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31 juillet 2020

Le temps des conneries ?

Ainsi donc, le « mettra-mettra pas » est le dernier must où aboutissent tous les désirs de savoir ce qui se passe dans le monde ! Le couple nouveau Magnette De Wever, du coup, devient presque invisible. Que deviennent-ils, ces deux là ? On s’en fout ! Alors quoi, le gouvernement ? On a Sophie Wilmès, elle a notre sympathique pour pas un rond.
Les puissants de l’Europe se marrent, plus besoin d’enfumage, les foules s’enfument elles-mêmes, plutôt s’enflamment pour le port et déport, là est l’essentiel ! Enfin libérés des intentions critiques d’un peuple désormais voué à l’essayage du FFP2, les astucieux de l’UE, pas fiers du dernier accord du siècle, n’en reviennent pas comme le peuple est con. S’ils avaient su avant les accords, ils auraient trouvé pire, de quoi nous mettre sur le dos l’une ou l’autre garantie que jamais l’Europe n’abandonnera le libéralisme mondialisé avec la légendaire formule de la croissance continue. L’Europe se veut la petite Amérique et n’y réussit pas trop mal.
Elle pourrait mettre tous les accords dans lesquels nous nous sommes faits baisés sur les gazettes, faire revenir Deborsu de vacances pour un spécial « Dimanche » sur nos records en connerie politique, rien n’y ferait. Il serait obligé de parler des masques sous peine de voir l’audience chuter près du zéro.
Loin d’être tombé dans la stupidité masquée générale, le monde continue sa dégringolade économique. Le pire dans le genre, c’est le Liban, pays pourtant le plus européen du Moyen-Orient, au bord de l’émeute de la faim, au carrefour de notre civilisation avec le monde arabe, parlant français au trois-quarts et où la France est en train d’abandonner des intérêts stratégiques par manque de moyens. En Syrie, ce n’est pas triste non plus. Erdogan s’est arrangé avec Poutine. Poutine lui laisse les Kurdes frontaliers à décimer. L’Europe regarde ailleurs. Les Russes y installent des bases maritimes et tiennent Bachar par le kiki. La Libye à côté est coupée en deux par des factieux et des gouvernementaux, on ne sait pas si c’est Tripoli qui va gagner ou le général félon. Comme on est en pleine périodes des masques, on n’a pas le temps pour une option. L’Algérie du « dégage » a disparu. La dictature revient, masque oblige.

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Erdogan fait ce qu’il veut en Méditerranée. Il prospecte le fond des eaux territoriales grecques en se moquant de la marine française. Les Grecques s’attendent à tout, l’Europe à rien.
Il ne reste plus que quatre mois pour faire un accord avec Boris Johnson et tirer un trait sur l’Angleterre. Même Barnier, qu’on n’entend plus nulle part, a l’air de traiter tout par dessus la jambe. L’Europe du fric ne s’est jamais si bien portée grâce à Covid-19. Les fonctionnaires s’engraissent. Reynders est aux anges. Il est le chef de tout un étage à la Commission. Pour faire quoi, mais rien, l’esprit est ailleurs ! Charles Michel nommé par Jupiter se prend pour lui. Par contre, le petit commerce qui se croyait « classe moyenne », va finir en loques.
Nos milliards jetés chez Lockheed pour des avions de chasse sont entre de bonnes mains. On n’est pas près d’en revoir la couleur, les avions non plus. Notre version n’est pas prête. Des essais se sont révélés désastreux, pendant ce temps on va fermer la moitié des usines d’Airbus et mettre des ouvriers en chômage.
Mais le meilleur reste encore ce qui se passerait si Israël venait à annexer les territoires occupés. Avec l’affaire des masques, tout passe en stoemeling. Le génocide turc en Arménie, ne serait rien à côté de ce que nos alliés préférés feraient en cas d’annexion, par exemple déporter à Gaza quelques millions de gêneurs palestiniens, l’Europe étant d’accord sur tout ce que peut entreprendre Netannyahou.
Je suis profondément dégoûté de l’attitude de l’Europe, tant du point de vue social, que dans sa politique extérieure, comme je le suis de la frivolité du citoyen belge qui essaie ses masques et discute ferme sur l’obligation de les porter ou pas au centre ville.
On n’est pas sérieux et nous le payerons cher, un peu comme un quart de la ville de Naples qui vit sur la caldera des champs Phlégréens de Pouzzole, 350.000 habitants qui d’un coup pourraient faire Pompéi II, alors que le Vésuve de l’autre côté, très actifs ces temps-ci est à 14 km d’un centre ville. Naples compte 3 millions d’habitants.
On est comme ça en Belgique, notre volcan sous le cul s’appelle l’État, les flamingants et la bourgeoisie dansent et chantent à Anvers, en attendant le masque idéal made in China qui fait en même temps massage facial, en six coloris et dix-sept fragrances.
Si Coluche revenait, il verrait les cons se bousculer au portillon de la connerie pour arriver premier ! Ils sont devenus tellement nombreux, qu’on ne distingue plus, les pas cons des cons ! Le quarteron de demi-cons restant se fait tout petit. C’est vorace un con, ça bouffe tout. La preuve, un Georges-Louis qui s’est tapé Miss Hainaut dans le passé, pourrait se taper toutes les mémères de son circuit, rien qu’en parlant des masques…
Attends, c’est l’élastique qui te passe derrière l’oreille qui te gêne pour la turlute…
Merde ! On va faire encore longtemps les cons ?

30 juillet 2020

Port ou pas du masque ?

Le débat sur le port du masque s’éternise, partageant l’opinion en deux camps. Il prend une ampleur alimentée par la détermination des antagonistes. Ils vont finir par en venir aux mains.
Les disputes qui s’enveniment comportent presque toujours une part de ridicule.
Les uns agitent des sentiments altruistes, il faut se protéger par respect des autres, la partie adverse réclame le droit du libre choix et parle d’atteinte à la liberté.
Du point de vue du philosophe, les deux ont à la fois tort et raison.
L’altruisme ici est un effet de calcul personnel. Je survis en aidant l’autre à survivre. Ce n’est pas de l’altruisme, c’est une forme d’égoïsme qui s’appelle l’instinct de survie. Il y a aussi un effet de réciprocité d’égalité dans une contrainte « Je porte un masque, je ne vois pas pourquoi mon voisin n’en porterait pas un aussi ».
Le libre choix est une vue de l’esprit, dans un système qui n’en permet aucune touchant à l’économie, agent modérateur des revendications sociales. On joue avec les mots, on sait bien pour les choses essentielles que le libre choix n’existe pas, alors on se rabat sur des libres choix de seconde zone qui satisferont les esprits qui se pensent libres plutôt. On les somme de porter un masque, ils le feront si on les y contraint, mais ils n’en pensent pas moins. Il ne leur viendrait pas à l’esprit que la perte de leur indépendance est antérieure au port du masque. Le libéralisme les a asservis depuis trop longtemps pour qu’ils s’en inquiètent.
Toutes ces discussions sont stériles, elles n’indiquent qu’une chose : un traumatisme collectif dû à un événement extraordinaire auquel cette société de consommation ne prédisposait pas.
Isolement et protection sont incompatibles en psychologie. Les partisans et les adversaires du masque sont confrontés à un trauma auquel ils réagissent différemment. Ce qui devait les unir dans la même situation, les divise. Ils ont deux réactions différentes.
Ces deux termes « isolement et protection » sont contradictoires. « Être à l’isolement » est une expression désignant une mesure disciplinaire propre à l’incarcération. Elle est synonyme de mise en quarantaine, de séquestration et fait référence, par association, à l’abandon et au délaissement. Le terme de « protecteur », lui, renvoie à une dimension de sauvegarde, de contenance et de bienveillance référant aux figures tutélaires et parentales.

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L’isolement engendre des phénomènes de décompensation psychique plus ou moins sévères. Une réaction, quand on sort de chez soi et à l’air libre, c’est de se dégager du traumatisme de l’isolement en se débarrassant de l’objet qui le rappelle : le masque. Conserver cet isolement à l’extérieur nécessite une force réflexive qui admet que la sortie est un sursis, un demi-isolement, et qu’il faudra bien se résigner revenant à la maison, « à entrer » complètement dans l’isolement, en enlevant le masque puisque la maison s’y substitue.
Le facteur dérangeant est extérieur, puisque l’isolement grâce aux techniques, permet des contacts par l’image et le son, donc permet à domicile de s’informer de l’évolution de la pandémie. Cette information est mal faite, sur des schémas d’audience et de sensationnel. Le monde libéral s’expose plus qu’il n’expose. La réalité est insaisissable. Depuis le début de la pandémie, les nouvelles sont contradictoires, sans ou avec excès de références sérieuses. Elles amplifient les dégâts de l’isolement.
On observe deux effets contradictoires de la perception du rôle de la médecine dans nos sociétés. D’une part, le dévouement absolu allant jusqu’au sacrifice de leur propre vie, de l’infirmière et de l’urgentiste, aux auxiliaires de surface chargées à leurs risques et périls d’effacer toute trace du Covid-19, et, d’autre part, le sentiment d’une grande confusion, voire d’une ignorance des comportements viraux de l’épidémie, des plus grandes sommités médicales, qu’on révérait jusque là. L’affaire Raoult a montré les chicanes et les hypocrisies dont les Académies de médecine sont capables.
Les autorités publiques ont mal géré cette crise sanitaire pour deux raisons, la première étant l’incompétence dans un commandement de synthèse, la seconde étant l’handicap d’un système économique qui ne va pas au plus humain, mais au plus offrant, montrant une fois de plus que le système libéral n’est pas fait pour améliorer la société et aider le plus grand nombre, mais créer un parasitisme des détenteurs des capitaux.
De cela découle un pouvoir exorbitant de cloîtrer ou de décloîtrer l’individu.
Alors, port ou pas port du masque ? À vous le choix, dans la cette situation particulière de la contrainte pour tous, inégalement partagée, par une société de classes.

29 juillet 2020

Sauver ce qui peut l’être.

La déperdition de l’étalon-or de l’entre-deux guerres dura une cinquantaine d’années. En 1971, Richard Nixon met fin au système monétaire international définitivement, dont le dernier accord avait été signé à Bretton Woods en 1944. Ce système était basé sur la convertibilité en or de la monnaie centrale, le dollar, sur la fixité des taux de change et sur la solidarité entre les signataires. Mais, le déclin de la convertibilité démarre à la crise de 29, pour s’étaler tout au long de la décennie suivante.
Les marionnettes 2020 du système, réfugiées au PS et au MR, ne sont pas directement responsables de la situation actuelle, ils sont les arrières-petits benêts de ceux qui en 29 n’ont pas vu que le capitalisme pour survivre entrait dans la fiction de la croissance continue, rendue possible par la fin de l’étalon-or.
Ces clowns qui nous font tant de tort sont seulement coupables de bêtises et d’obstination. Qu’on ne se méprenne pas sur le caractère douteux du sauvetage du capitalisme libéral dans le cadre de l’Europe. Nous arrivons à la fin de l’utopie. Cela ne veut pas dire que nos cadors ne sont plus capables de mordre. Ils peuvent encore faire du mal aux pauvres gens. La bête n’est pas morte, elle est seulement blessée et elle peut encore tailler dans nos chairs le plus clair de ses revenus.
Celui qui dans le public est persuadé de ce qui précède, ne peut plus avoir aucun respect pour ces notables peu courageux et pas du tout enthousiastes pour au moins sauver la démocratie en abandonnant le principe de croissance. C’est mon cas. Je me retrouve étranger à mon propre pays ! Mais que puis-je y faire ? Je ne peux tout de même pas entrer dans un jeu social où ces complices des milliardaires veulent ma peau !
La collaboration entre le pouvoir politique et l’économie libérale est liée aux traités qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale. Par le désarmement unilatéral de l’Allemagne et de ses satellites, ils prévenaient toute reconstruction du système de l'équilibre des puissances, ouvraient le marché au BENELUX, à la SECA et finalement à l’Union Européenne, sorte de brain-trust où il n’a jamais été question de social, mais uniquement de business.
Les années 1920 qui apparaissaient comme une ère révolutionnaire, furent précisément le contraire, par la force d’une bourgeoisie d’alors, identique à celle d’aujourd’hui qui, avait tous les leviers en main, sauf politique. Son coup de génie fut de s’adjoindre les services bien rémunérés, en partie par la bourgeoisie mais surtout par les contribuables, les élus, nos délégués par notre système électoral. Ils réduiront à néant les espoirs des peuples. Cette décennie fut profondément conservatrice.
Dans le monde occidental, la conséquence de la crise de 29 fut la destruction totale des institutions nationales de la société du 19e siècle. Vous me direz, on ne regrettera pas grand-chose, si ce n’est que les rapports de force étaient bien établis. La Commune de 1871 avait disséminé partout en Europe des penseurs et des philosophes qui avaient permis la naissance d’une conscience nouvelle, la crise de 29 en permit l’abandon progressif et vit naître un remodelage qui transforma la société. On la crut meilleure avec la semaine de quarante heures et les congés pays, mais en réalité, elle sortait méconnaissable et entrait dans la fiction pure.

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Les origines du cataclysme qui nous tombe dessus, résident bien dans l'entreprise utopique du libéralisme économique qui a voulu créer un système de marché autorégulateur.
L’écroulement actuel, bien visible par n’importe qui, a été déclenché par l’échec de l’économie mondiale. Ses origines sont centenaires et ne sont pas dues à la pandémie qui n’en ajoute qu’un petit plus. L’idée d’un marché autorégulateur, s’est bien achevée au cours de la première moitié du 20me siècle, ce siècle-ci n’étant que l’accélérateur de l’utopie libérale. Ainsi se clôt une phase de l’histoire de la civilisation industrielle.
S’ouvre au 21me siècle, le dernier épisode d’une civilisation, un dernier affrontement d’une lutte des classes : un monde de dingues à cause du divorce fatal de la population avec un système économique soutenu par ceux qui trahirent le contrat qu’ils avaient avec le peuple.
Il nous reste à sauver ce qui peut l’être, c’est-à-dire nous rassembler à gauche et balayer cette pourriture.

28 juillet 2020

La fin d’une utopie.

Longtemps les tenants du système économique se sont moqués des gens de gauche qui n’avaient de cesse de promouvoir un monde nouveau, généreux et plus justes ! Une utopie disaient ensemble Reynders et Marghem à une radio, fin de l’année dernière, chuintant de plaisir en dépréciant les gauches idéalistes se « fracassant » sur la réalité libérale du marché. Au micro, un studieux commis, ce devait être sur RTL, passait les plats à leurs gracieusetés.
L’utopie n’a pas changé de camp à la lumière des événements, répondent les économistes, c’était bien avant cela. Dès le départ, l’économie de marché fut une utopie. Elle mit presque deux siècles à nous révéler ses parties intimes. Elle portait en elle une sale maladie.
C’est tout l’aveuglement de la bourgeoisie libérale entraînant dans son sillage des partis politiques dont le PS et le MR, rafistolant au fur et à mesure une démocratie patraque de leurs insanités économiques. Ils n’ont pas vu vers quel trou noir ils allaient, et puis, le sachant, ne pouvant faire autrement, d’y entraîner tout le monde, dans l’espoir qu’en dernière minute se verrait une solution, ce qui apparemment n’est pas le cas.
Le système économico-politique (puisque les deux se sont acoquinés au fil du temps) est coincé. Certains politiciens le savent, d’autres suivent la bourgeoisie, en collabos résignés. Ceux qui y croient encore du fond d’eux-mêmes, par exemple madame Wilmès, sont des fanatiques dont il faut craindre le pire.
GLB l’est moins par exemple, c’est une girouette qu’on verrait très bien agiter le petit livre roue de Mao quitte à vouloir l’assassiner dès qu’il perdrait le pouvoir.
La logique du commerce voudrait que tout soit considéré comme une marchandise, l’homme, l’animal domestique, la forêt, jusqu’à l’air qu’on respire et qu’enfin, aussi bien le plombier polonais que l’abricot du Guatemala se retrouvent en concurrence sur le marché mondial.
Tout cela mélangé, amalgamé, uniformisé, en ordre de marche pour une croissance forte et continue, les crises financières éliminant les faibles, pour repartir de plus belle.
Le Covid-19 vient de rappeler d’un souffle pandémique ce que la vraie gauche clame depuis toujours, cette vision conduit à l’apocalypse, elle n’est pas RÉALISTE ! Les utopistes sont dans leur camp !
Le blog Richard3.com a consacré quelques chroniques à cette méprise des pouvoirs politiques solidaires de l’économie bourgeoise, en démontant la machine à broyer qu’est devenu le système capitaliste qui, si il n’y est pas mis fin, va entraîner à la ruine complète ce qu’il reste de démocratie.
L’art de vivre au quotidien au 19e siècle se fondait sur quatre institutions.
1. L’équilibre des puissances – 2. L’étalon-or international – 3. Le marché autorégulateur – 4. L’État. Ces quatre piliers supportèrent longtemps un édifice, certes très inégalitaire et imparfait, mais qui dès 1848 donna un espoir de progrès.
Lorsqu’il fut mis fin à la convertibilité en or du dollar en 1971 et les taux fixes de change des monnaies à partir de 1973, l’étalon-or avait vécu. Sa disparition fut la cause immédiate de la catastrophe et est à la base de la dérive fatale d’aujourd’hui, selon l’économiste Polanyi. Opinion que partagent aujourd’hui tous les économistes indépendants. C’est le marché autorégulateur qui était la source et la matrice du système.

