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31 janvier 2018

Des chandelles au chandelier.

Ce dont on accuse le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, du gouvernement Philippe, est, ni plus ni moins, une des plaies du despotisme lié au pouvoir en général, de l’argent et de la notoriété, en particulier, tout ce qui fait que la moitié des individus qui la compose a barre sur l’autre moitié.
Je ne dis pas que tous ceux et aussi toutes celles qui ont autorité sur quelqu’une ou quelqu’un abusent de leur position sociale pour arriver à des fins inavouables, mais il doit y en avoir un paquet.
Les faits : Sophie Spatz, 46 ans, accuse le ministre Darmanin de l’Action et des Comptes publics de l’avoir violée en 2009. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
Selon le journal « Le Monde », Sophie Spatz, ancienne call-girl, s’était adressée en 2009 à Darmanin pour tenter de faire annuler une condamnation prononcée à son encontre en 2004 pour des faits de chantage et d’appels malveillants contre un de ses anciens compagnons.
Le futur ministre, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie en échange de faveurs sexuelles : "Darmanin me dit qu’il va faire le maximum pour rouvrir le dossier. Je suis aux anges. A un moment, il s’approche de moi, il met sa main sur la mienne : 'Il va falloir m’aider vous aussi’, affirme-t-elle au Monde. Je ne suis pas une gamine, j’ai compris tout de suite."
Darmanin lui aurait demandé de l’accompagner dans un club libertin parisien, Les Chandelles. Se sentant prise au piège, Spatz accepte et l’accompagne ensuite dans un hôtel situé à proximité, où elle finit par lui céder.
Y a-t-il viol si Sophie Spatz a suivi le ministre dans un club libertin, puis dans sa chambre d’hôtel ? Pour Élodie Tuaillon-Hibon, avocate, les faits sont susceptibles d’être qualifiés de "viol par surprise". Elle appuie toute sa plaidoirie sur la notion de consentement.
Sophie Spatz "aurait manifesté clairement et sans ambiguïté, même si c’était de manière courtoise et avec tact, qu’elle ne souhaitait pas se plier aux sollicitations sexuelles de monsieur".
Interrogé en janvier sur sa réputation de "dragueur lourd", Darmanin nie avec véhémence les faits "infâmes" dont on l’accuse.
Outre la question du consentement sur le plan judiciaire, l’enquête préliminaire pour « viol » visant Gérald Darmanin, pour des faits qui remonteraient à 2009, pose aussi une question éthique et morale : celle de l’abus de pouvoir.
Des Sophie Spatz, il doit y en avoir des milliers en France comme en Belgique.
L’abus de pouvoir fait partie des griseries des puissants, cette élite a souvent le seul mérite d’avoir de l’argent, sinon une situation qui leur donne barre sur les autres.
Et pas seulement, ce pouvoir peut-être aussi celui d’un sous-chef de rayon d’un supermarché qui a le béguin, non partagé, pour une caissière.

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Si ce sous-chef est un salaud (chacun d’entre nous a une ou l’autre anecdote sur ce genre de personnage, il n’est donc pas si rare que cela) la pauvre employée n’a pas fini d’en baver.
Cette appropriation d’autrui contre sa volonté existe depuis les temps les plus reculés, lorsque le chasseur-cueilleur Cro-Magnon a liquidé Neandertal et c’est probablement farci les femmes des clans vaincus, puisque nous avons tous en nous un peu de gènes néandertaliens.
Inexact aussi de prétendre que cette société, avec son économie qui a éveillé les égoïsmes les plus monstrueux, est la seule génératrice de ce genre de comportement, ni même que ce soit un vice particulier aux riches. Un sous-chef de bureau, épris d’une caissière qui le repousse, peut devenir un salaud et faire un enfer à la pauvre résistante.
En se développant, les hiérarchies se sont complexifiées. Il doit exister des paliers de notoriété jusqu’à Big Brother, chaque strate usant de sa capacité de domination tout azimut. Les rapports des supérieurs aux inférieurs se sont diversifiés. Ce qui revient à dire qu’il existe aujourd’hui des milliers de Darmanin en activité et en pose intellectuelle en France, comme en Belgique.
Certes, tout qui possède un petit pouvoir sur autrui n’en abuse pas nécessairement. Il n’y a pas de raison qu’une société qui pousse à la délinquance économique, ne génère pas aussi des notoriétés douteuses question sexe. Du grand patron au contremaître, ils ajoutent au travail presté, l’exploitation honteuse extraconventionnelle des personnels.
De même en politique, pour un type qui tombe parce qu’il s’est trop rempli les poches et que ça a fini par se savoir, il doit toujours monter aux tribunes, honorés et satisfaits d’eux, des petits despotes de parti qui marchandent sexuellement, des places aux jeunes pleins d’idéal et d’espoir, dans ce qui se révélera n’être qu’un sacré piège à cons.

30 janvier 2018

Tératologie de la droite.

Je n’ai pas toujours compris ce qu’une partie non négligeable (1) de la population trouve de bénéfique dans le système économique vanté par nos élites libérales.
Une économie en expansion et qui secrète de la misère ventilée sur les bas salaires et les femmes devrait pourtant nous alerter !
Qu’est-ce que les entreprises regardent juste après la chasse à la clientèle et l’enrichissement du cahier de commandes : les moyens de réduite les coûts.
Ils sont de deux espèces, la modernisation des matériels qui va de paire avec la diminution « naturelle » des personnels et le coût de la main-d’œuvre le plus bas possible, par des salaires médiocres et une sous-traitance dégageant la maison mère de la responsabilité d’embauche et de licenciement.
Le poste salarial est le plus souvent mis à contribution au nom de la compétitivité.
C’est donc un système d’une absolue immoralité qui produit sa marge pas seulement sur la vente, mais aussi sur l’exploitation éhontée de la main-d’œuvre, surtout la plus vulnérable, celle qui n’est pas ou peu qualifiée..
L’état pourrait jouer un rôle essentiel dans l’équilibre entre le travail et les profits qu’il dégage, en ce sens qu’il devrait par des lois appropriées empêcher les particuliers d’exploiter outrancièrement leurs semblables. L’État MR fait exactement le contraire. Son intention est de se débarrasser au profit du privé, d’un certain droit de regard, qu’il aurait conservé sur les industries en étant soi-même patron et en adoucissant par des régimes et des lois favorables l’exploitation des travailleurs. Non seulement le personnel MR au pouvoir trahit la confiance de l’électeur au travail, mais encore il traite, comme il n’est pas permis, les organisations syndicales qui le défend.
On devrait parfois sortir du placard un économiste du passé. Il semble aujourd’hui que les milieux libéraux ont dépassé Keynes. Mieux, ils le moquent ! Keynes reste le principal inventeur de l’économie mixte, qui mélange économie publique et économie privée.
Pourtant Keynes, réformiste, est loin d’être un révolutionnaire. En son temps (1883-1946), il s’était rendu compte, en observant l’évolution du capitalisme, qu’on ne pouvait pas faire confiance au secteur privé seul, dans sa branche de production.
Il avait imaginé ainsi une production exemplaire d’État, qui serait obligatoirement la règle de conduite, dans le secteur privé.

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L’accaparement de la richesse produite, pour le seul profit d’un très petit nombre de milliardaires, lui donne raison. Le point de la situation s’oppose à ce qu’il aurait été décent d’appeler une économie raisonnable, pour une démocratie généreuse et qui n’est déjà plus qu’une foire d’empoigne où les moins scrupuleux ont raison des autres.
Dans une société économique qui n’a plus de frontière, l’alignement sur le plus bas salaire, influence non seulement les prix, mais encore la politique de l’État !
La sagesse non-spéculative aurait été une société qui ferait l’inverse, c’est-à-dire aligner le salaire le plus bas, sur le plus haut.
On voit immédiatement que ce qui paraît juste et raisonnable n’est qu’une utopie que plus personne n’envisage… et pourtant, a-t-on réfléchi à ce que nous réserve l’avenir de la politique actuelle ?
Les classes dites inférieures, par le nombre de consommateurs, ont évidemment bien plus de besoin que l’élite rassemblée. Or, cette dernière dispose des meilleurs salaires et des meilleures conditions d’épargne.
Un sûr moyen de sortir du besoin et du sous-emploi est de redistribuer l’épargne qui dort dans les banques des classes possédantes. C’est possible tout de suite, par le jeu de la fiscalité.
C’est ce que proposait Keynes dès 1936, ce « vieux ringard », polichinelle sans envergure pour l’élite des ministères de Charles Michel, et pourtant mille fois plus avisé que l’ensemble des universitaires chargés de « sentir » l’avenir pour le MR.
Toute cette politique qu’on abhorre, depuis qu’elle a été classée « sans suite » sous l’étiquette « communiste », sans même savoir ce que sont les théories de Marx, aurait l’avantage d’être populaire, même si elle faisait bondir les chiens de garde du capitalisme classique, à savoir les gazettes traitant de l’économie.
Au risque d’en faire hurler plus d’un, cette politique si décriée aurait l’immense avantage d’être le dernier garde-fou d’un capitalisme qui va droit dans le mur.
C’est même à se demander si ceux qui votent à droite ont une cervelle ?
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1. Majoritaire, puisqu’un assemblage des libéraux et des sociaux-démocrates est toujours acquis à l’économie de marché selon les critères actuels.

29 janvier 2018

Flandre : 100 ans d’indépendance !

Ceux qui ont de la mémoire pour nous feignent de ne pas s’en souvenir. Ainsi, libres des anciennes aigreurs et des dissonances avec les Flamands, nous ne leur tenons pas rigueur de ce que nous ne savons plus.
Entendons-nous bien, comme il y avait un quarteron de rexistes en Wallonie encadré par quelques gestapistes notoires, le mème (1) germanique qui sommeillait dans l’âme flamande creusa un plus profond sillon encore dans la Flandre éternelle.
C’était de la « drôle de guerre » à 1945, période révolue laissant le temps aux nostalgiques plus actifs en Flandre, à perpétuer la mémoire et ranimer la flamme de l’SS inconnu.
Cette mémoire défaillante aux neurones oublieux couvrait environ sept ans, de 38 à 45.
Et c’est là qu’en fouillant plus avant, on se prend à rêver que cette histoire de collabos du Sud, aux collabos du Nord n’était que le feuillage du camouflage de plus vieux panzers, jusqu’à remonter à la Grosse Bertha !
C’est alors que l’on comprend mieux les nouveaux casques à pointe dans les casernes N-VA et Vlaams Belang, deux formations rivales, mais pas tant que ça aux souvenirs magiques et aux borborygmes enregistrés de l’idole absolue. Jusqu’à trouver à Theo Francken les racines de la détestation primale des troupes coloniales des tranchées de 1916, aux gonflables d’aujourd’hui perdus en Méditerranée.
Le saviez-vous, la Flandre décrétait son indépendance le 21 janvier 1918, cent ans jour pour jour de l’État Fédéral aux cinq gouvernements, du compassé Charles Michel !
Oui, les Flamands visionnaires, cent ans avant l’élan catalan de Puigdemont, avaient rompu, croyaient-ils, avec la belgitude et l’assemblage baroque de 1831.
L’époque était critique. On oublie trop souvent qu’en janvier 1918, les Allemands semblaient avoir gagné la guerre ! La Belgique se trouvait alors en zone occupée. Les Kommandanturs arboraient le fanion de Guillaume II. Les Uhlans violaient femmes et enfants, la rue des Pitteurs était incendiée à Liège en Outremeuse, tandis que du côté germanique on portait le schnaps aux lèvres, à la santé de l’empereur.
Vous ne me croyez pas ? Passez donc par le site vrtnws, dans lequel l’historien Bruno Yammine nous explique tout ça.
Déjà, le 2 septembre 1914, Berlin annonce son soutien au Mouvement flamand.
Le 16 décembre, les instructions sont élargies : l’Allemagne est désormais "le fidèle ami et protecteur" des Flamands.
Bémol des « Jungend werde hard », le résultat escompté n’est pas au rendez-vous. Les enthousiasmes se font attendre. La jeunesse, culotte de cuir et drapeaux volant au vent, processionne devant un maigre public. Le Mouvement flamand ne semblant pas être aussi anti-belge que prévu, les Allemands décident alors de changer de stratégie, en convaincant les Flamingants qu’en cas de défaite de l’Allemagne, les Belges francophones feraient disparaître le néerlandais du pays.

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La suite se lit comme un roman dans « Daardaar » qui relaie Bruno Yammine.
« La propagande allemande parvient ainsi à créer de petites cellules "activistes" dans quelques villes. Face à ces "activistes" ayant opté pour une collaboration avec l’Allemagne, se forment des groupes de flamingants "passifs", refusant de s’allier à Berlin.
» En 1915, l’Allemagne annonce la réouverture de l’Université de Gand. Contrairement à avant, les cours seraient désormais donnés en néerlandais, une exigence émise de longue date par les plus fervents flamingants.
» Le 21 mars 1917, les Allemands vont encore plus loin en annonçant une scission des pouvoirs en Belgique. Le pays est en conséquence séparé en une partie flamande et une partie wallonne. Pour diriger la partie flamande… "le Conseil de Flandre". Ce dernier s’exprimera désormais "au nom du peuple flamand". L’Allemagne parvient ainsi à appliquer son principe d’"autodétermination des petits peuples".
»Alors que la population est de plus en plus divisée sur la collaboration avec les Allemands, le Conseil de Flandre décrète l’indépendance flamande, lors d’une séance secrète tenue le 22 décembre 1917. La décision est prise sous la gestion du gouvernement-général allemand à Bruxelles. »
Même si la suite tourne à la confusion des séparatistes, il n’en demeure pas moins que le Conseil de Flandre a bel et bien existé et fait ce que Puigdemont a bien difficile à faire admettre à Madrid.
MM. des partis flamands activistes n’ont donc même pas à manœuvrer, filouter, biaiser, tergiverser avec Charles Michel, puisque c’est fait !
Si un vent électoral favorable gonflait les drapeaux au Lion triomphant, il n’y aurait qu’à sortir les vieux parchemins, datés, paraphés, cachetés à la cire d’abeille de Campine et le tour serait joué.
Charles Michel passerait pour le plus grand cocu de l’histoire politique belge, à part cela, la Fédération aurait vécu, ce qui n’empêcherait pas Carrefour de fermer des grandes surfaces.
On ferait la fête à Gand. À l’Élysette de Namur, Borsus, opportuniste en bon MR, lancerait un festival de la bière allemande et se déguiserait en tyrolien pour servir Bart à table.
Une fois de plus, les gazettes remettraient leur pendule à l’heure des polders, qu’elles n’avaient jamais perdus de vue.
Le roi… Quoi le roi ? La Flandre ayant pris le contrôle économique du pays englobant le politique, c’est en flamand que Reynders interviendrait à l’Europe. Richard III serait censuré, même en espéranto. Christine Defraigne soumettrait la proposition au conseil communal de Liège, de rebaptiser la Place Saint-Lambert, place Theo Francken. La Wallonie deviendrait ce que ses dirigeants actuels rêvent qu’elle devienne : une succursale flamande de croissance et d’industrialisation accélérée.
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1. Mème : de l’anglais « meme », élément culturel, imitation du comportement d’un individu par d’autres individus.

28 janvier 2018

Du pot chez Nutella !

On s’est beaucoup gaussé dans les milieux chics de la ruée sur les pots de Nutella. On n’aurait pas dû.
Parce que c’était se moquer facilement de gens aux revenus modestes, comme c’était aussi faire ce que les « Prout-ma-chère » du MR appellent du populisme. La bande à Michel fait de l’amalgame ce faisant. Le plus clair de la population aurait en horreur de se taper dessus pour atteindre au dernier pot de Nutella au rabais.
Des dizaines de magasins, dans le Nord, le Pas-de-Calais, mais aussi le Rhône, la Loire ou le sud de la France, furent le théâtre de véritables émeutes. Des bagarres telles que plusieurs fois, les gendarmes durent intervenir. Alors que les étals se vidaient en quelques minutes, certains en sont même venus aux mains (1).
Et puisqu’il en est ainsi, parlons de l’état d’esprit des populations paupérisées.
D’abord la lourde responsabilité des casés de la droite triomphante qui font de la politique un business et de leurs mandats issus des élections, une belle carrière financière.
Les directives pour l’éducation de nos enfants et le travail épié de nos enseignants tendent vers la formation « esprit capitaliste » et diplôme utilitaire.
On n’a pas l’ambition d’en faire des idiots automatisés d’horloge pointeuse, mais c’est un idéal quand même. Et on s’étonne du résultat : des hordes fiévreuses courant la démarque d’une pâte à tartiner, à la limite de s’appeler chocolat !
Certes, la foule n’a pas l’élégance d’un de Decker, ni l’aisance d’un Alain Mathot, encore moins l’entregent d’un Stéphane Moreau, cependant cette démarche d’apparence sauvage assure quand même aux commerçants qu’ils seront payés cash, scrupuleusement, honnêtement, même si entre clients, ça s’engueule ferme.
Il n’en va pas de même de cette pseudo élite, intéressée au centuple et beaucoup moins digne que la dernière maman acheteuse qui sort du rayon les mains en sang, puisque de l’aîné au cadet, on ne met que ça sur les tartines à la maison.
Jachère intellectuelle, déshérence libidinale, certes, mais les péteux du MR sont des ânes qui ne savent pas dans quels termes Diogène de Sinope invectivait les passants. Évidemment, il avait des références, son père, qui tenait la banque publique, fabriqua de la fausse monnaie.
On ne sait pas si, transposé dans ce siècle dédié au libre échange, comment il se serait comporté dans un grand magasin, rayons confiserie, ni ce qu’il aurait dit aux gens qui le piétinaient pour être avant lui devant les pots de Nutella.
Je subodore qu’à peine sorti de la mêlée, il aurait été à la direction terminer le pugilat avec les responsables. En philosophie, il est plus intéressant d’aller à l’origine des événements que contempler les événements eux-mêmes.
Non, le futur ne dépend plus de nos actions et de choix. La gestion dépend de ceux qui l’organisent pour leur seul bénéfice.
Le pot de 950 gr de Nutella à 4 € 70 vendu à 1 € 14, ce qui produisit 3 jours de promotion et d’émeutes, s’il était vendu à ce dernier prix de façon permanente permettrait encore à Ferrero de gagner des millions d’euros par an ! Peut-être même davantage, puisqu’il en vendrait plus.
Il est là le scandale, et pas ailleurs !
Ce qui s’est passé en France, aurait très bien pu se passer en Belgique !

