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Les rois du rire à Bruxelles.

Autrefois, les nobles d’un certain rang entretenaient une troupe de comédiens histoire de faire vivre leur théâtre personnel, souvent à côté de la chapelle familiale… raison architecturale, élévation des toitures.
Nous, les Belges, on n’a plus de château, reste la troupe où la foutre ?
L’endroit, le seul endroit possible, discret, chaud chaleureux… la salle où la Commission de l’Intérieur du Sénat vient de nous jouer « La question du vote des étrangers », pièce marathon dont le premier acte s’est achevé vendredi matin à 6 h 30, dans le chaos nous apprend la Libre.
La pièce reprendra mardi prochain. Enfin on l’espère. Les intermittents du spectacle sentent une tension néfaste à la tenue objective des travaux à cause du VLD qui ne tient pas bien le rôle, au désespoir de la troupe qui le sent mieux.
Vers les cinq heures on était plus souvent la tête sous le robinet à se tenir éveillé qu’à entendre « Monsieur Smith au Sénat » dont Frank Capra avait cédé les droits au Vlaams Blok.
Enfin, Jean-Marie Dedecker (VLD) a détaillé pendant une heure la situation économique et touristique de la Thaïlande, au point qu’il n’est pas sûr que cette séquence sera gardée au montage.

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Il n’a pas été question de projeter les diapositives du dernier voyage de ce globe trotter, compte tenu que la Thaïlande est, en principe, peuplée d’étrangers et qu’on en n’est pas encore à leur proposer un droit d’asile général, roi compris.
Quand le rideau est retombé les démocrates chrétiens flamands se sont aperçus qu’il y avait plus de choristes du Vlaams Blok dans les chœurs qu’ils l’avaient cru et que des Ménapiens pointus couvraient les voix chétives venues à la vocalise depuis la belle Cathédrale d’Anvers.
Le thème de la pièce est celui du roman de Camus « l’Etranger » mais en moins conte philosophique, dans une manière plus caractérielle, plus tendue, à la Belge, c’est-à-dire un peu con…
Le pitch : Yves Leterme est un notable chargé par sa famille de faire la paix des Eperons d’Ordre nouveau avec Geert Bourgeois. Mais le clan des ACW, l’organisation des travailleurs chrétiens, ne l’entend pas de cette oreille. C’est un peu la querelle des Chiroux et des Waroux à la liégeoise, transposée chez des gens qui, dès qu’ils se fâchent, tiennent des propos en patois anversois incompréhensibles pour un citoyen de Hasselt ou de Tongres, ayant fait les plus hautes études à Leuven.
A la fin, on comprend que les uns sont pour et les autres sont contre, mais on ne sait pas encore de quoi.
C’est à espérer qu’au deuxième acte le public sera mis au courant.
Jouée devant un public très clairsemé (il y avait plus d’ouvreuses que de spectateurs), le spectacle a été dirigé par le chef Ludwig Vandenhove, toujours très ferme au pupitre. La mise en scène était de Philippe Moureau et les costumes de Joëlle Milquet.
Seule bonne note dans ce four, les boissons et des sandwichs étaient gratuits et c’est fraternellement qu’acteurs et spectateurs ont cassé la graine, toute animosité tombée devant le buffet, après le spectacle.
Ah ! les Belges… quand c’est pour rien !

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