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Bête ou méchant ?

C’est confondant de bêtise à la fin ! La plus grande démocratie du monde découvre au fur et à mesure de ses déconvenues en Irak, ce que n’importe quel petit journaliste, n’importe quel lecteur du dimanche savait et avait dénoncé dès le débarquement des premiers GI en terre hostile.
A croire que tout le fourbi du Pentagone, les FBI et CIA confondus ne pensent qu’à jouer au golf et parier sur le base-ball !
Ou alors, il s’agit d’une perversion de la démocratie qui rappellerait de fâcheuse mémoire la Propaganda Abteilung de Herr Doktor Goebbels.
Abandonnons pour l’instant cette hypothèse, quoique tentante, pour privilégier la bêtise et l’impréparation.
Les Américains, sont-ils à ce point ignorant de la haine qu’ils suscitent chez tous les parias et particulièrement arabes, depuis qu’ils se sont dépensés sans compter pour maintenir l’Etat d’Israël la tête hors de l’eau ?
La plupart des problèmes du monde arabe découlent en réalité d’un seul : celui de la Palestine. Et tant qu’on n’aura pas trouvé un accord équitable entre des rivaux qui occupent la même terre, les Américains perdront un ou deux hommes par jour en Irak, se verront menacer chez eux par des commandos suicides et n’éradiqueront pas de sitôt le terrorisme.
Les résistants à l’occupation américaine de l’Irak sont les mêmes qui ont défendu Bagdad et laissé plus de morts sur le terrain que l’armée régulière : une phalange internationale essentiellement faite d’arabes qui se repeuple au fur et à mesure qu’elle s’auto détruit dans des attentats suicides.
Ces activistes terroristes s’infiltrent depuis les frontières poreuses de la Syrie et de l’Iran par flux continus. Quand un village leur signale le départ d’une patrouille américaine qui y stationnait, ils s’y installent et tout est à recommencer.
Les Américains ont à l’heure actuelle arrêté près de 500 Arabes étrangers. Qu’en faire ?
Ils en sont à se demander quel serait le lien qui existe entre ces étrangers et les derniers partisans de l’ancien régime dont on sait qu’ils sont surtout en nombre à Tikrit et dans la banlieue de Bagdad.
La leçon d’Afghanistan devrait être pourtant profitable aux troupes d’occupation.
Là-bas, le régime mis en place par la coalition ne contrôle vraiment que Kaboul et encore. Pour aller d’un village à l’autre, il faut une escorte blindée. On sait maintenant que les réseaux d’Oussama Ben Laden se sont très rapidement réorganisés lorsqu’il n’y a plus eu de front à proprement parler.
La logique des terroristes islamistes est simple et efficace. Ils s’attaquent à tout qui s’allie aux Américains aux Proche et Moyen-Orient. Aujourd’hui les USA sont toujours sous la menace d’un « gros coup » mais aussi la Turquie, le Maroc et l’Arabie Saoudite et en général les régimes musulmans modérés.
Les Américains n’avaient rien à gagner en se lançant à travers un pays déboussolé à la poursuite de Saddam Hussein. A présent qu’ils l’ont trouvé, ils ne savent plus qu’en faire !
Ceux qui en Irak avaient été les adversaires du vieux dictateur se disent outragés des humiliations que lui ont fait subir ses gardiens. Le « mort ou vif » de Bush signifiait « plutôt mort que vif ». Encore un ordre qui a été mal transmis !
Bref tout fait nombre pour accuser les USA de tous les maux de la terre.
Devant ce cafouillage complet, ce fiasco total, on songe à Pyrrhus, roi d’Epire, qui trois siècles avant JC paya sa victoire au prix fort et replia bagage aussi vite.
Reste à sonder l’insondable, la capacité de réflexion de Bush.
S’il s’obstine, la suite logique est son entrée en guerre avec l’Iran.
Ce ne serait plus alors une victoire à la Pyrrhus, mais plutôt Trafalgar. Le pire, c’est que cet homme à la tête de la plus formidable armée de tous les temps, en est bien capable !
Vivement les élections américaines de l’année prochaine !
Il m’a toujours paru que les Démocrates étaient moins cons que les Républicains. Pourvu que cela ne soit pas une illusion !
Et pendant le temps que le public compte les coups, une autre formidable bombe s’arme en coulisse. Celle-là est financière. La chute du dollar, l’immense déficit US, la volonté américaine d’entraîner l’Euro dans sa banqueroute, ce sont des perspectives crédibles. On a demandé à des économistes sérieux quelles seraient les conséquences d’un euro pour un dollar cinquante. Personne n’a osé répondre, tant ce cas de figure probable est explosif !
On en est là.
Ce qui n’empêche pas nos forces vives de la politique d’aller Ho gué ! Ho gué ! afficher leur contentement d’être né sous une bonne étoile.

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