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On nous enseigne trop d’être gagne-petit et heureux de l’être. L’école, puis les partis de gestion du capitalisme décadent, le MR en tête, mais aussi le CDH et le PS, nous ont fait perdre les moyens de discerner quel paysage est en train d’émerger. Nous ne parvenons plus à penser ce qui va survenir sur ce qu’on nous a dit de fabriquer.
Paradoxalement, nous allons de plus en plus dépendre de choses qui dépendent de nous ! Qui croyez-vous qui fabrique le Nutella, dose la pâte, le met en pot, l’étiquette et le distribue ?
Si nous en sommes là pour les petites choses, a fortiori nous subirons les grandes, comme les changements climatiques, la disparition des espèces animales qui ne sont pas d’élevage, les océans poubelles des continents, etc.
Nous devons cela au même titre que les pots de Nutella à nos dirigeants qui ne cessent de nous vanter les mérites de l’immense foire commerciale mondiale !
Nous avons un mauvais pressentiment : cet avenir, que nous sommes en train d’anticiper nous ruant sur des rayons de Nutella, pourrait se révéler radicalement autre. D’autres penseurs que les corrompus du clan de Charles Michel, le craignent en relais à nos inquiétudes.
Je ne suis marchand de rien. Je ne vends mes salades à personne. Les cueille qui veut pour en faire ce que bon lui semble. Je ne dirai donc pas avec les écologistes, les économistes sérieux et les philosophes honnêtes, que nous sommes à moins le quart d’un basculement vers quelque chose, je dirai plutôt que c’est fichu… que nous y sommes fourrés jusqu’au cou… pour la petite histoire, je ne mange pas de Nutella.
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1. Explication sociologique :
«Les produits industriels touchent davantage des milieux défavorisés qui, du fait d’un niveau d‘éducation souvent plus faible que les milieux aisés, ont plus de mal à se déprendre de la rhétorique des marques sur le goût, le plaisir, la forme, etc. Ainsi, les produits industriels parviennent plus facilement à toucher les individus défavorisés économiquement alors que l’on va trouver davantage de produits frais dans les milieux aisés.»
« Les émeutes auraient donc eu lieu parce que sévit la pauvreté et la précarité. Les taux de chômage, largement supérieurs à la moyenne nationale, seraient un indicateur du niveau de confiance et de solidarité entre les individus. Le renforcement du sentiment d’individualisme et d’égoïsme, couplé à la détresse sociale, seraient-ils l’explication de cette «guerre du Nutella»? (Pierre Rondeau, in Slate Magazine).

27 janvier 2018

La démocratie, de « Chez Bruneau » à Davos.

La presse flamande est bien meilleure que la presse francophone !
Les bilingues savent de quoi il retourne : plus incisive, moins lèche-botte, sans apriori sur les sujets scabreux, on tombe de haut quand on ouvre La Meuse ou Le Soir !
Seuls points sensiblement identiques entre gazetiers : la dévotion pour l’économie libérale, l’espèce d’eczéma à la seule évocation d’une possible catastrophe économique mondiale, le dégoût profond de Chavès au Venezuela et de Lula au Brésil.
La presse flamande réchauffe notre intérêt sur les fricots que mangent ensemble Bart De Wever et Didier Reynders. Pour l’ogre anversois, Michel 1er, c’est déjà plié et remis dans l’armoire sous boules de naphtaline. Nos athlètes du gymnase politique s’attèlent à Michel II !
Les journalistes flamands s’amusent de l’art de paraître, essentiel pour « durer » en démocratie dans l’esprit des gens. Les Wallons écrivent des lettres d’amour aux puissants.
La Meuse en est encore à exciter ses lecteurs sur l’impertinent de la RTBF qui vient d’être sanctionné sur ordonnance de Chastel, alors que la presse flamande suit à la trace, du restaurant trois fourchettes bruxellois, au gîte de week-end dans les faubourgs de Davos, ce nouveau couple glamour de la politique belgicaine, Bart et Didier.
Ah ! Davos, ce monde idéalisé des richissimes qui se paient des tangos avec l’autre versant du capitalisme mondain, le personnel politique, bien démocrate et bien solidaire des fortunes colossales à ce sommet, donne le tournis !
Chaque année, c’est le cor qui fait la chasse ! Sur la sonnerie « Au château du roy François » à la Chabot, les écuyers montent élégants. Le blé bluté un max, le ronflant démocrate et Mister tirelire à gogo échangent leur vue sur le monde de demain, combien il y aura de chômeurs en plus, quels culs-terreux mourront de faim, si une belle famine supplémentaire n’arrangerait pas le cours d’actions GAFAM ? Bref, on fait le point sur les bienfaits de la mondialisation et des technologies.
« Comment trouver une solution au problème des inégalités quand on fait soi-même partie du problème ? » écrivent les Flamands talentueux, tandis qu’à La Meuse, la rédaction décide de pousser la liste libérale de Christine Defraigne et Gilles Foret, afin d’avoir jusqu’au caleçon brodé main par madame, la peau du bourgmestre Demeyer.

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La fine-fleur belge se devait d’être à Davos en représentation.
On a la chance d’avoir une dynastie. C’est le moment de la sortir du musée Grévin, de Laeken. La Belgian Power Reception est un événement de networking permettant à ceux qui composent l’élite belge de discuter en anglais avec des investisseurs étrangers, mais surtout entre eux. Le mauvais sort de nos deux langues nationales serait-il conjuré ? Même pas d’accord entre elles quand une éminence troue son papier-cul au petit endroit et s’enfonçant un index mal venu dans l’anus s’écrie versant fédération wallonne des entreprises « merde ! » et côté VOKA (Vlaams Economisch Verbond) « stront ! », alors que l’anglais réconcilie tout le monde « shit ! ».
L’alopécie rutilante de notre Premier ministre sous les lustres de Davos fait cossu et le compère ministre-président flamand a le sourire éclatant des bridges à 30.000 €. Ils ne font pas du tout SDF comme ceux des pays de l’Est, pour souligner la bonne santé économique de la Belgique et de la Flandre. L’autre, le Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte est trop petit, on ne le voit pas derrière nos belles carrures de première ligne. Même monté sur talonnettes, il a intérêt à rester sur les marches du haut de l’escalier pour la photo de famille. Je crois même que si son épouse s’écriait « on ne le voit pas, mais lui, au moins, a une grosse queue ! », ce serait du temps perdu. À Davos, ils ont Trump pour la partie salace du discours.
Si la démocratie belge dépendait tout à fait de Bart, ce qui ne saurait tarder, le gouvernement Michel serait déjà reconduit sans attendre les élections de 2019. Pour Bart De Wever, le fils de Louis Michel a rempli son contrat.
Chastel a de la chance, le petit-fils de Louis est encore trop jeune, sans quoi il serait président du MR et l’autre n’aurait plus qu’à retourner vendre ses pilules à Charleroi.
Le raisonnement de De Wever est simple : dans cinq ans, avec un Charles Michel qu’on dirait presque vice-président de la N-VA, la Belgique à la Suédoise aura changé bien plus que ne l’aurait fait une quelconque réforme de l’Etat. Comme l’avait fait remarquer Didier Reynders il y a dix ans : la plus grande réforme de l’Etat, c’est un gouvernement sans le PS.
De Wever ne doute plus de la valeur électorale de Michel Ier. Vive Michel II. En marge de Davos et un peu avant de ceindre son beau veston de cérémonie, Bart s’était rendu discrètement « Chez Bruneau », casser la graine avec Didier Reynders.
L’intrigant chef de la diplomatie belge pourra enfin obtenir en 2019 ce qui lui avait échappé en 2014 (info Daardaar) : un poste très élevé, avec la bénédiction de la N-VA.
Charles Michel poursuivra en beauté jusqu’au printemps 2019. Il récoltera les fruits de sa politique et rempilera avec le soutien de ses nombreux amis flamands.
Tout le monde sera content et bien casés.
C’est ce qui compte, non ?
Nous ?... on l’aura bien profond. Mais comme on en a la pratique en Wallonie, ce n’est pas grave. En philosophie, comme en médecine, à force d’habitude, ça fait moins mal.

26 janvier 2018

L’animateur n’anime plus !

«Je demande à la RTBF de le sanctionner!», s’est exclamé le président du MR, le Chastounet national des tricoteuses de la guillotine libérale, après qu’un mail d’Eddy Caekelberghs, journaliste à la RTBF, appelait à s’en prendre à la politique migratoire du gouvernement fédéral.
Il paraît que Chastel a, depuis, déposé plainte contre l’animateur radio.
Ce que voyant, Jean-Pierre Jacqmin, directeur de l’information à la RTBF, par prudence sur la fin de sa carrière, a décidé de suspendre l’audacieux.
Chastel ou Châtel, pour l’orthographier de façon moderne, a usé de son droit de porter plainte en justice. Peut-être a-t-il des informations plus détaillées sur des faits qui, à priori, ne le concernent pas, à savoir une interview télévisée ancienne de l'ex ministre des Affaires étrangères et père du Premier ministre, dans laquelle Louis Michel défend la mobilité des êtres humains et la migration.
Ce faisant, l’apothicaire-président a pesé directement sur la carrière professionnelle du journaliste, ce qui a déclenché chez Jacqmin la décision que l’on sait, celle d’une mise à pied de l’intéressé.
Et là, Chastel outrepasse l’égalité qu’il partage avec chaque citoyen, celle d’apprécier ou de déprécier le travail de la RTBF et de ses journalistes, sans nuire à ceux qui font leur métier.
C’est ainsi que le petit Châtel me porte préjudice et j’invite mes lecteurs à adresser individuellement à la RTBF, la réprobation de cette mise à pied, comme je le fais dans >Richard III< faisant office de courrier-circulaire.
Car le rôle d’un journaliste est de mettre à disposition des gens, des interviews, même anciennes qui ont un rapport avec l’actualité.
Est-ce que – oui ou non – Louis Michel a déclaré être pour la mobilité des êtres humains et la migration ?
Toute la question est là !
N’en déplaise au petit Châtel, la preuve que Louis Michel a bien dit qu’il défendait la libre circulation des émigrants se trouve dans une interview filmée du temps où il postulait l’emploi de Commissaire de l’Union Européenne pour l’aide aux pays en voie de développement, d’où son discours habilement fraternel, pour quelqu’un d’aussi peu sensible aux autres.
J’en atteste j’ai vu et entendu Louis Michel sur ce document.
Chastel en sa qualité de faire-valoir de la famille Michel accomplit sa mission en défendant l’accès à cette interview. Comme il le ferait pour les discours enflammés du fils lorsqu’il était de bon ton au MR, en période électorale, de dire pis que pendre de la N-VA et de son chef De Wever.
Le droit des citoyens de faire un lien entre ce qui a été dit et le discours d’aujourd’hui l’est aussi.

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Reste un point sur lequel on peut chipoter.
Eddy Caekelberghs aurait envoyé un mail depuis sa boîte mail professionnelle où il s'en prend à la politique du gouvernement fédéral en matière de migration, d’où le motif de Jean-Pierre Jacqmin de couper le micro de l’intéressé. C’est un peu le grief de Donald Trump à Hillary Clinton qui envoyait des mails « secrets d’Etat » sur sa boîte privée non sécurisée à ses collaborateurs.
Ce mail aurait été envoyé, selon le concierge de Sudpresse, à deux hauts membres de la laïcité belge et à un ancien secrétaire général du PS. On y voit donc la vidéo : le père Michel pérorant. Celle-ci est accompagnée d'un message appelant à la diffuser le plus possible, avec un texte mettant en cause la politique actuelle du gouvernement en matière de migration.
Pour une fois que quelqu’un avance des infos basées sur une vidéo et qu’il se mouille pour faire son boulot de journaliste, même s’il le fait prudemment à des huiles privilégiées, c’est quand même une info respectable.
"La RTBF se distancie clairement de ce contenu, qui ne traduit en rien ni sa déontologie ni ses missions", nous communique la chaîne publique. "Elle ne partage ni ne cautionne des propos qui pourraient porter atteinte et préjudice à l'indépendance journalistique."
Ce faisant, et on lui pardonne de lâcher temporairement son journaliste, elle publie la vidéo de Louis Michel dans son intégralité si bien que Châtel, en voulant colmater les brèches, n’a fait que les agrandir par son tapage, en faisant passer des hautes branches aux basses, une nouvelle illustration de la duplicité de la famille Michel en politique.

25 janvier 2018

Un musée du socialisme à Mons ?

Le naufrage du parti socialiste français précéderait-il celui du parti socialiste belge ?
Quoique les données ne soient pas les mêmes et les situations bien différentes, une pareille alternative n’est possible qu’à deux conditions :
– que le PTB aux prochaines élections dépasse en % de voix le CDH et les Écolos réunis ;
– que l’électeur estime que la position du PS ne soit plus crédible dans sa nouvelle lecture de la politique depuis l’opposition qu’il conduit au fédéral et au régional.
En effet, le Congrès de Liège qui fit le recensement de la «boîte aux idées » a dégagé surtout la certitude que l’écart est immense entre les cent une propositions acceptées et la politique social-démocrate qui avait été de mise jusque là ; or, ce sont bien les mêmes qui vont les reprendre à leur compte ! C’est comme si on demandait à la reine d’Angleterre de permuter avec Chavès !
La législature qui va venir est donc essentielle pour qu’on y voie un peu plus clair afin de répondre à la question du début. Il est vraisemblable que l’année prochaine ne verra pas encore le tombeau du parti de Di Rupo, sauf si l’érosion tournait au cataclysme ! Par exemple si la direction actuelle du PS bétonnait les voies d’accès au renouvellement des leaders.
La stratégie de Di Rupo est en jeu. Le Bureau avait cru politique d’offrir à un leader d’une petite section, Mons en l’occurrence, la présidence du PS. C’était l’occasion de neutraliser les deux grandes fédérations socialistes Liège et Charleroi, les tribulations de la majorité communale à Charleroi et les rivalités dans les affaires liégeoises allaient lui donner raison.
On s’aperçoit que si cette stratégie a pu fonctionner tant que le PS était au pouvoir à peu près partout, il devenait illusoire de penser que dans l’opposition, une section comme Mons ferait le poids.
Cela a toujours été compliqué presque dans tous les partis, d’adouber un leader de consensus, c’est encore plus vrai à gauche.
En France, Delphine Batho, Luc Carvounas, Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel, ont déposé leur candidature à l'élection du nouveau premier secrétaire du Parti socialiste, le 29 mars prochain, oui, chez eux, le démiurge du parti, c’est le secrétaire.
Une remarque, à l’inverse du parti belge, ce parti n’a plus de grand leader et le combat va se dérouler entre les deuxièmes couteaux. En effet, l’élection présidentielle a liquidé les anciens ténors qui font aujourd’hui choristes à la République en Marche, à l’exception de Benoît Hamon qui veut créer son courant, François Hollande s’étant sabordé tout seul.
La compétition démarre mal, la candidate Batho, rescapée du désastre législatif, députée des Deux-Sèvres, saisit la justice, pour demander que soit mis un coup d'arrêt au coup d'État qui est en cours à Solférino : le fait d'obtenir le parrainage de 5% des membres du Conseil national – soit seize personnes – pour pouvoir être candidat, met sa candidature en suspens.
Toujours sous la coupe de l’échec historique – Benoît Hamon, éliminé avec 6,36% des suffrages exprimés – le parti ne s’en remet pas. .
L’électorat social-démocrate du PS français est entré en macronisme, et son électorat plus radical a rallié Mélenchon. Les militants ont suivi des chemins divergents, quand ils n'ont pas rejoint le mouvement fondé par Hamon ou choisi de s'égayer, orphelins, dans la nature.

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Heureusement pour Di Rupo que Charles Michel, leader du MR, n’est pas Macron ! Il n’a pas caché son jeu comme l’autre, s’affichant carrément de droite, par la nécessité de former le gouvernement dans des postures résolues, ce qui a séduit la N-VA, sans l’adhésion de laquelle, on aurait probablement dû faire de nouvelles élections.
C’est grâce à l’obligation de Michel de serrer les fesses devant Bart De Wever, que Di Rupo gardera une partie des électeurs socialistes modérés, exactement à l’image du Conseil communal montois dont il est le pilier très représentatif d’un socialisme tempéré de libéralisme et toujours aujourd’hui susceptible de se rappeler au bon souvenir de Benoît Lutgen et de faire les yeux doux au petit Chastel du MR.
Mais pour cette partie de l’opinion socialiste les cent une propositions de Liège est un os difficile à avaler, surtout si ces propositions sont suivies d’effets.
Lesquels ? Ce serait une attitude plus souple vis-à-vis du PTB et une meilleure coordination des luttes avec la FGTB.
Le comble de l’horreur pour la droite du parti !

24 janvier 2018

Le dernier rapport d’OXFAM.

Il est intéressant à plus d’un titre.
Á peine effleuré hier, à propos de Davos où quelques gros magots vont côtoyer des délégations des pays qui souhaitent qu’on investisse chez eux, on pourrait revenir sur quelques points.
En général, ce rapport est honni par les dirigeants des démocraties occidentales et particulièrement la nôtre, parce qu’il contredit souvent les béatitudes énamourées des gens qui entourent nos multiples gouvernements.
On en connaît les raisons, trop populiste, trop à gauche, etc. Or, c’est une des rares démonstrations d’une collaboration des personnels sur place et des laborants assis derrière leur bureau.
Justement, pour avoir touché la misère un peu partout, Oxfam accumule les données et les analyses constatant la montée des inégalités économiques et leur relation avec la pauvreté.
Oxfam travaille dans près d'une centaine de pays du monde entier, qui lui servent à recueillir ses propres éléments de preuve.
Qui veut en connaître davantage peut consulter les graphiques et les statistiques de ce rapport sur Internet.
Le sens le plus évident qu’il faut y voir tient principalement dans l’échec de la mondialisation économique, c’est-à-dire du système commercial qu’on nous a vendu comme étant le plus performant pour détruire les « poches » de pauvreté. Résultat, aujourd’hui, il n’y a pas que les poches qui sont en cause, mais tout le costume, y compris aux États-Unis dont un quart de la population a le revenu d’un citoyen de banlieue de l’Inde.
Oxfam a considéré six grandes hypothèses qui dominent le discours économique. Chacune d’elles a été analysée.
Les problèmes des inégalités extrêmes sont évidemment prioritaires pour Oxfam. Ils ne le sont pas pour nous, parce que si nous sommes perdants au décompte des richesses dans le monde, nous n’en sommes pas à mourir de faim au bord des routes, enfin, pas encore, et que nos gouvernements font tout pour faire oublier le malheur d’être né dans des contrées où la vie humaine compte pour peu de chose, un peu de la même manière que nous mangeons du bœuf dans nos assiettes sans nous soucier comment l’animal a été élevé, puis abattu, pour nos amusements de bouche.

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Non pas que nous soyons indifférents à la misère humaine, mais parce qu’il est considéré comme étant une mauvaise pratique commerciale de nous inviter à partager ce que nous avons avec ceux qui n’ont rien, pour la simple raison que le citoyen moyen qui se dépouille pour aider plus pauvre que lui, ne voit plus aucune raison que les riches conservent tout, sans jamais rien donner.
Pour estimer le patrimoine des milliardaires, Oxfam a évalué leurs participations dans des entreprises publiques et privées, leurs biens immobiliers, leurs yachts, leurs œuvres d'art et leurs dépôts en espèces.
Oxfam a comparé les résultats de deux sources de données du Crédit Suisse et de Forbes. Le Global Wealth Databook constatait que la moitié la plus pauvre de la population mondiale détenait seulement 0,7 % de la richesse nette mondiale, soit 1700 milliards de dollars. En reprenant la liste des milliardaires de Forbes, il nous a suffi d'additionner la fortune des 85 individus les plus fortunés pour obtenir un chiffre qui dépassait 1700 milliards de dollars.
Sur la base des données de 2016 du Crédit Suisse, les richesses de la moitié la plus pauvre de la population mondiale étaient inférieures à celles estimées auparavant.
C’est donc bien d’un échec de l’économie capitaliste dont il faut parler, puisque l’objectif de tout système n’est rien d’autre qu’un progrès général. Or, nos élites ne considèrent jamais que le progrès d’une petite partie de la population mondiale pour se féliciter de l’incroyable chance que nous avons de « prospérer » sous les couleurs du libéralisme de plus en plus débridé !
Autrement dit, nous comptabilisons nos égoïsmes comme étant un élément moteur de notre « réussite ». Voilà une belle démonstration de la perversité du système : plus les détenteurs du pouvoir économique sont « vaches » avec ceux qui ne l’ont pas, plus ils réussissent !
Les inégalités de richesses ont suscité une forte attention des économistes, sur l’obscénité des inégalités.
Peut-être même que les inégalités le sont encore plus qu’il n’y paraît ! Dans la répartition des richesses dans le monde, il est possible qu’en raison de leur endettement net, des personnes, que nous ne percevons pas comme étant pauvres, figurent parmi les plus pauvres.
Un phénomène nouveau sera intéressant à suivre aux États-Unis et en Europe.
Depuis quelques années on observe que les jeunes y sont confrontés à de vraies difficultés et notamment un taux de chômage disproportionnellement élevé aux lendemains de la crise financière mondiale. La fréquence et la taille accrues des prêts étudiants renforcent à leur tour la probabilité que les jeunes resteront en queue de peloton de la répartition des richesses.
On dit que l’avenir appartient à la jeunesse. C’est le moment de le prouver !
L’endettement sera à surveiller de près en Belgique aussi, évidemment.

