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30 septembre 2012

La mondialisation : une affaire de voyous ?

Régner sur les populations sans partage, c’est ce que fait un gestionnaire politique, quitte à ce qu’il y ait de temps à autre une alternance. C’est-à-dire des gens qui pensent absolument comme lui, mais qui tiennent un autre langage, pour un résultat identique.
Bien certainement, il existe des analyses vraiment contradictoires, mais elles ne sont absolument pas prises en compte, dans un système qui a érigé la démocratie comme élément de base et la ploutocratie comme critère de sélection.
Le dilemme pour les tenants du système est d’arriver aux mêmes conclusions des scientifiques et des économistes, sans passer par la case déballage public et explication générale.
Exemple la mondialisation.
Comment expliquer aux foules que cette mondialisation n’est que le fruit du progrès des moyens de transport et s’arrêtera nécessairement avec la montée des prix du kérosène ?
Ce serait accuser de faiblesse nos grands économistes qui ne tarissent pas d’éloges – encore aujourd’hui – sur les bienfaits de la mondialisation. C’est évidemment taxer de légèreté nos chers libéraux et leur soif de marché, synonyme de bienfaits (que l’on attend toujours).
Le bilan de la mondialisation est assez clair : nous lui devons la crise qui ravage l’économie mondiale. Seuls l’Asie, l’Inde et le Brésil – et c’est tant mieux – ont bénéficié des délocalisations forcenées. Nous ne pourrions qu’y applaudir si cette montée de la productivité en Asie et en Amérique du Sud arrêtait la sauvagerie avec laquelle la main-d’œuvre, y compris celle des enfants, y est exploitée.
Ce n’est pas le cas. Nous avons bénéficié du quasi prix plancher de certains produits, parce que derrière, nos fournisseurs favorisaient l’esclavage, avec l’approbation de nos industriels émigrés dans ces pays.
Moralité, les progrès dans ces régions du globe ont surtout permis à de très grosses fortunes de s’établir (1). En imitant les princes arabes du Golfe, elles rachètent nos marques de prestige. Nos entreprises ferment les unes après les autres et le chômage à un taux très élevé s’installe en permanence.
Seule l’Allemagne s’en tire assez bien, parce qu’elle a su protéger son tissu industriel et que ses marques – si elles ont sous-traité comme tout le monde – ont conservé le pouvoir de finition et d’assemblage. Ce que nos industriels, encouragés par les libéraux et les socialistes n’ont pas cru devoir faire.
Comment expliquer que les militants de la mondialisation ont, par leur propagande, fait croire que nous allions nous convertir en économie de service et que nos travailleurs deviendraient tous des ingénieurs travaillant dans des entreprises à haute valeur ajoutée ? Alors que nos zones industrielles désertifiées sont incapables de fabriquer des choses les plus élémentaires comme une chemise ou un peigne, et que nos enfants sont destinés à des insuffisances d’emplois, engendrant un nouveau lumpenprolétariat ?
Voilà plus de septante ans que le géophysicien Marion King Hubbert suggéra que la courbe de production d'une matière première donnée, et en particulier du pétrole, allait aller de son apogée à son périgée, ce que tout le monde comprend. Comme je l’ai maintes fois rappelé, l’huile extraite du sol ne peut que devenir rare et chère, avant de disparaître quasi complètement.
Il faut s’attendre à un bouleversement de la manière dont nous envisageons la vie en commun et les moyens de production capables de nous procurer l’essentiel.
Et ce phénomène explicable, ce n’est pas pour dans mille ans, c’est pour ce siècle.
Par conséquent, la mondialisation est une belle foutaise, indéfendable à long terme.
Comme les politiques travaillent à court terme, ils ne peuvent pas argumenter sur des faits qui se passeront dans vingt ou trente ans. Tandis que nos industriels ne voient que le profit immédiat. Donc, ils nous mentent et particulièrement ceux qui disent travailler pour les générations futures.
La politique et l’économie, telles qu’elles sont pratiquées, rend impossible une vision à long terme.
Colbert qui fit planter des chênes à l’époque de Louis XIV pour que la génération venant trois siècles plus tard en profite, est à inscrire au sommet du Panthéon.
Comment arriver aux mêmes conclusions que les scientifiques, quand l’économie mondiale se fait au jour le jour, au même rythme et au même niveau d’imprévoyance que les spéculations en Bourse ?

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Pourtant, le système basé principalement sur l’approvisionnement en carburant des navires et des avions est un système qu’il faudra bien un jour réviser de fond en comble.
Un séisme qui menace le transport aérien est cependant prévisible. Il a déjà des répercussions sur Airbus et Boeing. ILFC. En 2012, entre 25 et 30 % des carnets de commandes sont menacés par des annulations ou des reports..
Quand il deviendra plus onéreux de transporter par bateau une barre de béton, en avion, des fraises hors saison d’Argentine, on se trouvera en Europe sans hauts-fourneaux et sans terre agricole.
Merci, les politiques et bonsoir le système économique.
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1. Y compris des fortunes d’Etats, comme la Chine.

29 septembre 2012

Fin de la Mittalurgie !

Il y a une différence évidente entre les pourparlers en Belgique sur la fermeture par Mittal du chaud à Liège et ceux qui ont lieu en France pour le site de Florange.
En Belgique, sous la pression des ministres socialistes en charge des responsabilités régionales, les syndicats ont résolument tourné le dos à la poursuite des activités et commencé des démarches auprès de leur employeur pour financer les départs et l’arrêt définitif.
En France, Montebourg a l’air de vouloir remuer ciel et terre afin de poursuivre les activités du site, hors du contrôle de cette pieuvre mondiale qu’est Arcelor-Mittal dont le but est de rentabiliser le fer au maximum, dans des entreprises à main-d’œuvre moins chère.
Ce sont deux philosophies évidemment fort différentes.
La solution belge est celle d’un abandon de la lutte, la reconnaissance des syndicats et de la Région de toutes les décisions de Mittal.
Les menaces de Mittal d’un éventuel boycott en cas de poursuite des activités métallurgiques sous la responsabilité de la Région en attendant un repreneur, sont patentes.
C’est assez surprenant que la Région wallonne, le parti socialiste, la FGTB et surtout le MR qui y met une sorte d’acharnement, cautionnent l’auteur d’un délit appelé en économie « monopole naturel » (natural monopoly) passible des tribunaux de commerce pouvant entraîner de lourdes amendes (des centaines de millions de dollars), délit d’autant plus grave qu’il est assorti d’une menace de boycott.
On voit bien que la position des pantouflards de la Région est à court terme, celle d’un lâche abandon, avec des syndicats plus sensibles au fric qu’aux vies brisée et au travail perdu pour tous ceux qui n’entreront pas dans l’accord, notamment les sous-traitants, dont les boîtes fermeront sans autre chose qu’un droit de s’inscrire au chômage.
C’est tout à fait lamentable !
Sans doute, entre-t-il aussi dans la capitulation des travailleurs du chaud un intérêt financier qui en fera des chômeurs de luxe ou des préretraités à l’aise, sans se soucier des dégâts collatéraux et de la fin d’un savoir exceptionnel de plus de deux siècles.
Et dire que des libéraux de l’Open VLD pensent que le gouvernement Di Rupo est trop à gauche !
Tout cela est profondément écœurant et augure mal des luttes futures, quand Di Rupo en viendra aux choses sérieuses sur la manière dont la Belgique remboursera la dette.

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Autre langage en France, de gesticulation peut-être, mais qui a de la gueule : "Nous sommes aujourd'hui dans un bras de fer qui commence, et nous allons le mener ensemble", a déclaré Arnaud Montebourg, le 27 septembre 2012, devant les salariés du site d'Arcelor-Mittal de Florange. Le ministre du Redressement productif a essuyé les sifflets des salariés pendant toute la durée de sa prise de parole alors que la direction d'Arcelor-Mittal a confirmé au gouvernement la fermeture définitive des deux hauts fourneaux de l'aciérie. »
On ne sait pas si Montebourg réussira. Mais au moins aura-t-il essayé. Ce qui n’est pas le cas chez nous.
La FGTB et Marcourt ont vendu le droit de casser l’outil du chaud et font perdre au moins le double des 795 emplois direct à Seraing, pour 138 millions d’euros de promesses pour le froid !
Mittal aura beau signer, l’enveloppe va s’échelonner sur plusieurs années et peut-être, puisque chez Arcelor-Mittal on n’en est pas à un reniement de signature prêt, le froid ne verra-t-il jamais le moindre euro.
On l’a déjà dit, ce n’était déjà pas trop malin de couler des brames à Seraing pour les utiliser à Chertal, ce sera encore moins rentable de les faire venir d’encore plus loin.
Il paraît que c’est la façon aujourd’hui de faire commerce : on casse l’outil plutôt que de le céder à un concurrent et ceux qui regardent casser l’outil, disent qu’on a raison.
Et les loustics de Namur voudraient qu’on applaudisse !

28 septembre 2012

La java du 27 !

Il paraît que ce 27, c’est la Fête de la Fédération.
Laquelle ? Il y en a déjà un paquet, avec les ligues, les clubs, les sociétés philanthropiques et harmoniques, sans compter la grande : la Belgique Fédérale !
C’est la Fédé Wallonie-Bruxelles, pardi, pour faire pièce à la flamandisation de la Belgique.
Ce bidule inventé par les élites namuroises ajoute une pièce d’un puzzle complet. C’est-à-dire qu’on ne sait où la mettre.
D’autant qu’on n’a rien à voir dans la gestion de Bruxelles et vice versa.
Ce sont les abonnés au club Lorraine qui ont inventé ce patriotisme supplémentaire, aux nombreux patriotismes dont la Belgique est farcie.
Si bien qu’en Wallonie, les patriotismes s’annulent. Le Wallon est devenu franchement apatride, un vrai sujet d’études : les autochtones virent allochtones ! Milquet en est toute saisie.
Les fédéraux sont au nombre de quatre, peut-être cinq : Di Rupo, Demotte, Marcourt, Reynders (ce n’est plus sûr) et Javaux.
Cinq pour faire une Fédération, ce n’est pas beaucoup.
Pourtant, ce n’est pas faute que ces cinq-là n’aient pas suffisamment de moyens. Fêtes avec feu d’artifices, sigle dessiné par un Lambert Lombard moderne, statuts, règles et cadres divers, tout ça fonctionne avec quelques avocats payés par les cinq, pour porter au plus haut le patriotisme fédéré.
En attendant, le patriotisme wallon ne dépasse pas l’estrade sur laquelle les élites forment des figures. En 1900, on appelait ça des tableaux.
On ne forge pas une Nation à coups d’injonctions.
Il faut se méfier de ceux qui crient « Honneur…Patrie ». Ce sont en général des gens qui ont quelque chose à cacher.
Par exemple si Marcourt sort le couplet de la Patrie et de l’effort nécessaire vendredi, c’est qu’il aura complètement échoué dans la négociation avec Mittal.
En, vrai, on le sait déjà à l’avance.
La Fédération Wallonie-Bruxelles est entre de bonnes mains, en ce sens qu’elles ratent tout.
La bonne main tient le drapeau. Elle est là pour rassurer, alors qu’elle inquiète la majorité des Fédérés wallons. C’est la main de ma sœur qui frappe à la porte du bureau d’évaluation du FOREM.

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Comme dans la guerre de Sécession, le Sud ramasse la pâtée. De Wever, la casquette du général Grant vissée sur la tête est le vainqueur présupposé de la « War of Northern Aggression ».
On aurait pu trouver autre chose. La Communauté française fait trop école laïque à deux balles, la Fédération du Chose la dépasse pour faire ringard à un point que Demotte n’imagine pas. Du reste Demotte n’imagine jamais rien. C’est le propre des grands hommes (Di Rupo) de laisser des médiocres en sentinelles dans les places fortes qu’ils quittent sans avoir vraiment décidé de les quitter.
Et surtout qu’on ne nous dévisse plus la tête avec les retours à l’histoire… Charlier Jambe-de-bois, la Muette de Portici et toutes les légendes qui font qu’on a cinq directions, un tas de fédérations, une pléthore d’avocats, je ne sais plus combien de parlement et toujours… un raton laveur sous la défroque des gouverneurs de province, plus inutiles que jamais, mais encore là pour nous sucer la moelle jusqu’au dernier centime.
Basta, qu’on donne les clés de la Belgique à De Wever et qu’on aille se rattacher ailleurs.
Par exemple avec le Luxembourg. Le Grand Duché n’a pas de dettes, la banque y a bonne réputation et la grosse qui la dirige avec son grand-duc, a l’air de sortir tout droit d’une Friture, vendeuse de frites-moules !
Ils sont déjà à 7 ou 8 pour diriger les gens depuis le pont Adolphe. On se débarrasserait de Marcourt et de la réincarnation de Jacques Dufilhot : Demotte.
On les voit bien ouvriers saisonniers aux vendanges du vin de Moselle, à condition de ne pas tenir de discours aux grappes. Ils seraient capables de surir le raisin !

27 septembre 2012

D’Amarcord à Marcourt.

Mieux qu’à Balen, en campine anversoise, où 83 travailleurs ont été licenciés via des sms, Mittal congédie les travailleurs du chaud par des menaces et un chantage à la Région.
Ce qu’ils peuvent s’en foutre ces blaireaux des nases à leur service !... Les règles, les lois, ils s’en tamponnent.
Les démarches vertueuses, c’est pour nos gueules ! On traque pas assez le chômeur… L’Open VLD est en pétard. Le PS en ventouse des droites assiste les tourmenteurs.
En effet, comment comprendre autrement la démarche de cet employeur qui pourrait en cédant le chaud à d’autres, selon un plan de la FGTB et avec l’appui de la Région, sauver près de 800 emplois, sans compter ceux des sous-traitants ? Et qui ne fait rien d’autres que compter son pognon et dorloter sa petite famille…
La presse n’a même pas relevé cette bassesse supplémentaire d’une entreprise brassant des milliards. La Région a sauté sur l’occasion pour abonder dans le sens du patron et Marcourt a fait le reste en jouant les intermédiaires entre le patronat et les travailleurs.
Voilà le triste et dernier épisode d’une vieille histoire entre le fer et l’homme du bassin mosan. Ici se clôt deux cents ans de labeur. Triste fin, comme dans Amarcord de Fellini, on sent le fascisme pointer sous la fausse bonhomie de Marcourt, le regard navré de Demotte et le bas calcul des délégués syndicaux qui entendent bien finir leurs jours sous la couette d’une préretraite satisfaisante.
On brade un savoir faire qu’on ne retrouvera pas de sitôt.
Qui l’eût cru ? Quand la démocratie tourne à l’avantage du fric, c’est comme le fascisme qui remonte. Si ça tourne vinaigre, la Région qui a été incapable de trouver son Alexandre aura toujours à portée un Duce pour mettre au pas les populations.
Je sais qu’il est fréquent d’assister à ces comportements caractériels des patrons guidés par la seule idée du profit maximum ; mais que des responsables qui se disent de gauche n’essaient pas d’imposer la loi du peuple, c’est vraiment montrer le point où en est la démocratie.
A croire que nos favoris aux élections aiment bien la merde.
Et que dire des commentaires de la presse !
Alors, qu’on s’attendait à une indignation générale, c’est faux-cul et chemises entre le bouchon de carafe, Marcourt et les autres : le Soir, la Dernière Heure et la Libre. On se demande ce qu’ils vont bien pouvoir employer comme pommade à l’issue de la réunion « de la dernière chance » !

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Pas que des déchirements de l’esprit à la sortie. Certains pourront plus s’asseoir de longtemps.
Ceux dont les emplois vont disparaître, la Région va leur faire une préretraite plus dorée que la plupart des infortunés qui perdent leur emploi dans des petites boîtes, dont tout le monde se fout. Et alors ! La justice sociale dans ce bordel ?
Pourtant, dans les meetings on n’a jamais autant levé le poing en braillant quelques vers de l’Internationale écrits par le malheureux Potier. C’est évidemment en prévision de l’élection du 14 octobre et à l’usage exclusif des imbéciles.
A défaut d’autres choses, les avocats qui nous cornaquent ont encore une belle voix.
Pour en revenir à la firme métallurgique Sleurs, en faillite, on dirait le licenciement par SMS, comme taillé par l’élégant Mittal : "A notre grand regret, nous devons vous informer de cette manière que Sleurs Industries a été déposer ses comptes et à(sic) donc demandé la faillite. Jusqu'à plus amples informations du curateur, vous ne devez plus venir travailler. Vous recevrez bientôt un appel téléphonique pour confirmer la réception de ce message. Salutations".
C’est du modern-style, une forme d’atticisme de la littérature industrielle, du Houellebecq pour chiottes de direction et Goncourt pour les faisans de l’Edition.
Chez Arcelor-Mittal ce serait « A notre grand regret, nous fermons la phase à chaud pour que vous ne puissiez pas poursuivre l’activité avec quelqu’un d’autre. Si vous obtempérez, vous conserverez l’illusion de garder la phase à froid pendant un an ou deux ».
Marcourt adore ces genres de tractation. Il n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est l’acculé au pied du mur. Ses ressources des années de prétoire augmentent sa capacité d’argumenter. C’est notre Fabius, notre Fafa des grandes écoles. Il est capable de tenir deux heures le crachoir pour nous faire croire que la phase à chaud est assurée pour au moins un an, alors qu’on démonte le dernier haut-fourneau.
Il est vrai qu’on le voit mal tenir le coup à la Région, sans sa formidable dialectique.
Voilà bien les hommes politiques, ils ne sont jamais jugés que sur la manière, tellement ils savent touiller dans les profondeurs de notre inconscient.
Cet homme aurait pu faire fakir chez Mittal. Son art de jouer du pipo est tel qu’il aurait endormi les crotales qui sortent des paniers de la ménagère indienne, à l’évocation de la réincarnation moderne de Shiva, en osmose avec la ménagère sérésienne.