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C’est amusant de constater que la bourgeoisie libérale ralliée derrière Georges-Louis Bouchez n’y entendant que dalle dans l’économie, persiste à penser qu’un marché s’ajustant de lui-même était seul réaliste, alors que c’est une pure folie d’imaginer qu’un aventurier qui tente un coup qui réussit, puisse s’arrêter les poches pleines. On pourrait méditer sur un de ses plus beaux fiascos étant l’affaire des masques et des vêtements de protection.
Ces gamines et gamins du MR ne voient pas qu’une telle institution ne peut exister de façon continue « sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert » (Polanyi, Penser l’institution et le marché).
Quelques gens de pouvoir tentèrent bien de prendre des mesures pour protéger la démocratie, mais toutes ces mesures compromirent l’autorégulation du marché, désorganisant ainsi la vie industrielle, et exposèrent la société à d’autres dangers. Ce fut ce dilemme qui força le système de marché à emprunter dans son développement un sillon déterminé qui a fini par briser l’organisation sociale qui se fondait sur lui.
L’autodestruction de cette civilisation d’un marché libéral sans frontière est inéluctable. Nous sommes au premier stade de cet effondrement, celle d’une crise économique dont on n’a pas bien saisi l’ampleur et qui va monter en puissance dans les prochains mois, dévastant tout sur son passage.

27 juillet 2020

Accords et désaccords.

La grande presse, appelée ainsi pour sa diffusion, mais petite pour son contenu en faveur du pouvoir, vient de montrer sa nuisance dans les informations qu’elle a données du dernier accord des Vingt-Sept, qualifié de « grandiose », de ce mardi 21 juillet !
Très critiqué par l’opposition et notamment par la France Insoumise, qu’en penser ?
Il y a intérêt pour le public qui se veut informer de confronter le grand orchestre du rassemblement des bienheureux européistes, aux orphéons populaires qui font entendre une autre musique.
« Les chefs d’Etat et de gouvernement ont réussi à franchir une étape essentielle vers une Europe plus fédérale, davantage intégrée » beugle l’éditorialiste du monde qui ne signe pas l’article, mais qu’on jurerait être de la main branleuse de Madame Françoise Fressoz, aficionados de la première heure de Macron.
Bruno Jeudy, de Paris-Match, en frétille de bonheur, Christophe Barbier, enrubanné de son écharper rouge, fait sous lui de contentement, Soazig Quéméner de Marianne, sans doute la moins faraude, ne pense pas moins comme eux, bref, en donnant le feu vert à un gigantesque plan de relance indispensable pour réparer les dégâts provoqués par la pandémie de Covid-19, les gazettes bourgeoises s’enthousiasment.
Comment pour le lecteur y voir clair, ébloui par les feux d’artifice tirés en l’honneur de l’événement « historique » ? Les dirigeants européens réagissent-ils dans le bon rythme, ni trop peu ni trop tard, en complément des actions d’urgence mises en œuvre par la Banque centrale européenne ? Est-ce un nouveau château de cartes que des bourgeois érigeraient plutôt en barrage au social ?
On est tout heureux de sortir de ce monde d’illusions, symbole d’un système économique qui s’effondre, pour écouter des économistes et des politiques qui ne font pas commerce de leur point de vue.
Pour eux, c’est un très mauvais accord pour tout le monde. Les pays ‘frugaux’, dont notre voisin la Hollande appelée par la gauche un pays voyou (1), vont moins cotiser au budget de l’Europe et ce sont les autres qui vont payer à leur place, dont la Belgique.
Charles Michel a claironné partout que l’Europe était dorénavant solidaire entre les États. La gauche défend la thèse contraire. D’après elle, on n’a rien mutualisé du tout.
« Nous nous sommes fait plumer, nous sommes les dindons de la farce, Emmanuel Macron n’a rien obtenu, les Français se sont fait rouler dans la farine », dit Mélenchon et quelques autres, tandis que, de l’autre côté de l’échiquier politique, Marine Le Pen critique également le « pire accord » signé par la France.

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Et d’énumérer ce qui ne va pas, tout cela confirmé par la suite par des économistes sérieux.
« La politique agricole commune baisse, la politique de santé est éliminée, la politique sur l’agriculture bio est liquidée et la politique sur la recherche et l’investissement est diminuée ». La mutualisation des dettes serait un mensonge. Chaque pays quand il empruntera devra rembourser ses dettes et ce n’est que s’il vient à ne pas payer, que les autres devront payer à sa place.
Dans sa revue de la dernière semaine (2), Jean-Luc Mélenchon revient en détail avec forces renseignements sur le soi-disant triomphe de l’UE. De l’aveu même de l’intéressé, la complexité de ces accords est telle, les processus incompréhensibles tellement en adéquation avec l’usine à gaz que l’Europe s’ingénie à construire, que personne n’y comprend plus rien ! Et justement, devenu une affaire de spécialistes, les gazettes se sont bien gardées de confronter les divergences profondes sur l’appréciation de ce traité entre les tenants gouvernementaux pros européens et les autres.
La réalité, celle que tout le monde peu percevoir et sans besoin de spécialistes, est dans la vie de tous les jours que partagent les citoyens, des plus humbles surtout, dont on sait que ce sont eux qui ont sorti les pays des mauvais débuts de la lutte contre la pandémie, et eux seuls !
Et que nous dit-elle ? Que l’Europe s’éloigne des citoyens, que ces accords entre les 27 touchent surtout les banques et les assurances de comptabilité, qu’il n’y a rien de prévu dans l’aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Enfin, Macron a-t-il fait une bonne affaire en poussant Charles Michel à la présidence de l’UE ? Certes, le Belge est servile à souhait, mais il l’est avec tout le monde et ça, ce n’était pas prévu.
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1. Nos voisins hollandais « fraudent » chaque année 10 milliards d’euros en accueillant dans leur paradis fiscal des grandes entreprises de l’UE.
2. La dernière de la saison.

26 juillet 2020

On sait tout de vous…

Les libéraux du mouvement réformateur ne réforment pas leurs vieux chevaux de trait. Certains font une dernière carrière à l’Europe, avant de se retirer, dans les douceurs d’une retraite du genre « plus mon petit Liré que le mont Palatin » (Regrets 1558).
GLB fait plutôt dans la prétérition à propos de l’Amérique, il semble ignorer que le pays des « belle combinazioni” d’Al Capone, nous entraîne à l’abîme.
L’amour de l’amerloque mal caché est indécent. On devrait informer GLB : la vieille garde qui connut Louis et Didier deuxièmes couteaux chez Jean Gol, en a appris de belles sur les USA, de la Silicon Valley au "Trump National Golf Club" West Palm Beach, Floride.
La CIA connaît jusqu’à la couleur du caleçon de Georges-Louis et la date des dernières migraines de Sophie Wilmès.
En 2018, Mme Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et fille de son fondateur, a été inculpée à Vancouver (Canada) de violation des sanctions américaines à l’encontre de l’Iran et d’autres pays. Washington réclame son extradition. Quinze mois plus tard, elle est toujours retenue au Canada. Mais c’est surtout que la CIA soupçonne la Chinoise d’être la cheffe d’un réseau concurrent plus performant et qui serait capable de multiplier les renseignements les plus intimes des sept milliards d’habitants de la planète.
Au cours de l’année 2019, de hauts responsables américains ont fait pression sur des dizaines d’États étrangers afin de les dissuader d’acheter les matériels de Huawei pour équiper leurs systèmes de télécommunication. Vous connaissez la combine devant laquelle tout le monde se couche, vous avez fait des affaires en Dollars, vous tombez sous les lois américaines à vie !
Ayant abandonné leur leadership en matière de technologies réseaux, les États-Unis ont perdu l’accès à ces systèmes. Les américanolâtres ne le savent pas encore, mais l’idole américaine de la bourgeoisie belge laisse à Huawei, peu à peu, la surveillance des selles du matin de Ducarme, jusqu’au dernier dépôt dans la banque la plus proche, de Di Rupo, tout cela parfaitement su des intéressés, sans qu’aucun ne moufte !
Évidemment, la CIA n’expliquera pas en quoi le groupe Huawei constitue une menace pour la sécurité des réseaux de télécommunication mondiaux. Et pour cause, s’ils entraient un tant soit peu dans les détails, ils risqueraient de montrer des trucs et des machins de leurs propres espions. Ils préfèrent rester dans des généralités : la Chine cherche à pénétrer « nos » systèmes de télécommunication, avec des intentions malveillantes, un point c’est tout !

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Les États-Unis ont abandonné leur leadership dans la mise en place des technologies réseaux de nouvelle génération, depuis que le système chinois s’est avéré meilleur. Monsieur Xi est en train de baiser tout le monde.
Du temps de Bush junior, les bourgeois du MR étaient au plus fort de leur dévotion du dollars. L’Amérique surveillait les États, les entreprises et les personnes de toute la planète, sans concurrent. Par eux, les bourgeois belges connaissaient les « fortes têtes » de la gauche et de l’extrême droite. Ils apprenaient, avant les intéressés, les revendications et les plans d’action de l’opposition. C’est sans doute pourquoi les militaires belges ne pouvaient acheter leurs joujoux ailleurs qu’en Amérique, chez Lockheed. Encore aujourd’hui toutes les preuves de cette vassalité existent. Les gens qui ont faussé les rapports et ceux qui les ont commandé occupent des postes importants…Si ça se trouve, certains donnent des conseils sur les masques, attendant le vaccin « américain » et pas un autre, comme les avions.
Avec Tonton américain l’activité d’espionnage s’effectuait via les grandes compagnies téléphoniques nationales, toutes plus ou moins dédommagées en dollars. Dès 1970, la CIA avait la maîtrise du service de renseignement allemand, le Bundesnachrichtendienst (BND), du cryptage truqué, à la vue plongeante jusqu’aux WC, l’Europe était comme un poisson rouge dans un bocal sur le bureau du président US. A l’époque, Motorella était la première succursale de la CIA, avec Siemens et un industriel suisse Crypto AG.
Plus de cent pays ont installé ce matériel, croyant se protéger contre les intrus. Or c’était le contraire ! La Central Intelligence Agency (CIA) et la National Security Agency (NSA) ont poursuivi l’analyse des eaux de bidet de l’Europe jusqu’en 2018.
Puis, l’espionnage a changé de forme avec Internet et les nouvelles techniques de cryptage. Il implique en 2020 les compagnies du marché mondial des appareils, services et applications numériques, ainsi que les fournisseurs de réseaux, qui gèrent les câbles sous-marins.
Que les pleureuses du MR sortent leur mouchoir, la croissance de l’économie chinoise a été si fulgurante que les géants numériques Alibaba, Tencent, Huawei réalisent l’essentiel de leurs ventes sur le marché mondial et américain, au grand dépit de la CIA. Dorénavant, c’est l’oncle Xi qui vide les tinettes des cinq à sept de toute la planète.

25 juillet 2020

Ferme-la !

Voici quelques jours, une polémique amicale, comme devrait le rester les interventions entre « amis », s’engageait à propos d’un usager dont le site raciste était fermé par Facebook. Faisait-il l’objet d’une plainte ? A-t-il été fermé d’autorité ? On ne sait pas. C’est un autre débat.
Les intervenants étaient pour le blocage d’un mur raciste.
Ma position n’a pas changé depuis toujours. Je suis contre toutes les censures, même celles qui rassemblent l’opinion générale contre le censuré. En l’occurrence un internaute qui usait de termes orduriers et qui à défaut d’en raisonner les éléments, montrait un racisme crapuleusement bête tant sur le fond, que sur la forme. Je limite la liberté d’expression aux menaces de morts et aux appels au meurtre qui mettraient en danger la vie d’autrui, évidemment. Toute suppression, hormis celles-ci, porte atteinte à la liberté de s’exprimer sans laquelle une démocratie ne peut exister.
Tous les intervenants me donnèrent tort. Et on en resta là.
Mon raisonnement est simple. Comment répliquer à des racistes, des antisociaux, des intégristes ou des nationalistes, si pour des raisons de convenances ont leur interdit l’accès aux moyens de communication ?
Et je citai « Mein Kampft » le livre prémonitoire d’Adolphe Hitler, tout un temps interdit de vente dans les librairies, alors qu’il était commenté par des professeurs d’école et que les étudiants devaient en débattre !
La discussion reste ouverte. Elle n’est pas près d’être close. Tout débat doit être alimenté au moins à deux sources. Si l’on ostracise la contradiction, le débat est faussé et les constats qui en découlent perdent leur légitimité.

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On voit bien d’où la censure provient. Elle est le fruit d’une puissance officielle qui a le pouvoir de faire taire la contradiction. Elle s’exerce de manière plus subtile, sur le choix du système économique libéral, qui est celui de toute la société bourgeoise, propriétaire de facto de la pensée officielle, véhiculée par les médias, journaux etc. aux mains des propriétaires des capitaux et donc farouchement capitalistes. C’est dans ce cas, une censure par filtrage et initiative induite par la place qu’on occupe dans la société. La contradiction n’y est pas officiellement interdite, mais il va de soi que les journalistes ne se font pas faute de citer pour critiquer la contradiction socialiste, les plus maladroits contradicteurs.
On voit bien, à partir du moment où par naïveté on met un doigt dans l’engrenage, jusqu’où la nuisance peut aller : aux idées même que l’on défend !
Ce qui est interdit, ne meurt pas pour autant. L’esprit de résistance permet d’exister souterrainement et plus dangereusement qu’avant, puisque les auteurs entrent dans la clandestinité.
Le demeuré qui aboyait ses conneries sur Facebook et qui disparaît officiellement, ne l’est pas de facto et s’il publie encore, ce sera par d’autres moyens, pouvant toucher d’autres consciences plus fragiles ou confortées dans leur bêtise par des groupes secrets.
Une des conséquences de ces mises à l’écart pour « salubrité publique » est dans un tweet publié le 22 juillet, par Marion Maréchal, ex-députée Front national du Vaucluse et nièce de Marine Le Pen, dans lequel elle fait la promotion d’une application venue des États-Unis : Parler.com.
Voici la chose : “Pour contourner la censure de Twitter, beaucoup d’utilisateurs s’inscrivent sur le réseau social Parler”, écrit la directrice de l’Issep. Elle demande à ses followers de la rejoindre sur cette plateforme fondée en août 2018 par l’homme d’affaires libertarien John Matze.
Marion Maréchal n’est pas la seule personnalité publique française à avoir sauté le pas, écrit le Huffington Post.
Parler est devenu depuis quelques mois le repaire d’internautes pro-Trump où s’accumulent les messages racistes et antisémites, comme l’a mis en évidence il y a quelques semaines le site Numerama. Ils ne font rien d’autre qu’anticiper une censure complète de Twitter !
L’émulation provoquée par cette application va de paire avec les nombreuses suspensions de comptes décidées par Twitter, dans le cadre de sa croisade contre la haine en ligne.
Est-ce cela que veulent ceux qui applaudissent à la censure ?

24 juillet 2020

Relisez Rousseau !

Qu’un cadre d’un parti vivant sur la poche du citoyen ait des doutes sur le bien fondé de l’économie capitaliste et prenne la décision de produire son autocritique, il est fichu ! Sa démarche le conduirait à une mort politique certaine chez ses confrères. L’opinion publique ne lui pardonnerait pas sa volte-face.
L’obstination des partis à poursuivre une construction sociale fondée sur l’économie de marché est suicidaire. Il y a dans cette fuite en avant la difficulté de remettre en question tous les préjugés de classe. Avouer que l’on s’est trompé de A à Z sur les questions touchant à la survie des Hommes, équivaut à une démission.
Bref, comme disent les enfants « la purée aux carottes sent le caca » !
Voilà bien la tragédie actuelle.
Nous sommes dirigés par des gens qui ne peuvent faire machine arrière et qui sont obligés d’endormir l’opinion publique sur la question de l’écologie, alors qu’ils savent très bien qu’une économie fondée sur la croissance ne sera jamais compatible avec la décroissance, pour l’équilibre nécessaire à notre survie.
Comme de ce qui précède il n’y a seulement qu’une partie de l’opinion qui en soit consciente, l‘avenir nous prédit, avant une catastrophe majeure, les plus grandes difficultés des partis libéraux de poursuivre une domination de la bourgeoisie intellectuelle, avec ses travers, ses outrances et son absurdité.
Les écoles fonctionnant toujours sur l’apprentissage de l’économie libérale. La pépinière des mauvais génies futurs, poursuit la construction d’une abstraction. Les responsables seront obligés dès le milieu du siècle, d’abandonner une démocratie mal en point, pour une oligarchie pré-dictatoriale, au fur et à mesure que l’hiatus, entre l’économie de marché et les consommateurs, aggravera le sort des populations.
Cette époque butoir après laquelle il n’y a plus d’issue, qu’un chaos immense et des guerres pour l’espace, pour l’eau, pour la terre, a été parfaitement décrite par des philosophes et des économistes dès la fin du Second Empire. Personne n’en a tenu compte. Ils ont été moqué, ils ont été bannis, ils ont été trahis par l’utopie libérale, du haut d’une morgue intellectuelle qui rend aussi sot qu’orgueilleux.

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Je date cette dérive imbécile qui trouve un écho chez nos deux formateurs Magnette et De Wever, des années d’Adam Smith et Rousseau, fin du XVIIIme siècle, donc bien avant la chute du second Empire, exactement cent ans auparavant. Il y avait dans ces deux hommes deux choix possibles, une chance sur deux de faire erreur.
On a choisi l’erreur, Smith et Tocqueville.
Est-ce qu’on peut entendre enfin ce que disait Rousseau ?
Il ne condamne pas toute propriété, mais celle qui est le fondement de la vie sociale. Le drame des fermetures des hôpitaux, de la dispersion des stocks de masque, c’est Smith, celui dont nos hommes politiques perpétuent la mémoire.
La propriété ne doit pas être fondatrice, mais fondée sur le travail. Ô jour funeste que celui de l’avènement du propriétaire, plus que de la propriété.
Le propriétaire ignore la vertu de générosité, il pratique une avarice d’être autant que d’avoir.
Désirer vouloir tout posséder conduit à vouloir posséder aussi les hommes. Il ne peut y avoir d’indépendance de la conscience que fondée sur une indépendance économique. Le revenu universel, c’est déjà dans Rousseau, si on veut bien lire entre les lignes.
Il faut refuser les bénéfices, l’accumulation du capital, l’argent maudit, si ce n’est pour satisfaire ses besoins. On ne doit pas tirer profit du travail d’autrui, mais seulement du sien propre.
L’esprit de propriété, esprit de possession et de domination, développe l’amour-propre égoïste qui détruit amour de soi et amours des autres…
Relisez Rousseau et posez-vous les questions « Qu’est-ce qu’on a fichu depuis ce grand homme ? Qui avons-nous suivi ? Dans quel traquenard sommes-nous tombés, pour être là où nous en sommes ? ».

