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La neige engendre la mélancolie et... le repentir !

On est saisi de la logique des événements qui conduisent à notre époque.
Ainsi, l’armée dont on nous parle comme une institution ayant en dépôt la défense de la patrie… l’armée : « l’honneur de la Nation » !
Le moins que l’on puisse dire, c’est la franche rigolade qu’on aurait eue au Moyen Age à entendre ce qui précède.
A l’origine, les bandes, semant la désolation partout et qui furent fédérées par l’ambition de baronnets, ne pouvaient être « l’honneur de la Nation ».
Ces gens n’avaient qu’un idéal : celui de ne pas travailler, solidaires en cela avec la noblesse qui était bien du même avis.
Il fallait donc qu’ils vivent du travail des autres.
Le baronnet devint le seigneur des hameaux environnants et le protecteur des âmes et des biens avant de s’en déclarer propriétaire. C’est naturellement qu’il assure son appropriation en montrant sa force à d’autres aventuriers qui cherchent, comme il le fit jadis, à se fixer et prospérer sur le dos des populations.
Il ne faut pas croire les manuels qui donnent au seigneur le rôle de protecteur contre l’envahisseur viking.
Souvent des marins du Nord, remontant l’estuaire des fleuves pillaient et dévastaient les villages, tandis que le seigneur protégeait ses biens derrière les murailles de ses châteaux, sans nulle intention de voler au secours de ses serfs.
Il y eut des exemples contraires, certes, surtout lorsque le domaine devint important et qu’il déplaisait aux barons que s’envolât en fumée une partie de ses rapines futures.
Il découle de l’ordre créé de cette manière que les premiers gendarmes étaient des brigands.
Par la suite, lorsqu’il fut question d’établir une morale sur ces débuts équivoques, prirent naissance les notions de patrie et de civisme, dans une forme assez identique à celle d’aujourd’hui.
Deux conséquences fâcheuses ;
L’amour exclusif de la patrie conduit à trouver tout étranger suspect.
Nous nous figurons qu’un champ que nous clôturons est à nous.
Comme dirait ce bon La Fontaine : « Le premier occupant, est-ce une loi plus sage ? ».
Finalement ce sont des lieux communs qui nous font prendre au sérieux ce que le hasard et les circonstances ont fait ce que nous sommes.

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Nous, Liégeois, nous ne descendons pas plus des Eburons que le Grand Turc. Nous sommes sensibles à nos origines rêvées parce qu’il nous semble qu’elles justifient les lois qui nous donnent des droits là où les autres n’en ont pas, comme de jeter derrière les clôtures de Vottem, des gens qui n’ont pas nos origines ; d’aimer le bourgmestre Sébastien La Ruelle, parce qu’il a été assassiné par un suppôt du Prince Evêque, alors que nous ne négligeons jamais de rappeler aux autres notre esprit « principautaire », notre attachement à l’Ancien Régime et aux Princes-Evêques, quand bien même la plupart étaient Allemands et ne parlaient pas notre langue.
Nous prétendons que notre tête est près du bonnet, ce qui signifie que nous avons le sang chaud et que nous admirons nos révolutionnaires de 89 qui n’ont rien trouvé de mieux que de détruire la cathédrale Saint-Lambert, ce qui nous a valu deux siècles plus tard le plus gros scandale immobilier de toute l’histoire de la Ville et un marasme sans nom en son plein centre pendant 30 ans. Ce qui fait dire en 2004 que nos révolutionnaires étaient de fameux imbéciles.
Aujourd’hui que nous sommes tous convertis au capitalisme le plus militant, nous applaudissons au succès du fric sans voir que ce succès s’accompagne de désolations pire que celle d’Attila sous les sabots de son cheval. La majorité est modérée, c’est-à-dire que nous sommes modérément vivants ce qui empêche d’aider les autres. Enfin, le nez devant le mur de fond d’une impasse, nous croyons à l’avenir. C’est dire si nous avons rejoint dans la connerie nos « héros » de 89 et que notre foi à l’américanisation complète de notre société n’a pas perdu un poil de son intégrisme.
Cependant, comme Cyrano, moi vivant, je ne permettrai à aucun autre de dire ainsi du mal de ma ville, de ses mœurs et de ses habitants, empanaché d’indépendance et de franchise que je suis, avec un zest de « couillon » sur les bords.
C’est ainsi.

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Alors, cherchant à faire plaisir quand même à ceux que j’aime et que je vilipende tant, j’adresse tout particulièrement mes félicitations au maître d’œuvre qui a refait la vespasienne de la Cathédrale Saint-paul, un truc tout en acier chromé que les tarés du graffiti vont avoir bien du mal à souiller. J’adresse mes remerciements à Monsieur Firket pour les efforts que la Ville fait pour la propreté des rues. Sa tâche n’est pas des plus faciles.
Il me plaît aussi de reconnaître des vertus à la presse régionale et même nationale, qui est parfois dans mon collimateur de façon un peu trop insistante. Comme je le dis souvent à un ami, je ne suis pas journaliste, dès lors je suis moins sensible à la déontologie du métier.
Bien sûr, ceux qui font de la politique ne sont pas tous corrompus et n’ont pas que leur carrière comme objectif. Je leur adresse un satisfecit, même s’ils défendent des programmes dont on sait à l’avance le peu de progrès qui en découlera.
Et enfin, je salue notre bourgmestre, parce qu’il est sympa et que je l’aime bien.
Du coup, là, il faut que je me ressaisisse.
C’est tout à fait inhabituel. Je crains que mon amabilité soudaine ne soit suspectée d’un nouveau machiavélisme.
Eh bien ! non. C’est sincère.
Cette minute de bonté passée. Je reprendrai demain mon bulldozer pour la prochaine démolition. On ne se refait pas.
C’est promis.

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