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Si vis pacem… tu sors ton parabellum !

« L'intelligence défend la paix. L'intelligence a horreur de la guerre. » De cette citation de Paul Vaillant-Couturier, on en a fait des tonnes. Ce qui n’a empêché personne de devenir idiot en querellant le voisin.
Après le boiteux traité de paix, consacrant la défaite du Kaiser en fuite, l’Allemagne n’eut de cesse de se réarmer, ce dont on lui facilita la tâche en désoccupant la Ruhr.
Tandis que le nouveau chancelier rabâchait sa défaite personnelle de 14 et que grâce à la bienveillance française, Krupp remontait dare-dare ses usines dans le bassin débarrassé des français, Léon Blum chantait des psaumes à la paix, pendant que les travailleurs ravis soufflaient en allant voir la mer, une pleine semaine de 36.
Végèce, compilateurs romains, à qui on attribue faussement l’adage latin « si vis pacem, para bellum » (Si tu veux la paix prépare la guerre) est convaincu que la paix s’acquiert par la montre de ses armes. Il l’écrit de long en large dans son traité « Epitoma rei militaris ». Blum, pourtant parfait lettré, n’a rien appris de l’histoire. Pour faire obstacle aux militaristes, Blum ne voit qu'une force, celle des travailleurs. Il écrit même un livre là-dessus dans lequel il cherche à démontrer les effets néfastes de l'adage.
On a vu les résultats.
Il n’est pas le seul à s’être trompé sur le caractère d’entraînement qu’une révolution socialiste pouvait avoir sur les Nations conjointes. Lénine a bien vu où allait le précipiter la main tendue à tous les travailleurs du monde entier. C’est finalement les États bourgeois qui ont vaincu par l’usure une société qui s’était pourtant formidablement armée sous Staline et à qui nous devons la défaite du III Reich, bien plus qu’au débarquement américains.
Pourtant, nantie de ce lourd passé instructif, la gauche reste convaincue que prêcher la révolution un rameau d’olivier à la main est la meilleure des tactiques !
L’exemple de l’Europe bourgeoise et unifiée devrait pourtant ouvrir les esprits.
D’une certaine façon et sans prétendre à l’olivier, l’Europe va basculer dans la précarité. Personne ne la plaindra. Elle aura beau agiter ses petits bras au-dessus du Styx de toutes les défaites, celle-ci, la plus belle parce que la plus retentissante, n’aura même pas eu besoin de Covid-19 pour le prétexte.
Faute de tanks et de canons, quand la Turquie en regorge, que la Russie de Poutine en revend à qui en veut, tant il en a, que la Chine compte autant de fusils que d’habitants et que Trump n’est pas en reste et compte ses porte-avions, cinq cent millions d’Européens trouvent à peine un petit coin d’abris sous le parapluie nucléaire des Français.

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Là-dessus la gauche embraie et clame son amour de la paix, son goût au désarmement total et sa complète réprobation d’une armée, fût-elle populaire et dirigée par des ouvriers. Sur le fond, qui ne serait pas d’accord ? Mais c’est une utopie, une de plus !
Jusqu’où ce raisonnement nous mènera-t-il ?
La Belgique idolâtre l’OTAN qui fait vivre les commerces de Haren. On achète des avions et des torpilles pour des milliards, plus les enveloppes sous la table, c’est dire si nos bourgeois aiment les USA. Trump avec son désintérêt pour la Belgique rend amers les bons bourgeois. La Turquie, membre à part entière du bidule, menace un bâtiment de la marine française, justement en mission de l’OTAN, ces braves gens ne sont vraiment pas aimables !
Chaque fois que l’Europe émet un avis, les autres s’empressent de la renvoyer à la niche.
On peut saluer les départs des Européens des métropoles africaines, sous prétexte que nos relations avec l’Afrique portent encore les stigmates de la colonisation ; mais si c’est pour voir les places prises par la Chine et les Etats-Unis, ce n’est vraiment pas la peine de se battre la coulpe en anciens colonisateurs repentis.
Vous me direz, c’est de la tambouille bourgeoise. Tant mieux si tous ces salauds se prennent les pieds dans le tapis. Sauf que les autres salauds, si un jour nous étouffons les nôtres, seront toujours là avec leurs tanks et leurs canons, et nous agiterons nos petits rameaux d’olivier en tentant de leur expliquer que la révolution prolétarienne, il n’y a que cela de vrai, dans la paix et l’amour. Sans blague ! Je ne crois plus à la démocratie sauce bourgeoise, ni à la démocratie « peace and love ».
Les gens ont ramassé suffisamment de pieds au cul, pour songer à les rendre.

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