23 janvier 2018

La haine de quoi au juste ?

La toute dernière fake-news bien française : le populisme ne serait qu’une haine de la démocratie !
Voilà une trouvaille des pouvoirs en place qui n’a pas fini d’éclabousser toutes les objections. Par exemple : le marxisme ne serait qu’une haine du capitalisme ! La demande d’augmentation d’un employé ne serait que la haine d’un sous-chef de bureau au salaire supérieur. La haine, diraient les pervers, est supérieure à l’amour, en ce sens qu’elle détermine plus de force dans la passion.
C’est l’excommunication de toute opposition, la dératisation à tous les étages de l’expression différente de la pensée unique !
D’ici à ce que le « cœur » de la démocratie s’attaque aux nuances de gris qui entoure ce foyer central, il ne restera plus que les « purs » à dire aux autres ce qu’est la démocratie.
Sinon que cette démocratie là, s’appelle une dictature !
À part cela, tout baigne. Les philosophes d’État y font trempette régulièrement. Il n’est pas rare d’y admirer les grandes ombres du passé convoquées par les artistes contemporains du genre, Platon y côtoie Wittgenstein, comme des moins connus : Ogien et Laugier se sont conjugués pour écrire un recueil là-dessus.
Au risque de conforter la mauvaise opinion que les défenseurs de la démocratie ont de moi, je prétends que cette démocratie « exemplaire » permet d’ouvrir à Davos le forum des 62 personnes plus riches à elles seules que 3,5 milliards d’individus. C’est du moins ce qu’Oxfam prétend.
Et ça ce n’est pas bien, Monsieur Charles ! Ô, je sais, vous n’y êtes pour rien… si quand même un tout petit peu, puisque vous y participez et qu’il n’est pas interdit de penser que vous y preniez un certain plaisir, belle soirée, chic parisien, madame en robe du soir, épaules nues, de quoi imaginer un petit regain le soir dans la suite de l’hôtel, après une dernière coupe de champagne.
Je sais, ce qui précède est populiste en diable. Que voulez-vous, nous avons tous nos coquetteries.
Mettre le doigt sur cette monstruosité serait du populisme, la haine des riches serait de même nature que la haine de la démocratie ! Pourquoi pas, dans la crainte d’être considéré comme complice...
« Faire du populisme» infantiliserait le peuple en forçant le trait des passions tristes et délétères ! En décryptant ce message, je comprends qu’il vaut mieux avancer des contre-vérités ou des vérités approximatives, plutôt de dire ce qui est !
Et quand bien-même, si ce que l’on pense n’était pas tout à fait ce qui est. Comment par raison d’État nos grands démocrates pourraient-ils nous interdire d’être sincères et populistes ?
Autre reproche de nos donneurs de leçon (parmi lesquels Charles Michel n’est pas en reste), en plus d’exalter les passions identitaires des classes sociales, le populisme les attiserait au détriment de l'intelligence collective !

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Les voilà bien de nous reprocher d’abêtir les gens, alors que tout pouvoir dans cette curieuse démocratie part du principe que les gens ne sont pas suffisamment éduqués pour comprendre (entendez par là qu’ils ne sont pas assez intelligents !).
N’est-ce pas la force et la valeur des rassemblements qui font que les gens débattent ensemble pour définir leurs propres définitions des questions politiques, pour tenter de les imposer ?
J’attache plus de valeur démocratique de ce qui peut ressortir des réunions de ce type, que des discours de ceux qui s’attribuent leur propre salaire pour gérer en notre nom, ce qu’ils appellent la démocratie.
L’erreur de l’équipe Michel est de chercher la démocratie, là où elle n’est pas.
La démocratie n’est jamais qu’une affaire de conflit politique entre ceux qui veulent qu’elle ne change pas, parce qu’ils en profitent, et ceux qui s’en trouvent écartés par la raison des premiers.
On a cru diluer le conflit éternel entre les possédants et les possédés en expliquant par la haine, une exigence d'égalité opposée à l’institutionnalisme.
Le principal défaut de cette démocratie, c’est qu’elle n’est pas participative et que son système électoral empêche en définitive le peuple de s’exprimer. Cela est principalement dû aux politiques qui croient être au plus près (ou qui feignent de le croire) de la représentativité maximale, avec cinq gouvernements et une flopée d’inscrits en qualité de bénéficiaires.
Alors qu’on est très loin du compte.

22 janvier 2018

Des rires indignes ?

On ne peut pas rire de tout à cause d’une certaine forme de politesse que l’on doit aux coincés de la comprenette, d’autant qu’on est soi-même souvent embarrassé d’une contrepèterie à deux ou trois tiroirs. Le temps d’en ouvrir un, celui qui vous balance « les écoliers jouent dans les pièces du fond » passe à autre chose et on est largué.
Cette époque d’une grande liberté supposée est peut-être celle de toute l’histoire où la plaisanterie de mauvais goût peut vous conduire devant un tribunal. Nous sommes dans un temps où il n’y a plus que les Juifs qui peuvent se permettre une blague carrément antisémite et les Noirs qui peuvent se traiter de « nègres » pour faire rire.
Pourtant le rire possède des vertus curatives qui guérissent de la mélancolie, mieux que les antipsychotiques. L’appréhension de ne pas passer pour antiféministe ou raciste en gâche souvent la saveur.
Cette époque qui ne passe rien aux instinctifs pervers, n’exclut pas cependant que le rire puisse s’alimenter à des sources suspectes. C’est l’art du comique professionnel de dire des choses « terribles » dans un contexte qui en fait surgir le côté amusant.
Mon grand père me racontait un enterrement où il précédait le char mortuaire tiré par des chevaux, le mort étant un de ses compagnons de la guerre de 14, il avait pour mission de porter le drapeau national. C’était l’hiver, des plaques de verglas parsemaient la route. Le cocher lançait les bêtes à l’assaut de certaines montées glissantes. Sentant les naseaux fumant de l’attelage dans son dos, mon grand-père s’obligeait à courir, puis à ralentir, ainsi pendant deux kilomètres, suivant le petit trot équestre.
Dans ce récit, drôle seulement par la manière de le raconter, il n’y a ni Juif, ni Noir, ni porc dénonçant le féminisme, pourtant, le mort méritait le respect, d’autant plus que le défunt avait vécu quatre ans de tranchée, autrement dit l’enfer.
Il faut dire qu’à la fin de sa vie, mon grand-père avait enrichi son récit par son don d’ubiquité qui lui avait donné à voir la veuve courir en troussant ses jupons avec toute la famille pour suivre le convoi.
Ce que les gens sérieux détestent par-dessus tout c’est qu’on ne rie plus avec eux, mais d’eux. Pourtant, comment rire avec quelqu’un qui ne rit pas ? À ce petit jeu, le rieur devient moqueur, c’est une façon de se venger des pisse-vinaigre.

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On se rend compte à cette occasion que les blagues ne sont pas que des plaisanteries innocentes, mais en disent plus parfois sur les intentions profondes et les jugements cachés. En supposant connaître les défauts, plus que les qualités de celui avec lequel ou de lequel on rit, on éprouvera un malin plaisir à s’offrir une plaisanterie sur la gourmandise quand l’autre est gourmand et d’une grosse farce sur les cocus, quand on sait l’autre dans le cas.
L’humour suit l’état des mœurs dans la société. Il nourrit donc les stéréotypes. On ne rit plus aujourd’hui, comme on riait en 1900, la censure s’est déplacée. La cause en est principalement au brassage des peuples et à la fin des colonies. Nous sommes dans une « civilisation » de l’image. La pornographie est inracontable, mais visible dans un X à portée d’Internet.
Pendant longtemps, le sexe faible subit les assauts souvent méprisants des rieurs. La Blonde fut jusqu’au tournant du siècle, la bécasse de service. Effet direct, à qualifications égales, les femmes brunes ont été préférées aux blondes, à un poste identique, sous l’effet des sarcasmes répétés des chansonniers jusqu’après la seconde guerre mondiale. L’humour typiquement masculin devient très rapidement sexiste. Ce n’est pas un amusement bénin, car le rire dans certains cas laisse des traces dans le ressenti, il indigne les féministes et conforte les sexistes dans leur supériorité qu’ils estiment légitime.
Les LGBT et les minorités ethniques ou religieuses restent des proies dont le rire se repaît, au risque de tomber sous le coup des lois. C’est rarement le cas pour la plupart des gens qui sont à l’abri de celles-ci protégés par leur insignifiance. Il faut fréquenter la foule dans ses divers amusements pour comprendre sa propension à la blague qui ne se gêne pas pour regretter le temps où il était possible d’appeler « tapette » un gay, « youpin » un Juif, « King-Kong » un Noir et « demi-portion » un handicapé !
Si les « rieurs » désobligeants s’obstinent à appeler « humour », ce qu’il y a de plus vulgaire, il faut aussi qu’ils acceptent leur contribution aux discriminations, en qualité de propagandistes du racisme, du sexisme, de l’antisémitisme, comme d'afficher leur insensibilité aux handicapés.
Les lois n’auront donc pas servi, une fois de plus à l’éducation des foules, mais seulement à gommer de l’officiel, le fond cruel des masses livrées à elles-mêmes, dans une société prudente sur les termes exprimés, mais quasiment psychopathe dans le travail et l’art de se bouffer le nez, pour une brassée de billets de banque.
C’est peut-être une manière honorable d’être de gauche en participant à l’éducation des foules, en ouvrant la lutte sociale à la fraternité sans frontière, à faire apprendre le respect des religions, même si on est athée et clamer, clamer encore, que les races n’existent pas et que nous sommes tous, Un parmi les Autres et que vaut n’importe qui.

21 janvier 2018

La terre est à tout le monde...

...pas sûr !

Les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont raison de ne pas crier victoire trop vite.
À peine Édouard Philippe avait-il terminé son speech renonçant de créer un aérodrome sur le site, que les journalistes se sont rués sur cet abandon pour dauber, presque tous, sur les zadistes, des parasites qui occupent le bocage, certains depuis une dizaine, d’années de façon illégale.
On a droit à la réaction de l’appareil contre les marginaux. Cette marginalité là inquiète, parce qu’elle foule aux pieds le sacro saint droit à la propriété. En réalité Notre-Dame-des-Landes n’appartient à personne, justement il faut y mettre un terme et retrouver les formes juridiques d’un droit à posséder.
Les zadistes ne suivent aucune des règles qui depuis l’ère industrielle colonisent les populations pour en faire des travailleurs obligatoires, sous peine de déchoir. Ils vivent libres et indépendants ce qui nuit aux formes de vie qu’entendent les « classes moyennes » à cheval sur leur travail et le travail des autres. Leurs actions sont réfléchies et leurs arguments sont loin des personnages que l’on voudrait qu’ils soient, à savoir des anarchistes, des casseurs, des brutes douées d’une grande faculté de nuire à autrui. C’est gênant, il y a parmi eux des philosophes, des citoyens intelligents qui en ont assez de cette société de consommation. Ils ont décidé de vivre autrement. C’est ainsi qu’il n’y a pas de chef à la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Voilà qui dérange tout le monde !
C’est cela que les journalistes combattent en parfaite harmonie avec les partis traditionnels et le gouvernement français. Il ne faut absolument pas que les zadistes imaginent et mettent en pratique un avenir alternatif pour ces terres.
Il en va de l’ordre économique libéral.
Vous vous rendez compte de l’effet possible sur les populations si on laissait faire l’essai d’une autre vie que celle que le système a décidée pour nous, et que cet essai réussisse !
Les zadistes, un peu plus de deux cents, comptent sur le soutien des paysans locaux opposés au projet de l’aérodrome, avec qui ils ont un pacte, selon lequel les agriculteurs cultiveront librement leurs terres, loin de toute collectivisation, et que les nouveaux habitants maintiendront leurs cabanes et autres yourtes.
Voilà qui est un autre danger pour les économistes mondialisés à la sauce américaine : des agriculteurs vivant « à l’ancienne » sur de petites exploitations, revenant à une agriculture saine et sans pesticide, en osmose avec des marginaux élevant leurs enfants dans des yourtes !
On imagine la colère des coopératives suceuses de sang, établissant les prix et faisant la loi partout où il y a un brin d’herbe à exploiter !
On est loin des fermes à mille vaches et de l’enfermement animal pour cause d‘exploitation intensive ! Pour qui l’Homo-économicus libéral se prend-il de prospérer sur la souffrance animale ?
Vous voyez d’ici le ravage le jour où une majorité de parents décideraient de ne plus donner à leurs enfants de la nourriture et du lait produits chez Nestlé et vendus à Carrefour !
Cette société aussi corrompue soit-elle, aussi mercantile qu’il se puisse être, a des ressources qu’elle sait mettre en commun quand ses intérêts vitaux (qui ne sont pas les mêmes que ceux de la population) sont en jeu. Ces malotrus de la ZAD vont la sentir passer !

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Aussi, que les zadistes se méfient, le gouvernement français pourrait très bien revenir à une logique répressive dès la fin de la trêve programmée en mars. Une pression énorme des patrons et d’aménageurs des territoires est déjà en action dans les gazettes, avec l’appui des meilleurs éditorialistes du journal « Le Monde » et des autres grands quotidiens. Certains, plus ardents que d’autres, n’ont pas attendu les sonneries de cors de l’hallali, pour traiter les zadistes de voyous, comme Éric Naulleau, l’estafette dans l’audio visuel d’Éric Zemmour, Guillaume Roquette, Bruno Jeudy, etc.
Les habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ne sont pas au bout de leur peine. Il se pourrait même que débutât pour eux un nouveau chemin de croix. Ils voient déferler des hordes de journalistes, depuis l’annonce de Philippe. « Tous nous demandent si on a des caches d’armes…» assure un habitant effaré de ce qu’il pense être une provocation. Ah ! si les zadistes avaient des kalachnikovs sous les fagots de l’hiver, comme Macron aurait plaisir à y envoyer des chars !
En attendant que les occupants des terres qui n’ont pas l’instinct du propriétaire soient bannis des lieux, peut-être que Hulot fera quelque chose pour concilier l’inconciliable ?
1225 hectares de zone marécageuse sans grand intérêt pour la haute finance est en train de devenir aussi « vital » que les clos de grands crus classés de Bourgogne.
C’est curieux, non ?

20 janvier 2018

Qu’allait faire Charles en cette galère ?

À entendre nos petits génies au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan est à la tête d’une démocratie. C’est ce qu’ont dit à l’Europe les représentants de la Belgique, qui ne sont pas pour l’arrêt des pourparlers avec la Turquie à l’UE.
Charles, pas encore Quint de la Toison d’Or, tempère son choix pour ne pas perdre des électeurs « Il y a encore du chemin à faire. Les mesures fortes, les arrestations de journalistes, la mise à pied massive des fonctionnaires et les lourdes peines de prison pour des opposants, ne sont pas de nature à faire progresser les choses. »
Une large partie des Européens, bien avant la vente de loukoums à prix bradé de Charles Michel, ne voulait plus entendre parler d’adhésion de la Turquie.
Mais il s’est passé quelque chose à propos des migrations intempestives. L’Europe a payé Erdogan pour arrêter le flux chez lui, en même temps cet allié de l’OTAN, même en traînant les pieds, a été pour quelque chose dans l’effondrement de Daech.
Enfin, personne n’avait prévu que la démocratie s’effilocherait partout en Europe, surtout à l’Est. Erdogan n’est plus seul à faire un pas en avant. Maintenant l’Europe va vers lui en faisant un pas vers la dictature !
Vous verrez que, contrairement à l’opinion, quand nos chefs ont une idée en tête, ils ne la lâchent pas facilement.
Donc moins de prévention à l’encontre d’Erdogan, jusqu’à cette semaine.
Depuis lundi, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations guerrières laissant envisager une intervention militaire turque en Syrie ! Elle serait dirigée contre les forces kurdes de l’YPG. Les Kurdes ont en effet le malheur d’exister en Turquie aussi, sur des terres de leurs ancêtres malheureusement envahies par le sultan turc Selim Ier, le premier calife, au XVIme siècle. Ils sont un peu dans la position des Palestiniens occupés depuis 60 ans par les troupes d’Israël.
Cette situation détériore les relations de la Turquie avec ses partenaires internationaux qui soutiennent les Kurdes d’Irak et de Syrie, alliés sûrs et efficaces contre les intégristes musulmans.
La Turquie bombarde la région syrienne d’Afrin, depuis début d’année. Voilà dix jours, l’armée turque a pris position au nord-ouest de la frontière syrienne et pilonne à l’artillerie lourde les positions des forces kurdes qui contrôlent la région d’Afrin.
Le président turc, à son habitude, prend la pose mussolinienne “Si les terroristes ne se rendent pas et ne quittent pas Afrin dans la semaine, nous ferons s’écrouler le ciel sur leurs têtes”, a tonné le président turc le 13 janvier.
On voit d’ici Charles Michel tiraillé entre son désir de turquerie en Europe et la décision de son leader libéral, Donald Trump, d’entraîner et d’équiper une force de 30.000 Kurdes en Syrie. Ankara les considère comme des terroristes affiliés au PKK, la guérilla indépendantiste de Turquie.

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Pour réaliser son coup, Erdogan peut compter sur l’Europe qu’il tient à la gorge et aussi de la Belgique. Le siège de l’OTAN est en Wallonie et puis l’argent n’a pas d’odeur, comme on dit dans les couloirs du MR. Donc là, pas de problème, le gouvernement belge aime les dictateurs, ce n’est pas Theo Francken qui dira le contraire. La région d’Afrin que les Turcs comptent envahir est sous protection russe. Et c’est le plus scabreux. La Turquie ne peut pas entrer dans Afrin sans le feu vert de la Russie. Si l’opération a lieu, ce sera avec l’accord des Russes, qui voudront punir les Kurdes pour leur alliance avec les États-Unis”, analyse le quotidien d’opposition Cumhuriyet. On voit d’ici Reynders, ministre des ronds-de-jambe, partagé entre son amour inconditionnel de l’Amérique et son désir de faire plaisir à Erdogan !
Cette poussée de fièvre du président Turc, successeur de Selim le magnifique, contre l’YPG risque de provoquer la révolte des Kurdes de Turquie, solidaires dans leur grande majorité des Kurdes syriens.
On n’est pas loin d’un nouvel embrasement dans cette partie du monde à laquelle nous avons partie liée, ne serait-ce qu’à cause du million de Turcs devenus Allemands et de cette immigration en Europe de Kurdes venus des quatre pays qui ont digéré leur zone d’habitat.
On pense dans des milieux informés (quand on parle de milieux informés, généralement la Belgique n’y est pas) qu’Erdogan jouerait la carte de la guerre pour redorer son blason alors que sa cote baisse dans les enquêtes d’opinion. Il tente de pousser la Turquie vers une aventure militaire à l’étranger, afin de remporter les élections de 2019.
Reste à épingler au mois de janvier 2018, la première menace sérieuse d’un conflit dont on ne mesure pas bien toutes les conséquences pour nous européens.
L’année commence sur les chapeaux de roue et avec la flopée de cornichons aigre-doux qui nous dirige, on a raison de ne pas se sentir rassurés.

