amérique, par contre par la réciprocité que les Russes adoptent en manière de réplique, des entreprises européennes vont se trouver sur le carreau et notamment nous risquons la pénurie en fourniture de matières premières et de gaz.
Le court-termisme est ici à son comble, desservi plutôt que servi par une Catherine Ashton, dont on se demande ce qu’elle fait à l’Europe ?
Arque boutée sur les USA, l’Europe n’a pas de projet, pas d’armée et pas envie de faire entendre sa voix, quand c’est le Grand Frère USA qui tonne.
C’est fort pratique pour éviter des initiatives hasardeuses, mais le suivisme a un prix. Nous sommes obligés d’accompagner les USA dans toutes ses fantaisies politiques. C’est ainsi que nous nous sommes embarqués pour l’Afghanistan, avec le résultat que l’on sait, nous avons collaboré à la destruction de la Libye, très bien, Khadafi était un monstre, mais remplacé par n’importe quoi ou plutôt, pour les songes creux d’un œcuménisme démocratico-religieux, c’est pire. La Syrie, par conviction centriste nous n’avons pas sauté tout de suite sur l’occasion d’aider la révolution laïque, nous avons maintenant sur le dos des intégristes de l’EI, multirécidivistes et assassins tout azimut. Et puis l’Irak, ce vieux contentieux des Bush, père et fils, double anthrax résultat de la bêtise américaine dont nous voyons avec inquiétude le développement d’une gangrène interne, l’œil sur Washington pour savoir ce qu’il faut faire.
Et nous avons trouvé la fine solution : armer les Kurdes.

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Brader des armements que nous fabriquons comme tout le monde, ça on sait faire. C’est du court terme. On liquide des stocks, les fabriques engagent et mieux encore, c’est l’État qui achète les mitrailleuses.
La république du bénef nous connaissons.
Et quand les Kurdes seront armés jusqu’aux dents, que vont-ils faire ? Eux aussi on des frontières contestées avec d’importantes minorités de l’autre côté, comme en Turquie et en Syrie. L’Irak, n’en parlons pas. Quel est le premier ministre de Bagdad qui fera la loi après la victoire du Kurdistan sur l’EI, rien qu’avec l’armée kurde et l’aviation américaine ?
Tout ça dans la crainte qu’une opération militaire occidentale au sol ne produise des morts parmi les soldats du corps expéditionnaire. Voilà qui ferait mauvais genre pour le centrisme.
Ce qui ne veut pas dire qu’une expédition pareille devait être faite. Je ne donne pas ici mon avis, je me mets à la place de la pensée centriste et je m’interroge sur les curiosités de sa non-ingérence officielle sur le temps que les drones et l’aviation sèment la mort chez l’adversaire.
Inutile de poursuivre, glissons sur Israël et notre adoration pour Tel-Aviv calquée sur l’américaine, oublions les suites du bombardement de Gaza dont l’Europe paiera la facture de reconstruction, comme d’habitude, et l’Égypte, etc.

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