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Charles Michel jusqu’à la nausée.

Charles Michel, président du Conseil européen, doit en principe rendre visite au président chinois Xi Jinping. Il a besoin de ça pour marquer des points sur Ursula von der Leyen. Au hit-parade des égos, il est en retard sur l’Allemande, le clan s’inquiète. Papa Louis n’en dort plus.
Xi Jinping a bien d’autres choses à faire que serrer la main d’un notable européen dont il sait le pouvoir dérisoire. Pour renforcer les liens entre la Chine et l’UE, la présidente de la Commission est plus utile.
A Pékin, la politique du confinement de masse contre la recrudescence du Covid-19, engendre des mécontentements profonds, le Chinois a la tête ailleurs que discuter de la pluie et du beau temps avec un émissaire européen, sans réel poids à l’Europe.
C’est ce peu de consistance d’une mission floue de l’UE qui agace Charles Michel, carriériste tous azimuts, en chasse perpétuelle d’honneur et d’argent.
Déjà trop souvent dans sa carrière, Charles Michel a été exposé au ridicule d’un président chargé d’inaugurer les chrysanthèmes. Non pas que cette sinécure soit détestable, puisqu’elle s’accompagne d’un salaire énorme, mais que cela se sache et se commente en public, le mortifie.
Son idée d’unir par son entremise deux ennemis que tout oppose : les États-Unis et la Chine, a pris l’eau. Ce n’est pas demain qu’on le verra joindre les mains de Xi Jinping et de Joe Biden devant les caméras du monde entier pour une réconciliation mémorable, à l’imitation de Bill Clinton joignant celles de Rabin et d’Arafat.

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Pour ce rêve hélas d’une apothéose qui ne viendra pas, il aurait mis une sourdine à la traditionnelle question des droits de l’homme, qui ne sert qu’à publier dans les gazettes occidentales que nous sommes vertueux et que les autres sont des voyous.
Reinhard Bütikofer, président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Chine, est un astucieux. Il pousse Michel dans le dos en rajoutant du piment à la sauce « Il devrait profiter de l’occasion pour faire part de nos préoccupations concernant plusieurs questions. S’il y a une répression du récent mouvement de protestation, l’UE est prête à soulever cette question dans les institutions internationales et à envisager de nouvelles sanctions. »
Charles Michel est pris de court. Il devrait forcément dire quelque chose. Lui, l’expert en salamalecs et accolades, obligé de froncer les sourcils et d’apparaître comme le père fouettard d’une Europe dont la Chine se fout, Ursula von der Leyen doit bien rire !
Les 27 marchent sur des œufs vis-à-vis de la Chine. Entre ceux qui aimeraient qu’on diminue notre dépendance à son égard, pour ne pas tomber dans le même piège que le piège russe, et ceux, comme l’Allemagne, pour qui la Chine est d’une importance vitale, Charles Michel est comme un pou coincé entre le pouce et l’index d’un singe habile.
Se hisser de son couillard de bureau pour aller prendre Xi Jinping au collet, n’est pas le style maison. On se rappelle par quels virages souples, bruits et chuchotement de coulisses, Louis et Charles Michel s’étaient défaits du pot de colle Didier Reynders, alors président du MR, pour y placer le fiston. Cette politique feutrée, si elle fonctionne sur les épais tapis des directions politiques en Belgique, ne fonctionne pas sur le parquet du clan allemand d’Ursula.
L’envergure des personnages qui ont en main nos destinées se voit dans l’ascendant qu’ils exercent sur leur Administration et les partis, en même temps qu’ils imposent le respect en politique internationale parmi leurs interlocuteurs étrangers pas toujours bienveillants.
Pas une figure de la politique belge ne figure au palmarès, tous des minables.
Et pourtant, quand Charles descendra de son piédestal européen, il réintégrera la politique belge sous les applaudissements de ses pairs et bénéficiera d’une confiance renouvelée. Il n’aura rien construit à l’Europe et ne se sera illustré, pour l’histoire, que le fait de s’asseoir sur le fauteuil glissé sous ses fesses malicieusement par Erdogan, alors que la présidente de la Commission dix fois plus importante que lui, restait debout avant de disparaître sur les coussins d’un vaste divan, loin des deux vedettes phares.
Mine de rien, on a vu là ce dont un homme, sans véritable caractère en-dehors de la défense de sa carrière, est capable.
Nul doute, nous hériterons de cette lavette quand le moment sera venu pour lui de quitter l’Europe. Nous l’accueillerons sans doute comme le héros d’une prodigieuse carrière et peut être que Georges-Louis Bouchez, se confondant en excuses d’être toujours là, rendra la présidence du MR à son propriétaire, tandis qu’il soumettra son plan de carrière au Vieux (Louis Michel) qui donnera son aval pour une fin heureuse à l’Europe en compagnie de Chastel, son prédécesseur à l’intérim.
Tout cela est l’indigence crasse d’une politique dont beaucoup de gens ont plus qu’assez. Cela dépeint le caractère insupportable, la vanité sans borne des têtes de gondole, dans le marché politique du fric, de la frime et du bagout.
C’est comme l’arrière-cour d’une démocratie sur le mur du fond duquel tout le monde va pisser, sans vergogne et sans état d’âme.

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