19 janvier 2018

Ce qui est nécessaire.

La chronique d’hier était, sans doute, trop technique. Dans le camp adverse, les têtes de gondole du superprofit ont pour armes favorites moquerie et désinvolture. On sent que sur la théorie, la réplique sérieuse n’est pas leur fort. À frimer, ils sont « en confiance » avec les « patriotes » qui leur mangent dans la main. Ils se savent battus d’avance par n’importe quel apprenti économiste qui les colle sur les graves défauts du libéralisme. Alors, autant prendre l’électeur sur un autre terrain !
Charles Michel s’est spécialisé dans la réplique insultante : « gauchiste, communiste, la FGTB passe son temps à dire n'importe quoi », etc. On attend toujours les arguments.
Les annonces fortes, les attitudes conciliantes, l’air grave et peiné quand on perpètre un coup contre les chômeurs, les vieux, les assurés sociaux et alors… on égorge le poulet dans la cour et on a soi-même du sang sur les mains.
Le public n’y voit que du feu. Entre Bart De Wever et les soviets, il a choisi ! Prendre leurs paroles pour de l’argent content lui convient le mieux. L’opinion s’en gave. Les citoyens en redemandent. Les MR le savent bien. Ils ont établi leur pouvoir sur la peur. Surtout pas d’examen du système, qu’arriverait-il si la masse passait d’une confiance aveugle à une confiance raisonnée ?
Bernard Madoff, président-fondateur de Bernard L. Madoff Investment Securities LLC. le savait aussi bien que Charles Michel, la confiance est l’essentiel pour les entrepreneurs.
Vous ne les verrez jamais revenir aux définitions du capitalisme et aux économistes qui ont établi les règles du commerce actuel. Chez Borsus, Michel et Reynders, et combien d’autres, l’air entendu sur leurs visages ferait croire qu’ils ont assimilé les principes du libéralisme, qu’ils l’ont dépassé et qu’ils mettent en pratique le résultat de leurs cogitations. N’en croyez rien ! Ces incultes plastronnent.
Leur point commun est l’ignorance. Eux travaillent d’instinct. Ils font confiance à leur staff, des gens bardés de diplôme établissant des règles qui en réalité masquent les sauts de carpe imprévisibles de l’économie, à la merci des détenteurs de la monnaie papier.
Ils ont cette chance qu’on hésite à revenir en arrière, comme on ignore la distance qui nous sépare du butoir fatal. Leur grande affaire, c’est la durée.
La formule est aussi celle des écologistes. On est toujours à moins une de redresser la courbe des températures. On multiplie les conférences sur le climat. Si, pas mal d’experts le prétendent irréversible, qu’on fonce vers les deux voire trois degrés de réchauffement, que d’ici vingt ou trente ans, des îles surpeuplées n’existeront plus, les experts républicains de Trump disent le contraire. De toute manière, la nécessité du commerce veut que l’on tranche de tout comme l’Amérique le veut.
C’est exactement la même chose avec le capitalisme. On nous fait croire qu’il n’a qu’une poussée d’urticaire et que nos bons docteurs vont tout arranger, en deux coups de cuillère à onguent d’assainissement budgétaire !

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On les croit. Sinon, nos bons docteurs seraient fichus. Le petit épargnant irait chercher ses trois sous planqués à la banque et flanquerait en une seule fois le système par terre ! Vous voyez d’ici nos prêcheurs en prison ? Le peuple déboussolé ne s’en remettrait pas !
Pourtant, à garder la tête froide, si le peuple commençait par voir ce qui ne va pas dans le libéralisme, s’il se mettait à comparer les perspectives des grands prédicateurs de l’économie libérale, avec la situation économique de 2018, je ne donne pas cher des Autorités actuelles.
La démocratie est allée trop loin dans ses démissions successives, faisant elle-même la promotion de ce qui est le plus détestable dans l’économie libérale. On ne peut plus arrêter la machine. Personne ne voit en Europe poindre un nouveau communisme, capable de balayer l’ancien système sans dommage pour autrui. Mais, ce qu’on peut faire, c’est réparer tant soit peu ce qui est réparable pour l’empêcher de dérailler, l’ouvrir à l’humain et la rendre moins crédule sur les valeurs fictives du papier-monnaie.
Le commerce va tout régler par plus de « probité et de morale » ! Alors que ces messieurs les donneurs de leçon ont tout fait pour transformer le monde en caverne de voleurs.
Pour s’opposer à ce cirque, la première étape est de bien comprendre l’économie libérale afin d’en faire ressortir le profond égoïsme, l’absolu déni de moralité et récuser les fins méprisables : voir les hommes se battre entre eux en faisant miroiter des intérêts sordides, résultat des passions funestes.
Les notions d'autonomie et d'hétéronomie individuelle et collective de Cornélius Castoriadis et de quelques autres devraient être abordées dans le but de faire, « un monde à visage humain ».
Ce n’est pas facile, mais pour un avenir moins sombre, le rétablissement de la démocratie est à ce prix.

18 janvier 2018

Jean-Baptiste Say son Charles !

Si les gens s’intéressaient à l’économie, les plus avertis s’effraieraient de l’Europe dans laquelle Charles Michel nous embarque. Les libéraux à vue courte se battent plus avec des slogans que sur des faits. Ils se font les champions d’une cause entendue.
Je ne dénigre pas un système, pour en vanter un autre. La persévérance des libéraux à nous vendre le fourre-tout mondialisé de l’économie a quelque chose de profondément malhonnête.
Après le farceur d’Adam Smith, j’épingle Jean-Baptiste Say, économiste et entrepreneur français, que les croyants du MR fleurissent tous les jours. « La loi des débouchés ou loi de Say », bible de Michel et Reynders, ne tient plus la route depuis longtemps.
En quelques mots : les produits s’échangent contre des produits. La monnaie, le “numéraire”, n’est qu’un intermédiaire entre les échanges. La théorie de Say est simple, pour assurer notre existence, nous devons en échange du numéraire, vendre des produits ou notre travail.
Selon lui, tout produit supplémentaire créé ouvre un débouché à d’autres produits, à condition qu’il ait une utilité recherchée par les consommateurs. Ceci étant, une crise de surproduction ne peut se produire du fait des nouveaux débouchés.
Say admet qu’il peut exister des surproductions partielles. Exemple, on produit tout à coup trop de voitures, cela signifie pour Say qu’il existe un autre secteur où il y a sous-production : on aura par exemple pas assez produit de vélos. Say admet donc qu'on ait employé trop de ressources ici, pas assez là. En raison d'une mauvaise répartition des efforts de production, c'est-à-dire d'une mauvaise distribution du capital. Il rejette comme absurde, l'idée qu'on puisse trop produire dans tous les secteurs à la fois (on ne parle ici que de la capacité d'absorption du marché, et non des besoins de la population : en économie libérale, un besoin qui ne peut pas payer n'existe pas).
Say en vient à l’équilibre idéal entre production et capital résultant du produit. Si l'ensemble des marchandises s'écoule pour 100 millions d'euros, cela signifie que la vente de ces marchandises va générer 100 millions d'euros de rentrées monétaires (quelle que soit la manière dont ces rentrées se répartissent ensuite entre les différentes catégories sociales). Ces 100 millions sont par définition ce qu'il faut pour acheter les 100 millions de marchandises.
L'impossibilité de la surproduction générale saute aux yeux, puisqu'à tout moment, la somme d'argent détenue par les consommateurs est strictement égale à la valeur des marchandises qui sont sur le marché. Tout au plus peut-on envisager que les goûts de consommateurs ne coïncident pas avec les différentes quantités produites, ce qui créera des déséquilibres sectoriels. Mais, il est impossible que toutes les marchandises soient invendables à la fois.

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L'argumentation de Say est presque une tautologie : les achats équilibrent les ventes... parce que les ventes équilibrent les achats. En réalité, elle repose sur une hypothèse centrale : celle que la monnaie ne sera jamais détenue pour elle-même, mais uniquement pour acquérir des biens. La conception de Say repose donc sur la conviction que la monnaie est neutre : simple intermédiaire des échanges, elle ne peut jouer un rôle actif (et donc, perturbateur) sur l'économie réelle. Elle ne peut pas être mise (provisoirement) de côté, c'est-à-dire thésaurisée. Selon les propres formules de Say, « la monnaie n'est qu'un voile » ; « les produits s'échangent contre des produits ».
La Loi des débouchés revient à affirmer que l'épargne est égale à l'investissement. Les produits fabriqués se répartissent en deux catégories : les biens de consommations, destinés à être acquis pour un usage direct, et les biens de production d’investissement.
MM Michel, Borsus et consort voient le monde libéral définit parfaitement. Et c’est bien leur grand tort. À cause d’eux, nous sommes les victimes d’une supercherie libérale.
L’expansion de la population – la démographie - met hors compétition un certain nombre de personnes en surnombre dans le processus du renouvellement par tranche d’âge.
Dans sa Lettre à Malthus, Say le critique en expliquant que la loi des débouchés approvisionne mieux la population. La liberté de produire permet de résoudre le problème soulevé par Malthus. On voit le résultat. Les pays industrialisés produisent avec 20 à 30 % de main-d’œuvre en moins, une production supérieure à ce qu’elle était en 1950 !
Nos politiciens vivent dans une démocratie de 2018, avec des arguments du XIXme siècle et ce sont eux qui se moquent des « utopistes gauchistes » !
Depuis la fin des accords de Bretton Woods, le 15 août 1971 par Nixon, organisant le système monétaire mondial autour du dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l'or, tous les libéraux du MR au PS libéral poursuivent, comme dans la plupart des démocraties une politique du « cadavre exquis ». Ils habillent par jeu de mots et règles, une absolue aberration qui ne peut conduire qu’à la catastrophe. Le papier monnaie ne correspond plus à la valeur produite, autrement dit le système survit en fantôme, celui des échanges par le truchement du numéraire qui devrait correspondre à la valeur produite.
Déjà bien avant Nixon, Keynes contredisait la loi de Say, pour lui l’offre ne crée pas la demande. La crise de 1929 avait déjà secoué Say et montré les limites des thèses classiques et néoclassiques. On avait oublié l’épargne thésaurisée.
Les compères du MR au pouvoir en Belgique non seulement nous enfument avec des théories d’un autre âge, mais encore ils oublient les recommandations de Keynes – qui n’est pas soupçonné de communisme – lorsqu’il écrit « la demande joue un rôle primordial dans l’économie d’un pays. Il faut encourager la consommation à travers la mise en place de politiques budgétaires, l’intervention de l’État permet de résorber plus vite les déséquilibre des marchés qu’avec le système néoclassique, laisser les marchés s’autoréguler c’est prendre le risque de voir la population souffrir inutilement. »
Le ministre des finances de Michel pense évidemment le contraire. D’évidence les responsables politiques n’ont pas – c’est souvent le cas – les compétences adaptées à leur mandat. Ils trompent le peuple. Ils sont incompétents !
Si on ouvre « Le Capital » (on n’ose plus dire le nom de l’auteur pour s’épargner les sarcasmes des vaniteux), c’est une autre chanson, mais qui a, tout autant, du sens.
« Le pouvoir d'achat et la consommation créés par la production n’existe pas, car les ouvriers sont payés au minimum vital ; d'où la surproduction et un impérialisme pour écouler ailleurs la marchandise, qui ne peut se vendre. »
Voilà où nous en sommes, en Belgique et ailleurs. Charles Michel et Bart De Wever, associés avec les monétaristes et les nouveaux classiques concluent que tout doit être fait pour libérer l’offre.
C’est une ânerie. Sont-ils malhonnêtes ou imbéciles ? Il n’y a pas d’autre alternative.

17 janvier 2018

MR = Mobilité Réduite.

Le MR est un parti singulier rien que dans son appellation « mouvement réformateur », c’est-à-dire une association de citoyens en marche vers des réformes. Or, s’il y a bien un parti qui ne se meut en rien sur de nouveaux projets, c’est bien le MR. Il stagne sur des convictions qui sont loin être des principes. Comme par exemple l’idée qu’en détaxant les fortunes, celles-ci s’investiraient dans des entreprises développant l’emploi. Par expérience, on n’a encore vu nulle part l’emploi bondir dans les paradis fiscaux où, au contraire, des îles caïman aux Émirats, la fortune y côtoie l’extrême pauvreté et quand bien même, les Émirats construisent y investissent à tout va dans du n’importe quoi, c’est l’Inde qui fournit le plus gros contingent de travailleurs pauvres et exploités, parfois jusqu’à leur mort.
La loi de Murphy résumée en quelques mots « entre deux façons de faire et qu'au moins l’une peut entraîner une catastrophe, il se trouvera toujours quelqu'un pour choisir la mauvaise option », par atavisme héréditaire des chefs... tout le mouvement libéral a opté pour la mauvaise.
Cela ne date pas d’hier, c’est une signature. Elle est ancienne. Donc, ce n’est pas demain qu’on verra se dessiner un mouvement « progressiste » au MR.
Qui dit mouvement, dit implicitement qu’on va vers quelque chose. Ici, nous avons un repère : « réformateur ». Dans le Larousse un réformateur, c’est quelqu’un qui propose des réformes. Qu’est-ce qu’une réforme, c’est un changement suffisamment conséquent pour qu’il apparaisse comme une évidence. Exemple, le protestantisme est une réforme qui propose au sein de la chrétienté une modification profonde des mœurs et des rites.

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Qu’on dise ce que le MR a profondément réformé ?
Ce parti poursuit avec acharnement des modifications infimes mais qui, mises bout à bout restent la constante d’une idéologie conservatrice et réfractaire aux changements qui n’auraient pas l’ambition du profit.
Et encore, ces modifications sont infimes par peur qu’on s’aperçoive qu’elles mettent en danger la démocratie. Citons le bradage au privé des pans entiers du domaine public, la volonté de privatiser les postes, les chemins de fer, même la police dans certains cas.
La stagnation et le conservatisme seraient donc les traits essentiels de ce parti.
Le MR s’adjuge aussi la couronne du Droit en démocratie.
Qu’est-ce que le Droit en démocratie ? Dans ce cas précis, il y a un fondement moral au Droit. C’est celui des Droits de l’Homme et du Citoyen et c’est le propre même de toute démocratie.
La raison pour laquelle je ne me trouve plus en démocratie, c’est aussi la raison que le MR a choisie pour prétendre être pleinement en accord avec les principes d’une démocratie.
Pour le MR et en général les partis conventionnels au pouvoir en alternance, le Droit ne repose ni sur la morale, ni sur la loi dont la somme est le code civil, mais sur l’utilité, au sens stricto sensu de l’économie.
Bien sûr, il est aisé de s’insurger contre cette définition en procurant mille exemples de citoyens punis en voulant accaparer des biens à seule fin d’être « utiles » à eux-mêmes. Selon les lois du commerce, ils se sont découverts par maladresse, par manque de relations ou par impatience qu’un règlement « de progrès » débaptise un vol en une nouvelle forme d’activité commerciale.
Un cas bien précis sert d’exemple. L’activité d’avocat d’Armand De Decker à côté de sa carrière politique lui vaut une réprobation générale et une accusation en justice. Or, la collusion n’est pas établie entre ses fonctions électives et la somme élevée de ses arrhes de son travail juridique. Il se pourrait que le compère de Reynders soit acquitté et qu’à l’avenir tout commerce tiré d’une position sociale dans l’ordre public, au bénéfice de la sphère privée, ne soit plus considérée comme un délit, même si les sommes en cause sont bien plus élevées que la valeur conventionnelle attribuée au travail fourni.
Toute l’activité du MR et de ses pareils est de faire confondre par les citoyens les Doits et la liberté individuelle avec le droit d’entreprendre par le travail des autres.
Au vu des circonstances et avec l’appui des médias, je pense que le libéralisme tel que l’entend le MR et ses semblables est en train de faire des progrès dans le sens où le Droit citoyen à la démocratie est lui en train de régresser.

16 janvier 2018

Un parti bien parti.

Étonnant Di Rupo ! « Le parti socialiste est dans une dynamique positive exceptionnelle », a-t-il estimé dimanche à Pascal Vrebos, qui a gardé son sang-froid, c’est-à-dire qui n’a pas éclaté de rire.
Voilà un bel exemple d’optimisme que rejoint d’ailleurs Charles Michel et le petit Chastel, qui pensent exactement la même chose du MR.
Plus les partis sont au plus haut dans l’optimisme et la satisfaction d’eux-mêmes, plus l’électeur éprouve une espèce de gêne devant le spectacle de ses partis si florissants, à côté de sa situation si terne, voire médiocre.
Ce doit-être le citoyen qui bat le beurre et qui n’est jamais content.
Sans doute pris individuellement, tous ces ténors du bel canto démocratique sont-ils comme nous tous, inquiets de l’avenir, mal à l’aise avec l’économie libérale dans ses dérives, incertains sur le sort futur du pays, perplexes quant aux intentions de la N-VA. C’est le cas de Thierry Bodson, secrétaire général de l'Interrégionale wallonne de la FGTB, Jean-Pascal Labille, son collègue des Mutualités socialistes, etc. tous assez sévères sur la politique menée par Di Rupo.
Soudain transcendants, radieux, épanouis dans le collectif à la miraculeuse fusion dans le Parti, le miracle s’accomplit devant nos yeux, le parti les transfigure, les vitalise et les range à l’avis du Maestro montois : tout va bien, les élections sont dans la poche. Elio touche les écrouelles. Il est réélu à la présidence pour dix ans par acclamation ! Laurette n’aura qu’à faire comme Hillary Clinton, prendre ça comme une leçon de philosophie. L’œuvre du plus grand socialiste d’entre eux est magique : le PS est dans une dynamique exceptionnelle.
L’aigreur individuelle, ces petites phrases qui font mal, comme celle qui suggérait à Elio de faire un petit pas de côté, Di Rupo se gausse. Qu’ils s’occupent de leurs organisations dit-il à ces « pas bien dans leur peau ». Et c’est vrai, en-dehors du parti, la FGTB et la Mutuelle ne vont pas bien… C’est la seule ombre au tableau, le tourment du grand homme !
"Moi, je m'occupe du PS avec tout mon cœur et mon énergie", a souligné M. Di Rupo sur le plateau de L'invité (RTL).

