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ARCELOR a repris USINOR pour fermer - entre autres - Seraing !

C’est peut-être un des tout premiers scandales de ce début d’année.
C’est ce que donne en tout cas l’impression de l’interview au Monde de ce samedi 3 janvier 2003 de Joseph Kinsch, président du Conseil d’Administration d’Arcelor.
A la question « Saviez-vous qu’il faudrait procéder à des fermetures de sites quand vous avez engagé la fusion ? (avec Usinor)
La réponse qui ne laisse aucun doute - quoique comme toujours dans ce milieu, on ne réponde pas catégoriquement par oui ou non – évoque une fusion longtemps préparée et méditée avec des discussions sur quatorze mois et l’aveu que des études avaient été faites sur ce temps. Suit le couplet entendu cent fois de la compétitivité nécessaire devant la Russie et le Brésil et l’extension des sites de bord de mer, comme indispensable.
Ainsi Arcelor était parfaitement conscient en reprenant Cockerill-Sambre de fermer Seraing !
C’est tout à fait contradictoire avec les affirmations de la direction aux syndicats et au Gouvernement wallon selon lesquelles le programme modifié a été inspiré après les accords de reprise avec USINOR au vu de l’évolution des coûts et des besoins.
Toutes les assurances la main sur le cœur et les investissements prévus, c’étaient du pipo !
Francis Mer et Joseph Kinsch ont abusé de la bonne foi du Gouvernement wallon et des syndicats, Usinor étant vraisemblablement au courant de la manœuvre.
Quelle est la différence entre un marchand de légumes du coin de rue qui rachète son concurrent pour l’éliminer et faire disparaître ainsi un emmerdeur et ces grands industriels toujours par monts et par vaux avec un seul objectif : croissance et pognon ?
Aucune !

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C’est le même manque de scrupule, le même esprit froid et calculateur, le même appétit et la même mégalomanie.
Ce n’est donc pas devant la dure réalité du commerce de l’acier qu’Arcelor a revu sa copie, mais bien avant et au nez et à la barbe du ministre Kubla qui n’a rien vu ou qui était tout content de se débarrasser de la patate chaude et qui a fait semblant, puisque comme cela a été le cas, entre lui et les travailleurs, il y avait USINOR, un autre spécialiste du coup fourré.
La fermeture définitive de Cockerill se fera en plusieurs étapes. Beaucoup de travailleurs partiront en prépension d’ici là. Les syndicats ne piperont mot de peur de placer le PS en première ligne et pour le reste, Seraing sera de plus en plus ce qu’il n’a cessé d’être depuis la période Onckelinx, une commune sinistrée et polluée jusqu’à l’os.
Ce scénario nous l’avions prévu. Il en reste des traces dans un article que j’ai écrit à « Proxi-Liège » au moment de la reprise d’ARCELOR. Il est vraisemblable que nous n’étions pas les seuls. Tout le monde était au courant, sans l’oser pouvoir dire. C’est ça la politique aujourd’hui. On doit faire comme si jusqu’au bout. Et puis, tout naturellement, avec la désagrégation de l’entreprise, plus quelques concessions pour les anciens, on tourne le dos à la chose laissant la population de proximité et les travailleurs qui en font partie dans la misère et l’indifférence générale.
Franchement, place Saint-Paul et au Parlement wallon, il n’y a pas de quoi être fiers.
Je ne comprends toujours pas comment ils ont osé nous tenir les propos que j’ai entendu le premier mai passé au kiosque d’Avroy ?
Huit mois plus tard, les gens ne se rappelleraient plus de rien ? L’Alzheimer aux Camarades !
Les syndicalistes et les socialistes, main dans la main, étaient-ils à ce point complices ?
Si c’est ça leur politique de rassemblement des gauches et leur marche en avant, autant demander à Di Rupo de faire la fusion tout de suite avec le MR.

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