26 septembre 2012

Le club des châtrés.

Le péché mignon des autorités wallonnes, c’est d’avoir toujours confié à des intermédiaires le soin de régler le problème politique, quand il y a désastre économique.
C’est une constante depuis Robert Collignon (PS). Ce président de la Région, se remet à Jean Gandois en 1995, pour la vente de la sidérurgie du bassin à Arcelor.
Demotte et Marcourt font confiance à Mittal, aujourd’hui, pour les mêmes et troubles raisons.
Non pas qu’il faille ne pas s’entourer de compétences, mais aussitôt qu’ils sont assurés que le paquet encombrant est entre des mains « compétentes », ils n’ont de cesse de se défaire de leur responsabilité.
Il vrai qu’ils sont de mauvais gestionnaires. Ils n’ont jamais eu l’intention d’en être de bons. Ils se contentent dans le cadre de la social-démocratie, de faire du lèche-bottes des puissants.
Remettre les clés de Cockerill dans les mains d’Arcelor, c’était leur vœu le plus cher.
Ainsi la responsabilité du sort des familles de sidérurgistes leur échappait, en même temps que l’entreprise. Dans la nouvelle entité, aspirée par l’Indien Mittal, les parts de la Région dans Arcelor, converties en Arcelor-Mittal, devenaient toutes petites. Pour la recherche d'une irresponsabilité grandissante, c'était bien joué.
Les contacts médiatisés avec le nouveau patron, tout sourire, et tout en promesses, sentaient déjà l’arnaque. Mittal avait au doigt un diam bleu blanc de la valeur d’un haut-fourneau. Marcourt avait la tronche à bouffer des bananes en largeur !
Aujourd’hui le message de Mittal est clair. Il ne veut plus du chaud à Seraing, mais il garde l’outil ! Il craint qu’avec un repreneur les affaires ne repartent. Donc, ce type veut que les emplois disparaissent, que les ouvriers crèvent, en somme. C’est un salaud !...
Et c’est avec ce franc dégueulasse, ce cynique individu que Marcourt et le bouchon de carafe vont discuter vendredi !
-Je vous en prie, m’sieu Mittal… sauvez au moins le froid ! Et l’autre qui ne paie pas une clope d’impôt en Belgique, va se retenir de leur rire à la gueule. Enfin, lui, même pas, ses porte-cierges seulement.
Ce type qui menaçait il y a huit jours de ne pas investir dans le froid (donc qui n’y tient pas plus que ça) mène tout le monde en bateau.
Quand on est dans les mains d’un homme d’affaires des antipodes, même si le siège du groupe est au Luxembourg, il ne faut pas attendre qu’il s’attendrisse sur une situation locale dégradée. Il est vrai qu’on crève plus vite de faim dans les rues de Bombay que place Cathédrale et qu’on ne le voit pas là-bas non plus !

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En businessman aguerri, Mittal est capable de tout. Il nous prévient, en cas de reprise de l’outil par la Région, qu’il boycotterait de tout son poids la vente du moindre lingot de fonte produit à Seraing, et ce partout dans le monde. C’est dire la haine et aussi le culot !...
Le but de Mittal est de transformer la phase à chaud du bassin liégeois en de la ferraille inutilisable. A la rouille de la chose, nos gugusses pourraient récupérer le terrain.
La phase à froid va suivre, sans doute en 2013, 14 par là…
L’Indien renâcle à mettre à niveau une fabrication obsolète. Les millions d’euros servent à appâter les gogos des syndicats, conditionnés à un accord pour l’enterrement des revendications des futurs licenciés.
Il veut faire des bords de Meuse une sorte des bords du Gange, dans laquelle nous irions à peine vêtu épancher notre soif et faire nos ablutions.
L’arrêt du chaud condamne le froid. L’approvisionnement de Chertal, de Sclessin et d’Engis par des brames venant de Dunkerque, comment y croire !
Il y a déjà un certain temps que la Région aurait dû commencer par se réapproprier l’ancienne demeure des Princes-Evêques de Liège au pont de Seraing. Ce monument de la Principauté n’a pas à être dans des mains de margoulins. Il appartient aux Liégeois. De ce patrimoine historique, on a même fait une salle de jeu dans ses arrières bâtiments !
Voilà longtemps que la Région devrait s’intéresser à une diversification des transformations de l’acier, autrement qu’à l’ULG. Elle ne l’a pas fait, alors que le plan Marshall aurait pu l’aider.
Tant qu’il a encore quelques paquets d’argent qui traînent à Liège, il faut contraindre Mittal à dépolluer les sols qu’il a abandonnés. Reste quelques hectares des bois d’Ougrée et de la Vecquée, l’ancien bourgmestre Onkelinx en sait quelque chose, il a permis qu’on y déverse des tonnes de résidus dans les fondrières des chemins.
La Région pourrait très bien s’appuyer sur ses droits et faire saisir le repreneur défaillant.
Hélas ! quand on voit le bouchon de carafe qui plastronne au club lorraine, plus souvent qu’il ne dirige la Région wallonne, quand les autres ne valent pas mieux dans des négociations où ils seront la casquette à la main devant les sous-fifres de Mittal, on peut s’attendre à tout.
Et dire qu’à Liège, l’engeance risque encore de gagner les élections communales !
C’est à se demander…

25 septembre 2012

L’animal social.

Est-ce que les gens n’en ont pas marre de revenir sans cesse sur les questions de religion et jamais sur les rapports entre les riches et les pauvres ?
La progression de la connaissance de l’univers ne nous renseigne pas, certes, sur les mystères de l’ensemble de la création, mais les progrès scientifiques nous certifient que les religions, fondées sur des récits merveilleux et conservées dans des livres dits sacrés, sont de sacrées mises en boîte des crédules.
Depuis le film imbécile hollywoodien, les gazettes se sont emballées et ont fait office de rabatteuses réussissant à rameuter les excités. C’est-à-dire peu de monde finalement. Alors le film, les caricatures, l’agitation produite plus par ce que l’on craignait qu’autre chose, sont retombés comme un soufflé.
La facture des déployements des policiers doit atteindre une somme considérable. Sur l’ensemble, c’est un fiasco. Les peurs occidentales, par contre, ont gonflé les effectifs des trouillards !
Bien plus raisonnable est de tourner la page.
Aujourd’hui, les rapports sociaux sont seuls primordiaux. La préoccupation qui en découle, à savoir la possession plus ou moins grande de biens et la répartition équitable de ceux-ci, est celle qui domine toutes les autres.
L’urgent est de déterminer à quoi sert la puissance de l’argent, qui détient ce pouvoir et pourquoi ? Il faut mettre un sens et une utilité derrière chaque objet produit.
De ces questions dépendent la vie et la mort de milliards d’hommes. Le poil de la barbe d’un prophète, profané ou non, est superfétatoire et même insultant à l’entendement humain.
Les destructions de tout ce qui a fait l’homme de ce qu’il est, se poursuivent par l’établissement de cette puissance financière au-dessus de toute forme d’intelligence, de générosité et même de connaissance dans les arts et les sciences qui ne sont pas reconnus si l’argent ne les cautionne pas !
Les critères qui concourent à en acquérir le plus possible par le travail des autres est terriblement destructeur de tout le reste.
Si nous voulons demain avoir une chance de survivre quand nous serons dix milliards, ce sera bien ce rapport là - et rien que lui - qu’il faudra regarder en face.
Trouver des solutions sera la tâche principale de la fin du siècle.
L’an 2100 n’est pas si éloigné que cela. C’est l’affaire de deux générations. Les jeunes pères d’aujourd’hui, seront les grands-pères de 2040. Ils tiendront dans leurs bras la génération qui aura cette difficulté à surmonter ou à périr.

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Or, nos partis politiques où ces questions vitales devraient être débattues ne font que reproduire les tendances générales de l’opinion, loin des doutes supérieurs qui planent désormais sur la viabilité du système capitaliste. Les seuls partis qui pourraient en débattre, souvent des partis d’extrême gauche, ne sont jamais au pouvoir. Et quand bien même le seraient-ils, la plupart ne veulent que transférer la puissance de l’argent détenue par un petit nombre, aux asservis. Refonder un système productiviste avec une autre répartition n’est pas à long terme une solution. Même si, dans le court terme, le nombre de chômeurs ne cessant d’augmenter, cela serait de nature à soulager directement la misère et peut-être relancer l’économie pour quelques temps. Juste assez pour réfléchir qu’une crise est passée, mais que la crise suivante n’est pas loin.
Encore que la notion de travail pour tous n’inclurait plus les mêmes servitudes et les mêmes horaires de prestation.
Voilà bien la difficulté d’une réflexion à entreprendre sur les intentions qu’ont les partis qui se présentent au suffrage des électeurs. Comment sortir du concret misérable pour un abstrait problématique, mais réflexion, ô combien nécessaire !
Même si l’idée de justice paraît séduisante, cela ne résoudrait en rien la puissance exorbitante qui découle du seul fait d’être propriétaire de l’argent, en 2012. La seule ambition perceptible est un empirisme dégoûtant qui vit d’un concret immédiat, honteusement mis en pratique par les intelligences les plus vives au sortir des grandes écoles !
Que ce soit le fait d’une minorité de jouisseur chanceux ou la masse des crève-la-faim, le pouvoir qui en découle en exclusivité reste le même.
Ce battre pour conserver un semblant de prospérité, c’est de façon à peu près identique, se battre pour un coran ou pour une bible.
Alors, il n’y aurait rien à faire ? Nous serions condamnés à la fatalité d’un système qui nous accable et détruirait tout espoir ?
Je le pense de plus en plus : il faut repenser plus que les rapports entre les hommes, il faut repenser la philosophie de l’homme « animal social ».

24 septembre 2012

Quand Zineb el Rhazoui sauve la RTBF.

Comme dans « Le repos du guerrier », Renaud, le personnage central du roman, s’engage dans l’écriture à reculons et noirci des pages de la même phrase. C’était un peu ça, ce dimanche sur nos deux chaînes. Le débat, une fois de plus identique des deux côtés, venaient après une semaine de blabla sur « la liberté d’expression et de religions », donc sentait le réchauffé, le déjà entendu et vu.
Le réchauffé ne passe décidément plus, surtout quand le sujet a été traité toute la semaine en France. C’est même fâcheux pour la réputation de nos présentateurs de l’émission, puisqu’on peut les comparer avec d’autres qui leur sont de loin supérieurs.
Il eût été plus malin de choisir des sujets bien belges dans lesquels les confrères français sont nuls à pleurer.
Pour la petite histoire, on a failli se passer de Maroy. Des indélicats s’en sont pris à sa voiture et ont dérobé les éléments du programme de Mise au Point de ce dimanche. Il parait qu’il les prépare ! On n’aurait pas cru… Comme c’est le même débat chez Domino, en femme charitable, elle aura passé ses notes à Kroll qui aura fait suivre.
Si bien qu’on est parti pour le doublon hebdomadaire.
La soirée du samedi avait pourtant bien commencé. En journaliste probe, Maroy s’était renseigné sur les mœurs des religieux de la consommation à Ciné-Télé-Revue. C’est ainsi qu’on prend le vent à la RTBF. La qualité du champagne et la composition des petits fours sont des appréciations indispensables pour des débats sereins.
D’après Ciné-Télé-Revue, mis à part les légers ennuis de Maroy, le pays se porte bien et la prospérité est au zénith. Les gens des services publics aiment se produire en extra de charme dans le privé. Dommage qu’ils n’exercent pas leur métier d’informer du côté d’Ougrée et de Seraing. C’est moins mondial, mais c’est aussi urgent.
On aurait pu penser, par exemple, puisqu’on a amplement débattu de la question des religions « intouchables », d’avoir un débat sur l’avenir de la sidérurgie en pays de Liège et du sort qui attend des milliers de gens qui dépendent des vues stratégiques de l’Indien Mittal.
Mais, bon, le film sur Mahomet et l’opportunisme médiatique de Charlie Hebdo ne pouvaient passer inaperçus sur nos chaînes à la pointe de l’info branchée.
Heureusement que ce dimanche n’a pas été perdu pour autant en blabla attendus et prévus.
Nous avons assisté avec émotion et intérêt à la démonstration d’une journaliste de Charlie-Hebdo, Zineb el Rhazoui, sur l’opportunité de la satire et de l’humour, dans un contexte du politiquement correct assorti de l’aplatissement des notables devant l’Islam.

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Du coup l’iman invité ne savait plus où se fourrer.
Cette jeune Marocaine me donne envie d’être Marocain !
Non, les gens ne doivent pas être classés selon leur nationalité et la religion du pays d’origine. Et notre grande bouffonne nationale, Joëlle Milquet, a grandement tort de purger le riche vocabulaire français de mot comme « allochtone », de peur de froisser la sensibilité des étrangers.
Marocaine, Zineb el Rhazoui l’est et en même temps, elle est la raison même de ce pourquoi il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. C’est elle qui le dit, les régimes totalitaires, le sien est le Chérifat marocain, sont des régimes condamnables et, comme par hasard, la religion musulmane y est en état de monopole.
L’humour – considéré et inconsidéré – celui qui parfois me fait rire et à d’autres fois me paraît lourdingue – est indispensable à la liberté d’expression, c’est-à-dire au bonheur de dire ce que l’on pense, même si comme a dit Anatole France « c’est un plaisir coûteux, mais trop vif pour que j’y renonce jamais ».
Pourquoi les religions ne supportent pas l’indifférence ou pire l’athéisme ? Mais parce qu’elles sont intransigeantes et désespérément bâties sur des mythes. La foi n’est pas une vérité, c’est le côté absurde de la chose, c’est un antidote contre la douleur d’être né pour certains. Elle est donc indispensable pour beaucoup. Mais que les croyants fichent la paix aux autres, à partir du moment où les autres ne mettent pas le bordel dans les mosquées, les synagogues et les églises. Ce qui ne va pas, c’est le contraire. A savoir que ce sont les croyants qui sortent de leurs lieux du culte. Ils agressent les incroyants, veulent le pouvoir pour imposer dans le sang l’absurdité de leurs lois. Finalement, ce sont eux qui foutent le bordel !
Ils trouvent des alliés dans nos gouvernements dits démocratiques où les « arrangeurs », sortis des grandes écoles, entendent se partager tous les pouvoirs dans le calme et la discrétion. Pour ces champions de l’intelligence, tout désordre implique les deux parties.
Chèvrechoutistes diplômés, ils ne savent pas trancher. Ils sont du camp d’un ordre qui met de l’eau dans son vin, un point c’est tout. Leur appartenance à une idéologie ne leur sert qu’à manger mieux que les autres au râtelier collectif. Ils sont d’accords pour accorder l’inaccordable.
Merci à la Marocaine Zineb el Rhazoui d’avoir essayé de nous le faire comprendre, malgré la grossièreté de Maroy, la coupant sans cesse et ne lui donnant pas la parole à la fin de l’émission, alors qu’elle la demandait pour une conclusion que nous n’aurons pas.
Grâce à elle, je n’ai pas perdu mon temps.

23 septembre 2012

Sale temps le 14 !

On y est ! Enfin, presque… le 14 octobre, jour des élections pour le renouvellement du conseil provincial et du conseil communal.
Pourquoi ce jour, qui devrait être la fête d’un acte démocratique important, passera-t-il complètement inaperçu des citoyens ?
Trop de raisons à cela pour en dresser la liste.
Parmi les plus importantes, le conditionnement de l’acte politique à la globalisation de l’économie.
Le citoyen est devenu sceptique sur le fonctionnement même de la démocratie.
La concurrence entre le socialisme d’Etat et le libéralisme n’existe plus. Sans idéologie concurrente, le débat a perdu de son intérêt.
Quelle importance de savoir lequel des prédateurs va manger tous les autres ?
Le Socialisme contre l’argent est devenu l’argent contre l’argent.
Tous les concurrents sont des bourgeois qui font carrière dans la représentation du citoyen pour une politique identique.
Auguste Comte entendait la République comme une dictature des riches, tempérée par le droit de blâmer (1).
C’était, il y a presque cent ans.
Aujourd’hui, nous en sommes à une dictature de l’argent à laquelle riches et pauvres sont soumis, les premiers y ont leurs aises, les seconds leurs contraintes. Le blâme n’existe plus.
Dès lors, puisque tout est réglé à l’avance et puisqu’il est impossible de faire bouger les lignes, à quoi bon aller voter ?
Certes, pour les Communales, cette finalité déprimante est moins visible. Tel Conseil est pour l’éclairage public, l’autre pour des trottoirs adaptés à la circulation ; mais, il n’entre nulle part d’importants changements notoires qui feraient que les riches le seraient moins et les pauvres plus riches.
Alors, Clochemerle, on connaît. Les déménagements des pissotières ont un intérêt limité.
Liège s’est farci la tête des retombées positives de l’Expo possible en 2017. Di Rupo s’amuse de l’engouement enfantin. Mons aura sa gare, il sera bourgmestre, tout cela bien avant cinq ans. Alors l’Expo, si ça amuse les cons !... si les crève-la-faim avaient moins la dalle en bouffant de l’espoir…
Ce que l’on soupçonnait hier est une réalité aujourd’hui. La frontière entre la droite et la gauche n’existe plus que dans l’imagination des postulants à un mandat.
La rivalité qui subsiste n’est due qu’au désir d’être député provincial ou conseiller communal.
La preuve ? La Dernière Heure rapporte qu’au niveau provincial un accord est déjà signé entre le PS et le MR pour reconduire la majorité actuelle à Liège. Ils n’attendent même pas l’avis des électeurs. Les autres partis pourront se brosser.
Alors, élections d’opérette en attendant la déferlante de la N-VA en 2014 ?