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Le Montois, que le reste de la Wallonie envie, a quand même précisé que son retrait de la vie politique à 80 ans n’était pas exact. Il s’est retenu de citer Aznavour qui à 92 ans entame une grande tournée en 2018 de six concerts.
Elio a senti un réveil puissant des militants. Un peu comme Charles Michel qui se voit déjà reconduit au Fédéral, avec l’appui de son ami De Wever.
Comment entrer à nouveau dans les coalitions des trois gouvernements mixtes et francophones ? Le chef du parti se penche sur la question. Il ne le dit pas, mais on sait qu’il s’est remis à l’allemand pour entrer dans celui d’Eupen.
Toute la tactique consiste à dénoncer "l'arrogance et l'autosuffisance excessive dans le chef du gouvernement fédéral", propos comparables à ceux de Charles Michel avant les élections à l’adresse de Bart De Wever, ce qui ne l’a pas empêché de dire et de faire le contraire, une fois le bulletin de l’électeur libéral dans sa poche.
Elio Di Rupo est confiant. Les militants vont se ressaisir. Les idées sont là. Le Congrès de Liège a rassemblé une bonne centaine de propositions, dont 98,5 n’entrent pas dans le cadre d’une coalition avec les libéraux. Mais ces utopies sont comme le mur de Limes pour contenir les barbares. Quand elles auront perdu leur utilité, on les oubliera. Du reste, on ne sait déjà plus vraiment de quoi il était question.
Depuis que je connais ce parti, depuis André Cools, c’est dire l’intérêt, je n’ai jamais connu qu’un seul vrai ennemi du PS, celui contre lequel il a usé de toutes les stratégies et de toutes les perfidies, c’est le parti qui se trouve à sa gauche. Tous les autres, Ecolo, le parti des ex-Curés et les borsufistes du MR, sont des partenaires possibles.
Ce furent d’abord les Communistes, les Trotskistes (épisode sous Lambion des délégués syndicaux démis), tous laminés, empaquetés, vendus et lessivés en grande partie à cause de l’inimitié solide du PS.
Aujourd’hui, c’est le PTB, la bête noire !
Je ne suis qu’un observateur, comme Fabre qui regardait à la loupe le découpage d’une feuille de chou par des fourmis fourrageuses, je vois l’ourlet, la fine découpe des grands hommes du PS à l’égard des militants de ce parti.
Si j’étais Hedebouw, je me garderais de rencontrer Elio au coin d’un bois ou au bord des falaises blanches de la Manche.
Si j’ai un conseil à donner à cette gauche là, c’est de faire comme le dompteur à Medrano « ne jamais perdre le fauve de vue ». On ne peut rien contre l’instinct d’un carnassier, sauf garder son sang-froid et faire face.

15 janvier 2018

Allô, Bart ?... ici Charles !

L’invention du téléphone, puis du sans fil et enfin, celui qu’on emporte partout, a définitivement transformé les relations entre les personnes.
"Je n’accepte plus les choses que je ne peux pas changer, je change les choses que je ne peux plus accepter." Dit Angela Davis, Feminist, Civil Rights Activist.
Mais elle parlait d’autre chose, de la relation entre les sexes.
Ici, on parle d’un petit machin de la valeur d’un étui à cigarettes, qu’on a en poche et à l’aide duquel, vous pouvez emmerder qui bon vous semble et, juste retour des choses, par son intermédiaire, n’importe qui peut vous emmerder, s’il a votre numéro.
Pratique à bien des égards, dans une société de consommation avide de recettes immédiates, c’est un accélérateur de vie, du travail, des rencontres, et un outil de recette ou de dépense en accéléré du fric.
Par ses transformations, il est entré plus avant encore dans les relations intimes, en précipitant les rendez-vous, les ruptures, les prises de décision.
La plupart des grandes amours finissent par les sonneries intempestives, les « qu’est-ce que tu fais ?, pourquoi tu ne m’as pas répondu ? », exactement à l’inverse des débuts « Tu m’aimes ? Je t’aime, voyons ! etc. ».
Qui n’a pas connu une personne, par ailleurs charmante, qui finissait par se faire détester rien que par la rage de téléphoner dix fois par jour, à poser les mêmes questions. Et ici on n’aborde pas le cas incurable des bavards et des bavardes qui ont trouvé l’outil stimulant le partenaire invisible par ses sonneries et qui n’a qu’un droit : celui d’écouter !
La jeunesse est équipée vers les douze, treize ans du merveilleux engin. Papa et Maman sont rassurés, à défaut de ne pas suivre la progéniture de l’œil, ils le font à l’oreille.
Moralité, on voit la jeunesse d’habitude peu loquace qui parle toute seule dans la rue, suivie, il faut le dire, de gens qui s’arrêtent, s’esclaffent, prennent les murs à témoins ou pire, un passant juste à niveau d’oreille et qui s’en va avec un bout de phrase d’un autre dans la tête.
Cette rage communicante est d’autant plus étrange que les gens en-dehors de leur Smartphone ne se parlent, s’ignorent même complètement et prennent des attitudes outragées quand vous les abordez pour simplement demander votre chemin, quand ils s’attendent à ce que vous leur demandiez une petite pièce !

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Entre deux coups de fil, on se branche sur une radio dont le seul principe est de produire le bruit à la mode du jour « Crac boum boum », le lundi et « Boum boum crac » le mardi ou encore la clé USB qu’on emboîte comme un sextoy et qui répand dans les oreilles la voix de l’idole de la semaine, généralement dans une langue que l’on ne comprend pas, ce qui rend les paroles mystérieuses et qu’on croit intelligentes, par défaut.
Désolé de revenir dessus, mais cette société à une économie qui en s’accélérant fait devenir dingo. Dans la réalité, c’est la compétitivité sauvage dans les bureaux, ailleurs, on tuerait sa mère pour dix euros, les vieux on ne veut pas les voir, ils coûtent au pays, les chômeurs, tant qu’on n’est pas dans la confrérie, c’est tout feignasses et bouffe-budget, les parents ceux qui n’ont pas les moyens de faire la Saint-Nicolas aux derniers de la famille, qu’ils aillent au diable, les autres, on les invite juste ce qu’il faut. Pour leur dire quoi, au juste ? Rien… et depuis qu’on a le téléphone, on parle beaucoup pour dire tout le temps la même chose !
On ne lit plus, les feuilletons remplacent les bons auteurs, de toute manière, avant « le progrès », on lisait déjà les mauvais, les intrigues à deux balles, les feuilletons pour cathos encanaillés et les livres de cul illustrés, qu’on a prêtés et qu’on vous rend à ne plus pouvoir décoller les pages.
À travail abrutissant, société d’abrutis.
Charles Michel peut être content. Le système qu’il aime réussit parfaitement dans sa mission de créer des classes sociales bien mieux qu’avant.
Réflexion d’un pro taciturne et timide : « N'accepte pas les "voisins de communauté" dans les jeux (Facebook Zynga, par exemple) si tu ne les connais pas dans la vie réelle. Des hackers, des adultes malintentionnés peuvent se cacher parmi eux, il n'y a aucune vérification possible quant à leur origine. Cela peut aussi t'amener des virus, spywares ou autres crasses qui pourraient endommager ton I-phone »
Comme ce que l’on dit n’est guère intéressant. On ne le dit pas. À l’école, on a remplacé ce qui pouvait passionner, l’art, la culture, le bien dire, la critique, par la table des logarithmes et le calcul de la fausse parallèle asymptote. On fait l’impasse des mots. Bientôt, on n’en connaîtra plus que quelques centaines, juste le nécessaire. Si bien que le langage plus élaboré est suspect. Le mot juste est employé dans un but politique, pour faire intello et faire passer le businessman pour une lumière de la démocratie.
C’est déjà pas mal d’accélération dans la haine véhiculée entre « compatriotes » concurrents sur les mêmes bouses, grâce au gadget du téléphone. Le bavardage par satellite, en parlant des « étrangers » d’une rue à l’autre, bat des records de méconnaissance. On se récrie, tous les relais communicants en vibrent du matin au soir. C’est pour sortir les pires âneries sur les différences entre les peuples, tout ça pour cacher que le peu de réussite, même les échecs, la vie médiocre, l’heure à cinq euros, toute cette merde que Charles Michel nous vend comme les merveilles de son système, jamais on les partagera avec les autres, et pas que l’étranger, le voisin aussi, par la même occasion. « Le progrès est à nous, merde ! Qui c’est qui l’a créé ? Celui qu’en veut, il n’a qu’à bosser ! »
On est chez nous non ? Donc, les autres doivent savoir qu’ils sont chez les autres.
Voilà pourquoi Theo Francken est l’homme parfait, le communicant idéal, le petit télégraphiste amélioré en I-phone version hit, choisi par personne, mais aimé par tous. On part ainsi, en maugréant, vers un destin de plus en plus misérable, qu’on pourrait changer si on était un peu plus lucide, concret, critique.
« Sur le mien, je fais tout. J’ai Internet, mon courriel, je tweet, je lis et je tape mes mails, il m’indique le chemin dans ma bagnole, il fait ma banque, je paie les virements, tout ça dans la rue, sur le trottoir devant chez moi. Il est de la dernière génération. Je peux même me taper un rassis quand je mate un film porno. L’inconvénient, c’est l’écran. Trop petit pour le détail. On m’a dit qu’on développe un écran système « drap de lit ». Bientôt on aura des écrans qui feront au moins 50 sur 50 ! Tu imagines, dans la rue… étendre son écran, comme son linge ! ».
Tout le monde a eu une relation qui s’est suicidée au milieu d’une conversation téléphonique, sa pile s’était déchargée !... (Ce sera demain dans La Meuse)

14 janvier 2018

Un milliardaire qui devient gênant.

Gloser sur Donald Trump est à la fois récurrent et pratique.
Le président en fait tellement qu’au bout d’un moment il y a accumulation et qu’il faut absolument vider les poubelles qui débordent. Pratique, en cas de calme plat sur l’actu, quand des diaristes s’apprêtent à changer de métier, le milliardaire golfeur vient sauver la mise par quelques nouvelles bourdes, et l’espoir renaît dans les gazettes.
Au point que ce poids lourd de la finance finira par faire du tort au système capitaliste lui-même !
Ces derniers jours, la presse internationale a étanché sa soif, à l’inépuisable citerne de la maison Blanche.
Il a dansé le tango avec l’Iran. Un pas en avant, il applique des sanctions à l’encontre de ce pays. Un pas en arrière, il les retire. Quand on sait que l’Administration américaine rançonne les entreprises qui font du commerce avec un pays auquel s’appliquent les sanctions, c’est toute la galaxie financière européenne qui a un pied aux USA qui doit laisser filer les marchés en Chine ou en Russie.
Vous me direz, nous autres pauvres vermisseaux nous n’en avons rien à battre, sinon question emploi ; mais le système capitaliste dont nos libéraux sont friands, oui. Ça renâcle dans les rangs.
Vous pouvez tout faire et tout dire à un CEO, même lui piquer sa femme, mais touchez pas au grisbi ! Ne prenez jamais son oseille, vous risquez quatre balles dans le dos, comme à Moscou, la journaliste Anna Politkovskaia…
En ces temps de grisailles, tout le monde s’interroge sur l’avenir de l’économie libérale. Et voilà que ce contre-exemple, ce raciste, ce grossier personnage, ce magouilleur plusieurs fois en faillite, conquiert le poste le plus convoité de la démocratie… mais quelle réclame négative pour nos avides du « triomphe américain » !
Outre ce ras-le-bol commercial, Trump inquiète aussi question gros bouton nucléaire. La guerre des boutons avec Kim Jong-Un pourrait mal finir. La gesticulation est rigolote, jusqu’au moment où elle ne l’est plus, mais alors, plus du tout.
Aussi, vaut-il mieux faire diversion sur des « primes » plus lestes, par exemple le goût de Trump pour les femmes à la forte poitrine siliconée. Cette Stormy Daniels, de son vrai nom Stéphanie Clifford, star du porno, aurait plu tellement à Trump en 2005, quand il n’était que milliardaire, qu’ils ont eu une aventure, alors qu’il était déjà marié à Melania.
Ce qui ne relèverait que de la vie privée de l’homme à la chevelure rose, s’il n’avait payé un paquet de dollars à la vamp pour acheter son silence quand il devint officiellement candidat à la présidence soutenu par les Républicains, épisode qui tombe désormais dans le domaine public, pourrait-on écrire.
On connaît même la petite prime : 125.000 $ ! Ça fait cher la passe.

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Mais le feu d’artifice du jour n’est pas là.
Il aurait traité les pays d’Afrique, plus Haïti de « Shithole countries ».
Là, on chipote dans les chancelleries. Les grands reporters étrangers se divisent. À vue d’œil, je dirais « trous à merde ». Reynders est dubitatif, les pays du Golf aussi.
Je sors le Harrap’s de ma bibliothèque. « Shit » n’y est pas, par contre « hole » y est, on peut traduire par trou, orifice, on peut même faire un trou à quelqu’un « To make a Hole… ».
Les conseillers à la Maison Blanche ont cherché la moins mauvaise définition, il y a « Shit » qui gêne !
Reste qu’à l’ONU en chorale avec les pays d’Afrique, on a trouvé Donald un peu trop raciste cette semaine.
Il va falloir qu’il trouve autre chose pour la semaine prochaine.
Il est urgent de faire diversion. L’histoire des Russes qui ont fait sa campagne pour l’investiture en lui fourguant des vannes bien senties contre Hillary Clinton, est en train de prendre une méchante tournure.
Qu’importe si ça chauffe trop, il pourra se faire passer pour fou et irresponsable comme on le croit de plus en plus dans les milieux spécialisés de psychiatrie. Cela pourrait même se faire en douce par le FBI, avec la caution des « hautes autorités morales » du Sénat.
L’Alzheimer n’est pas mal non plus comme solution, à 71 ans, ce ne serait pas le premier.

13 janvier 2018

Un sujet délicat.

Le raffut fait autour d’une réflexion spontanée, donc non calculée, de Brigitte Lahaye sur un plateau BFM TV, à propos des droits des femmes, "On peut jouir lors d'un viol, je vous signale", était à la fois inapproprié et incompréhensible.
Inapproprié, parce que le sujet n’était pas celui de l’orgasme féminin et incompréhensible, parce qu’il aurait mieux valu réfléchir sur l’à-propos de cette réflexion – puisqu’on ne pouvait plus l’ignorer – faite par une personne d’expérience pratique, ayant recueilli des confidences sur la question.
La chose dite, c’était trop tard pour une diversion. Ces quelques mots jetaient un trouble. On ne pouvait pas faire comme s’ils n’avaient jamais été prononcés.
Il eût été plus sage d’y aller carrément et de vider l’abcès, plutôt que s’indigner comme si c’était une insulte intentionnelle de la part de l’intéressée. Encore fallait-il pouvoir donner des explications à ce phénomène physique particulier survenant lors d’une agression de ce type. On trouve un phénomène assez semblable, volontaire celui-là, par la suffocation qui fit quelques morts dans le jeu du foulard l’année dernière, dans les écoles. Il est purement physique.
On ne le répétera jamais avec assez de force, un viol n’a rien à voir avec un simulacre de suicide. Ce n’est pas un jeu. C’est une agression criminelle. L’agressée est une victime et rien d’autre. L’agresseur doit répondre du crime qu’il a commis ou a voulu commettre.
Ce qui aurait permis d’enlever toute ambiguïté. L’acte en lui-même est avant tout un crime et celui qui le perpètre, un criminel.
La petite phrase de Brigitte Lahaye n’aurait eu droit qu’à deux lignes dans le compte-rendu d’un colloque entre scientifiques.
Pour en finir là-dessus une courte explication s‘impose. Il existe une association entre la satisfaction cérébrale de l’orgasme et sa satisfaction « mécanique ». Il se peut très bien que l’une et l’autre soit en symbiose. Elles peuvent tout aussi bien être dissociées. C’est cela que Brigitte Lahaye a voulu dire et qui a été si mal interprété. Le corps humain cache encore bien des mystères, et notamment celui-là. Une grande souffrance peut parfois être atténuée ou « oubliée » partiellement, par des sécrétions intimes en réaction instinctive.
C’est un peu ce que recherche l’acupuncture et la médecine traditionnelle chinoise, provoquer des réactions corporelles du patient afin de soigner le mal et la douleur dans sa conséquence.
Autre chose est le syndrome de Stockholm, puisque dans ce syndrome intervient le phénomène de la cohabitation forcée entre la victime et son bourreau, qui inclut des moments de vacuité aux cours desquels la contrainte disparaît aux yeux de la victime, au point de brouiller la perception de sa situation de dépendance.
L’erreur de Brigitte Lahaye est d’avoir mélangé les genres et produit de l’extravagance dans un sujet grave et extrêmement traumatisant qu’est le viol.
Elle a présenté ses excuses et c’est très bien ainsi.

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Reste l’autre sujet des cent signataires de ce manifeste. Est-ce qu’importuner des passantes dans la rue, dans les cafés, dans les transports en commun, au bureau, enfin partout dans des lieux de mixité est un outrage ou un jeu « normal » de séduction ?
Il est bien clair et sans équivoque, qu’il faut dissocier, de ce qui précède, le frotteurisme qui est une agression.
Des femmes – dont Brigitte Lahaye – demandent que la "liberté d'importuner" soit préservée.
Il faudrait d’abord définir ce qu’on entend par « liberté d’importuner ». Dans une approche de séduction, où commence l’exagération ? Comment la distingue-t-on de la galanterie ? N’est-ce pas aussi en rapport avec la nature et la sensibilité de la personne favorable ou défavorable à une attention trop marquée ?
Comment draguer dans les limites de la bienséance. Ne pas tomber dans la vulgarité et l’insistance est sans doute la première condition. Malheureusement, ce siècle manque singulièrement de finesse d’esprit et ne met plus beaucoup d’intelligence dans la conversation. Les salons de Madame du Deffand ont été remplacés par des discothèques au bruit infernal qui suppriment toute possibilité d’une conversation subtile et édifiante en ce sens.
Parmi ces signataires du manifeste pour la liberté d’importuner, il n’y en a qu’une qui a dépassé les bornes et qui efface du coup Catherine Deneuve, signataire, en star de service coutumière de croire à une autre liberté que celle des féministes et Brigitte Lahaye, vedette du hard en pleine maturité, reconvertie en chroniqueuse à ne pas mettre dans toutes les oreilles, c’est Catherine Millet, qui avait déclaré en décembre dernier sur France Culture: "Je regrette beaucoup de ne pas avoir été violée parce que je pourrais témoigner que du viol, on s'en sort".
Voilà les seuls propos scandaleux qu’il faut condamner sans ambages et sans discussion. Oser croire qu’on s’en sort sans avoir jamais été dans le cas, ça fait penser dans un autre domaine à Charles Michel qui déclarerait s’en sortir avec 500€ par mois, sans jamais avoir connu la pauvreté.

12 janvier 2018

Une petite entreprise discriminée !

Carine B. (44 ans) et Sherlyn D. (23 ans) avaient mis en place un système qui leur permettait de vivre la grande vie. (les journaux)
N’est-ce pas le but suprême de ce monde impitoyable (comme à Dallas ce vieux feuilleton) vers quoi nous invite la société de consommation : tendre toutes nos énergies, pour rendre la grande vie accessible à tous ? Sinon, à quoi serviraient les contraintes d’un travail mal payé et méprisé, si ce n’est dans l’espoir de toucher le jackpot un jour ?
Même Charles Michel, si on lui posait la question et s’il osait y répondre sincèrement (double barrière pour le rassurer), n’a pas changé sa robe d’avocat uniquement par amour de l’humanité cristallisé sur 30.528 km 2 ?
S’il est vraiment un bon libéral, son but principal n’est pas là. Il est dans sa réussite personnelle ou alors, si ce n’était pas le cas, il devrait s’inscrire au PTB.
Carine B. (44 ans) et Sherlyn D. (23 ans) ont failli réussir, puisque leur butin dans les dernières estimations tournerait autour d’un millions d’euros.
Encore qu’un million, pour les CEO et on l’espère pour Charles Michel, ce n’est pas grand-chose. En langage courant dans la haute banque, c’est un bon début. Sans plus !
Mais enfin, pour ces dames, en plus de montrer un bel esprit de famille, c’est aussi démontrer que leur initiative, dans l’esprit d’une startup, avait un début prometteur.
La suite devient incompréhensible pour le système. Elles auraient contrevenu aux lois ! Le journal nous révèle qu’elles en étaient à une centaine de victimes. Le parquet craint même que la liste soit encore plus longue.
Jusque là, rien de trop grave, monsieur Mittal et d’autres avec lui en ont fait des milliers, ils poursuivent toujours de brillantes carrières.
Il y a sans doute la manière.
Tous les économistes le diront. Il y a deux manières de détrousser les gens : au coin d’un bois, c’est strictement interdit, sauf si vous êtes une entreprise forestière ; dans une entreprise en périphérie, c’est autorisé.
Elles en étaient conscientes. Par malheur, elles n’ont pas imaginé juste à temps évacuer des fonds dans des paradis fiscaux. Vous savez ce que c’est dans le milieu de la finance. L’engrenage du million qui pourrait être deux dans quelques mois, c’est la tentation. Le tout c’est d’arrêter à temps.
On reste sur le terrain malgré tout, voyez Kubla et De Decker avec quelques autres de chez Publifin et d’ailleurs. C’est tentant de se dire « j’arrête ou je double ma mise » ?
Carine B. (44 ans) et Sherlyn D. (23 ans) étaient tellement insouciantes que dimanche dernier, relate le feuilletoniste de service, « …elles paradaient encore dans les boutiques de luxe à Knokke ».

