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Dis-Claudy en spectacle dans Claudy-Dit !

- Comment dois-je vous appeler, Dis-Claudy ou Claudy-Dit ?
- C’est ma tante qui m’a toujours appelé Dis-Claudy, Monsieur Vrebos. Mais, depuis que je suis poète, je préfère Claudy-Dit.
- Dit, comme Claudy dit de la poésie, évidemment.
- Evidemment.
- Comment êtes-vous devenu poète ?
- Claudy-dit depuis que « son sein gorgé de lait » m’a pris aux tripes lors d’une après-midi dans une maison amie.
- C’est-à-dire ?
- C’est-à-dire, encore le mot dire…
- Le verbe…
- Vous voyez bien que je suis en phase, ne m’interrompez pas. C’est-à-dire, encore le mot dire, à propos de son sein gorgé de lait qui fut un déclic… dans déclic, il y a clic… le cliquetis des arbres sous la pluie, le cliquetis du lait du sein gorgé tombant dans la bouche du nourrisson…
- Vous avez été nourri au sein ?
- Oui, au sein gauche, exclusivement, comme Rimbaud.
- Votre mère vous destinait déjà à la poésie ?
- Non, c’est ma Tante qui m’a nourri au sein gauche gorgé de lait. Ma mère me destinait à la fonction pudique. Il m’a fallu surmonter cette pudicité et ce n’est qu’à l’âge de 33 ans que je suis devenu Claudy-Dit, le fonctionnaire, le seul de son étage qui a connu l’amour !
- Vous êtes devenu extraverti ?
- Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que c’est extra…
- Oui, on dit que vous avez un beau succès !
- Encore le mot dire dans un coulage allégé… Dire devient Dit, ah ! merveille de la langue. Le dire est le dit de Claudy-Dit…
- Donc, cet après-midi là vous avez rencontré votre destin…
- Oui, j’ai senti le feu de la poésie m’envahir, Monsieur Vrebos, de la bouche de la poète et de son sein gorgé de lait, je me suis revu tétant ma Tante gorgée de lait… C’était sublime. C’est là que je me suis dit : Dis-Claudy devient donc ce que tu sens monter en toi… devient Claudy-Dit !
- Vous sentiez monter cela d’oů ?
- De la base fondamentale, du pantalon Monsieur Vrebos… du pantalon.
- La poète s’en est aperçu ?
- Tiens, j’aurais dit aperçue ?
- Non. Pas dans ce cas.
- Ah ! j’aurais cru… déformation du poète… Non pas dans ce cas, la poète ne s’est pas aperçue de mon état, ai-je dit, Claudy-Dit si vous préférez.
- Je préfère.
- Elle était elle-même à son évocation lactique et je voyais son pur profil à petits tétons…
- Prophylactique ?
- Oui, Monsieur Vrebos. Je n’étais pas célèbre… elle l’était.
- Et maintenant que vous êtes célèbre ?
- Elle ne l’est plus…
- La correspondance des temps…
- Oui. Elle descendait en ville avec le 22 et moi le 21…
- Votre prochain concert ?
- De la prostate, c’est celui que je préfère.
- Vous serez seul en scène ?
- Non. Il y aura Gustave à l’accordéon, une Claudette et ma Tante en mini jupe.

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- On ne s’emmerdera pas comme l’autre fois ?
- Ah ! l’autrefois… que de souvenirs… et ce sein gorgé de lait que je ne saurais voir…
- Elle vous l’a caché définitivement ?
- C’est ce que je dis-Claudy dans mon spectacle Claudy-dit !
- Vous me mettez le lait à la bouche. Vous pouvez me donner quelque chose ?
- Je sais bien qu’à RTL, on ne travaille pas pour rien, Monsieur Vrebos. Deux euros, ça va ?
- Non. Je ne parle pas d’argent, mais une poésie de Claudy-dit ?
- Attendez que je fouille dans ma poche gauche la plus trouée, donc la plus en contact avec ma réalité gonadesque. Voilà :
Son sein était gorgé de lait
Dis-Claudy Claudy-dit ma Tante
Ta Claudette en a deux beaux parfaits
Mais c’est ceux de sa poète qui s’enchantent
Dis-Claudy Claudy-dit t’as ton ticket t’es Cools.
- Pourquoi faire allusion à André Cools dans ce dernier alexandrin de 14 pieds au moins ?
- Parce que c’est dans la salle André Cools qu’aura lieu mon opus poétique.
- Vous espérez du monde ?
- Je n’espère rien du monde qu’un peu de gloire…
Ah ! Vrebos donne-moi tes lèvres !...
Ah ! Vrebos ne comprends-tu pas ?
Ah ! Vrebos ne comprends pas…
Mais donne-moi tes lèvres !
- Qu’est-ce que c’est ? Ah ! vous êtes fou !.... Mon sein est loin d’être gorgé de lait…
- Aha ! petite salope… on vient emmerder les poètes et puis on leur résiste !...

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