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Passant, si tu franchis ce seuil, abandonne tout espoir...

Après les fortes amendes tournant autour de la circulation des véhicules (le gouvernement a fait machine arrière pour certaines infractions), l’espèce de terreur dans laquelle on nous maintient à propos de l’augmentation de la délinquance, nous vaut une proposition de loi sanctionnant un détenu qui tente de s’évader.
Un détenu qui fait la belle, déchire ses draps, prend des personnes en otages, vole un véhicule, etc. est passible des tribunaux et risque d’augmenter l’ardoise. Ce que l’on veut sanctionner ici, c’est l’espoir d’un homme condamné à passer une grande partie de sa vie en prison et qui se voit un jour devant deux alternatives, soit ficher le camp parce que la porte est ouverte ou rappeler au personnel pénitentiaire qu’une porte ouverte en prison fait désordre !
Autrement dit on veut supprimer le rêve de tout prisonnier d’être libre un jour prochain et tuer en lui l’espoir d’une autre vie.
C’est proprement scandaleux !
Il faut vraiment être aujourd’hui à l’écoute des bas instincts d’une frange de la population tourneboulée par l’information dirigée, pour se délecter d’un univers de basse police, de répressions imbéciles et de geôles d’où l’on ne sort que pervers et dangereux, pour imaginer une nouvelle torture de cet ordre.
La prison devrait être un endroit où l’on apprend à surmonter ses difficultés, à comprendre ses fautes et surmonter ses faiblesses, un lieu d’isolement pour une réflexion, avec des instants de détente et d’apprentissage des connaissances pour un nouveau départ.
Au lieu de quoi, c’est souvent un dépotoir où dans une promiscuité de tous les instants, l’on apprend les vices et la peur. Là ce sont les caïds, criminels et amoraux, qui se chargent de l’éducation des naïfs et des délinquants primaires, une sorte de retour à l’animalité sous le haut patronage du ministère de la justice et de l’autorité pénitentiaire, tous complices d’un lent assassinat par étouffement. Rien des intentions de réinsertion du législateur n’y subsiste par défaut de moyens. L’Administration pénitentiaire y peine à suivre les directives pour des tas de raisons, dont le niveau de formation générale des personnels, n’est pas la moindre.
Et on voudrait encore sanctionner le mince espoir d’en sortir en fichant le camp par ses propres moyens ?

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N’est-ce pas un peu le but de la prison de nous y faire revenir ?
Et le but du prisonnier d’en sortir ?
Tuer l’espoir, c’est augmenter la dangerosité. C’est aggraver les peines et faire qu’aucun prisonnier ne soit libre dans sa tête. C’est l’enfermer une seconde fois.
Par glissades successives, étonnons-nous de nous retrouver un jour dans un Etat totalitaire !

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