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Maudite Europe !

Nous sommes malades de l’Europe, ce grand rassemblement des peuples européens n’a pas réussi à nous enchanter, dans un premier temps, pour réussir à nous décevoir, dans le second.
Ce sentiment de plus en plus partagé pèse sur nos relations dans la politique intérieure, puisqu’il est courant de s’entendre dire par le pouvoir que nous ne pouvons pas contrarier la politique de l’Europe dans notre politique intérieure.
Cette conformité obligatoire réduit l’autonomie des États membres à presque rien, surtout dans le domaine social. En effet, l’Europe s’affiche clairement libérale dans le sens d’un domaine privé qui a la priorité sur le domaine public, au point de réduire celui-ci d’année en année à pas grand-chose.
La ligne néolibérale défendue par la Commission est devenue indéfendable dans un monde divisé en plusieurs blocs qui se font une guerre commerciale à coups de marchés antagonistes, parfois aussi à coups de canon. Elle l’est aussi socialement par la mise en concurrence des travailleurs des pays adhérents, modifiant les statuts et équarrissant les salaires vers le bas.
La politique extérieure de l’Europe est désastreuse, on y sent la vassalité aux États-Unis. Elle n’a pour ainsi dire pas d’autonomie par rapport à son puissant mentor. De même qu’elle accepte sans murmure les sanctions contre des entreprises européennes qui commerceraient avec des nations qui sont sous embargo américain.
La guerre à la frontière de l’Europe est un cas d’école.
Puisqu’il a été décidé d’aider l’Ukraine à se défendre contre son agresseur, on attend la position des États-Unis pour la livraison d’armes sophistiquées, comme les chars lourds nous en révèle le procédé.
Personne n’a prévu une issue fatale qui serait une victoire de l’agresseur. Cette alternative entraînerait ipso facto la défaite de l’Europe aussi ; qu’elle serait l’attitude de celle-ci, si les vainqueurs plantaient leur drapeau à la frontière de la Pologne ?
Quelle serait la décision de l’OTAN autre puissance extra-européenne, pourtant gérant militairement la quasi-totalité du territoire des Vingt-sept ? Afin de ne pas perdre la face, ne serions-nous pas obligés d’intervenir militairement en Ukraine, afin de repousser l’ennemi chez lui ? Bref de faire la guerre ?
Aucun des grands projets de l’Europe n’a abouti. La politique des frontières (Schengen) est un échec. Vient en Europe qui veut, sans y être invité et sans permis de séjour. Le flux migratoire au frontière est incessant. Des bateaux affrétés par des organisations caritatives sauvent de la noyade des milliers de candidats à l’asile venus d’Afrique. Au lieu de les reconduire là d’où ils viennent, on les dépose dans des ports européens.
Ils entrent ensuite en Europe et font leur choix du pays dans lequel ils vont vivre. Ils s’y installent illégalement et tentent de survivre comme ils peuvent. Ils savent bien qu’ils sont quasiment inexpulsables par les lois cumulées des Etats et de l’Europe, tant les recours sont innombrables et les coûts de rapatriement élevés.
Ce déferlement empêche une politique d’accueil acceptable, tout en discréditant l’Europe qui fait la leçon pour plus d’humanité aux États récalcitrants.
Poussant au maximum l’initiative privée, l’Europe est à la base du démantèlement et de l’appauvrissement des pouvoirs publics allant des Services sociaux aux populations pauvres, au manque d’investissements des hôpitaux ouverts à tous. S’en suit la durable impression qu’une politique de démantèlement de tous les acquis sociaux se poursuit, en consensus avec les autorités des pays adhérents.

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Le néolibéralisme tenant pour acquis que chacun peut trouver un emploi et qu’il suffit de traverser la rue, selon Emmanuel Macron, pour de l’embauche, les aides attribuées aux chômeurs se voient régulièrement réduites dans les États à majorité libérale, ce qu’ils sont presque tous devenus par le phénomène généralisé d’une poussée de la droite partout.
De même, il est « nécessaire » de relever l’âge de la retraite dans les pays, comme la France, que l’Europe estime trop bas. On chuchote même dans les couloirs du Berlaimont que l’âge idéal serait de septante ans !
Ainsi, sans politique européenne réelle, sans prise de décision aux seuls critères de l’Europe, avec une guerre dont on ne sait que faire sur les bras, sans armée et sans l’intention d’en construire une, avec des achats massifs d’armement aux USA, alors que nos entreprises et pas seulement d’armements, mais encore touchant à tout, de la pharmacie aux secteur de pointe de l’atome et de l’électronique, se décentralisent en Inde et en Asie, l’Europe s’ajoute en grand corps malade à celui de notre gouvernement fédéral, en passe de se confédéraliser à notre insu.
Cette Institution qui allait faire des merveilles est devenue un obstacle à l’amélioration de l’existence du plus grand nombre. L’Europe aggrave le sort d’une démocratie déjà mal en point, rien que par la faute des acteurs locaux.
Si à cela on ajoute l’absence d’élections pour la constitution du parlement européen, on aura un tour quasiment complet des raisons d’un désamour général de l’Europe.

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