23 juillet 2020

Le Covid et ses suites.

Tirer des conclusions hâtives du confinement, de la pandémie, des autorités politiques et scientifiques, paraissent prématurées. Donner un sens à ce que nous vivons, « nous ne serons plus jamais pareils après Covid-19 » est tout aussi hasardeux. Au milieu du gué, il y a beaucoup d’incertitudes et d’ignorance. La berge devant nous est-elle pareille à celle que nous quittons ?
La première des choses est de rester modeste. Cela est facile quand on n’est pas médecin. C’est différent chez ceux « qui savent » par profession. Ignorer à peu près tout du nouvel ennemi de l’homme, ne pas savoir comment en venir à bout, c’est perdre un peu du prestige dans lequel les gens tiennent la médecine.
Le personnel hospitalier s’est mué en un staff dans lequel tout le monde est infirmière- infirmier et où les diplômes passent derrière le dévouement. Nous avons tendance à oublier que la médecine n’est pas une science infaillible, mais qu’elle est d’abord un art.
Les virologues prennent leur revanche de l’obscurité dans laquelle les médecins les tenaient, pour dire à peu près la même chose que leurs confrères : « on ne sait pas », jusqu’à « on n’est pas sûr », mais avec ce petit ragoût en prime, d’un autre savoir, celui des petites bestioles tueuses en général.
Les politiques sont les relais de la médecine. Ils sont comptables des stocks logistiques. Pris dans la tourmente, ils utilisent les incertitudes des experts, pour camoufler leurs manquements. Ils s’efforcent à faire croire aux gens, qu’ils maîtrisent des éléments qu’ils n’ont jamais maîtrisés.
Les phénomènes de « panique morale », confinement, peur de la mort, liés pour certains à la perte d’un travail et l’absence de revenus, ne sont pas encore pris en compte. Ils sont donc minorés pour le moment. Nul doute, qu’ils pèseront lourds dans le bilan final, pour autant qu’il soit tiré un jour.
Au plus fort de la première vague, on a vu le peu de valeur morale de certains quand ils proposèrent un tri pour la prise en charge des patients en fonction des âges. Il y eut des questionnements sur la pratique des expérimentations thérapeutiques et la légitimité du traitement du professeur Raoult.
Avec l’apparition d’une deuxième vague, les médias mettent en scène des polémiques et des théories complotistes qui alourdissent le contentieux de leur superficialité.

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La société libérale est remise en question dans son efficacité. On s’interroge sur les conditions de travail, les choix politiques du modèle social, notre rapport à la nature, à l’environnement et aux vivants.
On comprend mal la réticence au port du masque et le refus des exigences de la prophylaxie au quotidien, de ceux qui se considèrent à l’abri de choper le virus, ce qui les conduit à une situation de déni.
Vivre en un temps où le citoyen est un patient potentiel, c’est un peu être chez le docteur Knock, surveiller sa santé et détecter les signes de la maladie, en attendant l’heure de la visite.
La démocratie sanitaire devient une réalité tangible, avec les risques de paternalisme, de moralisation et de culpabilisation des citoyennes et citoyens, mais ô combien plus utile et performante que l’inefficacité catastrophique du système de santé américain basé sur l’individualité payante.
Enfin, ces temps bouleversés invitent à nous questionner sur la manière dont nous pouvons cohabiter avec le reste du vivant dans un monde limités, en y tenant notre place mais capable d’admettre que tout ce qui est extérieur à l’homme a aussi le droit de s’y perpétuer.

22 juillet 2020

On s’enguirlande le 21 juillet !

Ah ! bah… la bête remue encore. On voyait bien Charles demandeur d’emploi. Après quelques heures supplémentaires (ne vous tracassez pas elles seront compensées) les chefs des tribus européennes sont sortis de la tente des négociations à six heures ce matin, à Bruxelles.
Les 27 ont la martingale. Les cocus ne savent pas encore qu’ils le sont ! Ce sera plus tard.
Le robinet à milliards est ouvert. Reste la mode nouvelle du salut. Les snobs à l’Europe vont trouer le coude de la manche droite pour faire croire qu’ils ont beaucoup d’amis. Les pingres, les Hollandais en tête, pensent à leurs vieux costumes.
Suis-je bête à pleurer, mais je ne comprends pas. D’où ils sortent ces milliards ? Des banques me dit-on. Les banques n’ont-elles pas été renflouées en 2007 et 2008, ne s’attend-on pas à leur faire une fleur en 2020 à cause de covid-19 ? Si je comprends mal la chose, qu’on m’arrête. Mais les États ont sauvé les banques et s’apprêtent encore à le faire en leur avançant des sommes folles. Aussitôt, les banques nous les prêtent à un pourcentage défiant toute concurrence… mais en réalité, elles nous prêtent notre argent !
Avec cette bande dessinée de Franquin d’hier, j’ai dû laisser quelque chose en cours de route.
Avec la fête nationale d’aujourd’hui, c’est complet. J’ai disjoncté.
Fête nationale bien tristounette, un podium bien maigre avec la famille royale incomplète, la princesse Delphine n’est pas encore prête entre sa sœur et ses frères à réintégrer le cercle des derniers grands catholiques du royaume. Les serrés du cul autour de la reine Mathilde ne pardonnent pas à l’enfant, fruit adultérin des incartades d’Albert, d’être née.
Quant à la grand Sophie, son marathon sous la tente des chefs dans le palais à côté de celui du roi, terminé à six heures du math et son tour de garde à onze heures pour la grand’messe des patriotes, elle aura eu juste le temps de changer de toilette. Elle ne devait pas être très fraîche.
Défilé bien mince, public inexistant, c’est l’image de la Belgique : les ateliers sont déserts, les CPAS regorgent d’activité, tandis que les deux vitriers désignés par Philippe, Wever et Magnette prennent les mesures des carreaux cassé de l’usine à gaz. Il se pourrait que les fenêtres réparées, on n’aura pas trop froid cet hiver pour lutter contre nos deux virus favoris, celui de la grippe et le petit nouveau.
Sauf, s’ils ne s’arrangeaient pas sur l’épaisseur : du 3 ou du 4mm, le double vitrage étant réservé à la bourgeoisie.
Est-ce que Georges-Louis a fait l’estafette du roi en prévenant le PS et la N-VA qu’avec eux ou sans eux, il y aurait un gouvernement dans les 50 jours ou bien les Rois Mages, ayant été remerciés par Laeken pour leurs vains efforts, G-L Bouchez aurait improvisé un petit couplet dans l’espoir que le palais le commissionne officiellement pour former un gouvernement ?
On ne le saura jamais.
Toujours est-il que nous voilà beaux avec deux perspectives aussi peu enthousiasmantes. L’une faisant De Wever premier ministre et Magnette son second et l’autre, célébrant le triomphe de Georges-Louis !

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Cette législature déjà fortement entamée, la douleur ne serait pas de longue durée pour la préparation d’une nouvelle série de casquettes à sortir des urnes suivantes.
Le pays ne va plus à vau-l’eau, on y est, les pieds dans la vase. Tout sent la combine, le fait accompli, que ce n’est même plus la peine de nous demander notre avis.
À l’Europe, c’est le grand Charles qui pense ce que Macon et Merkel veulent qu’il pense pour nous (oui, c’est compliqué), en Belgique les partis de pouvoir s’en remettent à Delwit et Sinardet pour savoir ce que pense le MR et à Michel Henrion pour le PS. Quant à l’opinion de l’électeur, sa pensée est définitivement abandonnée en raison de son incompatibilité avec tout le reste.
Ça veut dire quoi toutes ces singeries ?
On assiste à l’agonie d’une civilisation, devant laquelle nous sommes impuissants. Nous n’avons pas des chefs assez couillus pour dire qu’ils se sont trompés, que nous ne savons pas adapter nos activités à la nature, envers laquelle nous sommes tous redevables et contre laquelle nous sommes battus d’avance.

21 juillet 2020

Gaspard chez les gaspards.

On ne peut plus aborder la politique belge sérieusement. Elle a basculé dans la bande dessinée dès les jours de mars au cours desquels la feuilletonesque série des masques a tourné ses premiers épisodes, suivie par l’ensemble des électeurs.
Depuis, à chaque soubresaut de la bête politique, avant de lui tâter le pouls à seule fin de savoir si elle vit encore, je ne peux m’empêcher de penser à ce que Franquin aurait fait dire à Gaston en pareille circonstance.
« M’enfin, c’est qui, qui paie ? »
C’est pathétique et pas drôle, puisque sur le devant de la scène des comédiens pas très bons jouent une farce, alors que derrière des décors, toute une population souffre et n’en finit plus de payer les réparations et les ajouts de l’usine à gaz Belgique.
Centième épisode, si pas plus, du feuilleton « les rois mages », surnom donné par la presse flamande aux dirigeants des trois partis gouvernementaux, Georges-Louis Bouchez (MR) incarne Gaspard. Le pitch de l’épisode raconte l’exaspération de Gaspard (GLB) devant le campement des deux armées hostiles stationnées devant Bruxelles, face à face, d’un côté les Celtes PS (enfin les restes) et de l’autre les Goths N-VA, raffermis par un cordon linguistique.
Après s’être abreuvé dans l’eau du Jourdain (la Senne) et oint de l’huile royale de la source même jaillissant à Laeken, Gaspard harangue les chefs factieux.
"Le PS et la N-VA doivent nous dire s'ils peuvent travailler ensemble. Leur réponse doit être définitive. Qu'ils sachent bien que, de notre point de vue, c'est la dernière chance pour le tandem PS-N-VA. S'ils sont incapables de s'entendre, nous ferons un gouvernement soit sans l'un, soit sans l'autre, soit peut-être sans les deux. Mais c'est fini de prendre le pays en otage".
Là-dessus Gaspard rentre dans sa lampe d’Aladin qui explose. Fin de l’épisode, sur une dernière image, on y voit la formation d’un gouvernement dont tous les ministres ont des traits plus ou moins dispersés de Gaspard, l’un sa barbe, l’autre ses frêles épaules tombantes, celui-là son rire carnassier et cet autre sa petite taille.
La réalité rejoint à peu près la fiction. Sauf que le roi, effrayé de voir GLB à la droite du trône, rappelle De Wever et Magnette.
Le coup de menton mussolinien de gaspard, pardon Georges, arrive un peu tard. C’est comme si un coach sifflait depuis une demie heure sur le terrain pour voir les joueurs sortir des vestiaires, alors que l’équipe joue aux cartes à l’intérieur. Et voila un an que ça dure !
Entre parenthèse, les électeurs devraient quand même leur envoyé une facture, parce qu’ils sont payés à ne rien foutre ! Et ça fait désordre !
Du coup, c’est Philippe du FC-Laeken qui monte sur le terrain et prend le sifflet.

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L’épisode suivant n’est pas encore au point. Les scénaristes voient une coalition associant le PS et la N-VA qui mettrait la pression sur la famille libérale de Gaspard.
On verrait Gaston cherché le petit Jésus, qu’on retrouverait masqué et chauve à présider l’Europe, bar mal famé qui serait déserté par des clients picsous parlant le néerlandais, une sous-langue des Goths.
Franquin ne serait pas loin de la réalité. Il y a quelques mois, le PS ne cachait pas qu'en cas de négociation avec la N-VA, il y aurait un parti de droite en trop, l'Open Vld. Or, dès l'entrée en fonction du nouveau président des libéraux flamands, Egbert Lachaert (beau nom Goth), le MR et l'Open Vld ont rappelé leur unité.
L’épisode reverrait Gaspard-Georges-Louis, réformé MR répété en latin en qualité de chef agonothète : "La famille libérale a une continuité en matière d'idées et de propositions, et nous irons ensemble dans un gouvernement que ce soit au fédéral cette fois-ci mais, j'insiste aussi, pour les échéances prochaines, à Bruxelles également (où l'Open Vld gouverne sans le MR)".
C’est ici que Jules César (Paul Magnette dans le rôle) intervient : « Si le MR et la N-VA sont des partis proches en matière socio-économique, ils se trouvent en revanche aux antipodes à propos des institutions.
Gaspard veut refédéraliser, tandis que son homologue Goth, Egbert Lachaert (ah ! que j’aime prononcer ce nom qui me rappelle un opéra de Wagner), veut renouer avec les Walkyries, blondes aux yeux bleus, parce qu’elles ont de gros seins !
Ici, le directeur des éditions Dupuis qui passaient par hasard, dit en voyant le dernier dessein de Franquin, « M’enfin, André, c’est une bande dessinée pour enfants » !

20 juillet 2020

Ramdam à l’Europe.

On s’aperçoit avec Covid-19 que l’humanité est une chose fragile qu’un rien pourrait emporter. Jusque là l’homme avait taillé à sa guise dans la nature et le vivant. Tout semblait profiter à son insouciante mentalité. Son système économique s’était peu à peu implanté partout, parce qu’il correspondait à l’idée qu’une récompense ça se mérite et qu’on peut arriver à tout quand on bosse ferme, même si à l’usage sept milliards d’individus trouvent le temps long pour y arriver.
Et voilà qu’un petit machin, tellement minuscule qu’on ne le voit qu’à l’aide d’un microscope performant, se plaît à voyager de gorge en gorge, de bronche en bronche et qu’on ne peut rien contre lui, sinon le fuir et demander à ceux qui en sont atteints d’entrer dans de modernes léproseries et d’y rester quarante jours.
En plus Covid-19 est aussi idiot que nous qui épuisons la nature au point de faire mourir les espèces, lui aussi au lieu de ne pas trop affaiblir son garde-manger, il le met en terre aussi vite qu’il le peut et donc meurt avec lui !
Et voilà l’humanité plus partagée que jamais entre les joyeux fatalistes et les sombres réalistes.
Certains disent qu’on vit bien avec la grippe saisonnière et qu’on n’en fait pas des salades. On est sept milliards, on a du stock. D’autres, ne comparent pas ce fléau à la grippe puisqu’il n’est pas saisonnier et qu’il peut muter et devenir irrésistible, comme Ebola.
Ces gesticulations, ces palabres cachent l’actualité journalière qui était sociale et politique. Parce que Covid fait passer une crise générale qui couvait entièrement sous sa responsabilité, alors qu’on sait bien que la démocratie ne fonctionnait déjà plus avant lui, que l’économie libérale est une massacreuse de l’environnement, une esclavagiste hors pair et qu’enfin notre pays, la Belgique, est victime d’un montage monstrueux des partis politiques qui en ont fait cette usine à gaz où leurs élites pullulent et se gavent en vacations et prévarications.
Et revoilà les joyeux fatalistes et les sombres réalistes qui assistent ce week-end à un sommet des 27, à propos d’une relance européenne version libérale, dont on la dit liée à la crise du coronavirus.
Les propos qui nous parviennent de Bruxelles touchent à l’argent. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement puisque cette réunion réunit la fine fleur des filous et des arnaqueurs venus des quatre coins de l’Europe, pour confronter leurs tours de magie et leurs manipulations des masses. Seulement, quand, au de-là de l’épate de faire sortir des lapins blancs d’une chapeau-claque, il est question de rétrocéder du pognon à l’Italie et à l’Espagne, les Pays-Bas ferme la porte de leur paradis fiscal, les autres frugaux les suivent et vont compter leurs sous à part.
Fatalement, la crème du pot des 27 parle pognon, n’a jamais parlé d’autre chose, tant le social tout le monde s’en tamponne. Ne croyez pas qu’il y a deux camps en présence, les altruistes et les radins. L’altruisme, c’est quelque chose que les émules de don Corleone ne connaissent pas, ensuite « Belle et Sébastien », la France et l’Allemagne, misent sur Charles et Ursula pour leurs futures arnaques.
C’est le pépère local, Charles Michel, l’obligé de Macron qui s’entremet avec Ursula von der Leyen, la gretchen d’Angela, pour arranger les parts à prendre et les primes au danger de ce dernier coup fumant de l’Europe.

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Sur la table, le pacson à 750 milliards (Slang terms for this money no exist). C’est l’ajout au long terme de la paie que nous devons à l’UE (2021-2027) de 1 074 milliards d’euros. Le hic, l’unanimité des 27 États membres étant requise, pour arriver à un compromis, ce sera gratiné.
Entre gens du milieu, les flingues restent au vestiaire, mais une tuerie générale n’est pas à exclure.
Ils ne savent pas où ils vont, mais qu’importe, nous nous y ruons, nous autres de la rue, parce que nous ne savons pas faire autrement. Et ils se savent bien, ces Tantes, que leurs coups fourrés, seront nos règles intangibles de demain et que nous y serons contraints par leurs forces de l’ordre. La baston, leur seule et dernière légitimité.
À l’heure où cette chronique est publiée sur RichardIII.com et Facebook (en entier dorénavant), Bruxelles en est toujours aux invectives contre Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, qui voue une véritable admiration à l’ancienne dirigeante britannique Margaret Thatcher et qui fait opposition au plan Macron-Merkel.

19 juillet 2020

Mec, tu te fais combien ?

