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Croyants de gauche ?

La gauche a proprement déserté le camp de la laïcité ! PS et PTB même combat ! Le bébé de leurs épousailles : une sorte d’islamo-gauchiste à la Mélenchon ! On y reviendra dans ces chroniques.
En attendant, un petit voyage dans les hérésies, histoire d’entrer dans le sujet par les fantasmes et génuflexions des mythomanes de la croyance.
Toute religion a eu, a et aura des hérésies dans son long cheminement depuis le prophète qui révèle jusqu’aux extrapolations de ses disciples, puis des prêtres qui prolongent l’aventure première en la nourrissant de leur imagination féconde.
L’hérésie est donc une histoire déviante issue du tronc commun, imaginée par une minorité au sein de la croyance, comme il se peut très bien qu’elle soit le fruit de la majorité auquel cas, elle revêt la forme d’une vérité révélée, tandis que le dogme ancien devient hérésie.
C’est troublant que personne ne se soit intéressé à ce qu’il faut croire ou à ce qu’il ne faut pas croire selon les modes, les caprices et les opportunités du moment, jusqu’au schisme qui sépare des croyants d’une religion pour en faire deux, parfois distinctes l’une de l’autre par d’infimes différences.
Plus elles sont infimes, plus, évidemment, elles sont importantes pour garder le cap de la foi asymptomatique.
Ces remarques, aucun croyant ne les fait pour la simple raison qu’arrivé à ce stade de la réflexion, c’est difficile de perdurer dans la foi.
Il ne reste plus qu’au nouvel impie à tourner le dos à tout ce qu’il a révéré ou de passer du bon temps en instruisant son hérésie, devenu athée ou agnostique, nourri de toutes les fadaises que les anciennes religions ont accumulées au cours des siècles.
Les prêtres des différentes religions sont sans aucun doute les inventeurs de la science-fiction.
La barque doit être aussi chargée du côté de la musulmane que de la chrétienne. La première a déraillé très tôt, à la succession du prophète. La querelle a éclaté entre les chiites et les sunnites, à savoir entre les partisans d’Ali et ceux de Mouawiya, son rival. La suite est une longue histoire d’assassinats, dont la tradition ne s’est, certes pas, éteintes de nos jours. Elle s’est même étendue en-dehors des explications à couteau tiré entre croyants, par des illuminés qui s’en prennent aux « infidèles », pour un oui ou pour un non.
Chez le catho, c’est l’interprétation de la parole de Jésus qui a mis le feu aux bûchers des hérétiques « moi je suis le cep ; vous, les sarments… Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. »
Aller à la rencontre des hérésies, c’est non pas aller à la pêche de ceux qui sont tombés dans le ravin, mais revenir au début de la folie amoureuse des foules. Un peu comme un bigbang de la fascination à la pensée unique.
Beaucoup d’hérésies paraissent aujourd’hui surfaites, obéissant à des impératifs dont on cherche encore les motifs.

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Il y eut les Abécédariens. Anabaptistes allemands du 16me siècle. Ils prétendaient que pour être sauvés, ils ne devaient même pas apprendre l’alphabet. Le Saint-Esprit devait leur donner la science infuse. Pour les dissuader de leur erreur, il ne fut même pas besoin d’une consumation de sarments. L’illettrisme ravagea leurs rangs puisque la transmission écrite était devenue impossible. Quant à la transmission orale, il faut croire qu’il existe une corrélation entre l’intelligence et l’écriture.
On saute les Adoptiens qui croyaient que Jésus n’était que le fils adoptif de Dieu !
Au 8me siècle on eut les Bagnolais qui passèrent à la casserole en prétendant que Dieu n’était pas bon. Ce dont leurs bourreaux firent la preuve, hélas trop tard pour que les Bagnolais triomphent.
Il y eut les Basilidiens au 2me siècle. Leur idée est celle d’un Dieu « qui n’est pas ». L’évêque qui les condamna aux sarments fit le rapprochement entre ce qui n’est pas et ce qui n’existe pas. Sans doute avait-il lu Parménide.
Les Caïnites s’étaient entichés de tout ce qui est contre. Ils vénéraient Caïn, fils du dieu supérieur ! Ils avaient poussé le bouchon trop loin pour qu’il soit récupéré par la génération suivante. Ils ne firent pas long feu.
Les disciples d’un certain Dosithée faisaient preuve d’un certain littéralisme strict. Ils respectaient à ce point le sabbat qu’ils demeuraient 24 heures immobiles. Ils furent sans doute appréhendé un samedi pour plus de commodités.
A côté des farfelus, il y eut évidemment des schistes qui mirent la chrétienté à deux doigts de sa perte.
Le plus célèbre fut Luther, tandis que dans la campagne française se répandait le calvinisme.
Par la révocation de l’Édit de Nantes, Louis XIV ne contribua pas peu à affaiblir la France par le départ en masse des calvinistes pour l’Allemagne. Le roi avait trahi son grand-père sur les conseils d’une bigote, son épouse morganatique.

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