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Despicientia rerum.

Les bonnes et surtout les mauvaises nouvelles vont trop vite dans un univers ultra sensible et ultra oublieux. On n’a pas le temps de souffler, de réfléchir ou, plutôt, en passant d’une indignation à l’autre, on oublie ce pourquoi on s’était indigné avant, comme on oubliera demain, l’indignation qui nous emporte aujourd’hui.
À la mi-avril des lycéennes nigérianes ont été enlevées par les schizophrènes de Boko Haram.
On s’est indigné que des criminels agissant en bande organisée, suant le crime et la bêtise aient pu perpétrer en 2014, un tel forfait collectif.
Combien étaient-elles, ces jeunes étudiantes ? On a parlé de trois ou quatre cents, je n’en sais plus au juste le nombre. Un mouvement général de colère s’était levé. Des féministes aux humanistes, d’une seule voix le monde civilisé grondait et réclamait une action forte pour mettre aux fers et condamnés des fous de dieu et des fous tout court.
Est-ce que le monde est devenu à ce point absurde ou est-il si changé que cela ? Car, rien ne s’est produit, la justice internationale qui allait s’abattre sur ces misérables et libérer les jeunes filles, s’est éteinte en portant son regard sur d’autres crimes perpétrés par d’autres groupes.
Et cela n’a pas empêché le monde de tourner et les indignés d’hier, s’inquiéter des vacances d’aujourd’hui, en même temps qu’une nouvelle indignation, chassant l’autre, ils applaudissaient les frappes américaines sur d’autres fous de dieu et fous tout court de Boko Haram, tout ça en plein bronzage sur la Côte d’Azur !
Non seulement les lycéennes sont encore prisonnières, mais, séduits par l’appel des psychopathes de Syrie, cette fois, des jeunes gens de chez nous, nous filent sous le nez pour rejoindre le crime organisé !
Ce n’est pas la première fois qu’une affaire mondiale aux retentissements inouïs s'empare des gros titres, pour disparaître peu à peu, comme se dissolvant dans l’actualité ininterrompue et qui passe sans transition des crimes contre l’humanité, aux vents violents qui arrachent des tuiles dans le Brabant wallon et qui, heureusement, s’écrie Hakima Darhmouch, « n’a fait aucune victime ».

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Évidemment, s’il fallait « s’inquiéter » des événements de Syrie, d'Israël, de la Palestine, de l’Irak, de la République centrafricaine, du Sud Soudan, de la République démocratique du Congo, en même temps, notre instinct de survie finirait par crier « stop » afin de ne pas friser la dépression nerveuse.
Mais, ne peut-on pas avoir une réflexion globale sur ces malheurs à répétition dans un monde où chacun d’entre nous devrait prendre sa part de responsabilité, sous peine de déchoir ?
Et d’abord, à quoi servent les milliards pour entretenir à grands frais l’Organisation des Nations Unies incapable de lever une armée pour clouer dans leur tombe quelques milliers d’illuminés qui courent les sables chauds dans des pick-up Toyota avec des armes volées à l’armée irakienne, elle-même abondamment pourvue par les surplus américains ?
Incapable de mettre Netanyahou au pas et rendre la liberté aux Gazaouis, incapable de retrouver les lycéennes enlevées et mariées de force à des assassins, incapable de clore le bec à Bachar el-Assad et aux timbrés qui veulent prendre sa place pour procéder à un autre carnage, celui des croyants d’un autre bord !
Mais dans quel monde vivons-nous, si l’ONU qui ne sert à rien poursuit son petit bonhomme de chemin en payant ses milliers de fonctionnaires inutiles, quelle est donc cette puissance accordée à des financiers avides qui vendent des armes à tout le monde, promettent la lune à chacun et finissent par affamer deux milliards et demi d’humains ?
L’empathie continue est un leurre, mais les paroles de nos chefs en démocratie le sont aussi.
Que les médias aient une part de responsabilité, forcément puisqu’il distille la connerie et la publicité imbécile, entre deux réflexions intelligentes. Comment voulez-vous que le citoyen moyen s’y retrouve ? Finalement, même la connerie est une affaire d’expert et quand les experts s’en mêlent, c’est fichu !
Comment vivre heureux dans tout ça ?

Commentaires

Comment RICHARD III : en appliquant la leçon du prophète ISAAÏE : " Ce qui est au delà de tes œuvres, ne t'en occupe pas."

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