Nous ne voyons que la corruption qui passe par les tribunaux. Elle est suffisamment copieuse pour imaginer qu’en Belgique, une partie des mandataires publics se sert de l’épuisette en loucedé. Ces indélicats partagent la vedette avec les grands patrons du domaine privé, qui se gavent au point que ça finit par faire désordre !
On ne va pas locher la liste. Il en tomberait des pépites. Juste pour regretter que la mort d’Armand De Decker nous ait privé d’un procès qui aurait pu faire tomber des grosses légumes qui se sont tirés à l’Europe.
L’achat définitif d’une flotte d’avions de chasse américains, ouvre un abîme de réflexions contre l’esprit du bon sens. Les raisonnements ont été pénibles, les journaux ont relayé, autant éviter qu’on fouille dans l’énorme paquet de biftons ! Vaut mieux passer à autre chose.
La Belgique qui connaît un taux élevé de corruption des élites souffre d’un relâchement général de l’observation de la loi. C’est naturel que le mauvais exemple d’en haut finisse par descendre les étages. La foule a difficile de croire au Père Noël. Elle essaie de se faire des cadeaux, comme elle peut. Elle s’encanaille petit, dans le Vuitton de contrebande. Elle n’a pas les moyens de l’authentique.
De là un sévère durcissement de la loi pour les petits tricheurs, cela rassure les bourgeois. La loi libérale est idéale pour éreinter les petites pointures.
Dans le clair-obscur de l’usine à gaz Belgique, les malfaisants s’ébattent à l’aise dans les turbins compliqués où il y a de l’oseille à prendre. C’est normal, plus on multiplie les instances, plus il est facile de trouver des failles entre les charnières et les tuyaux. On planque le bronze dans le régule des sous-commissions. Nos élus font aussi dans la ferraille.
L’usine à gaz belge est un parfait habitat des faisans. Ils s’y ébattent avec l’aisance d’un Stéphane Moreau, même si Moreau n’a jamais truandé avec le beau-fils du bourgmestre de Liège. Tout le monde se connaît dans le métier. Son pygmalion aurait été Papa, bienfaiteur d’Ans. Il en a été bien mal récompensé.
La prévarication des grands est telle en ce royaume que la fraude s’est banalisée, pour se normaliser dans le rapport aux institutions, notamment en matière fiscale. Devrait entrer dans le vocabulaire particulier de la perception d’impôt le terme « kublatisation » à propos de nos ex coloniaux et modernes arnaqueurs réunis. Ils s’expatrient aux Îles Caïman et en Hollande, pour retrouver l’atmosphère des colonies et le beurre de cacahuète ! Ils tapent le carton avec des agents de change qui ont connu Kubla, au temps du faste et des frasques.
Le service entretien de cette usine à gaz Belgique, depuis le confinement, les masques et les six ministres de la santé, a trouvé une expansion remarquable. C’est une organisation mafieuse cautionnée par Sophie Wilmès. La patronne suit la voie tracée par son grand héros, Charles Michel, qui n’a eu de cesse d’affaiblir les services de répression de la fraude en col blanc, pour compléter le staff de la fraude en salopette. Si bien que depuis le pharmacien qui vend un masque à 5 € 70 qui vaut 50 cens, aux membres de cabinet chargés de l’acheminement des vêtements, masques et tout le tralala de protection, tous s’apprêtent au hold-up du siècle dès qu’on aura un vaccin sur le marché ! Clarinval s’en tire la bistouquette tous les matins en se levant.
L’application de la règle de droit qui ne touche pas les classes supérieures est l’outil performant qui démolit les derniers vestiges de la démocratie.

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L’élite dirigeante se fout des conditions dans lesquelles les personnes les plus vulnérables ont du mal à faire valoir leurs droits, surtout quand elles mettent en cause les puissances publiques ou privées !
On le voit bien dans les attendus des tribunaux, comment les personnes concernées y sont traitées. La loi pour tous n’est pas garantie quand on ne dispose d’aucune ressource pour défendre son point de vue. Le dernier épisode de la bande à Moreau, dont les frais d’avocats seront assurés par la société pillée, est l’illustration de la force du pognon dans l’appareil judiciaire.
Le sort réservé aux personnes fragiles : les chômeurs, les allocataires des CPAS, leurs enfants, sans oublier les détenus, les ressortissants étrangers, a été porté plus d’une fois devant les tribunaux extérieurs des Droits de l’Homme. Tous ont condamné la Belgique. Le pouvoir s’en fout. La presse s’en tape. Les gens s’en désolent. La vieille poupée socialiste montoise s’en régale.
La situation d’insécurité juridique dans laquelle se retrouvent certains bénéficiaires d’allocations de survie confrontés à la suspension intempestive de leurs droits, en dit long sur ce qui arrive à ceux qui n’ont pas le plan complet de l’usine à gaz, les mots de passe de l’ouverture des coffres et l’os à ronger pour le gardien des thunes.
Imposer un même degré d’application de la loi, du haut au bas de l’usine à gaz, constitue donc l’enjeu primordial. Quand on aura foutu ce joli monde au trou, autrement dit à la Saint Glinglin.

18 juillet 2020

Ah ! les petits pois… les petits pois !

Qu’on me pardonne d’entreprendre une chronique sur d’aussi minces nouvelles qu’une affaire de petits pois, dans une Amérique en plein bouleversement pandémique, racial et institutionnel. Mais, c’est sans doute la meilleure manière de parler d’un pays socialement arriéré et semble-t-il définitivement perdu pour la démocratie et l’écologie. Et pourtant plus belge qu’il n’y paraît, comme on le verra par la suite.
Cela fait un bail que Richard3.com n’avait plus consacré une seule ligne à un Donald Trump égal à lui-même. On ne dira jamais assez que la démocratie comme système idéal a pris un coup, depuis que l’inénarrable milliardaire dort à la Maison Blanche.
Inutile d’ajouter que la Belgique, à sa manière, n’est pas en reste avec un gouvernement intérimaire qui va finir par faire toute la législature et, si américain par ses têtes de gondole !
À quelques mois de disparaître à jamais dans les manuels d’histoire contemporaine, il fallait encore que Trump s’illustrât, par quelques nouvelles facéties.
Ne vient-il pas de poser devant une sélection de produits alimentaires de la marque Goya ! Pour la compréhension de la suite, Goya Foods est un holding à prétention de conservation en boîtes qui vend ses produits dans tous les supermarchés des États de l’Union.
La semaine dernière, Bob Unanue, PDG de Goya Foods, avait pris le risque à trois mois et demi des élections de vanter les qualités du Président “Nous sommes bénis d’avoir un tel leader.” Ces paroles étaient-ce des exvotos accrochés dans la chapelle ardente d’un futur non-réélu, ou l’ardente conviction d’un fan déclaré ?
L’opinion tranchera en octobre.
Pour le présent ladite publicité a valu un appel au boycott.

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Goya Foods est la grande entreprise alimentaire à capitaux hispaniques aux USA. Certains de ses clients ont été contrariés par son soutien à Trump, que beaucoup considèrent comme raciste envers les Hispaniques.
Hier, Ivanka Trump a posté une photo d’elle avec une boîte de haricots noirs de la marque Goya entre les mains. Plusieurs personnes lui ont fait remarquer que les règles d’éthique du gouvernement américain interdisent d’utiliser sa fonction publique pour promouvoir des produits. Le Président est celui qui doit faire respecter ces règles.
L’appui d’Ivanka Trump par son président de père semble être une tentative pour contrer cela. Cependant, le Code des réglementations fédérales stipule que les employés “ne doivent pas utiliser ou permettre l’utilisation de leur position ou titre au sein du gouvernement ou de toute autorité associée à leur fonction publique pour approuver un produit”, avec seulement quelques exceptions très limitées.
L’administration Trump a déjà eu affaire à ce code, notamment en 2017, lorsque la conseillère du président Kellyanne Conway a exhorté les Américains à acheter des produits de la marque Ivanka Trump. Kellyanne Conway n’avait fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire connue, mais avait reçu un blâme du Bureau éthique du gouvernement, rappellent le HuffPost américain.
La prise de position d’Ivanka Trump pour Goya a, en outre, inspiré les internautes qui n’ont pas manqué de détourner sa publication.
Cette dernière affaire devrait plonger les américanolâtres belges du MR dans le désarroi le plus grand.
L’affaire américaine des petits pois rend plus difficile à George-Louis Bouchez d’expliquer que le système capitaliste repose sur le granit d’une démocratie intangible : les USA !
À l’heure où il va devenir nécessaire de penser à d’autres clients que cette Amérique hostile à l’Europe, la bourgeoisie belge croit toujours en Donald, malgré son bureau transformé en comptoir !
Il reste encore trois mois à Trump pour d’autres promotions. Qu’il vienne à vanter les saucissons d’Ardenne et voilà tout le littoral flamand catastrophé qu’il n’ait pas cité les moules !

17 juillet 2020

Si vis pacem… tu sors ton parabellum !

« L'intelligence défend la paix. L'intelligence a horreur de la guerre. » De cette citation de Paul Vaillant-Couturier, on en a fait des tonnes. Ce qui n’a empêché personne de devenir idiot en querellant le voisin.
Après le boiteux traité de paix, consacrant la défaite du Kaiser en fuite, l’Allemagne n’eut de cesse de se réarmer, ce dont on lui facilita la tâche en désoccupant la Ruhr.
Tandis que le nouveau chancelier rabâchait sa défaite personnelle de 14 et que grâce à la bienveillance française, Krupp remontait dare-dare ses usines dans le bassin débarrassé des français, Léon Blum chantait des psaumes à la paix, pendant que les travailleurs ravis soufflaient en allant voir la mer, une pleine semaine de 36.
Végèce, compilateurs romains, à qui on attribue faussement l’adage latin « si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix prépare la guerre) est convaincu que la paix s’acquiert par la montre de ses armes. Il l’écrit de long en large dans son traité « Epitoma rei militaris ». Blum, pourtant parfait lettré, n’a rien appris de l’histoire. Pour faire obstacle aux militaristes, Blum ne voit qu'une force, celle des travailleurs. Il écrit même un livre là-dessus dans lequel il cherche à démontrer les effets néfastes de l'adage.
On a vu les résultats.
Il n’est pas le seul à s’être trompé sur le caractère d’entraînement qu’une révolution socialiste pouvait avoir sur les Nations conjointes. Lénine a bien vu où allait le précipiter la main tendue à tous les travailleurs du monde entier. C’est finalement les États bourgeois qui ont vaincu par l’usure une société qui s’était pourtant formidablement armée sous Staline et à qui nous devons la défaite du III Reich, bien plus qu’au débarquement américains.
Pourtant, nantie de ce lourd passé instructif, la gauche reste convaincue que prêcher la révolution un rameau d’olivier à la main est la meilleure des tactiques !
L’exemple de l’Europe bourgeoise et unifiée devrait pourtant ouvrir les esprits.
D’une certaine façon et sans prétendre à l’olivier, l’Europe va basculer dans la précarité. Personne ne la plaindra. Elle aura beau agiter ses petits bras au-dessus du Styx de toutes les défaites, celle-ci, la plus belle parce que la plus retentissante, n’aura même pas eu besoin de Covid-19 pour le prétexte.
Faute de tanks et de canons, quand la Turquie en regorge, que la Russie de Poutine en revend à qui en veut, tant il en a, que la Chine compte autant de fusils que d’habitants et que Trump n’est pas en reste et compte ses porte-avions, cinq cent millions d’Européens trouvent à peine un petit coin d’abris sous le parapluie nucléaire des Français.

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Là-dessus la gauche embraie et clame son amour de la paix, son goût au désarmement total et sa complète réprobation d’une armée, fût-elle populaire et dirigée par des ouvriers. Sur le fond, qui ne serait pas d’accord ? Mais c’est une utopie, une de plus !
Jusqu’où ce raisonnement nous mènera-t-il ?
La Belgique idolâtre l’OTAN qui fait vivre les commerces de Haren. On achète des avions et des torpilles pour des milliards, plus les enveloppes sous la table, c’est dire si nos bourgeois aiment les USA. Trump avec son désintérêt pour la Belgique rend amers les bons bourgeois. La Turquie, membre à part entière du bidule, menace un bâtiment de la marine française, justement en mission de l’OTAN, ces braves gens ne sont vraiment pas aimables !
Chaque fois que l’Europe émet un avis, les autres s’empressent de la renvoyer à la niche.
On peut saluer les départs des Européens des métropoles africaines, sous prétexte que nos relations avec l’Afrique portent encore les stigmates de la colonisation ; mais si c’est pour voir les places prises par la Chine et les Etats-Unis, ce n’est vraiment pas la peine de se battre la coulpe en anciens colonisateurs repentis.
Vous me direz, c’est de la tambouille bourgeoise. Tant mieux si tous ces salauds se prennent les pieds dans le tapis. Sauf que les autres salauds, si un jour nous étouffons les nôtres, seront toujours là avec leurs tanks et leurs canons, et nous agiterons nos petits rameaux d’olivier en tentant de leur expliquer que la révolution prolétarienne, il n’y a que cela de vrai, dans la paix et l’amour. Sans blague ! Je ne crois plus à la démocratie sauce bourgeoise, ni à la démocratie « peace and love ».
Les gens ont ramassé suffisamment de pieds au cul, pour songer à les rendre.

16 juillet 2020

Apophatisme du pognon.

Quand des amis parlent des prix du luxe, ils prennent pour une sorte d’envieux pathétique, celui qui râle, dès qu’une bourgeoise entoure son joli cou d’une verroterie à 100.000 $.
Ne se mentent-ils pas à eux-mêmes ? Dans leur fors intérieur, ils n’osent pas voir la réalité en face, sauf parfois à l’occasion, quand un footballeur s’achète une Ferrari à un million d’€. Ils s’attendrissent un peu, vous pensez un gars qui shootait pieds nus dans les favelas. Mais, il ne faut pas trop les pousser pour trouver cela absolument hors de leur entendement.
Les bourgeois de cette société de consommation rechignent à ce que le travail nourrisse son homme. Une question que l’on peut se poser quand on a faim et qu’on cherche de la nourriture, comme une bête et qu’on fouille les poubelles, ça vaut combien un sac à main Vuitton ?
Les journaux annoncent triomphalement que la Wilmès accepte de verser une prime de 50 € aux trimards des CPAS. Ah ! mon dieu… j’en défaille.
Quoi disent les rupins « 50 € à des gens qui foutent rien ». Ils s’en étranglent en public, avec le spécialiste de la générosité à rebours, l’inestimable Georges-Louis Bouchez ; mais ce qu’ils peuvent se marrer chez eux des 50 €, dans l’entre-soi des salons, lancés dans des spéculations sur les destinations lointaines hors de portée des ploucs. De Malibu à Deadman’s Beach, les plages et les hôtels chics en bordure de mer n’acceptent le tout-venant qu’en tenue de maître d’hôtel et de soubrette.
Les plaisanciers huppés trouvent normal le prix élevé des babioles qu’ils se mettent au poignet, les bagages en cuir et les voitures six cylindres ; mais avec le Covid et la mévente dans le luxe, ils ont augmenté leurs exigences, par réflexes du chasseur, ils sentent l’industrie du luxe aux abois.
C’est ce que constate l’Association des professionnels du luxe rassemblant des entreprises européennes du secteur comme Nespresso, Vuitton ou Jaguar.
La profession est menacée, mais les directions hésitent à lourder les artisans du luxe. Les salaires y sont aussi bas qu’ailleurs. Wilmès et Macron mettent le paquet en subvention pour ne pas priver le luxe, des ouvriers dont il aura besoin après la crise.
Pourquoi pas dans une société débarrassée des parasites actuels, poursuivre les créations à offrir en souvenir aux retraités, aux auteurs de gestes de bravoure, aux acteurs héroïques du quotidien ? Il faudra trouver des reclassements des travailleurs qui ont gagné leur pain dans ces industries du superflu.
Malgré la crise, la clientèle se porte bien. Sur un cheptel de plus de 1.000 personnes âgées de 25 à 65 ans appartenant aux 10% de la population aux plus hauts revenus ayant acheté au moins un produit de luxe dans les 12 derniers mois, pour 46% d’entre eux, le montant de leurs achats dépassait 4.000 €, voire 6.000 €.
6.000 € pour un truc qu’on oublie dans un tiroir, cela fait 500 € par mois de ce que certains pensionnés atteignent à peine en un an ! Et c’est le prix de départ, un gadget pour beaucoup, un montant dérisoire, une somme qu’on oublie tout de suite, quand le désir de l’objet s’éteint.

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La même étude revient sur les prix qui n’interviennent qu’en sixième position comme facteur d’achat, devancé par la qualité, le design, la noblesse des matériaux, la durée de vie et les fonctionnalités, sans oublier le plaisir d’exhiber la chose sur soi, de l’accrocher à un mur ou la laisser aux soins attentifs du chauffeur.
Dans la même enquête, 74% des sondés ont reconnu avoir fait l’acquisition d’un produit de luxe, malgré son prix élevé. Certains ont même prétendu que le prix élevé est un must supplémentaire, une sorte de surenchère par rapport à des amis, plutôt « mesquins » dont on estime la fortune plus importante.
Mais si le coût de l’objet convoité n’est pas décisif, depuis le Covid, la clientèle y est de plus en plus sensible. Plus de 40% des sondés avouent tenir compte du prix et du rapport qualité-prix. 61% des intervenants se renseignent sur Internet avant d’acheter.
Certains riches, et non des moindres, attendent une promotion pour bénéficier de rabais, voire négocier les prix, notamment dans l’horlogerie. L’habitude de la fraude et de la manipulation, pousse à les croire victime d’un marchand, trop riche pour être honnête !

15 juillet 2020

Pour une gauche frumentaire.

