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Manu... faut plus "cueillir" les Petits Gris !

Je suis comme toi, mon vieux Manu. Je n’en ai rien à foutre du travail, de la société, des responsabilités, etc.
On est à peu près dix mecs sur vingt dans le cas. Le reste ça se partage entre les faux culs, les obséquieux, les pères la morale et les imbéciles.
Seulement voilà, le machin démocrate-du-chose pour faire turbiner le pauvre, il a un truc, mais c’est le bon. Si tu bosses pas, t’as pas droit à bouffer. C’est quand même l’essentiel pour survivre ? Sans compter les petites gâteries, le toit qu’est jamais à toi puisque si tu paies pas au proprio ou à l’Etat l’accès au bonheur, tu te fais éjecter vite fait, même si c’est avec les sous de ta famille que t’es sur ton tas de briques.
Y a que les riches qui sont des proprios nés et qui peuvent dire, avec le coffiot que j’ai à la Générale, je peux vivre mille ans sans rien foutre. Mais comme ils sont prudents, les riches, i’ se disent, ouais mille ans, c’est déjà ça, mais après ? Alors, i’ r’partent pour un deuxième millénaire…
Tu me diras, on peut pointer, se faire porter pâle ou glander dans les CPAS.
Pour ça faut mordre sur sa chique.

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Le pou qu’est derrière le guichet, qu’est là à perpète, i’ t’en veut au départ que t’as qu’à arriver pour toucher de la tune, alors i’ fait son genre mépris à la feignasse.
Au CPAS, c’est pire. Faut pas glander avec des airs, une façon de sortir de la librairie avec un bouquin de Vladimir Jankélévitch, de le prendre de haut, parce que là, tu vas souffrir. Non, faut justifier ta demande par avoir l’air idiot, complètement retourné, inaudible dans tes explications, parce que l’ordure qu’a le cul sur le chauffage central, les déchets le rassurent. Ton ignominie justifie ta demande, en quelque sorte. Si tu pouvais boiter un peu, arranger ta chemise pour bien lui montrer que t’as un bras plus long que l’autre, ce serait imparable, tu serais réglo.
Si bosser c’est dur, si tendre la main, c’est humiliant, faut choisir l’entourloupe.
Je sais t’as le rayon au-dessus, le braquage. Quoique assez pimentée, l’action de cette manière, non seulement c’est encore travailler, mais en plus, c’est risqué. Puis toi qu’aimes pas le sport… si tu savais les courettes… On se reçoit mal. On s’écorche… Les flics sont grossiers avec ce genre de travailleurs. L’opprobre qui va te suivre sur ton casier, tu t’en fous… mais tu peux en prendre plein la gueule, pour pas un rond.
Les voyous qui rangent l’artillerie, fortune faite, sont pas légion. Pour faire grande pointure respectée, c’est du boulot. Note, que dans le registre col blanc, t’en as qui ne dérouillent pas et pour qui on déroule les tapis. Mais, là, c’est de la dentelle, t’entres dans le gotha, la crème. Regarde aux actus et dans les forces vives, t’en verras des caïds aux honneurs, les médailles, les Académies, tout... Un seul ennui, c’est que le reste de tes jours faudra que tu fasses la gueule avec les proches, que tu en remettes une couche sur les déclarations de Jean-Paul II, bref, c’est rien moins que de l’impro. Puis faut que tu te croises avec une famille au dessus de tous soupçons, à te farcir l’héritière… C’est pas rien. Et son gniard qui pourrait bien être le tien, tu te retrouves pas dans ses gènes…
Donc, condamné dans les bas quartiers à une vie honnête, t’as plus que l’embrouille. T’achètes un paquet de clopes aux Sénégalais que tu revends avec un bénef de 50 centimes.
Ou alors, tu te démerdes pour devenir le gourou d’une secte.
En ce moment, ça marche fort.
Les gens qu’on déboussole au boulot, dans la vie, aux infos, quand leurs chouchoutes se font la malle ou quand le dirlo veut plus voir leurs sales gueules, à quoi veux-tu qu’i s’raccochent, mais à des machins moins foireux que leur existence !
Dieu, c’est trop grandiloquent. L’autre dans ces rideaux sous la nef médiévale qui sort d’une petite boîte sur une table des objets en or, qui les agite pour bonir d’une voix de fausset des idioties que t’entends chez les scouts, c’est pas pour les pauvres. Dans un truc où t’apprends qu’à obéir et fermer ta gueule, ça n’a jamais été pour les pauvres.
Alors, qu’est-ce que tu fais ? Tu vas chez un mec, parfois encore plus étrange, mais qu’est là pour te bonir ses conneries qui sont faites sur mesure pour te rassurer. T’as plus le feu du ciel, la colère de Dieu, t’as qu’un mec qui te raconte des couilles et qui n’as qu’une idée en tête prendre ton poignon si tu en as, ta femme si elle est baisable et même ton cul si c’est un gourou de la jaquette.
C’est un monde où l’abuseur est si proche du con, que le con peut pas résister.
Puis, gourou, c’est pas un boulot, c’est de la poésie. Tu inventes au fur et à mesure… que t’as joué à la belote avec Dieu, que c’est pas ce qu’on croit, que t’es à fifty-fifty dans les apparitions, les martiens, les boules de feu, les planètes où c’est l’homme qu’est enceint et la femme qui lui tape la tronche.
L’autre devant ton charre, tu lui rends service. Il attend que ça l’autre… Il attend de décoller vers du chromé alors qu’il est dans la merde. L’illusion rattrape la réalité. Ton client y croit ! Sa vie s’améliore. Il reprend confiance. Il aime enfin sur cette terre de pourris. Et si t’as bien baratiné, t’auras tes 50 balles dans la boîte à chaussure qui se trouve dans l’entrée et où chacun peut donner ce qu’i’ veut.
Voilà mon pote, mon cher Manu comment pas trop s’emmerder sur cette putain de boule ronde.
Si je te disais que moi, j’en ai vu des extra-terrestres, comme je te vois ?
C’est pas comme tu crois. Ils étaient minuscules. Ils m’ont dit qu’ils avaient l’intention de passer inaperçus pour mieux nous étudier. Qu’après, ils changeraient de peau… qu’ils prendraient des formes.
Tu veux que je te dise, mais c’est un secret, fais gaffe de plus cueillir les petits gris en ce moment. Oui, les escargots sur les feuilles d’automne. Voilà tu sais tout. Les petits gris sont parmi nous.
Celui qui m’a causé, c’était pas un chef, mais quand même, il m’a donné une mission. Je dois créer une secte à leur dévotion, prête pour le jour… Enfin, tu m’as compris.
Il m’a dit aussi avant de rejoindre ses camarades que lorsqu’ils auraient toutes nos coordonnées, ce qui ne saurait tarder, ils se transformeraient en bites géantes, des machins de 3 mètres de haut, avec des petits gobelets autour des couilles, pour régénérer la race humaine, afin que les femmes viennent s’y abreuver.

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Il est parti trop vite. Juste comme j’allais lui dire que c’est pas à la turlute qu’on se régénère, mais à la jatte in the baba.
Je vais cet aprèm au parc de Cointe… des fois qu’il y en aurait un qui traîne sur les parterres fleuris.
Si tu veux, quand ma secte tournera, je peux te faire des prix sur les messages des petits gris. Tu verras, ça me bouleverse moi-même.
A propos, si tu connais des jeunes filles qui seraient intéressées à un voyage en soucoupe, tu sais où me trouver.

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