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CEO jackpot day

On a de la pitié pour tous ces feuilletonistes de la saga gouvernementale qui se répandent dans les gazettes à requinquer l’image de Charles Michel, tout ça pour gagner leur vie !
Pauvre Charles Michel, obligé d’épier ceux qu’il rencontre pour mieux imiter, çà et là, une expression résolue et virile, afin d’effacer l’image de marionnette à la traîne de Bart De Wever, que vient de lui décerner, le président de la Commission des Finances de la Chambre, Eric Van Rompuy (CD&V), pourtant allié au gouvernement par son parti !
Je n’ai pas l’intention de faire de cette chronique une annexe d’un service de psychiatrie, aussi je m’en tiendrai à la personnalité « évitante » de Charles Michel, jusque dans ses poses de personnalité forte et décidée.
Évidemment, si Charles Michel veut consulter, ce sera 50 €, prix soldé démocratique (le double en temps normal). .

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Le syndicat CNE (branche « employés » de la CSC - Confédération des Syndicats Chrétiens) tire aujourd’hui l’œil des badauds, sur les administrateurs délégués des entreprises du Bel 20, c’est-à-dire la fine fleur des éleveurs du bleu-blanc belge bipède de ce fichu royaume, dont nous sommes les actifs fleurons.
Pour une fois, les boys de bureau de miss Ska font preuve d’esprit en qualifiant ce lundi 8 janvier de « CEO jackpot day ».
Figurez-vous, preuves à l’appui, ces huiles d’un grand raffinement que sont nos incomparables patrons se sont augmentées de 25,7 % l’année dernière, ce qui au dernier pointage leur fait une moyenne de 7.969,35 € par jour travaillé.
Madame Ska, dont on sent l’envie de briller dans des réunions de gauche, en conclut que puisque le salaire annuel médian des travailleurs belges en 2016 est de 44.374 euros, les CEO du Bel 20 gagnent le salaire annuel médian des travailleurs belges en 5,57 jours de travail (contre 6,79 jours en 2015)".
Une simple petite remarque, ce salaire médian pointe vers le haut grâce aux sous-fifres de nos incomparables, qui se mettent des bâfreries borsufiées jusque dans les trous de nez. Le gros de la troupe famélique serait plutôt cantonné autour des 20.000 € l’an, soit 2,35 jours de travail de nos inouïs génies de la gymnastique capitaliste.
Restons aux calculs déjà sympas de miss Ska. Le "CEO jackpot day" tombe donc cette année le 8 janvier, contre le 10 janvier l'an dernier. La CNE relève également qu'en 2016, un CEO gagnait 46 fois le salaire médian en Belgique, contre 38 fois en 2015.
D’ici à ce que le syndicat chrétien de bureau se sente frustré, on le serait comme lui. Même si Madame Ska l’est un peu moins que les guichetières accortes du Boulevard Saucy, puisque celles-ci pourraient arrêter le boulot au début mars, sans dommage pour leur niveau de vie, si elles gagnaient au service de la noble cause, ce qu’on sacrifie des cotisations syndicales pour honorer le salaire (à ce niveau cela s’appelle traitement) de la secrétaire générale de la CSC.
Mais passons… Si l’usage, et la hiérarchie séculaire des conditions de salaire et de travail bien libéralo-conservateurs n’existaient pas, autant dire que Benoît Lutgen serait devenu transsexuel depuis le tournant du siècle.
Alors, laissons à madame Ska ses petits bénéfices, elle qui ne compte pas ses heures supplémentaires pour offrir son talent à la gent travailleuse, d’autant que l’initiative provient de la CNE qui n’a pas le méchant esprit de Richard III, pour tailler des croupières à la patronne. La stratège en cheffe de la CSC n’est pas répertoriée dans le Bel-20, du moins pas encore, ça se saurait.
La CNE a d’autres raisons de la trouver mauvaise. Elle attend "une évolution à la hausse en réel des rémunérations brutes", qui permettrait d'éviter les pertes dues aux hausses de TVA, taxes et des pertes de droits de sécurité sociale." Elle risque d'attendre longtemps !
Il paraît que l’on doit ça à la taxe Shift depuis le castelet de la rue de la Loi où la marionnette Michel joue la nativité depuis le 25 décembre, avec De Wever en petit Jésus.
Est-ce qu’on pourrait seulement rappeler à la nouvelle pétroleuse de la future révolution d’Octobre, Marie-Hélène Ska, que son vicaire en indulgence s’appelle Benoît Lutgen ?

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