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Quand on est dans la bouffonnerie, on ne peut pas en sortir facilement.
Le pouvoir s’est toujours tiré à son avantage de toutes les situations dans lesquelles son autorité était remise en question. De l’Ancien Régime à la démocratie, c’est le même autocrate qui dirige en conservant jalousement ses prérogatives qu’il n’entend pas céder à qui que ce soit, fût-il le peuple.
C’est par un tour de magie extraordinaire que la confiscation de la démocratie a eu lieu devant tout le monde par les suppôts de l’Ancien Régime, déguisés en patriote nouveau style d’une démocratie pur jus.
Qu’est-ce qui change entre le pouvoir absolu des prêtres et des rois d’hier, et des banquiers et des ministres aujourd’hui ?
Rien.
Certes, nous voilà moins assujettis officiellement, mais terriblement accablés par l’argent, ce critère universel devenu absolu !
Et le comble, nous revoici esclaves par l’excès de confiance que nous donnait la démocratie pour nos droits supposés, et par notre propension à confondre le progrès avec l’épaisseur du coussin, sur lequel nous posons notre cul devant la télévision.
Le résultat est un désastre.
Le confort disparaît avec une démocratie toute en décor, avec un mur nu derrière. Le coussin est usé jusqu’à la corde et un ressort va bientôt percer le tissu.
La prospérité fait place à la misère, sans travail ou confondus avec l’ouvrier saisonnier de 1900 !
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1. Alain « Propos sur les pouvoirs », Folio Essais.

22 septembre 2012

Chastel Gros-Câlin !...

L’interview à Sud Presse d’Olivier Chastel (MR), nous révèle, foi de psy, que Chastel souffre d’un déséquilibre mental appelé trouble de la personnalité histrionique.
Dans son comportement théâtral, entre le besoin d’impressionner, avec la tendance de voir la situation du pays de façon globale et manichéenne, persiste chez Chastel une forme de dépendance compulsive reliquat de sa période au cours de laquelle à Charleroi, il avait l’impression d’être mal aimé.
Pour ceux qui ont lu le livre de Gary « Gros câlin », Reynders lui tient lieu de python.
La liste des mesures que le MR et le PS vont proposer pour confectionner le budget 2013 est, de toute évidence, la pure invention de sa personnalité histrionique. Il se trouvera bien entre autres, une ou plusieurs suggestions du patient qui seront reprises par Di Rupo dans sa confection du budget. Cela lui fait le triomphe assuré. Mais, ce sera passé le 14 octobre évidemment, après que les électeurs aient été enivrés par les propos réconfortants de nos histrions en chef.
Au stade de la gueule de bois, ils prendront connaissance des taxes et impôts nouveaux à hauteur de 4 milliards à ratiboiser en supplément dans leurs poches. Peut-être diront-ils alors « tiens, le petit Chastel avait vu juste ».
C’est ça sa récompense histrionique.
Il y a de tout dans ses 15 mesures, donc assurément, il joue sur du velours. Il s’en trouvera une ou l’autre d’application, pour qu’on le suppose bon politique.
La hausse de la TVA est numéro un, bien entendu, c’est efficace, rapide et évidemment complètement injuste. Fort appréciée des libéraux, jadis fortement critiquée par les socialistes, cette hausse, sait-on jamais, est tout à fait possible.
Si Di Rupo sent après les communales qu’il ne passera pas la fin de l’année comme premier ministre, il écartera cette taxe parce qu’elle est impopulaire et qu’elle concentre le maximum de rentrées financières sur le gros des consommateurs, c’est-à-dire les pauvres. Par contre, s’il croit rester jusque la fin de la législature, il l’appliquera. Les socialistes ont l’art de faire avaler des couleuvres aux petites gens. Ils ont des avocats particulièrement doués pour ça.
Les taxes sur les billets d’avion comme les augmentations des accises sur le tabac et l’alcool touchent, elles aussi, à la consommation. Elles ont pour elles une opinion travaillée par nos histrions sur deux thèmes : « il n’y a que les riches qui prennent l’avion » et « taxer l’alcool et les clopes, c’est dissuader du vice ». Deux idées fausses, bien entendu, mais la poursuite d’un système comme le nôtre a de plus en plus besoin du mensonge pour durer.
Taxer les honoraires d’avocats, signifierait-il que les professions libérales, dernier rempart massif du MR seraient taxées comme les coiffeurs, c’est-à-dire, sur des estimations de clientèle par le fisc, ou bien s’agirait-il de faire des factures avec TVA sur chaque acte payé par le client, comme cela se fait dans le notariat ?
Dans le premier cas, il y aurait une ruée des avocats sur les places qui rapportent plus que la profession qu’ils sont censés exercer, député, conseiller, direction supérieure, blabla d’organisation politique. Dans l’autre, c’est le client qui sent passer le poids des arrhes et qui hésitera encore plus d’avoir recours à ces professionnels de la parole.
La taxe sur les plus-values boursières en cas de spéculation est comme Nessie du Loch Ness. On n’en voit la queue que du bord. Les gens au pouvoir sont unanimes. Il faut attendre des directives européennes pour que cela soit efficace, et comme on peut encore attendre longtemps… Il en va de même des taxes intercommunales, ces dernières étant déjà assez gratinées…

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Où le petit Chastel fait sa crise, c’est quand il évoque la « régularisation de capitaux rapatriés de l'étranger, avec forte amende à la clé ». Les quelques millions qui sont revenus gonfler les avoirs bancaires, c’était grâce aux courbettes et aux avantages de Reynders. Un friqué qui reviendrait en Belgique payer une amende, ça n’existe pas. Idem, le rétablissement d'une tranche d'impôt à 52 % ou 55 % sur les plus hauts revenus (à partir de 8.000 euros bruts). Il est vrai que certains revenus des pépères du PS qui font dans le business parlementaire sont immunisés. Des gens suçant le bon lait de l’abondance à plusieurs mamelles ont des experts comptables capables de maîtriser une pareille alternative.
Le précompte sur les petits carnets d’épargne, voilà Chastel revenu aux principes premiers du grand capitalisme et du MR, à savoir la haine des riches pour le petit épargnant. Di Rupo qui fait l’aimable avec ceux qui prennent des airs de bourgeois sans l’être, se couperait d’un lot de centristes dont il a besoin pour sa social-démocratie en Wallonie. A moins qu’il ne s’arrange pour noyer le poisson dans une sauce pseudo-moralisante dont Onkelinx a le secret.
Reste le saut d’index qui ferait plaisir aux patrons et au MR. On chuchote même que Di Rupo n’y serait pas opposé, si le MR lui faisait une douce violence. C’est bien possible, après tout.
Chastel n’est pas le seul à conserver dans ses tiroirs un beau discours sur la question.
Gros-Câlin veut qu’on l’aime… mais pas n’importe qui !
Ce que la charmant apothicaire-ministre oublie, c’est l’absence d’une volonté de prêcher par l’exemple d’en haut. Les électeurs restent sur leur faim, pas de diminution des traitements et des frais de l’Etat, notre système fédéral reste généreux… pour ses serviteurs !

21 septembre 2012

L’huile sur le feu.

Sénèque : « La véritable liberté consiste à ne pas craindre ni les hommes, ni les dieux ». Nous assistons avec l’affaire des caricatures au dégonflage de la presse belge. Elle donne l’impression de craindre aujourd’hui et les hommes et les dieux.
Quand on défend la liberté d’expression, on défend aussi la liberté de conscience. L’une ne va pas sans l’autre. Le plus étonnant dans l’affaire des caricatures de Charlie Hebdo, c’est la grande prudence de la presse.
Enfin, voilà un lieu où il faudrait - plus que tous les autres - parler haut et fort pour défendre le droit à publier, sans restriction aucune, le produit d’une réflexion par la plume ou le crayon, à condition que l’auteur assume la paternité de ses actes. Ce qui a été fait, assez crânement, chez le caricaturiste. Au lieu de quoi, on ergote, on feint de défendre le droit à la publication, tandis que l’on parsème le discours de beaucoup de « mais ».
Que la Libre, le Soir, la Dernière heure ne trouvent pas drôles des caricatures, un peu lourdingues et pas très réussies, c’est leur droit ; mais, s’ils sont conséquents avec eux-mêmes, ils n’ont pas le droit de « regretter » qu’elles aient été publiées à un moment délicat de tension entre les communautés, etc. donnant ainsi aux adversaires de la liberté d’expression, le sentiment que l’on peut intimider le monde occidental.
Au contraire, les journaux auraient dû démontrer par leur unanimité qu’en Belgique et partout en Europe, on peut faire bloc pour la défense d’un droit.
Et ça, ils ne l’ont pas compris. Dès lors, les intégristes auront beau jeu exercer dans la rue une pression de plus en plus exigeante pour que cesse une liberté qu’ils ne comprennent pas et qui n’entre pas dans leurs mœurs et coutumes religieuses !
Ce qui importe, c’est défendre un droit. La prudence des gazettes n’augure rien de bon pour l’avenir en soutenant mollement un confrère. Le jour où cela sera nécessaire, la presse-croupion risque de ne trouver personne..
François Mauriac qui n’est quand même pas suspecté de gauchisme a écrit « Je doute s’il existe pour la presse un crime d’indiscrétion. Mais il existe un crime de silence ».

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La liberté d'expression est une tradition laïque, républicaine et démocratique, qui a vu le jour vers la fin du 18ème siècle, en Europe occidentale principalement. Auparavant, une telle liberté était réservée aux autorités royales, seigneuriales ou religieuses, comme elle l’est toujours, peu ou prou, dans les pays musulmans, même si certains progrès ont été accomplis, et déjà pour certains d’entre eux menacés ou en voie d’abolition, comme en Tunisie et en Egypte, dont il faut souligner le courage des citoyennes laïques de ces pays.
Les Etats-Unis venaient de gagner leur liberté sur la couronne britannique et d'adopter leur propre constitution en 1776. Celle-ci a été amendée pour la première fois en 1789, et c'est ce First amendment qui garantit aux citoyens leur liberté d'expression : « Congress shall make no law...abridging the freedom of speech or of the press”.
Après avoir garanti la liberté de pensée et de croyance, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen constate la liberté d'expression dans son article 11 : « tout citoyen peut...parler, écrire, imprimer librement ».
Depuis, selon les pouvoirs et les Régimes, ces droits ont été supprimés, rétablis, etc… Aujourd’hui, ils existent et sont bien là. C’est ce que nous devons défendre.
Dimanche, c’était Caroline Fourest qu’on a empêchée de monter à la tribune. Dans la même semaine, on entend des voix de journalistes qui s’associent à celle de Laurent Fabius, et qui donnent des conseils de prudence et de retenue !
J’en connais même qui sous-entendant une possible exécution d’otages français au Mali, en représailles des caricatures, seraient capables d’en imputer la faute au dessinateur de la feuille humoristique.
Qu’on se méfie de ce siècle que notre société libérale a rendu veule. Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir.

20 septembre 2012

Innocence of Muslims.

Voilà un film dans lequel refuserait de jouer le moindre figurant de Bollywood, tellement il est mauvais, pourtant il enflamme les masses. On dirait même que c’est son côté abrupt et imbécile qui transporte les croyants, subjugués par les intégristes et à peine moins par leurs imans. Or les masses musulmanes ne sont pas spécialement critiques en matière de cinéma et mis à part le côté artistique, c’est « l’outrage » fait à la personne de Mahomet qui les fait exploser de colère contre les Occidentaux et en particulier les Etats-Unis.
Si le film avait été plus soigné, avec de bons acteurs, un scénario qui se tient et une mise en scène impeccable, peut-être eût-il passé inaperçu ?
On vit ça un peu partout et pas seulement en matière de cinéma. Prenons les blogues et les twits – il paraît que la startup belge TwitSpark annonce qu'elle vient de lever 1,125 million de dollars – et encore… le site de partage de vidéos YouTube, la sélection des « meilleurs » blogues des journaux, les sites nombreux de rencontres en ligne, « Jeune caillette, 47 ans, fait des lectures en topless pour retraités en rémission », etc… que de bruits pour fort peu de choses (des malotrus vont me traiter de jaloux parce que Richard III n’est répertorié nulle part), pour peu que le pourfendeur plaise à un nombre important d’infirmes du cerveau, le voila qui fait des moulinets de son sabre en bois et que les utilisateurs de la Toile, crient à l’apparition de la Vierge des blogueurs !
Alors, quand ce film tourné par les fantômes de But Abott et Lou Costello prend des allures d’épidémie de peste et de choléra avec aussi peu d’idées, c’est qu’il a atteint une telle perfection dans la nullité, qu’il vaut mille centrifugeuses d’uranium de Mahmoud Ahmadinejad.
Aussitôt, il prend une stature de symbole national et revêt l’importance d’une cérémonie au drapeau à l’américaine : six marines appliqués à mettre dans ses plis un drapeau qui jusque là servait de linceul à ambassadeur malheureux, tandis qu’à la porte à côté, des intégristes musulmans brûlent un autre drapeau, pour les mêmes raisons !...
Le film anti-islam "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans"), responsable déjà d’une bonne cinquantaine de morts, d’innombrables dégâts matériels et d’un déploiement coûteux de flics et de militaires, a été tourné sous le titre "Guerriers du désert" par un copte condamné pour fraude et.... un réalisateur de films pornographiques !
C’est en effet Alan Roberts, réalisateur de films comme "La jeune Lady Chatterley II" ou « Le Cœur mis anus » qui a signé cet arrêt de mort à l’intelligence, avant de l’être pour le reste !
L’acteur si on peut dire – qui a joué Mahomet pédophile, ne savait même pas qu’il « incarnait » le prophète, comme il ignorait le sens de la distribution des sucettes aux enfants.
Le comble, c’est une association chrétienne « Media for the Christ » qui a financé le navet, tourné à Duarte, 45 km à l’est de Los Angeles.

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Depuis, la brève carrière du film a été promotionnée par des coptes et des chrétiens évangéliques antimusulmans de droite, tel Morris Sadek, Egypto-américain, et le pasteur de Floride Terry Jones, connu pour avoir brûlé publiquement des exemplaires du Coran.
Comme on le voit prendre les énervés pour de gros thons qui avalent toutes les merdes parce qu’ils sont crédules est plus payant que ce qu’on espérait.
Parfois, la chose dépasse toutes les espérances, au point de faire boomerang…
Cet embrasement pend au nez de tous les semeurs de la bonne parole.
Par exemple, suite à l’article d’hier sur « les riches » vus par les amis de la RTBF et de RTL, qu’un jour de chômage massif, d’une fin de l’acier dans le bassin liégeois ou d’une lubie d’un illuminé comme Chastel ou De Decker, il prendrait la fantaisie aux patrons de Maroy et de Demoulin de faire de la provoc avec les zigues qu’on a vu dimanche, bidouiller une émission « hard » sur le chômeur tricheur et jouisseur, peut-être que ce serait la goute qui huilerait la culasse de la kalachnikov qui ferait déborder le vase.
Bien sûr les masses sont folles et jusqu’à présent contrôlées et maîtrisées par les avocats des partis en Belgique, tant qu’on les bourre de conneries le gratin n’a rien à craindre. Mais justement, parce qu’elles sont privées de sens, c’est peut-être dangereux de vouloir leur en inculquer un du genre « Je travaille pour les riches et j’aime ça. »
A force de trop bien faire, voyez-vous que De Decker finisse par croire à ses propres salades, et nous monter un nouveau réarmement moral chapeauté par le MR ?
Ce serait la fin…
Sait-on jamais, on a l’exemple de masses vivant ailleurs, aussi stupides qu’en Belgique, s’enflammer à cause d’un mauvais film et pour de mauvaises raisons.
Et qui prend des pieds au cul ?
Un passant, au hasard, ignorant jusqu’à l’existence de livres qui racontent des histoires fantasmagoriques.
Ramasser une brique en pleine gueule jetée par un manifestant, « manifestement sous l’emprise de la boisson », dirait Chastel ou mourir dans un car qui saute sur une bombe, cherchez l’erreur ?
Ceci dit, ce mercredi la parution de Charlie Hebdo ne manque pas de panache. Ce ne sont pas nos brillants cadors de la presse belge qui pourraient en remettre une couche sur l’exercice de la liberté d’expression (1). Ils indiquent seulement « c’est pas nous qui… voyez plutôt du côté de Charlie Hebdo »… et encore le font-ils bourrés d’Imodium en vue de parer à une diarrhée, en prévention des barbus à gueules d’assassins qui le prendraient mal quand même !
Ah oui, pour les mots enrobés de chocolat, ils sont forts. Quand il s’agit de montrer qu’on a une bonne paire de couilles, on ne voit plus personne !
Ils sont pour la liberté d’expression… mais pas trop quand même !...
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1. Allumant un contrefeu, histoire de faire un but partout, un journaliste inspiré du Soir vient de ressortir la vieille histoire de Jésus marié ! Vraiment, on aura tout essayé dans ce journal afin de brouiller les esprits. L'intention de cet article est aussi immonde que le mauvais film californien.

