« Un candidat sérieux à la direction du Théâtre de la Place. | Accueil | Un blog bien ciblé ! »

Rosa la Rouge

rosalarouge.jpg
1886-87 – huile sur toile – Barnes Foundation, USA. Je n’ai pas célébré la journée des femmes. D’autres que moi l’auront fait et souvent de belle manière. Cette année, je n’avais pas envie de mêler ma voix au concert unanime. Je me disais, comment déposer un bouquet de roses rouges au pied du monument qui leur est consacré, puisqu’il n’y en a pas ? Restaient les roses. Je me suis souvenu d’un portrait extraordinaire de Toulouse-Lautrec, Rosa la Rouge. C’est au modèle de ce portrait auquel je pense et c’est devant lui que je dépose cette offrande à toutes les femmes. Qui était cette Rosa peinte de profil, le nez pointu, et ce visage fermé sous une tignasse de cheveux roux, un visage buté d’une femme en révolte ? D’elle, on ne sait pas grand-chose. Puisque le peintre était un assidu des femmes galantes, on pourrait supposer qu’elle était cette fille farouche que dénudaient les hommes pour quelques sous dans la nécessité oů elle était de manger… une gueuse des rues sans le statut de la galanterie en maison et qui se laissait approcher sous les porches. Elle aurait pu être aussi cette femme que chante Reggiani « celle qui n’a plus vingt ans depuis longtemps » si la frêle silhouette avait plus que les vingt années qu’elle paraît. C’est Rosa. j’sais pas d’oů qu’a vient, Alle a l’poil roux, eun’têt’ de chien... Quand a passe on dit : v’là la Rouge, A Montrouge. Aristide Bruant l’a chantée ainsi. Elle n’était donc pas si anonyme que cela.

De son vrai nom Carmen Gaudin, dite "La rousse", est une ouvrière très douce, un peu maladive, mais Lautrec se l’était imaginée comme une "garce redoutable". Il fut très surpris lorsqu’il sut que son amant la battait comme plâtre. Elle était ponctuelle, et resta longtemps son modèle de prédilection.
Ainsi, cette femme était une ouvrière… cette femme était une femme battue….

Vous êtes morte depuis longtemps, Carmen Gaudin. Nul ne sait quand, ni oů, ni comment. Je vous ai découverte en Rosa la Rouge sur une toile de Henri. Permettez-moi de saluer en vous toutes les femmes, celles qui travaillent, celles qui souffrent et celles qui aiment…

Accordez-moi, solennellement, la permission de vous dire que je vous ai attendue toute ma vie et de ne pouvoir vous rencontrer sera le regret que j’emporterai avec moi à jamais....

Carmen Gaudin, dite Rosa la Rouge, je vous aime.

Commentaires

ce tableau de HTL a fait un bref passage en france au musée d'orsay ou j'ai pu le voir : il est tout simplement extraordinaire de vitalité. je souhaite a tout le monde de pouvoir voir un des tableaux de la serie CARMEN GAUDIN . il en existe notamment un autre ou elle est vue de mi dos en trainde regarder par la fenetre.

vous etes tres belle carmen Gaudin, j'ai d'ailleurs un tableau de vous en train de repasser fait par un peintre amateur( trouve dans une brocante). Je me suis d'ailleurs permis de vous dessiner tel que l'on vous montre sur le site (vous n'etes pas oubliee) tres affectueusement a vous jolie Carmen Alain

Carmen Gaudin n'à jamais été surnomméee Rosa la rouge, ce sont des interprétations ultérieurs et farfelues. Elle est un personnage à part dans l'oeuvre de Lautrec. Ni du monde de la fête perpétuelle, ni de celui des amis farfelus lettrés de Lautrec. C'est une ouvrière blanchisseuse illettrée et introvertie que son amis Rachou finit par convaincre de venir poser pour Lautrec. Elle n'à jamais dévoilée son corps. Elle est LA modèle du grand travail sérieux à l'huile en atelier et sur toile. Elle n'à posé que pour Lautrec, parce que ça lui faisait des sous en plus.

C'était 93/94, la Fondation Barnes au Musée D'Orsay. Les Nabis, et Rosa la Rouge.Je l'ai ramenée chez moi(une carte de la Boutique)où elle est toujours en vue. J'aurais voulu avoir aussi celle de l'Elegante, de Vuillard...cette anonyme sur le pas de la porte. Plusieurs fois j'étais allée revoir ces petits tableaux sur bois, sur carton, sur toile..Une découverte.

Poster un commentaire