La crise déclenchée par Covid-19 a ouvert les yeux d’un grand nombre de citoyens sur l’impossibilité de concilier une économie de marché avec un futur où les décisions politique de sauvegarde collective vont devenir monnaie courante, sous peine de déchoir.
C’est particulièrement vrai dans un pays comme le nôtre, dans lequel on s’est ingénié à multiplier les instances de commandement. Évidemment, ce paradis des intermédiaires percevant des indemnités confortables de la poche des contribuables n’est pas perdu pour tout le monde, on s’en doute.
Mais le holisme (1) y est impossible en raison même des appétits de certains particuliers.
Avec Covid-19 en prolégomènes, ce qu’il faut éviter, nos bourgeois nous y précipitent. Comment rectifier cette évidence, afin d’éviter des situations malheureuses, alors que les décisions à prendre sont dans les mains de ces maladroits volontaires ?
L’imbroglio des pouvoirs intermédiaires, ajouté aux dévastations en cas d’épidémie des conditions de fonctionnement du marché libéral, rend pratiquement toute réforme élémentaire impossible.
Une solution qui ne serait même pas radicale, mais qui ferait quand même que la brinquebalante machine prenne un bon chemin – celle de Jean-Luc Mélenchon qui vient d’obtenir qu’en France le régime se dote d’un haut-commissaire au plan – est considérée comme une abomination par Sophie Wilmès.
Non seulement parce que cette proposition n’est pas libérale, mais quand bien même, cela serait impensable en Belgique. Un seul haut-commissaire pour l’ensemble du pays ! Et les Régions et les Provinces et jusqu’au fédéral qui voudrait reprendre les rênes de l’attelage, vous n’y pensez pas !
Évidemment à nos six ministres de la santé, ajouter six hauts commissaires au plan, c’est fichu d’avance.
L’électeur voit bien l’impasse. À Bruxelles, c’est Byzance ! Le danger serait que l’électeur flamand en appelle aux Turcs de la N-VA et du Vlaams Belang réunis.
La Belgique est un cas d’école pour toutes les démocraties. Ce pays a besoin d’un coup de neuf emportant l’habitude des laborieuses mesures linguistiques et les mirobolants états de fait, entre autres.
Et encore, on ne peut compter sur une génération snowflake (2), avec comme porte-drapeau la bourgeoisie libérale qui est tout ce qu’on veut, sauf démocrate ! Prête à tout, y compris une oligarchie N-VA-Vlaams Belang – sauf un État vraiment issu du peuple – alors, la bourgeoisie en question, n’est plus dans le coup. Elle n’y verrait qu’un début de guerre civile.

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Voilà la situation. Elle est inextricable, puisque des urnes ne pourraient surgir que des partis toujours les mêmes avec plus ou moins de force pour ne conduire à rien d’autre, finalement, qu’un nationalisme flamand triomphant que les bourgeois accepteraient, tant il est aussi très conservateurs et passéistes, sur les notions de marché et de procédure libérale du MR.
À l’aube d’une deuxième vague du Covid-19, les menaces très actuelles d’un réchauffement climatique, d’une montée des eaux certaine, d’un dégel du permafrost libérant d’autres virus auprès desquels Covid-19 serait un hors-d’œuvre et devant l’obstination des milieux dirigeants à vouloir à toute force de la croissance et des tas de lois, renforçant les tubes et les machins de notre usine à gaz, risée de l’Europe : « non bis in idem (3) ».
En attendant Godot, c’est-à-dire une majorité anti-conservatrice qui rendrait de la couleur à la démocratie, pourquoi pas refonder l’État, non pas de manière utopique, mais de façon concrète à la manière déjà vue dans l’Histoire, d’une révolte des clairvoyants ?
Ce destin dévolu à l’extrême gauche serait un nouveau siècle des Lumières.
Il passerait par un large débat, rendu public. Il serait scruté, surveillé par la bourgeoisie inquiète et son gouvernement à sa botte, voire même interdit, mais c’est un risque à prendre. Et il est urgent de creuser l’idée et encore plus urgent de la mettre en pratique.
Ces gens actuellement au pouvoir ne valent rien, nous sont néfastes, oblitèrent notre avenir. En interprétant ce qu’ils disent, en essayant d’améliorer leurs mesures, nous leur faisons trop d’honneur pour ce qu’ils valent. En objectant des raisons en faveur du peuple, nous leur permettons d’ironiser sur nos propositions qui, de fait, sont inapplicables dans une situation libérale des marchés.
Restons donc à l’écart de leurs combines et préparons un autre avenir aux populations, en-dehors de leur dépendance, pour ébaucher une alternative à ce désastre.
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1. Le holisme : un tout est plus que la somme de ses parties, l’essence même du socialisme réfutant toute idée d’intérêt privé passant devant l’intérêt collectif.
2. Une génération d’individus peureux et lâches.
3. Pas deux fois la même chose.

14 juillet 2020

Fusain.

Ce qu’on appelle « la peopolisation des ministres » est souvent stigmatisé en raison de ses implications politiques. Il n’est vraiment pas courant qu’un ministre démissionnaire désigne son successeur. Voilà directement Sophie Wilmès plongée dans le people puisque c’est d’elle dont il s’agit. Prééminence de l’image et de l’opinion au détriment des idées et de l’action à mener ; déclin de la politique idéologique et montée en puissance d’une politique de la confiance, fondée sur les valeurs les plus futiles de la culture, la voilà soutenue de l’extérieur en vertu de ce qui précède, pour un non-programme d’une durée indéterminée, probablement jusqu’à la fin de la législature.
Un phénomène qui crève les yeux à force d’être constamment sous notre regard, nous le rend totalement invisible, du moins largement impensable. Situation d’autant plus paradoxale, qu’elle s’applique à la capacité de certains qui ont pour tâche de bien connaître les autres.
A-t-on conscience que cette situation a débuté en décembre 2018 !
Puis vint le Covid-19, pour une ministre-19, c’est une coïncidence.
Aurions-nous regardé aujourd’hui comme nous regardions hier une infirmière ou une caissière, si nous n’avions pas eu le Covid-19 qui fait effet de loupe ?
Après bientôt quatre mois que la pandémie sévit, nous voyons les travailleurs exposés au danger, mais aussi les autres, qui courent un risque, autrement. Nous ne sommes par certains qui ceux qui avaient pour mission de bien connaître les autres, ont fait le même chemin que nous. La nouveauté, c’est qu’on n’a pas posé la question à Sophie Wilmès.
Les gens de pouvoir n’auraient pas la même sensibilité ?
Dans leur cas, on a affaire à un autre phénomène à la fois bien connu et peu compris.
Même Sophie Wilmès, intérimaire, n’est pas là par hasard. Charles Michel l’a sortie du lot et distinguée, non pas parce qu’elle est un être humain ordinaire avec des qualités et des défauts, mais parce qu’elle voulait y être et s’est comportée comme étant la meilleure.
Ce n’est même pas un jeu et une volonté de paraître qui l’a mise là où elle est, mais parce qu’elle représente l’archétype de l’ambition qui revendique naturellement la place tout a fait en correspondance à ses hautes qualités.
En un mot, elle croit en elle si bien que les autres y croient aussi par suggestion.
Or, rien ne nous dit qu’elle est sincèrement touchée par le travail de ceux qui sont exposés à Covid et qu’elle fait tout pour leur rendre la place qu’ils méritent ; et par delà, cette multitude qui vit mal et dans la gêne et qui pourtant part le matin se louer à un patron, pour s’en revenir harassée et récupérer des forces afin de repartir le lendemain.
C’est même tout le contraire qui se passe.
Non seulement elle n’a pas vu ses gens, mais son souci premier n’est pas de leur rendre justice.

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Elle pense que toute démarche revendicative risque de mettre à mal le projet néolibéral. Mieux, elle arrive à la conclusion que cette démarche hostile est un obstacle à la réalisation d’une société parfaitement marchande où tout se forme et se paie à un poids déterminé par l’offre et la demande. Elle ne se pose pas la question de savoir si cette organisation du monde est la plus favorable pour l’espèce. En l’occurrence ce n’est pas son problème. Elle a tout simplement peur que la réticence du peuple ne soit un obstacle à ses projets.
Elle gère tout un peuple pour organiser la vie meilleure d’une seule minorité, parce qu’on lui a dit et qu’elle en a été persuadée, que seule la bourgeoisie est éduquée, a le sens du pays et se conduit comme elle le doit par l’ordre supérieur des choses. N’a-t-elle pas été placée plus haut que la multitude, par le fait d’un homme de parti qui s’est montré au-dessus des lois et de telle sorte que personne ne dit rien !
Elle a un regard bienveillant pour la partie de la multitude qui n’ayant aucun point commun, ni d’aucune manière la chance d’entrer dans l’état bourgeois, vote MR quand même, pour les raisons que cette clientèle est diplômée, chef de gare ou espère un jour reprendre la gérance d’un self-service.
Pourtant elle a envie de bien faire et croit même parfois qu’elle fait ça « pour les gens », mais tout de suite se reprend en considérant qu’elle est bien mal payée en retour et coupe instantanément une sensiblerie naissante.
Wilmès comme les autres a des dispositions pour l’être et le paraître. Elle aime la lumière et la société bourgeoise, la sert en même temps, qu’elle s’en sert.
Lucrèce parlait déjà de ce phénomène. « il y en a qui périssent pour avoir leur statue, pour illustrer leur nom ». Oscar Wilde résume d’un mot caustique l’horreur humaine de l’invisibilité « The only thing worse than being talked about is nor being talket about (1) »
Être quelqu’un en vue, c’est avant tout une sensation ; la sensation spéciale d’être regardée. Elle intensifie le sentiment d’exister. Le prix à payer : être vue des autres signifie aussi qu’on ne voit pas les autres.
Sophie Wilmès ne déroge pas à la règle. Elle n’aime pas les gens parce que, entre autres, elle est libérale.
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1. Il n’y a qu’une seule chose qui soit pire que de faire parler de soi ; ne pas faire parler de soi.

13 juillet 2020

Prurit communautaire.

Le folklore flamand quasiment militaire a disparu. Cet assagissement est trompeur. Les nationalistes se sont renforcés face aux fédéralistes d’union. Aux élections de mai 2019, la mauvaise surprise pour Liesbeth Homans et Bart De Wever fut le triomphe du Belang.
En réalité, c’est le VOKA qui fait et défait les gouvernements en Belgique depuis plus de vingt ans. Charles Michel avait eu le feu vert pour sortir la N-VA de l’indignation nationale.
La droite nationaliste flamande n’a pas aimé ! La réponse au VOKA fut de pousser le Vlaams Belang sur le devant de la scène.
Les échecs à répétition des informateurs, commis par le roi, font redouter une échéance : de nouvelles élections. Le VOKA, pragmatique, pourrait abandonner la N-VA pour tenter un rapprochement avec le Vlaams Belang.
Devant ce danger d’effacement, la N-VA a utilisé la menace du Belang pour développer son emprise sur l’Open-VLD et le CD&V. Jean Jambon, avec un programme nationaliste réactionnaire, a formé le gouvernement de la Région flamande, dans l’espoir d’arrêter l’ascension du Belang.
Tandis que du côté francophone, les élections de 2019 voyaient une forte poussée à gauche, avec le succès du PTB. Le PS, trop libéral, a vu sa base s’effriter et sa mainmise sur la FGTB en souffrir. Un socialiste pur jus comme Thierry Bodson, président de la FGTB, ne peut plus compter sur les présidents socialistes des centrales, quand les membres ne le sont plus.
Le PS ne peut entrer dans un gouvernement avec la NVA, sans obtenir « quelque chose » lui permettant de se refaire une clientèle. D’où la tentative de Magnette d’envisager une quatre-saisons de centre-gauche, sans la NVA. Mais le CD&V a les yeux braqués sur la N-VA, l’OPen-VLD n’était pas chaud non plus. D’où le bide de Magnette…
Le Coronavirus a modifié le rapport de forces. L’efficacité n’est possible qu’avec un unique système de santé, et un ministère de l’Intérieur pour contrôler les frontières et le respect des mesures de confinement. Il est donc évidemment rationnel d’avoir une seule politique de lutte contre l’épidémie. L’usine à gaz communautaire commence à se fissurer.

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La communauté scientifique a fait pression en faveur d’une riposte commune au niveau fédéral. Tous ces facteurs ont abouti au plan du 12 mars de la première ministre, en présence des responsables des communautés, y compris la NVA, puisque Jean Jambon était présent.
Bart De Wever a senti que l’épidémie renforçait ses adversaires, les néo fédéralistes. Il a tenté d’abord le corona-réalisme (pas trop de mesure pour ne pas saigner l’économie). La rapidité des contaminations ayant rendu cette position intenable, Bart a fait un tournant à 180°. Après la carte du réalisme économique, il a joue la surenchère sécuritaire : le fédéral n’en faisait plus trop, mais pas assez, il fallait déclencher le « plan catastrophe »…
De Wever a même voulu lourder Sophie Wilmès pour s’imposer, avec l’idée d’un Etat-NVA. Son emprise sur ses partenaires flamands faiblissant, il a été contraint de voter des pouvoirs spéciaux à la grande Sophie. De Wever fit une ultime pirouette : la NVA voterait les pouvoirs spéciaux, mais pas la confiance. Nouvel échec : les autres partis flamands ne l’ont pas suivi. On s’est bien marré au Vlaams Belang !
Le Coronavirus n’est pas l’unique changement du rapport de forces entre les néo nationalistes et les néo fédéralistes. Les sondages d’opinion ont montré les progrès du Vlaams Belang et la régression de la NVA. En plein Covid-19, ce sondage a convaincu le CD&V et l’Open-VLD de prendre leurs distances avec la N-VA. Résultat, ce n’est plus le CD&V qui calque son attitude sur la N-VA mais l’inverse. En cause la loi sur l’avortement et l’alignement de la N-VA sur le CD&V.
La crise sanitaire montre la faillite des politiques néolibérales d’exclusion sociale, de démantèlement du secteur public, de coupes dans la sécurité sociale et de destruction de la planète. Il semble que cela échappe à nos magouilleurs.
L’absurdité de la croissance néolibérale et la nature criminelle des politiques de privatisation, d’austérité et de démantèlement des protections sociales, entrent dans l’esprit des gens.
Le titre de docteur Fol Amour pourrait changer de tête et passer De Filip De Winter à Bart De Wever. Les fachos du Vlaams deviendraient ministrables, Bart ne le serait plus…

12 juillet 2020

Élio s’américanise.

Les mesures de sauvegarde du potentiel industriel de la Wallonie préconisées par Di Rupo, président de la Région, ont de quoi surprendre.
Les milliards de l’Europe promis par von der Leyen étant insuffisants, Jean-Luc Crucke et Borsus, l’aile libérale du gouvernement Di Rupo, ont déterminé celui-ci a lancé une opération crowdfunding. Fallait-il que la vieille gazelle socialiste n’ait plus toute sa tête pour entrer dans la combine de ces deux américanolâtres !
Crowdfunding signifie financement par la foule, c’est moins cru que « financement par emprunt citoyen » mais c’est la même chose. On habille sa honte de mots étrangers, ça passe mieux, les gens n’y comprennent que dalle ! Il leur semble que c’est quelque chose qui se fait couramment en Amérique. Ils n’ont pas tort, sauf que cette pratique est essentiellement pratiquée par des Fondations et concerne le secteur privé.
Un hôpital privé de Boston, par exemple, a besoin de fonds pour construire une nouvelle aile au bâtiment central. Il propose une plateforme de crowdfunding en ligne et indique le montant dont il a besoin. Un appel est lancé aux investisseurs potentiels. Les personnes intéressées peuvent investir dans son projet, moyennant un faible intérêt puisque c’est pour une bonne cause et un remboursement échelonné. Il est courant de pratiquer des tirages anticipés pour appâter l’investisseur. Le gagnant est remboursé sur le champ, il se voit offrir en plus une belle voiture. Comme celle que vous voyez sur la photo ci-dessous.

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En réalité, cette dérive est bien le signe que ces messieurs n’ont rien compris ni tiré aucune leçon de la crise Covid-19. Le virus n’a pas que des effets sanitaires. Toute la société est devant une évidence. En plus du désastre social qu’il génère, le néolibéralisme n’est adaptable ni à l’écologie, ni à l’avenir de la société civile. Ne voulant pas en convenir, les gouvernements bourgeois prennent des décisions qui semblaient impensables il y a quelques semaines encore, comme le crowdfunding, transformant une gouvernance en comité welfar « Managed Care Organizations » ; pas pour financer une étude sur la réorganisation sociale et industrielle de la société, pour, au contraire, trouver de nouvelles ressources pour relancer la machine néolibérale !
L’Italie a montré une voie à suivre. Elle a renationalisé Alitalia, interdit les licenciements pendant une période de 60 jours, et réquisitionné les institutions de santé privées pour les mettre à disposition de l’urgence sanitaire.
Elle sort clairement des clous du cadre néolibéral du tout au marché. Et que voit-on en Wallonie ? Di Rupo suit la tendance MR (Reform movement), qui laisse les patrons profiter de l’épidémie pour licencier du personnel !
L’Union Européenne, consciente du danger que la logique patronale ne détruise à court terme une grosse partie de l’industrie, relâche la pression sur les fameux critères d’équilibre budgétaire et d’endettement public. Ce sont des milliards qui passent de la poche gauche des riches pour rentrer dans la poche droite. Nulle part des mesures ne sont prises pour arrêter ce circuit qui n’empêche rien. Faut-il rappeler que les milliards qui passent des banques à l’État moyennant intérêt et remboursement ne sont que les plus values dérobées aux travailleurs par quelques grosses fortunes bâties sur la sueur, la misère et le désespoir du plus grand nombre ?
La méprisable poupée de chiffon à la tête de la Région wallonne est elle-même le jouet de deux factions rivales en Belgique.
Les néo nationalistes flamands, formé du VOKA (le patronat flamand) et de la N-VA, s’affichent résolument contre la sécurité sociale, les conventions collectives et les organisations du mouvement ouvrier. Ils veulent un « Etat N-VA », comme nous eûmes pendant vingt ans un État CVP.
Non pas en opposition mais en promoteur d’une autre alternative, s’affichent les néo fédéralistes, la FEB, l’UWE, le MR, le PS et le CdH et le roi. C’est la tendance Crucke-Borsus à laquelle adhère Di Rupo sur la pente naturelle du PS à se libéraliser davantage.
Le maintien du caractère national de la sécurité sociale est leur seul argument. Il cache un piège. Celui d’accepter les restrictions dans la Sécu, sinon le VOKA et la N-VA vous tomberont sur le paletot pour vous dépouiller davantage, disent-ils faussement émus. Et ça prend.
La preuve, la poupée socialiste bourrée du fourrage de la relève Magnette lance son crowdfunding comme si c’était une solution. Déjà dévalisé une fois, les travailleurs wallons réduits aux taquets, vous savez ce qu’ils disent…