19 septembre 2012

Caroline Fourest chahutée !

Des incidents ont émaillé la venue de Caroline Fourest dans un débat « Comment résister face au FN », à la fête de l’Huma, ce dimanche 16 septembre.
On se souvient qu’à Bruxelles, elle avait également été empêchée de parole par un excité et deux ou trois petits soldats gagnés à la cause du perturbateur.
A la Courneuve, ils étaient un peu plus nombreux, mais guère plus d’une quinzaine scandant des propos contre le racisme dont Fourest aurait été coutumière, sans commune mesure avec ses positions, voulant la faire passer pour ce qu’elle n’est pas. Plus d’une centaine de personnes attendaient son intervention dans un débat sur l’extrême droite ! Ainsi des formations contre le racisme tentaient d’empêcher un débat sur le racisme et l’extrême droite, un comble !
Ce que voyant, la salle se mit à couvrir les voix des trublions aux cris de « Liberté d’expression ». Dans le brouhaha, on dût arrêter les débats. C’est une première aux fêtes de l’Huma !
Caroline Fourest disparut ensuite de la Courneuve sous bonne escorte.
Chacun doit pouvoir s’exprimer dans les rares occasions où la libre parole est permise. Il est intolérable que Caroline Fourest n’ait pu le faire.
Dommage qu’on ne puisse pas défendre le droit à la parole en rendant coup pour coup. C’était surtout visible à l’ULB où il aurait suffi de prendre l’énergumène par le col et le fond du pantalon pour le flanquer dehors.
A quand des videurs de salle pour la défense de la libre expression ?
Il est vrai que se défendre de la violence par une autre violence, peut donner le titre de martyr à n’importe qui. Cependant, une minorité finira par imposer le silence à une majorité, par l’intimidation et le sabotage.
On voit bien déjà les ravages que produit la crainte de l’islamisme violent et la prudence extrême des gazettes manipulant le nom de Mahomet comme s’ils avaient en main une bombe à retardement!


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Ci-dessous quelques extraits des réflexions de Caroline Fourest, après le week-end mouvementé :
« Le sabotage d’hier est certainement rageant, frustrant et impressionnant. Il n’est qu’un aperçu, une transposition dans le réel, de la violence et des techniques de calomnie quotidiennes contre lesquelles il faut ferrailler quand on tient tête à des mouvements aussi radicaux et mal intentionnés que les « Indigènes de la République », la nébuleuse des frères musulmans, les intégristes de toutes obédiences, mais aussi les nationalistes, les racistes de tous poils et au final les antiféministes de tous crins... ».
« C’est qu’ils sont nombreux, assez agités et rarement très honnêtes. Ils n’aiment pas beaucoup qu’on colle à leur basque pour décortiquer leurs tactiques, leurs petits arrangements avec la vérité. Encore moins que l’on contrarie leur projet en les coupant de ceux qui, de bonne foi, pourraient être abusés... Comme ceux qui pourraient croire à la bonne foi laïque de Marine Le Pen et se retrouver à jouer les idiots utiles de l’identité nationale chrétienne. Ou ceux qui croient vraiment à l’intention antiraciste des Indigènes de la République, ou de leurs amis des Indivisibles, et se retrouvent à balancer des bananes sur des féministes laïques militant contre le racisme antimusulman du FN. »
« Notre époque n’est plus celle de l’école idéologique unique, à l’ancienne, mais une étendue plus vaste, faite d’une multitude de carrefours où chaque projet déguisé, chaque mot mal utilisé (comme le mot « islamophobie » trop souvent utilisé pour contrer non pas le racisme mais le blasphème) peut égarer. Mettre des panneaux indicateurs, des sous-titres, c’est mon métier, mon engagement, mon quotidien. Et comme je travaille logiquement peu sur des démocrates modérés, je me retrouve souvent sur la route d’enragés, qui finissent par avoir accumulé une certaine rancœur. Ce qui prouve sans doute - en tout cas je le prends ainsi - que certains de mes panneaux indicateurs ont su leur barrer la route. Notamment à gauche et même à gauche de la gauche. »…
« Ce ne sont pas des « islamistes » qui se sont déchaînés hier, mais des gauchistes pro-islamistes. Il y avait bien quelques « enfants » naturels (j’entends politiques) de Tariq Ramadan, décidément très amers. Mais surtout des gauchistes persuadés que toute critique de l’islamisme est forcément raciste puisque dans leur monde binaire, digne du choc des civilisations, il y a le monde de l’Islam contre celui de l’Occident blanc. Les musulmans sont les « damnés de la terre », le voile leur emblème et ceux qui critiquent l’islamisme - surtout s’ils sont blancs - ne peuvent être que d’affreux croisés, des sortes de nouveaux colons servant de chiens de garde au racisme postcolonial »...
Même si je ne suis pas toujours d’accord avec les propos de Caroline Fourest, je tiens à lui exprimer toute ma solidarité et toute mon admiration pour le courage et la parfaite dignité dont elle a fait preuve à Bruxelles et à la Fête de l’Huma.

18 septembre 2012

Lakshmi les baskets

.Ce dimanche, léger mieux chez nos montreurs d’ours. Bien qu’ayant programmé la même chose à Controverse et Mise au point, nos élites ont fait du direct, ensemble, comme de vrais petits concurrents. Ils avaient invité des huiles différentes ! Avec un léger avantage chez Domino Demoulin qui rassemblait plus de notoriétés. La preuve, Hedebouw, numéro un du PTB était à RTL !
Le thème portait sur le pognon, celui des riches surtout, puisque les autres n’en ont pas. Ah ! c’était la belle affaire sur les deux plateaux : surtout pas toucher aux riches !...
Alors que, c’est viscéral, la majorité, la grande majorité n’aime pas les riches. Comme l’écrit Jacques Julliard « L’exécration de la richesse fait pour ainsi dire partie intégrante de notre patrimoine génétique ».
Déjà une mauvaise note.
Ces gens là aiment les riches. Voilà qui est fâcheux, ils ne représentaient pas la majorité!...
Pour en gloser tout à l’aise, rien que des gros salaires, des gens qui pensent redresser le pays en rabotant les minuscules revenus et déterminer les riches de rester en Belgique, si l’on excepte Hedebouw qui n’avait pas l’air heureux de se retrouver en aussi suspecte compagnie.
Parce que, si on a rassuré les riches, on a inquiété les pauvres. Forcément puisqu’il faut prendre l’argent quelque part.
Je mettrais ma main à couper qu’aucun des interlocuteurs présents n’a un revenu inférieur à 6.000 euros. Dans la tranche des 5 % de Belges qui ont un revenu supérieur, les invités donnaient la marche à suivre, aux 95 % restant de la population.
C’est beau quand même la démocratie…
A force de chipoter sur les nuances, entre Chastel et Moreaux, entre Demelenne et Wathelet, oui, on pouvait croire à l’existence d’une gauche, mais en pointillé, celle de la socdém du beau langage, dialogue entre deux aristocraties, gauche et droite.
Dans le genre déclamatoire, Chastel a beaucoup appris de Reynders. A l’issue d’un monologue dans lequel il se convainc lui-même au fur et à mesure, il a rassemblé tous les poncifs, sans oublier le plus fameux, « en taxant les industriels, ils ficheront le camp ailleurs… en les rassurant, on en fait les investisseurs du renouveau », cela valait un acte de « La cage aux folles ». Après ça, on a envie de l’appeler « Albin »…

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On en aurait pleuré, si ce n’est que le plus gros d’entre eux s’apprête à se faire la malle en détruisant l’outil derrière lui, afin d’empêcher la reprise par des concurrents.
Ce tueur d’entreprise, ce mauvais esprit, jadis héros honoré de la Région Wallonne, n’est autre que Lakshmi Narayan Mittal, patron d’Arcelor-Mittal.
Certes, le drôle n’habite pas Seraing, avant lui d’autres, qui n’y habitaient pas non plus, ont quand même fait travailler des gens. Lui, c’est la fin du chaud, du froid, des salaires, de tout…
Ah !... ces riches qu’Albin aime tant !
Puis, on a parlé des plus riches qui trahissent la France. Le bel Armand rayonnait au seul énoncé du nom d’Arnault !... Il fallait le voir chanter les louanges du nouveau propriétaire d’un logement à Uccle, terre d’élection d’Armand De Decker. Le bourgmestre le plus chic et le plus propre sur lui du royaume avait le visage d’un homme qui sent venir une érection !.
Ah ! la belle équipe qu’ils feraient tous les deux, le riche et le maïeur, en pleine communauté d’idées, le plus décoré avec le plus friqué, un début de film pour Almodovar. Même Anne Demelenne le regardait comme fascinée ! A ce moment-là, il n’avait qu’un mot à dire… c’était fait !
Et je pensais que parfois l’intégrisme a du bon. L’art de la parole a des limites. Je voyais les plateaux soudainement envahis par des énergumènes tiraillant à la kalachnikov dans les décors. Bien sûr, ils auraient été là pour de mauvaises raisons, pour tout dire des conneries. Mais les cons, malgré le brouillard qui entoure leurs cervelles de mouches, font parfois dans le raisonnable sans le savoir.

17 septembre 2012

Atomic-circus !

Le déclencheur d’une nouvelle campagne vient d’habitude des USA, parfois de Tel-Aviv . Washington pousse une gueulante et tous les pays occidentaux repartent à l’indignation : l’Iran veut sa bombe atomique !
Ce signal est en moyenne agité deux ou trois fois pas an.
Chacun prend des mesures, en général des gels d’avoir, des blocages de produits stratégiques. Personne ne sait si les mesures déclarées nécessaires seront prises, ni pour combien de temps.
Aucune illusion à se faire quant à l’efficacité, puisque la Russie et la Chine n’en tiendront pas compte.
Là-dessus tout le monde se rendort, tandis que les centrifugeuses iraniennes continuent de tourner jour et nuit.
Car il l’aura sa bombe, Ahmadinejad !
Imperturbable, l’Iran poursuit l’enrichissement de son uranium. Fin d’année, un stock de 250 kilos d’uranium enrichi à 20%, pourrait fournir la matière à quatre bombes nucléaires, fin prêtes en 2013 !
D’autre part, l’Iran se pousse dans la conception de détonateurs et de fusibles pour la construction d’une ogive nucléaire montée sur le missile balistique Shebab-3 capable d’atteindre Israël.
Le film anti Islam occupe les esprits. Les USA ont leur dose d’impopularité. Raison de plus pour mettre l’Irangate en stand-by. D’autant qu’avec ce film ridicule et interprété par des nuls, on voit la force de nuisance des intégristes et leur capacité de rameuter les foules ignorantes du fond des campagnes, comme en Tunisie, pays pourtant le plus ouvert du Maghreb.

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Le temps des canonnières, qu’il suffisait de déplacer à l’entrée des ports pour qu’aussitôt le pays récalcitrant se confonde en excuses, est terminé.
Les menaces et les sanctions à l’encontre de l’Iran ont surtout rassemblé autour d’Israël les démocraties complaisantes aux messages messianiques de la diaspora et à préparer l’autre camp à un affrontement guerrier.
En plus des crises économiques, du sursaut du Maghreb, du remplacement de Kadhafi et des soubresauts syriens, après avoir défrayé la chronique sur le sort des palestiniens dont Netanyahou ne se résout pas à l’indépendance, voilà l’Europe presque entraînée à suivre les USA dans un soutien inconditionnel d’Israël !
Dans le pays même, certains comparent la situation actuelle à celle qui prévalait durant la période précédant la Guerre des Six-Jours en 1967.
Le gouvernement juif prétend que si l’Iran obtient des armes nucléaires, la situation dans la région sera totalement modifiée, pas seulement pour Israël, mais aussi pour tous les pays modérés.
Un lobbying fait pression pour qu’Obama lance une attaque préventive, en collaboration avec Tel-Aviv, pour tenir sa promesse de ne pas permettre la nucléarisation de l’Iran.
Le Premier ministre Netanyahou et de la Défense Ehud Barak font pression sur l’entourage pro israélien du Président américain pour que celui-ci annonce sa volonté de recourir à la force militaire contre l'Iran, le 25 septembre à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU.
Est-ce que cette déclaration ne va pas influencer défavorablement l’électeur américain pour sa réélection ?
Personne ne connaît la voie que prendra Obama, sérieusement contrarié par ce dilemme à quelques semaines du scrutin.
Et nous qu’avons-nous à voir dans cette partie de bras de fer ?
Mais tout !... en qualité de membres de l’OTAN, d’allié naturel des USA et d’Israël, ainsi qu’en vertu d’une nouvelle vague d’excuses et de regrets des dirigeants français et belges pour la complicité de leurs lointains collègues sous l’Occupation des événements honteux de la guerre.
Allons-nous à nouveau aider l’Amérique pour ces bonnes et ces fausses raisons ?
Nous sommes dans une période creuse où la protestation permanente à l’encontre de l’Iran est en veilleuse. Les journaux ont Bart De Wever dans leur ligne de mire, d’autres plus people, font diversion en publiant des photos de l’épouse du prince William seins nus sur une plage française. Pour l’heure, en Belgique, tout le monde se fout de la bombinette de l’Iran.
Gare au retour de manivelle !

16 septembre 2012

Les inhibiteurs contre la crise.

La dette, tous ces milliards à pêcher quelque part, l’Amérique d’Obama a trouvé la solution.
La banque centrale américaine (Fed) crée, une fois de plus, de la monnaie pour tenter d'accélérer la baisse du chômage !
Avec cette monnaie de singe, elle va racheter des titres de créances immobilières toxiques (Fannie Mae et Freddie Mac), espérant par cet effet relancer l’emploi.
La FED revient à des mesures prises décembre 2008, quand l'économie américaine plongeait dans le bouillon où elle est encore.
Elle va prendre pour 40 milliards de dollars par mois de créances, et prévient les vicieux de l’hypothèque folle d'augmenter la dose, tant que le pays ne repartira pas vers la croissance.
Pourquoi les toxicos du chiffre arrêteraient leurs calculettes, si l’Oncle Sam rachète les conneries de la famille ?
Quarante milliards cela fait quelques rames de papier. Si le trou noir persiste, les billets d’un dollar reviendront plus chers à l’imprimerie, que ce qu’ils valent dans la rue !
L’assainissement des finances, ce n’est pas pour tout de suite, il faudra d’abord écouler quelques tonnes de papier vert. Les mâchoires des massicots font de la découpe non-stop. Par contre, comme a dit un ponte de la FED (Bernanke), c’est pousser le bouchon vers des terres inexplorées.
Connerie ou pas, les States essaient quelque chose. C’est la fuite en avant. Le pays du capitalisme triomphant est en train de boire la tasse, alors que nous l’admirons toujours.
On dirait qu’entre l’Amérique et nous, il y a une telle distance que les nouvelles mettent des années avant de nous parvenir, à moins, bien sûr, que les milieux mondialistes et libéraux nous les cachent. Ce ne serait pas la première fois.
On se croirait revenu rue Quincampoix, quand John Law tirait des plans sur la comète en 1716, pour le compte du Régent.
Nous, à l’échelle lilliputienne d’un Di Rupo adulé du PS, on se racrapote derrière nos vieilles lunes à compter petit, comme le pays. La Belgique a perdu le droit de battre monnaie, alors on bat la semelle devant les bureaux de chômage.
Pour relancer le commerce et l’industrie, nos glorieux à la manivelle réclament des coupes sombres dans la sécu, sur le temps que les Américains essaient d’ouvrir les portes des dispensaires à leurs pauvres. Ce qui n’est pas encore fait.
Et qu’est-ce qu’on apprend au ministère de la santé publique ?... que 25 médicaments ont coûté 1 milliard d'euros à la sécu !
Autrement dit 25 molécules remboursées au prix coûtant d’un générique de laboratoire boucheraient à eux seuls le déficit de la sécu !
Je sais, cela ne se fait pas. Le droit de la propriété, de l’inventivité, etc. sont protégés par nos saintes et sacrées lois capitalistes. Je n’ignore pas le feu sacré de Reynders à défendre les grands groupes pharmaceutiques, le crime que ce serait pour le MR…
Bon d’accord.
Les Américains font bien moins d’histoire quand ils partent dans des aventures plus hasardeuses encore.
Tout de même, les chiffres donnent le tournis !
« Les spécialités de ce « Top 25 » représentent, à elles seules, 37 % des dépenses pharmaceutiques totales, hors hôpital. Soit, très exactement, 1.018.702.806 euros, sans compter la part à charge personnelle des patients. » (Le Soir)
Le médicament le plus cher est un réducteur de cholestérol (le Lipitor et ses variantes génériques), au hit parade d'année en année. Il est produit par Pfizer, un autre encore qui vaut son pesant de platine : le Lescol par Novartis Pharma, etc.
Suivent tous les trucs et machins qui finissent en « Statines » inhibiteurs de l’hydroxy-3-méthyl-3-glutaryl, remarquables pompes à fric avant d’abaisser les taux de cholestérol et les risques cardiovasculaires.