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Cette société basée sur la friponnerie et les lois arrangées à la mord moi le nœud pour l’élite, a été cruelle envers elles, surprises en pleine consommation de luxe à la côte belge, dans l’espoir de faire vivre l’artisanat artistique dont les traditions se perdraient sans le cuir travaillé et la soie ourlée par les petites Thaïlandaises !
Qui n’a pas envie d’une montre Piaget à 20.000 euros, d’un sac Hermès ou d’une robe du soir de Karl Lagerfeld ? Qui rechignerait à laisser pourrir sa Peugeot sur un terrain vague pour s’engouffrer dans une bagnole sur des coussins en vrai cuir et un tableau de bord en acajou ?
Les chauds partisans de l’économie actuelle devraient prendre garde, à force de décourager les petits entrepreneurs malhonnêtes en érigeant des barrières entre eux et le gratin financier-politique, ils vont finir par décourager l’initiative des débutants et priver la grande escroquerie de la relève !
Depuis lundi, elles sont en prison, alors que pour beaucoup plus que ça, le beau monde dont j’ai à peine balancé quelques comparses, n’y est pas et risque fort de n’y être jamais.
Il faut être intransigeant là-dessus, voulons-nous poursuivre vers un luxe et un confort pour tous ou rester là où les gouvernements successifs ont voulu que nous soyons, c’est-à-dire dans un état de survie qui ne nous fait pas aimer le système, comme Charles Michel voudrait que nous l’aimions ?
Ou alors, je n’ose l’imaginer ! Le Mouvement des Riches (MR), dont le petit Chastel est président, préférerait-il à la place de l’initiative de Carine B. (44 ans) et Sherlyn D. (23 ans), la méthode des petits entrepreneurs de la place Vendôme qui ont cassé à la hache des présentoirs que des bijoutiers exposaient dans un grand hôtel et pris la fuite, avec des bijoux pour plusieurs millions d’euros, et cela pour des fins inavouables : accuser les casseurs d’être du PTB ?
La faute du MR, c’est de faire le même métier que Carine B. (44 ans) et Sherlyn D. (23 ans) et de ne pas l’assumer. C’est tout.

11 janvier 2018

Charles Michel est-il un con ?

Mort, il y a plus de vingt ans, René Zazzo s’est essayé sa vie durant à cerner l’intelligence. Ses travaux publiés sur une trentaine d’années sont toujours d’actualité aujourd’hui.
Pour comprendre leur importance, il faut oublier Zazzo un moment et se rendre compte que l’élément comparatif majeur d’accès à un emploi, c’est-à-dire la trace d’une destinée et sa récompense possible dans la société industrielle, est le diplôme.
Le diplôme a pour but de certifier un apprentissage et son évaluation en salaire. Or, par facilité de rangement, paresse intellectuelle et parce qu’il faut bien des critères pour déterminer le niveau social, la société s’est satisfaite de celui-ci.
Mais, il n’est en aucun cas une preuve d’intelligence, ni de savoir, si l’on veut bien prendre la peine de lire l’œuvre de René Zazzo, sur l’enfance et l’échelle des connaissances au cours des âges.
Et cela change tout.
Au FOREM on ne vous testera pas sur votre niveau d’intelligence pour vous diriger vers un emploi, mais sur les études que vous avez faites.
D’autre part, quand on est avocat comme Charles Michel et par ailleurs premier ministre, on atteint une notoriété qui dispense d’être intelligent. Les erreurs deviennent des distractions et la connerie, pour l’expression d’un esprit supérieur dont il n’est pas facile de « vulgariser » le contenu.
De même, sans d’autres renseignements que l’apparence, le salaire ou la façon dont la personne est vêtue, si en plus elle n’a pas un emploi de première catégorie, ses avis seront sans importances, mieux, elle ne pourra en faire part à personne, parce qu’elle ne sera pas prise en considération.

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Paru dans son ouvrage « Où en est la psychologie de l'enfant ? », René Zazzo ouvre un chapitre dont l’intitulé « Qu'est-ce que la connerie, madame ? », est déjà tout un programme.
Hé oui ! On peut être à la fois con et intelligent, et «le contraire de la connerie, ce n’est pas la logique». Ce qui se traduit par l’évidence que sous son beau costume le politicien qui séduit les foules peut être un sacré con et que sous le corsage troué et défraîchi d’une fille du ruisseau bat un cœur qui fait fonctionner un esprit d’une rare intelligence.
Cela n’a l’air de rien, mais l’esprit critique qui sort de cette logique bouleverse complètement un odieux système, le nôtre, qui enclos neuf dixièmes de la population au profit d’un dixième fait de mirliflores dont on peut supposer qu’ils ne sont pas tous cons, évidemment, mais qui, selon les critères de Zazzo pourraient ne valoir qu’un cinquième du dixième réservé !
Pour comprendre cela, il n’est pas besoin d’être classé « communiste » par la crème du pot officiel de cette société, il faut seulement avoir une conscience critique, dimension de la vraie intelligence qui se remet en question sur soi et les autres, seul antidote à la connerie. Et cela ne s’apprend plus à l’école, hélas ! Et on comprend tout de suite pourquoi.
La suite pourrait passer pour un gag. Ce n’en est pas moins une réflexion sérieuse : « le propre d’un con est de ne pas se douter qu’il l’est. ». Voilà qui ressemble à de l’Audiard, il n’en est rien. Le cinéaste se contentait de les cerner « Un con, ça ose tout. C’est même à ça qu’on le reconnaît. » Cela veut dire la même chose, mais la deuxième métaphore est plus drôle.
«Pour le savoir, dit René Zazzo, il lui faudrait se décentrer, se voir avec les yeux d’autrui… Ce qui suppose alors qu’il ne le serait pas» (p. 52).
Le drame actuel est là. Serions-nous dirigés par des cons et comme la majorité qui les supporte n’est pas en reste, nous n’aurions aucune chance d’éviter un crash économique ? Alors que la majorité libérale croit tout maîtriser !
La majorité dit « ne pas avoir l’esprit critique n’empêche pas de dormir ». Le nœud du problème n’est-il pas là ? La connerie s’est trop répandue, pour qu’un jour le sens critique gagne les esprits et puisse la vaincre !
La Meuse fait tous les jours ses choux gras des faits-divers où justement la connerie s’étale bien apparente et rigolote, c’est le petit malfrat qui oublie ses pièces d’identité sur les lieux de son crime, des gens pourtant réputé intelligents qui plongent dans des piscines sans eau. Au cinéma, mais c’est pour rire, des poursuites sur le toit d’un train lancé à toute vitesse finit mal sous un tunnel. De façon récurrente, des jeunes frappent des vieux ou se mettent à plusieurs pour tabasser un condisciple ou violer une élève de la classe voisine.
La connerie est-elle le propre de l’homme ? Alors, sans espoir, nous n’aurions plus qu’à nous en foutre ? Mais, c’est justement là-dessus qu’on espère en haut lieu, pour nous mettre au frais dans des hangars de tôles peintes aux couleurs du paysage, à bosser pour la prospérité d’autrui.
Fataliste à petites doses, tout en espérant quand même à doses encore plus réduites, je ne sais pas si c’est de la connerie, mais la conclusion d’un esprit « raisonnable », à laquelle je me tiens.

10 janvier 2018

L’air ne fait pas la chanson.

Il n’est pas question d’en être très fier ou de se voir voler comme au coin d’un bois, par la Taxe Shift, mais de mettre à plat cette réforme et de voir les effets qu’elle a sur les salaires et la réalité du quotidien, pour tous les Belges qui l’ont « sentie passer ».
Ce n’est pas parce que Charles Michel entame un combat afin d’effacer le mauvais effet de sa personnalité évitante, qu’il faut se réjouir de son regain de vitalité offensive à défendre la taxe shift.
C’est toujours la même rengaine, jamais un politique au pouvoir ne déclarera son échec, même s’il est patent. Si en plus, ce qu’il a mis en pratique est soutenu par une partie de ses électeurs et que certaines mesures profitent à d’autres, un habile chef de cabinet sortira d’une merde grise, une phénoménale réussite.
La suite est bien connue. Les journaux croupions feront le reste.
Lorsque le premier ministre se vante d’avoir « donné » quarante euros supplémentaires aux travailleurs, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont été assez mal répartis. Pour savoir où ils sont passés, il faut lire le blog précédent de Richard III qui traitait du calcul de la CNE sur l’augmentation des CEO du top 20 belges, pour comprendre que, si augmentation il y a, ce n’est pas demain la veille que le manœuvre léger de chez Tape-dur-et-ferme-ta-gueule d’un zoning périphérique, pourra mettre un supplément mayonnaise dans le sachet de frite de « chez Arthur », quelque part en Basse-Meuse.
L’évitant en chef nous la baille belle, avec le pays plus solide grâce à lui, et que la FGTB dit « n’importe quoi », alors que les statistiques sont là, les comptes sont sur la table et qu’il suffit de s’y pencher pour se demander, dans un des pays les plus taxés au monde, avec un PIB un des plus faibles d’Europe, des patrons incroyablement gourmands, cinq gouvernements budgétivores, où sont passés les quarante euros ?
Michel Charles devait avoir pris quelque chose pour surmonter sa nature évitante dans cette interview, quelques verres, une fumette ? C’est une question à poser.
Le plus triste, c’est qu’il ose appeler à son secours la fiche de paie, enceinte jusqu’aux dents depuis la taxe shift. C’est honteux ! Les smicards devraient lui envoyer la leur, au préalable utilisée à se torcher, afin qu’elle serve au moins à quelque chose.
Quand Toto parle de diminution des dépense de chômage, merveilleux résultat d’1,5 milliard et la santé gonflée de 3,5 milliards et qu’il nous enjoint d’aller vérifier, on l’a fait.
Sur le chômage, c’est le CPAS et les parents qui paient la facture, puisque le plus clair des dépenses allégées l’ont été grâce aux nouvelles dispositions. Quant aux soins de santé, Maggy De Block n’a pas intérêt à se pointer à l’Hôpital de la Citadelle où le personnel envisage de partir en grève. En réalité ces 3,5 milliards sont aspirés par les indispensables besoins de toute nature que dix années par manque de vigilance et de je-m’en-foutisme à l’égard des personnels enseignants et du matériel, ont laissé aller au-delà de toute précaution concernant la santé des citoyens et les rémunérations des personnels d’aide-soignante et d’infirmières.
Le cadeau pour l’emploi, on sait dans quelles poches il est tombé.
Les retraites sont à l’identique. Je l’ai écrit il y a quelque temps, un pensionné isolé qui reçoit 1000 € par mois, doit rendre aux contributions un mois de pension à la fin de l’année. Ce qui peut se vérifier aisément et est d’une grande indécence pour l’administration de l’élégant Bacquelaine.

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Quand donc ce pouvoir libéral cessera-t-il de diffuser ses fake-news au seul usage de la mouvance des CDH-MR réunis ?
Charles Michel n’est pas que le chien couchant de Bart De Wever, c’est aussi celui qui gobe le plus facilement les mouches des traîne-savates s’intitulant économistes et qui sont allés chercher que libérer les entreprises de la contrainte fiscale allait « faire » des emplois !
Ces rentrées inespérées par le biais de la Taxe Shift sont en passe de faire deux choses : 1. moderniser l’entreprise en matériel d’éviction de personnel, par des robots et mettre en place une nouvelle gestion par l’électronique, avec souvent une bureautique expatriée et hors contrôle ; 2. Une augmentation des dividendes, avec des salaires en hausse pour les CEO et leurs conseils d’administration. Ce qui est déjà vérifiable pour ce dernier point.
Dans les archives des charbonnages, on retrouve avant 1880 dans les conflits entre mineurs et directions, les traces des incitations des porions et des ingénieurs à briser le mouvement ouvrier, en des termes à peu près semblables à ceux que Charles Michel utilisait cette semaine "Nous allons surtout soutenir ceux qui travaillent et que (sic) veulent travailler. Avec nous pas de matraquage fiscal sur le travail, au contraire, on veut encourager le travail en baissant les impôts sur le travail", à ceci près qu’à la place du mot « impôt » était utilisé « charges » et qui tenait aux vêtements de travail et même, dans certains charbonnages à l’huile des lampes et aux pioches !
On arrive à l’argument suprême, toujours le même de la geste libérale : une FGTB noyautée par le communisme, sous entendant le PTB en l’occurrence ! Quand on sait comme les régionales FGTB sont arcboutées sur le socialisme version soft de la social-démocratie, par l’ensemble des responsables permanents, on a une idée du sans-gêne de celui qui tient de pareils propos, non pas avec des idées du début du siècle, mais avec une conception d’un État d’Ancien Régime. On n’y est pas très loin, du reste, sauf que le pouvoir absolu est passé de la royauté de Louis XIV, à la haute finance mondialisée et anonyme.
Ce qui me gêne, c’est que ce discours anachronique du Rouge un couteau entre les dents, est tenu par quelqu’un qui se veut moderne et croit être à la pointe de l’information économique !
On en viendrait presque à demander humblement à Bart De Wever d’enlever sa marionnette hors de notre vue. Il nous gêne, comme un cancre d‘une classe qui empêcherait les autres de comprendre la leçon du maître.
Car, ce type est dangereux, ses raisons ne sont que des bribes d’une politique mondiale qu’il ramasse parmi les économistes empiriques qui sont légion, puisqu’ils vivent du système et qu’ils perdraient instantanément leur pouvoir et l’argent qui va avec, au cas où le capitalisme actuel boirait le bouillon.
Ce genre de personnage, dans ce genre de parti, ne peut finir qu’à l’égout, comme les pluies, lorsqu’un orage dévaste le pays. Non pas que « les Rouges » auraient pris le pouvoir par la force, ils n’en ont pas les moyens et ce de façon criante, mais quand le système s’effondrera, à la suite d’une crise qui sera la crise finale, l’air et l’ère d’Eugène Pottier venant bien après.

9 janvier 2018

CEO jackpot day

On a de la pitié pour tous ces feuilletonistes de la saga gouvernementale qui se répandent dans les gazettes à requinquer l’image de Charles Michel, tout ça pour gagner leur vie !
Pauvre Charles Michel, obligé d’épier ceux qu’il rencontre pour mieux imiter, çà et là, une expression résolue et virile, afin d’effacer l’image de marionnette à la traîne de Bart De Wever, que vient de lui décerner, le président de la Commission des Finances de la Chambre, Eric Van Rompuy (CD&V), pourtant allié au gouvernement par son parti !
Je n’ai pas l’intention de faire de cette chronique une annexe d’un service de psychiatrie, aussi je m’en tiendrai à la personnalité « évitante » de Charles Michel, jusque dans ses poses de personnalité forte et décidée.
Évidemment, si Charles Michel veut consulter, ce sera 50 €, prix soldé démocratique (le double en temps normal). .

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Le syndicat CNE (branche « employés » de la CSC - Confédération des Syndicats Chrétiens) tire aujourd’hui l’œil des badauds, sur les administrateurs délégués des entreprises du Bel 20, c’est-à-dire la fine fleur des éleveurs du bleu-blanc belge bipède de ce fichu royaume, dont nous sommes les actifs fleurons.
Pour une fois, les boys de bureau de miss Ska font preuve d’esprit en qualifiant ce lundi 8 janvier de « CEO jackpot day ».
Figurez-vous, preuves à l’appui, ces huiles d’un grand raffinement que sont nos incomparables patrons se sont augmentées de 25,7 % l’année dernière, ce qui au dernier pointage leur fait une moyenne de 7.969,35 € par jour travaillé.
Madame Ska, dont on sent l’envie de briller dans des réunions de gauche, en conclut que puisque le salaire annuel médian des travailleurs belges en 2016 est de 44.374 euros, les CEO du Bel 20 gagnent le salaire annuel médian des travailleurs belges en 5,57 jours de travail (contre 6,79 jours en 2015)".
Une simple petite remarque, ce salaire médian pointe vers le haut grâce aux sous-fifres de nos incomparables, qui se mettent des bâfreries borsufiées jusque dans les trous de nez. Le gros de la troupe famélique serait plutôt cantonné autour des 20.000 € l’an, soit 2,35 jours de travail de nos inouïs génies de la gymnastique capitaliste.
Restons aux calculs déjà sympas de miss Ska. Le "CEO jackpot day" tombe donc cette année le 8 janvier, contre le 10 janvier l'an dernier. La CNE relève également qu'en 2016, un CEO gagnait 46 fois le salaire médian en Belgique, contre 38 fois en 2015.
D’ici à ce que le syndicat chrétien de bureau se sente frustré, on le serait comme lui. Même si Madame Ska l’est un peu moins que les guichetières accortes du Boulevard Saucy, puisque celles-ci pourraient arrêter le boulot au début mars, sans dommage pour leur niveau de vie, si elles gagnaient au service de la noble cause, ce qu’on sacrifie des cotisations syndicales pour honorer le salaire (à ce niveau cela s’appelle traitement) de la secrétaire générale de la CSC.
Mais passons… Si l’usage, et la hiérarchie séculaire des conditions de salaire et de travail bien libéralo-conservateurs n’existaient pas, autant dire que Benoît Lutgen serait devenu transsexuel depuis le tournant du siècle.
Alors, laissons à madame Ska ses petits bénéfices, elle qui ne compte pas ses heures supplémentaires pour offrir son talent à la gent travailleuse, d’autant que l’initiative provient de la CNE qui n’a pas le méchant esprit de Richard III, pour tailler des croupières à la patronne. La stratège en cheffe de la CSC n’est pas répertoriée dans le Bel-20, du moins pas encore, ça se saurait.
La CNE a d’autres raisons de la trouver mauvaise. Elle attend "une évolution à la hausse en réel des rémunérations brutes", qui permettrait d'éviter les pertes dues aux hausses de TVA, taxes et des pertes de droits de sécurité sociale." Elle risque d'attendre longtemps !
Il paraît que l’on doit ça à la taxe Shift depuis le castelet de la rue de la Loi où la marionnette Michel joue la nativité depuis le 25 décembre, avec De Wever en petit Jésus.
Est-ce qu’on pourrait seulement rappeler à la nouvelle pétroleuse de la future révolution d’Octobre, Marie-Hélène Ska, que son vicaire en indulgence s’appelle Benoît Lutgen ?

