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T’as pas l’esprit "Café liégeois" ma poule ?

Quand vous êtes pas enthousiaste, en panne d’ardeur pour des aventures avec des gens « comme vous et moi », que ça vous dit rien des « Scènes de la vie quotidienne », faites gaffe, vous devenez suspect, un genre peu fréquentable.
L’important gougnafe, hilare et bon vivant qu’est inscrit dans les comités « caritas », lui, est franchement pour des « Scènes de la vie quotidienne » … pour le rire « Café liégeois »...
Vous avez la crampe ? Plus envie de résister ?
Pas de problème ! Suffit d’être inscrit, c’est tout.
Faut ensuite figurer… Si vous figurez pas, si vous pensez pas à demain, que vous êtes franchement pas moderne, alors le progrès, c’est pas pour vous. Ce serait même injuste que l’on vous en attribuât une parcelle.
L’avenir est aux enthousiastes, à ceux qui croient que c’est le soleil qui tourne autour de la ville, à la foi en Liège, à l’avenir. Si c’est pas pour donner aux foules le frisson au Valeureux Liégeois des Bandas du 15 août, c’est pas la peine de sortir un stylo.
Le reste s’apprend vite. Vous repérez le gars le plus autoritaire, à l’armée on dirait le plus haut gradé, puis vous faites comme lui.

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Quand vous avez le ton juste, « Café liégeois », même les trucs de cul, qui passeraient pas à un banquet de première communion où pourtant on en entend des raides, l’autorité condescend… y compris des imitations de Montagné, c’est dire... A la norme « vous et moi » y a pas de vice, c’est qu’amusements de bon aloi.
« Vous connaissez celle du colonel russe qui se fait enculer contre un réverbère devant la statue de Joseph Staline ? »
A Liège, on est bien plus fort que chez Bouvard.
Certes, elle est vieille et elle vaut pas un clou, la blague, mais c’est l’Autorité qui la sort…. La plus fervente à la messe tous les dimanches glousse « Oh vous ! quel homme... » Sous entendu qu’à la paroisse, le curé, voilà dix ans qu’i’ bande plus.
Les gazettes reprennent l’événement. « Enculer » comme c’est fin ! Dans la bouche de l’Autorité, c’est autre chose…
Vous, pas enthousiaste, vous comprenez tout de travers. Vous cirerez jamais bien les pompes. Vous versez pas dans l’espoir, le grand espoir qui transforme tout. Par exemple, le mec qui s’est tellement mis sur le ventre devant l’Autorité et qui peu plus se redresser tout à fait, faut le voir à la fin de sa carrière, à l’exemple aux jeunes, s’il y croit à la promotion du mérite personnel ! Tous les Caractères par cœur ! …Se faire valoir par des choses qui ne dépendent point des autres, mais de soi seul… sacré La Bruyère, pur « Café liégeois » !...
Vous… vous accrocherez jamais les drapelets dans la salle des fêtes avant que l’Autorité jacte roboratif, au moment du Pernod de l’amitié, des célébrations aux cirrhoses précoces.
On se récrie aux alentours : mais si… mais si… admirable, maître, inégalable vous êtes… le style Saint-Simon !... Et l’autre qui sait même pas qui c’est, a juste le temps de s’envoyer une bière avant de dégueuler à cause du mélange bière-Pernod.
Au commentaire de la soirée, le malheureux Gus qui rend compte est aussi peu doué que l’Autorité, ça finit dans le Larousse du débutant à se les gratter en tournant les pages. Après vingt ans d’écriture, i’ arrive plus à se comprendre …a paumé les règles ! « Je mets quoi à machine à laver, l’accent ou le « r » ?
Heureusement que les réflexes sont intacts… réflexes de gagneuse des rues derrière le Grand Bazar. Tous les intérimaires à la chaude-pisse, sainte solidarité des passes à 50 €.
« Scène de la vie quotidienne :
L’Autorité s’est promenée dans les rues de notre riante cité ardente ce charmant week-end. Elle s’est arrêtée à chaque boutique, a dégusté les vins et a même bouffé par mégarde un savon qu’elle a rendu contre le mur de la FNAC. Aussitôt, nous sommes intervenus. Nous emportons toujours notre serpillière ».
Le social au cœur des foules… dix Jean Racine au train, thuriféraires au grandiose, les hagiographes à la pipe auguste… bouton de rose, le charnu à la découverte. L’Autorité s’envoie tout ce qui bouge… gloire au chef !
L’invendable pathétique des fonds de commerce des très vieilles merceries de village, c’est pour votre gueule de réfractaire.
Eux, c’est pareil, mais vu sous l’angle enthousiaste, la pauvre ordure sort ses dorures. L’immondice devient bandante. On se l’arrache. Les demoiselles de magasin soupèsent la belle pointure, déballe la camelote comme si elle dépiautait un super coup d’Hollywood. Question commerce à Liège, on est fadé. Rien que de la fripe de première main… ça et les « kots », vous trouvez plus rien d’autres, à part la connerie qu’est galopante du Carré aux Guillemins…
Faudrait voir à reprendre les cours à rattraper le temps perdu… en vains râles et hoquets envieux pour reprétendre… Merde ! C’est beau comme un camion la nuit, l’Autorité !...

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