11 juillet 2020

Lepeletier de Saint-Fargeau…

… partie civile contre Reynders !
Des plus conservateurs, aux plus progressistes, nous sommes toujours régis par l’ordre juridique qui se met en place à la Révolution de 89.
Avant de rappeler les principes, un exemple est nécessaire.
Nicolas Ullens de Schooten qui a travaillé à la Sûreté de l’Etat de 2007 à 2018, quelques années avant que Reynders ne s’égaie à la Commission de la Justice de l’Europe, avait fait état du versement de pots de vin à l’occasion de missions et d’achats publics, par le dépôt d’une plainte à l’encontre du ministre des affaires étrangères. Ces pots de vin concernaient le déménagement de la police fédérale au Centre administratif de Bruxelles, le Kazakhgate et une affaire relative aux fonds libyens.
Très rapidement la justice bruxelloise classait l’affaire sans suite. Ce fut si soudain qu’on peut supposer qu’aucune enquête ne fut conduite et qu’aucun document transmis par Monsieur Ullens ne fut suivi de recherches préliminaires du bien fondé de la plainte.
À l’époque la presse, animal de compagnie des puissants, sans aucune gêne faisait passer Ullens pour un simple d’esprit poussé par des sentiments de vengeance et d’envie.
Rebondissement inattendu un an plus tard, le parquet de Bruxelles ouvre une enquête contre l’ancien agent de la Sûreté de l’État, Nicolas Ullens, pour «violation du secret professionnel ».
Qu’est-ce que c’est qu’une justice qui permet qu’un ministre s’échappe de la volière libérale pour passer des jours heureux de Commissaire européen, pour s’inquiéter une fois que le libéral est casé confortable, de retomber sur les documents produits par Ullens, classés « top secret » et de lui en faire reproche ?
Ces documents seraient donc importants puisqu’on en fait tout un plat. Quels sont-ils ? Si l’affaire est soumise à l’appréciation d’un tribunal, il faudrait au moins que le public en connaisse la teneur, sinon, quelle est la valeur d’une justice derrière un paravent ?
C’est ici que nous revenons à 89 et au Code Napoléon base du droit belge.
Son exigence suppose l’égalité juridique des individus, quelle que soit leur place dans la société. Loin de justifier la toute-puissance des autorités, elle implique leur subordination au droit et, corrélativement, la protection juridique effective des personnes les plus vulnérables. La loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », précise la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

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On ne peut pas dire Reynders lavé de tout soupçon sans enquête justifiant son innocence, puisque les documents fournis par le dépositaire de la plainte sont classés secrets, donc importants. A fortiori, on ne peut pas inculper Monsieur Ullens pour « violation du secret professionnel » si cette violation fait la preuve d’un délit commis par Reynders dans l’exercice de son ministère et que le plaignant aurait agi en fonction de sa conscience.
L’exigence d’exemplarité s’impose en premier lieu aux représentants des pouvoirs publics. Rompant avec le droit de l’Ancien Régime, le code pénal de 1791 institue de nombreux crimes et délits afin de réprimer les malversations des agents publics (comme le détournement de fonds ou le trafic d’influence). Il traduit ainsi l’idée des constituants selon laquelle l’atteinte à la liberté d’autrui est d’autant plus grave qu’elle émane d’une personne chargée de représenter l’intérêt général. S’expriment ici non seulement les aspirations démocratiques radicales des acteurs de la Ire République, mais également leur profond pragmatisme. L’un des inventeurs de la législation pénale révolutionnaire, Louis Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, affirmait en 1791 : « Une bonne police avec de bonnes mœurs, voilà ce qu’il faut pour un peuple libre au lieu de supplices. Partout où règne le despotisme, on a remarqué que les crimes se multiplient davantage ; cela doit être parce que l’homme y est dégradé ; et l’on pourrait dire que la liberté, semblable à ces plantes fortes et vigoureuses, purifie bientôt de toute production malfaisante le sol heureux où elle a germé. »
Dans cette affaire qui dormira sans doute longtemps dans des cartons scellés à la cire du sceau de l’État belge, n’apparaîtront que les manquements aux grands principes, le manque de transparence propice aux grands commis de l’État et ce qui ressort du dossier instruit contre la justice elle-même suspectée de partialité, dure pour le pauvre et laxiste pour l’influent et le riche. Pour le reste et pour le public, Ullens est fou, qu’on lui passe la camisole…

Le néolibéralisme prédateur.

Tout le monde en Belgique se marre des affligeants imbéciles, chasseurs de partis délégués de Laeken, MM. Bouchez et Geens. La presse nationale protège tant qu’elle peut ces « Ducon-t et Ducon-d » de la déconnade, c’est une rude tâche.
Ce qu’ils défendent n’est pas facile non plus.
On ne mesure pas assez l’effet de la finance du néolibéralisme et la coercition capitaliste qui en découle. Elle est la source d’un double fléau néolibéral, celui qui détruit les salariés du privé sous la contrainte de la rentabilité, celui qui détruit les services publics sous la contrainte de l’austérité. Le premier est lié au pouvoir des actionnaires formés dans le marché des droits de propriété, le second au pouvoir des créanciers formés dans les marchés obligataires.
Un des inconvénients de cette posture amoureuse de nos dirigeants pour le néolibéralisme a été la difficulté des personnels hospitaliers à secourir les populations, tant les structures hospitalières avaient été endommagées par cette foi exclusive au privé de trouver la solution de tout. Il semble que la pandémie n’ait pas été une leçon pour eux.
Contrairement à ce que les gens croient, le pouvoir des actionnaires n’est pas un pouvoir qui décide d’allouer des fonds. Les actionnaires apportent fort peu d’argent aux entreprises, mais par contre en retirent beaucoup. Les entreprises ne dépendent que marginalement d’eux pour leur financement. Dans ces conditions, comment les actionnaires attrapent-ils l’essentiel des gains de l’entreprise dans leurs filets ? Par des voies souterraines inconnues du public sur le marché des actions où se joue le contrôle de la chose représentée par des titres. Donc par une déférence du « valet » au « maître » par le seul pouvoir financier.
Pareille pieuvre suceuse de la moelle des travailleurs est difficile à croire, parce qu’elle est hors de portée de l’entreprise et des syndicats. Un nervi de Philadelphie rassemble dans sa main des actions lui donnant le droit d’exiger qu’un site industriel se trouvant aux Hauts-Sarts ou à Liège Airport liquide cinquante personnes d’un coup, sans même à savoir si elles ne sont pas indispensables à l’entreprise et sans même y avoir jamais mis les pieds !
La mise aux normes néolibérales des politiques économiques par les marchés obligataires vont bon train. Nous avons échappé, par un sursaut de la Région Wallonne à la vente bradée par Stéphane Moreau de Voo à des Fonds de pension américains dont on sait la rapacité prédatrice.
Le néolibéralisme est une idée puisée dans les seuls intérêts actionnaires qu’essaient de nous vendre ces malheureux tarés du MR

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Ils ont déjà dilapidés le potentiel industriel belge par la décentralisation principalement à la Chine de tout un potentiel qui nous a manqué terriblement pour faire face à la pandémie. Si bien que nous sommes en passe de tomber dans la catégorie des pays sous-développés.
Ils ont cru malin de se réfugier derrière des brevets afin de protéger notre savoir faire dont la Chine se contrefout. Si bien qu’elle est en mesure de vendre des répliques d’Air Bus au rabais.
On a compris, dans cet enthousiasme pour le néolibéralisme, que la coercition actionnariale pèse sur les équipes dirigeantes. Les salariés porteront seuls le poids des ajustements, concentrations, départ aux antipodes, etc. Les hauts dirigeants locaux du type Moreau ont été « convertis » au point de vue actionnarial à coup de stock-options au néolibéralisme, rien de mieux que de transformer le dirigeant en actionnaire, non référendaire, c’est-à-dire qu’il cède la maîtrise à des inconnus sans se soucier des personnels et du savoir-faire.
Si le pouvoir des actionnaires s’exerce par les médiations subtiles du contrôle capitalistique, celui des créanciers, lui, procède par les voies usuellement brutales de l’apporteur de fonds : le prêteur. Et par un autre compartiment de la finance : le marché obligataire. Compartiment différent mais coercition semblable par la normalisation : une fois que les investisseurs se sont fait leur idée de ce que doit être une bonne politique économique, les gouvernements qui ne s’y plient pas connaîtront des taux d’intérêt en folie et la certitude de l’échec. C’est là qu’intervient le chantage à la dette. Il suffit d’une perspective d’augmentation minime des intérêts des dettes souveraines, pour voir tous ces minables des partis libéraux serrés la vis aux travailleurs et s’aplatir devant les transferts vers des pays à bas salaires de ce qui faisait la richesse industrielle nationale.
Voulez-vous que je vous dise, Athènes, berceau de la démocratie, sut à la fin se débarrasser d’Alcibiade, riche parasite, mangeant à toutes les bonnes tables et trompant tout le monde, allant du plus offrant à l’autre. Il fut finalement abattu au javelot à Mélissé, un village de Phrygie.
Toute cette racaille qui parle haut et fort, que la presse vénère et que le néolibéralisme chérit, tous ces libéraux enfin, faussement patriotes et bassement crédités d’humanité par tous les sycophantes du sérail belge, n’auraient été que des Alcibiade abattus au javelot dans cette démocratie naissante qu’était la Grèce des temps lointains.

10 juillet 2020

Si c’est Einstein qui le dit !

Une question vient naturellement à l’esprit pour ces Narcisse que nous faisons naître de nos choix électoraux : peut-on respecter des élus qui ne respectent pas les électeurs ?
On peut suivre Emmanuel Todd, démographe, historien, essayiste, prospectiviste lorsqu’il inverse les potentiels et trouve que l’intelligence innée des foules est de très loin supérieure à l’intelligence sectorisée et scolarisée des dirigeants.
Depuis des mois que durent les pourparlers pour un gouvernement, comment osent-ils paraître devant nous sans avoir rétabli la démocratie et fait ce pour quoi on les paie ?
La nocivité de la situation actuelle éclate au grand jour. Le recours aux Régions pour tout, par la dispersion peu claire des prérogatives et des responsabilités, rend l’absence du Fédéral très dommageable.
Actuellement, il n’y a pas un citoyen sur cent qui pourrait expliquer concrètement la Belgique fédérale. Le comble, tout le monde voit les doublons. Le désastre de la gestion de la crise du Covid-19 avec six ministres de la santé, reste vivace dans les esprits ! Gare à la deuxième vague qui verrait les ministres tomber de leurs chaises pour la seconde fois.
Il n’est pas dit que si nous passions du Fédéral au Confédéral qu’on n’essaierait pas de recaser les élus qui perdraient leur emploi, je parle ici des Provinces et des gouverneurs.
Tout est tellement compliqué en Belgique que d’être chapeauté par l’Europe qui met d’autorité son petit grain de sel dans tout, aboutit à la quintessence de l’irresponsabilité et de l’irrationnel.
Les libéraux tiennent encore le haut du pavé avec des partis en perte d’électeurs, parce qu’ils représentent en réalité la bourgeoisie qui fit la Belgique de 1830 et qui depuis n’a jamais perdu tout à fait le pouvoir, même quand les gouvernements sortaient du centre droit, pour faire quelques pas au centre-gauche.
L’ancien premier ministre, Charles Michel, en fuite à l’Europe, est un libéral et c’est encore un libéral, son successeur à la présidence du MR, qui s’affaire et court d’un parti à l’autre pour ranimer l’intention de faire repartir le Fédéral, avec le CD&V Koen Geens.

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Tous les autres le regardent amusés et goguenards. Ce n’est pas que GLB soit d’un grand patriotisme, c’est tout simplement qu’il croit pouvoir sauver sa clientèle libérale unitaire et acheter ses cravates les années suivantes avenue Louise.
Ce coq sans tête qui court partout représente bien l’idéologie officielle de ce pays qui méprise le concept même de peuple. On a bien vu où était l’utile et l’inutile lors de la pandémie et comme l’État était encore un État grâce aux personnels des hôpitaux, aux services publics et aux personnels des magasins qui n’ont jamais cessé de travailler au plus fort de la crise. Tandis que les beaux messieurs et les belles dames des étages supérieurs ne savaient plus où se mettre et montraient qu’ils n’étaient pas à la hauteur de la situation.
Dans les mains de ceux qui ont failli et montrent encore leur incapacité à s’entendre, les institutions actuelles plongent la Belgique dans le coma politique, tandis que les dirigeants, commis d’office, font la sourde oreille à toute revendication.
Forcément Wilmès n’est pas là pour ça. Et quand bien même, elle est du camp des perdants qui s’accrochent. C’est possible de soutenir les entreprises qui s’effondrent sous les coups de la crise, mais ce n’est pas possible d’améliorer l’ordinaire des pauvres. Vous avez compris, qu’elle ne fera rien de social. Elle favorise la soumission de l’État à tous les diktats de la mondialisation financière américaine ou européenne. C’est tout à fait bouffon, mais nous sommes dans l’impossibilité de renverser le gouvernement Wilmès, puisqu’il n’en est pas un !
Bien entendu, un coup de baguette magique ne changerait pas les institutions. La vie démocratique est peut-être définitivement abîmée, au point de n’être plus adaptée aux besoins des populations.
Comment organiser les dialogues avec des mouvements sociaux, quand il n’y a plus en guise d’interlocuteurs, que des fantômes qui glissent d’un parti à l’autre, confortés ou démis par le roi ! On ne peut pas résoudre un problème, disait Albert Einstein, avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré. On est exactement dans ce cas de figure !
Vous avez remarqué, pas un mot qui irait dans le sens de cette chronique dans les journaux officiels ! C’est clair, la presse est avec eux.
Vrai, on est très mal barré.

9 juillet 2020

Allô Maman bobo !

Ce qui se passe en Belgique est inouï. Cela dépasse l’imagination de l’écrivain de science fiction. Après des élections consacrant plus ou moins les mêmes partis qu’à la législature précédente, il est devenu impossible à ceux-ci de monter un gouvernement fédéral sur un programme de majorité parlementaire !
En fait, la question d’aujourd’hui pose le rôle de la démocratie dans la construction du contrat social. Pourquoi le peuple ne peut-il être entendu, même s’il paraît n’être pas d’accord entre Nord et Sud sur un programme ? N’y a-t-il pas deux Régions capables d’aller dans le sens de ses deux populations, sans n’en heurter aucune ?
Ce que le législateur n’avait pas prévu est en train d’arriver. Ce qui a été construit dans le but louable de ne pas faire éclater la Belgique en confédérations, se retourne contre lui. L’usine à gaz fédérale est devenue tellement complexe, qu’il n’existe plus aucun ingénieur capable de la comprendre et de la faire marcher.
Une incapacité de s’entendre est prévue dans la Constitution, on rebat les cartes par une nouvelle élection. C’est justement cela que redoutent les partis. Il se pourrait que l’électeur fatigué des palabres bantoues aggrave la situation en votant pour des partis que l’on écarte systématiquement de toutes les négociations, le PTB pour la Wallonie et le Vlaams Belang pour la Flandre.
La stabilité politique de ceux qu’effraye tout changement, se fait au prix de l’instabilité sociale. L’impossibilité d’une entente avec les partis actuels tient dans une instabilité sociale inédite. La Wallonie avec le PTB veut un changement radical du rapport entre le capital et le travail. Les profits de quelques-uns dégagés de leur fin iraient au social et au bien-être des plus pauvres. Le Vlaams Belang veut recréer une nation flamande pure, indépendante ou dominante de l’État belge. La prospérité relative de la Flandre par rapport au reste du pays l’autorise à laisser pour secondaire le rapport entre riches et pauvres. Il en va toujours ainsi des populations détournées de leurs revendications essentielles par des injonctions à la reconnaissance de la Nation, comme on l’a vu en Allemagne à propos du nazisme.

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Les partis capotant sur l’Arizona auront beau se refaire le moral en pensant, avec Georges-Louis Bouchez, que ce n’est pas la rue qui gouverne, la politique n’a-t-elle pas été inventée pour se substituer à la violence ? Pour diriger un pays comme la Belgique, il faut trouver des compromis. Ces compromis ne sont insurmontables que parce que les propositions de chacune des parties se trouvent opposées sur la politique d’austérité. Les libéraux l’exigent avec la N-VA et l’aile droite du CD&V. Les autres n’en veulent plus
Jusqu’à présent la Belgique avait été administrée pour et avec la bourgeoisie libérale, dans le cadre du néolibéralisme, avec un zest d’amour absolu pour le système américain.
La crise du capitalisme fait vaciller toutes les institutions. En présentant la mondialisation comme « naturelle » et non comme une construction d’intérêts privés discutables, l’Europe a vidé le débat public de son sens. Le MR et l’Open VLD s’en prévalent. Tout est là.
Le coup de grâce ne vient pas d’hier, c’est celui du gouvernement Di Rupo qui avait toutes les cartes en main pour anticiper et éviter l’impasse actuelle et qui a choisi le programme d’austérité, c’est-à-dire ne pas sortir des clous de la société bourgeoise.
Il n’est même pas dit que la société flamande se serait refermée comme elle le fait à présent sur le nationalisme, gonflée de la fausse perception d’une Flandre qui paie pour une Wallonie à la traîne.
La démocratie ne date pas d’hier. Clisthène (né vers 568 av. JC) en avait jeté les premières bases pour parer à la violence. Il avait imaginé que des citoyens donnent leur avis et qu’il en soit tenu compte. Et bien, si la situation reste la même, qu’on tranche par référendum le fond du problème : l’usine à gaz, montée par des inconscients, doit-elle être reconstruite ou plus simplement abandonnée ?
Le recours au suffrage universel devrait permettre de trancher les conflits. Le rapport de forces idéologique et les luttes populaires peuvent se résoudre dans les institutions, sous peine de les voir surgir sous d’autres formes. Très logiquement, face au blocage des institutions alors que se creusent les inégalités économiques et sociales, des formes de violence se développeront, en partie à cause de la longueur de l’intérim de Sophie Wilmès.
Ceux qui restent dans la fatalité d’une Belgique baroque devraient au moins prévoir une loi sur la longueur des pourparlers après tout scrutin pour la formation d’un gouvernement. Trois mois devraient être suffisants. Passé ce délai, l’élection serait annulée et une autre mise sur pied endéans les six mois. Ce qui, trois mois plus six font neuf, permettrait un nouvel accouchement.

