« Cancres et machos… | Accueil | Une ambition contrariée. »

Juste avant le déluge.

On pourrait tout aussi bien dire de l’économie comme de la démocratie, que c’est le pire système à l’exception de tous les autres, sauf qu’en économie il n’y a plus que celui-là !
Comment pouvoir comparer la mondialisation qui s’est emparée de l’ensemble des pays, à une chose différente à laquelle nous aurions échappé, puisque la mondialisation règne sans partage partout où il y a commerce et exploitation du travail ?
Le constat est sévère et ce n’est même pas Stiglitz qui nous l’apprend dans son dernier livre « Le Prix de l’inégalité » (1), mais une réalité que même les classes moyennes sentent, tandis que les travailleurs et les sans emploi la vivent.
C’est à se demander comment on ose encore nous présenter des charlatans convoqués par les autorités, pour nous dire le contraire ?
Les 50 responsables de la crise sont toujours là, titre Marianne sur sa page de couverture (n° 803), et d’ajouter : « Et c’est à eux que l’on demande de trouver des solutions… ».
Donc, en partant du principe que ce système économique est à bout de course et n’engendrera plus rien de bon dans les démocraties, pourquoi y a-t-il si peu de politiques à le dire ? Et encore, ceux qui le disent ne sont pas aux affaires et il n’est pas dit que s’ils y étaient, ils tiendraient un autre discours.
Que la haute main de la finance internationale défende jusqu’au bout ce qui a fait sa richesse, on peut le comprendre, mais que ceux qui en sont les victimes continuent à la protéger, je dois dire qu’il y a quelque chose qui m’échappe.
Sans doute, les journaux, les télévisions, les porte-paroles des banques, la haute administration et les ministres poussent à la charrette. Leurs privilèges et leurs emplois sont en jeu. Lorsqu’ils prêchent l’orthodoxie, la rigueur, la concurrence et la mondialisation du système économique, ils sont des réalistes. Ils dépeignent une situation et font des projections de carrière, sur ce qu’elle fera d’eux à l’avenir. Peu importe si elle leur échappe. La souffrance ne leur échoit pas. Ils sont bien trop au-dessus du commun pour s’en apercevoir. C’est l’écueil des longues études : plus on s’apprécie, moins on apprécie les autres.
Cependant il se trouve des acteurs, qui ne peuvent s’accommoder de la description des faits. Ils placent leur mission au-dessus du profit personnel, avec la règle expresse d’imaginer l’avenir ! C’est le cas d’esprits libres, d’économistes d’université qui ne sont pas payés pour faire l’apologie du système, et d'un public de scrutateurs désirant plus de démocratie, que moins.

6m100.jpg

Or, que voit-on ?... le traité Sarko-Merkel en voie d’adoption sans grands débats et surtout sans référendum dans les Etats concernés, une Europe plus que libérale, sourde aux appels de ses citoyens et outrepassant son rôle en avançant sur un chemin quasiment antidémocratique, sur le temps que les Etats Unis d’Amérique, au bord de la faillite, tracent la voie du monde, à la tête de la plus formidable armée de tous les temps, incapable de maîtriser une poignée d’Afghans.
Ni Hollande, ni Di Rupo ne sont à la hauteur des événements. On sait à l’avance qu’ils n’ouvriront aucune voie et ne feront aucune entorse à la mondialisation et aux institutions monétaires. L’un, parce qu’il est empêtré dans des promesses qu’il ne pourra tenir, l’autre parce qu’il ne voit pas comme il aurait pu être : un trublion utile à la tête des travailleurs wallons, au lieu d’être un renégat parmi les conservateurs d’Europe.
Faire du surplace n’est pas un idéal. Pourtant, ils donneraient tous leur chemise pour que demain soit identique à aujourd’hui, tellement ils craignent que l’avenir soit pire que le présent.
C’est une des raisons qui me pousse à espérer que Bart De Wever fasse bouger les lignes et remplace le prévisible par l’imprévisible.
Un peu comme si on espérait des Huns, qu’ils réveillent le courage.
C’est terrible d’en arriver là !
---
1. Edit. « Les liens qui libèrent », 23 €.

Poster un commentaire