« Lu ou pas lu ? | Accueil | Un culte qui met les voiles. »

Voyous ou coprolithes ?

À force de replâtrer la Constitution belge de modification en modification, on en a fait une pâte à papier informe et faut-il que Delpérée, le constitutionnaliste « méticuleux » soit le maître Chicaneau des Temps modernes, et son ergotant contradicteur, maître Uyttendaele, profondément assoté par son social-libéralisme matrimonial, pour ne pas voir que cette Constitution est devenue le texte parfait qui protège les gouvernants des gouvernés, alors que ce devrait être l'inverse ?
Il n’y a pas que Mélanchon, en France qui aspire à la création d’une sixième République, refondant l’État sur une autre Constitution, d’éminents juristes sont du même avis.
En Belgique, rien à signaler. Calme plat. Tout est parfait ! Alors que l’on est dans le même pétrin, aggravé par l’exigence flamingante qui fourre son nez dans tout.
Par rapport à la France, nous sommes bien au-dessus de son gâchis, avec notre bouillabaisse des partis et nos savants mélanges, à un point d’impuissance politique supérieur au leur.
Peu à peu, nous avons « adapté » notre constitution afin de la mettre en conformité avec les directives européennes, en oubliant le carcan linguistique et la pression d’un système économique dominateur, sur lequel, justement, l’Europe s’inscrit et qui est, en gros, mais dit autrement, les lois du marché américain planifiées pour en faire le modèle unique du reste du monde.
Nos institutions sont inadaptées à l’état de notre société, tant politique, que social et sociologique. Les textes, quand ils ne sont pas napoléoniens, sont directement issus du temps de Léopod II, dépassés depuis 1945. Aggravés depuis ce temps par le mirage d’une société trilingue qu’on veut définitivement figée dans des frontières fictives, comme si on pouvait décréter l’usage d’une langue par rapport à une autre.
La création de nouvelles lois s’accélère au point qu’il y a pléthore. Si nul n’est censé ignorer la loi, encore faudrait-il qu’elle soit perceptible sans l’appui des spécialistes. Ce n’est pas le cas. Cette avalanche, parfois inutile, en doublon et/ou complètement absurde, traduit un affolement des Autorités, plutôt qu’une compétence.
Nos institutions ont ceci de particulier qu’elles donnent rarement le pouvoir aux citoyens de réclamer, quand ils sont victimes d’injustice.

2mmpp.jpg
……………………………………….

Les citoyens ne sont pas tous idiots. Ils voient que la justice dans son organisation actuelle n’est pas indépendante du politique, de sorte qu’ayant partie liée quand il y a désaveu du politique, cela rejaillit directement sur l’institution judiciaire.
Nos cinq gouvernements et nos cinq parlements placent le personnel politique dans des alternatives d’emploi intéressantes où il n’a que l’embarras du choix, pour son placement. Et cependant les batailles restent épiques pour les postes indemnisables. Autrement dit, ces gens sont titulaire d’un métier et en chasse pour des promotions tout au long des législatures. Le travail du parlementaire est scindé en deux : celui d’être un militant complaisant à tout ce que dira le chef du parti et la seconde partie celle de ne pas perdre de vue la réélection suivante, dont la programmation débute tout de suite après l’élection précédente.
Il n’y a vraiment que MM Delpérée et Uyttendaele pour ne pas s’en être aperçus.
Il est vrai qu’ils sont tellement intéressés l’un et l’autre pour qu’on ne touche à rien et que tout reste « comme avant ».
La Belgique est un musée, c’est évident. Il n’y a même pas rotation des pièces exposées et en réserve. Qu’on admire la descente de Croix de PP Rubens, tant qu’on veut, nous, on y monte et ce n’est pas fini.

Poster un commentaire