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Pour les snobs amoureux de l’antistress de luxe, le Sipralexa de chez Lundbeck est à l’industrie pharmaceutique ce que Ferrari est à la compétition automobile.
Parmi les effets indésirables ont pourrait indiquer l’écart grandiose entre ce que la fabrication a coûté et le prix qu’on ose demander sans rougir dans les officines.
C’est un holdup légal très intéressant. Les malfrats devraient s’en inspirer et se reconvertir en laborantins « spéciale pilule ». L’emballage serait de chez Vuitton et la dragée peinte « fait main » par un grand prix de Rome.
Les écarts entre les coûts de fabrication et ceux de la commercialisation sont tels qu’on se demande si Obama au lieu de racheter les créances foireuses des banquiers véreux avec du papier imprimé par un personnel sous surveillance du FBI, ne ferait pas mieux de réquisitionner les sociétés pharmaceutiques.
Ainsi, ce seraient les couillons dépressifs belges qui financeraient directement au guichet d’Obama, les moyens de sortir l’Amérique de la dépression. Quelle pub pour le Sipralexa !

15 septembre 2012

Quel bilan ?

Ce gouvernement s'efforce de ne pas trop attirer l’attention.
Tout est inscrit dans la nature même de son premier ministre.
Di Rupo est fort proche de la personnalité de François Hollande : celui-ci tourne sept fois sa langue dans la bouche… pour se souvenir qu’il n’a pas fait l’ENA pour des prunes.
La Belgique se débat entre deux crises, alors que les pays voisins n’en ont qu’une.
Il y a celle de tout le monde : économique. Pourquoi est-elle si profonde (elle passera sa quatrième année au mois de décembre) ? Parce qu’elle est structurelle plus que conjoncturelle. Personne n’ose l’appréhender ainsi, même pas la gauche, à part quelques économistes. Prendre le système économique pour ce qu’il est, c’est dénoncer un avatar catastrophique du système capitaliste, dont on ne peut sortir qu’en le réformant ou en l’abandonnant.
Enfin, la crise propre à la Belgique entre les communautés, la flamande majoritaire et la communauté francophone minoritaire.
Voilà quarante ans que cette seconde crise perdure.
Si les Wallons n’ont pas résisté à la francisation, c’est parce que leurs langues, les parlers wallons divers, n’étaient que les fusions des racines germaniques et latines avec une prédominance de ces dernières. Le basculement dans la langue française était inévitable. Elle se fit brutalement entre 1880 et 1920, puisque le wallon fut interdit dans pratiquement toutes les écoles et exclu des études supérieures et peu à peu abandonné sans trop de soubresauts et de colères des populations. Pourtant, la perte d’une langue est toujours un appauvrissement. Avec un peu d’intelligence et d’humanité, les ministres de la Belle Epoque eussent pu la sauver.
Ce qui subsiste perdure dans les campagnes, grâce aux efforts de quelques folkloristes. Dans les villes, l’afflux des cultures étrangères accélère l’extinction du wallon, contredisant ainsi complètement les sociologues socialisants qui voient dans les mélanges culturels un enrichissement.

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Le flamand s’est renforcé selon les mêmes principes, sauf que les racines germaniques y étaient dominantes. Si le pays avait été partagé entre une forte minorité parlant allemand et une majorité parlant flamand, il ne fait aucun doute que le phénomène d’aspiration eût été en faveur de l’allemand et que tous les Flamands auraient été germanisés.
Dans le rapport de force actuel, lorsque la population a le libre choix entre le flamand et le français, Bruxelles en est l’exemple type, le français gagne à tous les coups. Voilà pourquoi les Flamands entendent bien se barricader et prétendent expulser de leur Communauté les têtes de pont francophones.
Le problème est donc inextricable et ne sera abordé sereinement que par une scission du pays.
Si Di Rupo est partisan de la politique des petits pas, c’est parce que la question flamande ne lui permet pas de frapper de grands coups, et aussi, parce que c’est dans sa nature de travailler sous le boisseau et avec discrétion.
Revenons à la crise économique.
Di Rupo s’est mis dans la position de quelqu’un qui s’est ficelé lui-même autour de ses certitudes. Franchement libéral, il ne croit pas à une économie mixte de nationalisation partielle de l’industrie et des banques, encore moins à un socialisme autogestionnaire. Là aussi, ça tombe bien pour le bourgeoisisme ambiant. La Belgique est le parfait satellite industriel de la puissante Allemagne. Notre sort économique y est lié.
Voilà qui pousse l’homme à ne prendre aucune initiative innovante en matière économique.
Ainsi, parfaitement adapté à ce pays englué dans les deux crises, Di Rupo est l’homme providentiel des différents pouvoirs qui convergent vers une seule chose « la durée du statu quo ». Des riches Flamands et Wallons, à la dynastie, tous trouvent, dans le fond conservateur d’une partie de la population, les assises nécessaires pour durer le plus longtemps possible.
Du point de vue strictement progressiste, c’est le plus mauvais premier ministre que nous puissions avoir.
Une partie des forces wallonnes se perdent dans une impossible collaboration avec les Flamands. La facture des efforts d’immersion des jeunes wallons dans la langue flamande, les facilités administratives des Flamands dans la capitale manifestement disproportionnées, la prédominance dans les nominations des secteurs fédérés des personnels administratifs flamands, coûtent énormément d’efforts et d’argent à la Communauté wallonne, quoique en puisse dire Rudy Demotte, sans compter les vaines études d’une langue abrupte, sans éclat et sans aucune résonance à l’étranger.
A ce bilan désastreux, se superpose celui de l’économie : le coût pharaonique d’une organisation fédérale avec ses cinq gouvernements et son armée en doublon, sinon en triplette, de nos représentations et administrations nationales et communautaires.
Enfin, pour couronner le tout, une gauche représentée presque exclusivement par les socialistes du Bd de l’Empereur, donne à la Wallonie, l’air d’être plus libérale que le MR confinant le peuple de gauche au rôle de gardien de phare.
La donne pourrait changer le 14 octobre. Il suffirait que De Wever rebatte les cartes en Flandre pour que, comme la cigale, Di Rupo se trouve fort dépourvu, lorsque la bise sera venue en Wallonie.

14 septembre 2012

Une catastrophe annoncée.

L’approche du 14 octobre y est certainement pour quelque chose, les activistes de l’Open VLD qui avaient cru malin de faire tomber le gouvernement Leterme déclenchant la plus longue crise de l’histoire parlementaire de la Belgique, sont en passe de remettre ça en menaçant Di Rupo suite aux propositions du PS de taxer le grand patrimoine.
Théâtre, gesticulation, sans doute, mais aussi lucidité des partis flamands devant l’effrayante perspective de se faire proprement éliminer de la scène politique après les élections communales du 14 et probablement le raz de marée de la N-VA.
En témoigne La Libre à propos de la confection du budget 2013 et de l’envie des socialistes de s’aligner sur des réformes « en douceur » à la François Hollande qui ne plaisent pas aux libéraux.
A la lumière des dérniers événements, on se rend compte que c’est à bout d’idées et de ressources que l’on s’est résolu à la formation d’un gouvernement patchwork et non pas grâce au génie du compromis du bourgmestre empêché et nouveau postulant à Mons, Di Rupo.
On ne l’a pas dit à la formation de la coalition actuelle, mais ce gouvernement, est un expédient. C’était ça ou de nouvelles élections et un désastre certain pour les partis traditionnels. Le seul mérite de Di Rupo était d’être là au bon moment, avec un PS sans autre leader que lui, accrochés aux bottes du montois.
Désastre différé, sans doute, parce que le mois prochain sonnera l’heure de vérité.
Les partis tous rassemblés par la peur s’étaient dits, nous avons quelques mois devant nous pour trouver une parade à la montée de la N-VA. C’est peut-être un engouement passager des Flamands. L’opinion est parfois tellement versatile !
Hélas ! les derniers sondages sont pires que ceux qu’on redoutait déjà !
De ce point de vue, le gouvernement Di Rupo aura été nul, malfaisant même, dans un constat d’impuissance pour régler les problèmes de société et les problèmes économiques, globalisés depuis la mondialisation.

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La naïveté de Wouter Beke et de De Croo fils – le SP n’étant pas concerné par le grignotage de la N-VA ou si peu – c’était de croire que le règlement (approximatif) de BHV allait satisfaire les Flamands qui se détourneraient de l’adulation de Bart De Wever. Apparemment, si la séparation est bien effective, les nouvelles lois sont tellement complexes qu’un juriste moyen pourrait embarrasser n’importe quelle cour constitutionnelle. Il est très facile de faire croire aux Flamands qu’ils ont été roulés dans la farine, même si des efforts ont été faits pour que la séparation soit effective sans léser les parties.
L’erreur, c’est d’avoir traîné trop longtemps pour faire ce gouvernement. Le temps perdu ne se rattrapera pas et dès le départ les délais, avant la première échéance électorale, étaient trop courts pour que le « ja » de Wouter Beke soit payant.
Le CD&V a devant lui l’exemple de la LDD (Lijst Dedecker) pour savoir comment il pourrait se dissoudre dans l’ambiance délétère qui règne en Flandre. A cet égard les interviews des vieilles gloires du parti comme Marc Eyskens sont significatives. On est toujours plus libre de dire ce que l’on pense quand on est près de la sortie pour raison d’âge.
La situation du pays est donc beaucoup plus grave qu’avant le gouvernement Di Rupo. Celui-ci par son effort de complaisance à la cour et aux partenaires libéraux va peut-être faire perdre la majorité absolue des socialistes en Wallonie.
Que son fidéicommis, Laurette Onkelinx, relance la taxation des riches et pique au vif les libéraux flamands, c’est plus qu’une réplique à Didier Reynders qui se croit toujours ministre des finances pour défendre des accords avec la Suisse sur le contrôle des banques, et Van Quickenborne qu’un rien met hors de lui. C’est le constat de l’obsolescence d’une politique de réconciliation nationale dans le culte d’une Belgique bourgeoise et royaliste. C’est la reconnaissance de l’impossibilité de concilier des partis que tout oppose, et que seule la peur de Bart De Wever réuni.
Et la crise dans tout ça ?
Si l’on en juge par les faits, Di Rupo aura été un des plus mauvais dirigeants de l’après-guerre ! Non pas que ce type n’eût pas fait merveille dans un autre climat pour les sociaux-démocrates toujours majoritaires au PS, un peu à la Hollande, mais les circonstances ne le lui ont pas permis.
Il est vrai que l’homme est un artiste incontesté quand il s’agit de tirer son épingle du jeu. Après le 14, il sera intéressant de savoir sur qui le bon apôtre va faire retomber l’échec de sa politique au Nord du pays et chez les socialistes wallons.

13 septembre 2012

Sueur et cambouis.

Quand on ne comprend plus le siècle dans lequel on vit, quand tout devient insupportable, on devrait pouvoir passer la main, arrêter de jouer la comédie, envoyer se faire foutre tous les grandioses qui nous fatiguent de leur suffisance et partir.
Oui, mais voilà, le monde occidental est pris de frénésie. La transe est en spectacle qu’on habite Monterey, USA, ou Houte-Si-Ploût, Esneux.
On ne sait plus où s’abriter. Même avec des idées de stylite, la poste vous poursuit, sans compter les impôts, et les conventions qui ont établi qu’on ne peut pas échapper à la société.
Partout de l’économie à l’éducation, des associations de pétanque à l’emploi chez Carrefour, quelques mots sont suffisants pour comprendre tout de la dinguerie générale. Il y en a un supérieur à tous les autres que l’on emploie chez soi, à la pêche sur le bâti à Hamoir, au FOREM, à un bar à filles sur la route d’IKEA, onze lettres qui expliquent tout : Performance.
Nous sommes à la même enseigne, dans l’obligation de dire que c’est super la performance !
Puis viennent les autres mots pour compléter, comme si l’horreur du premier n’était pas suffisante : qualité, management, diplôme, et, comble de la perversité, il convient de falsifier les définitions et trahir notre pensée en utilisant des mots : amour, félicité, joie, plaisir, en parlant du travail.
C’est tout à fait lamentable.
La honte me pétrifie devant l’unanimité des imbéciles !
Il ne faut surtout plus dire « Association », mais « entreprise associative », « animateurs » mais « dirigeants ».
La Société est en train de se faire bouffer par l’économisme généralisé.
Au nom de la performance, nous voilà tous mobilisés, la bouche pleine de mots guerriers pour qualifier la crise, obligation de passer à l’offensive, revenir à la croissance, sous peine d’être accusés de désertion, traités de mauvais Belges au moindre signe de relâchement !
La société civile n’est plus abordée que du point de vue des marchés. Ce qu’ont dit les marchés… l’importance des marchés. Celui qui ne trouve pas les marchés importants est un traitre, un renégat, un sale type, un pauvre enfin…
Qui pisse à la raie des marchés est mis à l’index, interdit d’entreprise !... Allez donc dire à un placeur du FOREM « je pisse à la raie des marchés », ça ne fait pas un pli, vous aurez droit à l’avertissement. Vous persévérez ? C’est la sanction et bientôt le fol est rayé des registres et aura perdu toutes chances d’emploi.
Le pire : les guignols de gauche pensent pareil ! La FGTB n’a que ces mots à la bouche ! La droite, on n’en parle pas. C’est inutile de demander aux Michel si quelqu’un qui se moque de la performance et qui encule les gens de pouvoir à encore le droit de s’asseoir à Jodoigne sous la tante libérale, quand la famille Michel chante l’hymne au Premier mai. Pas pour eux, puisqu’ils n’ont jamais bossé, mais pour nos viandes, devenues pire que les Dutroux dès qu’elles renoncent à trouver le travail épatant !
On voit d’ici la gueule de Davignon, puant le tabac à dix mètres, ne pas hésiter à nous l’envoyer dire « La reconversion interne avec un effort soutenu de formation, l’outplacement, l’essaimage, à l’intérieur de l’entreprise sont un aspect d’une démarche qui est en train de s’imposer ».
Tandis que le vieux nous balance sa rhétorique, on voit les poils qui lui sortent du nez se tordre au rythme de son souffle, à l’assaut de la théorie des cordes.
Le plus beau, c’est le partenariat à l’interview. L’accompagnateur jouit littéralement devant le prompteur ! Sur la sellette de l’école de la performance on apprend à serrer les fesses en souriant.
Bosse ou crève… J’apporte les pièces, je brosse l’atelier, je monte le courrier sans salir la moquette, je remplis les burettes, je range les outils… je vous fais quoi après ?... une pipe ?
C’est dit, je quitte le marketing. J’abandonne la performance. Je me tire. Je vire anar et je vous emmerde.

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Demain, je vends ma BMW 6 cab, je distribue mes havanes Montecristo, je pars en Falcon 900, justement pour Monterey où m’attend Sharon Stone, plus très jeune, mais qui compense par un QI de 152, un bateau de 18 mètres et encore de longues jambes.
Surtout qu’on ne me parle plus jamais de bosser, la seule idée me fait gerber !
Quant à vous, arrêtez d’être performants dix minutes, le temps d’enjamber les corps valise Vuitton à la main, vous me donnez la tremblante du mouton.

12 septembre 2012

Une ambition contrariée.