8 juillet 2020

Une justice impossible.

Dans des cas extrêmes de contestation des citoyens, un gouvernement aux abois fait appel à la justice. Celle-ci met en place des comparutions immédiates, jugements précipités et expéditifs à la clé. Il en fut ainsi en France durant toute la période « Gilets Jaunes ». On se doute que la justice remettra le couvert à la prochaine occasion de soutenir l’État, accomplissant une mission hautement regrettable qui fait douter de son indépendance.
La Belgique en fut réduite à ces tristes expédients lors des Grandes Grèves et à l’affaire royale. On peut penser, comme l’avenir est assez sombre, que Sophie Wilmès, toute intérimaire qu’elle est, en bonne libérale, connaît la chanson.
La justice n’a jamais montré la même sévérité expéditive à l’encontre des fraudeurs nichant leur fortune dans des paradis fiscaux ou des personnages politiques de haut rang se servant des leviers de l’État pour faire fructifier leurs capitaux. Pourtant, là aussi, il y aurait matière à frapper les esprits dans l’urgence. Les juristes répliquent « c’est qu’il n’y en avait pas ». Cet argument est irrecevable, si l’on considère l’hémorragie fiscale et les affaires de corruption nécessitant de frapper un grand coup d’arrêt de l’impunité de ces délinquants.
La justice est lente à faire comparaître des hommes politiques, au point que dans l’affaire du Kazakhgate, Armand De Decker a pu emporter tous ses secrets dans la tombe et que Serge Kubla est toujours en attente d’un procès et qu’enfin, après tant d’échappatoires et d’atermoiements, le procès d’Alain Mathot est prévu pour janvier 2021.
Les interférences entre l’activité politique et la fonction juridictionnelle saturent l’espace médiatique. Côté français, les Affaires Tapie, Fillon, Ferrand, Cahuzac, Urvoas, Balkany, Sarkozy, Balladur, Benalla impliquant le président Macron, les unes en voie de jugement, les autres toujours pendantes, donnent au nouveau garde des sceaux, l’inattendu Dupond-Moretti, un drôle de parcours pendant les deux ans qui viennent.
Sous la III° République, les affaires Stavisky ou du canal de Panama, sous la V° République, les affaires Boulin, de Brooglie, Bérégovoy, celle de la MNEF, ce n’était pas mal non plus.
Les citoyens ont perdu confiance dans les responsables politiques.

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Le système de démocratie libérale exige une séparation entre le pouvoir politique à qui revient ce qui relève de l’intérêt général, et celui des juges à qui appartient le contrôle du respect des normes établies. Il n’est pas sain que les politiques interviennent dans le champ judiciaire, ni que les juges interviennent dans le champ politique.
La responsabilité politique ne fonctionne plus, l’irresponsabilité est la règle.
Face à un pouvoir politique à la légitimité déclinante, le pouvoir des juges tend à s’imposer au risque de la confusion des genres.
On voit désormais des juges indifférents aux affects humains, faisant leur bible du code pénal, et leur pendant, des magistrats omnipotents, démiurges faisant et défaisant les destinées à leur guise, selon les têtes ou, pire, selon les origines du prévenu.
Les citoyens voient bien, puisque les lois sont faites par les parlements, qu’il y a des lois de droite et des lois de gauche. L’impartialité au niveau de l’interprétation stricte des textes ne conduit pas à rendre justes les jugements, mais à les orienter dans le sens déterminé par la majorité politique.
Mon sociologue de référence, Pierre Bourdieu, note qu’« étant donné l’extraordinaire élasticité des textes, qui va parfois jusqu’à l’indétermination ou l’équivoque, le juge dispose d’une immense liberté. Il n’est sans doute pas rare que le droit, instrument docile, adaptable, souple, polymorphe, soit en fait mis à contribution pour rationaliser des décisions auxquelles il n’a eu aucune part. » Ainsi l’acte de juger est-il nécessairement politique, puisque le juge doit choisir. Les juristes, théoriciens ou praticiens, le savent bien qu’appliquer la loi, c’est surtout improviser
Pauvre démocratie, aucun de ses anciens piliers ne résiste à la critique. À croire que ceux qui ont cru bien faire n’avaient pas de cervelle. L’ordre bourgeois établi comme modèle est devenu synonyme de désordre. Ils assassinent Robespierre une seconde fois.
L’usage des lois a surtout montré l’usure des lois et l’impossible manière de s’en servir avec impartialité, puisque les textes eux-mêmes ne le sont pas.

7 juillet 2020

Bientôt les Mickey d’Or ?

L’avenir était assez inquiétant, sans l’alourdir du problème des 42 enfants belges détenus dans des camps gérés par des Kurdes.
S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est de tergiverser sur la question du rapatriement des enfants, les mettant en danger. Un enfant, c’est peut-être la seule personne innocente qui devrait être sacrée, dans ce monde de brutes.
Bernard De Vos, le Délégué Général des droits de l'enfant (DGDE) fait ce qu’il peut. Sophie Wilmès est aussi une mère, elle l’a sans doute oublié. Qu’est-ce qu’elle attend pour passer au nez et à la barbe de ces médiocres qui ne sont pas fichus de donner un gouvernement à la Belgique et donner les instructions qui s’imposent ? Elle a besoin de quel sous-fifre de la N-VA, l’autorisation de Theo Francken en personne pour faire partir l’avion ?
Non, mais qu’est-ce que ces foutriquets qui vont disparaître demain de l’agenda politique, qui n’ont rien à perdre, ils n’ont pas à se préoccuper du malaise de la N-VA et des considérations éthiques de GL Bouchez, priorité absolue aux enfants !
Leurs mères sont dangereuses. Et alors ? Elles devront répondre de leurs actes devant la justice et puis basta ! C’est moins de l’Islam guerrier dont il faudra les décontaminer que de la connerie qui fit d’elles, des amoureuses stupides, des dévotes criminelles.
Faire revenir les enfants n’est quand même pas un casse-tête absolu qu’on ne parvient pas à résoudre. Même De Block, pourtant pas douée pour tout et bonne à rien, saurait y faire.
Autre chicane du genre médiocre, on va monter un spectacle au Palais royal pour honorer les héros du corona virus. Le Palais recherche quatre "héros corona" qui seront reçus par le roi Philippe ».

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Comme #PleinD’espoir nous vend la chose, ils ont décidé d’en faire un mélo. Quatre citoyens raconteront leur histoire à Mathilde et Philippe à propos du dévouement d’un « héros », leur héros. Je parie cent contre un qu’il y aura un médecin, une infirmière, une aide soignante et une aide des maisons de retraite, côté héros, et parmi les bénéficiaires de l’héroïsme au quotidien, au moins une pensionnée en maison.
C’est de la com pure, même si on ne dira jamais assez le courage de certains, malgré la lâcheté ambiante. À noter quand même que je ne voudrais pas être dans la peau d’un « héros ». Quand on fait son boulot et qu’on se voit ceint de la couronne de laurier et vanter comme il n’est pas permis devant le beau monde à la mouillette de l’âme, je vais vous dire, c’est gênant. Tout le monde ne s’appelle pas GL Bouchez qui prend la louange comme une punaise de lit qui n’a plus bouffé depuis trois mois.
Sur sa lancée, Philippe rendra hommage aux victimes du coronavirus, mais également au personnel soignant et à toutes celles et ceux qui ont combattu la pandémie. Pas un mot pour les caissières dans le communiqué, ça promet !
La mélodie du bonheur aux héros, c’est pour septembre.
Il fallait bien trouver un truc pour associer la culture libérale. Le public est invité à faire un concours du plus beau récit. Quatre finalistes viendront lire leurs œuvres. Si c’est Mathilde qui les trie, au vu de ses contes moraux, le public va passer de fichus quarts d’heure !
Le décor, les personnages, les chaises, les panneaux Potemkine pour la télé, on en frémit par avance.
Tout ça ne nous fait pas oublier qu’on est toujours à faire des mamours à la grande perche de Sophie qui n’était là que pour un moment et qui va finir par faire toute la législature. Encore qu’il n’est pas dit que pour la suivante, elle ne remettra pas le couvert, à la satisfaction générale.
On en arrive au plus urgent, au plus pressé : la formation de l’équipe « gagnante » au fédéral, enfin de ce pourquoi on paie nos parlementaires.
« Le Bureau politique du cdH estime, à ce stade, que les conditions ne sont pas remplies pour entamer un travail dans pareille configuration”, indique 7/7 magazine. Le cdH veut être constructif pour une solution, c’est Prévot qui le dit. Vous avez compris, le CDH campe sur ses principes, mais reste disponible pour renifler les principes des autres.
Le président du sp.a, Conner Rousseau, n’a pas non plus accepté l’invitation de Georges-Louis Bouchez (MR), Joachim Coens (CD&V) et Egbert Lachaert (Open Vld) pour une réunion avec les six partis susceptibles de former une coalition “Arizona”, soit le MR, l’Open Vld, le CD&V, le CdH, N-VA et lui-même (le sp.a). Bouchez est vexé comme un pou !
Après Arizona, on pense à Bérézina. C’est moins loin.
Et dire qu’on verse tous les mois à ce panel de jean-foutre de quoi sortir du pétrin plusieurs milliers de chômeurs et autant de pauvres diables refusés des CPAS.
C’est une honte ! C’est du fonds perdu !

6 juillet 2020

Un frère Marx inconnu !

Le congrès idéologique du « Chantier des Idées » d’Elio Di Rupo à Liège le 25 novembre 2017 n’a pas attendu 2020, pour sombrer dans le ridicule. Il le voulait prémonitoire, il a eu tout faux, dès l’année suivante. Le visionnaire de l’après Charte de Quaregnon enterrant la lutte des classes, s’est enterré lui-même dans les débuts de la crise économique d’aujourd’hui.
L’écosociaslisme qui en était sorti, est l’allié désormais du MR au Régional. Madame Soleil n’était qu’un charlatan. C’est ce qui transparaît de la politique du couple Di Rupo-Magnette.
Le premier à la Région joue les coquettes avec Borsus, un poujadiste notoire ; le second hésite à sauter dans le panier de crabes par peur de perdre des plumes dans les urnes.
Du manifeste qu’ils ont pondu : coup d’arrêt aux dérives néolibérales, réduction du temps de travail, la semaine des quatre jours, la globalisation des revenus, le développement de l’enseignement public, ils ne réaliseront rien ! Cependant, ces dirigeants plastronnent et traitent l’autre gauche de populiste !
Pardon, il reste une chose, le scandale Publifin ! « Une députée fédérale qui fond en larmes, un parlementaire wallon qui se dit honteux de son parti. La semaine Publifin d'Elio Di Rupo marque un tournant de sa longue présidence. Jusqu'à l'abdication ? » (Journal Le Soir)
Le chantre du parti, Michel Henrion, doit souffrir énormément, pour se défausser sur le populisme du PTB. !
Le « socialisme novateur » avec sa « réelle refondation de nos idées » a fait un sacré flop. On en rit encore !
D’abord la Charte de Quaregnon, est-elle si ringarde qu’il faille la mépriser à ce point ?
Elle est visionnaire sur bien des points, même si, évidemment, les Anciens n’avaient pas prévu que le productivisme de l’époque, nécessaire pour sortir les gens de la pauvreté, allait déboucher sur la théorie de la croissance qui fout la planète par terre.
Elle est philosophique, en mettant en avant les biens communs à l’humanité et la quête du bonheur plutôt que de la possession matérielle. Ce n’est pas du rousseauisme mais une élévation morale qui n’est plus compréhensible aux héritiers, cadres du PS, universitaires illettrés ignorant ce patrimoine culturel.
Qu’est-ce que le PS compte faire en 2020 de l’environnement, avec son libéralisme strict ? Dans son livre « Nouvelles conquêtes », Di Rupo rêve, comme le comique italien Beppe Grillo, d’un capitalisme social et environnemental ! C’est un canular entre Amarcord et la Dolce Vita. Voulez-vous que je vous dise, Di Rupo aurait dû remplacer Fellini à Cinecittà !

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La Charte de Quaregnon ? Ces pitres devraient l’apprendre par cœur.
« La réalisation de cet idéal est incompatible avec le maintien du régime capitaliste qui divise la société en deux classes nécessairement antagonistes: l'une, qui peut jouir de la propriété sans travail, l'autre, obligée d'abandonner une part de son produit à la classe possédante. »
« Les travailleurs ne peuvent attendre leur complet affranchissement que de la suppression des classes et d'une transformation radicale de la société actuelle. Cette transformation ne sera pas seulement favorable au prolétariat, mais à l'humanité tout entière, néanmoins, comme elle est contraire aux intérêts immédiats de la classe possédante, l'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. »
Nos Ancien en connaissaient un bout de l’âpreté des riches au gain. Pas que l’affaire Publifin qui fait croire que les dirigeants du PS sont hors sol. Depuis l’affaire Cools, c’est une succession de révélations qui montre un monde des affaires et des combines très éloigné, des travailleurs qui écrivaient avec leurs tripes l’histoire de leur combat !
La richesse produite par la spéculation financière échappe au contrôle démocratique et profite aux puissants lobbies qui vont bien au-delà de l’État belge et devant lesquels un Di Rupo touche au ridicule.
Le socialisme est une doctrine politique et économique qui vise, à l'inverse du modèle libéral, à réformer le système de propriété privée des moyens de production et d'échange et à l'appropriation de ceux-ci par la collectivité. On ne sortira pas de cette définition.
Di Rupo et Magnette partagent le point de vue de Georges-Louis Bouchez. Il n’y a plus de débat.

5 juillet 2020

Nous les partageux !

Le nombre record d’abstentions des élections municipales en France est un phénomène que nous ne connaissons pas. Chez nous le vote est obligatoire. On peut supposer que l’abstention serait aussi importante en Belgique. Elle ne peut être circonscrite au nombre de bulletins nuls. À pied d’œuvre, on vote « puisqu’on est là » pour « n’importe qui » ou « quelqu’un pour lequel on n’aurait pas voté » si on était resté chez soi.
On entre ici dans le mystère des êtres.
Le vote de conviction est plus rare qu’on ne pense. Celui par sentiment est le plus répandu. Il touche aussi les abstentionnistes. Beaucoup ne votent pas, par défaut de sentiment. « Cela ne sert à rien » puisque même si on avait une « attirance » pour des principes ou des personnes et qu’on ait voté, de toute manière, « les jeux sont faits à l’avance et la démocratie ne sert que les intérêts financiers et industriels et pas les citoyens » (1).
Les blogs et les murs sur Facebook sont d’une grande importance pour la compréhension du phénomène. Ils sont tenus par des gens qui expriment leurs convictions, même si la plupart publient des articles, des photos ou des interviews dont ils ne sont pas auteurs. Ils les publient à l’attention des visiteurs par conviction, voire par propagandisme. Ce faisant, ils se dévoilent.
Les sentiments persistent dans les convictions. Ils s’y épanouissent malgré nous. Ainsi de ma vie, je n’ai jamais voté pour un candidat, j’ai toujours voté pour une candidate ! Tant je suis convaincu que la moitié du genre humain est infériorisée par l’autre moitié. C’est un sentiment trouble, celui de vouloir réparer une injustice, fondé sur une attirance naturelle du masculin pour le féminin.
On peut me compter parmi les citoyens votant pas conviction, mais aussi par sentiment.
Le sentiment se définit par tout ce que nous ressentons, en particulier les émotions de faible intensité, les passions, ainsi vont les inclinations amoureuses.
On ressent ses sentiments de façon intime et personnelle. Il n’est pas aisé de les exprimer, surtout les sentiments amoureux. Parce qu’il est difficile et périlleux d’en faire la confidence. Il est plus commode de les garder secrets.

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Un prétentieux comme le philosophe Einthoven dit sa pensée en empruntant celle des autres : la pitié, Schopenhauer, l’inspiration du cœur, Rousseau, la sympathie, Scheler, l’amour Bergson, et la rigidité morale du principe contre les sentiments, Kant.
L’humain est avant tout sentimental. Qu’importe la façon qu’il aime ou qu’il déteste, mais ses sentiments s’allient à ses convictions pour opérer un choix.
Comment se fait-il que les sentiments désintéressés soient si peu exploités en politique ? Bien sûr, les élus ne parlent que de ça, alors que la manière dont de la plupart se font un nom, montre le contraire ? C’est pourquoi les gens se désintéressent de la politique.
La plupart de nos grands hommes ne sont en réalité que des arrivistes insignifiants qui se sont taillé une belle vie à coups de postures et de principes supposés, tous plus faux les uns que les autres. La notoriété fait l’élite et non l’inverse. C’est l’art de faire parler de soi, d’être connu. L’anonyme, avec mille fois plus de qualités qu’un mirliflore sur un podium n’a aucune chance d’être élu. On ne le connaît pas. D’où l’idée d’essayer des anonymes dans la gouvernance d’un État.
Presque tous les acteurs de la politique sont des imposteurs Il suffit de voir qu’ils n’honorent pas les principes qu’ils défendent. Ils en parlent, puis oublient de les pratiquer.
L’extravagance du parking auto de la Région wallonne, dirigée cependant par des gens qui se veulent « altruistes », dont un ancien président socialiste, n’est pas un cas isolé.
L’éthique du care veut réhabiliter le rôle des sentiments occulté par la pensée politique. Il suffirait que la gauche de pouvoir rallie la gauche de l’opposition en copiant sa rigueur et ses principes. En clair, que la gauche caviar renonce à son « standing » pour rallier la gauche altruiste.
On verrait alors, une chose étonnante, un regain d’intérêt pour le système délégataire, le suffrage universel et la démocratie. Il serait même plaisant que la droite après s’être moquée des « partageux » soit contrainte à restreindre ses appétits et sa domestication rémunérée aux intérêts privés, à seule fin de sortir le libéralisme du mauvais pas actuel.
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1. Les entre guillemets ne reflètent en aucune manière l’opinion de Richard3.

4 juillet 2020

Des criminels au pouvoir !

