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Le Covid et ses suites.

Tirer des conclusions hâtives du confinement, de la pandémie, des autorités politiques et scientifiques, paraissent prématurées. Donner un sens à ce que nous vivons, « nous ne serons plus jamais pareils après Covid-19 » est tout aussi hasardeux. Au milieu du gué, il y a beaucoup d’incertitudes et d’ignorance. La berge devant nous est-elle pareille à celle que nous quittons ?
La première des choses est de rester modeste. Cela est facile quand on n’est pas médecin. C’est différent chez ceux « qui savent » par profession. Ignorer à peu près tout du nouvel ennemi de l’homme, ne pas savoir comment en venir à bout, c’est perdre un peu du prestige dans lequel les gens tiennent la médecine.
Le personnel hospitalier s’est mué en un staff dans lequel tout le monde est infirmière- infirmier et où les diplômes passent derrière le dévouement. Nous avons tendance à oublier que la médecine n’est pas une science infaillible, mais qu’elle est d’abord un art.
Les virologues prennent leur revanche de l’obscurité dans laquelle les médecins les tenaient, pour dire à peu près la même chose que leurs confrères : « on ne sait pas », jusqu’à « on n’est pas sûr », mais avec ce petit ragoût en prime, d’un autre savoir, celui des petites bestioles tueuses en général.
Les politiques sont les relais de la médecine. Ils sont comptables des stocks logistiques. Pris dans la tourmente, ils utilisent les incertitudes des experts, pour camoufler leurs manquements. Ils s’efforcent à faire croire aux gens, qu’ils maîtrisent des éléments qu’ils n’ont jamais maîtrisés.
Les phénomènes de « panique morale », confinement, peur de la mort, liés pour certains à la perte d’un travail et l’absence de revenus, ne sont pas encore pris en compte. Ils sont donc minorés pour le moment. Nul doute, qu’ils pèseront lourds dans le bilan final, pour autant qu’il soit tiré un jour.
Au plus fort de la première vague, on a vu le peu de valeur morale de certains quand ils proposèrent un tri pour la prise en charge des patients en fonction des âges. Il y eut des questionnements sur la pratique des expérimentations thérapeutiques et la légitimité du traitement du professeur Raoult.
Avec l’apparition d’une deuxième vague, les médias mettent en scène des polémiques et des théories complotistes qui alourdissent le contentieux de leur superficialité.

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La société libérale est remise en question dans son efficacité. On s’interroge sur les conditions de travail, les choix politiques du modèle social, notre rapport à la nature, à l’environnement et aux vivants.
On comprend mal la réticence au port du masque et le refus des exigences de la prophylaxie au quotidien, de ceux qui se considèrent à l’abri de choper le virus, ce qui les conduit à une situation de déni.
Vivre en un temps où le citoyen est un patient potentiel, c’est un peu être chez le docteur Knock, surveiller sa santé et détecter les signes de la maladie, en attendant l’heure de la visite.
La démocratie sanitaire devient une réalité tangible, avec les risques de paternalisme, de moralisation et de culpabilisation des citoyennes et citoyens, mais ô combien plus utile et performante que l’inefficacité catastrophique du système de santé américain basé sur l’individualité payante.
Enfin, ces temps bouleversés invitent à nous questionner sur la manière dont nous pouvons cohabiter avec le reste du vivant dans un monde limités, en y tenant notre place mais capable d’admettre que tout ce qui est extérieur à l’homme a aussi le droit de s’y perpétuer.

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