Laurette Onkelinx n’est pas sans rappeler Ségolène Royal par son ambition et aussi par certains combats perdus (2006 à Schaerbeek).
Elle n’est évidemment pas comparable à la diva française question autonomie et prise de décision, Laurette Onkelinx devant une partie de sa « carrière » à Elio Di Rupo, avec l’obligation de régler ses pas sur l’ombrageux Montois.
Ce n’est pas faute d’avoir de la suite dans les idées, quand après avoir lâché Seraing pour cause de Mathot-mania, les tricoteuses du parti ayant reporté sur le fils l’étonnante passion qu’elles vouaient au père, madame Onkelinx jeta son dévolu sur Schaerbeek pour une carrière maïorale.
Et c’est là qu’on s’aperçoit que la démocratie locale est bafouée par les partis et principalement par le parti socialiste. Laurette Onkelinx, juste après avoir rangé sa dernière valise à son nouveau domicile, s’est pointée à la section locale du PS pour développer une stratégie. Il faut croire que cette section n’était composée que d’ahuris et de besogneux, puisque personne n’a moufeté devant « la patronne » autoproclamée !
C’était entendu et plié à l’avance, avec un accord d’Ecolo et le feu vert d’Isabelle Durant, le second d’Elio se voyait déjà savonner la planche à Bernard Clerfayt, bourgmestre FDF.
C’était en 2006.
Tailler des croupières à l’arrogant Reynders, avec un MR lié au FDF, entrait dans la stratégie générale du PS et arrangeait bien le récipiendaire qui s’y voyait déjà.
Plutôt que de revendiquer le maïorat à Seraing contre le fils Mathot, sachant que le fils n’a pas l’envergure du père n’ayant pour lui que sa belle gueule, cela eût été logique qu’elle tentât sa chance, dans le fief familial.
On sait ce qu’il advint.
A Schaerbeek, on s’attendait à tout sauf, à une lutte entre deux femmes de caractère : Isabelle Durant et Laurette Onkelinx.
Pour avoir renié sa signature au bas d’un accord, fallait-il qu’Isabelle Durant soit remontée contre la star du PS !
On connaît la suite : Clerfayt fut réélu grâce aux voix d’Ecolo.
Six années plus tard, les haines se sont faites discrètes. En politique, il est très mal vu des électeurs de poursuivre une vindicte publique à titre personnel, d’autant qu’Isabelle Durant est un personnage connu et apprécié à Schaerbeek.
Les deux femmes se reparlent, mais c’est du bout des lèvres et quand on connaît le caractère de Laurette Onkelinx, on sait qu’elle ne pardonnera jamais à l’autre « sa trahison », qui rappelle celle d’Olivier Falorni de La Rochelle, à Ségolène Royal.
Les choses en sont là et le PS risque de se trouver en octobre seul contre toutes les autres listes de la commune. Il faudrait donc la majorité absolue à Laurette Onkelinx pour devenir bourgmestre, ce qui, d’après les sondages, n’est pas évident.
Bernard Clerfayt, le bourgmestre sortant, s'est déclaré favorable à la reconduite de la coalition communale : Ecolo, CDH, FDF.
Il a coupé court à la proposition de Laurette Onkelinx de former une grande alliance, rassemblant tous les partis. Non sans raison. Le Ps assuré d’être le parti rassemblant le plus de voix, risquait aussi de voir sa chef gagner aux voix de préférence.
Reste la problématique libérale. Les élus locaux du MR continuent à soutenir le bourgmestre FDF, malgré l’avis contraire de Charles Michel.
Le 14 octobre sera décisif pour la carrière et l’ambition maïorale de la vice-première ministre. Repousser les espérances à 2018 paraît exclu. C’est trop lointain, trop improbable…
Six ans, c’est long et il peut se passer bien des choses, notamment le déclin et la fin d’Elio Di Rupo, plus très jeune. Et c’est là le drame, elle aussi n’est plus très jeune. Si cela se termine en 2012, comme en 2006, on peut dire que la fin de carrière de l’ex sérésienne ne sera pas glorieuse. On sent qu’elle n’a pas l’étoffe pour une prise de la direction du PS. Di Rupo l’a faite, et le bureau du PS est le plus macho de Belgique !

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Certes, elle pourra prendre une retraite avec les honneurs du parti, elle aura déçu ses électeurs et même ceux qui, plus à gauche, espéraient plus de son parcours.
La moralité, on ne pourra vraiment l’écrire qu’à l’issue du scrutin du 14 octobre. Si c’est l’échéance que l’on croit, elle se terminera, comme Ségolène Royal à La Rochelle.
On a toujours tort d’abandonner les siens pour ce qu’on croit être un meilleur avenir pour soi. Onkelinx eût gagné beaucoup de mon estime, si elle se fût démenée à Seraing pour sauver les travailleurs d’Arcelor-Mittal, même derrière le fils Mathot. Il est des secondes places qui valent les premières !

11 septembre 2012

Juste avant le déluge.

On pourrait tout aussi bien dire de l’économie comme de la démocratie, que c’est le pire système à l’exception de tous les autres, sauf qu’en économie il n’y a plus que celui-là !
Comment pouvoir comparer la mondialisation qui s’est emparée de l’ensemble des pays, à une chose différente à laquelle nous aurions échappé, puisque la mondialisation règne sans partage partout où il y a commerce et exploitation du travail ?
Le constat est sévère et ce n’est même pas Stiglitz qui nous l’apprend dans son dernier livre « Le Prix de l’inégalité » (1), mais une réalité que même les classes moyennes sentent, tandis que les travailleurs et les sans emploi la vivent.
C’est à se demander comment on ose encore nous présenter des charlatans convoqués par les autorités, pour nous dire le contraire ?
Les 50 responsables de la crise sont toujours là, titre Marianne sur sa page de couverture (n° 803), et d’ajouter : « Et c’est à eux que l’on demande de trouver des solutions… ».
Donc, en partant du principe que ce système économique est à bout de course et n’engendrera plus rien de bon dans les démocraties, pourquoi y a-t-il si peu de politiques à le dire ? Et encore, ceux qui le disent ne sont pas aux affaires et il n’est pas dit que s’ils y étaient, ils tiendraient un autre discours.
Que la haute main de la finance internationale défende jusqu’au bout ce qui a fait sa richesse, on peut le comprendre, mais que ceux qui en sont les victimes continuent à la protéger, je dois dire qu’il y a quelque chose qui m’échappe.
Sans doute, les journaux, les télévisions, les porte-paroles des banques, la haute administration et les ministres poussent à la charrette. Leurs privilèges et leurs emplois sont en jeu. Lorsqu’ils prêchent l’orthodoxie, la rigueur, la concurrence et la mondialisation du système économique, ils sont des réalistes. Ils dépeignent une situation et font des projections de carrière, sur ce qu’elle fera d’eux à l’avenir. Peu importe si elle leur échappe. La souffrance ne leur échoit pas. Ils sont bien trop au-dessus du commun pour s’en apercevoir. C’est l’écueil des longues études : plus on s’apprécie, moins on apprécie les autres.
Cependant il se trouve des acteurs, qui ne peuvent s’accommoder de la description des faits. Ils placent leur mission au-dessus du profit personnel, avec la règle expresse d’imaginer l’avenir ! C’est le cas d’esprits libres, d’économistes d’université qui ne sont pas payés pour faire l’apologie du système, et d'un public de scrutateurs désirant plus de démocratie, que moins.

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Or, que voit-on ?... le traité Sarko-Merkel en voie d’adoption sans grands débats et surtout sans référendum dans les Etats concernés, une Europe plus que libérale, sourde aux appels de ses citoyens et outrepassant son rôle en avançant sur un chemin quasiment antidémocratique, sur le temps que les Etats Unis d’Amérique, au bord de la faillite, tracent la voie du monde, à la tête de la plus formidable armée de tous les temps, incapable de maîtriser une poignée d’Afghans.
Ni Hollande, ni Di Rupo ne sont à la hauteur des événements. On sait à l’avance qu’ils n’ouvriront aucune voie et ne feront aucune entorse à la mondialisation et aux institutions monétaires. L’un, parce qu’il est empêtré dans des promesses qu’il ne pourra tenir, l’autre parce qu’il ne voit pas comme il aurait pu être : un trublion utile à la tête des travailleurs wallons, au lieu d’être un renégat parmi les conservateurs d’Europe.
Faire du surplace n’est pas un idéal. Pourtant, ils donneraient tous leur chemise pour que demain soit identique à aujourd’hui, tellement ils craignent que l’avenir soit pire que le présent.
C’est une des raisons qui me pousse à espérer que Bart De Wever fasse bouger les lignes et remplace le prévisible par l’imprévisible.
Un peu comme si on espérait des Huns, qu’ils réveillent le courage.
C’est terrible d’en arriver là !
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1. Edit. « Les liens qui libèrent », 23 €.

10 septembre 2012

Cancres et machos…

Les faiseurs de pluie et de soleil de nos chaînes nationales, ont-ils entendu les plaintes des téléspectateurs qui paient et subissent malgré tout le conformisme ambiant ? Toujours est-il que nos deux miroirs d’opinion ont reflété ce dimanche des programmes différents.
RTL s’est embourbé dans les classiques de l’enseignement, avec une Simonet universaliste et conforme à son parti ; tandis que la RTBF innovait sur la cohabitation des sexes et la difficulté des femmes à fréquenter certains quartiers, alors que d’autres tentaient de ne pas se faire pincer les fesses par les émules de DSK, à l’affût jusque dans les ministères.
Du côté enseignant, Marie-Dominique nous fait croire que le niveau universitaire va tout arranger et que les deux années supplémentaires que l’on va infliger aux futurs enseignants seront de nature à faire revenir l’école dans les normes sociales anciennes, en oubliant que les instits du début du siècle dernier, sans grand bagage, ont fait plus pour la culture que tous nos ratapoils qui pourraient tapisser leur bureau de leurs diplômes.
Il s’agit avant tout de parer à la non-assimilation des populations émigrées, dont la masse agit sur l’abaissement du niveau général, par embrouillamini linguistique et perte de sens, avec le concours des autochtones abêtis par la société de consommation.
Du côté harcèlement du beau sexe, on peut dire que l’éducation des mâles n’a jamais été faite et, quand bien-même elle le serait, elle est aussitôt dévoyée par l’esprit des religions machistes, au sommet de laquelle brille – si l’on peut dire – la religion musulmane par la constance avec laquelle cette religion abaisse les femmes et les réduit au rôle de mère cachée et houris exclusives des maris. Cela donne une population de coqs de village, immature à vie, qu’on ne saurait rendre à la raison, puisqu’elle vénère le déraisonnable, secondée par les cathos, qui ont une part aussi d’hypocrisie, dans cette cour de la reine Pédauque.
Evidemment, dans les deux émissions, c’est la bêtise au front d’airain qui semble progresser et qui fait la vie dure aux enseignants qui n’en peuvent et aux femmes en mini-jupe et même aux autres qui rasent les murs, en essayant de se faire oublier des trottoirs peuplés de « jeunes gens désœuvrés ».
Meilleure était l’interview de Bart De Wever par Gadisseux, libéré de la corvée de servir la soupe à Maroy.
Plus j’écoute les arguments de Bart De Wever plus je me demande si ce n’est pas lui qui a raison contre tous les autres ?
Certes, il est de droite, il n’a pas une attirance pour l’Etat providence et la justice sociale, mais par le confédéralisme, il n’entend pas imposer sa loi à la Wallonie.
Celle-ci a enfin une chance d’agir comme elle veut et de prétendre seule à pourvoir à son avenir.
Mais, le confédéralisme est inespéré pour notre liberté d’expression ! D’André Renard à Jacques Yerna, des rattachistes au MPW (Mouvement populaire wallon), n’est-ce pas cela qui jadis fut revendiqué, même par des socialistes !

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Qu’est-ce qu’on reproche à Bart ?
Ce n’est pas quand même de vouloir la fin du foutoir actuel ?
La vision d’une Belgique qui serait une addition de deux démocraties, dominées au sud par le PS, et au nord, par la N-VA, ne serait-ce pas l’occasion rêvée d’enfin faire une politique comme chacune des Communautés l’entend ? N’est-ce pas, de pouvoir écarter les mous, les tièdes, les réactionnaires ? Evidemment, le PS n’aurait plus l’excuse du frein des partenaires de droite, s’il échouait.
Si c’est cela qui fait peur, alors, d’accord, on comprend pourquoi Di Rupo s’est fait le curé de la paroisse royale et est en amour avec le centre droit bruxellois.
Enfin, si c’est par la crainte de ne plus recevoir des fonds de la riche Flandre que nos « Wallons-nous » de Namur ont la pétoche, ils nous placent dans la position d’une entretenue qui n’aime pas le « monsieur » qui l’entretient, mais se maquille et se fait belle, quand il vient la voir.
C’est bien dans le genre du bouchon de carafe de Di Rupo, le dénommé Rudy Demotte, d’avoir une pensée secrète du genre et de ne pas l’oser dire tout haut.
Bref, si les nationalistes flamands l’emportent en 2014 et réclament un modèle confédéral, avec les loustics que nous avons mis en selle et que nous reconduirons sans doute, nous sommes évidemment mal barrés.
La question lancinante revient : quand les instances du PS se décideront-elles à vider Di Rupo de tous les postes qu’il occupe et de toutes les influences qu’il détient au sein du parti, pour préparer l’avenir avec des gens moins marqués pour construire une vraie gauche ?

9 septembre 2012

Apparition de seconde main à Malonne.

On peut remercier Béatrice Delvaux de s’être entremise entre l’opinion et les parents de Melissa, pour donner la parole à ces derniers, eux qui ne la demandaient plus par dignité et par désillusion de la justice de ce pays.
L’excès d’annonces des journaux sur la libération proche, puis effective de Michelle Martin, sans prendre garde qu’un lyrisme vengeur allait avoir des conséquences sur une frange de la population, montre le rôle malheureux de la presse en cette occasion.
J’ai tant de fois brocardé Béatrice Delvaux sur ce blogue, que je peux sans rougir lui tirer mon chapeau pour cette interview.
La position de Charles Michel, dans cette affaire, est plus cohérente que celle de Laurette Onkelinx. Carine Russo a raison quand elle dit que les socialistes « ont évolué avec le vent ».
Le TAP (Tribunal d’Application des Peines) avaient déjà plié l’affaire de la libération de Martin, avant la réaction du public (dixit le couple). C’est vraisemblable et cela concorde bien avec la prétention affichée d’indépendance de la justice, aussi bien répétée clairement par les hommes en toges, que par les ministres, sauf que cette unanimité est suspecte et qu’il s’est trouvé suffisamment de jugement curieux par le passé. La mansuétude pour les affaires de pots-de-vin et de concussions pour lesquelles aucun justiciable de haut niveau se s’est jamais retrouvé en taule, alors que pour un vol à la roulotte on peut tomber pour six mois ou davantage, depuis vingt ans et plus, il y en eut des éminences la main dans le sac !
Contrairement aux parents de Melissa, je ne crois pas à la provocation, mais au détachement de la magistrature, dans une forme d’insolence et de mépris pour le petit peuple. C’est une sottise, cet état d’esprit, évidemment. Être jugé par des sots n’est pas rassurant.
Ou Carine a raison, cette affaire arrange la coalition gouvernementale. Ce qui permet à l’onctueux Di Rupo de concocter une nouvelle politique plus répressive et plus dure avec la complicité amicale d’Annemie Turtelboom (Open VLD), Ministre de la Justice, selon les vœux d’Alexandre le Petit, fils De Croo.
Cela ne dissuadera nullement les pédophiles et les assassins les plus ignobles à récidiver.
Cette loi servira lors d’événements futurs, du genre émeute de rue, si l’accroissement de la pauvreté devenait insupportable.
Gino et Carine croient qu’il est mauvais de faire des lois à chaud, depuis des cas exceptionnels, comme l’affaire Dutroux.

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C’est la spécialité de nos gouvernements d’attendre l’opinion favorable, pour nous asséner une loi répressive. Les lois fourmillent de doublons. Certaines ne sont pas appliquées… parce que les tribunaux les ont tout simplement oubliées.
C’est un aveu de faiblesse de moudre des lois à longueur de législation dont certaines ne seront jamais publiées au Moniteur. Les lois répressives n’ont jamais pacifié un pays, ni rendu plus heureux ses habitants.
La montée de la délinquance et des crimes ne diminuera pas, même si on rétablissait la peine de mort, ce que certains de droite et même de gauche revendiquent. La société est malade du système capitaliste et de la social-démocratie qui l’accompagne. Il est plus urgent de réformer les relations qui existent entre le capital et le travail, que le code.
Quant à leur demander de pardonner à Dutroux et Martin, c’était une question dont aurait pu se passer Béatrice Delvaux.
On ne pardonne qu’à des êtres qui se repentent et qui jurent bien qu’on ne les y reprendra plus. On ne saurait pardonner à des pervers, ancrés dans leurs vices et dans leurs crimes, leur seule raison d’être. Ce n’est pas prudent de pardonner à des gens qu’on ne pourrait rencontrer sans risque au coin d’un bois.
Ces assassins-là sont comme les fauves d’un cirque. Approchez-les, parlez leur, ils vous répondront, exécuteront sous la contrainte du fouet les tours que vous leur demanderez : mais, ne leur tournez jamais le dos !
Alors, la liberté pour ces récidivistes ? Certainement pas. Mais comment faire pour ne pas condamner au pire, tous les citoyens passibles des tribunaux?
C’est là la question.

8 septembre 2012

Procrastination.

