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Le néolibéralisme prédateur.

Tout le monde en Belgique se marre des affligeants imbéciles, chasseurs de partis délégués de Laeken, MM. Bouchez et Geens. La presse nationale protège tant qu’elle peut ces « Ducon-t et Ducon-d » de la déconnade, c’est une rude tâche.
Ce qu’ils défendent n’est pas facile non plus.
On ne mesure pas assez l’effet de la finance du néolibéralisme et la coercition capitaliste qui en découle. Elle est la source d’un double fléau néolibéral, celui qui détruit les salariés du privé sous la contrainte de la rentabilité, celui qui détruit les services publics sous la contrainte de l’austérité. Le premier est lié au pouvoir des actionnaires formés dans le marché des droits de propriété, le second au pouvoir des créanciers formés dans les marchés obligataires.
Un des inconvénients de cette posture amoureuse de nos dirigeants pour le néolibéralisme a été la difficulté des personnels hospitaliers à secourir les populations, tant les structures hospitalières avaient été endommagées par cette foi exclusive au privé de trouver la solution de tout. Il semble que la pandémie n’ait pas été une leçon pour eux.
Contrairement à ce que les gens croient, le pouvoir des actionnaires n’est pas un pouvoir qui décide d’allouer des fonds. Les actionnaires apportent fort peu d’argent aux entreprises, mais par contre en retirent beaucoup. Les entreprises ne dépendent que marginalement d’eux pour leur financement. Dans ces conditions, comment les actionnaires attrapent-ils l’essentiel des gains de l’entreprise dans leurs filets ? Par des voies souterraines inconnues du public sur le marché des actions où se joue le contrôle de la chose représentée par des titres. Donc par une déférence du « valet » au « maître » par le seul pouvoir financier.
Pareille pieuvre suceuse de la moelle des travailleurs est difficile à croire, parce qu’elle est hors de portée de l’entreprise et des syndicats. Un nervi de Philadelphie rassemble dans sa main des actions lui donnant le droit d’exiger qu’un site industriel se trouvant aux Hauts-Sarts ou à Liège Airport liquide cinquante personnes d’un coup, sans même à savoir si elles ne sont pas indispensables à l’entreprise et sans même y avoir jamais mis les pieds !
La mise aux normes néolibérales des politiques économiques par les marchés obligataires vont bon train. Nous avons échappé, par un sursaut de la Région Wallonne à la vente bradée par Stéphane Moreau de Voo à des Fonds de pension américains dont on sait la rapacité prédatrice.
Le néolibéralisme est une idée puisée dans les seuls intérêts actionnaires qu’essaient de nous vendre ces malheureux tarés du MR

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Ils ont déjà dilapidés le potentiel industriel belge par la décentralisation principalement à la Chine de tout un potentiel qui nous a manqué terriblement pour faire face à la pandémie. Si bien que nous sommes en passe de tomber dans la catégorie des pays sous-développés.
Ils ont cru malin de se réfugier derrière des brevets afin de protéger notre savoir faire dont la Chine se contrefout. Si bien qu’elle est en mesure de vendre des répliques d’Air Bus au rabais.
On a compris, dans cet enthousiasme pour le néolibéralisme, que la coercition actionnariale pèse sur les équipes dirigeantes. Les salariés porteront seuls le poids des ajustements, concentrations, départ aux antipodes, etc. Les hauts dirigeants locaux du type Moreau ont été « convertis » au point de vue actionnarial à coup de stock-options au néolibéralisme, rien de mieux que de transformer le dirigeant en actionnaire, non référendaire, c’est-à-dire qu’il cède la maîtrise à des inconnus sans se soucier des personnels et du savoir-faire.
Si le pouvoir des actionnaires s’exerce par les médiations subtiles du contrôle capitalistique, celui des créanciers, lui, procède par les voies usuellement brutales de l’apporteur de fonds : le prêteur. Et par un autre compartiment de la finance : le marché obligataire. Compartiment différent mais coercition semblable par la normalisation : une fois que les investisseurs se sont fait leur idée de ce que doit être une bonne politique économique, les gouvernements qui ne s’y plient pas connaîtront des taux d’intérêt en folie et la certitude de l’échec. C’est là qu’intervient le chantage à la dette. Il suffit d’une perspective d’augmentation minime des intérêts des dettes souveraines, pour voir tous ces minables des partis libéraux serrés la vis aux travailleurs et s’aplatir devant les transferts vers des pays à bas salaires de ce qui faisait la richesse industrielle nationale.
Voulez-vous que je vous dise, Athènes, berceau de la démocratie, sut à la fin se débarrasser d’Alcibiade, riche parasite, mangeant à toutes les bonnes tables et trompant tout le monde, allant du plus offrant à l’autre. Il fut finalement abattu au javelot à Mélissé, un village de Phrygie.
Toute cette racaille qui parle haut et fort, que la presse vénère et que le néolibéralisme chérit, tous ces libéraux enfin, faussement patriotes et bassement crédités d’humanité par tous les sycophantes du sérail belge, n’auraient été que des Alcibiade abattus au javelot dans cette démocratie naissante qu’était la Grèce des temps lointains.

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