8 janvier 2018

Vœux du bout du quai…

Il n’y avait que le couple Borsus-Deborsu sur RTL ce midi, pour trouver de l’intérêt à une Wallonie borsufiée. Les routes wallonnes vues par Christophe Giltay, ce sera pour bientôt un épisode « des routes de l’impossible » sur Francs 5. Borsus l’affirme, on va tout reprendre à zéro d’ici quelques mois ! Tiens, on n’y était pas déjà à zéro, qu’il faille encore attendre ?
Sur le plan national, tout le monde s’accordait à mettre en prose ordinaire, le diagnostic que j’avais posé avant eux sur Richard III, du cas Charles Michel. C’est un évitant grave.
Le pays a besoin d’un dompteur de tigres ! Est venu du MR, un dompteur de puces ! Déjà on aurait dû se méfier, en voyant le parcours de Louis…
Je ne savais pas qu’Emmanuelle Praet faisait son petit marché d’amour sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche », mais la façon dont elle regardait Willy Borsus était tellement claire, qu’on sait aujourd’hui pourquoi les boutons de braguette ont été remplacé par des fermetures éclairs, dans les bonnes maisons de couture de l’avenue Louise.
Michel est tellement convaincu que ce ne sera pas lui qui sera premier ministre en 2026, qu’il a maintenu pour cette date la fin des centrales nucléaires.
Le conflit N-VA – Charles Michel, quel conflit ?
Abandonnons ces funambules malgracieux et changeons d’air.
Ted Malloch, le probable nouvel ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'UE, prédit dans la presse allemande le délitement de l'Union européenne, assurant que la sortie de la Grande-Bretagne n'est qu'une première étape. On voit d’ici la tête de J-C Juncker accueillant ce « hired servant » de la bande à Trump
Ted n’a pas mis la date « closed » au diverticule bruxellois de l’UE. Ce n’est pas le cas de l’agence financière Bloomberg. Dans son «guide pessimiste», édition 2018, Bloomberg anticipe la scission de la Belgique en 2028. Dommage qu’il n’ait pas fait coïncider cette fermeture avec celle des centrales atomiques, on aurait économisé des palabres.
En pleine forme, Bloomberg voit également la réélection de Donald Trump en 2020. C’est dire le pessimisme de cette agence financière. Elle ne doit plus avoir beaucoup de clients.
Mais ce n’est pas un appel du pied à Donald, comme Emmanuelle Praet à Borsu, c’est pour avoir plus de certitudes pour la suite « Trump parvient à abroger Obamacare mais sans mettre en place un système de remplacement, d’où chaos dans le système américain de santé publique. L’économie US tombe en récession, ce qui permet l’élection en 2024 du démocrate Jimmy Kimmel. Le chaos s’étend à tout le système politique américain en 2028, (quatre candidats concurrent pour la présidentielles, aucun ne parvient au seuil de 270 grands électeurs. »
On passe la guerre avec la Chine, la fin d’Internet, de l’essence pour de l’électricité dont les prix s’envolent, si bien qu’on revient à l’essence, etc.
En dernière page, c’était pour rire, Bloomberg nous a bien eus !
Sauf qu’on a déjà vu des gens faire les imbéciles, sans être rigolos, tomber sur le bitume des routes wallonnes et finir sur un lit d’hôpital,

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Le pessimisme est un mauvais signe. Par fatalité, il attire les nids de poule. Espérons que nous serons exaucés au plus haut des essieux, pour que ce soit l’optimiste qui dérape.
Si nous allons aux élections à la date prévue en 2019, c’est surtout parce que les partis traditionnels redoutent le pire, le MR stagne, le CDH s’effondre et le PS est en chute libre. Les élections anticipées seraient le pire des scénarios, même si, jusqu’aux partis flamands, tout le monde en a marre de la N-VA, sauf Charles Michel, qui est comme chacun sait, en soins intensifs sur la question.
Que cela n’empêche personne de sourire à la pensée que le pessimisme est la forme la plus élaborée de l’optimisme. Ceux qui ont des lettres le savent. Nous sourirons et nous nous souhaiterons la santé et de beaux moments avec ceux que l’on aime pour 2018, en se gardant bien de vérifier l’aphorisme de Jules Renard qui écrit dans son journal, sans doute à l’intention des Joyeux professionnels des partis « L’optimiste est un imbécile ».
Voilà qui coupe tout désir de le vouloir paraître, sans l’être vraiment.

7 janvier 2018

Charles Michel dans le Groupe C…

…des troubles de la personnalité du DSM ?

C’est une question qui devrait intéresser les lecteurs et, de fil en aiguille, les amener à se poser la question « Avec qui sommes-nous en démocratie ? » et d’abord « y sommes-nous vraiment ? ».
À y regarder de près, nos gens de pouvoir exercent la démocratie de manière variable et discontinue, parfois de façon stupide, rarement de façon honnête, tout en les créditant d’une dose d’ignorance d’eux-mêmes sur ce dernier point. Étouffés par l’ego, ils ne peuvent discerner des autres, les actions malhonnêtes, celles qui les concernent et qu’on peut leur attribuer. Chacun véhicule sa personnalité, les gens de pouvoir n’y échappent pas.
Plusieurs exemples viennent directement à l’esprit.
Après une appréciation peu flatteuse pour le « grand » démocrate Donald Trump, on pourrait s’interroger sur le comportement de Charles Michel à la tête de ce gouvernement libéral et déséquilibré en faveur de la Flandre. D’évidence pour durer avec des partenaires nationalistes flamands, il n’y a qu’un type de personnalité qui convienne, celle de tout diplomate, Charles Michel est une personnalité « évitante ». Depuis ses débuts dans cette législature, il l’a démontré largement.
La personnalité évitante possède une attirance toute particulière à l’inhibition sociale – on dirait fuyante dans un autre milieu que médical. Il a une hypersensibilité liée à un sentiment d’injustice sur les jugements négatifs portés sur lui. C’est un défaut qui l’empêche de se remettre en question. Dans l’incapacité de s’en tenir à des options réfléchies, c’est avec d’autres caractériels plus profonds, comme Trump, une très mauvaise idée de donner des responsabilités essentielles à ce type d’individu.
La gouvernance actuelle le démontre largement. Ce genre de caractère se rallie facilement au camp qui lui paraît le plus fort, avec une tendance à déconsidérer le camp le plus faible, dans le but de mettre à l’abri sa tranquillité d'âme.
Cela tombe au plus mauvais moment d’une démocratie contestée partout en Europe, et pour cause. Les démocraties vont mal parce qu’elles sont dirigées par des personnages, arrogants avec le peuple, souples avec les puissances d’argent, gérant le collectif comme une entreprise privée.

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Voici le catalogue de quelques écarts des démocraties libérales européennes :
Les barrières ont sauté entre le capitalisme et la politique des États démocratiques après la crise de 2008/9, la puissance publique rachetant des dettes privées avec l’argent du contribuable, à cause des subprimes mettant les banques en péril. Le traité de Maastricht, refusé chez certains membres de l’UE par référendum ou escamoté par un vote au parlement comme en Belgique, a tout de même été adopté dans des conditions équivoques. Enfin, l’année dernière, un vote en Catalogne a été cassé par le pouvoir central. Un deuxième vote en décembre reconduit les mêmes instances. Il y a des chances pour que Madrid fasse à nouveau la sourde oreille.
Partout où la démocratie régit l’organisation des pays, il n’est question que du rôle premier du suffrage universel. On entend régulièrement des voix morales s’élever pour réaffirmer que la majorité de cent, c’est cinquante voix plus une.
On se rend compte à la lumière de ce qui se passe partout que cette règle est appliquée quand elle profite aux personnels d’usage droite/gauche à caractère libéral. Elle ne l’est jamais dans les mêmes conditions quand l’intérêt de l’Europe « centriste » ou d’un pays libéral du même bord est remis en cause. En ce cas, le suffrage universel est considéré comme populiste et est donc rarement respecté.
Il faut saluer les dirigeants actuels de l’Angleterre qui respectent le vote du Brexit. À mon avis, aucun pays de l’UE n’aurait admis le suffrage exprimé par le peuple britannique.
Si bien qu’aujourd’hui n’importe qui peut contester ce système qui en réalité n’a plus que l’apparence démocratique, y compris dans les règles préservant le fruit du travail des citoyens, puisque les droits successoraux sont juste bons à faire rendre gorge aux petits magots et laissent échapper les grandes fortunes qui savent y faire pour transmettre à la génération suivante, des avoirs considérables et ce, en toute légalité.
Sans oublier, les nouvelles lois autorisant les banques à puiser dans les avoirs privés des épargnants, au cas où une autre folie en Bourse mettrait en difficultés les organes bancaires de ce pays.
Or, il ne se passe pas un jour qu’un journal, une voix autorisée, un notable, un membre du gouvernement n’enrichissent ses propos de couplets sur les vertus de la démocratie, en bénissant la chance insigne que nous avons de vivre sous un pareil paratonnerre, loin des appétits des dictateurs à l’affût.
L’État de droit : fiction ou réalité ?
Ne pourrait-on, une fois pour toute, poser la question essentielle, à savoir : « Sommes-nous en démocratie ? ».

6 janvier 2018

Fire and Fury…

…Inside the Trump White House. Le livre de Michael Wolff fait déjà des vagues à peine sorti en librairie dans les grandes villes des Etats-Unis.
Après les révélations de Steve Bannon sur son ex patron Trump rapportées dans l’ouvrage de Wolff, on est partagé entre le rire, par exemple comment Ivanka voit son père et son exploit à cacher sa calvitie de plateau (dessus du crâne) par des produits masquant qui rendent ses cheveux roses, et le rictus à propos de nos Européens politologues atterrés devant la difficulté de commenter l’impulsivité de l’immature président !
Et aussi Steve Bannon, réputé d’abord âme damnée de Trump et conservateurs fanatiques, pour finir chroniqueur virulent d’opposition !
Dire que ça chauffe est un bien faible mot, ça sent la dynamite. Le cordon Bickford est allumé.
L’ancien conseiller avait-il le besoin de se répandre parmi les journalistes en manque de reconnaissance et qui se font valoir à ce prix ? C’est une guerre ouverte qui déborde largement du cadre domestique de la Maison Blanche, pour gagner toutes les chancelleries.
Bannon n’est pas animé du syndrome de Stendhal à l’égard de son président. La sidération, son contraire, serait plutôt le mot. Le voilà accusant un des fils du président, de trahison. Il aurait rencontré à la Tower Trump, une avocate russe qui offrait des informations compromettantes sur Hillary Clinton. Puis, c’est le tour du gendre du président, Jared Kushner, qui estime que limoger le chef du FBI, James Comey a été "la plus stupide erreur de l'histoire politique moderne".
Tout ce qui sort de la bouche de cet homme est du pain béni pour Wolff.
Est-ce qu’un pays, comme les USA, peut perdre son leadership en l’espace d’une législature présidentielle ? En tous les cas, il a perdu de sa crédibilité de par le monde, même s’il a toujours des partisans at home ! Le rôle d’une nation aussi puissante dotée de l’arme atomique par paquets de douze ne peut devenir comique, sous peine de perdre en efficacité toute menace supposée devoir faire peur à l’ennemi. Les péripéties du dialogue de nanar entre Kim Jong-Un et Donald Trump pourraient se terminer par une attaque atomique de l’un et une riposte de l’autre, alors que le monde entier serait encore en train de rire !
Il faut dire aussi que pour ce qui concerne Bannon, Trump en est resté au théâtre de la pantomime, comme dans les films muets avec des pancartes « Bannon a perdu la raison » « Steve a très peu compté dans notre victoire quand il a été limogé » et enfin le court métrage « Bannon n'a pas seulement perdu son travail, il a perdu la raison".
Et puis il y a le compte Twitter l’arme favorite du faux blond-orangé. Armé de son compte Twitter, Donald Trump lance une pique ou une menace comme on lance des Marines dans une république bananière. Sa cible préférée, Kim Jong-Un, après avoir été saucé de sobriquets, lutte avec son ennemi intime sur la grosseur du bouton déclencheur de l’arme fatale !
Est-ce bien le rôle d’un président des USA de twitter "Quelqu'un pourrait informer ce régime appauvri et mort de faim que moi aussi, j'ai le bouton nucléaire… mais le mien est bien plus gros et plus puissant que le sien, et mon bouton fonctionne !" (1)
On sent la gêne des journaux belges, plus à l’aise pour dénigrer Mélenchon et Hedebouw, que rapporter aux lecteurs les faits et gestes de ce grossier personnage dont se sont dotés les USA, aussi dangereux que Kim pour la paix dans le monde, sinon plus dangereux grâce aux moyens plus étendus de Washington.

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Franchement, dans quelle cour de récréation doit-on aller pour entendre ça dans la bouche des gamins ?
Cet infantilisme au niveau le plus élevé d’un puissant État de la planète donne le vertige aux commentateurs politiques intelligents. Et là, les américanolâtres qu’on trouve chez tous les libéraux de l’Europe devraient quand même réfléchir sur l’enthousiasme de leurs sentiments, pour une Nation qui s’est laissé avoir par un type du genre de Trump. Sans vouloir faire la comparaison et dans un autre style aussi beaucoup plus tragique et moins drôle, en 1933, les Allemands se sont réveillés avec Adolf Hitler comme chancelier.
Comme quoi, les démocraties saisies dans l’engrenage de l’argent, attendu que tout s’achète et se vend dans le système, pourrait un jour se voir achetées par un prince saoudien qui viendrait, par on ne sait quelle mirobolante loi, arrimer ses monticules de sable à nos Ardennes.
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1. « North Korean Leader Kim Jong Un just stated that the “Nuclear Button is on his desk at all times.” Will someone from his depleted and food starved regime please inform him that I too have a Nuclear Button, but it is a much bigger & more powerful one than his, and my Button works! »

5 janvier 2018

Poste, pause et passe.

Tandis que les patrons préparent la suite des réjouissances pour 2018, en peaufinant l’art de faire croire que nous sommes trop payés pour un travail que n’importe quel robot ferait bien mieux, Charles Michel, leur supplétif, délivre le message du libéralisme victorieux.
Avec sa petite gueule d’enfant de chœur portant les burettes au divin coup de sonnette, Charles va redire avant les élections fin d’année, que c’est fini le cumul des mandats et les prises d’intérêt des politiques. En pliant son surplis dans l’armoire de la sacristie de l’avenue de la Toison d’Or, il nous fera le coup de la confidence du champion modeste. On boit ses paroles à l’avance « Nous sommes dans la dernière ligne droite. Il suffit d’un dernier effort pour équilibrer le budget de l’État. » Le bedeau n’ayant pas réuni assez d’offrandes dans la sébile communautaire, le fils de Louis va passer dans les allées.
C’est le moment d’être patriote. Chacun donne plus que ses moyens, s’il est pauvre et moins, s’il est riche. C’est la règle…
Et une majorité le croira, sans faire l’effort de savoir si ce conte à dormir debout est crédible et sans se douter un seul instant que ce gouvernement et les milieux complaisants de la presse et des médias lui ont soufflé ses répliques.
Car, c’est dorénavant ainsi que ça se passe en démocratie. Ce n’est plus utile qu’on s’intéresse à ce que les autorités disent et pensent. Les gens ont autre chose à faire. Ils vont bosser, quand ils le peuvent, et se déstressent avec les spectacles et les festivités qu’on leur donne.
Pour le reste, ils font confiance.
Si ça se trouve, au point où ils en sont, ils confieraient leurs enfants à Dutroux reconverti en gardien de square.
Voilà la majorité en Belgique. On résumerait ce qu’elle pense sur un format de carte de visite.
En marge du cirque, il y a le passager qui s’effraie de voir le pilote à fond de plancher sur l’accélérateur. Le passager voudrait bien descendre avant le virage fatal. Il ne le peut pas à cause de la vitesse folle du véhicule… S’il y a bien une curiosité de la démocratie, elle est là, je n’applaudis pas aux monstruosités des énergumènes qui font les lois, mais je suis obligé de les subir au nom d’une majorité qui les accepte ! La porte de secours n’a jamais existé !
L’Histoire fourmille d’exemples d’une majorité qui avait grandement tort de vouloir quelque chose et qui finira par consommer la perte de tout le monde.
L’exemple le plus fameux est dans le triomphe de Daladier, revenant d’une entrevue avec Adolphe Hitler, après avoir signé des accords de paix « en béton » ! Ce le peut être aussi dans le renflouement des banques en 2009, responsables des maltôtiers au bar des subprimes.

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À défaut d’une majorité intelligente, voyant venir le danger d’une autre manière que la mastication d’une démocratie endormie, alerté par les muqueuses plutôt que le tube digestif, une banque allume la lampe rouge, tout à fait comme si Bacquelaine, Michel, Reynders, Borsus ou tout autre malfaisant, sautaient le comptoir, le colt 45 à la main pour réclamer la caisse.
Le pied sur le commutateur, c’est celui de la banque Natixis, filiale du Français BPCE.
Et si les salariés faisaient la révolution, cogitent ces parasites respectés ?
La banque alerte les investisseurs de la possibilité de voir les salariés se révolter face à des inégalités des revenus de plus en plus fortes, le mauvais partage des revenus en faveur des profits, la montée de la pauvreté, la stagnation du salaire réel depuis 2000, la hausse de la pression fiscale, etc.
On croirait lire du Richard III… venant d’une banque ! Ce n’est pas dans La Meuse qu’on lirait ça…
On cite même le nom de l’inconscient qui a écrit la note : Patrick Artus. Le monsieur n’est pas un coursier licencié pour restructuration, non, mais le directeur respecté de la recherche et des études de Natixis. "si les salariés se 'révoltaient', le choc inflationniste, et donc le taux d'intérêt, qui en résulterait aurait des effets très négatifs sur les détenteurs d'obligations, sur les États et les entreprises", dit cet homme assis dans un fauteuil de direction respecté.
On l’aura compris, Artus n’a pas peur pour nous, mais craint pour ses chers actionnaires !
Une telle révolte occasionnerait "une hausse rapide des salaires" qui "conduirait à de graves déséquilibres financiers", explique l’intarissable Artus à BFMBusiness. À savoir donc, "une chute des marchés et une hausse des taux d'intérêt et de l'inflation". Certes les ménages en "bénéficieraient", mais pas les actionnaires, les finances publiques et les grands groupes.
Inimaginable pour les coupeurs de coupons !
C’est quand même mieux que le friponil, le narcotique que Michel nous fait avaler !

4 janvier 2018

Faut y aller, les gars !

A-t-on bien réfléchi à l’argument imparable de Winston Churchill « socialisant » la démocratie fille du capitalisme, « le pire des régimes à l’exception de tous les autres » ?
Ainsi, l’État fondé sur des valeurs de notoriété plus ou moins fausses et sur des sommités intellectuelles et morales ravalées à des critères d’argent, serait le meilleur parmi les pires moyens de vivre ensemble !
Le meilleur des pires, dans quel sens faut-il l’entendre ?
Cela signifie qu’au musée des horreurs, nous finirions par trouver « beau », ce qui nous paraîtrait moins horrible !
À voir l’état de la planète, on se demande ce qu’auraient été les autres systèmes, agissant à la place de celui qui arrange notre futur à sa manière ! On n’ose y penser.
Grâce au capitalisme, notre démocratie est moins horrible que ce qu’elle aurait été sous un autre régime, dirait la presse croupion. C’est déjà ça !
Nous voilà bien avec le droit de mentir des avocats du système, et nous les coupables avérés, les seuls à être déclarés imbéciles par nos discours simplistes ! Ils ont oublié que, de notre point de vue, nous sommes tous innocents et involontairement plongés dans une société en formation continue de coupe-jarrets.
C’est du « Game of Thrones », les coupe-jarrets !
Nos éducateurs de démocratie sont en réalité les grands chefs de l’armée des morts. Il faut bien évidemment les faire venir de quelque part, les combattants… mais de nous pardi ! Comme dans le feuilleton, ils nous ressuscitent par l’imposition des mains sur nos têtes faibles d’esprit, nous nous battons pour eux, contre nous !
Ah ! ils sont forts, les émules de Churchill.
Les morts ne servent à rien ? Il faut croire que si, puisqu’ils invitent les vivants à leur ressembler ! C’est ainsi que l’inférieur vote pour son suborneur et que le libéral vit au milieu des morts de toutes les guerres qu’il sème au gré de ses caprices.
Avec notre système mieux que tous les autres, la nature non plantée par l’homme, les arts, les animaux qui ne sont pas de boucherie, toutes ces choses inutiles doivent disparaître.
Hayeck, aux antipodes de la main invisible, démolit Descartes. L’au-delà est inutile, puisque les morts sont le symbole de ce qui contrarie la vie, faite de travail et d’efforts. Le mort ne serait utile que pour celui qui travaille à son cercueil et à sa pierre tombale. Pour le reste, le mort occupe une place qui pourrait servir à un vivant, donc il faut lui trouver une utilité.