Dans la liste des fléaux que l’humanité subit depuis la nuit des temps, le Covid-19 et le dérèglement climatique viennent de s’y ajouter.
Quoique la démographie galopante ait été le facteur accélérant de l’un et l’autre, ces deux calamités sont fondamentalement différentes.
Une immunité collective qui s’acquerra à la longue ne donne pas au Covid-19 le pouvoir de nous exterminer. Nous avons surmonté la peste, le choléra et la grippe espagnole. D’un taux létal jusqu’à présent inférieur à 1 % des cas, Covid n’atteindra pas un million de morts (à moins d’une mutation dimorphe) sur une population mondiale de 7 milliards 7. Par rapport à la grippe saisonnière, c’est peu de chose.
Tout autre est le danger climatique à quoi notre façon de produire nous expose.
L’inaction, devant les éléments produits par le productivisme même de l’économie, a transformé une « vertu » cardinale du libéralisme en Armageddon des temps modernes.
Cette pétrification sidérante de l’humain sur ses complexes industriels desquels sortent, bon an mal an, gadgets plastiques, chimie agro-alimentaire, gaz, fumées, huiles fossiles et de houille consommées, aura raison de nous !
Nous allons à des dégâts majeurs irréversibles. Les discours sur l’économie libérale ou néolibérale, comme on veut, sont des preuves de l’inconscience génocidaires de Trump ou Bolsonaro, mais encore de leurs sous-produits Macron ou Sophie Wilmès.
La gauche non-libérale est elle-même concernée dans son courant productiviste, de sorte qu’il lui faudra revoir les projets d’une économie redistributive, en tenant compte de la parcimonie avec laquelle on produira et répartira les biens de consommation.
On peut s’attendre à une succession d’événements tragiques de plus en plus rapprochés : maladies d’adaptabilité au nouveau climat, canicules, sécheresses, inondations, cyclones. Chaque trouble climatique équivaut à lui seul à la crise du Covid-19.
Leur simultanéité et leur répétition nous ferons courir d’un drame à l’autre, afin de parer au plus pressé. Les répits deviendront insuffisants pour rebondir.
La société sera en état d’urgence permanente.
On a vu que la gestion de la pandémie du Covid-19 a été calamiteuse. Si nos personnels de santé ont tenu le coup, par contre les points faibles ont été nos six ministres de la santé asphyxiés par la stupidité libérale de Maggie De Block. La poursuite de cette « politique » nous vaut même un ministre des masques !
C’est courtelinesque ! Dépêchons-nous d’en rire, l’euphorie ne durera guère.
Quand de vastes régions abritant une grande partie de la population mondiale deviendront invivables ou n’existeront tout simplement plus, envahies par les océans, quel sera le comportement des pays épargnés ?
On ressent un malaise devant la politique de Theo Francken à l’égard des étrangers. Qu’adviendra-t-il de ce mouvement d’humains de plusieurs millions de personnes en même temps ? Quelle sera l’attitude de la Belgique, avec tous ses libéraux conservateurs à l’image de GL Bouchez ?
Et nous-mêmes dans notre propre pays ? Que la mer du Nord revienne jusqu’à Bruges – comme au Moyen-âge – que ferons-nous ? Nous laisserons-nous submergés, serons-nous les Palestiniens des Flamands ?
Nos sociétés sont menacées d’effondrement, il n’y a que les partis en alternance au pouvoir pour ne pas s’en apercevoir.
Un seul exemple parmi d’autres : l’accumulation des GES dans notre atmosphère, avec le CO2, le plus répandu, ne disparaîtra que lentement, 40 % restant dans l’atmosphère après cent ans et 20 % après mille ans. Chaque journée perdue dans la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles rend ainsi plus coûteuse l’action à mener le lendemain. Chaque décision rejetée comme difficile aujourd’hui conduira à prendre des décisions encore plus difficiles demain.
Le tableau n’est pas idyllique. Faut-il sombrer dans le désespoir ? La crise du Covid-19 met en avant l’impérieuse utilité de l’action publique. Depuis la création de Richard3.com, ce blog postule la nécessaire rupture définitive avec le capitalisme, tueur de la planète.
Une prise de conscience collective sur notre mode de vie est capitale. L’essentiel de la population comprend les enjeux et la nécessité des mesures de précaution. Les milieux capitalistes pas encore. Ce n’est pas de leur intérêt. Il faudra les y contraindre et désigner les criminels qui le promeuvent !

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3 juillet 2020

Du faux au vrai repentir.

La présentation des excuses est à la mode. C’est inutile de revenir sur cet engouement d’une haire morale que l’on s’inflige à titre personnel pour des crimes que l’on n’a pas commis. Le leitmotiv, la repentance, est complètement à côté de son sens biblique. Pour les religions, la repentance est un sentiment profond de l’âme qui passe un jugement sur elle-même et se désiste de la voie sur laquelle elle se trouvait engagée ; c’est un changement de façon de voir, de raison et d’intention (1).
Or, en passant du colonialisme honteux à une forme de relations commerciales, on ne peut pas dire que l’État belge se soit désisté de la voie sur laquelle le colonialisme nous avait engagés, c’est une autre manière de faire du colonialisme tout au plus.
Aussi la lettre de Philippe et de Sophie Wilmès le jour suivant sont d’une rare hypocrisie.
L’indépendance du Congo, est un mouvement panafricain contre la domination coloniale qui n’a pas résolu le problème de fond, à savoir l’extraction des minerais par une main-d’œuvre locale aux fins d’enrichissement d’autrui.
Pour Kwame Nkrumah, Franz Fanon et Patrice Lumumba, le colonialisme était un système de domination qui devait prendre fin. La Belgique a semé de nombreux obstacles pour entraver la réelle indépendance du Congo.
Kwame Nkrumah a fait le compte : la Belgique s’est préparée à affaiblir économiquement à son profit le futur Etat congolais indépendant en sortant 464 millions de livres durant les 5 années précédant l’indépendance et laissant de cette manière un déficit national de 40 millions de livres au moment de l’indépendance.
Les artistes qui peignent les statues de Léopold II au minium se sont trompés de modèles. Il aurait été plus adéquat de relever les noms des administrateurs des différentes banques belges de l’époque précédant l’indépendance et voir si, dans ces notables, il n’en était pas l’un ou l’autre à avoir un square à son nom ou une statue entre deux bosquets d’un parc.

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Frantz Fanon, né à Fort-de-France le 20 juillet 1925 et mort le 6 décembre 1961 à Washington, aux Etats-Unis, était psychiatre, essayiste et militant anti-colonialiste. Il est connu pour ses œuvres traitant du racisme et du colonialisme, notamment Peau noire, masques blancs (1954) et Les damnés de la terre (1961). Il a dénoncé le rôle du gouvernement belge, par ailleurs soutenu par la Fédération Rhodésie-Nyassaland (Etat appliquant l’apartheid) de fournisseur d’armes en vue de la sécession du Katanga, province à l’est du Congo, riche en matières premières. Franz Fanon considérait qu’un Congo unifié, en opposition à une sécession soutenue par la Belgique, avec à sa tête un militant anticolonialiste comme Lumumba, était un danger pour l’Afrique du Sud appliquant l’apartheid.
Le dossier est explosif. Ce sont les libéraux des années 60 qui montèrent la sécession katangaise qui se fit sous l'impulsion de Moïse Tshombé, l’homme de paille des multinationales. Tout s’est passé entre les deux gouvernements d’Achille Van Acker PSB-BSP PL-LP et Gaston Eyskens PSC-CVP.
Qu’est-ce que les artistes du dimanche, repentis de Léopold II attendent pour peinturlurer Achille et Gaston ?
Ah ! oui, c’est facile, on se repent des erreurs du passé pourvu qu’il soit lointain. Dans cet ordre d’idée, Nabuchodonosor n’était pas mal dans le genre. Les Iraniens plutôt que se monter le bourrichon contre Donald trump pourraient, pour apaiser les colères, se repentir des crimes horribles de leur grand ancêtre Nabucho !
A la conférence panafricaine en 1958 à Accra au Ghana, Patrice Lumumba, futur Premier ministre du Congo indépendant, était un militant irréductible contre la domination coloniale belge. Il avait réussi à unifier le pays. Je salue au passage les universitaires liégeois qui ont aidé Lumumba premier ministre, et parmi eux Maryse Hockers dont la mémoire est chère à mon cœur. Ceux-là sont les vrais repentants.
Ils ont relayé la volonté de ne pas oublier la souffrance de la population africaine ayant subi les travaux forcés, les mains coupées, etc. par les Etats colonisateurs.
En 2020, la Belgique enferme encore la RDC dans le rôle de fournisseur des matières brutes.
Le faible niveau de développement de la République démocratique du Congo (RDC) ressort de la pensée libérale dominante.
La sous-alimentation, le manque d’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé sont la conséquence d’une domination violente de la Belgique dans les échanges avec la RDC.
Le développement requiert de modifier ce rapport inégal. Cela serait de la vraie repentance.
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1. Encyclopédie biblique (1974) : Marc 1.4, Luc 3.3 ; 8 et 15, etc.

2 juillet 2020

Scandale planétaire !

Sapiens dérape dans la pudeur. Il abandonne l’invective. Les Ligues remplacent Anastasie. On a rouvert la parcelle 312 pour disperser Boudard. Le P’tit Robert fait la peau à Céline. Les Ligues sont à la recherche des films d’Audiard. Clark Gable, mort en 60, on s’en prend à Autant en emporte ses excuses.
Retour à Neandertal ! Son mal sacrifie tout au bûcher de la censure. Devenue passion incontournable, le mot qu’il faut dire ou ne pas dire, la repentance qu’il faut avoir pour tout et rien à la fois, nescience de l’absolu pour des crimes dont il n’avait même pas idée jusqu’au jour où on lui fit le reproche d’un grand-père criminel qui n’était même pas le sien et dont il doit absolument flétrir la mémoire, Sapiens bégaie et en fin de compte… obéit !
La langue est devenue partielle. Les brens imprononçables sont encore au dictionnaire, mais plus pour longtemps : « nègre, youpin, enculé ». Il faudra faire sans. On savait qu’ils étaient là, quand Flaubert écrivait à son ami Bouilhet « Ils s’emparent de l’officier et de trois gendarmes et les enculent à outrance…», ces mots n’étaient guère d’usage. Ils étaient réservés à Léon Bloy et Georges Bataille. De nos jours, les mots passent aux mains de la justice et pas pour des transactions avantageuses.
Dans le film Jackie Brown, Quentin Tarentino fait dire à Ordell, joué par le bon acteur Noir Samuel L. Jackson, « Nègre » ou « Négro ». Allez plaisanter avec ça, si vous êtes Blanc !
L’Oréal étudie les moyens de vendre ses produits blanchissant en n’employant plus le mot qui fâche ! Le flocon d’avoine a perdu « Uncle Bens ». Banania rend son fez rouge à pompon !
Le nouveau doit truffer son vocabulaire d’« innovation », de « transparence », de « démocratie participative », et placer « durable » dans tout : amour durable à Artémise (vrai), développement durable, ville durable, territoire durable, tourisme durable, bâtiment durable, même la connerie si elle n’est pas durable, est surmontable.

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La vogue est à l’écologie et c’est tant mieux. Le vert fait vendre, du coup tous les partis sont verts ! L’homme d’appareil, plus que jamais libéral, vomit toujours le rouge, mais c’est permis, et même recommandé. Par contre il doit faire gaffe avec le vert. Pour lui, désormais, le désir de jardiner ne suffit plus. Il faut promettre des bâtiments verts, encourager l’usage du vélo et des véhicules partagés, convertir les cantines scolaires à l’alimentation biologique, favoriser la transition énergétique, développer l’attractivité de la ville, avoir sa ruche personnelle sur le toit de son bureau et appeler les abeilles par leur nom !
Les programmes politiques piochent dans le catalogue des « bonnes pratiques » de ville en ville, et de pays en pays, l’offre municipale n’est guère différente à Paris, Seattle ou Berlin.
Avant on parlait de bon ou de mauvais goût, maintenant on est tracé, on commence dans la réalité d’Orwell. Le tribunal attend le malotru qui transgresse le bon usage. La haine est off limits. Or, la haine est un sentiment, au même titre que l’amour, la bonté, etc. Le haineux rentre sa haine, on ne la voit plus, il se « Marinise » comme Le Pen. Le dernier haineux assumé est Dieudonné. Aussi curieux que cela paraisse, les Autorités sont donc sans haine pour tout le monde sauf pour Dieudonné, pareil à la couleur rouge, interdite, on peut haïr par une loi spéciale de spécificité l’humoriste douteux.
Je ne juge pas le type. Sans char, il s’est lancé dans un combat contre les Juifs, comme Adolphe, on ne sait pas pourquoi. Il confond État et Citoyens. C’est un con. Mais ça ne me gêne pas qu’il ouvre sa gueule. Il exprime sa haine. Ça a le mérite de baliser le mec, on tourne autour sans se mouiller.
La lutte contre le changement climatique, qu’aucun politicien libéral ne prend au sérieux, tout en faisant très attention que les gens croient le contraire, est indispensable dans les accords de gouvernements.
De nombreux décideurs empêtrés dans des conflits idéologiques, sont incapables d’agir efficacement.
On évite surtout de dire que le système libéral est incompatible avec l’écologie pour la raison simple que l’économie libérale est basée sur la consommation de masse de mauvaise qualité, sans autre considération que la fabrication et l’écoulement des produits pour une croissance continue et si possible exponentielle.
S’il y a une antinomie nette, c’est bien entre capitalisme et écologie.

1 juillet 2020

Hélène et Pâris.

Pardon Artémise de t’entraîner dans les méandres de la politique ! Pouvais-je faire autrement après les élections municipales qui a étrillé les partisans de Macron, faisant de LREM un pantin exsangue et réduisant les ambitions du chef, à des parties de Jokari sur une plage du Touquet avec la belle Hélène ?
Ah ! la belle Hélène, on ne viendra pas dire que je persécute Brigitte Trogneux. Hélène, fille de Zeus et de Léda. Tout le monde souhaitait l’épouser, aussi épousa-t-elle tout le monde, avant de tomber bleue de Pâris-Macron.
Auparavant Hélène avait choisi Ménélas, roi de Sparte. À l’époque où Pâris rêvait d’être banquier chez Rothschild, alors que les vieux banquiers épousaient les régentes littéraires.
Les sources diffèrent, Hélène aurait été enlevée contre son gré, mais j’ai retenu la version romantique. Aphrodite l’aurait rendue folle d’amour pour le beau Pâris qui lui aurait promis l’Élysée ! Je suis persuadé que si Georges-Louis Bouchez avait eu un peu de lettres et d’esprit – ne dit-on pas qu’il est Bouchez à l’émeri – eût choisi la version bande dessinée dont on sait les Grecs inventeurs. La Belle Hélène ne serait jamais allée à Troie, mais seulement son apparence. Elle se serait dissimulée dans une cabine de plage au Touquet se déshabillant sans cesse, pour la joie des cabiniers contigus auxquels Pâris vendait des vrilles.

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La suite de ce récit antique pourrait entraîner mes derniers lecteurs loin des laideurs de la vie. Voilà pourquoi je laisse la Belle Hélène à ses jeux de plage pour me consacrer à la dernière « mauvaise nouvelle » pour le pouvoir français.
Macron et sa « forte » majorité ne représente plus rien. L’élection présidentielle qui le vit ceindre la couronne de laurier est passée. C’était un engouement passager, un feu de paille. Un vent frisquet de gauche stoppe son parcours.
L’abstention du deuxième tour des municipales en est la preuve, foi d’Yves Thréard du Figaro. Les abstentionnistes sont loin d’être les partisans de la REM fatigués. Un vote massif eût pu être pire.
Restent deux années du règne, celles où les réformes allaient aboutir et n’aboutiront pas. C’est devenu un cauchemar. Cette élection des municipales est un engagement de l’électeur pour l’écologie. Le vent nouveau vient des villes, faut-il s’en étonner ?
C’est à qui, des élus, plantera le plus d’arbres. Hidalgo en est à 170.000. On n’est pas loin de la forêt de Brocéliande au cœur de Paris.
Cette volonté de conduire les destinées de l’État, affectent surtout le pouvoir central. Que fera Macron pour répondre à cette envie de construire des villes à la campagne, comme Alphonse Allais ? Mac a reçu les 150 citoyens désignés par le sort pour proposer des réformes, 151 avec Edouard Philippe silencieux sur sa chaise. Les promesses n’engagent personne, aussi Macron promet beaucoup, le premier ministre, rien ! Est-ce un signe de départ ?
L’écologie n’est en aucune manière compatible avec la politique économique de la France, ni encore de toute l’Union européenne. La volonté du pouvoir est bel et bien de poursuivre le néolibéralisme, les accords internationaux et les traités de l’économie de marché.
Il faudrait que Macron change du tout au tout, quitte à dénoncer ses appuis, ses alliances, ses amitiés avec un monde clairement défini comme le coupable des pollutions.
Que va-t-il se passer ?
L’haut-lieu (comme on dit à Paris) jamais avare de paroles rassurantes va se lancer dans des affirmations la main sur le cœur : plus écologistes que lui est introuvable.
L’intelligence des peuples est dans ce vote. Les gens veulent un retour à un monde plus juste et plus social, mais en même temps, en votant Écolo, ils souhaitent rompre avec une gauche productiviste.
Pas rancunier, Ménélas convoqua tous les anciens prétendants de la Belle Hélène. Des alliances centre gauche-droite se formèrent pour éviter la vague verte. On cingla vers Troie.
Hélas ! le glorieux Achille perdit la vie au cours du siège. Édouard Philippe n’est pas encore certain de son sort. Ulysse mit cinq ans dont trois avec sursis pour rejoindre son havre de paix.
Comme c’est une légende, Il retrouva Pénélope, vierge, jeune et belle, son fils Télémaque à ses côtés, ses amants autour d’elle faisaient une haie d’honneur au retour du guerrier.
La belle Hélène, redevint amoureuse du vieux Ménélas, ouvrant ainsi le chapitre le plus invraisemblable de l’odyssée, tandis que Zeus tira Pâris par l’oreille.
C’est fou comme le monde n’a pas changé !