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Tous pourris ?

Cette nouvelle affaire de corruption, au plus haut niveau, impliquant l’eurodéputée grecque, Eva Kaili, l'ancien député italien Pier Antonio Panzeri et le Belge Marc Tarabella (PS) ainsi que quelques comparses, a eu le Maroc et le Qatar comme corrupteurs.
Devant ce regain de délinquances dans ce seul domaine, un doute légitime des citoyens plane désormais sur les intentions de ceux qui se lancent dans la politique.
Que certains dans les commentaires et les analyses aillent plus loin, jusqu’à considérer que tous ceux qui font de la politique sont des corrompus, espérant toucher des dessous de table afin d’améliorer leur ordinaire, ça, je refuse à le croire !
Ce serait désespérer des Hommes et finir dans la misanthropie d’Alceste.
Le théâtre n’est qu’un reflet parfois exagéré de la société. La réplique de Bartholo, extraite du Barbier de Séville de Beaumarchais, montre ce qu’il y a d’excessif dans le cri du peuple « tous pourris ».
– Ah ! fiez-vous à tout le monde, et vous aurez bientôt à la maison une bonne femme pour vous tromper, de bons amis pour vous la souffler et de bons valet pour vous y aider.
Je ne veux pas croire à un monde pareil.
Par contre, on peut se poser la question de savoir si le monde des diplômés de haut vol qui accapare les postes à gros rendements financiers, n’est pas plus facilement corruptible que le monde ouvrier ? L’engeance par nature dimorphe de la flopée d’avocats qui prend d’assaut les bancs des Assemblées n’est-elle pas, par entraînement naturel, capable de plaider pour la veuve et l’orphelin, en même temps que pour la crapule qui a tué l’homme du couple ? Cette facilité de changer de camp pour des raisons professionnelles n’augure-t-elle pas un travers qui s’appelle l’inconstance morale ? L’aptitude à la compromission pour de l’argent n’est-elle pas plus fréquente chez eux, que partout ailleurs ?
Que dire des autres diplômés, gradués de bric et de broc, dans des études universitaires qui tournent autour des banques et de l’économie libérale, roulant pour l’économie néolibérale, farouchement contre toute modification du système ?

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Le manque d’un cours historique sur les différentes économies, le communisme en URSS, le castrisme à Cuba, etc. est flagrant aux Hautes Études. L’économie chinoise, fermement contrôlée par un parti unique, est assez proche de l’économie libérale. Si elle s’avérait plus « rentable » pour un actionnariat avide, n’y aurait-il pas dans la démocratie occidentale une volonté de rapprochement d’un marché contrôlé à la chinoise, mettant à mal la démocratie en Occident ?
Il y eut un débat, le seul peut-être dans les années cinquante, lorsqu’il fut question, après l’essorage du fric des collaborateurs nazis par le ministre Guth, de la revalorisation des indemnités parlementaires. Les syndicats (à l’époque ils étaient encore omniprésents) trouvaient les différences disproportionnées entre le salaire d’un ouvrier qualifié et un député. Les partisans du gros défraiement arguèrent qu’il fallait bien payer ces messieurs-dames de la représentation afin qu’ils n’aient pas la tentation d’arrondir leurs fins de mois, dans des combines et des corruptions.
Les gros salaires furent votés, avec dit-on l’enthousiasme de ceux qui faisaient leur fiche de paie, en même temps qu’ils la recevaient.
La suite démontra le contraire. Plus on gagne, plus on veut en croquer. Le phénomène de la corruption n’a pas cessé depuis. On n’est jamais revenu sur les largesses de l’État. On aurait dû !
Dans ses aveux, le compagnon d’Eva Kaili, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans "l'organisation" était de gérer l'argent liquide. Il s’agit bien d’une organisation maffieuse au sein de l’Union Européenne, ce qui est un stade supérieur à une corruption simple. Le Maroc est concerné dans ce dossier de potentielle corruption par son service de renseignements extérieurs, la DGED - Direction générale des études et de la documentation. Ce n’est même plus un gang, c’est un nid d’espions au service d’une Nation étrangère, au sein de l’Europe !
Poutine qui excelle dans ce genre de chose doit avoir de bons amis rétribués dans ce Parlement.
Si nous nous considérons en temps de guerre avec la Russie, des parlementaires corrompus et traîtres à la cause européenne, sont passibles d’être fusillés.
En reprenant l’antienne « tous pourris », on pourrait aussi dire « tous espions ».
Qui retiendrait les partisans du « tous pourris » de les fusiller ?

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