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À vivre autrement le cauchemar, il faut seulement s’habituer à contempler l’horrible milliardaire comme une œuvre absolument accomplie, une fierté nationale, en somme.
Le pire des régimes compte transformer les âmes basses, en âmes vertueuses, par l’évidence de ne prendre de la peine pour autrui, qu’en faisant comprendre aux forces vives, qu’elles en retireront quelques profits.
Sacré Descartes ! puisque c’est lui qui le dit (mieux que moi).
Voilà ce qu’il encourt de vouloir que la société soit construite par la raison.
La raison conduit au déraisonnable, aussi naturellement que le vivant va à la mort.
Imagine-t-on Jésus Christ en défécation matinale derrière l’atelier de Joseph ?
Excessive image ? Délire anticapitaliste ?
Vite dit. A-t-il voulu être un homme à 100 % oui, ou non ?
Donc, s’il en fait un, il est vivant et apte à bosser comme tout le monde.
Le capitalisme avait jusqu’à présent mit les croyants de son côté. On passe sur le travail du dimanche, les cassettes pornos sources de grand profit. En surplis ou sur carpette en direction de la Mecque, les croyants étaient aptes à pousser le coche dans les montées du CAC 40. Si le pognon, c’est la raison et la raison le caca divin, on n’a pas fini d’entendre des laborieuses justifications !
Hayek pourrait se demander si Descartes a tort d’avoir raison ?
Oui, le pire des régimes à l’exception de tous les autres, c’est bien lui le meilleur des pires, dans sa férocité imbécile et son esprit racoleur des vices humains.
Le capitalisme a donc tout pour réussir. Il est le marchand de l’immonde entier.


3 janvier 2018

Rare : les journaux dénoncent !

Sur Facebook, le Premier ministre Charles Michel a réagi à l'agitation de ces derniers jours autour du secrétaire d'Etat à l'asile et à la migration Theo Francken (NV-A). (Les journaux)
Comme Trump, le premier ministre se met à tchatter sur Twitter ! Il oublie qu’il y a un parlement et, qu’à défaut, il peut toujours s’épancher dans les gazettes qui ont toutes, des oreilles complaisantes pour recueillir ses élucubrations, vénérées à l’avance.
Serait-ce timidité naturelle, l’anti chômeur des Caraïbes préfère défendre son ministre chez lui, en pantoufles, en tapotant ses raisons sur ordinateur, et en soufflant sur une tasse de café chaud, tendue d’une main douce par son égérie en déshabillé rose.
On le comprend. Si l’ami du Soudan redevenait chômeur politique après avoir été premier ministre, il aurait difficile de prouver à l’ONEM qu’il recherche un emploi depuis son domicile, même si ce dernier n’est pas aux Caraïbes.
Il est vrai qu’en Belgique la notoriété supprime toutes les règles et tient lieu de tout, y compris d’intelligence !
Pour cette fois, l’auguste message a été posté sur la page Facebook de notre illustre.
Pour lui, la "politique migratoire humaine et ferme" de son ami Theo Francken, pratiquée de l’Escaut à la Meuse, est dans les conditions du droit d'asile en usage en Europe.
Il a mis les points sur les « i », dans ce qu’il dénonce, une "campagnes de désinformation régulières".
Là, je m’inquiète pour sa santé mentale. Il est en train d’accuser la presse qui l’encense, de désinformer les lecteurs ! Alors que celle-ci ne relate que l’avis de gens de sa mouvance ! Lui dont la gestion du pays n’a jamais été mise en doute, par Sudpresse, voilà qu’il se rebiffe ! C’est injuste. La Meuse combat toujours à ses côtés contre des olibrius de ma sorte.
Les Frères Dardenne qui ont la réputation de faire un cinéma emmerdant, c’est autre chose. Ils sont dans le cercle des notables, décorés des Arts du Chose royal, subsidiés pour chefs-d’œuvre rendus, catégorie artistes dont la notoriété a dépassé nos frontières ! Pour ces incultes du gouvernement, c’est le critère absolu !
Évidemment, les gens de cinéma, c’est comme leurs confrères du théâtre, ce ne sont que des histrions. Mais attention, si ceux qui sont censés distribuer du rêve, commencent à filmer des cauchemars, Charles Michel devrait se méfier. Être lâché par les comiques du répertoire, c’est mauvais signe.
L’inquiétant pour le citoyen lambda tient dans l’appréciation que Charles Michel se fait de la démocratie au Soudan. D’après lui, ce pays est un des plus démocratiques d’Afrique. Les citoyens y jouissent du respect des autorités, tandis que les factieux bouffeurs de coran sont acculés à disparaître dans des réduits contrôler par l’armée démocratique. Ils sont en voie d’extinction. C’est du moins ce que raconte Omar Hassan el-Bechir, chef de l'État depuis 1989, à Didier Reynders, notre brillant chef de la diplomatie. S’il est mis en accusation par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis durant la guerre du Darfour, c’est pure calomnie.
On ne s’étonne plus d’un Charles Michel complètement à côté de la plaque pour tout le reste de sa politique !
Son argument suprême est celui d’un cancre qui copie sur les autres "de nombreux pays appliquent la même politique" et d’énumérer les bons élèves qui ont fait fi de la frilosité de l’opinion, en 2016, l'Italie a renvoyé 40 ressortissants soudanais, la Suède 15, l'Irlande 5.
Que Charles nous dise plutôt, qu’en accord avec Bart De Wever et Theo Francken, il tente par tous les moyens d’accepter sur le territoire le moins de réfugiés possible, ce langage là serait compris et même apprécié par une droite majoritaire dans ce pays.
Afin de couper à la controverse pour une poignée de migrants, il doit avoir sur son bureaux des listes mieux fournies de nationaux étrangers que l’on peut réexpédier là d’où ils viennent, sans encourir un flux de protestations !
C’est trop tard. Les Frères Dardenne ont raison.
"Le moment est grave parce qu'il concerne un principe que tout État de droit se doit de respecter: on ne peut rapatrier des demandeurs d'asile dans un État pratiquant la torture, dans un État où la torture pour ces rapatriés est possible", peut-on lire dans une carte blanche signée par Jean-Pierre et Luc Dardenne et publiée mardi dans Le Soir et De Standaard. » (Les journaux)

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Ces deux là vont avoir bien du mal à financer leur futur navet par Alda Greoli (CDH), fervente de Charles, juste après Benoît Lutgen.

2 janvier 2018

Quoi de neuf, à part l’An ?

En ce premier jour de l’an, ma pensée va aux chômeurs et à ceux qui ne le sont même plus, tout en n’ayant rien gagné au change.
Leur devenir m’inquiète davantage que tous les marchands de bonnes paroles, dont c’est le métier de remonter le moral des autres. Ça leur semble d’autant plus facile qu’ils ont leurs aises, chauffés, logés, nourris et considérés par une société de notables selon des critères qui ne sont que des conventions. J’ai honte de l’avouer, je fais partie de la confrérie aussi, à la seule différence, que je n’en tire aucun titre de gloire, au contraire.
La nouveauté, en 2018, pour faire croire que les chômeurs ne recherchent pas activement un emploi, sera d’ordre impératif, de plus en plus contraignant.
C’est ici que le système intervient. Les emplois à mille euros sont plus nombreux que les emplois à deux mille. Or, mille euros c’est quasiment impensable d’essayer de vivre décemment en-dessous. Il est donc impossible de diminuer les chômeurs – encore que beaucoup n’atteignent pas ce minimum. – pour que la différence entre un salaire et une indemnité de remplacement rende l’emploi de base plus attractif.
Les patrons sont absolument contre l’augmentation des salaires minimums, donc on baisse les indemnités de chômage, malgré tout.
Celui qui galère à la recherche d’un gagne-pain, doit persuader l’administration qu’il s’y emploie vraiment, s’il veut ne pas se faire exclure. Le rapport d’activité du chômeur entre l’administration et lui sous-entend une sorte d’expérience que le chômeur n’a pas. Les syndicats s’emploient à lui donner les techniques lui faisant passer des obstacles. Vous verrez bientôt des chômeurs contraint d’acheter des compétences du privé en sus, quand on n’a pas un juriste dans sa famille ou une belle plume pour rédiger des rapports d’activité et des demandes d’emploi.
On commence à voir en France des Agences spécialisées, exemple : «C’est donc un métier que nous connaissons bien. Nous proposons une prestation complète, très personnalisée, qui comprend toute la chaîne créative: interviews, script, editing, imaging, mise en paging, traducting en anglais – c’est le minimum, vidéos pour les rapports en ligne, référencement web… De nombreux chômeurs font appel à nous pour à peine quelques dizaines de milliers d’euros. Dans certains cas, nous achetons de l'espace dans la presse: à Courrier cadres, le contenu partenaire est très apprécié.»
Tout ça est profondément ridicule et est dû à l’acharnement des pouvoirs publics dans la fausse idée qu’ils se font du chômage et des chômeurs.

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Le système manœuvre l’opinion publique dans le sens du dénigrement des chômeurs, illustré par « Le chômeur des Caraïbes » du journal La Meuse. Tant il est vrai qu’il est facile d’épingler un abus, pour donner à penser à la multitude que « tous les chômeurs » le sont potentiellement, depuis les Caraïbes.
Dépendant directement du pouvoir politique, lui-même vissé à la structure de l’économie mondialisée, puisque le chômage élevé est nécessaire dans ce système aux places réservées, il est nécessaire d’en faire des parias, des sous-êtres humains destinés à la casse et au malheur. Les faire disparaître par la mauvaise porte est indispensable pour qu’on les oublie le plus rapidement possible.
Les « nouveaux emplois » dans les sciences du futur, l’électronique, le numérique, la machine singeant l’humain, sinon le remplaçant, etc, servent de prétexte pour créer une obligation « d’adaptation ». L’employé en poste ne peut faire autrement. C’est le chômeur à qui on reproche son « manque d’adaptation », qui est une fois de plus visé.
Le chômage bis s’appelle le CPAS. C’est l'idéal pour le système libéral. Tout qui perd son emploi devrait directement devenir un assisté « parce que le système le veut bien ».
Le CPAS a aussi l’avantage d’accueillir tout de suite dans la phase B de la misère, tous ceux qui de l’école y entre directement sans passer par la vie pré active, soit la Phase A le chômage, parce que personne ne s’est occupé vraiment d’eux et que même dans l’enfance, papa et maman n’existaient pas ou si peu !
L’Administration n’y est pas trop lourde, seul le bureau des radiations du CPAS sur enquête fourmille d’enquêteurs. La perte des droits est l’élément capital qui dispense l’administration d’encadrer le « hors droit ». Il tombe des statistiques, donc fait croire à une embellie du chômage et devient transparent et sans intérêt dans le système libéral.
Une partition, bien connue des libéraux et notamment de la famille Michel, relève tous les métiers qui ne trouvent pas tout de suite un titulaire. Cette nomenclature détaille surtout les métiers « à la con », puis viennent les insalubres, les farfelus et dans la dernière catégorie, les métiers du futur, dont le maître d’œuvre ne sait pas lui-même, en quoi ils consistent. Un peu comme si, un inventeur à bout d’invention, déléguait à quelqu’un d’autre de trouver ce qui cloche dans son invention.
En ce début d’année, j’adresse mes meilleurs vœux à tous ceux qui en ont fichtrement bien besoin, que les autres digèrent leur foie gras et ne viennent pas les emmerder. L’élite aime parfois les pauvres, jamais les mécontents. Tenez-vous le pour dit.

1 janvier 2018

Boum !

La bourse, c’est comme la caldera de Yellowstone. Elle va péter un jour et ça fera des dégâts, mais on ne sait pas quand. La différence, entre les deux, tient dans la nature des dégâts.
Il se pourrait de la Bourse, que le krach renverse les tables de la loi de l’économie libérale. Le volcan ferait que le souffle de Yellowstone à Washington aille décoiffer le blondasse golfeur-président!
Les « fins » de civilisation sont pleins d’histoires de Bitcoin, de rue Quincampoix et de crise des subprimes. Depuis presque deux ans, des économistes s’alarment d’une future crise financière.
Aucun n’est gauchiste, ni dépressif. Ils arrivent à la même conclusion : la crise de 2008/9 qui devait servir de leçon et rendre les finances plus sûres, n’a pas servi de référence, même pas d’antidote à la spéculation qui refait surface.
Christopher Dembik, début d’année 2016, regrettait chez Saxo-Banque, que les leçons des subprimes de 2008 n’aient pas été tirées et prédit l’imminence d’un krach, convaincu que : « La bulle spéculative explosera tôt ou tard ». Vous me direz, c’est quoi « l’imminence » sur un calendrier financier, deux ans cela fait déjà un temps long ?
Quand les avis s’accordent sur la certitude d’une crise, celle-ci de probable passe à certaine. Plus elle tarde, plus la crise sera forte. Voilà deux ans que Dembik a raison.
L’ex-banquier et ancien régulateur à l’Autorité des marchés financiers, Jean-Michel Naulotin, est d’avis que « Trump est une petite aiguille qui pourraient crever la bulle financière »
Le 8 mars 2017 : Simon Johnson, économiste et professeur au MIT, a prévenu ses élèves, qu’il perçoit des signes du « retour de la bulle financière ».
L’expert des experts, la première fortune de France, Bernard Arnault, en annonçant son soutien à Macron, en avril 17, a dit aux journalistes pendus à ses basques « L’argent est très facile à trouver, distribué à flots par toutes les banques centrales dans le monde entier, à des taux parfois négatifs. Cela pousse d’ailleurs certains à faire des bêtises.».
Jim Rogers, analyste financier et ancien collègue de George Soros, surenchérit en juin « Nous sommes à la veille du pire krach boursier qu’on n’ait jamais connu »
Dans la chronique précédente, j’ai écrit que Dessertine et Lenglet ne se sont pas avancés sans biscuits à « C dans l’air ». Ces témoignages le confirment.
Le drame surprendra presque tout le monde. Les libéraux n’envoient sur le terrain que des comparses. Les gazettes, toutes libérales, qui devraient être là pour démêler le vrai du faux, jouent les amuseurs publics, s’indignent sur la situation du Venezuela et des ambitions de la Chine. Qui s’intéresse aux articles financiers de la presse spécialisée, quand, pour les lire, il faut descendre en-dessous de la troisième page ?

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Encore une fois, la responsabilité des partis est immense. Ils ne jouent pas le jeu de la démocratie. Ils ne se préoccupent que de leur réélection.
Si la crise « la plus importante de l’histoire » est certaine, reste la question de la date. Les experts refusent de jouer à Madame Soleil.
Pour comprendre, il faut remonter à 2008, la Fed lançait un programme dit « d’assouplissement quantitatif , pour empêcher le prolongement de la crise économique ».
L’idée était que les rachats d’actifs financiers, au départ essentiellement des obligations d’État, et la baisse des taux d’intérêt, stopperaient la chute des marchés et stimuleraient l’inflation et la croissance de l’économie réelle, jugées trop faibles. En 2009, la Banque d’Angleterre suivait, en mars 2015, la BCE.
Ces liquidités injectées sur les marchés financiers sont phénoménales et totalement déraisonnables vu la minceur des résultats obtenus.
On ne dira jamais assez que le coup de Jarnac du capitalisme financier qui permit d’éteindre la crise de 2008/9 sous des flots de papier monnaie, vient du temps où Nixon supprima les accords de Bretton Woods de 1944, sur la convertibilité de l’argent papier en or. Si bien que l’on put faire marcher la planche à billets 24 h sur 24 h.
Quand on refera l’histoire du système dans quelques générations, ce sera probablement l’acte de trop, à ne pas faire.
La Fed a injecté depuis 2008, près de 3 500 milliards de dollars en dix ans (3 125 milliards d’euros) son bilan est passé de 900 milliards de dollars à fin août 2007 à 4 400 milliards de dollars maintenant, sur le temps que la Banque d’Angleterre injectait plus de 375 milliards de livres (425 milliards d’euros).
Ayant démarré cette politique tardivement (mars 2015) la BCE a injecté 1.700 milliards d’euros en à peine plus de deux ans. La Banque centrale du Japon n’est pas en reste, depuis 2008, 520.000 milliards de yens (4 100 milliards d’euros), on été jeté dans le circuit.
C’est du jamais vu dans l’histoire financière mondiale !
Les bilans des principales banques centrales du monde est saisissant. L’augmentation depuis 2008 se monte à quelque 16 000 milliards de dollars, soit 22% du PIB annuel mondial, notamment si l’on intègre la forte contribution de la Banque centrale de Chine.
Les actifs financiers (papiers) ont augmenté fortement… mais pas l’économie réelle !
La hausse du bilan des principales banques centrales du monde s’est élevé à +229 % en 9 ans alors que le PIB mondial n’augmentait que de +25 % sur la même période ! Même constat pour la zone euro.
Voilà où nous rejoignons Dessertine et Lenglet : les injections massives de liquidité des banques centrales ne se retrouvent pas dans le PIB, donc dans l’économie réelle. La « bulle financière » est toute dans cet écart entre le monde de la finance réel et l’autre fictif.
Le système financier actuel n’est pas viable à terme. Jusqu’à quand va-t-il tenir ?
La défense au niveau des États se révèle à la fois inutile et terriblement nocive.
On touche à la plus grande bulle de l’histoire. Les banquiers centraux, ne peuvent faire machine arrière sous peine d’une crise financière qui déclencherait la hausse des taux d’intérêt. Les États empruntent à des taux négatifs. La remontée des taux les verrait en cessation de paiement de remboursement de la dette, ce qui entraînerait une crise économique sans précédent. Tout le système financier est donc entraîné dans un engrenage fatal, qui contraint à l’assouplissement à vie, sous peine de cataclysme.
À l’heure du bilan de 2017, il n’y a plus de « marché » ! Seules les banques centrales achètent massivement. Les prix n’ont donc plus aucune signification. Quels seront les signes qui feront obligation aux responsables politiques de dire la vérité sur le bilan du libéralisme, dans sa version de l’après Bretton Wood ? Peut-être une faillite d’un gros acteur financier, une banque ou une compagnie d’assurance ?
La directive européenne du « bail-in » de décembre 2013, aurait déjà dû nous alerter. Elle permet aux banques de ponctionner sur les comptes des gros épargnants en cas de difficultés pour un établissement financier.
L’Union européenne envisage d’instaurer le principe d’un « gel préventif » des comptes bancaires, pour empêcher les retraits de particuliers en cas de paniques bancaires…. une façon d’utiliser le « bail-in » et de voler les comptes des épargnants pour renflouer les banques en difficultés, à cause de leur mauvaise gestion !
En somme, le « coup Reynders en douce » de 2009, soit disant pour éviter les pertes d’emplois dans les banques, serait remplacé par un hold-up d’État pour sauver le capitalisme !
Quand je vous disais que nos dirigeants sont des voyous, là on aurait les preuves !