Tous les partis politiques mettent le changement dans leur programme, même ceux qui sont au pouvoir. Ils désavouent, en quelque sorte, leur propre gestion.
En Belgique l’excuse est simple, comme il y a toujours partage du pouvoir, le manque de changement vient de l’immobilisme des autres.
Le parti socialiste et le MR veulent tous deux le changement, mais ce n’est pas le même !
Alors, forcément, les changements contradictoires s’annulent.
Parfois, à l’approche des élections, une personnalité revendique le moindre frémissement comme un changement. Las ! resté trop longtemps immobile, il en fait trop. Sa crédibilité est mise en doute !
C’est le cas ces temps-ci, de Laurette Onkelinx qui, devant l’échéance d’octobre pour le maïorat de Schaerbeek se sent « gonflée » par les propos des banquiers et revient à la pêche aux voix de gauche, avec les propositions socialistes sur la séparation des banques de crédit et de spéculations.
Sainte colère, hélas trop à propos pour qu’elle soit sincère. De toute manière, Di Rupo son chantier principal, c’est redorer le blason de la monarchie en taclant De Wever sur la brocante du fédéral, pour une Flandre « rassurée ».
Le changement est une machine compliquée qui ne survient qu’à la suite de deux facteurs.
Le premier est dicté par les événements.
Si l’essence monte à trois, voire quatre euros, que le chômage arrive à 30 % et que la guerre économique entre les Etats s’envenime, il est clair qu’il y aura du changement dans le train-train quotidien.
Le second est de nature volatile. Il s’agit d’un changement des esprits et des mentalités, qui interfère sur la manière de vivre, et engendre une nouvelle race de citoyens.
Il y en a bien un troisième qui serait un mélange des deux, il n’est pas retenu, pour la raison que le changement « intelligent » n’étant pas pour demain, la contrainte des événements n’a jamais produit que des réflexes de survie et d’égoïsme.
Or, le changement intelligent vient d’abord de « l’élite » dans sa volonté de partage du savoir et du pouvoir. Les médias y ont un rôle essentiel. Ils doivent rendre compte de la réalité sociale. La critique de la superficialité des infos et le changement dans la chronique des strass et des paillettes doivent aider le gros des citoyens à se désembourber de la crasse consommatrice, non pas pour vouloir une société de carmels et de renoncement, mais pour une société fraternelle et vraie.

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Comme on le voit, la Belgique n’en prend pas le chemin.
Les velléitaires sont nombreux pour un changement qu’ils savent relever du mythe, quand ils ne sont pas, comme Laurette Onkelinx, animés par des soucis personnels de carrière.
Devant l’imminence de changements profonds de la première catégorie, la classe au pouvoir a beau jeu d’évoquer le changement par la seconde, sachant bien qu’elle n’aura pas lieu. Elle s’apprête donc à la contrainte des événements et s’arme des lois et de la police, dans un réflexe de survie.
A l’occasion d’un surplace de François Hollande, les médias français ont fait resurgir un beau mot oublié de la langue : procrastination ! C’est, selon le dictionnaire, une tendance à remettre au lendemain toute décision ou toute besogne.
Ce n’est pas que la politique du gouvernement Di Rupo, c’est toute la politique belge ainsi vouée à la procrastination !
Les études fortes et longues sont en partie responsables de cet endormissement.
Dans toute situation, il y a souvent autant de pour que de contre. Avocats, énarques ou forts en thèmes sont incapacités du poids de leurs connaissances. L’école n’enseigne pas le courage, mais la lâcheté. Les lois et les usages font le reste.
Il n’y a plus ni leader aventureux, ni leader chimérique, ni leader transcendé par un idéal.
Toutes les idées simplistes ne sont pas des leurres populistes. Les pétroleuses de jadis n’avaient pas nécessairement tort.
Ils se sont tous pliés aux règles internationales de l’économie.
Ils attendent, non pas une décision du peuple, mais une décision de Wall Street.
En réalité, le changement viendra de Goldman Sachs et de ses pareils, le changement par procrastination.
Comme perspective d’avenir, il y a mieux.

7 septembre 2012

Un Italien ambitieux.

Il s’agit de Mazarin – vous pensiez à quelqu’un d’autre ? - ministre et mentor de Louis XIV jeune. Mais, où vous avez raison, son parcours de grand serviteur de l’Etat ressemble à celui d’un Belge, d’origine italienne : Elio Di Rupo.
Le cardinal de Retz fit le portrait au vitriol de Mazarin. Des historiens prétendent le trait forcé. Cependant, Mazarin ruiné par la Fronde, sur la dizaine d’années qui lui restait à vivre, amassa environ trente-cinq millions de livres. Ce qui en fait le champion de l’enrichissement personnel de l’époque.
Y a-t-il une vocation commune d’enrichissement des ambitieux d’Italie, à exporter leur savoir-faire politique ?
L’âpreté au gain n’est pas propre aux aventuriers de la péninsule. Ce défaut est universel. On le rencontre couramment dans le système libéral. Il est fréquent parmi notre personnel politique.
Au décompte des abbayes, des dotations d’Anne d’Autriche, la régente, et de tout ce qu’il pouvait lui-même ramasser en s’entremettant, Mazarin pourrait très bien être le père spirituel de Di Rupo, dans sa soif de pouvoir !

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On revient en 2012, et à l’affaire qui, justement, relie Di Rupo à son compatriote.
Du jamais vu, selon l’Agence Belga, au pays du Doudou, dans la ville où Elio Di Rupo débuta sa carrière politique à l'occasion des élections communales de 1982.
« Trente ans plus tard, au sommet de sa carrière politique, l'homme brigue un troisième mandat de bourgmestre ! Il veut conserver la main, avec en ligne de mire Mons 2015, année au cours de laquelle la ville de Mons sera la capitale européenne de la culture. »
L’homme ne lâche rien ! Il veut tout et tout conserver ! C’est notre Mazarin !
Il a l’esprit d’un autocrate et n’entend partager le pouvoir avec personne. Ce défaut le place pourtant dans une catégorie spéciale de solitaire, vulnérable par son isolement.
Il rit avec tout le monde, fait preuve d’une amitié apparente. Le moment venu, il tranche, ne se souciant de personne, donnant l’impression qu’il obéit aux événements et aux instances de son parti. Cependant, c’est un être froid qui dissimule ses intentions.
Ni Laurette Onkelinx, ni Paul Magnette, encore moins Rudy Demotte ou André Flahaut ne pourront compter sur lui, le jour où ils entreront en conflit avec son profit personnel ou sa position politique. On l’a bien vu lorsqu’il a été question de remettre de l’ordre à Charleroi. Les gens prétendent qu’il a nettoyé les écuries d’Augias. De la suite du fait-divers, on voit bien que le clan Van Cau était seul visé et qu’après le passage de Paul Magnette, quelques personnages équivoques au PS sont restés en place, parce que Di Rupo entend encore s’en servir. L’autre cas est celui de Marie Arena, dont la descente fut aussi rapide que l’ascension, même si elle peut encore faire son beurre à la baratte socialiste.
Les élections communales sont, pour Di Rupo, une affaire entendue. Il a choisi sa doublure à Mons, un certain Nicolas Martin, en remplacement de l’actuel marionnette montoise, Marc Barvais, faisant fonction de maïeur, comme il a choisi sa doublure à la présidence du PS : l’obscur Giet.
Le comportement des organes de pouvoir au sein du parti est incompréhensible !
Fragilité des sociaux démocrates, ils ne tiennent que par leur grand homme devant lequel ils s’aplatissent. Ces médiocres tiennent tout de lui.
On se demande comment ils se débrouilleront à sa mort !
Il faudra bien pourtant un jour lui faire des funérailles nationales !
Ce n’est quand même pas à Bart De Wever de lui rendre les honneurs… pourtant qui sait ?
Di Rupo à nanifier tout le monde au PS et vider le parti de ses leaders naturels.
Peut-être, que le destin de Di Rupo n’est pas celui qui aurait pu le rendre heureux ? Sans sa prétention à vouloir connaître tout et disposer de tout, il aurait pu s’épanouir et être satisfait en restant bourgmestre du gros bourg de Mons ! Il aurait fini par s’intéresser au sort des habitants et serait devenu socialiste !
Aux dernières nouvelles, ce ne sont pas Innocent et Simplicie en remplacement du couple mythique Tchantchès et Nanesse, ni les porteurs du Doudou de la kermesse montoise qui interrompront la carrière de Monsignore… mais les Flamands ! Un sondage situe la N-VA à son niveau le plus élevé : 40,1 %. A lui seul, ce parti dépasse les partis de la coalition gouvernementale (38,5 %) !
Ce seraient les Flamands qui mettraient fin à l’ambition dévorante de Di Rupo !... un comble.

6 septembre 2012

Le printemps « érable ».

Un événement qui se préparait depuis des années a été évincé des infos par les ratapoils de la bonne parole monarchiste et unitaire belges. C’est la poursuite du vieux rêve des francophones canadiens : le Québec Libre.
Pourquoi l’info a-t-elle été obturée jusqu’à l’événement au cours duquel un anglophone a tiré dans la foule faisant un mort, ce fait-divers ne pouvant être ignoré ?
Parce que la cause du Québec libre pourrait redonner des couleurs aux mouvements wallons d’indépendance.
Cette alternative de quitter l’emprise d’Ottawa et des anglophones a longtemps résumé le débat politique au Québec : on était soit pour l'indépendance de cette province canadienne (la seule dont le français est l'unique langue officielle), soit contre. Après une mise en sourdine, l'opposition entre indépendantistes et fédéralistes canadiens redevient déterminante.
Ce lundi 4 septembre, c’est fait. L’orientation du Québec vise à l’autonomie complète.
Quand cela arrivera-t-il ? Il est encore trop tôt pour le dire. Normalement, un programme devrait être proposé et un processus dégagé vers l’indépendance.
Les anglophones qui dominaient partout, y compris au Québec dans la sphère des affaires, libérale et proaméricaine, viennent d’en prendre pour leur grade. La réaction violente d’un fou pour le statu quo a fait un mort dans la foule qui écoutait le discours de la nouvelle première ministre désignée du Québec, Pauline Marois. Voilà qui promet bien des violences de la part des anglophones.
Il est vraisemblable que nos journaux opteront pour ceux-ci, afin d’influencer indirectement la Wallonie et étouffer dans l’œuf toute tentative de ranimer les indépendantistes francophones de chez nous.
Au Québec, la contestation au début de l’année du projet du gouvernement libéral de Jean Charest d'augmenter de 75 % les frais d'inscription à l'université et dans les collèges a permis aux indépendantistes de refaire surface. Le conflit étudiant est venu révéler la complexité grandissante de la société québécoise et le danger d’une radicalisation libérale devant la crise, d’autant que le libertarisme progresse dans l’esprit de l’extrême droite, fort influente à Ottawa.
Le système économique libéral, anglophone par origine et nature, avait des vues sur le grand Nord québécois pour des exploitations du sol. Les écologistes et une partie de la population inquiète de la dévastation des forêts et des grands espaces, ont rallié les indépendantistes et mis à leur programme, la cause de la liberté.
Ce n’est pas sans rapport avec nous, dans le cadre d’une majorité flamande dont les vues économiques classiques et libérales à l’excès sont diamétralement opposées à celles socialisantes des Wallons.
Bien entendu la similitude s’arrête à peu de choses et ce n’est pas demain que la population secouera ses représentants, tous plus ou moins unitaristes, sur la question de l’indépendance de la Wallonie.
Cependant, les objectifs de Rudy Demotte et des ministres wallons sont à peu près ceux des libéraux québécois qui viennent d’essuyer une défaite, à savoir offrir à la riche Flandre des facilités pour investir en Wallonie et s’approprier – pour ne pas dire vendre – un territoire bien plus vaste et diversifié que celui du plat pays.
Cela a été dit presque mot pour mot au Club Lorraine, par un Rudy Demotte prêt à tout pour brader ce qui peut l’être en Wallonie.

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Déjà rongé du côté de la frontière hollandaise par des arrivages massifs des petits bourgeois du Limbourg hollandais, les habitants de Dahlem et des hauteurs de Visé savent de quoi il s’agit. Pénétré en profondeur par des colonies de Flamands gantoises et anversoises sur la Semois et l’Ourthe supérieure, seule une partie du Borinage et une autre de la province de Liège sont trop pauvres ou trop tristes pour tenter cette appropriation pacifique des sols. Il ne reste plus à quelques industriels flamands de reprendre des exploitations délaissées par nos anciens industriels faillis (les cristalleries du Val Saint Lambert sont un bel exemple) pour occuper définitivement la Wallonie et en chasser la langue et les habitudes latines sur l’espace d’une ou deux générations.
Alors, on pourra dire que la politique de Di Rupo « la flamandisation de la Belgique du Nord au Sud aura pleinement réussi ».
Que peuvent les quelques Wallons conscients du processus, alors qu’ils sont déjà perplexes devant la liquéfaction de leur culture, dans ce que les socialistes appellent la culture diversifiée ?
La Wallonie, nation peureuse, dissolue dans ses cultures d’accueil sur un programme socialiste aux antipodes de la préservation de la mémoire du peuple, est en train de disparaître sur le modèle bruxellois : une minorité flamande y obtient une surreprésentation, sur le temps que les francophones de la périphérie vivent une sous représentation !
Nous aurions intérêt à suivre de près « le printemps érable » de nos cousins du Québec.

5 septembre 2012

Simonet et Marcourt recalés.

Hallucinant ! Devant les causes multiples d’un désastre venu directement du mode de vie de la société de consommation, la ministre Simonet envisage de faire porter le chapeau aux enseignants. Elle souhaite allonger la durée des études de ceux-ci !
Ce qui pose immédiatement la question de base qui tient à la différence de traitement qui existe entre un agrégé et un normalien. Serait-il normal de payer moins un enseignant du cycle inférieur qui aurait passé une année de plus aux études qu’un universitaire ? La ministre estime à 500 millions le coût supplémentaire de cette nouveauté. Du coup, la CGSP enseignement salive et entend bien monnayer à fond ces deux années de colle, sans imaginer autre chose que le pognon sur salaire, mettant pour rien les deux ans de perdu quand on a vingt ou vint et un an et qu’on doit glander deux ans de plus pour gagner sa vie ! Cinq cents millions à un moment où on fait les fonds de tiroir, où l’Esneutoise vat-elle aller les chercher ?
Deux ans de plus pourquoi faire ? On ne peut pas expliquer « la situation nouvelle » dans les trois années précédentes ? On doit caser des spécialistes, des psys, des mentors chevronnés ? C’est à des vieux de la vieille, cassés et détruits eux-mêmes par un métier ingrat, à qui on va demander d’insuffler de l’enthousiasme et de la diplomatie dans des situations où eux-mêmes se sont trouvés désarmés ! On se fout de qui ?
Madame Simonet a tant fait pour écœurer les vocations, en changeant sans cesse les programmes et les définitions, qu’il y a déjà une pénurie d’enseignants à tous les niveaux. En imaginant cette prolongation, a-t-elle bien mesuré le coût supplémentaire pour l’étudiant, la perte de deux années de salaire, et le vide que cette mesure, si elle était appliquée, ferait dans le recrutement ?
Si l’école est devenue un foutoir, son attitude y a largement contribué.
Plus importante est la question de savoir ce que Simonet et Marcourt comptent faire pour lutter contre la montée de la violence en classe, en parallèle avec la précarité et la pauvreté des familles ?
Il n’y a qu’à voir l’état de l’école en France pour faire un rapprochement entre la société qui va mal et les parents qui dévissent. Si en plus on décourage ceux qui tentent malgré tout de faire leur métier, le malaise tourne au désastre.
Simonet ne connaît rien à l’enseignement et à ses problèmes actuels. Elle n’a jamais mis les pieds dans une école réputée difficile avant d’être parachutée au gouvernement. Elle est incapable de tirer les leçons, que n’importe quel enseignant tirerait.
Au PS, cette fois, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt y est allé aussi de son petit trémolo, question d’équilibre électoral. Il déposera une note fin septembre pour traiter du même sujet. Inutile de dire que ce cuistre est ravi de la « moderne attitude » de Simonet !
Dans le délabrement actuel, rongé par les nominations de chefs d’établissement d’après l’examen des Loges, et les pistons des partis (A Liège, les chefs d’établissement de l’école officielle de la Ville sont tous socialistes) l’enseignement est dans un piteux état. L’école est à l’image du plouc sur l’estrade qui casse une craie en deux pour en donner une moitié à un collègue qui en est dépourvu.
Une initiative qui ne coûterait pas cher, serait de rendre de la dignité au métier d’enseignant par un double respect, celui d’abord de la hiérarchie qui a tendance à se défouler de ses échecs sur les subalternes et en remettant à leur place les beaufs de la faune parentale qui se foutent de leurs bambins, sauf le jour où ils vont à la castagne avec l’enseignant.

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Une des plaies administratives actuelles est le quota qui détermine l’emploi dans les établissements. On en arrive à chouchouter les petits sagouins dont la vraie place est dans un centre éducatif fermé. L’enseignant vit aujourd’hui dans la terreur d’être accusé par un de ces petits monstres de violence ou, pire, d’attouchements.
Dans le fond, quand on examine le projet, c’est presque faire de l’enseignant débutant par les stages et les remplacements, un employé intérimaire, mal payé et mal protégé par les lois du travail.
Selon la CGSP, l’enseignant se tire du job, en moyenne après huit ans. Ce n’est pas à cause de son impréparation à gérer les conflits quand même, après huit ans ! C’est parce qu’il a compris que ce métier est devenu la pire galère, et qu’il est pris entre deux feux : la hiérarchie et les parents.
Quant à la « belle vie des vacances » c’est une légende diffusée par les Autorités dans l’intention de nuire. Il fait, au contraire, un nombre incroyable d’heures supplémentaires (1) non payées.
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1. Certaines disciplines sont particulièrement éprouvantes. Notamment celles qui nécessitent des formations d’actualisation, des travaux d’élèves à corriger et des programmes à adapter selon les niveaux.

