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Un musée du socialisme à Mons ?

Le naufrage du parti socialiste français précéderait-il celui du parti socialiste belge ?
Quoique les données ne soient pas les mêmes et les situations bien différentes, une pareille alternative n’est possible qu’à deux conditions :
– que le PTB aux prochaines élections dépasse en % de voix le CDH et les Écolos réunis ;
– que l’électeur estime que la position du PS ne soit plus crédible dans sa nouvelle lecture de la politique depuis l’opposition qu’il conduit au fédéral et au régional.
En effet, le Congrès de Liège qui fit le recensement de la «boîte aux idées » a dégagé surtout la certitude que l’écart est immense entre les cent une propositions acceptées et la politique social-démocrate qui avait été de mise jusque là ; or, ce sont bien les mêmes qui vont les reprendre à leur compte ! C’est comme si on demandait à la reine d’Angleterre de permuter avec Chavès !
La législature qui va venir est donc essentielle pour qu’on y voie un peu plus clair afin de répondre à la question du début. Il est vraisemblable que l’année prochaine ne verra pas encore le tombeau du parti de Di Rupo, sauf si l’érosion tournait au cataclysme ! Par exemple si la direction actuelle du PS bétonnait les voies d’accès au renouvellement des leaders.
La stratégie de Di Rupo est en jeu. Le Bureau avait cru politique d’offrir à un leader d’une petite section, Mons en l’occurrence, la présidence du PS. C’était l’occasion de neutraliser les deux grandes fédérations socialistes Liège et Charleroi, les tribulations de la majorité communale à Charleroi et les rivalités dans les affaires liégeoises allaient lui donner raison.
On s’aperçoit que si cette stratégie a pu fonctionner tant que le PS était au pouvoir à peu près partout, il devenait illusoire de penser que dans l’opposition, une section comme Mons ferait le poids.
Cela a toujours été compliqué presque dans tous les partis, d’adouber un leader de consensus, c’est encore plus vrai à gauche.
En France, Delphine Batho, Luc Carvounas, Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel, ont déposé leur candidature à l'élection du nouveau premier secrétaire du Parti socialiste, le 29 mars prochain, oui, chez eux, le démiurge du parti, c’est le secrétaire.
Une remarque, à l’inverse du parti belge, ce parti n’a plus de grand leader et le combat va se dérouler entre les deuxièmes couteaux. En effet, l’élection présidentielle a liquidé les anciens ténors qui font aujourd’hui choristes à la République en Marche, à l’exception de Benoît Hamon qui veut créer son courant, François Hollande s’étant sabordé tout seul.
La compétition démarre mal, la candidate Batho, rescapée du désastre législatif, députée des Deux-Sèvres, saisit la justice, pour demander que soit mis un coup d'arrêt au coup d'État qui est en cours à Solférino : le fait d'obtenir le parrainage de 5% des membres du Conseil national – soit seize personnes – pour pouvoir être candidat, met sa candidature en suspens.
Toujours sous la coupe de l’échec historique – Benoît Hamon, éliminé avec 6,36% des suffrages exprimés – le parti ne s’en remet pas. .
L’électorat social-démocrate du PS français est entré en macronisme, et son électorat plus radical a rallié Mélenchon. Les militants ont suivi des chemins divergents, quand ils n'ont pas rejoint le mouvement fondé par Hamon ou choisi de s'égayer, orphelins, dans la nature.

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Heureusement pour Di Rupo que Charles Michel, leader du MR, n’est pas Macron ! Il n’a pas caché son jeu comme l’autre, s’affichant carrément de droite, par la nécessité de former le gouvernement dans des postures résolues, ce qui a séduit la N-VA, sans l’adhésion de laquelle, on aurait probablement dû faire de nouvelles élections.
C’est grâce à l’obligation de Michel de serrer les fesses devant Bart De Wever, que Di Rupo gardera une partie des électeurs socialistes modérés, exactement à l’image du Conseil communal montois dont il est le pilier très représentatif d’un socialisme tempéré de libéralisme et toujours aujourd’hui susceptible de se rappeler au bon souvenir de Benoît Lutgen et de faire les yeux doux au petit Chastel du MR.
Mais pour cette partie de l’opinion socialiste les cent une propositions de Liège est un os difficile à avaler, surtout si ces propositions sont suivies d’effets.
Lesquels ? Ce serait une attitude plus souple vis-à-vis du PTB et une meilleure coordination des luttes avec la FGTB.
Le comble de l’horreur pour la droite du parti !

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