« Nous l’avons rencontré ! | Accueil | Procès Cools : la longue marche qui n’arrive jamais ! »

Des saintetés à la pelle !


Le vieux débat sur l’attitude de l’Eglise catholique pendant la guerre 40-45 refait surface régulièrement. Le procès en béatification de Pie XII, le pape qui voyait le soleil tourner, n’est pas étranger aux offensives des uns et aux sarcasmes des autres. Procès, à vrai dire, fort discret à côté de celui de Mère Thérésa.
Une dizaine de livres depuis six mois témoigne de la persévérance de ceux qui s’opposent au dogme de l’infaillibilité du pape.
On ne peut pas dire que le débat soit clos. Qui a vécu l’Occupation allemande et vu une église favoriser une croisade anticommuniste, peut en témoigner.

pie12.JPG

L’apathie de Pie XII pendant la tourmente alors qu’il était au courant du massacre des populations juives est en elle-même un témoignage a contrario.
Deux éléments ne doivent pas être perdus de vue si l’on veut comprendre cette attitude de grande neutralité pour ne pas dire plus. Pie XI, dont Pacelli avait été secrétaire, ne cachait pas ses sympathies pour le IIIme Reich. Il mourra juste à temps pour laisser la patate chaude à son successeur.
Pie XII qui avait été également nonce à la République de Weimar était un germanophile, ce qui en soi n’est pas un crime. S’est-il laissé gagner à d’autres facettes moins reluisantes de l’Allemagne ? C’est le cśur du débat. Le nazisme a très bien pu être pour lui une planche de salut contre l’envahissement de l’Europe par les Rouges.
Les archives du Vatican récemment accessibles s’arrêtent à 1939. Evidemment, il n’y est fait nulle part mention des sentiments personnels de Pie XI à l’égard de l’Allemagne nazie, mais on les connaît par ses déclarations, ses discours et deux encycliques dont une en Allemand à l’intention des dignitaires de l’église d’outre-Rhin.
Alors, son successeur Pie XII a-t-il mordu au même hameçon ? Etait-il, au contraire, un saint qui a voulu sauver l’Eglise que la tourmente risquait d’emporter?
Pour les athées et les agnostiques, il va sans dire que ce débat n’a pas de sens.
Pour les autres, Jean-Paul II qui en 25 ans de pontificat a mis son grain de sel dans tout avait déjà en 1998 sorti l’église d’un mauvais pas en distinguant l’antijudaďsme catholique, de l’antisémitisme, dans le but évident de ménager l’Histoire et la Shoah.
Or, d’autres archives – décidément c’est l’année des paperasses – celles du Saint-Office de l’Inquisition, montrent la continuité des papes entre le début du XIXme siècle et Pie XII dans la logique d’une disqualification des Juifs de l’espèce humaine !
Voilà bien le dilemme d’aujourd’hui, comment effacer cette abomination raciste dans la mémoire collective des peuples afin de faire passer Pie XII bienheureux, dernier stade avant la béatification ?
Jean-Paul II dans la manipulation des faits et des mots trouvera certainement la grâce du Saint-Esprit pour arriver à ses fins comme il a fait pour d’autres « saints » d’Europe centrale, manifestement si farouchement anticommunistes qu’à l’époque oů ils vécurent, ils devaient être au moins des sympathisants du nazisme.

Poster un commentaire