4 septembre 2012

Qui dit que ça va mal ?

Une insurrection dans un pays sous la coupe d’un dictateur perd beaucoup de ses capacités de le renverser quand l’opinion internationale se clive en deux camps opposés.
C’est le cas en Syrie.
Le président Assad, fermement soutenu par Moscou, Pékin et Téhéran, contre les pays occidentaux qui instrumentalisent les rebelles, voilà bien un schéma qui reprend, en gros, les antagonistes de la guerre froide du temps de Reagan et de Thatcher.
Au-delà du problème interne, la confrontation internationale ne se préoccupe plus du pays lui-même, à feu et à sang, mais d’une diplomatie dépassant le cadre régional pour se mondialiser où il est plus important de marquer des points que d’abréger les souffrances d’un peuple.
Même armés en sous-main par les Occidentaux dont la tête de pont est l’Arabie saoudite, les rebelles devraient finalement perdre la guerre civile, sauf retournement des alliances en dernière instance, devant une armée régulière bien équipée et une aviation libre de détruire les positions adverses sans rencontrer d’opposition dans le ciel.
Si Bachar el-Assad n’est pas encore venu à bout de la résistance de son opposition, c’est qu’il est très difficile en Syrie avec de grandes villes et une population dense dans des banlieues étendues, de vaincre l’adversaire, quand on sait que chaque maison peut se transformer en bunker. La Syrie n’est pas comparable à l’Irak. Les villes y sont modernes, nombreuses, complexes et les rebelles y sont comme des poissons dans l’eau.
C’est une leçon pour les conflits futurs : une insurrection qui prend appui sur les populations des villes très développées est difficile à vaincre. Ce n’était pas le cas de l’Irak, pays dont seule la capitale pouvait se targuer d’être une ville moderne, avec des faubourgs faisant reculer le désert, mais où la population – fort heureusement - n’a pas suivi l’armée de Saddam Hussein, face aux troupes américaines, trop heureuse de se débarrasser du tyran.
La population paraît plus divisée en Syrie et ne s’est pas toute rangée derrière les rebelles. Le tyran compte encore beaucoup de partisans. Clan, clientélisme, ethnie, religion, tous ces facteurs rendent la situation complexe.
Moscou estime qu'il serait illusoire de penser que le régime de Bachar cesserait le feu, après que Ban Ki-moon ait estimé que la responsabilité principale des violences était du côté du régime de Damas.
Le nouvel émissaire pour la Syrie Lakhdar Brahimi, a pris ses fonctions au siège de l'ONU à New York. Il va tenter de mettre fin au conflit. Après l'échec de son prédécesseur Kofi Annan, personne ne croit qu’il a une chance d’y parvenir.

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En Europe, à part les effets de manchette, rien - même pas une couverture aérienne empêchant les avions de Bachar de bombarder des civils - ne sera tenté.
Ce conflit en même temps que celui qui menace en Iran, dont Israël redoute qu’il ne devienne une puissance nucléaire, tombe au plus mal en Europe exsangue et sans perspective de sortir de la crise, et ce d’autant que la plupart des pays européens, comme la France et la Belgique, vont prendre des mesures impopulaires d’ici la fin de l’année pour réduire les déficits.
Le 1,2 million de déplacés en Syrie et près de 229.000 réfugiés dans les pays voisins (Turquie, Jordanie, Liban et Irak) vont accentuer l’immigration du Sud, vers le Nord, cela sur fond de crise et avec une Amérique qui ne s’intéresse plus qu’aux élections d’octobre. On se demande quelle sera la situation fin d’année et dans quelle mesure nous ne serons pas impliqués dans de nouveaux développements des conflits larvés qui règnent partout... sauf en Europe !
Je relève que de la manière avec laquelle nos télévisons et radios nous informent (aujourd’hui, il n’y avait que pour la rentrée scolaire, le foot et rien sur Martin, momentanément), on pourrait se retrouver au milieu d’un conflit que la plupart des gens ne comprendraient pas, mieux qu’ils regarderaient avec surprise !
Et on dit que le Belge francophone est comme les Français : d’un grand pessimisme ! Alors que le prix des crayons et des fardes semblaient être le seul sujet de la rentrée…

3 septembre 2012

Clarisse reçoit après 18 h…

…exclusivement sur rendez-vous.

Convermisetropoint le programme jumelé de nos chaînes belgicaines repart pour une saison.
Une nouveauté à Reyers : Maroy s’est débarrassé de Gadisseux ! Son fantôme traîne vaguement autour des vedettes, pour se fondre dans les décors à interviews courts, sur des strapontins de la réserve, mais il n’a plus le droit de siéger à côté de Maroy.
Sinon, pour le reste, la Belgique télévisuelle est fastueuse et jette l’argent par les fenêtres. Les invités étaient strictement pareils sur les deux chaînes, à critiquer la même pièce : « l’Affaire Dutroux », drame sanglant, avec dans le rôle principal : la Martin, entourée de la troupe des Clarisses.
Un blogueur astucieux pourrait juxtaposer les réponses de ces messieurs dames d’RTL, à la RTBF, afin de faire la quintessence du bon sens belge, démontrant par ce montage qu’on pourrait ne faire qu’un seul débat. Le décor serait constitué d’un fond vert sur lequel on projetterait les images que l’on veut (C’est la même technique pour la météo). Les responsables des chaînes choisiraient le décor adapté au sujet. On pourrait, par exemple, projeter un monastère à Assise, quand c’est le cureton qui exalte la grandeur d’âme des sœurs clarisses et l’atmosphère studieuse du parlement de Strasbourg, quand c’est Isabelle Durant qui cause…
Quant au débat lui-même, est-il intéressant d’entendre rabâcher depuis huit jours sur le même sujet ?
-Oui, oui, vous êtes dans le bon. Mais foutez-nous la paix !...
A Byzance on a eu le même débat quand Mehmet II – qui ne tenait pas encore un night-shop chez nous – perça les murailles de la cité avec ses gros canons, en mai 1453. Avec quel matériau fallait-il colmater les brèches ? Le débat au Palais dura jusqu’à ce que les troufions de Mehmet les interrompissent en saccageant la table ronde et tous les polichinelles autour.
Car enfin, la bonne moitié d’avocats fournissant la rhétorique aux débats, savent combien il est impossible de pourvoir les prisons en éducateurs, psychologues et professeurs de maintien, que les sorties se font sans suivi et autres balivernes de rédemption post-carcérale.
Sauf à payer un éducateur sur le salaire des juges, on ne voit pas comment…
Il est donc illusoire de prétendre à une autre politique.
Quand on demande à un pays voisin d’héberger des détenus, parce qu’on ne sait plus où les fourrer, on ne se pose pas la question d’« éduquer » le délinquant condamné. On commence par construire des prisons pour remplacer les dépotoirs actuels en nombre suffisant. Le confort relatif doit être pour tout le monde et pas seulement pour les « spéciaux » du genre Dutroux. Le pédophile aurait, paraît-il, une cellule de VIP !
Le blabla de la noble assemblée fut heureusement rendu plus léger par Karine Lalieux qui promit de « durcir ses partenaires ». Heureusement que ce n’était que sur les libérations conditionnelles.

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Et nous voilà à la deuxième tarte « spéciale clarisse » gratuite.
Si on s’est tapé une heure de blabla, ce n’est pas pour infliger la totale aux condamnés qui font en moyenne une bonne dizaine d’années sur les trente que leur infligent les juges, c’est uniquement pour rattraper le coup dans des affaires exceptionnelles.
Traduction : faire retourner la Martin au trou et empêcher son volage de mari de rechausser ses patins à la patinoire de Charleroi pour de nouvelles aventures amoureuses dans deux ou trois ans, quand lui aussi, déposera son dossier pour une sortie conditionnelle, vers un cloître dortoir à Orval ou à Chimay, par exemple.
Pour la Martin et son gugusse, une plus grande rigueur, c’est fichu. Les lois ne sont pas rétroactives. Mais à l’avenir, on peut de façon simple sans toucher aux règles de la conditionnelle : augmenter la note à perpète, par exemple faire passer les trente piges à soixante. Le tiers de 60, c’est quand même vingt, c’est-à-dire faire comme aux USA, condamner les durs à cuire à 120 ans (40 ans de ballon assurés).
Il suffit de toucher au tarif, pour notre futur Jack-l’éventreur.

2 septembre 2012

Indépendance et dépendance…

La Belgique entière doit le savoir, c’est une révélation : Sabine Laruelle est dépendante ! Malheureusement pour elle, il n’y a rien à faire ! Elle est dépendante des indépendants, ce qui est abominable puisque par nature un indépendant l’est des dépendants !...
Par contre les indépendants sont dépendants de leur chiffre d’affaire.
C’est ainsi qu’ils auraient pu faire un geste par rapport au cas Laruelle. On a beau être indépendant de quelqu’un qui est atteint d’addiction à votre égard, l’indépendant n’a pas un cœur de pierre. Une main dans les cheveux, un mot gentil, voire plus si affinités, n’ont jamais guéri d’une maladie grave, mais cela aide le patient à supporter son sort.
Mais voilà, le chiffre d'affaires stagne depuis 2008 dans la petite entreprise, qui connaît la crise. Vous vous souvenez ? La crise, quand Reynders volait au secours des banques en négligeant les indépendants.
Depuis, à part Sabine, les libéraux s’écrasent à chaque fois qu’ils en parlent.
Résultat, Sabine est de plus en plus dépendante. On peut le voir sur ses dernières photos, elle a beaucoup maigri. Avant, quand elle se croyait aimée des indépendants, elle avait le visage plus rond, plus détendu, plus commerçant… quand elle évoquait son parcours avec eux, elle avait l’air de sortir d’un hôtel de passe, heureuse, ébouriffée… les panties dans le sac Hermès, indépendante enfin, comme ceux à qui elle a tout donné !...
Aujourd’hui un amaigrissement soudain, correspondant au désamour des indépendants, la laisse émaciée, anxieuse, nerveuse, devant la presse. On peut même le dire, agressive à l’égard des travailleurs et l’œil meurtrier à la seule évocation du chômeur parasite (le qualificatif allant toujours de paire avec le mot) ! Résultat, on voit ses rides, elle n’a plus les rondeurs qui firent son charme télévisuel et aussi se lit dans ses yeux tristes, l’impuissance de son combat, puisque les indépendants n’arrivent plus à la nourrir !
On dirait qu’eux-mêmes atteignant au stade de la misère, tombent dans la fange de l’assistanat !...
Tiendra-t-elle jusqu’en 2014, année de la solution élaborée par son ministère ?
Les faillites en hausse (5.500 entreprises ont fait la culbute, 3 % de plus que l'an dernier) ne sont pas pour lui redonner le moral aux urgences de la clinique des indépendants où elle a été hospitalisée. On lui a mis d’office un ballon d'oxygène, quand on a découvert qu’elle souffrait d'un handicap : les cotisations sociales !
Les médecins sont très réservés. Ils ont dit à la presse que Madame Laruelle souffre d’une assimilation à son propre organisme, l’organisme de la sécurité sociale peu propice aux indépendants.

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Ce qui pourrait la sauver serait une dispense de paiement des cotisations sociales des indépendants pour le premier semestre.
Le bouche à bouche de Christine Mattheeuws, la présidente du Syndicat neutre pour les indépendants, lui a permis de passer une nuit sereine. Mais on ignore pour les jours qui viennent, l’évolution de sa dépendance.
Tout est arrivé, lorsque la ministre a mis deux projets sur la table de cuisine gouvernementale. Une proposition de cotisations estimée de l’année en cours par les autorités, mais qui serait payée trois ans plus tard, c’est-à-dire après que l’indépendant eût déposé son bilan, et l’autre qui consiste à autoriser des paiements anticipés d’après l’estimation de l’indépendant lui-même (comme a dit mon coiffeur Ernesto, je ne peux pas donner plus que vingt euros pas mois).
On le voit, la crise de dépendance de Sabine est profonde.
Il y aurait bien un moyen de la rendre moins dépendante, ce serait de la nommer ministre d’Etat, outre son amour propre capable de lui redonner de bonnes joues, la contribution des citoyens à son salaire serait plus élevée et donc elle pourrait se croire moins dépendante des indépendants !
C’est ce qui a très bien réussi aux Michel, père et fils, et même à Reynders qui a investi dans la brique à Uccle, en toute indépendance de nous, ses employeurs dépendants !...

1 septembre 2012

Bureau au Komintern.

Il n’est pas encore venu à l’esprit des socialistes qu’il était indécent de garder un œil sur un emploi que l’on quitte, pour en exercer un autre. Il faudrait même y voir, une résistance passive au non-cumul des mandats.
C’est pourtant ce que fait Elio Di Rupo en permanence, usant de son influence pour introduire des emplois intérimaires en remplacement de ceux qu’il n’exerce plus.
C’est le plus gros employeur d’emplois précaires du PS.
L’intérim au maïorat de Mons, la présidence de la Région, maintenant la présidence du PS, sa prudence est telle, qu’il doit garder toutes ses anciennes pantoufles sous son lit.
A l’extérieur de ce parti, on n’est pas loin de considérer les faisant-fonction comme des marionnettes, tôt levées les jours ouvrables, à lui téléphoner pour prendre les ordres.
On peut en rire, sauf qu’en usant de la sorte, il fragilise ses intérimaires et ridiculise les fonctions qu’il délaisse.
Les physionomistes en sont à scruter les visages des proches d’Elio, afin d’y déceler une attitude de soumission. C’est le cas, en ce moment de Paul Magnette, chouchou du jour, et depuis plus longtemps, de l’inusable Laurette Onkelinx, en faveur dès les débuts de son mentor, au point que l’on se demande si elle n’a pas une martingale, du genre dossier soufré, dans un coffre à la banque.
On a tout de suite suivi dans les journaux (le Soir, la DH), le comportement du président intérimaire du PS, le dénommé Giet. Cet homme venu de nulle part, élu par personne, sauf de qui vous savez, avait-il des talents cachés ou, au contraire, avait-il l’épaisseur d’un matelas sur lequel le maître pouvait faire la sieste ?
Oui, il a un cerveau qui fonctionne ! L’est-il indépendamment de celui d’Elio Di Rupo ? Jusqu’à présent, l’homme est « le bruit qui court » de la bouche même du maître.
Rudy Demotte en bouchon de carafe fait très dévoué et rassurant aussi.
Il en va des intérimaires, comme du président, les nominations se passent en petit comité, les assemblées ne servant qu’à entériner les choix concoctés à l’avance.
-Je crois qu’il est bien le petit chose, si on le mettait au courant de l’emploi qu’il va avoir grâce à moi ?
Ce travail prémâché n’est pas propre au seul PS, évidemment.
Les décideurs prétendent que les membres leur font confiance, d’autres moins écoutés ajoutent que les Assemblées sont délaissées par une base qui ne s’intéresse plus à ces nominations. Les militants découragés veulent voir dans leur lassitude le résultat d’une absence de démocratie à toutes les instances.
Qui croire ?

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Le PS français en est à peu près au même point. Il baigne aussi dans le mystère des accomplissements supérieurs. Il n’y a qu’à voir le halo de lourds secrets qui nimbe la silhouette de Martine Aubry, pour prédire que son départ prévu fin octobre au secrétariat général du PS, passera trop au-dessus de la tête des militants pour qu’ils puissent faire autre chose que lever le petit carton rouge remis à l’entrée de la salle du Congrès, marquant ainsi leur unanimité dans une élection pour laquelle personne ne leur aura demandé un avis.
D’autant qu’Aubry a toujours pris soin d'ajouter qu'elle partirait "si les conditions sont réunies" !
Le malheur pour elle, c’est que pour son élection au secrétariat, ses amis ont bourré les urnes pour qu’elle passe devant Ségolène Royal.
On comprend, rue de Solferino qu’ils n’ont pas envie de remettre ça !
A-t-elle été à l’école de Di Rupo ou est-ce l’inverse ?
Ces deux-là se connaissent et s’apprécient. Dame, l’une en France, l’autre en Belgique, la concurrence parait difficile !
Des noms, dont celui de Harlem Désir, qui a assuré l'intérim l'été dernier, lorsque Martine Aubry était candidate à la primaire, reviennent souvent dans les conversations.
C’est bien l’astuce de la direction d’avancer les noms de plusieurs candidats, ainsi les militants imaginent que les jeux ne sont pas faits à l’avance, et qu’on tiendra compte de leur préférence.
Bien sûr, il n’en est rien. Martine Aubry, qui a affirmé vendredi sur RTL qu'elle annoncerait "la semaine prochaine" le nom du candidat à sa succession, après en avoir discuté avec Jean-Marc Ayrault, pourrait déclarer « j’y suis, j’y reste ! ».
A l’heure où le pouvoir français s’est vanté d’avoir remis 3.000 Roms à la frontière, réconciliant ainsi les socialistes et certains électeurs de Marine Le Pen, on peut se demander si s’appeler Harlem Désir n’est pas devenu un lourd handicap ?
On voit que le PS français ne le cède en rien au PS belge, dans la manière de se moquer des électeurs.